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Comment valoriser le patrimoine grâce au « click and mortar » ?

L’important à retenir de cet article :

La stratégie « click and mortar » permet de créer un lien avec sa clientèle grâce à l’utilisation d’un site internet dédié au lieu. De nos jours, à l’heure où internet fait intégralement partie de la vie quotidienne, il est indispensable de posséder un site internet qui soit à l’image du lieu.

Attention cependant : 

– le site internet ne doit pas cannibaliser l’offre du site physique ;

– le lieu (site physique) et le site internet doivent être complémentaires.

1. Présentation de la stratégie « click and mortar »

Détournement de l’expression « brick and mortar », qui désigne une entreprise de vente traditionnelle via des points de vente physiques, la stratégie « click and mortar » fait référence à l’utilisation d’internet. La stratégie « click and mortar » concerne des entreprises réalisant à la fois de la vente en ligne et en physique. Il s’agit d’une stratégie multicanal, communément appelé « click and mortar », mais qui prend aussi en compte une seconde stratégie.

En effet, la stratégie multicanal se réfère à deux formes de comportement :

– Le « click and mortar » (C&M) : le client s’informe sur internet puis achète dans une enseigne en physique, se rend sur le lieu, etc. ;

– Le « mortar and click » (M&C) : le client s’informe sur place puis se rend sur le site virtuel.

Nota Bene : sauf précision, les deux comportements seront compris sous l’appellation « click and mortar ».

Le « click and mortar » est une pratique qui s’est énormément popularisée et développée, notamment liée au boom de l’utilisation d’internet, devenu un essentiel dans la vie courante. Bien au-delà du quotidien, Internet est de plus en plus important dans les nouveaux marchés et dans la manière de consommer des clients. 

Bien qu’initialement appliquée aux entreprises marchandes, cette stratégie s’applique aussi aux entreprises non-marchandes, dans le sens où elles ne vendent pas d’objets mais proposent plutôt des services. Évidemment, les enjeux ne sont pas les mêmes selon l’entreprise et son secteur d’activité. Toutefois, l’interaction entre une entreprise et ses clients, grâce à internet, permet systématiquement de développer des intentions comportementales favorables envers l’entreprise. Le click and mortar est un donc un atout majeur pour les entreprises.

Les différentes e-stratégies existantes

Il existe deux grands modèles de sites internet, entre lesquels se trouve une pluralité de formes hybrides. Les deux grands modèles sont les suivants : les sites « minimalistes » et les sites « amiraux ».

Les sites « minimalistes »

L’objectif principal d’un site minimaliste est d’aider l’individu à préparer sa venue sur le site physique. Ce sont donc des sites avant tout fonctionnels, pragmatiques et utilitaristes. Ces sites sont souvent très épurés, avec des menus simples, faciles à comprendre, afin de communiquer l’essentiel. Pour cette raison, la stratégie de « réplication » est fréquemment utilisée pour la création de ces sites : c’est-à-dire que le site virtuel ne propose ni plus ni moins que ce qui existe en physique. À titre d’exemple, le site du Palais de Tokyo est la quintessence du site minimaliste.

Première page du site du Palais de Tokyo
Les sites « amiraux »

En ce qui concerne les sites « amiraux », c’est tout l’opposé. En effet, les sites amiraux sont des sites emblèmes, proposant des services variés et parfois complémentaires de ce que le visiteur trouverait sur le lieu physique. Dans ce cas, deux logiques principales peuvent être différenciées :

– Les sites amiraux dits « multimédias » : ces sites diversifient les informations et formats. Ils proposent des contenus ludiques et éducatifs à destination de divers publics. Ces sites sont de véritables outils de communication au service du site physique. Les sites multimédias développement des façons innovantes d’apporter le contenu à l’internaute ;

– Les sites amiraux « participatifs » qui créent une interaction avec le public pour le rendre acteur de son expérience sur internet. Ils peuvent proposer des sondages, des visites interactives et personnalisables, etc.

Avant de choisir la forme de son site internet et le contenu qui y sera valorisé, il est primordial d’avoir connaissance des enjeux du site : est-ce d’apporter au public les informations précises ou une expérience unique ? Lorsque les enjeux sont définis, il convient ensuite de réfléchir à la forme la plus adéquate. Avant tout, il est nécessaire que le site internet ne cannibalise pas le site physique. Les contenus doivent être complémentaires ou similaires, et égaux en termes de qualité, pour que l’un ne l’emporte pas sur l’autre.

Enfin, il est important que l’atmosphère du site internet corresponde à celle du site physique, pour rester cohérent et ne pas tromper le public. 

Les facteurs clés d’une stratégie réussie

D’après des études sociologiques relatives au comportement des consommateurs, il existe deux facteurs clés pour déterminer l’efficacité d’un site internet. Il s’agit de la confiance et la satisfaction.

– La confiance concerne notamment les informations disponibles sur le site, les contenus, etc. Un sentiment de confiance implique l’impression que l’entreprise fait preuve d’honnêteté, mais aussi qu’elle prend en compte l’intérêt du consommateur. Lorsque le consommateur a confiance envers une entreprise, un lieu, il considère que celui-ci veut son bien. Il sera donc plus enclin à se rendre sur le site physique et à en parler autour de lui. La confiance est une condition sine qua non du succès d’un site ;

– La satisfaction ressentie lors de la navigation influence favorablement l’intention de recommander le site virtuel et/ou physique, de visiter le lieu.

Pour savoir si les internautes de votre site sont satisfaits, il convient de réaliser des enquêtes en ligne pour recueillir leur témoignage. Cela peut aussi être réalisé auprès des visiteurs du site physique, si ceux-ci sont venus suite à la consultation du site virtuel. Ces enquêtes sont nécessaires pour connaitre l’efficacité d’un site internet.

La relation de confiance et la satisfaction engendrées par l’expérience sur le site virtuel ont des conséquences positives sur le bouche-à-oreille et la venue physique du public.

2. Comment le « click and mortar » s’est-il adapté au patrimoine ?

La stratégie « click and mortar » a su s’implanter dans les musées et les lieux patrimoniaux. De nos jours, presque tous ces lieux disposent d’un site internet dédié à leur activité. Il était donc logique que la stratégie « click and mortar » se développe, de manière consciente ou non. 

Les stratégies présentées précédemment sont toutes deux adaptables aux lieux patrimoniaux et aux musées. 

– Dans le cas du « click and mortar » : le public explore le site virtuel afin de trouver des informations, puis se rend dans le site physique ;

– Dans le cas du « mortar and click » : le client se rend sur le site virtuel suite à une visite physique. 

Le « mortar and click » est particulièrement adapté aux lieux patrimoniaux et aux musées, car cette pratique permet au lieu de garder le contact avec son public. En effet, la visite du site internet peut être considéré comme une prolongation de l’expérience physique :

– Regarder des photos du lieu et les partager avec des amis ;

– Revoir des œuvres ;

– Revivre des bons moments.

Le Château de Versailles 

Le site du château de Versailles est l’exemple type d’un site amiral, proposant des contenus supplémentaires et actualisés en complément des informations classiques. Le site propose une carte interactive, des dossiers thématiques ainsi qu’une boutique en ligne. Rien que sur la première page du site, une multitude de possibilité s’offrent à l’internaute. 

Extraits de la page d’accueil du site du Château de Versailles

Le concept le plus créatif développé par le site a été mis en place parallèlement à l’exposition « Koons ». À ce moment, le château a initié sur son site un partage de photographies prises par les internautes d’une des œuvres de l’exposition. De ce fait, le site virtuel proposait une seconde exposition virtuelle collective en impliquant les visiteurs. De cette manière, les visiteurs souhaitant participer étaient obligé de se rendre sur place pour prendre la photo, puis de retourner sur le site. Cette stratégie a donc impliqué à la fois du « click and mortar » et du « mortar and click », dans un cercle vertueux

Le Musée de Bibracte 

Bibracte est une ville éphémère témoin du passé. Fondée à la fin du IIème siècle avant notre ère, occupée pendant un siècle, il s’agit de l’une des villes gauloises les plus caractéristiques et mieux préservées de France. Avec ses remparts et ses quartiers s’étendant sur plus de 200 hectares, Bibracte est une véritable aventure dans le temps.

Première page du site du Musée de Bibracte

Le site internet de Bibracte, incluant le site du musée, met avant tout l’accent sur l’information donnée à l’internaute. En effet, Bibracte souhaite conserver une expérience qui soit intellectuelle, avec un apport de connaissances et d’informations différent du site physique. Le site du musée de Bibracte peut être considéré comme un site hybride, à la croisée entre le minimalisme et le site emblème. 

3. Les avantages du click and mortar 

Concrètement, la stratégie « click and mortar » (ou son miroir, le « mortar and click ») permet à une entreprise de s’adresser à un panel plus large. Pour cela, il faut que le site soit bien référencé sur les moteurs de recherche, grâce à un travail SEO (optimisation pour les moteurs de recherche, appelé également référencement naturel) de qualité. 

Ainsi, grâce au « click and mortar », l’entreprise peut :

– étendre sa clientèle, notamment grâce à l’élargissement de son public ;

– créer un véritable lien avec sa clientèle, mettre en place des expériences virtuelles exclusives afin de donner envie à l’internaute de venir sur le site ;

– maintenir le lien avec son public lors de période telle que la crise sanitaire récente et continuer ainsi à offrir du contenu même à distance.

La stratégie « click and mortar » permet véritablement de valoriser le patrimoine en maintenant le contact avec le public et en lui proposant une expérience client complète.

Conclusion : 

Néanmoins, il est important de prêter une grande attention à la qualité de son site. En effet, si le site n’est pas de bonne qualité, l’effet sur le public serait néfaste : refus d’aller sur le lieu, bouche à oreille négatif, etc. Une mauvaise expérience client sur le site pourrait laisser présumer à l’internaute que l’expérience physique ne serait pas meilleure. 

Les deux notions les plus importantes que le site internet doit apporter à l’internaute sont la confiance et la satisfaction, afin de lui donner envie de venir sur le site physique.

Pour aller plus loin :

Stratégie et valorisation du patrimoine

Adopter le naming pour son site historique

Design Thinking et patrimoine historique

À la découverte du dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine, quand le patrimoine expose son appartenance au présent.

L’important à retenir de cet article :

Longtemps considéré à l’opposé l’un de l’autre, l’art contemporain et le patrimoine ont entamé un véritable dialogue il y a quelques années. Fleurissant au sein des sites patrimoniaux, l’art contemporain apporte une nouvelle vision du patrimoine. De nombreux lieux exploitent l’art contemporain pour attirer de nouveaux publics, développer une activité complémentaire éphémère ou permanente, ou se réinventer complètement.

Introduction :

À priori, le patrimoine et l’art contemporain sont des domaines diamétralement opposés. En effet, tandis que le premier semble traditionnellement attaché au passé et témoigne d’un héritage historique, le second parait profondément ancré dans le présent et ouvert vers l’avenir. Pourtant, l’alliance du patrimoine et de l’art contemporain ouvre un nouveau champ des possibles. L’art contemporain permet de montrer que le patrimoine s’adapte à son époque, en mêlant son héritage aux nouveaux enjeux artistiques et culturels.

Grâce à l’art contemporain, le patrimoine s’adresse à un nouveau public, souvent plus jeune, amateur d’art ou de sorties « artys », c’est-à-dire tendances, branchées et culturelles. Il s’agit d’un public dont la motivation de consommation est la découverte de l’avant-garde artistique. De cette manière, un site patrimonial accueillant de l’art contemporain peut voir son public se diversifier : d’une part ceux qui viennent principalement pour le patrimoine en tant que tel, d’autre part ceux qui sont davantage attirés par l’art contemporain. 

Néanmoins, apporter de l’art contemporain au sein de son site patrimonial est une décision qui doit être murement réfléchis, afin de ne pas dénaturer la beauté et l’authenticité du lieu. Pour cela, il est essentiel d’instaurer un véritable lien entre l’artiste (lorsque cela est possible) et le lieu. Dans un premier temps, les propriétaires souhaitant installer de l’art contemporain au sein de leur site patrimonial peuvent faire appel à des artistes locaux. La relation de proximité facilite l’échange, tant sur le plan humain que professionnel.

1. Le choix des œuvres exposées : in situ ou ex situ ?

La qualité de l’intégration des œuvres exposées influence sa réception par le public. Si les œuvres dénotent, n’ont pas de cohérence conceptuelle, technique et/ou artistique avec l’espace, il se peut que le résultat ne soit pas convaincant pour les visiteurs. Ainsi, il existe deux grands modèles d’activités : accueillir des œuvres dites « in situ », ou à l’inverse des œuvres « ex situ ».

