Comment développer des activités au cœur des abbayes ? Dans cet article, Hephata vous donne quelques inspirations et pistes de réflexions.

L’important à retenir de cet article : 

Dans cet article, nous vous présenterons différents développements d’activités mis en place dans des abbayes, à travers un focus sur les différentes propositions réalisées par l’association Propolis autour de l’Abbaye de Bonnecombe.

En effet, généralement, les abbayes sont des lieux spacieux et chargés d’histoire, souvent entourés d’un patrimoine naturel remarquable. Ainsi, les abbayes présentent des atouts majeurs pour la mise en place d’activités variées.

Introduction : 

Les abbayes sont intimement liées au monachisme. Initialement issues de l’Orient, elles se sont beaucoup développées en Occident au fil des siècles.

Avec l’avènement de la chrétienté, des abbayes furent construites par centaines. La vie monastique s’appuie sur différents piliers, parmi lesquels le travail, souvent agricole. En effet, « Ora et Labora », signifiant en français « prie et travaille », est une expression latine faisant référence à la vie monastique bénédictine. À travers le travail dans les champs, les abbayes avaient pour vocation d’être auto-suffisantes.

En janvier 2021, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue dans le Calvados afin d’y signer une convention de partenariat de sauvegarde du patrimoine. Le premier édifice à bénéficier de ce programme est l’Abbaye de Mondaye, située à Saint-Martin-de-Mondaye.

Cette actualité démontre un intérêt toujours présent pour le patrimoine historique, notamment le patrimoine des abbayes. Assurément, la dimension humaine de ces lieux de vie particuliers les rend fascinants, tout comme leur architecture souvent remarquable. 

Au même titre que les châteaux, les abbayes sont des témoins de l’évolution des styles architecturaux en France et de l’histoire du pays. C’est un patrimoine reconnu et valorisé, à l’instar de l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne-Franche-Comté, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Pour sauvegarder de tels lieux, il est nécessaire de mettre en place des activités afin de les animer. L’enjeu est de les rendre rentables financièrement, les bénéfices pouvant par la suite être réinjectés dans la mise en valeur, le développement et l’entretien du lieu.

Cependant, il est important de garder une cohérence entre l’histoire du lieu et les nouvelles activités. Pour cela, il est judicieux de s’orienter vers des activités ayant une dimension sociale, environnementale, de bien-être ou spirituelle.

Focus sur l’étude du projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe

Pour la première édition du Prix du Patrimoine paysager et écologique, la Fondation Etrillard a sélectionné le projet de l’association Propolis pour la réhabilitation et la restauration des espaces paysagers de l’Abbaye de Bonnecombe.

Bien que tout ce que propose l’association Propolis est au stade de projet, il s’agit d’un travail d’étude très intéressant, axé autour de la construction d’un projet cohérent, qui peut être une excellente source d’inspiration. L’aboutissement sera par la suite décidé avec l’évêché de Rodez et Vabres, propriétaire des lieux.

L’Abbaye cistercienne de Bonnecombe dans l’Aveyron est un lieu patrimonial exceptionnel fondé au XIIème siècle. Inhabitée depuis 1965 et inoccupée depuis 2017, l’Abbaye est au cœur du travail d’étude réalisé pour le projet Propolis.

L’idée de l’association est d’implanter un centre de formation au sein de l’Abbaye ainsi qu’une pluralité d’autres activités axées sur les questions environnementales et sociétales. 

1. La valorisation des extérieurs de l’Abbaye

Les sites patrimoniaux sont généralement entourés d’une nature remarquable. C’est assurément un atout à valoriser pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux. En effet, les visiteurs apprécient de plus en plus le patrimoine naturel. Par ailleurs, de nouvelles tendances touristiques attestent de cet attrait grandissant pour la nature, tels que l’agritourisme ou le slow tourisme, ainsi que toutes les formes de tourisme durable.

À travers la mise en place des différentes actions, l’association Propolis exprime un message fort et affirme l’importance des questions environnementales et sociétales à ses yeux.

Cadre naturel remarquable, le site de l’Abbaye, d’une dimension de 13000m2 bâtis, s’étend sur plus de 180 hectares comprenant de la forêt, un parc ainsi que des espaces au potentiel agricole comme un verger et un potager. Assurément, l’Abbaye de Bonnecombe possède les atouts nécessaires pour pratiquer une agriculture innovante et être le plus auto-suffisante possible.

Les extérieurs seront mis à profit pour y développer plusieurs activités et équipements, tels que :

– Un jardin ornemental ;

– Une pommeraie ;

– Un potager et jardin en agroécologie pour les visiteurs ; 

– Un potager en permaculture et un nouveau verger ; 

– Un espace dédié à la culture de plantes à parfum en agroécologie.

En effet, L’Abbaye de Bonnecombe prévoit d’expérimenter les méthodes de l’agroécologie en consacrant une partie de ses extérieurs à la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales, en proposant 300 espèces différentes.

Par ailleurs, des ateliers liés à la nature seront mis en place au sein de l’Abbaye, ainsi qu’un élevage de papillons. Un hangar agricole sera aussi créé. 

2. Une offre diversifiée permettant d’attirer différents publics

La superficie impressionnante de l’Abbaye de Bonnecombe est un atout pour y développer plusieurs activités variées permettant ainsi de s’adresser à un public plus large.

En tant que propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial, il est important de réaliser un diagnostic avant de se lancer dans le développement d’activité.

Comprendre les atouts du lieu et de son territoire ;

Analyser les attentes et besoins du public, autant des touristes que des locaux ;

Se positionner en fonction des critères précédents.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe utilise les atouts du lieu. Le premier atout est l’espace : en effet, un lieu aussi vaste que celui-ci permet d’y implanter différentes activités.

Chaque activité mise en place répond à une demande plus ou moins explicite du public.

a) Les activités culturelles pour attirer un large public

Les activités culturelles sont certainement celles qui attirent le plus de public. De ce fait, pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, inclure la culture dans son offre est une excellente idée. En effet, le secteur culturel, très diversifié, possède de nombreux atouts :

– Accessible à tous les âges, les activités culturelles plaisent autant aux enfants qu’aux adultes ;

– La culture est un des pans principaux de l’attractivité d’un territoire. En devenant un lieu culturel reconnu, le lieu participe au développement de son territoire.

Afin d’inclure un maximum d’individus et d’élargir encore son public, il est judicieux de mettre en place des activités destinées aux amateurs comme aux professionnels.

Ainsi, l’un des volets du projet Propolis est l’accueil d’artistes en résidence avec la création d’ateliers d’artistes, implantant ainsi un centre culturel sur le site de l’Abbaye. Afin de compléter l’offre culturelle, le projet prévoit : 

– Une salle de spectacle, ainsi que l’utilisation de l’Église en salle de célébrations et de concerts ; 

– Un cabinet de musique et de poésie. 

b) Les aménagements sociaux, le patrimoine au cœur de la vie quotidienne des habitants

Le patrimoine fait intégralement partie du territoire et de l’histoire d’une région. Pourtant, il est souvent oublié, laissé de côté. Pour les gestionnaires ou propriétaires de sites patrimoniaux, transformer son patrimoine en lieu de vie permet de l’inclure dans la vie de la commune. De cette manière, le lieu s’intègre dans le quotidien des habitants, qui, ne l’oublions pas, constituent son premier public.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe inclut un volet social très important. De plus, en redevenant un lieu de vie à la fois pour les personnes qui viendront en formation ou en résidence et pour les locaux, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation initiale. Toujours dans une démarche sociale, l’Abbaye accueillera un lieu de vie et d’accueil pour une dizaine de jeune de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

De cette manière, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation d’accueil des personnes dans le besoin.

L’association Propolis prévoit aussi la mise en place d’un cabinet de médecine alternative, offre presque inexistante jusqu’alors sur le territoire, en proposant un lieu où penser la santé autrement. Cette démarche est en adéquation avec leur pensée générale de durabilité et de responsabilité.

3. Le cœur du projet : l’implication politique et sociétale du centre de formation

À travers cette activité qui constitue le cœur du projet, le patrimoine devient un acteur de la vie politique. En effet, le centre de formation aux questions environnementales répond à de grandes questions sociétales. En formant des individus à ces thématiques, ces problématiques qui gangrènent notre société, l’Abbaye de Bonnecombe prend une place très importante au sein de la politique, de l’éducation et de la société.

Il est important pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux de comprendre les grands enjeux sociétaux. 

Le centre de formation est l’activité principale du projet Propolis. Le centre proposera un cursus intitulé « Penser la modernité ». Cette formation dispensera des enseignements et des activités pratiques en lien les questions environnementales et sociales.

Le cursus est divisé en trois modalités, se destinant chacun à une clientèle différente. Les cursus proposés vont d’une semaine à neuf mois de formations, se destinant autant aux particuliers qu’aux professionnels. 

Les étudiants du cursus seront logés, nourris et blanchis pour un forfait mensuel allant de 650€ à 800€. Les cours seront dispensés grâce aux subventions sollicitées, les participants n’auront donc pas à payer la formation.

Cependant, le centre de formation est un véritable atout économique pour la région. En effet, les individus venus en formation pourront :

Visiter la région et découvrir le territoire ;

Dépenser dans les activités et commerces de proximité ;

Participer à la vie économique de la région.

Le centre de formation constitue l’atout majeur du projet grâce sur plusieurs aspects : les loyers des étudiants assurent une rentabilité du lieu sur le long terme. De plus, le lieu constitue un écrin idéal pour une formation aux questions environnementales et sociales, ce qui en fait un rude concurrent face aux quelques rares écoles ou universités proposant ce type de cursus. 

4. Un grand projet au budget colossal

Afin d’accueillir toutes ces activités, l’Abbaye de Bonnecombe va être entièrement nettoyée et rénovée. L’association prévoit plusieurs années de nettoyage, de travaux et d’aménagement.

Pour un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaitant le rénover afin d’y développer un nouveau projet, les chantiers d’insertions ou de bénévoles sont une bonne solution.

Il peut aussi lancer une campagne de financement participatif. En effet, les contributeurs peuvent aussi devenir acteurs du chantier s’ils le désirent.

Pour financer un tel projet, nécessitant la réhabilitation du lieu, des travaux de rénovation et d’aménagements, l’association Propolis a lancé des levées de fonds, bénéficiant ainsi de différentes aides : 

– Des subventions publiques, de la part des collectivités locales, de l’Etat et de l’Europe à hauteur de 30% du coût du projet ;

– Des financements privés, venant d’entreprises, de fondations et de particuliers, représentant 30% du financement du projet.

L’association Propolis a perçu les atouts majeurs de l’Abbaye de Bonnecombe et de son territoire. Leur étude donne des axes de réflexions aux propriétaires afin d’y créer une offre utile pour le territoire.  

5. D’autres exemples de développement d’activités

L’exemple de l’Abbaye de Bonnecombe nous a permis d’explorer divers secteurs d’activités : la formation, l’écologie, l’agriculture et la cohésion sociale. 

Cependant, le développement d’activité au sein d’une abbaye peut aussi concerner la mise en tourisme du lieu avec la création d’une offre d’hébergement comme à l’Abbaye des Capucins à Montauban. Enfin, le développement peut aussi être très diversifié et englober différents secteurs d’activité, comme au sein de l’Abbaye de Royaumont.

L’Abbaye des Capucins à Montauban

Située en Occitanie, cette abbaye du XVIIème siècle a été transformée en hôtel haut de gamme en 2006. L’établissement comprend un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 116 chambres, un spa, une piscine et un restaurant.  

En plein cœur de la ville, au bord du Tarn, l’Abbaye des Capucins présente tous les atouts d’un lieu d’hébergement touristique : 

– Accessibilité ;

– Localisation idéale ;

– Proximité des commerces, des lieux de loisirs et de culture avec notamment le Musée Ingres Bourdelle à moins de 5 minutes à pied.

