Dans cet article, Hephata s’intéresse à la signification du thème des journées européennes du patrimoine 2023, le patrimoine vivant et à sa place dans les bâtiments historiques.

Ce qu’il faut retenir

L’UNESCO a commencé à protéger le patrimoine culturel immatériel en 2003. 20 ans après, le thème des journées européennes du patrimoine met à l’honneur le patrimoine vivant. Légèrement différent du patrimoine culturel immatériel, cette forme de patrimoine prend vie au sein des bâtiments historiques.

Introduction

Après une édition 2022 autour du thème « patrimoine durable », les journées européennes du patrimoine 2023 qui se sont tenues les 16 et 17 septembre ont eu pour thème commun le « patrimoine vivant » (avec un double thème, le « patrimoine du sport » pour la France). Les JEP (journées européennes du patrimoine), sont le plus grand événement culturel participatif européen. En effet, 48 pays ont participé à cet événement entre août et octobre 2023. Pour sa 40ème édition, le thème choisi par le Conseil de l’Europe et la Commission européenne a mis à l’honneur le patrimoine vivant.

Le patrimoine vivant, qu’il s’agisse de reconstitutions historiques, d’artisans traditionnels ou de performances artistiques, prend vie au sein des sites historiques. Ce dynamisme culturel constitue un attrait indéniable pour les visiteurs en quête d’une expérience immersive. Quels liens peut-on établir entre patrimoine vivant et attractivité des sites historiques ?

Pourquoi ce thème pour les JEP 2023 ?

Cette édition fut l’occasion de commémorer la signature de la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Cette convention fut signée il y a 20 ans (17 octobre 2003) et ratifiée en 2006 par la France (depuis mise en œuvre par le Ministère de la culture qui l’a confié à son département Recherche, Valorisation et PCI de la délégation à l’Inspection, la Recherche et l’Innovation (DIRI)). Par ce choix thématique, le Conseil de l’Europe ainsi que la commission européenne ont souhaité rappeler l’importance non négligeable de cette forme de patrimoine. Ils désirent par la même occasion contrer cette tendance à l’unification culturelle et à l’effacement des spécificités locales. Pour faire cela, ils mettent en avant ces singularités.

Définition du patrimoine vivant

Le patrimoine vivant est souvent associé voire synonyme du patrimoine culturel immatériel. En effet, les deux termes se réfèrent aux mêmes concepts. D’après l’UNESCO, le patrimoine culturel immatériel englobe « les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. » Or, d’après le Conseil de l’Europe, le patrimoine vivant se réfère « aux pratiques, aux connaissances et aux compétences qui ont été transmises de génération en génération et qui sont encore utilisées de nos jours. » Comme vous pouvez le constater, ces deux définitions se ressemblent.

Cependant, le terme « vivant », absent du groupe nominal PCI (patrimoine culturel immatériel) met l’accent sur le caractère dynamique et en constante évolution des événements culturels. Le patrimoine vivant englobe donc toutes les manifestations culturelles qui sont encore pratiquées et vivantes dans une société donnée. Il appuie également sur les personnes qui permettent cette transmission du patrimoine, ceux que le Conseil de l’Europe surnomme les « gardiens du patrimoine ». Cette édition fut donc aussi l’occasion de mettre ces personnes en avant.

Exemples de patrimoines vivants en France

Lors de ces JEP, plusieurs patrimoines vivants ont été mis à l’honneur. Tous les acteurs se sont mobilisés (privés et publics).

Bien que, comme démontré plus haut, le patrimoine vivant diffère du patrimoine immatériel, leur définition se ressemble. Or, seul le patrimoine culturel immatériel est reconnu et protégé par l’UNESCO. L’UNESCO ne réalise donc pas de distinction entre ces deux termes. La liste des patrimoines culturels immatériels protégés a débuté lors de la signature de la convention en 2003. Elle ne cesse de s’agrandir. La reconnaissance d’un patrimoine vivant permet de sensibiliser un large public aux pratiques culturelles immatérielles. Cela renforce aussi la reconnaissance des détenteurs et des praticiens. Enfin, cela améliore les conditions d’exercice, de transmission, de sauvegarde et de diffusion de ces pratiques.

Voici donc une liste des derniers ajouts du patrimoine culturel immatériel français reconnus par l’UNESCO et qui montrent leur diversité :

  • 2022 : les savoir-faire artisanaux et la baguette de pain et les fêtes de l’Ours dans les Pyrénées
  • 2021 : la fauconnerie
  • 2020 : l’art de la perle de verre, l’art musical des sonneurs de trompe, les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art, la yole de Martinique ou encore les techniques artisanales et les pratiques coutumières des cathédrales
  • 2019 : l’alpinisme
  • 2018 : l’art de la construction en pierre sèche, les savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse
  • 2016 : le carnaval de Granville

Le patrimoine vivant à travers l’Histoire

Le patrimoine vivant, qu’il s’agisse de reconstitutions historiques, d’artisans traditionnels ou de performances artistiques, prend vie au sein des sites historiques. Ce dynamisme culturel constitue un attrait indéniable pour les visiteurs en quête d’une expérience immersive. Le patrimoine vivant est un atout pour la préservation et l’attractivité des sites historiques. Il peut revêtir plusieurs aspects.

Le patrimoine vivant englobe une vaste gamme de pratiques, mais il trouve ses racines dans notre passé. Les reconstitutions historiques sont l’un des moyens les plus puissants de ramener l’histoire à la vie, en particulier sur des lieux historiques. Par exemple, à Vielmur-sur-Agout, dans le Tarn, l’association La vie moyenâgeuse recrée des « festoyances » dans des monuments historiques. C’est l’occasion de rassembler une centaine de convives autour d’un repas typiquement médiéval, avec des menus et des animations datant du 13e siècle ! Ces reconstitutions offrent une immersion totale dans une période révolue, qui permet d’éduquer et de divertir simultanément les visiteurs. C’est donc l’occasion de renforcer son attractivité pour le site historique considéré.

  • Le patrimoine vivant comme transmission de savoir-faire

L’artisanat traditionnel est un autre pilier du patrimoine vivant. Les artisans qui préservent des techniques ancestrales nous offrent un aperçu précieux du passé et des techniques de fabrication d’antan. Celles-ci peuvent être enseignées notamment par des activités sur des sites historiques. Ainsi, la cité de Carcassonne accueillait ce mois-ci une semaine du patrimoine vivant, où exposaient leur savoir-faire mosaïstes, ferronniers ou vitraillistes. Les visiteurs peuvent non seulement observer le processus, mais aussi s’approprier certains outils ou matériaux. Cette expérience interactive permet aux touristes de renforcer leur connaissance de l’artisanat traditionnel. Carcassonne peut alors s’appuyer sur le patrimoine vivant pour améliorer son attractivité.

  • La Magie des Performances Artistiques

Le patrimoine vivant regroupe également des manifestations plus contemporaines, comme les performances artistiques. Celles-ci peuvent en particulier avoir lieu sur des sites historiques, comme c’est le cas à Orange. Chaque année s’y tiennent dans son théâtre antique les Chorégies, le plus ancien festival de France. Dans un cadre historique exceptionnel, les visiteurs peuvent assister à différents ballets et concerts, mêlant patrimoine historique et patrimoine vivant.

Conclusion

Proche du patrimoine culturel immatériel, le patrimoine vivant est bien plus qu’un simple ajout aux sites historiques. Il est une partie intégrante de leur identité, offrant aux visiteurs une expérience immersive et plus enrichissante. L’investissement dans la préservation et la promotion du patrimoine vivant assure alors la pérennité de ces sites tout en améliorant notre compréhension de l’histoire. L’impact économique, éducatif et culturel du patrimoine vivant ne peut plus être nié, et sa mise en valeur continue d’évoluer pour répondre aux besoins des visiteurs du monde entier.