Ces qualifications correspondent à deux grandes catégories d’œuvres :

– Les œuvres « in situ ». Ce concept est formalisé par Daniel Buren, célèbre artiste créateur de l’œuvre « Les Deux plateaux », communément appelée « Les colonnes de Buren », dans la cour du Palais Royal, à Paris. Les œuvres dites « in situ » résultent d’une méthode artistique qui dédie l’œuvre à son site d’accueil : l’œuvre prend vie dans l’espace où elle s’inscrit et ne peut être imaginée ailleurs que dans ce lieu. Ce sont des œuvres cohérentes, dépendantes de leur lieu d’accueil.

« Les Deux plateaux » ou « Les colonnes de Buren », Palais Royal

– Les œuvres « ex situ », dont le processus de création est indépendant du lieu d’accueil. Elles peuvent être déplacées d’espaces en espaces sans que cela n’altère leur intégrité. Dans ce cas, un lieu patrimonial peut accueillir des œuvres déjà existantes.

Dans les deux situations, il est nécessaire de trouver le ou les bons artistes. Pour cela, les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux peuvent soit faire un travail de recherche personnel, soit faire appel à des professionnels, comme des commissaires d’exposition ou des curators. Ces-derniers sont chargés de trouver les artistes les plus adaptés au lieu, dont les univers résonnent avec l’architecture et l’histoire du monument.

Olafur Eliasson au Château de Versailles, une complémentarité parfaite

Depuis 2008, le Château de Versailles accueille des expositions temporaires. Clin d’œil au haut-lieu de la création artistique que fût Versailles au temps de Louis XIV, la scène contemporaine s’exprime à Versailles dans un cadre idyllique. Chaque année, un artiste français ou étranger, de renommée internationale, est invité à exposer des œuvres le temps d’une saison dans le Château et les Jardins. Par ailleurs, certaines œuvres contemporaines font désormais partie intégrante du Domaine. Les artistes qui exposent à Versailles créent des œuvres en résonnances avec l’histoire de Versailles, la beauté de son architecture, ses décors et extérieurs.

En 2016, l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson est invité à Versailles . Reconnu mondialement pour ses installations spectaculaires et transcendantes, Olafur Eliasson est surnommé « l’homme des lumières ». Les œuvres in situ créées par l’artiste à cette occasion illustrent l’effet d’une complémentarité parfaite entre l’art contemporain et le patrimoine. 

« Your sense of unity » Olafur Eliasson ⓒchateauversailles.fr

Pour ses œuvres in situ au château de Versailles, l’artiste a utilisé les codes esthétiques et historiques du lieu : le cercle, évoquant le soleil et faisant référence au Roi Soleil ; la lumière et la couleur jaune / or, évoquant le rayonnement, le raffinement et la richesse ; les miroirs, symboles incontournables de Versailles et sa fameuse galerie des glaces. Dans les jardins, Olafur joue aussi avec l’eau, élément majeur à Versailles.

À propos de sa venue à Versailles, la présidente du château a déclaré : « Avec Olafur Eliasson, les astres peuvent se rencontrer, l’horizon se dérober et toutes nos perceptions se brouiller. L’homme des lumières va faire danser les lignes chez le Roi Soleil ». 

2. L’art contemporain fleurit dans les lieux patrimoniaux

Versailles est un exemple parmi d’autres de la présence fleurissante de l’art contemporain au sein des lieux patrimoniaux. À l’instar de Versailles, le Château de Chambord accueille lui aussi depuis 2011 des expositions d’artistes contemporains. 

Parmi les sites patrimoniaux accueillant de l’art contemporain, deux grands profils se distinguent : les lieux l’accueillant périodiquement à l’instar du Château de Versailles ou de Chambord, et les lieux accueillant de l’art contemporain de manière permanente et dont sa présence est une finalité, un positionnement marketing. Ces lieux peuvent par exemple être des châteaux transformés en musées ou centres d’art contemporain.

Le Château de Montsoreau devenu musée d’art contemporain

Situé dans le Val de Loire, le Château de Montsoreau s’est transformé en 2016 en Musée d’Art Contemporainfondé par Philippe Méaille. Ce dernier possède un bail pour exploiter le lieu durant 25 ans. Désormais, et pour au moins un quart de siècle, l’art contemporain est indissociable de l’identité du château.

Collectionneur d’art français détenant la plus importante collection mondiale d’œuvres Art & Language, Philippe Méaille a transformé le château en musée afin d’y exposer et conserver sa collection. Le lieu accueille donc des œuvres ex situ , qui s’intègrent très bien dans l’espace. Le travail de muséographie et de scénographie réalisé sur place permet de valoriser les œuvres autant que les pierres.

Grâce à cette collection, le lieu s’inscrit à la fois dans son histoire et dans le présent, « donnant à voir une nouvelle réalité ». Afin de permettre au public, néophyte ou connaisseur, de s’approprier la collection, le musée propose des ateliers et visites guidées thématiques : 

– « Atelier Graffiti : de Lascaux à Banksy » : atelier avec médiation sur l’histoire du graffiti, puis création d’une œuvre personnelle sur un mur d’expression. C’est un atelier ouvert aux adultes et aux enfants, dès l’âge de 7 ans, pour un moment de découverte et de partage en famille ;

– « Montsoreau Art Tour » : médiation autour de l’histoire du château et comment il est devenu un lieu de prédilection pour les artistes à travers les siècles. En effet, bien avant d’accueillir de l’art contemporain, le château de Montsoreau inspirait déjà les peintres impressionnistes. 

La mise en place d’ateliers et de visites guidées permet d’offrir au public une médiation active et interactive. En sollicitant l’attention des enfants, le musée s’adresse aussi aux familles et aux groupes scolaires.

L’art contemporain au Château Malromé

L’art contemporain peut aussi être une activité permanente complémentaire, comme au Château Malromé. Situé en Nouvelle Aquitaine, le château est l’ancienne demeure du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Dorénavant, le lieu accueille diverses activités, dont deux restaurants, des activités bien-être ainsi qu’une galerie d’art contemporain. 

Divan japonais, Henri de Toulouse-Lautrec

La galerie d’art contemporain de Malromé se trouve à l’étage, dans l’aile Est du château. Couvrant une impressionnante surface de 230 m2, la galerie accueille de nombreuses expositions. La programmation du château porte sur trois différents axes de recherche, qui sont en miroir avec l’histoire du lieu et du peintre Toulouse-Lautrec :

– Des expositions dont les thématiques explorées résonnent avec celles affectionnées par le peintre ;

– Des artistes venus d’Asie, car le peintre nourrissait une réelle passion pour l’art de l’estampe japonaise ;

– Ainsi que des expositions inspirées par Malromé, l’histoire du lieu et sa région : la culture de la vigne, l’histoire de la famille, etc.

L’art contemporain a Malromé s’imprègne donc du patrimoine et de l’aura du lieu, en y apportant une lecture différente selon l’artiste et sa propre sensibilité. De cette manière, l’art contemporain apporte d’autres bénéfices au patrimoine :

– Offrir une nouvelle lecture d’un lieu ;

– Bénéficier d’un prisme différent pour comprendre un lieu. 

En effet, lorsqu’un artiste travaille dans un site historique, il est avant tout spectateur. Il observe les particularités du lieu, puis crée grâce à l’inspiration que celui-ci lui procure.

Cette part de subjectivité majeure dans l’art contemporain permet donc une lecture unique du patrimoine.

Chaque année depuis 2018, la galerie du château Malromé accueille plusieurs expositions par an, centrées sur un ou deux artistes.

3. La médiation artistique, élément indispensable pour la réussite d’un tel projet

La médiation artistique est un aspect indispensable à la bonne réception de l’art contemporain au sein d’un lieu patrimonial. En effet, la médiation permet de faciliter l’accès du public à l’art contemporain. En réalité, même s’il est apprécié par un panel de plus en plus large, l’art contemporain peut paraitre difficile d’accès. Contrairement à l’art ancien qui parait plus facilement compréhensible de par son aspect très figuratif, la finalité de l’art contemporain varie d’un artiste à l’autre, d’une œuvre à l’autre. 

Il est donc nécessaire de mettre en place une bonne médiation artistique. Elle peut prendre différentes formes :

– Grâce à des visites guidées et/ou thématiques, réalisées par des médiateurs ;

– Avec l’utilisation de ressources numériques : tablettes avec parcours explicatifs, audioguide, etc. ;

– Grâce à des cartels, affiches et panneaux informatifs. 

La médiation passe aussi par la réalisation d’ateliers impliquant le public, comme l’atelier graffiti du Château de Montsoreau, cité précédemment.

Chaque typologie de public sera plus sensible à une forme de médiation qu’à une autre :

– Un public déjà averti utilisera plutôt des outils de lecture simple comme les cartels, qui lui procureront les informations importantes sans intervenir dans sa relation à l’exposition et aux œuvres ;

– Pour les familles, les outils numériques et interactifs permettent de captiver l’attention des plus jeunes en partageant un moment. Les familles peuvent aussi apprécier les visites guidées ;

– Enfin, un public moins réceptif appréciera la présence d’un guide pour le cadrer dans sa démarche de découverte.

Ainsi, il est pertinent de proposer à sa clientèle différentes formes de médiation, pour répondre aux attentes d’un large public.

Au-delà de médiation, il convient de prêter attention aussi à la scénographie de l’exposition. En effet, l’installation des œuvres est une étape primordiale pour valoriser les œuvres, ainsi que le site qui les accueille.

Conclusion :

L’art contemporain propose une nouvelle manière de découvrir et consommer le patrimoine, à travers un prisme différent.

Avant de se lancer dans l’aventure de l’art contemporain, il est essentiel de fixer les objectifs de ce projet, ses limites ainsi que les potentielles attentes du public. Est-il déjà sensibilisé à l’art contemporain ? En fonction de ces différents critères, la forme du projet se dessine. Permanent ou éphémère, l’art contemporain apporte une nouvelle raison de venir dans un site patrimonial.

Toutefois, il est absolument primordial que l’art exposé au sein du lieu soit cohérent avec l’identité du lieu, mais aussi des porteurs de projets, car c’est avant tout une aventure humaine.

Pour aller plus loin :

Lancer des activités dans un site historique

Organiser un Son et Lumières dans un site historique

La photographie au service des châteaux

Comment créer un musée ?

Ce qu’il faut retenir

La création d’un musée au sein d’un site patrimonial est une activité très courante.

Elle permet de :

– valoriser une propriété historique

– attirer plus facilement des publics cibles (passionnés d’art et d’histoire, familles, scolaires, étudiants, …)

Néanmoins créer un musée ne s’improvise pas et certaines démarches sont indispensables pour son bon fonctionnement et son rayonnement.

Introduction

Un musée est un espace qui se consacre à la présentation, l’entretien et la réserve d’objets présentant un intérêt artistique, culturel, historique, scientifique et technique.

Hôtel national des Invalides, Musée des Beaux-arts de Blois, Musée-Château d’Annecy, Musée de Boulogne-sur-mer dans le Château Comtal … Nombreux sont les musées qui prennent place dans un site patrimonial d’exception ! Ces situations sont assez régulières pour des monuments incontournables du territoire français. Cependant, elles peuvent aussi concerner des sites historiques plus modestes, de par leur taille ou leur histoire, appartenant à des acteurs publics ou privés.

Créer un musée au cœur d’un espace patrimonial permet, par la présence des collections, de renforcer l’attractivité du site . La présence d’objet d’art, de culture et d’histoire est en effet un atout et plaît beaucoup aux visiteurs. Ceux-ci ont soif de pouvoir connaître l’histoire du château. Ils souhaitent admirer à des œuvres d’art, assister à des reconstitutions historiques ou encore offrir à leurs enfants une expérience pédagogique et ludique ancrée dans l’histoire. Tous ont envie de se sentir pleinement intégrés dans le site d’exception qu’ils visitent.

Certains châteaux possèdent déjà des espaces d’exposition qu’ils mettent en place afin de proposer une activité supplémentaire à leurs visiteurs. C’est ce que fait par exemple le Château de Gizeux avec son exposition de calèches et d’attelages anciens disposés dans les écuries et communs du site.

Cependant, instituer un véritable musée au sein d’une propriété historique est également possible. Voici les démarches et étapes à suivre pour créer un musée et obtenir l’appellation « musée de France ».

I. Étapes pour créer un musée

Créer un musée ne se fait pas en un jour. Il faut répondre à un certain nombre de critères. Par ailleurs mener à bien un projet muséal requiert certaines démarches administratives .

1) Pré-requis pour créer un musée

Avant de se lancer dans le vaste projet de la conception d’un musée, il faut s’assurer de disposer de certains pré-requis essentiels. Tout d’abord, il est impératif de connaître les objets dont on dispose pour l’élaboration des collections. Sont-ils suffisants et présentent-ils un certain intérêt ? Quelles acquisitions supplémentaires effectuer ? Il s’agit ainsi de constituer un inventaire. Celui-ci sera ensuite envoyé à la DMF (direction des musées de France) qui validera ou non le projet. Ainsi, le maire de Vannes compte transformer le Château de l’Hermine en musée en y transférant les collections du Musée des Beaux-arts de la Cohue situé au cœur de la ville et dont les espaces d’exposition sont actuellement insuffisants.