L’Abbaye des Capucins a de nouvelles ambitions, notamment la construction d’un nouveau bâtiment pour créer un véritable complexe hôtelier. Le projet devrait inclure : 

– Un amphithéâtre de 200 places ;

– Deux nouveaux restaurants panoramiques en roof-top ; 

– La création de 110 nouvelles chambres 3 étoiles, doublant ainsi la capacité d’accueil de l’hôtel. 

Ces aménagements viennent compléter le patrimoine existant pour créer un nouveau lieu unique, mêlant patrimoine et modernité. Ainsi, le lieu est capable de répondre à la demande grandissante de la clientèle.

L’Abbaye accueille des particuliers venus découvrir la région ainsi que des touristes d’affaires et des entreprises, le lieu disposant d’espaces pour recevoir séminaires et réunions. De cette manière, le propriétaire des lieux a transformé l’abbaye en un véritable acteur touristique du territoire, participant au développement local et à l’attractivité de la région. Les travaux d’extension de l’établissement permettent de pérenniser l’offre tout en préservant le monument historique.

L’Abbaye de Royaumont

L’Abbaye de Royaumont a été réhabilitée en 1938, devenant alors le Foyer de Royaumont. Lieu d’accueil et de repos pour artistes et intellectuels, le lieu évolue par la suite en centre culturel international.

Forte de sa renommée acquise au cours des décennies, la Fondation gérant l’Abbaye de Royaumont a diversifié ses activités :

– un centre de formation et de recherche autour de la culture, des arts, des sciences humaines ainsi que l’environnement ;

– une libraire-boutique, ainsi qu’une bibliothèque musicale et une bibliothèque générale ;

– des espaces de séminaires et d’évènementiels ;

– un hôtel et un restaurant. 

L’Abbaye organise des évènements annuels tel que le festival de musique de Royaumont. Consacré à la musique classique, la fréquentation augmente chaque année. Entre l’édition de 2017 et 2018, la fréquentation avait augmenté de 21%.

Conclusion :

Le développement d’activités dans des abbayes peut prendre différentes formes, en fonction des besoins et envies du gestionnaire des lieux. Toutefois, il faut aussi prendre en compte le territoire autour du lieu, comprendre son écosystème et comment rendre le lieu utile.

Les projets de développement d’activité au sein d’une abbaye peuvent nécessiter des travaux d’aménagements et de rénovation. Cela représente un investissement financier, plus ou moins important. Ainsi, en fonction de l’orientation du projet, différents acteurs peuvent soutenir sa réalisation.  

Pour aller plus loin : 

 Les acteurs du patrimoine : le financement

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Dans cet article, Hephata présente comment faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme.

L’important à retenir dans cet article :

L’agritourisme contribue à élargir la vision touristique du patrimoine. Le patrimoine ne renvoie pas seulement aux châteaux, maisons de maître ou abbayes. Il se compose aussi du patrimoine vernaculaire des petits villages, des anciens corps de ferme, des paysages naturels et des savoir-faire. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– L’agritourisme valorise le patrimoine naturel, culturel et immatériel

– Les collectivités territoriales ont un intérêt grandissant pour ce secteur et le soutienne financièrement

– L’agritourisme est particulièrement en vogue en période de crise sanitaire

Introduction : 

Le tourisme vert, tourné vers la découverte de la nature, est de plus en plus en vogue chez les voyageurs. Cette forme de tourisme, en rupture avec le tourisme de masse, se développe en plusieurs branches, parmi lesquelles on retrouve le tourisme rural. 

L’agritourisme est la forme la plus immersive du tourisme rural. Alors que ce dernier englobe toutes les activités touristiques en lien avec la ruralité, l’agritourisme s’axe autour de la vie à la ferme et des séjours en immersion complète.

Alors que la crise sanitaire a lourdement impacté le tourisme, notamment le tourisme de masse et le tourisme urbain ; le tourisme rural, dont l’agritourisme, est en plein essor. En effet, selon des études menées par Airbnb, la location en zone rurale a fortement augmenté. Les français ont besoin de prendre l’air, de sortir des grandes villes et de s’échapper le temps d’un bref voire long séjour.

L’agritourisme permet aux voyageurs de découvrir le patrimoine d’une autre façon, en s’intéressant au patrimoine naturel et culturel des régions. Destiné aux adeptes de la vie à la ferme aussi bien qu’aux curieux en recherche d’expérience, l’agritourisme se décline au gré des exploitations et des sites historiques.

1. Le patrimoine : un terreau fertile pour le développement d’activités touristiques

Aller vivre à la ferme est une expérience inédite pour la grande majorité des citadins. L’agritourisme permet de vivre un échange culturel et social entre les locaux et les touristes, dans un contexte intime.

Pour les propriétaires de domaines agricoles, cet intérêt pour les métiers de l’agriculture est une aubaine. L’agritourisme est l’opportunité pour eux de diversifier leur champ d’action grâce à des activités non agricoles comme de l’hébergement, de la restauration, des activités de loisirs et de la vente de produits directement à la ferme.

Le château du Colombier et sa ferme conservatoire

Du côté des propriétaires ou gestionnaire de lieux historiques possédant aussi des terres agricoles, l’agritourisme est un axe de développement intéressant. Par exemple, le domaine du Château du Colombier dans l’Aveyron dispose d’un jardin et d’une ferme-conservatoire, unique en Europe. 

En effet, sur les terres du domaine, la ferme-conservatoire permet aux touristes de découvrir des plusieurs espèces et races animales différentes, parmi lesquelles la Brebis Marron des Aravis. Le Château du Colombier a mis en place un plan de sauvegarde pour sauver cette espèce au bord de l’extinction.

Le Château du Colombier a su tirer avantage de ses terres agricoles pour offrir à sa clientèle une offre diversifié, alliant la richesse du patrimoine historique à celle du patrimoine naturel.

2. L’agritourisme en France : une offre très diversifiée 

L’agritourisme se développe de plus en plus en France et l’offre touristique est très diversifiée. En effet, chaque exploitation possède ses caractéristiques propres. 

Deux marques ont été créées dans le but de valoriser et mettre en avant les agriculteurs ayant choisi de diversifier leur activité. Ces marques sont des gages de qualité pour les touristes en recherche d’expériences et de destinations uniques : Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan.

a) Bienvenue à la ferme

L’une de ces marques, « Bienvenue à la Ferme » est coordonnée par le service des chambres d’agriculture de France. Les Chambres d’agriculture sont présentes dans tous les départements et régions. Ce sont des établissements publics, animés en lien avec les élus locaux. Les chambres d’agriculture contribuent au dynamisme de chaque département et région dans une démarche de développement durable. 

Créé en 1988, Bienvenue à la ferme est un réseau de près de 8 000 agriculteurs adhérents. Au sein de chaque région et département, des conseillers accompagnent les agriculteurs dans leur activité. Ils agissent pour la promotion de la marque localement et s’assurent de la qualité des services et activités proposés. 

Le réseau Bienvenue à la ferme promeut des expériences axées sur divers thèmes : « Mangez fermier », à travers la vente et la dégustation de produits fermiers, et « Vivez fermier » qui se décline comme ceci :

Se restaurer : repas préparés par les fermiers, activités pour découvrir et savourer la gastronomie et les produits du terroir ;

–  Dormir : séjours à la ferme dans un cadre authentique et naturel le temps d’un week-end, d’une semaine, d’une nuit. 

– Découvrir et s’amuser : découverte des savoir-faire de la ferme à travers des activités pédagogiques et ludiques.

Par ailleurs, le réseau propose aussi des offres « vacances d’enfants », spécialisées pour les séjours en famille, les voyages scolaires, les centres de loisirs, etc. 

Séjourner au Domaine Distaise

Situé aux portes de la Vallée de la Drôme, le mas provençal du Domaine Distaise accueille les visiteurs au cœur de son verger de 24 hectares. Recommandé par le Petit Futé et le Guide du Routard, le domaine dispose de plusieurs offres d’hébergement : 

– Quatre chambre d’hôtes, classées 3 épis au classement Gîtes de France ;

– Une aire d’accueil pour une dizaine de camping-car, labellisée aire d’accueil France Passion ;

– Trois gîtes ruraux, classés 3 épis et dispersés autour de l’exploitation agricole.

Le classement Gîtes de France auquel nous faisons référence dans cet article est expliqué dans l’article sur l’œnotourisme, forme très spécifique d’agritourisme, que nous vous invitons à aller lire afin de compléter ce sujet.

Le domaine Distaise dispose aussi d’une ferme-auberge, servant aussi de table d’hôtes pour les visiteurs. La ferme-auberge propose un menu composé des produits de la ferme, spécialisée dans l’élevage de cochons en plein air et le maraichage biologique. L’offre de la ferme-auberge s’est adaptée à la crise sanitaire, en proposant des paniers repas à emporter, à déguster dans le confort de son hébergement ou lors d’un pique-nique en extérieur.

L’offre touristique du Domaine Distaise se complète avec une boutique et de nombreux services pour satisfaire les clients : piscine chauffée, billard, ping-pong, terrain de boules, etc. Les visiteurs peuvent aussi profiter de la proximité avec les animaux de la ferme et se balader dans l’exploitation.

S’éveiller au camping ferme pédagogique de Prunay

Au cœur des châteaux de la Loire, le camping ferme pédagogique de Prunay accueille les vacanciers, en famille et entre amis. Dans un cadre tranquille et authentique, le camping ferme pédagogique de Prunay offre aux touristes un lieu pour se ressourcer.

À travers diverses activités ludiques et pédagogiques, les vacanciers s’échappent de leur quotidien : 

– Fabrication du pain, activités autour des céréales de l’exploitation et de la farine ;

– Balade en tracteur remorque ;

– Nourrissage des animaux ;

– Construction de nichoirs et boules de graisses pour les oiseaux ;

– Etc. 

Ces activités sont aussi proposées dans le cadre de classes vertes ou de classes découvertes, afin de sensibiliser les plus jeunes au milieu agricole. Deux jardins d’enfants situés au cœur du camping offrent des équipements tels que des châteaux gonflables et des toboggans. 

Le camping dispose de plusieurs offres d’hébergements pour accueillir sa clientèle :

– Mobil-homes ;

– Chalets tout conforts et chauffés ;

– Emplacements pour tentes, caravanes et camping-car.

Au-delà des activités proposées par le camping ferme pédagogique, le lieu bénéficie d’atouts extérieurs grâce à sa localisation. Au cœur du Val de Loire, le « Pays des châteaux », le camping est un point de départ pour des visites culturelles, complétant la dimension patrimoniale du séjour.

La proximité avec la Loire à Vélo ouvre le lieu aux adeptes du cyclotourisme, forme de slow tourisme très en vogue en France depuis plusieurs années.

Comment intégrer le réseau Bienvenue à la ferme ?

Pour un propriétaire agricole désirant étendre son activité et bénéficier de la marque Bienvenue à la ferme, il faut rentrer en contact avec la Chambre d’Agriculture de son département.

Pour bénéficier de la marque, le porteur de projet doit s’engager à : 

Satisfaire les attentes du consommateur ;

Promouvoir le métier d’agriculteur ;

Valoriser les produits de l’exploitation et les savoir-faire ;

Etre l’ambassadeur d’une agriculture durable et responsable.

Il est aussi impératif qu’il propose la viste de l’exploitation, par souci de transparence sur les pratiques agricoles. Dans le même objectif, il s’engage aussi à inscrire les noms, adresse, date de productions sur ses produits.

b) Accueil Paysan 

L’association Accueil Paysan, qui promeut l’agriculture paysanne, est un réseau composé de près d’un millier d’adhérents en France ainsi que de 300 dans 32 autres pays.

Ce réseau est composé d’agriculteurs et d’acteurs ruraux engagés en faveur d’une agriculture paysanne et d’un tourisme durable, équitable et solidaire. Accueil Paysan est partenaire du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. 