Pour aller plus loin

Dans le cadre d’une démarche d’accroissement de l’attractivité et du rayonnement de la commune de Jarny, Hephata a accompagné les élus et l’équipe dédiée dans la définition d’un projet citoyen au domaine de Moncel ainsi qu’au lancement de sa mise en œuvre.

Contexte

  • Date de l’intervention : Décembre 2020 – Juillet 2023 ;
  • Propriétaire : Public ;
  • Porteur de projet : Commune ;
  • Département : Meurthe-et-Moselle ;
  • Projet : Dans le cadre d’une démarche participative promue par l’équipe municipale, la commune souhaite accroitre l’attractivité touristique et culturelle permise par le domaine.

Objectifs

Les objectifs visés en début de mission :

  • Définir une stratégie de valorisation du domaine de Moncel (château et parc) au service de l’accueil des publics et d’un rayonnement territorial ;
  • Impliquer les parties prenantes et habitants dans la construction du projet de développement ;
  • Intégrer le projet dans la démarche de participation citoyenne et co-construire sur le long terme ;
  • Définir un positionnement marketing fort, co-construit avec les citoyens et les élus ;
  • Elaborer une stratégie de communication attractive pour renforcer l’intégration du projet sur son territoire et cibler de nouveaux publics.
  • Définir la structure permettant de mettre en œuvre le projet et gérer le site

Enjeux

En tant que commune engagée en faveur de la démocratie participative, trois enjeux majeurs se sont présentés autour du domaine :

  • Poursuivre le développement d’un lieu de vie et de partage,
  • Renforcer la valorisation et la préservation de l’environnement,
  • Incarner un modèle de citoyenneté basé sur la participation et l’engagement

Et en particulier :

  • Développer un projet émanant des citoyens eux-mêmes :
  • Etre à l’écoute des attentes de parties prenantes variées ;
  • Intégrer une multitude d’activités au lieu avec l’ambition de créer un espace « autonome » et une programmation (animation et évènements) attractive ;
  • Mettre en place une gestion interne dédiée, structurée et officielle ;
  • Faire des choix stratégiques en termes de gestion, d’activités, d’externalités positives, de partenaires, … pour répondre à un standard cohérent avec la politique communale ;
  • Proposer un concept marketing clair et lisible, qui intègre des activités variées, valorise les initiatives citoyennes et clarifie le mode de gestion opérationnel de la ville ;
  • Définir le positionnement: le domaine peut être une vitrine des actions et des engagements municipaux en matière d’accueil, de services (loisirs) et d’environnement.

Résultats

Les résultats obtenus :

  • Validation d’un concept fort : « Moncel, Domaine des transitions et des proximités » réaffirmant la notion de transitions (démocratique, écologique, numérique, solidaire et économique…) actuelles et le nécessaire engagement des citoyens porté par la municipalité de Jarny
  • Alignement des services mobilisés sur le projet présenté et ses différentes évolutions
  • Les différents ateliers menés ont abouti à la validation d’un scenario d’activités, axé principalement sur des activités culturelles et associatives

En Haute-Garonne, Hephata a soutenu une commune dans la valorisation d’un site historique nécessitant d’être restauré et de se voir attribuer un nouveau projet de rayonnement au sein du territoire. Après proposé un concept et défini une programmation, Hephata a accompagné la commune dans le choix d’un exploitation qualifié pour gérer le site.

Contexte

  • Date de l’intervention : Avril 2021-Juillet 2022 ;
  • Propriétaire et porteur de projet : Collectivité (commune) ;
  • Département : Haute-Garonne (31) ;
  • Projet : Ouverture et développement d’activités au château de Saint-Félix-Lauragais.

Objectifs de la mission

  • Réaliser un diagnostic stratégique du château de Saint-Félix-Lauragais et élaborer des recommandations
  • Définir les typologies d’activités et proposer une programmation répondant aux enjeux et contraintes de la commune ;
  • Etudier la faisabilité économique du projet en élaborant des projections financières à 10 ans ;
  • Identifier les opérateurs pour exploiter les espaces du château et tester leur appétence pour le site et le projet.
  • Lancer et piloter un appel à projet jusqu’à la sélection des opérateurs

Enjeux

  • Enjeux sociaux-culturels : activer un site historique en cœur de village pour renforcer la cohésion des habitants et l’attractivité de la commune ;
  • Enjeux économiques et financiers : mettre en place un modèle économique qui permette de financer la restauration et l’entretien du site ;
  • Définir un usage partagé qui permette l’utilisation d’une partie du château par les associations locales et acteurs de la commune ;
  • Affiner les orientations de la commune sur les types d’opérateurs à privilégier.

Résultats

  • Au niveau du conseil municipal
    • Alignement du conseil municipal sur la décision de ne pas vendre le château ;
    • Prise de conscience du coût global (entretien, remboursement d’emprunt, animations) représenté par le château dans le budget de la commune grâce
  • Programmation : un programme fondé sur 4 typologies d’activités (hébergement, restauration, activité ludiques, salles d’expositions) dans les espaces intérieurs et extérieurs du château respectant le souhait de maintenir un usage pour les habitants et associations de la commune, et s’appuyant sur les atouts du site (notamment une vue exceptionnelle sur les Pyrénées, localisation géographique proche de Toulouse et en cœur de village, et le respect d’un lieu de vie et d’habitation malgré son caractère défensif initial)
  • Test d’appétence : Plus de 80 opérateurs identifiés et contactés pour leur présenter le projet dont 10 opérateurs intéressés pour exploiter le site sur 2 typologies activités : hébergement/restauration et activités ludiques.
  • Appel à projet : 1 opérateur sélectionné par le conseil municipal sur les 3 dossiers validés.

Dans cet article, Hephata donne quelques clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

Ce qu’il faut retenir

L’habitat partagé peut être une excellente solution pour développer une nouvelle activité économiquement rentable dans un site historique. Néanmoins, quelques facteurs clés de succès sont à connaître pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

En effet, il s’avère nécessaire de :

  • Analyser les besoins sociétaux du territoire pour vérifier la viabilité du projet d’habitat partagé ;
  • Déterminer un public cible et choisir le bon type d’habitat partagé ;
  • Réhabiliter le site historique pour accueillir les personnes tout en respectant son intégrité architecturale et les normes d’accessibilité et de sécurité ;
  • Chercher et obtenir des financements ;
  • Trouver des habitants et encourager leur motivation à vivre en habitat partagé.

Introduction

L’habitat partagé est une forme de vie communautaire mais qui permet néanmoins de garder une certaine indépendance. C’est une nouvelle forme d’habiter qui est de plus en plus en vogue. Notamment du fait qu’il permet de réduire la solitude des personnes. L’habitat partagé est souvent porté par des initiatives locales et associatives qui cherchent à promouvoir de nouveaux modes de vie plus sains et plus respectueux des personnes et de l’environnement. La dimension écologique fait donc souvent partie des projets d’habitats partagés. On distingue différentes formes d’habitats partagés :

  • Le cohabitât. Il propose une vie en communauté avec la mutualisation des biens et des ressources selon une logique de partage et par soucis environnemental ;
  • Le béguinage à destination des seniors qui disposent encore d’une certaine autonomie et n’ont pas besoin d’un accompagnement médical ;
  • L’habitat intergénérationnel entre un jeune et une personne âgée autonome ;
  • Le coliving pour les jeunes professionnels et étudiants ;
  • L’habitat accompagné pour les personnes précaires et fragilisées.

Les sites historiques, par leurs vastes espaces de vie et leur cadre d’exception sont idéaux pour la création d’habitats partagés. Néanmoins, quelques facteurs clés de succès sont à connaître. Voici donc les clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

Analyser les besoins sociétaux du territoire pour vérifier la viabilité du projet d’habitat partagé

Avant d’envisager de transformer un site historique en habitat partagé, il est nécessaire de vérifier la viabilité du projet sur le long terme. Pour cela, il faut analyser le site en lui-même ainsi que le territoire sur lequel il s’inscrit.