Château de l’Hermine, Vannes

En ce qui concerne le Château de Mayenne, il est devenu un site d’exposition artistique dès les années 1990 suite à la découverte de vestiges archéologiques médiévaux. Au fil des découvertes qui furent nombreuses, l’espace du château fut progressivement aménagé. En 2008, il devint enfin un musée ouvert au public.

Musée du Château de Mayenne

De même, la collection présentée doit nécessairement être en adéquation avec le territoire sur lequel s’inscrit le site historique. Le Musée de la Vénerie de Senlis répond à l’histoire de la forêt de Senlis où se sont déroulées tant de chasses.

Un des pré-requis est également d’indiquer et de justifier le statut de la collection. Par ailleurs, il sera opportun de chercher des professionnels pour veiller à l’entretien et à la gestion des collections et du musée. Si des travaux sont nécessaires pour réaménager les espaces afin qu’ils soient plus aptes à recevoir les collections et soient plus accessibles, ils devront être menés par un architecte et potentiellement d’un architecte du patrimoine si le bien est classé Monument historique.

2) Mise en place du projet culturel

Le projet culturel définit les grandes orientations du musée. Il prend en compte tout à la fois les collections, les espaces, les visiteurs et le personnel. L’objectif est de réfléchir sur le parcours, la muséographie mais aussi la signalétique. Il faut intégrer au programme des espaces d’exposition, des réserves, des salles pédagogiques … L’objectif sera également de définir une grille tarifaire ainsi qu’une stratégie pour rendre les collections attrayantes et accessibles afin de fidéliser les visiteurs et d’en attirer de nouveaux. Par ailleurs, il faudra prendre en compte la nécessité de mettre en place un dispositif de préservation, d’entretien et de conservation des collections. Bien entendu il est impératif que cette tâche soit confiée à des spécialistes en conservation-restauration.

L’analyse de tous ces critères permettra à un propriétaire de juger de la faisabilité du projet, de son coût, ainsi que des recettes qu’il pourrait générer grâce au musée. L’étude lui servira également d’indice pour connaître les aides financières dont il peut bénéficier. Une demande de subvention pourra être effectuée avant de lancer le projet.

3) Définir un public cible

Une des questions à poser lorsque l’on crée un musée est de savoir quel public l’on souhaite attirer. En effet, connaître les utilisateurs finaux facilite l’émergence d’une offre appropriée. S’agit-il d’approcher les touristes amateurs, les passionnés engagés ou les individus en recherche d’une expérience unique et originale ? Les familles, les groupes scolaires, les touristes étrangers ? Il faudra donc réfléchir à l’aménagement des collections, au choix des œuvres, des activités et expositions temporaires afin d’attirer tel ou tel public. Ainsi, le château de Senonches propose une exposition permanente pédagogique sur la gestion, l’entretien et la préservation du milieu forestier.

L’attraction d’un public dépend également des collections présentées. Il faut être fan de mode pour aller visiter le Palais Galliera de Paris. En revanche, le musée des archives nationales situé dans les Hôtels de Soubise et de Rohan ciblent davantage les intellectuels, chercheurs ou étudiants.

II. Comment obtenir l’appellation musée de France ?

On compte 1219 musées de France aujourd’hui. Parmi eux : le Musée Rodin, le Musée Mathurin Méheut, la Casa Buonaparte

Musée Rodin

Leur statut leur permet d’être intégrés au sein d’un service public dépendant directement de l’État, des collectivités territoriales (communes, communautés de commune, régions et départements) mais également de fondations et associations. Ils perçoivent ainsi une aide particulière pour leur développement, leur entretien et l’enrichissement de leurs collections. L’appellation a été créée par la loi du 4 janvier 2002 (Art. L. 410-1).

D’après le ministère de la culture, pour l’obtenir, un musée doit :

– être dirigé par un personnel scientifique issu de la filière culturelle territoriale ou nationale (conservateur ou attaché de conservation)

– disposer en propre ou en réseau avec d’autres musées, d’un service éducatif

– tenir à jour un inventaire de ses collections

– rédiger un projet scientifique et culturel (PSC) qui fixe ses grandes orientations

En contrepartie, il pourra bénéficier :

– d’une signalisation routière particulière

– d’aides financières de l’État

– d’une inaliénabilité et insaisissabilité des collections

– d’échanges de collections possibles avec d’autres musées de France

– de disposer du dépôt des musées nationaux

– de faire appel aux conseils des experts au service de l’État

Conclusion

La création d’un musée au cœur d’un site historique peut donc être un type d’activité très bénéfique. Les collections seront mises en avant par leur emplacement dans un cadre patrimonial et de même, le château sera valorisé par les objets qu’il présente. Celui-ci deviendra ainsi plus dynamique et attirera davantage de visiteurs. Il pourra également bénéficier du label « musée de France » et recevoir ainsi quelques aides de l’État. Il est toutefois à noter que certains centres d’exposition ne souhaitent parfois pas être labellisés, pour s’affranchir des contraintes liées au label.

Néanmoins, la tenue d’un musée fait l’objet d’une réglementation stricte et il est nécessaire de se faire accompagner d’une équipe spécialisée pour sa gestion (entretien des collections, accueil des visiteurs, garde des salles, gestion de la muséographie et de la signalétique, …).

Pour aller plus loin

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Stratégies efficaces pour une levée de fonds en mécénat

Le rachat à soi-même

Cet article permet de comprendre ce qu’est la stratégie financière du rachat à soi-même : générer des liquidités pour revaloriser son patrimoine.

Ce qu’il faut retenir

– Le rachat à soi-même est une stratégie financière permettant de générer des liquidités

– Elle peut être utile dans un projet de revalorisation du patrimoine

– C’est une opération délicate qui nécessite un accompagnement et une bonne connaissance de l’immobilier et de la fiscalité

Introduction

Le rachat à soi-même ou OBO (Owner buy out) est une opération financière immobilière pour générer des liquidités. Elle permet également de profiter du levier du crédit, de transmettre à ses enfants et de gérer sa fiscalité. Elle consiste à vendre son propre bien immobilier à une société dont le propriétaire est l’initiateur et l’actionnaire puis à destiner ce bien à la location.

La cession se déroulera comme une vente immobilière ordinaire. L’ intervention du notaire pour l’établissement de l’acte de propriété est obligatoire. Les droits de préemption par la commune ou la SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’Établissement rural) sont maintenus. Pour acheter un bien immobilier, la société recourt à un prêt bancaire. Les rendements locatifs du bien immobilier rembourseront les intérêts (sachant que les intérêts du prêt seront déductibles du loyer). Parallèlement, le propriétaire du bien percevra le fruit de la cession. Il sera ainsi pourvu de liquidités. Le propriétaire pourra d’ailleurs investir le fruit e la vente dans le but de générer un profit supplémentaire.

L’opération est légale. Cependant, elle ne doit pas être menée uniquement pour la rentabilité financière. Dans cas l’administration fiscale se montrera certainement peu clémente avec le propriétaire.

Une opération délicate donc qui nécessite une bonne connaissance du sujet. Qui demande également un accompagnement personnalisé par des conseillers experts en la matière. Il s’agira surtout de mesurer les leviers dans le détail pour déterminer le bien-fondé de l’opération. Néanmoins, un individu peut tout à fait opter pour la stratégie du rachat à soi-même dans le cadre d’une revalorisation du patrimoine. Cette technique s’avère même être largement profitable. Prendre connaissance en détail de la stratégie du rachat à soi-même est impératif. Ce afin de générer des liquidités en vue de revaloriser son patrimoine !

Quel type de société créer ? Comment bien la gérer pour mettre à bien une stratégie financière de revente à soi-même ?

Le plus souvent, les acteurs de la stratégie de la revente à soi-même optent pour la création d’une SCI (Société civile immobilière) dont les membres sont généralement des individus de la même famille afin de garder un certain pouvoir de gestion.

Ensuite, il est préférable que le propriétaire opte pour une SCI à capital variable plutôt qu’une SCI à capital fixe. En effet, aucune formalité ne sera nécessaire en cas d’augmentation du capital (ce qui sera le cas ici dans la stratégie de rachat à soi-même).

Pour mener à bien la gestion de la SCI familiale, il est recommandé de :

– Choisir un gérant compétent dans l’immobilier

– Anticiper les potentiels problèmes familiaux (décès, divorce…)

– Laisser une certaine marche de manœuvre au gérant

– Éviter que les associés soient majoritaires et aient une trop grande marge de manoeuvre

– Consulter des professionnels pour bénéficier de leurs conseils et bien évaluer la valeur de son bien immobilier : avocat fiscaliste, banque, notaire, conseil en gestion du patrimoine, expert-comptable …

Quels sont les coûts générés par la stratégie financière du rachat à soi-même ?

Si la stratégie de revente à soi-même génère de fortes liquidités, elle implique aussi des coûts dont il faut bien être conscients. Il faudra faire face aux :

– Frais de constitution de la société (à moins que celle-ci ne fût déjà existante)

– Frais de vente du bien immobilier, droits de mutation, droits d’enregistrement (entre 7 et 10 % du montant de la vente)

– Impôts sur les plus-values immobilières, sur la fortune immobilière (IFI) et sur les revenus de la société (IS)

– Coûts du prêt, intérêts et frais de garantie demandés par la banque

Quels sont les potentiels risques fiscaux générés par la stratégie financière du rachat à soi-même ?

La stratégie de revente à soi-même est une opération délicate fortement surveillée par l’administration fiscale. Celle-ci se méfie en effet scrupuleusement de cette stratégie qu’elle a tendance à percevoir comme une évasion ou une optimisation fiscale. Ainsi, si un doute demeure quant aux objectifs portés par le propriétaire par le biais de l’OBO, il y a un risque de procédure de répression de l’abus de droit (article L64 du CGI). L’administration fiscale pourra alors sanctionner de 40 à 80 % des impôts éludés.

De même il faudra prouver l’existence réelle et légale de la société. Une société fictive sera en effet assimilée à un délit d’escroquerie et sera dissoute.

Quelles sont les dispositions à prendre pour être en règle avec l’administration fiscale ?

Pour éviter une poursuite judiciaire et fiscale lors de la pratique du rachat à soi-même il est conseillé de :

– Effectuer un changement de propriétaire bien réel (il ne doit être ni gérant, ni co-gérant)

– Éviter que le propriétaire ou qu’un membre de sa famille (dans le cas d’une SCI familiale) détienne la majorité des parts (moins de 50%)

– Se marier sous le régime de séparation des biens si le propriétaire est en couple (le bien vendu devra également lui appartenir personnellement)

– Estimer votre bien à sa juste valeur pour garder en crédibilité (ni de sous-évaluation, ni de surévaluation)

– Faire preuve d’une motivation non pas essentiellement fiscale mais aussi patrimoniale ou juridique (revaloriser un bien, éviter l’indivision entre héritiers en cas de transmission …)

Conclusion

Le rachat à soi-même est donc une stratégie financière. Elle vise à générer des liquidités pouvant servir de financement afin de revaloriser son patrimoine. L’OBO consiste à racheter son propre patrimoine. Cela permet de dégager des liquidités, profiter du levier du crédit, transmettre à ses enfants et maîtiser sa fiscalité. C’est une opération délicate, l’administration fiscale la surveille de près. Il faut donc être prudent. Ne pas suivre cette stratégie uniquement dans le but d’une évasion ou d’une optimisation financière par exemple. Pour plus de sécurité un propriétaire peut recourir à l’accompagnement de spécialistes et d’experts de l’immobilier.

Pour aller plus loin

Trouver un financement

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Gagner de l’argent grâce à son château : les actions à mener

Comment revitaliser les territoires  : le Programme Action cœur de ville pour réinvestir les villes moyennes de leur dynamisme urbain

L’important à retenir

Le programme Action cœur de ville vise à revitaliser les centres des villes de taille moyenne. Une ville de taille moyenne compte entre 20 et 100 000 habitants. Ceci afin pour qu’elles réintègrent leurs places au niveau du maillage territorial. Les actions menées concernent notamment :

– le réaménagement urbain

– les restaurations et réhabilitations de bâtis anciens

– la mise aux normes des centres urbains en terme de sécurité, d’accessibilité et de transition énergétique

– la revalorisation du patrimoine

Introduction

L’État a initié le programme Action coeur de ville dans l’idée de réanimer la dynamique des centres-villes, notamment pour les bourgs de taille moyenne. Le Premier ministre Edouard Philippe aborde pour la première fois ce programme en public en décembre 2017. Il annonce que ce programme sera étendu sur cinq ans (2018-2022). Le plan ACV ensuite été lancé en avril 2018 par le Ministère de la Cohésion des territoires et les collectivités territoriales. Le programme a été conçu en partenariat avec les élus locaux et l’Association Ville de France mais aussi trois acteurs financiers : Action Logement, la Banque des territoires et l’Agence nationale de l’habitat.