Les objectifs du réseau Accueil Paysan : 

– Faire découvrir dans le partage et l’échange le milieu rural, les activités de la ferme, ses métiers et savoir-faire ;

– Permettre aux paysans de vivre décemment sur leurs terres, contribuant ainsi au développement local ;

– Participer à la construction d’un monde rural, écologique et durable.

Le site du réseau Accueil Paysan permet au touriste de découvrir une grande variété d’offres.  

Séjourner au Domaine du Fot dans les Côtes d’Armor

Situé au cœur d’un domaine boisé longeant une rivière, le Domaine du Fot est une ancienne hospitalière des moines de Saint-Jean de Jérusalem datant du 12ème siècle. À 25 km de la mer, le domaine dispose de deux hébergements chaleureux : une longère indépendante ainsi qu’un gîte d’étape.

Entre vergers et prairies, les touristes peuvent découvrir les chevaux de traits et les vaches bretonnes du domaine. Le Domaine du Fot propose diverses activités :

– Randonnées sur le chemin botanique qui passe sur le domaine ;

– Partage de savoir-faire : complicité entre l’humain et le cheval au travail, découverte de la race bovine bretonne pie noir, ateliers de transformation laitière et cuisine ;

Les visiteurs ont aussi accès à un service de restauration, avec un menu élaboré sur place à partir de produits frais, bio, issus de la ferme et des productions locales.

le chateau partagé EN SAVOIE

Situé sur la commune de Dullin, en Savoie, le Château Partagé est un lieu regroupant habitations et activités autour de l’environnement et de l’agriculture.

Ancienne maison de maitre du 18ème siècle, le Château Partagé est divisé en plusieurs appartements individuels, habités par plusieurs familles. La rénovation du lieu et son aménagement ont été rendu possible grâce au soutient, notamment, de la NEF, banque éthique et solidaire.

Le Château Partagé héberge un large panel d’activités professionnelles, toutes contribuant à la bio-diversité du lieu.

– Du maraichage biologique, selon la pratique de la traction équine ;

– Une boulangerie avec un fournil à pain en bois ;

– Un atelier de tournage sur bois artisanal.

Le Château Partagé est un exemple de réhabilitation totale et complexe, axée sur des activités durables et responsable. Afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier de cet environnement unique, le Château Partagé proposent diverses prestations d’accueil :

Chambres et table d’hôtes ainsi que la possibilité de louer des locaux en gestion libre, en mode gîte ;

Résidences d’artistes et accueil d’évènements culturels ;

Accueil pédagogique et social ;

Accueil de stages, formations et séminaires.

Comment intégrer le réseau Accueil Paysan ? 

Si un propriétaire souhaite rejoindre le réseau Accueil Paysan, il peut pour se renseigner auprès de la FNAP, Fédération Nationale Accueil Paysan. Structurée sur trois niveaux, départemental, régional et national, le propriétaire peut rentrer en contact avec la délégation de son territoire.

En fonction de l’avancée du projet et de la motivation du porteur de projet, une ou plusieurs visites peuvent être effectuées ainsi qu’un entretien téléphonique. Lorsque la structure candidate est prête à accueillir, une visite est organisée à l’issue de laquelle commence une période probatoire d’un an. À la fin de la période probatoire, une ultime visite est réalisée pour confirmer ou infirmer la labellisation

3. Les collectivités territoriales s’impliquent dans l’agritourisme

Au-delà des acteurs comme Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan, d’autres institutions s’impliquent dans l’agritourisme. La popularité grandissante de cette pratique touristique attire l’attention des collectivités territoriales, qui lancent des appels à projets pour soutenir le développement d’activités liées à l’agritourisme. 

La région Pays de la Loire lance un appel à projet Agritourisme & Oenotourisme, à destination des professionnels des filières de l’agriculture, de la viticulture, de la pêche, de l’aquaculture et de la saliculture. 

Cet appel à projet soutien des projets de modernisation des installations d’accueil touristiques ainsi que la création de nouveaux aménagements spécifiques. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 31 décembre 2021. 

En Occitanie, la région a mis en place le PASS Agritourisme. La Région Occitanie figure parmi les trois régions avec l’offre d’agritourisme la plus importante aux côtes de l’Auvergne et l’Aquitaine. À travers cette aide, d’un montant maximum de 20 000€, la Région Occitanie s’engage aux côtés des acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire afin de soutenir le développement d’investissements agritouristiques. 

Les objectifs du PASS Agritourisme sont les suivants :

Accompagner des lancements d’activités sur ce secteur ;

Créer une nouvelle offre agritouristique dans un objectif de diversification des revenus ;

Mener des investissements de petite ampleur dans un objectif de professionnalisation, amélioration ou développement d’une offre existante.

4. MiiMOSA : le financement participatif pour aider l’agritourisme

La plateforme MiiMOSA propose des méthodes de financement participatif, le prêt rémunéré et le don avec contrepartie, pour soutenir l’agriculture et l’alimentation ainsi que l’agritourisme. 

Depuis 2018, la plateforme MiiMOSA organise un appel à projet Agritourisme, en partenariat avec Airbnb et Bienvenue à la ferme, et récompense une dizaine de lauréats. Les projets sélectionnés bénéficient d’une aide financière attribuée par Airbnb, pouvant aller jusqu’à 5 000€.

Les lauréats peuvent aussi profiter de l’accompagnement des conseillers du réseau Bienvenue à la ferme dans la mise en place de leur projet d’accueil. Ils deviennent alors adhérents au réseau pour une période d’un an.

Dormir dans une ruche géante à la Fontaine d’Airmeth

À Pontivy en Bretagne, la Fontaine d’Airmeth propose des chambres d’hôtes et un gîte au sein de deux corps de ferme entièrement rénovés. Le lieu dispose aussi d’un hébergement insolite, cœur du projet sélectionné lors de l’appel à projet.  

En effet, les propriétaires de la Fontaine d’Airmeth pratiquent l’apiculture. Ils souhaitent partager leur métier et passion avec les visiteurs, en créant un lien unique entre l’humain et les abeilles. 

Pour se faire, ils ont créé un chalet atypique et écologique, une tiny house, en forme de ruche. À l’intérieur se trouve une ruche pédagogique. Les abeilles entrent et sortent par une cheminée vitrée, à l’arrière de la tiny house, sans danger pour les habitants du chalet.

Par mesure de sécurité, des loquets cadenassés ont été installés. Ainsi, les habitants de la petite maison pourront observer grâce aux vitres la vie des abeilles, comprendre leur mode de vie.

Dans une démarche solidaire et responsable, le chalet a été entièrement aménagé et décoré grâce aux artisans locaux. 

Conclusion :

Le patrimoine agricole regorge de richesses culturelles, naturelles et immatérielles qui sont des atouts pour le tourisme. L’agritourisme répond aux envies d’ailleurs et d’authenticité de la clientèle tout en permettant aux agriculteurs de diversifier leur activité. En créant du dynamisme dans les territoires, l’agritourisme est un atout pour les collectivités territoriales qui peuvent y voir un nouvel axe de développement du territoire.

À l’instar du Château du Colombier qui a su tiré avantage de son terrain agricole pour y développer une ferme-conservatoire, un lieu historique possédant un patrimoine naturel peut se lancer dans l’agritourisme.

L’agritourisme est un véritable atout pour les propriétaires de sites historiques entourés de terrains agricoles, ou possédant un potentiel agricole. En effet, c’est un moyen pour eux d’attirer une nouvelle clientèle appréciant à la fois le patrimoine et l’agriculture.

Pour aller plus loin : 

– Investir dans le patrimoine historique naturel

– Quels financements pour lancer une activité touristique ?

– Le programme européen LEADER

Comment organiser une reconstitution historique dans un château ?

Introduction

En matière d’évènements de grande ampleur, la reconstitution historique sied tout particulièrement aux châteaux et sites d’exception, chargés d’histoire et porteurs d’une identité territoriale marquée. Se lancer dans la valorisation de son patrimoine en développant ce type de projet c’est à la fois attirer des mécènes qui partagent ses valeurs et produire des externalités positives sur l’ensemble du territoire.

Nous avons rencontré Bertrand Bailleul, délégué régional de la Fédération Patrimoine Environnement, qui est à l’initiative de la création du Camp de Vaussieux, dans le Bessin.

L’important à retenir dans cet article :

– La reconstitution historique permet de fédérer une multiplicité d’acteurs locaux et de mécènes autour d’un projet porteur de valeurs communes ;

– Le choix d’un thème fort et unique est essentiel afin de construire son évènement historique ;

– L’appui sur un ensemble d’acteurs locaux (financeurs, bénévoles, médiateurs) est nécessaire pour développer son projet de reconstitution historique ;

– La recherche de financements et la communication sont des points essentiels dans l’élaboration de son projet.

Focus sur la reconstitution historique au Camp de Vaussieux

En 2017, cinq passionnés d’Histoire et de la Normandie fondent l’association Un Nouveau Monde dans l’idée de faire connaître et revivre le patrimoine historique et militaire du XVIIIe siècle dans le Bessin. Parmi les diverses manifestations organisées par l’association, il en est une qui ne passe pas inaperçue. Des troupes de soldats tirent à l’artillerie, la cavalerie fonce vers leurs ennemis (comédiens), le tout au son des tambours et dans une clameur générale ! Pour un ticket d’entrée à 3 €, les visiteurs sont totalement plongés dans un univers haut en couleurs.

La reconstitution au Château de Vaussieux commémore un épisode de l’histoire commune des États-Unis et de la France et vise à faire connaître une histoire peu connue de la population locale. Plutôt que de reconstituer des thèmes phares de la Normandie (les Anglais, Guillaume le Conquérant, le débarquement), Un Nouveau Monde a choisi un thème tout à fait singulier et authentique.

L’évènement régional est rendu possible par la participation des bénévoles. Ce n’est pas moins d’une centaine de militaires et environ 80 civils qui sont impliqués dans la reconstitution. Nombreuses sont les associations qui soutiennent l’événement comme Un Nouveau Monde, la société des “Sons of the American Revolution”, Les Amis du musée du Baron Gérard, Patrimoine rural et Société des arts et des sciences de Bayeux. Les instances locales (la région, le département, les intercommunalités) soutiennent également le projet financièrement par des aides de 500 à 5.000 €.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est un projet unique qui participe au rayonnement territorial.

1. Le choix d’un thème unique : une clef pour développer un projet innovant à fort impact

Pour que le projet soit viable, il est nécessaire de cibler un thème qui soit original et singulier. Ce thème est la clé de l’élaboration d’un projet de reconstitution.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est centrée autour d’un évènement précis d’août 1778. Il s’agit de l’entraînement de troupes militaires françaises au Camp de Vaussieux avant leur envoi en Amérique. Elles allaient ensuite soutenir la guerre d’indépendance des futurs États-Unis contre l’Angleterre.

En Alsace, le château de Lichtenberg a accueilli en 2018 une reconstitution de la vie quotidienne des soldats entre 1940 et 1945. Le thème de la reconstitution a été choisi pour son originalité et son rapport direct avec l’histoire du château. Situé non loin de la frontière avec le territoire allemand, le château alors en ruines, était au plus près du théâtre de la guerre. Pendant cette période, il a été investi par les habitants du village de Lichtenberg et par quelques soldats.

Ces choix de thème ont permis à ces deux châteaux de rayonner sur leurs territoires respectifs en développant leur attractivité et en faisant travailler de multiples acteurs locaux (bénévoles, annonceurs, associations, costumiers, équipementiers). Par ailleurs, l’annualité de l’évènement permet de renforcer l’attractivité du site.

2. Sur quels financements s’appuyer ?

L’organisation d’une reconstitution est coûteuse matériellement et financièrement étant donné qu’il faut prévoir des costumes et accessoires d’époque pour les figurants, agencer le lieu avec des stands éphémères, des affichages, des outils prévus pour les activités sur le site (ateliers, démonstrations) en plus de divers équipements (électriques, sonores, de sécurité, publicité).