En effet, il faut vérifier le niveau d’attraction et de rayonnement du territoire ainsi que le type de demande en matière de logements. Le tout est de déterminer s’il pourrait y avoir des personnes intéressées pour intégrer un habitat partagé. Il faut également déterminer de quelques types de personnes il s’agit : étudiants, jeunes professionnels, personnes âgées, familles, personnes en situation de précarité, … ?

Parallèlement, il faut analyser l’accessibilité du site et son attractivité. Si un site n’est pas accessible et ne se situe pas à proximité des magasins de première nécessité, il est peut probable qu’il attire de potentiels habitants. En effet, il ne faut pas oublier que même si les résidents seront autonomes ce seront souvent des personnes seules à faibles revenus et donc sans moyens de locomotions personnels.

Déterminer un public cible et choisir le bon type d’habitat partagé

Une fois le territoire analysé, il sera plus facile de déterminer le public cible de votre projet. En fonction de ce public cible, mais aussi de vos envies en matière sociale, vous pourrez choisir un type d’habitat approprié (cohabitats, colivings, colocations intergénérationnelles, béguinages, écohabitats, etc., …).

Ainsi, un site historique situé à proximité d’une ville dynamique, tel que le Fort de Montauban, pourra accueillir à la fois des personnes âgées et des étudiants au sein d’une colocation intergénérationnelle.

Au contraire, isolée dans la garrigue, la Bergerie de Berdine accueille des personnes ayant souffert d’addiction et en passe de s’en libérer et de se réinsérer dans la société, notamment grâce au travail manuel et à la proximité avec la nature et les animaux.

Réhabiliter le site historique pour accueillir les personnes tout en respectant son intégrité architecturale et les normes d’accessibilité et de sécurité

Une fois le public cible déterminé, il faudra réfléchir à la manière de réhabiliter le site historique. Par ailleurs, si l’habitat doit accueillir des personnes malades ou handicapées, il devra répondre à des normes ERP (établissements recevant du public). Il peut s’agir par exemple de mettre en place des rampes d’accès pour les personnes âgées dont la mobilité n’est pas toujours évidente. Dans tous les cas, la configuration du site devra s’acclimater à l’accueil des personnes. Ce, afin d’optimiser leurs espaces de vie personnelle tout comme les espaces partagés.

Cette phase peut s’avérer délicate dans le cadre d’un site historique, notamment s’il est classé ou inscrit. En effet, tous travaux, aménagements ou modifications architecturales devront passer par la validation de l’ABF (architecte des bâtiments de France).

Chercher et obtenir des financements

Avant d’engager tout projet d’habitat partagé, il est bon d’estimer le coût du projet (achat du lieu, travaux de réhabilitation, charges annuelles, …). Cette estimation faite, il sera possible de chercher des subventions permettant de financer en partie le projet. Il faudra également construire un bon argumentaire pour prouver la viabilité du projet aux différents financeurs.

Pour obtenir des financements vous pouvez vous tourner vers les aides départementales, régionales voire européennes, vers les banques, vers le crowdfunding ou encore vers des organismes et des coopératives dédiées spécifiquement à l’habitat partagé.

Il existe par exemple la coopérative Oasis. Celle-ci propose un apport financier et un accompagnement personnalisé pour pallier la difficulté d’accès aux prêts bancaires. L’apport est de 200 000€ maximum avec un faible taux d’intérêt, 1,5%. Ce, sur une durée de dix ans.

Autre acteur : la Banque des territoires. Celle-ci propose une offre de financement dédiée à l’habitat inclusif pour les personnes âgées et/ou handicapées.

Comme autres financeurs, on trouve aussi Amundi pour le béguinage, Audacia pour le coliving, etc., …

Trouver des habitants et encourager leur motivation à vivre en habitat partagé

Enfin, le plus délicat sera de rendre le site attractif afin de trouver des habitants et de les fidéliser. Il s’agira de mettre en visibilité le site pour qu’il soit connu. Cela peut se faire par la création d’un site internet et de réseaux sociaux. Mais aussi grâce à des publications dans la presse locale ou sur des sites dédiés. Il faudra aussi réfléchir au montant des loyers afin d’avoir des logements économiquement attractifs.

En outre, il faudra proposer des activités et des services ainsi que des aménagements qui permettent justement aux personnes d’accéder à une vie communautaire tout en restant autonomes et indépendantes. On peut par exemple penser à la présence d’une cuisine équipée, d’une salle de détente agrémentée de livres et de jeux de société, d’une blanchisserie, d’équipements sportifs et de vélos en libre distribution, d’une connexion internet et d’abonnements Netflix, prime vidéo, … Tous ces suppléments sont bien sûr à penser en fonction de l’âge et du type de personnes accueillies.

Conclusion

Les clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique sont donc de vérifier la viabilité du projet au sein d’un territoire. Quels sont les besoins et enjeux sociaux du territoire ? Quelle place occupe la demande en matière de logements ? Quel est l’âge moyen des habitants de ce territoire ? Le site historique est-il facile d’accès ? … En fonction de ces différents critères, il est possible de juger de la viabilité d’un projet d’habitat partagé sur le territoire mais également de viser un public cible : étudiants, jeunes professionnels, familles, personnes dépendantes, seniors, etc., …

Selon le public ciblé, il sera ensuite possible d’envisager la réhabilitation du bien historique. Puis son lotissement en différents espaces de vie privés ou communautaires. Ensuite, il faudra recourir à des financements (crowdfunding, subventions, soutiens d’interfaces dédiées, etc., …). Enfin, il restera à promouvoir le site et à le rendre attractif. Ce, pour attirer les futurs résidents et les motiver à rester par un cadre de vie adapté et sain.

Pour aller plus loin

Les différents types d’habitats partagés pour un site historique

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Dans cet article, Hephata fait part des différents types d’habitats partagés pour un site historique ou patrimonial.

Introduction

L’habitat partagé est un logement communautaire qui présente à la fois des espaces privés (chambres et salles de bain par exemple) et des espaces collectifs (cuisine, salon, jardin, etc., …).  Par ailleurs, ce type d’habitat propose généralement des prestations supplémentaires telles que :

  • La restauration ;
  • Les services de blanchisserie ;
  • La mise à disposition d’équipements sportifs ;
  • Des abonnements à internet, à Netflix, … ;
  • Des aides médicales et soins à la personne, etc., …

On distingue différents types d’habitats partagés : le cohabitât, le béguinage, l’habitat intergénérationnel, le coliving ainsi que l’habitat accompagné. Ces types de logements ont souvent une vocation sociale à destination des individus ayant un accès plus fragile au logement ou souffrant de solitude : étudiants, personnes âgées et/ou handicapées, individus souffrant d’addiction, etc., …

Dans le cadre du patrimoine, l’habitat partagé peut constituer une nouvelle activité et donc une nouvelle source de revenus permettant la valorisation économique du bâti. Dans cet article, Hephata présente donc les différents types d’habitats partagés à développer dans un site historique, avec leurs atouts et contraintes.

Les différents types d’habitats partagés

Le béguinage

Le béguinage a été fondé au Moyen Age. Il concernait alors des communautés religieuses laïques. Le terme béguinage a été repris pour des raisons uniquement marketing. En effet, il désigne aujourd’hui un type d’habitat partagé à destination des seniors, sans qu’il y ait forcément une vocation religieuse à ce type de logements. Ainsi, c’est une sorte d’alternative aux EHPAD, pour les personnes âgées qui n’ont pas nécessairement besoin d’une aide médicale spécialisée.

Le béguinage tente donc de répondre aux besoins du vieillissement en proposant des ensembles de petits logements séparés ou non pour des personnes âgées mais autonomes. Ce type de résidences permet essentiellement de rompre la solitude, d’augmenter la sécurité des personnes et de faciliter leur accessibilité aux commerces de première nécessité.