Revitaliser les territoires : une enveloppe de 5 milliards d’euros

Le budget investi s’élève à cinq milliards d’euros injectés par le gouvernement afin de répondre à 7 enjeux prioritaires :

– Restructurer l’habitat (constructions neuves, restaurations/réhabilitations du bâti ancien)

– Redynamiser l’économie (favoriser l’installation et l’essor des commerces et entreprises)

– Augmenter les connexions physiques (accessibilité, mobilité) et numériques

– Valoriser le patrimoine et les sites publics

– Rendre plus attractifs les centres autour de services qualitatifs (loisirs, cultures, sport …)

– S’inscrire dans une politique environnementale respectueuse (gestion des déchets, réduction de la consommation d’énergies, biodiversité …)

– Aider à l’innovation notamment avec le développement de smart city (villes intelligentes)

Action cœur de ville (ACV) cible 222 villes de taille moyenne.

Carte des 222 villes françaises éligibles au Programme Action coeur de ville pour revitaliser les territoires

Ces villes concentrent environ le quart de la population française et jouent un rôle majeur dans le développement des régions. Certaines bénéficient d’un certain essor. D’autres subissent une chute de leur démographie, de leur économie et de leur dynamisme. Ainsi, un peu plus de la moitié des villes moyennes subissent un taux de vacance commerciale supérieure à 10 %. La vacance commerciale désigne la non-exploitation de locaux commerciaux. Ce taux de 10 % de non-exploitation commerciale est révélateur d’un certain déficit économique pour la plupart des villes moyennes.

C’est donc dans une volonté de relancer la dynamique de ces pôles urbains que le programme Action cœur de ville a été initié. L’objectif est de réduire la fracture territoriale et d’améliorer les conditions de vie des habitants.

Le programme Action cœur de ville : revitaliser les territoires

Au cœur de ce plan national ACV, on trouve aussi une dimension patrimoniale. Cela s’explique du fait que le vieux bâti fait partie intégrante des villes qui ont conservé leurs centres historiques. Parmi les 222 villes élues au programme ACV, 65% sont dotées d’un site patrimonial remarquable (SPR) ou ont engagé l’élaboration d’un SPR et 96 portent le label Villes et pays d’art et d’histoire (VPAH). Ainsi, le plan ACV permet de développer le territoire via la relance de projets patrimoniaux d’importance. L’investissement dans la restauration des centres historiques a un impact fort, tant au niveau :

– social et humain (création d’emplois non délocalisables, accroissement d’un sentiment d’appartenance et d’une identité patrimoniale forte chez les habitant, développement de liens sociaux, augmentation du bien-être)

– fiscal et économique (augmentation de la valeur des biens, création de richesse avec l’augmentation d’emplois locaux)

– écologique (transition énergétique, aménagement et entretien de parcs, jardins et zones vertes)

Revitaliser les territoires en alliant le patrimoine et l’humain

Avec la réhabilitation du patrimoine ancien, ACV cherche à embellir le cadre de vie des habitants. C’est un programme avant tout humain qui se concentre sur les conditions des individus. Ainsi, certaines villes proposent d’intégrer les citoyens aux actions directionnelles du plan ACV afin que tous puissent y prendre part dans une dimension co-participative. A Senlis, les habitants sont invités aux « Mardis Cœur de Ville » pendant lesquels ils peuvent proposer et adhérer ou non à des idées de développement de leur ville. La reconquête du centre-ville passe ainsi par une recherche d’unité entre les individus. Par exemple, grâce au « Mardi Coeur de Ville » du 13 octobre 2020, les habitants ont pu déambuler dans leur ville et analyser les différentes vitrines commerciales afin d’échanger sur les programmes d’entretien ou de réfection à mettre en place.

Ville de Senlis

Néanmoins, certaines villes laissent de côté la dimension patrimoniale. Si le programme réussit à booster les projets de revalorisation déjà existants, il n’accorde pas forcément la priorité aux sites historiques. Ainsi, c’est surtout grâce à l’intervention d’acteurs de la sauvegarde du patrimoine tels que la Fondation du Patrimoine ou encore les Sites et Cités remarquables de France que l’on doit la prise en compte patrimoniale au sein du programme Action cœur de Ville.

Revitaliser les territoires en favorisant les restaurations et réhabilitations

Dans sa politique de réhabilitation des centres-villes le programme ACV s’attarde sur le réaménagement urbain. Les interventions de restauration, de réhabilitation, de reconversion, d’animation et de modernisation sont nombreuses.

D’après l’Agence nationale de la Cohésion des territoires, 545 actions (28 % des opérations) sont focalisées sur la restauration et la réhabilitation. Au premier semestre 2020, on pouvait compter 153 OPAH (Opérations programmées d’amélioration de l’habitat), 28 ORI (Opérations de restauration immobilière), RHI (résorption de l’habitat insalubre) et Thirori (restauration immobilière). Il y a également des travaux de mise aux normes pour la sécurité et l’accessibilité (personnes à mobilité réduite par exemple). Enfin des travaux sont menés pour satisfaire à la transition énergétique.

Les opérations sont lancées grâce à des plans de gestion dont disposent les villes lorsqu’elles sont dotées d’un site historique d’exception. Les études architecturales et historiques des villes ainsi que les inventaires artistiques, archéologiques, culturels et paysagers des villes permettent d’élaborer :

– le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)

– le Plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine (PVAP)

Les projets de réhabilitation des centres-villes sont orientés à partir de ces analyses.

Sélectionnée parmi les 222 villes du programme ACV, on trouve la ville d’Autun. Elle a justement mené plusieurs opérations en faveur de son patrimoine avec la restauration :

– du passage Balthus

– des remparts antiques

– de la rue Maladière

– du Musée Lapidaire

– des façade du théâtre municipal

Ville d’Autun

Les restaurations du patrimoine concernent aussi les édifices religieux. La ville de Niort a investit une partie du budget alloué dans la restauration de l’église Notre-Dame classée Monument historique. Les architectes des bâtiments de France ont bien évidemment été en charge des travaux.

Revitaliser les territoires : les limites du programme Action cœur de ville

Un des freins pour revitaliser les territoires est le surnombre de communes choisies pour bénéficier du plan ACV. En effet, répartis à l’ensemble des villes moyennes, les cinq milliards prévus pour l’aide au développement s’avèrent insuffisants. Or, il faut des budgets colossaux pour répondre aux défis de revalorisation patrimoniale des centres urbains. Il faut en effet répondre aux enjeux de sauvegarde et de protection, d’hygiène, de sécurité, d’accessibilité, de mixité sociale, … Ainsi, l’enveloppe des cinq milliards ne permet pas de couvrir l’ensemble des projets communaux. Cela restreint ainsi la revalorisation des centres-villes.

En outre, la politique de revitalisation des centres-villes peut se montrer quelque peu paradoxale. En effet, nombreuses sont les communes qui continuent à développer leurs zones commerciales en périphérie. Or, cet accroissement nuit aux centres eux-mêmes car ces zones font de la concurrence au rayonnement des centres-bourgs. Cependant, le décret d’application de la loi ELAN tente d’enrayer cette tendance. Celle-ci permet aux préfets de stopper les projets d’implantation dans les communes bénéficiant du plan Action cœur de ville. Ainsi, le préfet de l’Allier a pu interdire à deux grandes surfaces alimentaires de venir occuper les environs périphériques de la ville de Moulin.

Conclusion

L’État a lancé le Programme Action cœur de ville afin de redynamiser les centres des villes moyennes. L’objectif est que ces dernières réintègrent le maillage territorial en devenant des pôles urbains moteurs. Certaines villes délaissent cependant la place accordée à la valorisation du patrimoine. Pourtant, des acteurs du patrimoine tels que la Fondation du Patrimoine ou encore les Sites et Cités remarquables de France ont tout de même fortement encourage et soutenue cette revalorisation patrimoniale. Ainsi, de nombreuses interventions de restauration et de réhabilitation ont été menées. Elles concernent tout à la fois le bâti et les équipements anciens particuliers (maisons d’habitation) que collectifs (théâtres, mairies, églises, …).

Pour aller plus loin

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

Le patrimoine des territoires, le patrimoine de proximité

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Notre étude d’impact 2020

Comment entretenir et rénover sa toiture ? 

L’important à retenir de cet article :

La toiture est un élément fondamental du patrimoine bâti, indispensable à sa bonne conservation dans le temps. Il est donc nécessaire de l’entretenir et de la rénover en faisant appel à des spécialistes. Dans le cas d’un édifice protégé, une réglementation spécifique doit être respectée.

C’est un investissement financier important, pour lequel différentes aides financières ou fiscales peuvent être sollicitées. 

Introduction :

Sauvegarder son bien patrimonial en bon état nécessite des travaux. La toiture est un élément indispensable à la pérennité d’un monument. Composée de la charpente et de la couverture, la toiture protège l’ensemble de l’édifice contre les intempéries climatiques. Il est le garant du bon état sanitaire des bâtiments

Il convient donc d’en prendre grand soin, de l’entretenir et de la rénover. Chaque type de toiture possède ses particularités et nécessite des connaissances et savoir-faire différents. Ainsi, même si l’entretien peut être réalisé directement par les propriétaires, il est conseillé de faire appel à des professionnels : d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un site patrimonial de grande valeur. 

La toiture, élément utilitaire et esthétique

La toiture est un élément indispensable du patrimoine bâti, protégeant l’édifice des intempéries et assurant sa pérennité. Au delà de l’aspect utilitaire, une toiture est aussi un élément visible de tous, dont l’esthétique a son importance au sein du paysage. Une bonne toiture se doit donc d’être étanche et solide mais aussi esthétique.

En effet, la toiture est l’héritage des traditions régionales, témoin de l’évolution des techniques de construction et des matériaux utilisés. En fonction des régions, le type de toiture fétiche varie, selon les pratiques artisanales, les matériaux locaux et l’histoire architecturale de la région.

À titre d’exemple, en Bourgogne, les tuiles vernissées sont symboliques de l’artisanat d’art et l’architecture vernaculaire de la région. Fabriquées dans la région depuis des siècles, elles décorent les toitures de nombreux monuments historiques. Les Hospices de Beaune, monument emblématique de la région, possèdent des toits multicolores aux dessins losangés. L’utilisation de ces tuiles résulte d’une volonté de mêler l’utilitaire et l’esthétique.

Tuiles vernissées des hospices de Beaune

Dans la tradition bourguignonne, les toitures polychromes sont des symboles de prestige. D’abord utilisées pour couvrir les grandes cathédrales du XIIIème siècle, les tuiles vernissées servent ensuite à décorer les résidences de la haute-société.

Les principaux types de toitures :

Voici les toitures les plus répandues en France : 

– La tuile : utilisées depuis l’antiquité, les toitures en tuiles sont les plus courantes en France. Possédant un grand pouvoir isolant et une forte résistance aux intempéries, la toiture en tuile est aussi appréciée pour son aspect écologique et son esthétisme.

– L’ardoise : la toiture en ardoise est la plus répandue parmi les châteaux, pourtant l’ardoise est un matériau fragile, délicat et assez onéreux. Néanmoins, les ardoises peuvent être taillées et façonnées selon les spécificités de la toiture ;

– Le chaume, qui demande un savoir-faire particulier. Il s’agit d’une toiture constituée de différentes pailles et tiges de roseaux, ainsi que de genêts et de bruyères. Il est absolument nécessaire de faire appel à un spécialiste pour entretenir ce type de toiture.

À ces trois principaux types de toitures s’ajoutent d’autres moins courants, comme les toitures en lauze (pierre), en acier ou en fibrociment. Il existe aussi des tuiles solaires, une solution innovante pour remplacer les panneaux solaires classiques. Ces tuiles sont particulièrement adaptées pour les zones classées « Monuments historiques ». Discrètes, elles s’intègrent parfaitement aux toitures et peuvent ainsi être installées dans de nombreux secteurs sauvegardés. Toutefois, ce type d’installation doit être réalisée par les bons spécialiste. 

Depuis quelque temps, les toitures végétalisées se répandent. Proposant une bonne isolation thermique en été comme en hiver ainsi qu’une excellente isolation acoustique, les toitures végétalisées offrent aussi des avantages esthétiques.

La toiture végétalisée du Château de Beaufort

Installée sur un piton rocheux, la ruine classée du Château de Beaufort en Haute-Loire a été transformé en maison d’habitation. Dans le cadre de la réhabilitation du lieu, l’architecte et nouveau propriétaire des lieux a opté pour la végétalisation afin d’intégrer totalement le nouvel édifice dans le paysage. Il était aussi nécessaire que la construction ne dénature pas la forteresse de pierre qui l’abrite, afin que le projet soit accepté par les Monuments Historiques.