A titre d’exemple, la reconstitution du Camp de Vaussieux a nécessité entre 60.000 et 80.000 €. Le coût d’un seul costume de paysan s’élevait déjà à 200 € !

S’il est possible de s’appuyer sur de nombreux bénévoles, il faut toutefois prévoir des soutiens financiers. Un tel évènement est aussi un moyen d’attirer des mécènes.

Des financements dédiés aux territoires 

Une première solution efficace est de s’adresser aux acteurs qui financent directement les initiatives des territoires :

Régions et départements à travers des appels à projet ou des demandes de subventions.

L’Union Européenne à travers les aides du FEADER et le projet LEADER.

Pour la reconstitution du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a sollicité les fonds européens. Ces fonds cofinancent des projets qui participent au développement des zones rurales et disposent d’une stratégie de développement du territoire. L’association s’est également appuyée sur des aides diverses provenant de la région, du département et des intercommunalités.

Des financements locaux

Les demandes de financement auprès des acteurs locaux (administrations, associations et particuliers) sont un mode de financement particulièrement adapté pour les projets de reconstitutions historiques. En raison du caractère local, les meilleurs soutiens sont en effet ceux qui se sentent concernés par un tel projet. La création d’une identité locale forte est vectrice de participations financières.

La reconstitution au château de Lassay en Mayenne consistait en une recréation de l’ambiance Second Empire en 2019. Elle a notamment pu avoir lieu grâce à l’association des Amis du château de Lassay et les comédiens de l’association Virges Armes. Avec un succès qui a été au rendez-vous, l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une prochaine reconstitution.

Des financements participatifs en complément

Comme dans le cas de la reconstitution historique au Château de Vaussieux, le crowdfunding est une solution à adopter en complément des financements principaux. Il s’agit de faire appel à la générosité de particuliers, futurs visiteurs ou curieux par le biais de plateformes tel que Commeon ou Dartagnans.

Ils ont par exemple permis de lever près de 3 000 € supplémentaires pour la réalisation du Camp de Vaussieux, un complément non négligeable.

3. Un ancrage local qui bénéficie au site et au territoire

Les exemples de reconstitutions historiques dans des châteaux le montrent, l’ancrage dans le territoire est primordial avant et pendant le développement du projet. C’est la mobilisation des acteurs locaux qui participent largement du succès de l’évènement. Elle génère recettes, notoriété du lieu et externalités positives sur le territoire.

S’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux

Les acteurs locaux représentent un réseau solide sur lequel il est pertinent de s’appuyer. Ils peuvent intervenir à l’échelle du financement comme à celle de la participation au projet (dons matériels et humains). Les bénévoles ont en effet participé à toutes les étapes de la reconstitution. Ils sont intervenus du montage du site à la tenue des stands en passant par la participation en tant qu’acteurs et la réalisation des costumes et accessoires.

Dans le cas du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a fait appel à de nombreux acteurs locaux :

– Bénévoles comédiens, techniciens (pour le son et la lumière), personnels d’accueil

– Associations donatrices

– Collectivités territoriales et entreprises partenaires

– Les propriétaires du château de Vaussieux

Lors de la reconstitution militaire au château de Breteuil qui traversait l’histoire de France par le XIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en 2020, la participation de nombreux figurants de la région relève du même mode de gestion locale de l’évènement.

Miser sur la communication pour attirer visiteurs et financeurs

Après l’élaboration du projet de reconstitution, il est essentiel de penser à la communication de l’évènement (publicités locales, communication digitale). Cette communication doit avoir lieu avant le lancement du projet mais également après que la reconstitution ait eu lieu. Cela permet d’attirer visiteurs et futurs soutiens, financiers ou matériels, qui pourront participer au développement et à la valorisation futurs du site.

Il est nécessaire de miser d’abord sur la publicité ultralocale. Le public privilégié est en effet majoritairement issu des territoires très proches de l’évènement.

L’équipe du Camp de Vaussieux s’est d’abord appuyée sur la presse locale (Ouest France, Le Bessin libre, La renaissance du Bessin). Par la suite, le tractage et le bouche à oreille ont été indispensables. Pour le tractage, il a fallu éditer des documents publicitaires.

Quelques conseils pour se lancer dans l’aventure

Prendre conseil auprès des personnes réalisant des reconstitutions historiques, de préférence sur un thème proche du sien. Se rapprocher par exemple de la Fédération française des fêtes et spectacles historiques

Mobiliser au minimum une centaine de personnes sur un projet de ce type

– Se rapprocher des associations des Amis de… monuments, musées, etc.

Prendre de l’avance pour développer son projet, d’un à deux ans.

En savoir plus :

Le fond LEADER

Lancer des activités dans un site historique

Quelles associations autour des monuments historiques ?

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Le patrimoine culturel français – Hephata vous propose un historique de sa protection et une présentation des enjeux actuels de modernisation.

L’important à retenir dans cet article :

La protection du patrimoine est une notion qui a beaucoup évolué. C’est sous la Révolution de 1789 que la notion de monument historique se précise en devenant un élément de l’identité nationale. La nationalisation des biens du clergé, des nobles émigrés et de la Couronne, l’État se dote d’une nouvelle mission : sélectionner les biens qui méritent d’être conservés.

En 1830, une politique dédiée au patrimoine commence à apparaître avec notamment la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, qui consiste à recenser les édifices du royaume et à veiller à leur restauration.

Ce poste sera confié en 1834 à Prosper Mérimée qui instituera la commission des monuments historiques. Cette dernière accomplit un travail d’inventaire, de classement et de répartition des fonds consacrés à la sauvegarde des monuments jugés intéressants. En 1840, la commission publie une liste de près de mille édifices qui nécessitent un classement urgent. En 1849, grâce à son travail, le nombre de monuments historiques est triplé.

Cet article permettra de :

– Connaître les différentes lois qui ont créé la base juridique actuelle

– Saisir les différents enjeux de modernisation du patrimoine

Introduction

Selon le ministère de la Culture, la France compte plus de 45 000 monuments historiques protégés (inscrits et classés). La propriété se répartie entre les particuliers (44%), les communes (41%) et l’État (4%).

En 2019, le ministère de la culture a alloué au patrimoine un budget de 326 millions d’euros pour la rénovation et l’entretien des monuments soit 6 millions d’euros de plus qu’en 2018 (Source : article publié sur Challenges « Budget, emplois … les chiffres clés du patrimoine en France » https://www.challenges.fr/patrimoine/journees-du-patrimoine-2019-les-chiffres-cles-du-patrimoine-en-france_675295).

À côté de l’État, on retrouve d’autres acteurs qui financent le patrimoine (lien vers article Acteurs du patrimoine) comme les associations et les entreprises. En 2017, selon ADMICAL, près de 82 000 entreprises se sont investis dans le mécénat  d’entreprises en France pour un budget total de 2 milliards d’euros. La part d’entreprises qui s’engagent dans la préservation du patrimoine est en hausse : 38 % soutiennent aujourd’hui le patrimoine contre 26 % en 2015. Néanmoins, le budget qui leur est consacré est en baisse. La part du patrimoine dans le budget culturel est passé de 35 % en 2015 à 5 % aujourd’hui.

1. Petite historique de la protection du patrimoine en France

Tout au long du XIXème siècle, une série de lois sont venues protéger le patrimoine monumental français pour aboutir au système juridique actuel.   

La loi du 30 mars 1887 : conservation des monuments historiques et objets d’art

Il s’agit de la première grande loi qui vise à protéger le patrimoine. Sont classés d’office : les immeubles et meubles qui sont la propriété de l’État et ceux qui ont un intérêt national historique et artistique.

Pour les restaurer, ou les détruire, le consentement de l’État est obligatoire. Le classement des immeubles appartenant à des propriétaires privés n’est possible qu’avec leur consentement.

La loi du 9 décembre 1905 : séparation des Églises et de l’État

Cette loi confie aux collectivités locales et à l’État la responsabilité des édifices cultuels. La protection patrimoniale des églises devient alors responsabilité publique.

La loi du 31 décembre 1913 : fondement du système d’intervention de l’État pour la protection et la sauvegarde des monuments historiques

Cette loi est le fondement du système juridique actuel en matière de protection et de sauvegarde du patrimoine historique. Pour justifier le classement d’un bien, cette loi remplace la notion d’intérêt public à celle d’intérêt national d’art ou d’histoire. Par ailleurs, elle institue la possibilité de classer des biens immeubles ou meubles même en l’absence de consentement du propriétaire. Elle crée également l’inscription à l’inventaire supplémentaire pour les édifices qui, sans justifier un classement immédiat, présentent cependant un intérêt archéologique suffisant pour en rendre désirable la préservation. Les objets classés deviennent imprescriptibles.

La loi du 2 mai 1930 : protection des monuments naturels, des sites et de leurs abords

Cette loi considère le paysage et les sites d’un point de vue culturel. Par ailleurs, elle étend la notion de monument historique, et donc la protection qui en découle, à d’autres sites en prenant en compte les caractères artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Les sites naturels bénéficient désormais de l’inscription et du classement. Enfin, les abords de ces sites peuvent être protégés.

Plusieurs fois modifié, la loi a été codifiée en 2000 aux articles L. 341-1 à L. 341-15 du Code de l’environnement.

La loi du 25 février 1943 : institution d’une autorisation pour les travaux situés dans le champ de visibilité des monuments historiques

La loi instaure un champ de visibilité de 500 mètres, autour des monuments historiques. À l’intérieur de ce périmètre, aucune construction nouvelle ou modification ne peut être réalisée sans autorisation.

La loi du 4 août 1962 – loi Malraux : facilitation de la restauration immobilière

Plus communément appelée « loi Malraux » en raison du nom du ministre des Affaires culturelles qui en a porté le projet, la loi du 4 août 1962 introduit la notion de secteurs sauvegardés : délimités par arrêté ministériel, ils permettent d’assurer la sauvegarde et la mise en valeur d’ensembles urbains cohérents. Ils deviendront en 2016 les « sites patrimoniaux remarquables ». Par ailleurs, elle défiscalise la restauration immobilière. Les propriétaires d’immeubles anciens peuvent déduire de leur revenu global le déficit foncier résultant des travaux de restauration et des dépenses nécessaires à cette restauration. Leur montant n’est pas plafonné. Cette défiscalisation est applicable sous trois conditions. L’immeuble doit :

– Avoir fait l’objet d’une restauration complète

– Être donné en location pendant au moins neuf ans

– Se situer dans une zone entrant dans le cadre de la loi Malraux

Depuis le 1er janvier 2009, l’avantage fiscal ne concerne plus que les primes d’assurances, les travaux d’entretien et les taxes locales.

La loi du 7 janvier 1983 : institution des zones de protection

La loi du 7 janvier 1983 répartit les compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État. En outre, elle institue des zones de protection du patrimoine architectural et urbain (ZPPAU) qui deviennent des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) en 1993 puis des AVAP en 2010.

La loi du 7 juillet 2016 : liberté de la création, de l’architecture et du patrimoine

La loi modernise les modalités de protection du patrimoine culturel et architectural. Elle présent désormais en compte la dimension scientifique de la protection du patrimoine archéologique et renforcement des dispositions en matière d’archéologie préventive. Par ailleurs, elle réforme les instances consultatives nationales et locales du patrimoine. Enfin, cette loi crée les sites patrimoniaux remarquables : il s’agit d’un site d’une ville, d’un village ou d’un quartier dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public. Ce classement a le caractère juridique d’une servitude d’utilité publique et affecte l’utilisation des sols. Il se substitue aux secteurs sauvegardés, zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).

2. Les enjeux du patrimoine moderne : la place du numérique

Aujourd’hui plus que jamais, le patrimoine touristique et culturel a besoin de se réinventer pour s’ancrer d’avantage dans son époque. Indémodables, les châteaux continuent à attirer les touristes mais la visite passive est peu à peu remplacée par l’immersif et le numérique.