En termes de structure, le propriétaire d’un site de béguinage peut être une collectivité ou une foncière. Le site peut être géré par une association ou une société mixte dans le premier cas, par une association ou une société d’exploitation dans le second cas. Ces acteurs perçoivent des loyers de la part des résidents, dont une partie est reversée pour les prestations (ménage, animations, aides médicales, etc., …).

Parmi les acteurs et financeurs du béguinage, on trouve :

  • Béguinage & compagnie (cabinet de conseil) ;
  • Amundi, la Caisse des Dépôts et Atland (investisseurs)  ;
  • Esprit béguinage et Béguinage solidaire (foncières et associations œuvrant uniquement dans le bâti ancien) ;
  • Vivr’Alliance et Floralys (foncières et associations œuvrant en partie dans du bâti ancien) ;
  • Domani (foncière).

                            Le béguinage dans un site historique

L’association Nouvelles Solidarités a installé un béguinage solidaire dans l’ancien hôtel Sivard de Beaulieu, à Valognes. Ce béguinage est à destination des personnes âgées de plus de 60 ans. Le domaine dispose de 28 logements dont 18 appartements et dix petites maisons. Les résidents ont accès à des espaces communs et notamment au jardin, ce qui leur permet d’accroître leur bien-être social.

La cohabitation intergénérationnelle

La cohabitation intergénérationnelle est une forme d’habitat partagé entre un senior et un jeune (moins de trente ans). Ce type de contrat fonctionne et est intéressant puisque les deux parties en sont bénéficiaires. En effet, le jeune bénéficie généralement d’un loyer à moindre coût en contrepartie duquel il apporte une présence sécurisante à un senior. Cette combinaison permet donc de mettre un terme à la souffrance sociale et à la solitude des personnes âgées encore autonomes tout en facilitant l’accès au logement aux jeunes.

La cohabitation intergénérationnelle peut prendre deux formes différentes :

  • Le senior est propriétaire de son bien immobilier et en loue une partie à un ou plusieurs jeunes. Dans certains cas, une entreprise spécialisée peut gérer la mise en relation. En échange, elle prend une commission sur la signature du contrat.
  • Le lieu est propriété d’une collectivité qui établit un bail avec une association ou une société mixte. Celle-ci établit alors un contrat de location avec les résidents : personnes âgées, étudiants ou jeunes actifs.

Atland Résidentiel est le principal investisseur des cohabitations intergénérationnelles. Quand aux acteurs de la cohabitation intergénérationnelle, on peut trouver :

  • La Maison de Marianne et Réséda (propriétaires et exploitants) ;
  • Xenia, Colette, le Pari Solidaire, Cohabilis, Ensemble 2 générations et Colibree (plateformes).

                            Une cohabitation intergénérationnelle au Fort de Montauban

Le Fort de Montauban se situe en Tarn-et-Garonne. L’édifice actuel date du XVIIe siècle et la réhabilitation de 2003. Le Fort est une résidence intergénérationnelle depuis 1986. La résidence est également une auberge de jeunesse depuis 2006 et bénéficie également d’une programmation culturelle : espace d’animation ouvert sur la ville, galerie d’art, salle de spectacles, etc., …

Le coliving

Le coliving est un type d’habitat partagé destiné principalement aux jeunes professionnels mais également aux étudiants. Il s’agit de colocations bénéficiant d’une certaine dimension de coworking. Les jeunes disposent d’un espace privatif individuel et d’espaces collectifs où ils peuvent se retrouver pour échanger et discuter, travailler, pratiquer du sport, etc., …

Pour la structure, le propriétaire est toujours une foncière. Celle-ci délègue la gestion du site à une société commerciale d’exploitation qui elle-même établit un contrat de location avec des étudiants ou de jeunes actifs. Des contrats de services sont également établis avec les prestataires pour les services de ménage, de blanchisserie, de conciergerie, de coaching sportif, etc., …

Les principaux acteurs et financeurs du coliving sont :

  • Coliving.com et Colivme (plateformes) ;
  • Colonies, la Casa, My name is Bernard, The Badel Community, Homies, Château Coliving & Coworking et Colivys (propriétaires et exploitants) ;
  • Braxton, Audacia, la Caisse des Dépôts et Ares (investisseurs).

                            Un site historique dédié au coliving

La Maison Luna, dans le 14e arrondissement de Paris, propose 15 couchages à destination des jeunes actifs et étudiants. Un grand jardin, un barbecue, un Home cinéma ainsi qu’une buanderie agrémentent le coliving. Sont également compris des prestations de ménage, d’assurance, d’abonnement streaming, de brunch, etc., …

Le cohabitat

Le cohabitat est une manière de vivre en communauté en mutualisant les biens et les ressources afin de concevoir, réaliser et financer ensemble le logement. Il s’agit avant tout d’une démarche sociale et environnementale. Le cohabitat bénéficie ainsi d’espaces privatifs mais certains éléments sont en commun : chambre d’amis, vélos et voitures, jardin, salon, cuisine, etc., …

Les propriétaires des sites destinés au cohabitat peuvent être des particuliers ou des collectivités. Dans le premier cas, la gestion est déléguée à une société coopérative, une société d’attribution et d’autopromotion ou une SCI. Dans le second cas, le site est géré par une association ou une société mixte. Les gestionnaires établissent ensuite des contrats de location, aux résidents.

Habitat & Partage ainsi que Bellevilles Foncière Responsable sont les deux principaux acteurs de l’habitat partagé.

                            Le cohabitat dans un bâti ancien

A Dullin, en Savoie, le Château Partagé propose vingt couchages à destination de tous types d’individus : familles, célibataires, couples, … tant que ces personnes disposent d’une sensibilité à l’intention de l’environnement durable.

L’habitat partagé accompagné 

L’habitat partagé accompagné met à disposition un logement privé complété par des espaces collectifs destinés aux personnes fragilisées. C’est donc un type d’habitat socialement très engagé et qui souhaite venir en aide aux personnes en situation précaire : femmes seules ou battues, personnes en situation de handicap, etc., …

L’habitat partagé accompagné peut prendre deux formes :

  • Le propriétaire du lieu est une collectivité qui délègue la gestion à une association ou à une SEM qui établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires ;
  • Le propriétaire du lieu est une foncière qui accorde la gestion à une société commerciale d’exploitation. De même, celle-ci établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires.

Les différents acteurs et financeurs de l’habitat partagé accompagné sont :

  • Ostalada (cabinet de conseil) ;
  • Le Club des 6 et Familles solidaires (associations) ;
  • Résidences Mobicap (propriétaires-gestionnaires).

                            Ouvrir un habitat partagé accompagné dans un site patrimonial

La Bergerie de Berdine est située dans le Vaucluse et propose 15 couchages pour les personnes addictes et dépendantes afin de les aider à se reconstruire physiquement et psychologiquement ainsi qu’à se réinsérer socialement. La reconstruction des personnes passe notamment par un travail dans un milieu rural avec des activités agricoles et artisanales. Il faut noter que l’hébergement ne donne pas lieu à un loyer ou une contrepartie financière mais à la réalisation d’une prestation de service au sein de la Bergerie.

Pour aller plus loin

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

La réglementation ERP dans les MH

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Pourquoi ne pas profiter de l’été pour réaliser le tour des sites accompagnés par Hephata en France ?

Le tour des lieux accompagnés par Hephata dans les Hauts-de-France

Les Journées EXTRAordinaires de l’Abbaye d’Ourscamp. Samedi 17 septembre 2023. 16h – 17h : Découverte du chantier de restauration de l’Aile de Lorraine. Spectacles, visites guidées, marché des producteurs et artisans locaux, rencontres et débats thématiques.

Visites guidées du château de Bouillancourt-en-Sery. Du 1er juillet au 31 août 2023. Visites guidées sous réservation.