Entretenir sa toiture

L’entretien de sa toiture est important puisqu’il permet d’assurer sa durabilité et de repousser les travaux de rénovation plus lourds. Différentes actions peuvent être menées pour entretenir des toitures classiques : 

– Le nettoyage régulier ;

– Le demoussage, conseillé une à deux fois par an, afin d’éliminer les mousses, lichens et autres végétaux qui détériorent la toiture lorsqu’ils s’accumulent ;

– La pause d’un produit de protection de toiture hydrofuge. Il s’agit d’un produit spécifique destiné à protéger le toit des intempéries en réduisant sa porosité.

Toutes ces actions ont le même objectif : empêcher la détérioration de la toiture, prévenir les fissures, les tuiles cassés et les pénétrations d’eau. Il est aussi important de nettoyer les créneaux et les gouttières très régulièrement et de vérifier que les descentes d’eaux pluviales de sont pas bouchées. En effet, dans le cas contraire, le risque est le pourrissement des chevrons et l’usure accélérée des gouttières.

Néanmoins, parfois ces actions peuvent s’avérer insuffisantes. Il est aussi fréquent, dans le cas des monuments patrimoniaux, que ces actions n’aient pas été réalisées suffisamment régulièrement, ce qui atteint l’état général de la toiture. Il devient alors nécessaire de la rénover.

En ce qui concerne les toitures végétalisées, l’entretien est tout à fait différent. C’est le fournisseur de la toiture qui le prescrit. En général, les toitures végétalisées ne nécessitent que très peu d’entretien, une à deux fois par an :

L’arrosage et fertilisation ;

– Le nettoyage et désherbage, remplacement éventuel des végétaux morts ;

– La tonte, le fauchage ou la taille selon le type de végétation.

S’il y a un système d’arrosage automatique, il convient de l’entretenir également.

Rénover sa toiture

Plusieurs raisons peuvent expliquer la rénovation d’une toiture :

– Afin d’améliorer l’impact écologique et environnemental du lieu, en remplaçant les vieux matériaux par des nouveaux plus respectueux de l’environnement ;

– Pour bonifier la qualité de vie au sein du château ;

Lorsqu’il est nécessaire de le faire à cause de l’apparition de problèmes d’étanchéité se manifestant par des fuites d’eau, des moisissures, etc.

Dans cette dernière situation, il convient de traiter rapidement ces problèmes car dans le cas contraire, ils peuvent favoriser l’apparition de mérule. Il s’agit d’un champignon néfaste pour les biens immobilier. À termes, les problèmes de toiture peuvent engendrer de graves conséquences.

Si la rénovation de la toiture est envisagée en réponse à un problème, il est nécessaire d’identifier l’origine de ce problème avant d’entamer quelque démarche que ce soit. En effet, cela permet de savoir si l’entièreté de la toiture doit être rénovée ou si seul un périmètre précis est concerné.

Dans les grandes lignes, voici les différentes étapes d’une rénovation de toiture :

– Le charpentier peut au préalable vérifier l’état de la charpente. Cette étape n’est pas obligatoire mais elle permet aux propriétaires d’avoir une vue d’ensemble sur l’intégralité des éléments de leur toiture ;

– Ensuite, les travaux sur la couverture commencent, menés par un étancher, un couvreur ou un couvreur-zingueur. En fonction de la nature de la toiture et des travaux à réaliser, il faut choisir le spécialiste adapté.

Les spécificités dans le cadre des Monuments Historiques

Nombreux sont les biens patrimoniaux qui bénéficient de la protection au titre des Monuments Historiques (MH). En plus des édifices classés ou inscrits, la réglementation des MH s’applique aux abords des monuments historiques. Il s’agit d’un périmètre s’étendant sur un rayon de 500 mètres autour du bâtiment classé ou inscrit.

Les travaux sur les monuments historiques ou aux abords de ceux-ci sont soumis à des règles particulièresLa règlementation des Monuments Historiques impose des méthodes précisespour la réalisation des travaux, généralement plus couteuses que les techniques modernes. À titre d’exemple, dans le cas d’une toiture en ardoise, il est impératif de poser les nouvelles ardoises au clou, et non au crochet.  

Ce fut le cas lors des travaux réalisés au château de Vaux-le-Vicomte entre 2006 et 2010. La rénovation concernait alors l’entièreté de la toiture. Le spécialiste de la couverture qui a pris en charge le chantier, déclare à propos des rénovations dans des MH : 

« La particularité des travaux de couverture « Monuments historiques » réside principalement en deux facteurs : le respect de l’identité et de l’histoire du bâtiment et la durabilité des travaux qui avoisine un siècle ». 

Un autre exemple de travaux dans un Monument historique est la rénovation de la toiture de la Chapelle Royale du Château de Versailles. Afin de garantir son isolation, son étanchéité et sa solidité, la toiture en ardoise est minutieusement remise à neuf avec une pose au clou. Le but de la manœuvre est de remplacer les ardoises en mauvais état par des nouvelles et de permettre la remise en place des créneaux en plomb et ornements sculptés.

Les aides financières pour rénover et entretenir sa toiture

Les travaux d’entretien et de rénovation impliquent des coûts importants, surtout les travaux de rénovation. L’agence immobilière Barnes, propriétés et châteaux estime qu’il faut compter entre 100€ et 200€ le m2 pour la rénovation de la toiture d’un château. Le budget varie selon divers critères :

L’état du toit, s’il est abîmé ou cassé ;

– Les matériaux utilisés ;

– Les éléments liés à la toiture : chéneaux, gouttières, etc. 

La présence de fenêtre de toit ainsi que l’état de la charpente, si elle doit être refaite en plus de la couverture, peuvent aussi augmenter le prix de la rénovation.

Néanmoins, il existe des aides pour entreprendre ces travaux. Premièrement, lorsqu’un bien est protégé, il y a des avantages fiscaux liés à la restauration de l’édifice. Ensuite, il existe des aides plus spécifiques comme, par exemple, la subvention du département  Haute-Loire concernant la restauration et l’entretien de toitures typiques.

Enfin, l’Etat peut aussi intervenir au travers de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), comme dans le cas de l’Abbaye de Clairvaux, dans le Grand Est. En effet, la DRAC prend complètement en charge la restauration de la toiture du réfectoire-chapelle, dont le montant avoisine 900 000€.

Conclusion :

Rénover et entretenir la toiture de son édifice patrimonial permet d’en assurer la pérennité et d’en améliorer la qualité. La rénovation est une étape indispensable et récurrente tout au long de la vie d’un bâtiment. De ce fait, tous les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux y seront confrontés. Il est donc important d’en avoir conscience, de maximiser l’entretien afin de reculer l’échéance tout en anticipant le besoin financier. 

Pour aller plus loin :

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Méthode pour restaurer un château et sa chapelle

Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine

Comment choisir le bon architecte ?

Comment choisir le bon architecte ? Vaste question…

Ce qu’il faut retenir

Pour choisir un architecte, il faut faire attention :

– aux réglementations qui encadrent la profession

– aux qualités et compétences propres à chaque architecte

Introduction

Le Code de l’urbanisme (article L 431-1) rend obligatoire le recours à un architecte pour certains projets de construction, de rénovation ou d’extension d’un bien immobilier. Son intervention est indispensable dans de nombreux cas. Par exemple, le recours à un architecte est obligatoire dans tout projet de construction, de restauration ou d’extension qui excède les 150 m².

Il faut également recourir à un architecte pour tout projet nécessitant un permis de construire. En ce qui concerne les sites classés aux Monuments Historiques, les restaurations devront être menées par un architecte spécialiste du patrimoine. Quand un bâtiment à construire ou à rénover se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est nécessaire de faire appel à un architecte des bâtiments de France (ABF) qui est un architecte du patrimoine au service des collectivités territoriales.

Les missions de l’architecte s’étendent aussi bien à la construction qu’à l’extension ou à la restauration. Ses missions principales seront d’élaborer un projet en cohérence avec les besoins du porteur de projet, de veiller au bon déroulement du chantier ainsi qu’au bon fonctionnement matériel et technique du chantier. Il convient donc choisir un individu de qualité car un projet d’une telle ampleur nécessite de la rigueur et de la précision.

Ainsi, certains critères sont à prendre en compte afin de choisir un bon architecte notamment dans le cadre d’un chantier de restauration d’un site historique.

I. Choisir un architecte en s’assurant de respecter le code de l’urbanisme

Le Code de l’urbanisme encadre le recours à un architecte. Il faut donc respecter certains critères et certaines méthodes lorsque l’on souhaite mener des travaux de construction, de restauration ou d’extension. En effet, mener un chantier sans autorisations peut entraîner des sanctions voire la destruction des opérations menées.

Ainsi en est-il pour le Château de Diter situé sur la Côte d’Azur à Grasse. La destruction menace le château de style renaissance bâti entre les années 2000 et 2012. Son propriétaire, Patrick Diter n’a respecté aucune des formalités requises pour lancer le chantier. Sans permis de construire et après avoir déboisé une partie du domaine sans accord préalable, le château a vu le jour sans que les arrêtés d’interruption des travaux n’aient été entendus par le propriétaire. Bien que Patrick Diter s’acharne à maintenir sa propriété en état, la haute Cour de justice française a exigé sa destruction en 2019.

1) S’assurer que l’architecte est assuré et inscrit à l’ordre des architectes

Un architecte doit s’inscrire à l’ordre des architectes pour exercer son métier. Il s’engage à respecter un code de déontologie. N’est pas architecte qui veut ! Par exemple, un maître d’œuvre n’est pas un architecte. Le diplôme s’obtient à la suite d’au moins cinq années d’études au sein d’une école d’architecture.

Par ailleurs, en faisant appel à un architecte qui dépend de l’ordre des architectes, un propriétaire évite tous les risques en bénéficiant de trois garanties :

  • La garantie de parfait achèvement : elle certifie l’achèvement de la construction ou de la restauration et pourra exiger la poursuite des travaux en cas de constatation de défauts au niveau de la structure de l’édifice. Un procès verbal viendra consigner les vices par écrit.
  • La garantie de bon fonctionnement : d’une durée de deux ans, elle assurera le bon fonctionnent du bâtiment ainsi que celui de ses équipements.
  • L’assurance décennale pour réviser les éventuels endommagements dus aux travaux de gros œuvre à la fin du chantier viendra compléter les deux premières garanties.

En outre, l’ajout d’une assurance en dommages d’ouvrage peut parfaire la garantie décennale.

2) Choisir un architecte pour la restauration d’un bien classé monument historique

Il faut absolument avoir recours à un architecte spécialiste du patrimoine pour un bien est classé MH. Ce dernier pourra se charger de tous les sites historiques car il aura des compétences plus adaptées qu’un architecte ordinare. Recourir à un architecte du patrimoine pour un bien seulement inscrit n’est pas obligatoire, même si cela est fortement conseillé.

D’après Arch & Home, pour répondre à un projet, cet architecte devra obligatoirement constituer un dossier de candidature dans lequel il fera figurer les rénovations qu’il aura déjà conduites. Cette personne devra d’ailleurs avoir une expérience d’une dizaine d’années dans le domaine. La DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) étudiera ensuite le dossier et jugera de son acceptation ou de son refus.

La restauration sera jugée non conforme dans le cas où des travaux auraient été menés sans la direction d’un architecte du patrimoine. L’État sanctionnera le propriétaire en exigeant une remise en état du bâtiment selon son apparence originelle avec l’obligation d’avoir recours à un architecte spécialisé.

En ce qui concerne les monuments nationaux appartenant à l’État, il faut faire appel au nec plus ultra, à l’architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Il n’en existe qu’une cinquantaine en France. Extrêmement compétent, ses qualifications dans le domaine de l’expertise, de la restauration et de la connaissance des monuments historiques en général, le placent au sommet de la hiérarchie des architectes.

3) Recourir à un architecte des bâtiment de France

Lorsqu’un projet de construction ou de restauration se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est impératif que le propriétaire s’adresse à un architecte des bâtiments de France (ABF). Afin de leur conserver un espace de visibilité, ces zones constituent les abords des monuments historiques. Elles sont donc soumises à une réglementation stricte. Les architectes des bâtiments de France (ABF) contrôlent donc ces périmètres aux abords des sites historiques.

4) Mettre en place un contrat avec l’architecte choisi

Un contrat unissant les parties autour d’un projet de construction, d’extension ou de restauration doit être signé préalablement au lancement du chantier. Différents contrats sont d’ailleurs consultables et téléchargeables sur le site de l’ordre des architecte. Il y a des modèles pour les commandes privées, les commandes publiques ou les contrats entre professionnels. Le contrat pourra sécuriser la situation du client comme celle de l’architecte. Il fixera les modalités de paiement, le budget maximal, les pénalités de retards, etc.