Le constat actuel

Dans un monde où le numérique est omniprésent, le constat est que le secteur du patrimoine a très bien su s’adapter aux nouveaux modes de communication. Sites web, pré-réservations et achat de billets en ligne, promotion des lieux via les réseaux sociaux et les vidéos etc. En outre, les musées et les châteaux se tournent de plus en plus vers la réalité augmentée et proposent des visites virtuelles ou des reconstitutions historiques diverses.

On pourrait craindre que le monde virtuel ne prenne le pas sur le monde réel et entraîne les visiteurs à visiter les lieux historiques depuis chez eux. Il n’en est rien. Les familles, couples, individuels, groupes, continuent à se déplacer pour venir vivre une expérience. Les visites de sites historiques demeurent des occasions de retrouvailles, de partages d’émotions et de moments de convivialité.

Le numérique reste un outil de communication qui, certes, facilite la diffusion des informations et des connaissances mais qui ne remplace en rien le lien humain. Beaucoup de propriétaires privés affirment que les visites libres sont moins appréciées que les visites guidées puisqu’il manque justement cette présence humaine. Le propre des guides-conférenciers touristiques est de retransmettre l’histoire et l’atmosphère des lieux. Le numérique vient en deuxième plan et permet de rendre les visites plus interactives. La simple visite, dites passive, laisse de plus en plus place à l’immersif et à la connexion pour offrir des formats de visites inédits. Il faut donc savoir concilier les deux !

Les exemples en France

En France, les innovations sont nombreuses. Elles allient digital et patrimoine pour la plus grande satisfaction de tous.

À Avignon, par exemple, « le Palais des Papes peut se découvrir tablette à la main ». Réalité augmentée et technologie 3D, voilà ce que propose le nouveau support de visite, l’HistoPad. Le Palais des Papes est le 1er Patrimoine Mondial de l’Unesco à l’avoir mis en place pour permettre aux visiteurs de découvrir les espaces reconstitués comme au XIVème siècle.

A Metz, le festival Constellations  a mis en place un parcours nocturne inédit, les Pierres Numériques. Installé au cœur historique de la ville, une vingtaine d’œuvres sont à explorer. En outre, le festival propose :

– Un concours international entre 10 vidéos mappings, projetés à la suite sur la façade de l’église Saint-Clément

– Un vote du public entre 12 créations d’arts numériques dans divers lieux patrimoniaux de Metz et sur la Moselle

Enfin, au château d’Amboise, un escape game dans les souterrains du château invitent les visiteurs à « percer, en moins d’une heure, les secrets de ces deux mystérieux émissaires du Saint Empire, reçus au château en ce mois de mai 1518 ».

Conclusion

Au XIXème siècle, la France a connu un long processus de reconnaissance du patrimoine bâti comme élément de l’identité culturelle nationale. Peu à peu des lois sont venues créer et encadrer la protection des monuments historiques. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises et associations travaillent, à côté de l’État, à financer ce patrimoine culturel si riche. Par ailleurs, le numérique vient faciliter la communication et la découverte des monuments tout en ne remplaçant pas l’aspect inévitablement humain des visites, moments de partage d’émotions et de convivialité.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français

Histoire du financement des châteaux d’hier et d’aujourd’hui

La réglementation ERP dans les MH, un incontournable pour toute ouverture au public ! En quoi consistent ces normes ?

Introduction

L’appellation « Établissements Recevant du Public » (ERP) désigne tout bâtiment accueillant des personnes extérieures. Les ERP sont soumis à un certain nombre de normes visant à assurer la sécurité des visiteurs et l’accès à tous les citoyens. La loi accessibilité du 11 février 2005 rend obligatoire l’accessibilité des monuments historiques voulant s’ouvrir au public. La complexité réside dans le fait que la mise en accessibilité du monument et sa préservation peuvent rentrer en conflit. Il existe donc des dérogations aux normes classiques concernant les monuments historiques. Il est important de se renseigner en amont d’une ouverture au public afin de connaître les règles précises imposées à son monument. Rendre accessible son monument historique peut comporter des contraintes mais  cela permet de toucher un public beaucoup plus vaste, pouvant représenter un avantage économique non négligeable.

Vous trouverez donc dans cet article : 
– En quoi consistent ces normes dans le cadre d’un MH
– Les dérogations possibles en cas d’incompatibilité avec les spécificités des monuments MH et ISMH

1. Monuments historiques et normes ERP, les différents cas de figures possibles

Les MH privés connaissent des situations diverses. Ils accueillent en effet des évènements variés. Des réglementations différentes peuvent donc leur être appliqués.

Certains sites sont ouverts au public toute l’année, ils doivent donc être classé ERP. D’autres ouvrent occasionnellement pour un concert, une réunion ou une exposition, l’ERP n’est alors pas nécessaire, mais une autorisation doit être demandé. Quel que soit le cas, les services compétents fixent une capacité maximum.

a) Le cas des MH « ERP » accueillant plus de 200 personnes

On calcule les jauges sur une base d’1m² par personne sur l’espace dédié au public. Néanmoins, une salle de 30m² dans un château n’équivaut pas forcément à une jauge de 30 personnes pour cette salle. Il faut donc prendre en compte la surface où le public a le droit de déambuler ainsi que le mobilier.

Les sites devant répondre aux normes ERP se doivent d’assurer l’accessibilité et la prévention incendie. Aussi, ils doivent remplir un cahier des charges précis.

Pour l’accessibilité

L’entrée et le cheminement extérieur doivent être accessibles par tous. Aussi, s’il faut franchir une marche, il est obligatoire d’installer une rampe d’accès PMR (personne à mobilité réduite). Les équipements d’accueil (comptoir principalement) doivent être accessibles par une personne en fauteuil roulant. En outre, le cheminement intérieur du bâtiment doit pouvoir permettre le passage d’un fauteuil roulant (largeur de portes, couloirs principalement). Les portes et baies vitrées doivent être signalées à l’intérieur et l’extérieur pour les personnes mal voyantes. Les escaliers doivent être accessibles sans danger pour les personnes mal voyantes grâce notamment à l’installation de bandes podotactiles et d’une rampe d’escalier. Il faut adapter au moins un sanitaire pour les PMR.

Enfin, il faut mettre à disposition des PMR au moins une place de stationnement à proximité du monument

Pour la prévention sécurité

Il est nécessaire de disposer d’un espace extérieur libre permettant l’évacuation du public ainsi que l’accès et la mise en service des moyens de secours. En outre, il faut aménager et répartir les sorties en prévoyant des sas d’attente sécurisés. Un éclairage électrique et un éclairage de sécurité sont également à prévoir. Par ailleurs, il est nécessaire de vérifier le bon fonctionnement des ascenseurs, dispositifs électriques, ventilation, chauffage et gaz. Un autre incontournable : être doté de dispositifs d’alarmes.

Il est obligatoire d’installer des extincteurs (qui seront entretenus régulièrement par une entreprise spécialisée) et de disposer d’un réseau anti-vol (serrures, portails, alarmes, vidéo-surveillance). Enfin, vous devez tenir un registre de sécurité comportant le descriptif des installations techniques, les dates de vérification par un technicien, les dates de passage de la commission de sécurité, les modifications d’installations techniques, les exercices d’évacuation effectués, les déclenchements d’alarmes.

b) Les sites disposant d’une jauge de 200 personnes maximum

Dans le cadre d’un monument ayant une jauge de 200 personnes maximum, les consignes d’accessibilités sont les mêmes. Pour ce type de monument, on note un allègement des consignes de sécurités. Il faut prévoir un extincteur par niveau. Le lieu doit disposer d’issues de secours et d’un signal d’alertes audible par tous. Pour faciliter l’action des secours, un plan du bâtiment doit être visible par tous.

En outre, il convient d’afficher, les consignes de sécurité (numéro d’appel des pompiers, adresse du centre de secours le plus proche, dispositions immédiates à prendre en cas de sinistre).

Enfin, il est obligatoire de tenir un registre de sécurité. Il doit comporter le descriptif des installations techniques, les dates de vérification par un technicien, les dates de passage de la commission de sécurité, les modifications d’installations techniques, les exercices d’évacuation effectués, les déclenchements d’alarmes.

attention

Lors d’une ouverture au public, le dossier de sécurité et d’accessibilité doit impérativement être présenté à la mairie et validé par ses soins. Dans le cadre de l’ouverture au public d’un MH, le dossier doit être accompagné de l’attestation du maître d’ouvrage et du bureau de contrôle ainsi que du rapport de vérification règlementaire après travaux. Il est fortement conseillé de s’appuyer sur l‘aide d’un bureau d’étude ou d’un architecte pour constituer le dossier de demande.

c) Le cas des MH ouverts ponctuellement

Lorsqu’un monument est habituellement fermé au public mais ouvert ponctuellement à l’occasion d’un festival ou d’un concert par exemple, le propriétaire doit  effectuer une demande d’autorisation en mairie entre 5 mois et 6 semaines avant l’événement (selon l’importance et la taille de l’événement).

Par ailleurs, il faut qu’il fournisse un dossier de sécurité listant l’organisation du festival ou de l’événement, la jauge, les accès, les plans et les certificats de conformité des installations électriques. Un dossier de sécurité est également nécessaire en cas d’installation de chapiteaux, tentes ou gradins.

Enfin, il a l’obligation de prendre des dispositions auprès de son assureur afin que sa responsabilité civile couvre tout éventuel préjudice causé au public.

D’un point de vue pratique, le propriétaire doit ensuite se soumettre aux règles de sécurité et d’accessibilité présentées plus haut. S’il s’agit d’un événement accueillant moins de 20 personnes, le propriétaire doit uniquement veiller à la conformité des installations électriques et à la possibilité d’évacuer rapidement les personnes. Aucune autre contrainte n’est nécessaire.

conseil

Dans le cadre d’un festival, faire appel à des bénévoles pour gérer la sécurité peut être une excellente idée. Cela permet de garder l’assurance que des personnes restent opérationnelles toute la journée et pourront aider à une potentielle évacuation. Si l’événement peut présenter le moindre danger, ne pas oublier de prévenir la caserne de pompier la plus proche.

2. Les dérogations apportées aux Monuments historiques : quelles sont-elles et comment les obtenir ?

Les règles d’accessibilité et de sécurité énoncées ci-dessus sont parfois incompatibles avec les spécificités d’un MH. Dans certains cas, les sites classés monuments historiques peuvent bénéficier de dérogations à la règle théorique.

Ces dérogations peuvent s’appliquer :

Si l’accessibilité à tous est impossible techniquement. Exemple : un parcours de visite qui traverse nécessairement une ouverture ne permettant pas à un fauteuil roulant ou une poussette de passer

Si la mise en accessibilité ou la consigne sécuritaire va à l’encontre de la préservation architecturale du lieu. Exemple : la seule solution d’accès aux PMR serait l’installation d’un ascenseur extérieur qui défigurerait la façade.

Si la disproportion s’avère flagrante entre les travaux mis en œuvre et leurs conséquences. Pa exemple : le coût des travaux entrepris risquerait d’être fatal à la viabilité économique du site.

Attention

Dérogation ne signifie pas exonération d’obligations. Les dérogations sont toujours partielles et doivent être compensées.

Exemple n°1

Un site ne permettant pas l’installation d’un ascenseur empêchera donc aux PMR de monter à l’étage. En compensation, le site peut créer un film de présentation ou une tablette présentant les parties non accessibles salle par salle, ou même, mettre au point un dispositif de réalité virtuelle.

Exemple N°2

En matière de sécurité incendie, un MH peut ne pas répondre aux normes demandées pour les matériaux de construction et prend donc des risques quant au comportement du bâtiment au feu. En contrepartie, le site pourra mettre en place davantage de moyens d’évacuation.