Les Hauts-de-France détiennent plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO tels que :

  • La cathédrale Notre-Dame d’Amiens et l’église Saint-Jacques de Compiègne reconnues du fait de leur appartenance aux Chemins de Compostelle ;
  • La citadelle d’Arras, qui appartient au réseau des sites majeurs de Vauban ;
  • Le Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais.

On trouve aussi d’autres types de patrimoines bâtis plus ou moins importants. Hephata a par exemple eu la chance de pouvoir accompagner l’abbaye d’Ourscamp, ancienne abbaye cistercienne. Tandis que l’église abbatiale élève ses ruines de pierre dans le ciel, Hephata s’est attelée définir une stratégie de financement pour la restauration d’une des ailes des bâtiments XVIIIe. A la rentrée, l’abbaye d’Ourscamp organise la « journée EXTRAordinaire ». Se dérouleront spectacles, visites guidées, marché des producteurs et artisans locaux, rencontres et débats thématiques autour du chantier de l’Aile de Lorraine.

Dans la Somme, Hephata a aidé le château de Bouillancourt à concevoir un projet de développement économique. Ce projet se devait d’être cohérent avec les ambitions du propriétaire, les opportunités du territoire et la faisabilité technique du site. Le château sera ouvert à la visite du 1er juillet au 31 août 2023, sous réservation.

Hephata dans le Grand-Est

Accès gratuit à la bibliothèque des Dominicains de Colmar. Tout l’été hormis le 14 juillet et le 15 août 2023.

Les Dimanches d’été au Domaine de Moncel. Chaque Dimanche du 9 juillet au 20 août 2023. Activités ludiques et sportives, ateliers créatifs, concerts, théâtres, concours, …

Du fait de sa position géographique, la région Grand-Est est à la croisée des cultures françaises et germaniques. Territoire connu pour sa gastronomie et son folklore local, notamment au moment des fêtes de fin d’année, terre de vignobles et de champagne, c’est aussi une région qui a fortement été marquée par les guerres d’où la forte présence d’un patrimoine mémoriel.

En Alsace, on trouve bibliothèque des Dominicains de Colmar. Celle-ci est logée dans un ancien couvent XIXe. Hephata l’a aidé à développer sa signalétique interne. La circulation des visiteurs est désormais facilitée au sein du bâtiment grâce à des panneaux et des cartels les plus discrets possible. Ceux-ci épousent complètement le site et son architecture, respectant ainsi son harmonie, son unité et son cachet historique et patrimonial.

En Meurthe-et-Moselle, notre cabinet de conseil a accompagné la ville de Jarny à trouver un nouvel usage pour le domaine de Moncel. Il s’agissait pour Hephata de définir un positionnement marketing fort. Un positionnement co-construit avec les citoyens et les élus et d’élaborer une stratégie de communication attractive pour renforcer l’intégration du projet sur son territoire et cibler de nouveaux publics.

Les sites soutenus par Hephata en région Pays-de-la-Loire

Activités estivales au Château de Courtanvaux. Du 28 au 30 juillet 2023 et du 08 au 10 août 2023. Cluedo géant et festival de musique.

Sentez-vous les embruns de la mer ? Entendez-vous le murmure de la Loire ? Bienvenue dans la région Pays-de-la-Loire, dont le patrimoine ne peut se résumer en un seul mot. L’identité du territoire est complexe, marquée entre autres par l’histoire des ventres-à-choux, fabuleux surnom donné aux vendéens, et de la Bretagne. L’âme bretonne d’une partie du territoire ne peut être niée. Après tout, Anne de Bretagne et son père François II ont choisi le duché Nantais pour faire construire leur château. Duché qui figure également au Gwen-Ha-Du, l’emblématique drapeau breton. Le Musée Dobrée de Nantes conserve même l’écrin du coeur d’Anne de Bretagne !

C’est au cœur de ce pays qu’Hephata accompagne un château médiéval classé au titre des monuments historiques. Le château de Courtanvaux a été édifié à la fin du XVe siècle. Il est un bel exemple de la fin du gothique – début Renaissance avec ses fenêtres à meneaux, ses dômes surmontés de lanternons et ses ornements et entrelacs en pierre sculptée. Il conserve également des éléments de l’architecture médiévale : pont-levis, mâchicoulis, échauguettes, etc., … Le château est ouvert à la visite. Il organise cet été différentes activités : un Cluedo géant du 28 au 30 juillet et un festival de musique du 8 au 10 août.

Hephata et le patrimoine breton

Visites et activités au Château de Trécesson. Du 3 juillet au 2 septembre. Fermeture le 15 août. Visites, spectacles de fauconnerie.

L’odeur du kouign-amann et des embruns, les fines bulles du cidre et l’écume moussante à la crête des vagues, les chants et danses bretonnes, les légendes mystérieuses de Brocéliande, … tant d’éléments emblématiques de la culture bretonne. Et parmi cette culture, l’architecture, des phares trouant le ciel, gardiens côtiers, aux manoirs confidentiels, en passant par les châteaux austères à l’assaut du vent de la côte …

C’est dans ce décors qu’Hephata a accompagné plusieurs sites bretons dont le château de Trécesson. Imposante masse environnée par la forêt de Brocéliande, l’ancien château médiéval plonge sa muraille de schiste rougeâtre dans l’étang qui l’entoure.

Hephata et le patrimoine normand

Activités estivales au Château de Gaillon. Visites thématiques, trail, découverte des espèces animales et végétales, ateliers ludiques, …

Programme historique festif au Prieuré Saint-Gabriel. Du 2 juillet au 3 septembre 2023. Exposition « L’école au Moyen Age », anniversaire des 20 ans de l’Association.

Baignée par la Manche et balayée par les vents sur son littoral, la Normandie est aussi une terre de bocages et de plaines. La région est marquée par un patrimoine mémoriel et maritime fort, par un habitat traditionnel typique (colombages, briques, pierres calcaire, chaume, arts anglo-normand, roman et gothique, etc., …) mais aussi par une culture, des traditions et une gastronomie très ancrées (cidre, calvados, poiré, etc., …).

Dans cette région, Hephata a eu le privilège d’accompagner le château de Gaillon dans sa stratégie de mécénat. Le château de Gaillon est une des première demeure Renaissance de France. Lors d’une visite, venez découvrir le pavillon d’entrée et son imposante toiture en fer de hache, la cour et ses arcades de pierre en ruine, la chapelle basse, etc., … Le site propose différentes animations estivales : des visites thématiques sur l’histoire des jardins du château, sur les différentes espèces animales qu’abritent le château, différents ateliers pratiques, ludiques et pédagogiques, … Enfin, rendez-vous le 10 septembre pour un trail au château de Gaillon !

Le Prieuré Saint-Gabriel se situe dans le département du Calvados. Hephata a accompagné ce site dans la recherche d’un projet de valorisation viable sur le long terme mais aussi dans la recherche d’un futur exploitant qualifié pour la gestion du domaine.

Hephata en région Occitanie

Activités d’été au Château de Saint-Félix-Lauragais. Visite guidées du château, expostions, festival musical, …

L’Occitanie réunit les anciennes régions du Languedoc-Roussillon et des Pyrénées orientales. Elle regroupe ainsi 13 départements d’où sa richesse et sa diversité culturelle et patrimoniale. Sa proximité avec l’Espagne contribue d’ailleurs à cette mixité culturelle.

En Occitanie, Hephata accompagne le château de Saint-Félix-Lauragais mais aussi la Machinerie de Bonrepos-Riquet, prototype-même du Canal du Midi !

Hephata en Provence-Alpes-Côte-d’Azur

Dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, notre cabinet de conseil a pu venir en aide à une idyllique villa de bord de mer à Marseille : la Villa Santa Lucia. Celle-ci, environnée d’un jardin de rocaille et de pins maritimes, balance sa balustrade d’un blanc étincelant sur un fond d’un bleu d’azur dans lequel se confondent le ciel et la mer. Pour ce site, l’objectif a été de valoriser la démarche responsable de sauvegarde du patrimoine au travers des activités développées.