II. Choisir un architecte d’après ses qualités et compétences

Une fois s’être imprégné des différentes exigences du code de l’urbanisme et des réglementations liées à la construction, la restauration ou l’extension, il est conseillé de s’attarder sur différents critères tels que :

– l’état d’esprit

– la proximité

– l’expérience

– le prix et la durée

1) Choisir un architecte cohérent avec ses attentes

Il est fortement conseillé de privilégier une personne avec qui les relations soient professionnelles, faciles et agréables pour tout projet architectural. Pour qu’un chantier soit mené à bien, l’architecte doit commencer par échanger avec son client. Dès lors, il pourra cerner plus rapidement ses attentes. La communication est un outils clé pour le bon déroulement du projet. Il faut bien être conscient que le propriétaire sera amené à évoquer ses souhaits et ses craintes.

De même, l’architecte devra faire part des contraintes techniques et financières éventuelles. Le projet risque d’être très compliqué si les deux parties ne s’entendent pas. Le choix d’un architecte doit donc s’orienter vers une personne de confiance. Celle-ci saura mieux s’adapter aux demandes de son client. Elle pourra le conseiller sur les aspects de faisabilité technique voire esthétique. Si l’architecte se montre pertinent dans ses propositions, le projet sera plus facilement en cohérence avec les désirs du propriétaire.

Comment choisir le bon architecte ?

2) Choisir un architecte à proximité du site

Choisir un architecte proche du bâtiment est un gros avantage car il pourra être présent sur le chantier. Cela lui permettra de mieux le contrôler mais aussi d’être présent plus facilement auprès du propriétaire afin d’optimiser la communication. Il pourra également accéder plus rapidement aux secteurs professionnels et administratifs locaux.

3) Réfléchir à l’expérience souhaitée de l’architecte

Un point important dans le choix de l’architecte, c’est son expérience des chantiers. Plus un architecte a acquis de l’expérience plus il est expert dans son domaine.

Néanmoins, un jeune architecte peut présenter l’avantage de se montrer plus innovant et entreprenant. Peut-être aussi plus moderne dans sa manière de fonctionner. Surtout, puisque que le propriétaire fera partie de ses premiers clients, il aura tout intérêt à se montrer dévoué et impliqué. Ainsi il proposera sans doute plus facilement de nouvelles idées. Il s’investira davantage et sera attentif aux attentes du client lors de chaque entretien. Par ailleurs, la notion de coût est également un critère qui peut jouer dans le choix d’un jeune architecte.

4) Choisir un architecte en fonction du prix et de la durée

Avant de faire appel à un architecte, il est important de connaître sa capacité d’investissement dans le projet. Il faut avoir en tête qu’un projet architectural est rentable dans la mesure où les travaux apportent une grande plus-value au bien immobilier. De plus, les prestations plus coûteuses sont mieux travaillées et peuvent donc s’avérer mieux conçues et plus efficaces. Il ne faut donc pas lésiner sur le budget.

Enfin, un regard sur les travaux de l’architecte peut être utile. Cela permettra de savoir s’il a l’habitude de respecter les délais ou non. En fonction de ce critère, le choix d’un architecte se dirigera vers l’un ou l’autre.

Conclusion

Choisir un bon architecte est une étape cruciale. En effet, il faut répondre aux règles en vigueur qui sont très rigoureuses pour les monuments historiques. En même temps, il est impératif de s’assurer de la mise à bien du projet pour qu’il respecte les contraintes techniques, matérielles et esthétiques envisagées.

Le choix d’un architecte peut se faire par le bouche à oreille, sur recommandation. Il peut aussi s’effectuer via la recherche sur des plateformes spécialisées. On trouve par exemple : Le tableau des architectes, Trouver mon architecte, Architectes pour tous, Architectes du patrimoine… Enfin, il peut également être judicieux de s’adresser aux différents services régionaux (DRAC, collectivités…).

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L’important à retenir de cet article :

La gastronomie est un pilier de l’identité française. Inscrite dans le patrimoine français au même titre que les monuments et sites historiques, la gastronomie plait aux touristes français et internationaux. De cet attrait pour la gastronomie est né le tourisme culinaire, qui permet aux individus de découvrir un territoire grâce à sa gastronomie et à ses produits du terroir.

Introduction :

Selon Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, « il n’y a pas meilleure porte d’entrée pour la France que ses saveurs et ses goûts ». La France est une terre de saveurs, jalonnée par l’opulence de produits issus des terroirs de chaque région. Ainsi, la gastronomie est une manière pour les touristes de découvrir un territoire, au gré de ses produits du terroir, et son patrimoine.

À titre informatif, le mot « restaurant » est l’un des mots français les plus utilisés à travers le monde. Cette information qui parait anecdotique révèle l’importance de la gastronomie française et le lien, conscient ou non, que font les étrangers entre la gastronomie et la France. Les deux sont indissociables : la gastronomie fait intégralement partie de l’identité française.

Ainsi, le « repas gastronomique des français » a été classé au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2010. La protection concerne le déroulement des repas, la qualité des recettes et produits, ainsi que son aspect social. En effet, en France, la gastronomie est au cœur de nos pratiques sociales, comme le raconte le podcast de Louie Media, « Manger ».

L’importance de la gastronomie française est telle qu’elle inspire les artistes et écrivains  depuis des siècles. De l’écrivain François Rabelais au peintre Gustave Caillebotte, les créateurs ont été inspirés par la gastronomie française. Tandis que le premier met en avant l’opulence de la cuisine française et des banquets d’antan, le second a retranscrit sur sa toile le raffinement et l’élégance du dîner à la française. 

Nature morte au homard, Gustave Caillebotte, 1883

Dans une huile sur toile intitulée Nature morte au homard, le peintre représente un homard, sobrement disposé sur une nappe blanche. Ce tableau, acheté par des collectionneurs américains, rend hommage à la gastronomie française.

La gastronomie, symbole indissociable de la France

La France est reconnue de par le monde pour de nombreuses richesses, à l’instar de son patrimoine. La plus symbolique est la gastronomie, mêlant raffinement et simplicité, savoir-faire, culture et patrimoine. 

Le patrimoine gastronomique en France rassemble divers éléments : les savoir-faire et techniques culinaires, les recettes et les produits, mais aussi les coutumes et légendes liées à l’histoire culinaire du pays. En France, chaque région possède au moins une spécialité gastronomique, qu’il s’agisse d’un produit du terroir ou d’une recette, qui fait intégralement partie de son identité. 

Certaines de ces spécialités régionales sont tellement réputées à travers le monde qu’elles sont devenues symboliques de la région, et plus largement de la France. Par exemple, la galette bretonne à base de sarrasin se mange dans tous les pays, et c’est un incontournable pour les touristes. D’autres plats français sont aussi réputés à l’étranger, à l’instar du gratin dauphinois, du bœuf bourguignon ou de la ratatouille. D’ailleurs, Ratatouille (2007) est le titre d’un célèbre film d’animation Disney Pixar, qui rend hommage à la gastronomie française. 

Les plats traditionnels de nos régions ont su conquérir le monde, attisant toujours plus la curiosité des touristes pour la gastronomie française. 

« Goût de / Good France », ou le rayonnement de la gastronomie française à l’international

Chaque année, l’évènement « Goût de / Good France », mets à l’honneur la gastronomie française à travers le monde. Initié en 2015 par le célèbre chef cuisinier Alain Ducasse, l’évènement reprend l’idée des Dîners d’Épicure du chef Auguste Escoffier. Ces dîners se sont déroulés de 1911 à 1914 avant d’être arrêtés par la Première guerre mondiale. Il s’agissait d’évènements mondiaux au cours desquels des chefs, répartis dans divers pays, préparaient un repas gastronomique français, pour célébrer la cuisine française. 

Lorsqu’Alain Ducasse fait renaitre ces dîners à travers l’évènement intitulé « Goût de / Good France », il choisit de mettre en avant la diversité du patrimoine gastronomique français en valorisant chaque année une région différente. Un grand dîner est organisé à Paris, tandis qu’une multitude d’autres sont parallèlement servis dans les ambassades et consulats à travers le monde, ainsi que dans des restaurants. La dernière édition, qui aurait dû avoir lieu en 2020, prévoyait de mettre en avant les cheffes et chefs du Centre-Val-de-Loire.

Ces évènements contribuent au rayonnement international de la gastronomie française.

La diversité du patrimoine gastronomique en France

Le patrimoine gastronomique englobe aussi des lieux liés à la culture culinaire : les jardins, potagers et vergers, ainsi que les restaurants, cafés, etc. À ce titre, près de 90 potagers sont protégés au titre des Monuments Historiques, dont une quinzaine sont classés tels que :

– Le Potager du Roi au Domaine de Versailles ;

– Le potager du Château de la Roche-Guyon ;

– Celui du Château de Villandry, qui accueille chaque année environ 350 000 visiteurs. 

Les Jardins Potagers du Château de Villandry

Ces lieux sont à la fois du patrimoine historique, naturel et gastronomique. En effet, il n’est pas rare que ces trois domaines s’entremêlent, puisqu’ils sont tous intrinsèques à l’identité du pays. 

En plus des potagers protégés, nombreux sont les restaurants qui bénéficient d’une protection au titre des Monuments Historiques. Certains restaurants occupaient déjà les lieux avant d’être classés, tandis que d’autres se sont installés (a postériori) dans des monuments historiques. Parmi les restaurants installés dans des lieux historiques, en voici quelques-uns célèbres : 

– Le Jules Verne à Paris, au sein de l’emblématique Tour Eiffel ;

– La Cigale à Nantes, brasserie unique au décors somptueux, qui illumine le cœur de Nantes depuis 1895.

Sublimer le patrimoine historique grâce à la gastronomie

La gastronomie partage avec le patrimoine historique quelques caractéristiques. Tous les deux sont importants dans l’identité du pays et témoignent de son histoire, chacun à leur manière. Ils sont aussi les témoins de l’évolution du mode de vie des français, selon les époques et les territoires.

De plus, le patrimoine historique et le patrimoine gastronomique partagent des valeurs telles que l’authenticité, le raffinement mais aussi la simplicité, ainsi que le respect des matières premières.

Ainsi, nombreux sont les chefs qui ont décidé de s’installer dans des lieux patrimoniaux afin d’y développer leurs restaurants.

L’Auberge du Père Bise du chef Jean Sulpice

Créée au début du XXème siècle, l’Auberge du Père Bise est une ancestrale maison de bien-être, théâtre du patrimoine culinaire de la région. En effet, l’Auberge est particulièrement réputée pour avoir été tenue par Marguerite Bise, grande cheffe française. Elle est la troisième femme ayant obtenu trois étoiles au Guide Michelin. L’Auberge a longtemps été tenue par la même famille, la famille Bise, avant d’être rachetée par le jeune chef Jean Sulpice.

Bordée par les eaux du Lac d’Annecy, l’Auberge est un lieu unique et intemporel, entre patrimoine gastronomique, historique et naturel. La beauté du lieu a séduit Jean Sulpice et sa compagne, qui ont repris l’Auberge en 2016. Depuis, le jeune chef laisse sa créativité s’épanouir, proposant une gastronomie qui se veut responsable et durable, alliant tradition et modernité.

L’Auberge propose deux types de restauration, un restaurant gastronomique 2 étoiles, ainsi qu’un espace bar. Dans ses restaurants, le chef propose une cuisine ancrée dans son terroir, à l’écoute des saisons et respectueuse des produits.

De par son histoire, l’Auberge du Père Bise est le lieu idéal pour l’épanouissement d’un chef. Toutefois, même des lieux patrimoniaux dont l’histoire n’est pas marquée par la gastronomie, c’est-à-dire qui ne sont pas des brasseries ou restaurants historiques, peuvent devenir de parfaits théâtres pour un restaurant.

La gastronomie au château de Fonscolombe

Situé au cœur d’un terrain de 12 hectares, près d’Aix-en-Provence, le Château de Fonscolombe est un sublime édifice construit au XVIIIème siècle dans le style Quattrocento. À l’issue d’une vingtaine d’années de restauration, l’édifice rouvre ses portes en 2017. 

Devenu un hôtel 5 étoiles, le lieu possède aussi deux restaurants ainsi que des vignes, véritable atout pour accueillir les amateurs d’oenotourisme, ce dernier étant intimement lié au tourisme gastronomique. De plus, le lieu possède un potager, dont les productions sont directement utilisés dans les restaurants. 

Classé parmi les Relais & Châteaux, le restaurant accueille les touristes , les locaux ainsi que les résidents du château, venus séjourner quelques jours en vacances.

Le restaurant principal du Château de Fonscolombe est le restaurant L’Orangerie, dont les terrasses offrent une vue imprenable sur le parc du domaine. Le chef du restaurant est Quentin Durand, jeune chef français ayant travaillé auprès des plus grands.