Les dérogations s’obtiennent suite à une procédure précise. Elles peuvent être délivrées par le représentant de l’Etat dans le département (article R.111-19-10 du code de la construction et de l’habitation). La demande doit être accompagnée de l’avis d’un architecte des bâtiments de France.

Il existe plusieurs formulaires, selon le cas de figure, au sein desquels se fait la demande de dérogation :

Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un ERP

Dossier simplifié de demande de mise aux normes accessibilités

Dossier spécifique de conformité pour les travaux soumis à permis de construire

3. Récapitulatif des normes 

Cette liste reste soumise à l’avis de l’ABF qui, pour tous travaux d’accessibilité ou de sécurité, peut s’opposer à l’application des normes.

* Concerné

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Tout savoir sur l’accessibilité des ERP 

La prévention incendie dans les ERP

Pour calculer sa jauge d’accueil

La réalité virtuelle au service du parcours de visite

Comment faire pour organiser des shooting photos dans son château ?

L’important à retenir dans cet article :
 A l’heure où la photo est un média de communication et de souvenir omniprésent, pourquoi ne pas en faire un vecteur de valorisation de son château ? Organiser des séances photos, les fameux « shootings », dans son château s’avère être une réelle opportunité, tant pour faire découvrir sa propriété que pour obtenir une nouvelle source de revenus financiers. 

Cet article permettra de :
– Découvrir les différents types de shootings (privés & professionnels)
– Connaître les avantages et inconvénients à développer cette activité

Introduction:

L’invention de la photographie ne s’est pas faite en un jour. De Nicéphore Niépce à Daguerre, inventeur du daguerréotype, aux frères Lumière, les techniques d’obtention de photos ont considérablement évolué.

On retrouve des styles de photographies en tout genre : mode, mariage, aérien, animalier, de paysages, d’architecture etc. Pour Philippe Halsman, il existe deux grandes catégories : les photos que l’on « prend » et les photos que l’on « fait ». Selon cette classification, le photographe est alors un reporter visuel ou un auteur visuel. 

La Bourse du Talent, qui récompense de jeunes photographes, distingue quant à elle quatre grandes catégories de lauréats en fonction de la catégorie de photos choisie : paysage, mode, portrait et reportage.

Alliant décors de rêve et espaces inédits, les châteaux apparaissent comme des lieux particulièrement adaptés à toutes ces typologies de photographies. Chaque shooting est une occasion de faire circuler l’image du château. Proposer son château pour cette activité ne demande ni investissements ni servitude pour le propriétaire. Il est libre de laisser l’ensemble de son château ou de sélectionner uniquement certains espaces : le parc, les escaliers, un salon en particulier etc. Impossible donc de se sentir « envahi ». 

Qu’il soit organisé dans un cadre privé ou dans un cadre public, le shooting est un outil pour valoriser les vieilles pierres ! Le succès et la rentabilité financière sont assurés.

1- Les shootings privés – la recherche d’un décor de rêve pour sublimer les personnes 

Aujourd’hui, tout le monde sait « faire de la photo ». Les voyages et visites sont l’occasion de remplir la mémoire des téléphones par d’innombrables photos en tout genre : paysages, portraits, monuments, scènes en actions etc. Néanmoins, si la photographie est désormais à la portée de tous, certains évènements de la vie impliquent de réaliser de vraies séances photos. La mode se répand… Pourquoi ne pas faire appel à un photographe professionnel pour immortaliser les moments de vie uniques ?

Quelles sont les cibles des shooting privés ?

Enterrements de vie de jeune fille (EVJF), enterrement de vie de garçon (EVG), mariage, naissance d’un enfant etc., les occasions de shooting privés ne manquent pas ! L’objectif est de trouver un cadre enchanteur. Les escaliers d’un château, les salons d’un manoir, la roseraie ou les canaux d’un domaine sont des lieux particulièrement prisés pour ce genre d’occasion. 

La prise de clichés est un véritable moyen de valoriser son site ! Les photos passent de main en main, circulent sur les réseaux sociaux et assurent, mine de rien, la publicité du lieu de shooting. Montrer son château dans ce qu’il a de plus beau apparaît donc comme essentiel ! 

Quels tarifs sont généralement pratiqués ?

Pour un shooting de mariage, les tarifs sont assez variables. Certains sites proposent des prestations à partir de 30 euros pour la location des espaces extérieurs du château. Si une bonne communication est effectuée, un tarif très attractif peut amener facilement des clients. La situation du château influe également sur le succès de l’offre : facilité d’accès et proximité de Paris ou des grandes villes sont des gages de réussite ! 

Quels sont les avantages à prendre en compte ?

Dans la sphère privée, le bouche à oreille fonctionne beaucoup. De belles photos de mariage prises dans un beau lieu va immanquablement faire « effet boule de neige ». L’idée de réaliser son shooting de mariage dans tel ou tel château va rapidement se propager. Na pas hésiter à être en contact et même à créer des partenariats avec des photographes spécialisés dans le domaine ! 

Quels sont les inconvénients et contraintes à prendre en compte ?

Le budget des particuliers est moins important que celui des professionnels. Il faudra accepter plus de shooting pour atteindre un chiffre d’affaire conséquent. En outre beaucoup de châteaux, qui louent leurs châteaux pour des mariages, incluent la séance photos dans la location du lieu. Si votre château n’est pas ouvert pour des mariages, le marché est donc très concurrencé ! 

Par ailleurs, les contraintes sont quasi inexistantes : dans le cadre d’un shooting pour un mariage, il suffit au propriétaire d’être présent. Le couple arrive avec son photographe et déroule sa séance comme bon lui semble. Le propriétaire doit veiller au bon entretien de son domaine afin d’assurer la qualité du « décor » proposé pour le shooting. Comme dans tous les domaines, une mauvaise réputation se répand plus rapidement qu’une bonne réputation. Proposer un shooting dans un espace mal entretenu, mal rangé ou peu propre risque de freiner très rapidement les réservations… 

Comment faire connaître son château ?

Pour accueillir des shootings privés, notamment pour les mariages, il est impératif de textebeaucoup communiquer sur le site internet du château et sur les réseaux sociaux. Il est également conseillé de communiquer auprès des photographes, wedding planner, associations etc. susceptibles d’être en contact avec les bonnes personnes.

Quels exemples de châteaux qui accueillent pour des shooting privés ?

Le Studio Mir Family, dans le Val de Marne propose différentes prestations autour de l’immortalisation « des grossesse, des premiers jours du nouveau-né et des sourires de la famille ». Une équipe spécialisée en partie dédiée aux futures mamans et aux bébés.

Et parfois, les futures mamans voient choses en grand ! Direction le Domaine de Chambord

On retrouve également les shooting d’inspiration pour les mariages. C’est le moment détente des mariés avant d’accueillir tous les invités. Place au moment de pur bonheur !

Enfin, on retrouve des shootings organisés par des associations de voitures de collection qui sont nombreuses à chercher des lieux pour leur rallye. C’était le cas au château du Taillis qui a accueilli, en septembre 2017, la 23ème édition du Rallye Automobile de Grand Papa.

2- Les shootings professionnels – la recherche de lieux inédits pour valoriser les produits

Proposer son château comme lieu de shooting, c’est répondre à une véritable demande.

Quelles sont les cibles des shooting privés ?

Nombreux sont les photographes, créateurs, designers etc., à la recherche de sites de prestige pour mettre en avant leurs modèles, produits et marques. On trouve fréquemment sur les réseaux sociaux des « posts » de photographes à la recherche d’un site historique pour accueillir leur shooting.  

Quels tarifs sont généralement pratiqués ?

Pour faire son shooting dans un monument historique, une marque verse au propriétaire entre 300 et 2.000 euros par jour. Un revenu financier non négligeable ! Au château de Janvry, par exemple, les tarifs varient de 750 € hors taxe / jour pour les shootings de projets en création (pour les sociétés de moins d’un an) à 1 500 € hors taxe / jour pour les shootings professionnels. Une journée de shooting s’étend de 9h à 19h. Les propriétaires demandent 250 € hors taxes par heure de shooting supplémentaire.

Quels sont les avantages à prendre en compte ?

Travailler avec des professionnels est rassurant puisque la location du lieu se fait de manière encadrée. 

Quels sont les inconvénients et contraintes à prendre en compte ?

Les shootings pour des publicités peuvent nécessiter une organisation complexe. Le risque est de voir arriver des équipes importantes composées de maquilleuses, caméristes, photographes, costumiers etc. Le propriétaire peut donc être amené à louer d’autres espaces à la société qui sollicite son château afin d’accueillir tout matériel de maquillage, de logistique etc. Il doit également prendre en compte ses possibilités d’accueil de véhicules. Un shooting peut nécessiter de disposer d’un grand parking à proximité du lieu de la séance photos. Il est donc nécessaire d’aborder tous ces points dès la première prise de contact avec la société concernée.

En principe, le propriétaire ne peut s’opposer à la diffusion des photos. Néanmoins, si les photos venaient à porter atteinte à sa vie privée, il pourrait contester la diffusion. Par exemple : une photo qui montrerait trop distinctement les parties habitées du château ou qui laisserait voir des documents personnels etc.

En outre, il peut également s’agir d’une photo publicitaire qui va engendrer une sur-fréquentation de curieux. Ils voudront voir le lieu du shooting. Le risque est que la vie courante des propriétaires en soit incommodée.

Comment faire connaître son château ?

Pour un shooting type « publicité » il sera préférable de s’inscrire sur des plateformesregroupant les sites pouvant accueillir les shootings comme : 
Easy Spaces
En Premier Lieu
Wakup
Les Maisons de Zoe

Dans ce cas de figure, n’importe quel château ne peut pas être retenu. L’idéal est de posséder plusieurs grands espaces et au minimum une grande pièce d’au moins 50 m2. La pièce louée doit pouvoir présenter une belle luminosité et être située non loin d’un endroit où stationner facilement. 

Pour traiter avec une société professionnelle, le propriétaire doit établir un contrat de location. Ce contrat définit précisément le temps passé sur le site, les espaces compris dans la location et les tarifs demandés. Il sera nécessaire de faire également un état des lieux avant et après le shooting

Exemples de contrat de location pour un shooting

Beaucoup de châteaux accueillent des shooting privés. D’un point de vue de la communication, accueillir des shooting de marques célèbres influencera immanquablement l’intérêt du public pour le site. 

Dans le cadre d’un shooting publicitaire, les photos prises pourront être diffusées comme affiches publicitaires ou faire l’objet de publications sur les réseaux sociaux. L’image du château est ainsi véhiculée très efficacement auprès d’un public qui n’aurait pas nécessairement eu connaissance de ce château s’il n’avait vu cette photo sur Instagram, Facebook ou autres outils de communication.

Le château de Canisy a accueilli en 2018, un shooting photo afin de présenter une collection de la marque Sezane. Les photos issues du shooting ont engendré plus de 300 interactions sur Facebook. Sur Instagram, chaque photo a été vue plusieurs milliers de fois. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et témoignent de la visibilité que peut dégager l’organisation d’un shooting dans son château.

Au château de Champs-sur-Marne (site ouvert au public toute l’année), la marque Pandora a profité des beaux jours pour effectuer son shooting nouvelle collection.

Le château de Janvry, quant à lui, n’est pas ouvert au public pendant l’année mais dédie un pan de son activité de réceptions à l’accueil de tournages et de shooting. Il met à disposition ses salons, grandes chambres, théâtre, ancienne cuisine, grenier, chambres de bonne, cachots, caves ainsi que son domaine, ses bois et prairies. 

Le château de Vaugrigneuse, qui a déjà reçu plusieurs shooting de mode (les Echos spécial mode, Sarenza…) dédie une page de son site internet à la promotion de l’accueil de shootings. 