Hephata s’est aussi chargée de la stratégie de financement (subventions et mécénat) en vue de la restauration d’un ensemble de sites patrimoniaux détenus pas l’UCA (Université Côte d’Azur).

Hephata en région Ile-de-France

Les guinguettes de Sceaux. Tous les Vendredis et Samedis de 17h à 22h.

Enfin, pour les moins chanceux qui resteraient en Ile-de-France cet été, Hephata a accompagné, entre autre, le Château de l’Amiral à Sceaux. Celui-ci vous ouvre ces portes cet été avec une guinguette festive !

Pour aller plus loin

Découvrir le patrimoine le long des GR de France

Les sites du patrimoine européen à découvrir cet été

Top 5 des lieux patrimoniaux emblématiques marqués par des femmes

Hephata a accompagné la commune de Sceaux dans la valorisation et l’ouverture au public du château de l’Amiral.

Contexte

  • Date de l’intervention : Septembre 2022 – Juin 2023 ;
  • Propriétaire : Ville de Sceaux ;
  • Porteur de projet : Equipe municipale ;
  • Département : Hauts-de-Seine (92) ;
  • Projet : Proposer de nouveaux usages pour ce site inoccupé, acquis par la commune, et à destination des Scéens.

Objectif

Dans le cadre du projet de réaménagement total de l’îlot de Gaulle, la ville de Sceaux a fait appel à Hephata pour valoriser le château de l’Amiral appartenant à la commune, et en particulier :

  • Définir une pré-programmation en cohérence avec les objectifs pour le quartier ;
  • Confirmer la faisabilité technique et financière du projet (estimation de coûts de travaux, estimation de revenus récurrents pour la Ville de Sceaux).

Pour cette mission, Hephata a travaillé avec l’agence Sunmetron.

Enjeux et spécificités

Autour du château de l’Amiral, cinq grands enjeux sont apparus :

  • S’appuyer sur les résultats de la concertation et la « Charte pour l’avenir du centre ville de Sceaux » et faire converger les attentes des Scéens et des élus vers un projet commun ;
  • Proposer une programmation qui suscite l’adhésion de tous malgré la déception causée par l’abandon d’un précédent projet très apprécié ;
  • Trouver le bon équilibre entre le niveau d’investissement du/des opérateur(s) vs la prise de risque associée ;
  • S’intégrer dans un projet plus global d’aménagement du quartier tout en se différenciant de l’offre future au moyen d’un concept fort ;
  • Vérifier la faisabilité du projet avec l’aide d’un architecte.

Résultats

Les résultats obtenus :

  • Un projet unique et différenciant, cohérent par rapport au précédent projet abandonné, aux ambitions de l’équipe municipale et aux attentes des Scéens, ayant abouti au concept de « Carte Blanche au château de l’Amiral » ;
  • Alignement des élus, des chefs de service et des habitants avec la programmation proposée ;
  • Faisabilité technique du projet confirmée par l’architecte ;
  • Deux scénarios d’aménagement développés et chiffrés.

Dans cet article, Hephata explique ce qu’est le tourisme expérientiel et son importance pour la valorisation du patrimoine.

Ce qu’il faut retenir

Le tourisme expérientiel rend les visiteurs plus actifs lors de leurs visites. Ainsi, il attire un public plus large et permet d’augmenter la fréquentation, et notamment celle des jeunes. Le tourisme expérientiel est donc un excellent outil de valorisation et de promotion du patrimoine culturel et historique.

Il permet la découverte de sites et monuments par un moyen plus ludique et dynamique : une manière de prendre connaissance autrement du patrimoine !

Introduction

Le tourisme expérientiel est une nouvelle manière de vivre l’offre touristique. Le touriste n’est plus réduit à un simple consommateur passif. Il devient au contraire l’acteur principal de son voyage touristique. Il cherche à vivre une expérience qui lui suscite des émotions mais qui soit également éducative. En outre, il souhaite découvrir de nouvelles cultures en vivant selon les habitudes des hommes et des femmes rencontrés. Intégrer la culture revient pour lui à loger dans des habitats traditionnels, à découvrir la gastronomie locale, à participer aux savoir-faire identitaires du territoire, à s’immerger dans la nature hors des sentiers battus, … Les nouvelles expériences touristiques sont ainsi motivées par une sorte de recherche d’authenticité.

Notons que la tendance pour le tourisme expérientiel est aussi due à la crise du Covid-19 qui a bouleversé les habitudes des voyageurs. Après avoir longtemps été confinés chez eux et avoir souffert de la solitude, les individus veulent opter pour une expérience de voyage davantage ancrée dans les cultures et les territoires locaux. Le rapport aux autres devient primordial avec une volonté de partager la vie et les habitudes culturelles des individus rencontrés.

L’expérientiel peut aussi accompagner la découverte de sites culturels, historiques et patrimoniaux, notamment par le biais d’activités :

  • Numériques ;
  • Immersives et multisensorielles ;
  • Ludiques et sportives ;
  • Artisanales et gastronomiques, etc., …

Les différentes formes du tourisme expérientiel

Le tourisme expérientiel peut prendre différentes formes :

  • Une recherche d’authenticité axée sur le dialogue avec les populations locales, la découverte de la nature hors des sentiers battus, la participation à des savoir-faire locaux, la dégustation de spécialités issues du terroir, etc., …
  • Des activités ludiques et sportives, des spectacles et des activités immersives ainsi que des parcours numériques ou de réalité augmenté permettant de découvrir et d’approfondir ses connaissances sur un site culturel, historique ou patrimonial.

              Parcours numériques et réalité augmentée

Les parcours numériques et en réalité augmentée permettent aux visiteurs d’effectuer des visites virtuelles et d’accéder aux reconstitutions des monuments à différentes époques. L’expérience virtuelle plonge les visiteurs dans le passé du monument. Ils découvrent la vie de ses contemporains, ceux qui l’ont commandité, ceux qui l’ont construit, ceux qui l’ont habité, etc., … Le visiteur peut ainsi se représenter les caractéristiques et la mentalité des hommes d’une époque bien précise. Il découvre le bâti dans son état d’origine ainsi que les partis pris architecturaux ou urbanistiques des concepteurs, etc., …

Visiteurs et touristes sont de plus en plus friands de ce type de visites car le contenu et le maniement des outils numériques est plus ludique. Il intéresse donc petits et grands. Par ailleurs, le numérique donne aux visiteurs une représentation visuelle du monument dans toutes ses dimensions : évolutions architecturales, état d’origine, parties manquantes ou non-ouvertes au public, etc., …

Enfin, l’avantage d’un contenu numérique est qu’il est plus facilement mis à jour qu’un contenu papier ou audio. Les outils numériques sont ainsi plus durables dans le temps. En effet, il n’est pas obligé d’en changer pour les faire évoluer et leur apporter des améliorations.

              Scénographies et mises en scène immersives

Une visite expérientielle d’un site ou d’un monument historique peut aussi se traduire par des mises en scènes et des scénographies immersives. Une mise en scène réussie permet en effet de plonger immédiatement les visiteurs dans une ambiance et une atmosphère spécifiques. Les touristes ne sont alors plus uniquement spectateurs mais ils intègrent au contraire complètement l’histoire du lieu à une époque donnée. Il est important d’offrir une mise en scène multisensorielle afin d’intégrer au maximum les visiteurs : vue, odorat, ouïe et même goût et toucher doivent être stimulés pour une immersion totale.

La première étape consiste donc à créer un storytelling pour déterminer quel fait historique on souhaite raconter et comment il va permettre de faire découvrir aux visiteurs des éléments clés du monument tels que l’architecture, les jardins, les œuvres d’art, etc., … Il faut ensuite rendre ce storytelling intelligible pour tous. Il s’agit en fait d’une accroche narrative qui va pouvoir captiver le visiteur et l’intégrer au récit. Cette narration devra prendre place dans un décor approprié. Il faut alors penser aux jeux de lumière, à la décoration des salles, à la présence d’objets spécifiques, à la présence de comédiens costumés, etc., … Il faudra aussi choisir la manière dont est transmise la narration (casque audio, comédiens, …) et comment elle peut être appuyée de musiques ou de fonds sonores pour rendre le discours plus impactant et englobant.