Afin d’offrir une expérience unique à ses clients, ces derniers ont la possibilité d’échanger avec le chef à leur arrivée. Au cours de cette discussion, le chef prend connaissance de la « Madeleine de Proust » des clients, afin de leur faire revivre ce souvenir. À travers cette expérience, le moment au sein du restaurant s’imprime dans la mémoire sensorielle de la clientèle. De cette manière, le lieu crée un véritable lien émotionnel avec le client. C’est une manière de pérenniser la clientèle grâce à une technique s’approchant du neuromarketing.

Charmer le public grâce au tourisme gastronomique

L’attrait des touristes pour la gastronomie a donné naissance à une branche du tourisme nommée le tourisme gastronomique ou tourisme culinaire. En France, environ 13 millions de touristes déclarent pratiquer le tourisme gastronomique. Pour certains touristes, il s’agit de la première motivation pour découvrir un lieu, premier critère de choix. Pour d’autres, le tourisme gastronomique est un atout supplémentaire, mais pas la raison de leur voyage. Les activités complémentaires appréciées par les touristes sont les visites culturelles et patrimoniales, ainsi que les activités de plein air.

Le tourisme gastronomique englobe différentes pratiques, prenant aussi en compte l’oenotourisme ou l’agritourisme. En effet, le tourisme culinaire ou gastronomique concerne toutes les pratiques qui vont mettre en avant le patrimoine gastronomique d’un lieu. 

Tandis que certains touristes désirent simplement découvrir les mets et recettes traditionnels d’un territoire, d’autres recherchent une véritable expérience culinaire mémorable. Ils ont alors le désir de s’initier à la cuisine, de s’immerger dans la culture et le patrimoine grâce à la gastronomie. Ainsi, les activités proposées dans le cadre du tourisme gastronomique sont variées :

– Atelier dégustation en compagnie d’un chef ;

– Stages de cuisine auprès d’un chef ;

– Visites de vignes, de fermes ou de marchés en compagnie d’un spécialiste.

Développer l’une de ces activités en complément de son restaurant est un bon moyen d’attirer les touristes en recherche d’expérience.

Le restaurant La Chapelle Saint-Martin de Gilles Dudognon

Installé dans une ancienne résidence de porcelainiers du XIXème siècle, caractéristique de la ville de Limoges, le restaurant La Chapelle Saint-Martin accueille les clients dans l’univers du chef Gilles Dudognon. Le restaurant de Gilles Dudognon met en valeur le patrimoine bâti de la région, notamment l’histoire de la porcelaine, ainsi que le patrimoine gastronomique.

Une image contenant bâtiment, villégiature

Description générée automatiquement
La Chapelle Saint-Martin ⓒgroupon.fr

Originaire de la région, Gilles Dudognon revendique fièrement son amour pour ce territoire et son patrimoine à travers sa cuisine. Il travaille principalement avec des artisans et producteurs locaux, créant ainsi une synergie entre le lieu et les autres acteurs du territoire.

Afin de diversifier l’expérience autour de la gastronomie locale, le lieu propose diverses activités thématiques :

– Des cours de cuisine ainsi qu’une expérience en immersion en cuisine avec le chef ;

– Un menu thématique « Grande Escapade », incluant une dégustation Accord Mets et Vins ;

– Les « Ruches à manger », déjeuner atypique au sein du parc.

Grâce à ces différentes expériences qui complètent les simples repas au restaurant, le lieu propose aux touristes amateurs de gastronomie un véritable panel d’activités adaptées aux envies et besoins de chacun. 

Conclusion :

 Le tourisme gastronomique est un véritable levier pour attirer des clients au sein d’un territoire ou d’un site patrimonial. Premièrement, il apporte de la visibilité au lieu ainsi qu’une rentabilité sur le long terme. Ensuite, il permet de créer un lien avec la clientèle grâce à la gastronomie, à travers une expérience sensorielle unique que seuls les plaisirs de la table peuvent procurer.

Que ce soit du côté des chefs cuisinier ou du côté des propriétaires et gestionnaires de sites patrimoniaux, mêler patrimoine historique et patrimoine gastronomique est une excellente manière d’offrir à la clientèle une expérience unique. De plus, le patrimoine historique est généralement lié au patrimoine naturel, qui est lui-même essentiel en gastronomie.

Pour aller plus loin :

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© Miel du Château de Selles-sur-Cher. Adopter le naming pour son site historiqe en créant sa marque.

L’objectif de cet article est de donner des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

L’important à retenir de cet article

Dans cet artcicle, vous trouverez des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique. Celle-ci implique deux méthodes de financement différentes mais efficaces :

– la création d’une marque affiliée à son site historique pour générer des recettes suite à la vente de produits griffés (signés) au nom du château

– l’apport de nouveaux mécènes en permettant l’inscription de leur nom dans l’histoire du château ou du site d’exception

Introduction

En marketing, le naming désigne deux réalités bien distinctes.

Il concerne, d’une part, la création d’une marque par une entreprise, une société ou une infrastructure afin de profiter directement des recettes liées à la vente des produits porteurs de la marque.

D’autre part, le terme de naming est utilisé lorsqu’une marque, une entreprise ou une personne donne son nom à une infrastructure afin de gagner en visibilité en échange de contreparties financières.

Voici nos explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

I. Adopter le naming pour son site historique en créant sa marque

Adopter une stratégie de naming pour son site historique peut consister à créer une marque affiliée à un site historique. Les châteaux étant des sites d’exception, ils bénéficient d’une image de haut prestige qu’il est essentiel de savoir exploiter.

1) Le naming dans les monuments nationaux

A Versailles, les caisses à orangers, les bancs ou vases monumentaux des jardins du château sont également vendus au public. Empreints d’un caractère historique fortement lié au Roi Soleil et à son célèbre jardinier le Nôtre, ces équipements extérieurs font l’objet d’une forte demande. Griffés « Château de Versailles », ils deviennent des produits de consommation extrêmement attractifs. Ce prestige entraîne des retombées financières bénéficiant directement au Château. Le domaine patrimonial de Versailles passe ainsi de nombreux contrats de licence avec plusieurs organismes afin de diversifier son offre. De même, toute une gamme de bougies odorantes et de parfums imprégnée du Château de Versailles et du raffinement à la française ont été conçues par Elisabeth de Feydeau sous la marque Arty Fragance. La reconstitution du parfum de la reine Marie-Antoinette a notamment contribué au prestige de la marque.

Outre Versailles, Chambord a su lui aussi exploiter son image. Les produits mis en vente dans les boutiques sont signés Chambord. Séduits, les visiteurs peuvent repartir avec des souvenirs fabriqués à partir des matières premières du site (bois, miel, andouillers de cerfs, …) sur lesquels est apposée la griffe du célèbre domaine patrimonial et naturel de Chambord.

2) Adopter le naming pour les abbayes et châteaux privés

Mais passons les grands châteaux nationaux, vous aussi propriétaires privés pouvez pratiquer le naming. Nombreux sont les châteaux, abbayes ou vieilles demeures qui mettent en vente des produits portant leurs noms. A Selles-sur-Cher, le miel du château est vendu au public. En ce qui concerne les abbayes, un concept de divine box a été mis en place. L’abonnement à la box permet de recevoir chaque mois des produits fabriqués par les abbayes. Il y anotamment des bières trappistes (Westmalle, Chimay, Spencer, …). Ainsi pour les petits propriétaires, la pratique du naming peut être salutaire. Elle permet de générer des revenus supplémentaires et de faire connaître le domaine. En effet, le produit devient ambassadeur du site historique sur le quel il est produit puis vendu.

Pour Jean d’Haussonville, directeur général du domaine national de Chambord,

« Chambord est passé d’une phase de défense de sa marque à une phase de valorisation, en particulier grâce au développement de produits. La signature de la France passe par des noms de lieux, par une séduction de ses territoires »

II. Adopter le naming pour son site historique dans une logique de sponsoring

Déjà pratiqué dans les secteurs du sport et du spectacle, le naming en tant que pratique de parrainage tend à s’appliquer désormais aux musées et sites historiques.

1) Adopter le naming pour son site historique : exemples de parrainages

Ainsi, la première salle du Musée d’Art Moderne de Paris s’est vue rebaptisée « Albert Amon ». Il s’agit du père de Maurice Amon, grand passionné et collectionneur d’art contemporain. C’est une grande première pour un musée d’art français qu’un mécène puisse apposer son nom au sein d’une structure muséale. Le conservateur du Mam de Paris souhaite poursuivre cette politique du naming. Il propose des salles à un million ou 500 000 euros en fonction de leurs dimensions. Cela lui permet d’élargir ses recettes en vue de l’embellissement du musée et de l’acquisition de nouvelles œuvres. Mis en place en 2017, le naming a ainsi permis de participer en partie au financement du réaménagement du musée.

« Cette opération a permis de participer à hauteur de 20% aux grands travaux de rénovation de 2019 »

A Vaux-le-Vicomte, en récompense des dons effectués pour la plantation de tilleuls le long du grand canal, une plaque gravée au nom du mécène figure au pied de chaque arbre.

2) Adopter le naming pour son site historique : conseils

Pour un propriétaire de château ou un conservateur de musée, le naming est une opportunité de financement non négligeable à laquelle il peut être intéressant d’avoir recours. Néanmoins, le c’est une solution délicate encore mal implantée en France et quelquefois vilipendée. En effet, certains individus y voit une commercialisation voire une marchandisation du patrimoine muséal ou architectural et c’est en cela qu’ils dénoncent la pratique du naming. Par ailleurs il arrive souvent que les nouveaux noms affiliés à des entreprises ou des enseignes se substituent aux appellations traditionnelles et historiques. Le Centre d’interprétation de l’histoire du Loure et des ses collections, situé dans Pavillon de l’Horloge, a ainsi été renommé le Centre Sheikh Zayed bin Sultan al Nahyan (fondateur de la fédération des Emirats arabes unis).

Quoiqu’il en soit, il est possible d’user de cette stratégie de financement pour son site historique ou pour une institution muséale tout en respectant le patrimoine culturel. Il s’agit simplement de suivre un cadre réglementaire rigoureux et en cela nous vous invitons à suivre plusieurs conseils :

Bien réfléchir à l’affectation du don dans le naming

Avec le naming, il faut se montrer inventif afin que les contreparties soient attractives mais sans être trop contraignantes. Il est important de réfléchir à l’objet, à l’espace ou à l’évènement que l’on souhaite mettre à disposition des mécènes. Cela est sans doute plus avantageux de viser des objets, des salles ou des activités plutôt que le monument en lui-même. En effet, ce n’est pas très agréable de rebaptiser un château en lui supprimant son nom historique. C’est pourquoi il est certainement préférable de proposer aux mécènes de donner leur nom à un banc, une porte, une salle, etc … Cependant, il faut également préciser l’affectation du don afin que les contributeurs ne se sentent pas trompés. Leurs dons seront-ils destinés à la restauration, l’entretien ou l’embellissement du site ou encore à l’acquisition d’œuvres ou de meubles ?

Adopter et mettre en place une grille tarifaire et la respecter

Avant de procéder à la stratégie du naming, il est impératif de fixer une grille tarifaire et une durée après avoir choisi le montant envisagé de la collecte. Pour financer son déménagement sur le plateau de Saclay, Centrale Supélec a lancé un phase de collecte établie à 14 millions d’euros en 2014. Les mécènes peuvent choisir de sponsoriser une terrasse (250 000 €), une salle de cours (100 000 €), une salle de réunion (50 000 €) ou encore un fauteuil d’amphithéâtre (10 000 €) pour une durée de dix ou quarante ans (mise doublée). Ensuite, il s’agira de toujours respecter les tarifs en place. En effet, pour garder en crédibilité, aucune exception ne doit être admise, peu importe le degré d’affinité du donateur avec le site patrimonial.

Adopter et définir une charte éthique

Il est tout à fait possible d’adopter le naming pour son site historique mais il est conseillé de définir une charte éthique pour éviter de défigurer et dénaturaliser le lieu. Celle-ci fait l’objet d’une convention très précise entre les différents acteurs et parties prenantes en charge de la sauvegarde du patrimoine en question. Il faut à tout prix respecter la signalétique et l’architecture du bâti qui pourraient être menacés par une trop grande influence du donateur. Il est ainsi possible de veiller à l’interdiction de la présence de logos au sein du château ou du site d’exception.

Garder son indépendance dans le naming

Le plus compliqué dans la stratégie du naming de mécénat est de garder une certaine indépendance vis à vis des donateurs. Flattés de pouvoir être intégrés à l’histoire du château, ils pourront avoir l’ambition de participer à son aménagement et à sa politique de décoration et de restauration. Il convient donc de trouver un équilibre entre l’intégration des donateurs et la maîtrise de son bien.