Conclusion 

Lorsqu’on parle d’organiser un shooting dans son château, il est nécessaire de distinguer shooting privé et shooting professionnel. L’organisation sera sans doute plus contraignante pour le second cas de figure mais aura des retombées financières et publicitaires très avantageuses pour le site. Pour éviter tout désagrément, le propriétaire doit établir un contrat précis qui évitera tout problème durant la réalisation du shooting. 

Malgré quelques contraintes, l’offre de shooting est très intéressante à exploiter dans le cadre de la valorisation des vieilles pierres. Le marché explose et les lieux anciens sont particulièrement prisés pour leur authenticité et l’esprit qu’ils dégagent. 

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Comment recevoir des tournages dans son château ?

La photographie au service des châteaux

L’influence du luxe sur le patrimoine historique

Les orangeries et structures éphémères

Sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château : comment s’y prendre ?

Pierre, feuille… tourisme ou innovation ? Comment sortir du prisme des activités hôtelières et culturelles dans un château ?

Hephata invite à renouveler la façon d’utiliser les monuments historiques. Si cette méthode eut été appliquée, les passagers du Titanic eurent été sauvés !

En 2016, nous organisons un brainstorming à partir d’un cas concret situé en Seine-et-Marne. Il s’agit d’un manoir avec ses dépendances, son verger, son potager, et son jardin à la française. Des protections environnementales fortes. Les deux équipes doivent présenter un projet économique rentable et innovant.

Peut-on sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château ? Etonnamment, elles proposent le développement d’activités ultra spécialisées et de long terme. Ce sont des activités au service des secteurs de la haute-technologie, du luxe et du conseil. Pour plus de détail, lire « Dessine-moi un château ».

Alors que la corrélation entre tourisme et patrimoine est réputée forte, nos participants ont l’air de penser autrement…

La corrélation entre tourisme et patrimoine est historique. Elle n’est pas obligatoire !

Les musées de la Renaissance étaient conçus dans l’objectif de faire mémoire et de favoriser l’apprentissage. La cohérence entre le contenant et le contenu était évidente et le reste aujourd’hui. Les musées tels que Versailles ou Jacquemart-André en sont des exemples éloquents : les visiteurs viennent autant pour les murs que pour les collections.

A partir du XVIIème, l’hôtellerie s’est progressivement associée au patrimoine d’histoire, qu’elle soit l’activité de particuliers, ou celle de chaines hôtelières telle que Hôtel & Patrimoine ou Maranatha. Le Ritz reste le parangon de cette alliance, abritant une clientèle aussi élégante et historique que, pardonnez la comparaison, ses pierres et son mobilier. De même, on peut y fêter les grands moments de l’existence. Ces lieux confèrent authenticité, protection et intimité aux évènements. L’âme des souvenirs.

Au XXème, le tourisme d’affaires de développe. Standardisées par Chateauform’ mais aussi développées par des particuliers, les offres proposées aux entreprises sont intrinsèquement liées aux caractéristiques des lieux : l’isolation et l’espace en font des sites hors-du-commun pour favoriser la prise de recul et travailler en équipe.

Challenges du 24 août 2017 « La folie des Châteaux » montre que presque rien n’a changé… Depuis la Renaissance à aujourd’hui : les monuments sont restés quasi-centrés sur ces fonctions historiques, traditionnelles.

Pourtant, si nombreux sont ceux qui (sur-)vivent du tourisme, rares sont ceux qui en vivent à l’instar de certains membres de la famille Guyot.

Renoncer à « faire du tourisme » c’est impossible ? Non, c’est ouvrir la porte à des activités mieux adaptées et respectueuses des lieux

Certes, les experts, le CMN, Culturespaces, Kleber-Rossillon ou encore la SOPRAF prouvent qu’il est possible de persévérer dans le développement d’offres culturelles destinées au grand public, y trouvant eux-mêmes leur rentabilité. Néanmoins, même chez eux, certains sites « ne marchent pas » et il faut fermer les portes.

Alors, pourquoi ne pas se tourner vers d’autres types d’activités, me direz-vous ?

Oh, je répondrais comme tout le monde que, a priori, les monuments historiques ne remplissent pas les critères recherchés pour gagner en attractivité auprès d’autres publics ou d’autres secteurs : la proximité, l’adaptabilité, le confort, le prix, la complexité des normes en sont les principaux fautifs. Mais aussi, qu’il n’y a aucune possibilité de standardiser une once d’offre, quelle qu’elle fusse, d’un lieu à l’autre.

Bref, le tourisme fait vivre et fait mourir le patrimoine. Face à un tel paradoxe, serait-il possible d’inventer à partir des caractéristiques essentielles de nos monuments historiques, voire de ses faiblesses ?

Contourner le biais de la fixité fonctionnelle… pour renouveler l’utilité du patrimoine historique

La fixité fonctionnelle est « le fait de rester focalisé sur l’usage ordinaire d’un objet. Cela constitue un frein à l’innovation. Le problème vient du fait que l’on considère l’utilisation de l’objet comme l’objet lui-même » (Source : Harvard Business Review, Aout-Septembre 2016, p.94). La revue cite en exemple le cas du Titanic. Si les passagers avaient envisagé l’iceberg non comme une menace mais comme un « objet flottant » sur lequel se sauver, ils auraient été sauvés.

Nous aimons particulièrement cet exemple qui met en exergue ce à quoi les propriétaires et gestionnaires de monuments sont confrontés. Face à l’iceberg des dépenses d’entretien et du temps passé, comment survivre ?

En appliquant au patrimoine les méthodes proposées pour sortir de la fixité fonctionnelle, nous arriverions à créer de nouveaux potentiels. Nous nous sommes appliqués à l’affaire une petite heure, avec notre directeur financier (imaginez en y passant quelques heures à plusieurs !). L’objectif était se de concentrer exclusivement sur les caractéristiques qui semblent desservir les monuments historiques.

Nous constatons que seulement 20% des activités possibles dans un château sont (sur-)exploitées (signalées en rouge). Par ailleurs, 80% des potentiels sont peu ou pas exploités. Peut-être que certains seraient à creuser tandis que d’autres resterons aux oubliettes !

Quelques idées en VRAC

Bref, donner une utilité, c’est s’assurer de respecter le patrimoine historique et assumer sa longévité. L’innovation fonctionnelle permet de trouver des activités qui respectent un territoire, une histoire familiale, ainsi qu’une histoire des lieux. Les forces et faiblesses du monument sont également prises en considération.

Le but n’est surtout pas de « marchandiser » ou d’abimer l’esprit des lieux en en faisant un simple commerce !

Au contraire, il faut inventer et réinventer continuellement l’utilité qu’on peut en avoir en l’associant à d’autres mode de vie, de fonctionnement, de pensée… c’est-à-dire, d’avancer avec son temps.

L’avantage, c’est qu’on peut créer ce qu’on appelle des « externalités positives » localement. Vous souhaitez en savoir plus ? C’est l’objet de notre prochain article !

Conclusion

 Si vous souhaitez travailler avec nous aux futures fonctions de votre monument, nous vous invitons à notre prochain brainswarming (LA méthode pour sortir de la fixité fonctionnelle). Les potentiels sont infinis.

Pour aller plus loin

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Lancer des activités dans un site historique

Quels sont les modèles d’activités des châteaux français ?

Les règles des abords de monuments historiques : Hephata vous aide à y voir plus clair !

L’important à retenir dans cet article :

 o Les cas d’application concrets de la législation sur les travaux aux abords des monuments historiques et les règles appliquées.
o Les dérogations nécessaires avec les démarches à faire et les personnes à qui il faut alors s’adresser.

1. La protection des abords des monuments historiques : la régle

Un monument historique, classé ou inscrit, protégé bénéficie également d’une extension de protection pour ses abords, autrement dit à son environnement.


Depuis la loi LCAP de juillet 2016 (Loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine), la protection autour des monuments historiques est délimitée au cas par cas pour les périmètres de droit commun. En outre, c’est l’architecte des bâtiments de France qui détermine la zone protégée selon un ensemble cohérent telle que le mentionnent les dispositions de l’article L. 621-30 et s. du Code du patrimoine, issues de l’article 75 de la loi CAP.

Concernant le périmètre par exception, il s’étend aux bâtiments proches et ce jusque dans un rayon de 500 mètres autour du bâtiment classé ou inscrit. 

Autrement dit, toutes les constructions situées dans le rayon de protection sont soumises à des règles très spécifiques. Notamment pour ce qui concerne l’aspect extérieur des constructions. La loi CAP est venue modifier certaines règles concernant les documents à produire.

2. La procédure

Les travaux, dit aux abords d’un monument historique, sont dans certains cas soumis à une autorisation d’urbanisme.


Règle : la loi prévoit une obligation de demande d’autorisation d’urbanisme pour des travaux réalisés dans les « abords ». Il vous faudra alors une dérogation au périmètre protégé, que seul l’architecte des Bâtiments de France (ABF) peut décider.

Que faut-il inclure dans les « abords » ?
– Immeuble en contact avec un bâtiment classé (en élévation, en sol, ou en sous-sol). 
– Immeuble qui forme un ensemble cohérent avec un monument historique ou qui contribue à sa conservation ou à sa mise en valeur.
– Partie non protégée d’un immeuble partiellement classé.
– Immeuble situé dans le champ de visibilité d’un édifice classé ou inscrit et situé à moins de 500 m du monument.
– Immeuble situé dans un périmètre de protection adapté ou modifié, devenu périmètre délimité.

Quels types de travaux sont visés par l’autorisation de l’ABF ?
– Permis de construire en cas de changement de destination du local ou d’ajout de surface de plus de 20 m² et permis de démolir en cas de démolition
– Permis d’aménager si les travaux nécessitent une opération d’affouillement (creusement) et/ou de surélévation du sol de plus de 2 mètres et qui portent sur une superficie supérieure ou égale à 2 hectares (soit 20 000 m²)
– Déclaration préalable, au titre du code de l’urbanisme, si les travaux créent entre 5 m² et 20 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol
– Autorisation préalable si les travaux modifient l’aspect extérieur du bâtiment

3. A qui s’adresser? Quels sont les délais? 

La demande doit s’effectuer auprès de la mairie de votre commune. Elle est identique aux autres demandes de constructions. Le changement est l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF). C’est donc lui qui donnera ou non la décision accordant le permis ou la décision de non-opposition à la déclaration préalable.

Par ailleurs, les travaux qui ne sont pas soumis à un permis ou à une déclaration préalable au titre du code de l’urbanisme sont soumis à autorisation du préfet de département, au titre du code du patrimoine, rendue après avis de l’ABF. La demande doit d’ailleurs être adressée en 3 exemplaires à la mairie.

Les délais d’instruction des dossiers de demande d’autorisation de travaux sont de :
– deux mois pour les déclarations préalables 
– trois mois pour les permis de démolir et les permis de construire pour une maison individuelle 
– quatre mois pour les autres permis de construire et les permis d’aménager

Le délai à disposition de l’ABF pour donner son accord est d’un mois pour les déclarations préalables. Le délai est de deux mois pour tous les permis.

4. Pendant les travaux…

Une fois accordée, l’autorisation d’urbanisme doit être affichée de manière visible pendant toute la durée du chantier ainsi que le nom de l’architecte, auteur du projet architectural.
En outre, le choix de l’architecte chargé des travaux appartient au seul propriétaire.
Les travaux doivent faire l’objet d’une déclaration d’ouverture de chantier à adresser à la mairie avant le début du chantier.


Attention : toutes modifications, de la nature et/ou de l’importance des travaux, doit faire l’objet d’une nouvelle demande d’autorisation.

Pour aller plus loin

Les avantages fiscaux liés aux Monuments Historiques

Protéger un monument – MH ou ISMH ?

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Comment lancer des activités dans un site historique ? Hephata vous propose une méthode.