En fait, il s’agit d’une véritable mise en scène théâtrale ! Mais il est possible d’aller encore plus loin en proposant en plus une expérience olfactive, gustative et tactile (diffuseurs d’odeurs, dégustation, toucher et reconnaissance de textures, …).

              Activités ludiques et sportives

Une immersion dans un site historique n’est pas forcément fondée uniquement sur une sorte de mise en scène théâtrale et multisensorielle. En effet, il est aussi possible d’intégrer le visiteur en lui proposant des activités dynamiques et interactives. Il peut s’agir d’activités ludiques telles que les escapes Game par exemple, qui permettent de découvrir un lieu tout en se mettant dans la peau d’un enquêteur et en interagissant avec ses coéquipiers. Il peut aussi s’agir d’activités qui se déroulent dans le parc du monument : accrobranche, canoë, parcours d’obstacles, etc., …

Ce type d’activités dynamiques permet d’intéresser et d’attirer un public plus large. Mais aussi plus jeune avec notamment des groupes, des scolaires et des familles. C’est donc un bon moyen pour augmenter la fréquentation d’un site.

Participation à des activités artisanales et découvertes locales

Une autre manière de proposer une expérience touristique au visiteur n’est autre que le faire participer à des activités artisanales. Ce, afin de découvrir les savoir-faire locaux. Un site historique peut tout à fait proposer des ateliers dans lesquels les participants apprennent à créer un objet en verre, en argile, en bois, etc., …, à produire leurs propres vins ou spiritueux, à confectionner un fromage ou toute autre spécialité de la gastronomie locale, etc., …

Ces activités artisanales permettent ainsi de découvrir les savoir-faire et les gastronomiques de la tradition locale. C’est donc une manière pour le visiteur de vivre une expérience culturellement riche. Expérience qui le conduise à son immersion dans la vie et la culture locales.

Le tourisme expérientiel : un atout de valorisation du patrimoine

Le tourisme expérientiel peut également se révéler être un atout de valorisation du patrimoine. Il est en effet un excellent outil pour promouvoir le patrimoine et pour renouveler son image. Il permet en fait d’ouvrir les monuments à un public plus large mais aussi plus jeune. L’expérientiel au sein de sites et monuments historiques est donc primordial. En effet, il engage et sensibilise les générations futures dans la découverte et la protection du patrimoine.

              Exemples de valorisation du patrimoine par l’expérientiel

Plusieurs sites ou monuments historiques ont déjà intégré l’expérientiel dans leur offre touristique. Ce, en vue d’élargir leur public et d’augmenter leur fréquentation.

Au Palais des Papes à Avignon par exemple, les visiteurs disposent d’un Histopad, sorte de tablette numérique. Elle leur permet une visite sensorielle du monument ainsi qu’une visite virtuelle à 360° donnant accès à des espaces non ouverts au public telle que la chapelle Saint-Martial ainsi qu’à la reconstitution du monument selon les époques.

Au Théâtre antique d’Orange, un casque de réalité virtuel donne accès à une reconstitution digitale du site à 360°. Renaît sous les yeux des touristes l’Antiquité du Ier siècle après J.-C. S’adjoignent au outils numériques des visites costumées qui permet une immersion des visiteurs à l’époque antique.

A Bracciano, en Italie, le Château Odescalchi offre une expérience immersive unique puisqu’il s’agit de visiter le site de manière sportive et plutôt originale : une aventure se jouant sur cordes, entre terre, ciel et forteresse ! La visite du château se fait donc en progression verticale à l’aide d’une corde et d’un harnais. Ainsi harnachés et protégés de leurs casques, les visiteurs plongent à l’intérieur d’anciennes citernes, descendent en rappel le long des murs fortifiés, etc., …

En France, la Tour de Crest propose elle aussi une descente en rappel le long de sa muraille de pierre.

Conclusion

Les touristes apprécient donc de plus en plus le tourisme expérientiel qui est une nouvelle manière de voyager. En effet, ceux-ci sont en continuelle recherche de sensations, d’actions et d’expériences immersives qui les changent de leur quotidien. Il est donc de plus en plus impératif d’intégrer l’expérientiel aux offres touristiques pour attirer un public plus large. Les sites historiques et patrimoniaux peuvent aussi bénéficier de ce type de tourisme. D’autant plus que les parcours de visite augmentés permettent d’affiner la connaissance historique. Notamment grâce aux reconstitutions numériques ou aux visites virtuelles donnant accès à des lieux fermés au public.

Pour aller plus loin

La contribution du patrimoine au tourisme durable

La réalité virtuelle au service du parcours de visite

Séduire par le patrimoine gastronomique

Dans cet article, Hephata explique et décrit le label « Patrimoine européen » de la Commission européenne.

Ce qu’il faut retenir

Le label « Patrimoine européen » est attribué aux sites qui font mémoire de l’histoire européenne et de sa construction. Il cherche également à favoriser les discours multiculturels entre les citoyens des Etats-membres. C’est donc un label qui porte à la fois une dimension patrimoniale et historique mais également une dimension sociale.

Introduction

Avant d’être une union politico-économique, l’Europe est avant tout considérée comme un continent berceau de la civilisation gréco-romaine. C’est donc avant tout une civilisation et un territoire qui se sont construits progressivement, au gré des échanges commerciaux et culturels entre peuples puis nations. Cette histoire de l’Europe est visible dans les monuments et le patrimoine bâti tels que le Great Guild Hall en Estonie, le Promontoire de Sagres au Portugal ou encore le Palais Impérial de Vienne en Autriche.

L’histoire de l’Union européenne elle, est plus récente mais elle vient dans la continuité de celle de l’Europe. Cette histoire est également visible au travers du patrimoine architectural. On peut citer par exemple : le Château de Hambach symbole de lutte pour les libertés civiles, l’Ile italienne de Ventotene sur laquelle est signé un manifeste posant les bases d’une Europe unie ou encore le Village de Schengen au Luxembourg où a été signé l’accord éponyme.

Ces sites du patrimoine qui témoignent de l’histoire de l’Europe et de celle de l’Union européenne peuvent donc obtenir le label « Patrimoine européen ».

Contexte du label « Patrimoine européen »

Le label « Patrimoine européen » a été créé en 2005 à l’initiative de certains pays membres de l’Union européenne. Aujourd’hui, il est géré par la Commission européenne. L’avantage de ce label est qu’il permet d’intégrer un réseau et de gagner en notoriété à l’échelle européenne. C’est donc une manière d’accroître sa visibilité en dépassant la sphère uniquement nationale voire locale. Adhérer à ce label, c’est aussi partager des valeurs communes avec les autres membres du réseau « Patrimoine européen ». Là-encore ces valeurs communes et multiculturelles peuvent être un facteur d’attractivité touristique.

Pour obtenir le label, il faut être sélectionné une première fois auprès d’un jury national (Direction générale des patrimoines et de l’architecture – DGPA – en France). Une deuxième sélection s’effectue ensuite au niveau européen, auprès de la Commission européenne, qui décide de l’attribution ou non du label.

Le site labellisé peut à la fois être :

  • Un monument unique ;
  • Plusieurs monuments portant une thématique commune au sein d’un ou plusieurs pays.

Objectifs du label « Patrimoine européen »

Le label « Patrimoine européen » a pour objectif de sensibiliser les populations, et notamment les plus jeunes, à l’histoire de l’Europe, du Moyen Age à nos jours, ainsi qu’à celle de la construction de l’Union européenne. Le label porte donc à la fois une dimension patrimoniale et historique mais également une dimension sociale puisque le but est réellement d’impliquer les citoyens dans cette histoire de l’Europe. Il s’agit donc de partager, à travers le patrimoine, des valeurs communes : démocratie, droits de l’homme, paix et bonne entente entre les pays membres, … Cette politique culturelle communautaire est d’ailleurs un excellent moyen pour améliorer et renforcer le dialogue et les échanges interculturels entre les nations.

Le label concerne ainsi les sites porteurs d’une symbolique forte. Ces derniers se doivent d’être des témoins de l’héritage européen. Non seulement dans leur histoire et leur architecture mais également dans le discours actuel qu’ils diffusent.

Critères de sélection du label « Patrimoine européen »

Le label « Patrimoine européen » est donc attribué aux sites culturels et monuments qui font mémoire de l’histoire de l’Europe et de l’Union européenne et de son avènement mais également aux lieux fortement marqués par les atrocités de la guerre tels que les camps de concentration.

Par ailleurs, pour obtenir le label, les propriétaires et gestionnaires des sites concernés doivent axer la médiation du site sur ce rapport à l’histoire européenne. Ils doivent également favoriser l’accès du site au plus grand nombre ainsi que son ouverture multiculturelle. Cela passe notamment par des outils de médiation adaptés et disponibles en plusieurs langues.

Lieux et sites labellisés « Patrimoine européen »

A ce jour, 48 sites européens sont labellisés « Patrimoine européen » et cinq se situent en France :

  • Le mémorial de Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, haut site de refuge de personnes juives, de républicains espagnols, de résistants et de citoyens allemands antinazis ;
  • L’Abbaye de Cluny en Bourgogne, qui a largement contribué à la construction de l’Europe occidentale au Moyen Age ;
  • Le réseau de camps de Natzweiler en Alsace-Moselle et à Bade -Wurtemberg ;
  • Le quartier européen de Strasbourg qui abrite le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’homme et le Parlement européen de l’Union européenne ;
  • La Maison de Robert Schuman à Scy-Chazelles en Mozelle, lieu d’habitation du « Père de l’Europe ».

Conclusion

Le label « Patrimoine européen » récompense donc les sites culturels porteurs de l’histoire européenne et qui ont réellement pour objectif de faire rayonner, de témoigner, de sensibiliser et de transmettre le patrimoine culturel de l’Europe, dans sa matérialité mais également son immatérialité, aux citoyens européens mais aussi aux individus du monde entier.

Pour aller plus loin

Le label de la Fondation du patrimoine

Panorama des acteurs européens du patrimoine

15 biens méconnus inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO

Les fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles, une association engagée pour le patrimoine rural et industriel.

Introduction

Ces propos ont été receuillis par Blandine de Feydeau au cours d’un entretien avec le Président de l’assocation des fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles. L’objectif est de présenter cette association et de montrer comment le petit patrimoine, même protégé, repose essentiellement sur le travail pro-actif d’associations et de membres bénévoles. Associations qui travaillent en collaboration avec des communes et des habitants impliqués dans la sauvegarde du patrimoine local.

Une association engagée pour le patrimoine rural

Contexte historique

L’association des fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles est une association engagée pour le patrimoine rural. Elle a été créée en 1998, date à laquelle les fours ont été classés monuments historiques en raison de leur valeur patrimoniale. En effet, ceux-ci sont les derniers fours à chaux dotés de cheminées en France. Construits entre 1879 et 1881, la production de ce site industriel a stoppé au début des années 1960, en raison du délaissement de la chaux au profit du ciment mais également à cause de l’abandon de la voie de chemin de fer qui permettait l’acheminement des marchandises.


Délaissés, les fours se dégradent et risquent la destruction, jusqu’au jour où leur intérêt patrimonial est reconnu, en 1998. Ils sont alors restaurés, de 1998 à 2002, grâce à des chantiers d’insertion, et ouvrent alors leurs portes au public. A également été reconstruite une petite maison de cheminot le long de la voie ferrée qui borde le site et qui sert désormais de point d’accueil.

Intégration du patrimoine dans une offre touristique globale


Aujourd’hui, l’association se charge de faire vivre les fours en y organisant des visites ainsi que des animations pour le public. L’attractivité du site est boostée par son intégration dans une offre plus globale.


En effet, l’ancienne voie ferrée passant à proximité sert aujourd’hui de voie verte. Elle accueille les habitant locaux mais également quelques touristes et randonneurs. Celle-ci est longue d’une centaine de kilomètres et passe notamment par Paray-le-Monial, Charolles, les fours à chaux et leur commune de Vendenesse-lès-Charolles. L’originalité de la voie verte est qu’elle fait aujourd’hui l’objet d’un parcours multisensoriel où une certaine distance effectuée correspond à plusieurs milliards d’années. L’objectif étant de faire prendre conscience aux visiteurs de l’histoire de l’évolution de la Terre.


Chaque étape est marquée par un panneau indicatif qui aborde des thématiques géologiques, historiques, sociales. Des QR codes renvoient à une « lecture du paysage » opérée par une actrice professionnelle et délivrant des informations géologiques, environnementales et même écologiques tout le long du parcours.

Une attractivité reposant sur la pluriactivité


D’autres QR codes permettent de présenter les fours à chaux lorsque ceux-ci ne sont pas ouverts au public, en basse saison. Tout au long de l’année, le site accueille de nombreux scolaires (environ 400 par année en période pré-Covid), ce qui permet aussi de transmettre le patrimoine aux générations futures en sensibilisant les populations les plus jeunes.


D’autres activités type Son et lumière, conférences, concerts, théâtre, sont également régulièrement organisées. Il s’agit donc d’un site dynamique, qui, compris dans une offre plus globale, permet de dynamiser le territoire et de relancer son attractivité.

Le patrimoine rural facteur de cohésion sociale


Le site patrimonial est également facteur de cohésion sociale à l’échelle locale. Par exemple, panneaux et cartels sont maintenus par différents types de roches qui ont été apportées par des habitants, à la demande de l’Association. Ces roches racontent elles-mêmes une histoire : certaines ont servi à la construction des églises, d’autres au bocage, toutes sont typiques du terroir et de la diversité des sols de la région, etc., … De même, les
différents textes ont pu être évalués par les habitants, toujours dans le but d’inclure le plus grand nombre et de fédérer les habitants autour d’une même cause patrimoniale.


En ce qui concerne la promotion du site et sa visibilité touristique, la connaissance de celui-ci est relayée par les réseaux sociaux (site internet principalement), par la télévision (sur FR3) ainsi que par des agendas et guides touristiques.


Pour le volet financier, le site des fours à chaux bénéficie d’une aide régulière de la commune, du département ainsi que de la région, subventions qui permettent son entretien courant.

Le regard d’Hephata

Les facteurs clés de succès de l’association

  • Un investissement très fort des membres bénévoles et une participation de la commune
  • Une concertation régulière avec les élus locaux et les habitants
  • Une implication des habitants et notamment des riverains qui peuvent être concernés par certaines nuisances liées à la fréquentation du site
  • La pérennité de l’association (la disponibilité des bénévoles, leur motivation et le renouvellement des membres)
  • L’intégration du patrimoine des fours à chaux dans un parcours multisensoriel
  • La création d’animations et l’ouverture à des projets portés par des personnes extérieures à l’association
  • Une communication relayée par les acteurs du territoire

Quelques recommandations pour la valorisation du patrimoine rural

  • Intégrer les sites du patrimoine rural dans des circuits touristiques au sein du territoire et proposer ainsi la découverte d’autres patrimoines bâtis, naturels et même immatériels
  • Poursuivre un travail pro-actif dans la recherche de partenaires financiers, de mécènes, de porteurs d’animations et d’activités ainsi que de relais de communication

Pour aller plus loin

Pourquoi sauvegarder le patrimoine rural ?

Comment sauvegarder le patrimoine rural ?

Le tourisme de proximité réveille les territoires