L’important à retenir dans cet article :

 1. L’ensemble des étapes et questions à se poser dans le cadre du développement d’activités
2. Une approche détaillée pour faciliter l’accès à la bonne information selon vos avancées
3. Les clés pour développer des activités avant de financer ses réhabilitations

 « Lorsque vous poursuivez vos objectifs guidés par vos valeurs dans le contexte de vos rêves, des miracles se produisent. » Paul Mckenna

Le patrimoine français est vaste. Il rassemble en effet de nombreux édifices bien différents les uns des autres : châteaux, églises, fermes, orangeries… Or, quand certains ont une activité florissante, d’autres peinent à tenir debout.
Les nombreux partisans du patrimoine désirent tout mettre en œuvre pour conserver nos joyaux historiques. Cependant, lorsque l’accès aux compétences, au réseau ou au financement est rare, cela n’est pas aisé.
Pour préserver et conserver son patrimoine, certains (Adopte un Château, Dartagnans…) propose d’ailleurs un accompagnement dédié ou l’accès à de nouvelles formes financement. Il y a aussi une façon de développer des activités de façon autonome pour préserver son bien. Ce que Hephata propose à travers la partie « Gestion d’Activités » du Château-LAB, c’est de faciliter le développement, le lancement et la gestion d’activités innovantes, durables, cohérentes et rentables.

AVANT LE LANCEMENT

Avant de lancer ses activités, il est nécessaire de passer par les étapes suivantes :

1- Etablir ses objectifs

Est-ce un projet de vie professionnel ou une nécessité ponctuelle ? Mais aussi : suis-je prêt à me lancer dans le développement économique ?  

2- Faire le point sur son contexte actuel

– Etat des lieux du patrimoine : ressources naturelles, bâtiments.
– Aspects financiers et fiscaux : évaluer ses biens, ses ressources, ses dépenses.
– Ses compétences : personnelles ou expertise proche
– La règlementation : lois auxquelles je suis soumis, normes
– Son organisation familiale ou institutionnelle 
– Son environnement : forces et faiblesses du territoire (environnement, économie, culture, population), positionnement géographique

3- Identifier une thématique ou un concept

4- Définir une stratégie efficace pour répondre à vos objectifs

Comment définir les grandes étapes pour y arriver ? Faire tout seul ou bien faire faire ? Comment établir un business plan ?

5- Identifier les problème éventuels

Identifier les problèmes éventuels et trouver des solutions à partir de la grille IDPA. Il faut d’abord identifier la situation, les acteurs et les problèmes. Puis il faut faire le diagnostic de l’action engagée. Enfin, il est nécessaire d’effectuer une prospective qui veut exprimer l’anticipation puis de proposer des actions.

LANCER LES ACTIVITES

– Préparer ses espaces en fonction de l’activité développée
– Organiser une équipe adaptée ou faire seul ?
– Communiquer sur ses activités (réseaux sociaux, presse, sites web)
– Régler mes problèmes d’accessibilité
– Trouver un financement pour lancer des activités
– Trouver la structure juridique et fiscale adaptée
– Choisir le bon exploitant
– Quelle assurance choisir 


GERER SES ACTIVITES

– Avoir des indicateurs de suivi de performance
– Comment s’assurer que ses clients sont satisfaits ?
– Quels outils pour faciliter la gestion (communication, réservations…)

Chez Châteaux Expériences, le coeur de métier c’est la gestion. Le P-DG, Colas Guyonnaud propose sa vision :

Pour aller plus loin

Comment gérer un château aux allures de village ?

Développer des activités ludiques dans un château

Concevoir une activité durable dans un château

Quels sont les modèles d’activités des châteaux français ? Tiers-lieux, co-working, séminaires, mariage, hébergement, shooting, lieux de ressourcement, les idées ne manquent pas !

L’important à retenir dans cet article :

Les vieilles serrures de nos châteaux sont en cours de déverrouillage. Hephata est convaincu qu’il est possible de transformer la pierre en or ! Les modèles ne manquent pas, et les initiatives non plus. 

Voilà quelques idées et activités économiques développées dans des monuments et qui pourront vous inspirer…

Surfer sur la vague des tendances : le patrimoine à thème

Développer une économie dans son monument historique en lui donnant un thème fait partie des innovations intéressantes et qui fonctionnent.

La cuisine

Les émissions de télévision sur la cuisine sont sur toutes les chaines et ont un succès énorme. Les cours de cuisines fleurissent partout et ne désemplissent pas, les robots ont la côte. Les grands chefs sont des stars aussi connues que les chanteurs et acteurs. Cuisiner et bien manger sont ultra tendances.

Puisque la gastronomie fait partie de notre Patrimoine Vivant et qu’elle fait la renommée mondiale de notre pays, cela semble logique que notre patrimoine bâti s’y associe ! 

L’idée séduit déjà de nombreux châteaux : ainsi le projet grandiose du Grand Hôtel Dieu à Lyon et sa Cité de la Gastronomie, le Château de Nanterre qui accueille Foodentropie, le symbole de la gourmandise avec le Château de Beaumesnil dans l’Eure… ou encore des cours de cuisines prestigieux au Château Boisniard en Vendée, ceux organisés par la société Cook in English qui accueille des séminaires dans des propriétés privées ou bien ceux organisés par Le Château de la Barbée.

Plusieurs propriétés du Bordelais font même du « deux en un » : « les Grands crus musicaux » mêlant concerts et dégustations de vin.

Si la restauration et l’hôtellerie haut-de-gamme dans les monuments historiques ne sont pas en reste, elles peuvent encore se développer. Elles peuvent se démocratiser à l’aide, notamment, de plateformes comme Le Collectionnist … qui « libéralisent » l’hôtellerie dans des monuments historiques.

Les jeux en immersion ou la « gamification »


On pourrait même aller plus loin et imaginer une forme d’hôtellerie en immersion totale dans la vie d’un château et de son époque… Une sorte de pop-up hôtel qui saura certainement séduire les passionnés de Moyen Age (et de Game of Thrones), les férus d’Histoire ou d’insolite, et les curieux de nouvelles contrées !

L’imagination convient au ludique. Certains monuments se laissent séduire par l’engouement des Escapes Game. C’est le cas notamment de l’escape Castle (« Le Château des Enigmes ») proposé par le Château d’Usson en Charentes. Ce jeu d’évasion nécessite de résoudre des énigmes et se vit dans un décor XIXème. 

Une « murder party » au Château du Taillis

Ces expériences ludiques, très à la mode en ce moment, permettent de découvrir l’Histoire du château, pour toutes les générations. Ou encore des Murder Parties. C’est le cas par exemple du château de Meillant ou du Château du Taillis. Il y est proposé un « Cluedo », avec jeux de rôles et enquêtes policières en grandeur nature.

Les sons et lumières


D’autres châteaux s’inspirent ! Le château de Saint Vidal en Haute Loire, sous la conduite de son jeune repreneur Vianney d’Alençon et plus de 150 bénévoles, se lance dans un vaste projet de spectacles sur l’Histoire de France. Un spectacle appuyé par des technologies de pointe. Vu le succès mondial du parc du Puy du Fou, il faudra certainement surveiller de près ce projet prometteur.

De même, s’il n’est pas rare d’associer les concerts de musique classique avec les demeures historiques, il est aujourd’hui possible d’écouter de la musique électro dans un château. C’est le projet du château d’Ainay le Vieil, habilement nommé « Château Perché »qui accueille chaque été un festival de musique électronique. 

L’anachronisme du projet remporte un franc succès et l’idée semble faire des petits dans d’autres châteaux (le Château de Suscinio en Bretagne, et même Chambord qui a accueilli en septembre dernier un concert exceptionnel sur ses terrasses…)

Apporter des solutions aux besoins de demain :

Si les pierres de nos châteaux sont immuables, l’âme est mouvante et se régénère ! Ainsi, ce patrimoine peut être l’écrin adéquat à des idées d’avant garde ! Songeons à nos modes de vie qui évoluent et plus précisément nos modes de travail…

Travailler


La start-up WeWork qui propose des espaces de travail à la fois innovants, confortables, esthétiques et humanisants qui favorisent et stimulent le travail et les échanges…

Si nous devons travailler sur nos écrans, tablettes, etc, pourquoi ne pas le faire dans un endroit mythique, où la beauté des lieux sera propice au travail et à l’efficacité et si la distance n’est plus un problème (elle ne le sera plus !) pourquoi ne pas le faire à la campagne, au calme dans une ancienne abbaye du XVI ? La Mutinerie Village s’est lancée dans cette vaste entreprise et les demandes ne cessent de pleuvoir ! 

A ce sujet, comme le dit le président de la célèbre foncière GECINA : « Le bureau du futur doit se muer en un espace “miroir du temps ubiquitaire” où circule l’information, les savoirs, la production ». N’est-ce pas ce que sont nos pierres des campagnes ?

Etudier


Avant même le travail, la transmission du savoir par l’école peut aussi se faire dans un château. C’est le choix qu’a fait un petit village du Tarn et Garonne qui a installé son école primaire dans le Château du village. Les petits de Bioule ont le privilège de suivre leurs cours dans un cadre exceptionnel, et d’apprendre l’Histoire en regardant les murs.

Créer


Il n’est pas rare que des châteaux accueillent temporairement des expositions d’artistes ou encore des cours d’art. C’est par exemple le cas du Château de Champs-sur-Marne.
De surcroit certains de nos monuments pourraient très bien devenir des maisons d’artistes à l’image de la Villa Médicis, où peintres, sculpteurs, écrivains, pourraient séjourner pour profiter d’un cadre exceptionnel et inspirant la création…

Prier, se ressourcer – lutter contre le Burn-Out


Enfin, dans un monde de sollicitations permanentes, ou le stress est de mise, les retraites spirituelles ou non (stage anti burn-out…) sont proposées dans des monuments historiques souvent au cœur d’un écrin de verdure propices à la paix intérieure ! Ainsi le château de Segrais dans la Sarthe reçoit les visiteurs désirant faire une retraite bouddhiste, de même de nombreuses abbayes et monastères proposent toujours et activement des séjours spirituels qui leur permettent de financer leurs charges…

Osez Osez Joséphine :

Aujourd’hui, il faut oser. 
Le patrimoine qui génère le plus de profit c’est l’art contemporain. Certes parce qu’il a le vent en poupe et qu’il plait, mais c’est aussi et surtout parce qu’il est « businessable » (c’est à dire qu’on peut développer des activités économiques à partir de ce support). 

Les Monuments Historiques ne doivent pas être en reste, ils doivent honorés leur qualificatif en s’inscrivant dans l’Histoire et dans le Monde. Oui, ces monuments peuvent être des écrins de la modernité, de l’innovation, et de la dynamique économique de la France…

Des règlementations devront être maintenues mais devront s’adapter et nécessairement s’assouplir. C’est la génération 2.0 qui reprend ces châteaux. Elle a besoin d’être motivée par les moyens actuels : le numérique, les réseaux sociaux, mais il faut aussi aller plus loin et être imaginatif et précurseur…

Conclusion

 Déléguer est une clé

Pour mener à bien toutes ces idées, il faut nécessairement les compétences adéquates. A ce sujet, nous vous invitons à vous renseigner dans la partie du blog dédiée à la gestion

Les particuliers propriétaires de monuments historiques, s’ils ne sentent pas les épaules suffisamment solides pour valoriser seuls leur bien et surtout s’ils ne disposent pas des aptitudes nécessaires, peuvent néanmoins proposer à des exploitants et/ou gérants professionnels qui sauront rentabiliser tout ou partie de la propriété en profitant de ce cadre d’exception. 

Cette délégation professionnelle pourra prendre plusieurs formes contractuelles déjà existantes dans notre Droit. On peut aller encore plus loin si nous inventons de nouveaux modèles de gestion qui pourraient s’inspirer des modèles existants dans le domaine public… mais nous en parlerons un autre jour !

Pour aller plus loin

Concevoir une activité durable dans un château

Organiser un Son et Lumières dans un site historique

Développer la médiation culturelle pour les jardins