Protéger son château et s’assurer de l’intérêt du naming

En adoptant le naming, il faut être vigilant sur l’identité des personnes ou entreprises qui souhaitent donner leurs noms. On peut notamment penser à la question des couples donateurs : les individus sont-ils tous deux d’accord pour donner leur nom en contrepartie d’un versement financier ? … Autre étude de cas : que faire si la personne ayant cédé son nom est condamnée pour cause judiciaire ? La mise en place d’une clause juridique particulière pour résilier le contrat de naming peut donc être une bonne option.

Conclusion

Le naming est une technique de marketing qui propose deux types de propositions. L’une vise à développer une marque affiliée directement au site historique pour attirer les clients prestigieux et générer des recettes. La seconde offre aux mécènes d’apposer leurs noms à des espaces, des objets, des lieux ou encore des activités. Ces deux alternatives peuvent être des sources de financement utiles et efficaces.

Pour aller plus loin

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Quels financements pour mon château

Dans cet article, découvrez Paris, la ville aux mille visages, la ville lumière, la ville mythique à travers le monde !

Introduction :

Réputée dans le monde entier pour sa beauté et son architecture, Paris rayonne à l’international. Chaque année, Paris est le théâtre de divers grands évènements à l’instar de la Foire Internationale d’Art Contemporain, la Fashion Week ou Roland Garros. Ces évènements participent à la renommée et l’attractivité de Paris, tout comme ses célèbres monuments.

Les monuments parisiens sont connus dans le monde entier, générant des flux touristiques impressionnants. La Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, par exemple, accueille chaque année près de 10 millions de visiteurs, la plaçant actuellement en tête du classement des lieux les plus visités de Paris. Néanmoins, depuis quelques années, les chiffres de la fréquentation ne sont plus communiqués. Elle ne figurera donc pas dans la sélection qui va suivre.  

Parmi les monuments dont les chiffres de fréquentation ne sont plus communiqués depuis quelques années se trouve aussi la Tour EiffelSymbole de la France et de Paris à travers le monde, les derniers chiffres datant de 2017 recensaient plus de 6 millions de visiteurs. 

Il existe mille et une façon de découvrir Paris . Voici les trésors de la capitale française, qui inspire et fascine.

Découvrir Paris au gré des arts et de la littérature

Depuis des siècles, Paris est une source d’inspiration pour les artistes, notamment au XIXème siècle. À titre d’exemple, Gustave CaillebotteClaude Monet ou encore Alfred Sisley ont peint plusieurs vues et monuments parisiens. 

Les rues et places de certains quartiers de Paris inspirent aussi le cinéma. L’un des films qui a beaucoup popularisé ces décors parisiens, et notamment Montmartre, est le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2001, 23,11 millions de spectateurs dans le monde) . Succès planétaire du début des années 2000, le film a donné envie à des millions de spectateurs de découvrir Paris. Ce film culte a tellement marqué le public qu’un parcours thématique est proposé par l’Office de Tourisme de Paris pour permettre aux excursionnistes de marcher dans les pas d’Amélie. 

Paris est aussi une grande source d’inspiration dans la littérature. La ville inspire les écrivains français et étrangers, à l’instar du célèbre écrivain Ernest Hemingway qui écrit en 1920 Paris est une fête. Le titre du roman, œuvre autobiographique, retranscrit à lui seul l’état d’esprit de la vie à Paris.

Le roman le plus célèbre se déroulant à Paris est Notre-Dame-de-Paris écrit par Victor Hugo. Cette œuvre emblématique de l’écrivain prend place dans le cœur de Paris. La Cathédrale Notre-Dame-de-Paris est l’un des décors principaux du roman. Chef d’œuvre de la littérature, l’ouvrage a donné naissance à un dessin animé réalisé par Disney, Le Bossu de Notre-Dame, ainsi qu’à une comédie musicale, reprise à travers le monde. Ces adaptations ont renforcées la fascination pour Paris.

Vue arrière de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris avant l’Incendie de 2019

Avant l’incendie survenu en 2019, la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris enregistrait une fréquentation record. En effet, en 2018, ce sont 14 millions de touristes qui ont visité la cathédrale, ce qui en faisait le monument le plus visité d’Europe.

Le trio des plus célèbres musées d’art parisiens

Les musées d’art parisiens contribuent grandement à la renommée de la ville. Ce sont les monuments les plus visités dans le classement des sites parisiensLes trois grands musées de la ville retracent l’évolution de l’histoire de l’art de l’antiquité jusqu’à nos jours. 

Le Musée du Louvre, plus célèbre musée du monde

Le musée parisien le plus célèbre est le Musée du LouvrePlus grand musée d’art et d’antiquités au monde avec une superficie de 210 000m2, le Musée du Louvre est aussi le plus visité. En effet, le Louvre attire chaque année environ 10 millions de touristes, ce qui le place devant le Musée National de Chine ou encore le très célèbre Metropolitan Museum of Art (MET) de New York.  

La Cour Napoléon avec la Pyramide du Louvre au centre

La renommée du Louvre s’explique grâce à son impressionnante collection d’œuvres et d’objets d’arts. Parmi ces œuvres, la plus mondialement célèbre est la Joconde, peinte par le maître Léonard de Vinci. Néanmoins, le musée renferme beaucoup d’autres chefs d’œuvres, tels que :

– Les Noces de Cana, réalisé par le célèbre peintre Véronèse ;

– La Vierge au Chancelier Rolin peint par le maitre flamand Van Eyck :

– Le Serment des Horaces, réalisé par Jacques-Louis David. 

Le Serment des Horaces, Jacques-Louis David

Ces quelques tableaux ne sont qu’une infime partie de tous les chefs d’œuvres que possède le Louvre. Grâce à sa renommée, qu’il doit aussi à la beauté de son architecture, le Louvre a accueilli divers tournages, tels que le fameux film Da Vinci Code réalisé par Dan Brown (2006) ou le clip Apeshit de Beyonce et Jay-Z (2018). 

Le lieu bénéficie aussi du Carrousel du Louvre, importante galerie commerciale située sous le musée. Les grandes marques, qui y sont installées, attirent énormément les touristes étrangers. L’ensemble formé par le musée et la galerie commerciale est un véritable levier économique pour la ville.

Le Musée d’Orsay

Hébergé dans l’ancienne gare d’Orsay, le Musée d’Orsay est le deuxième musée le plus visité de la capitale avec 3 651 616 visiteurs en 2019. Il abrite une impressionnante collection d’art consacrée à la période couvrant la seconde moitié du XIXème siècle, jusqu’aux premières années du XXème siècle. L’impressionnisme y est très présent. 

La collection est composée de chefs d’œuvres tels que :

– Les Raboteurs de parquet, tableau réalisé par Gustave Caillebotte ;

– Les Coquelicots, peint par Claude Monet ;

– Le Déjeuner sur l’herbe, réalisé par Édouard Manet. 

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Les Raboteurs de Parquet, Gustave Caillebotte

Le Musée d’Orsay accueille aussi des expositions temporaires d’une grande qualité, à l’instar de l’exposition « Degas Danse Dessin ». En plus de ces expositions temporaires, le musée est le théâtre d’évènements grand public comme le spectacle « Degas Danse ». 

Les deux musées sont très complémentaires. En effet, la collection du Musée d’Orsay s’inscrit dans la continuité temporelle des œuvres présentées au Louvre. Visiter ces deux musées permet aux touristes d’avoir une vision d’ensemble sur l’histoire de l’art ancien, de l’antiquité jusqu’au XIXème siècle.

Le Centre Pompidou, cœur de l’art moderne

Pour les amateurs d’art moderne et contemporain, le Centre Pompidou est un incontournable à voir à Paris. Le Centre Pompidou est le grand musée d’art moderne et contemporain parisien. Il possède la plus grande collection d’Europe. En 2019, le musée a accueilli près de 3,3 millions de visiteurs.

Parmi les chefs d’œuvre de la collection, regroupant plus de 120 000 œuvres modernes et contemporaines, il y a notamment :

– Avec l’arc noir, réalisé par le fondateur de l’abstraction Vassily Kandinsky ;

– Concetto Spaziale, Attese, par Lucio Fontana ;

– Violon, par Picasso.

En venant au Centre Pompidou, le public découvre toute la démarche créative née à la période moderne et qui se prolonge de nos jours. C’est une démarche complètement différente de l’art ancien, qui peut paraître abrupte ou difficile à comprendre. La médiation est donc primordiale, afin de guider le public dans la compréhension des œuvres.

Ainsi, le lieu propose des conférences, des spectacles et des projections. De plus, le musée renforce son attractivité pour le jeune public grâce à une aire entièrement qui leur est dédiée. L’objectif est de les sensibiliser à la création contemporaine.

L’art innove et se diversifie à Paris

Les trois musées cités précédemment génèrent un important flux touristique dans la capitale. Avec les monuments historiques, ils sont de vrais atouts pour la ville. On retrouve également d’autres lieux dédiés à l’art, qui entrent dans le classement des lieux les plus fréquentés de la capitale.  

L’Atelier des Lumières

Situé dans une ancienne fonderie du XIXème siècle réhabilité en centre d’art numérique, l’Atelier des Lumières a attiré 1 392 000 visiteurs en 2019. Le lieu propose des expositions immersives qui rendent hommage à des maitres de la peinture, ainsi que des expositions plus contemporaines. Le centre organise chaque année une exposition longue, puis une courte, avant de donner la parole à des artistes de la création contemporaine.

Ici, le numérique permet aux visiteurs de découvrir les œuvres d’une autre manière. L’expérience proposée au spectateur est unique : au lieu d’être en contemplation face à une toile en deux dimensions, il est complètement immergé dans l’œuvre et l’univers d’un artiste.

Le Musée du Quai Branly

Ouvert en 2006, le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac est né d’un projet porté par le Président de la République qui lui a donné son nom. Centré sur l’ethnologie, le musée abrite différentes collections d’arts et d’objets africains, asiatiques, océaniens et américains. Grâce à cette collection, le musée encourage la curiosité et le dialogue entre les cultures des différents continents

Le site bénéficie aussi d’une architecture contemporaine unique et d’un impressionnant jardin. Au cœur de ce luxuriant jardin se trouve un restaurant panoramiqueLes Ombres, perché sur le toit-terrasse du musée. Cette table parisienne raffinée est un atout supplémentaire pour attirer les touristes au Musée du Quai Branly. En 2019, ce sont 1,1 million de touristes qui l’ont fréquenté.

Enfin, le lieu et surtout son restaurant, bénéficient aussi d’une vue imprenable sur la Seine et la Tour Eiffel. Le Musée du Quai Branly propose une expérience complète et unique à ses visiteurs, entre art, culture et gastronomie.

L’importance du patrimoine historique à Paris

Les monuments historiques parisiens contribuent eux aussi à la renommée de la ville. Ces lieux retracent l’histoire de la ville et de la France au fils des siècles.

L’Arc de Triomphe

L’un des monuments historiques les plus célèbres est l’Arc de Triomphe, situé au sommet de la non moins célèbre avenue des Champs-Élysées. En 2019, le lieu a attiré environ 1,6 million de visiteurs. Passage incontournable pour tout touriste visitant la capitale, l’Arc de Triomphe fut érigé au XIXème siècle par l’architecte Jean-François Chalgrin. Ce dernier s’est inspiré des arcs de triomphes romains, notamment celui de Titus. 

L’Arc de triomphe est un haut-lieu de l’histoire de France. Souhaité par Napoléon Ier, il est inauguré par Louis-Philipe, qui le dédie alors aux armées de la Révolution et de l’Empire. Le lieu sert ensuite à l’inhumation du Soldat inconnu en 1921. Chaque soir, la Flamme du souvenir, flamme éternelle, est ravivée en hommage aux soldats morts au combat. C’est un lieu de tourisme de mémoire, où les touristes viennent commémorer les héros du passé.

La Sainte-Chapelle

Destinée à accueillir la Couronne d’épines du Christ, la Sainte-Chapelle est un édifice religieux de style gothique. Impressionnant par son architecture, son décor et ses 1 113 vitraux, le lieu a attiré 1,4 million de touristes en 2019. 

La Sainte-Chapelle bénéficie ces dernières années d’un flux touristique plus important. Cette augmentation est notamment dûe à la fermeture au public de la cathédrale Notre-Dame.  

Avec la Conciergerie, la Sainte-Chapelle est l’unique vestige du Palais de la Cité, transformé par la suite en Palais de Justice.

Le musée de l’Armée au sein de l’Hôtel national des Invalides

Situé au sein du monument historique de l’Hôtel national des Invalidesle Musée de l’Armée abrite une collection impressionnante dédiée à l’armement et à l’histoire militaire française. À la fois monument historique et musée militaire, ce lieu a attiré 1,2 million de visiteurs en 2019. 

Chaque année depuis 2012, les Invalides accueillent l’évènement « la Nuit aux Invalides ». Cette soirée de spectacle son et lumière plonge les spectateurs dans l’histoire à travers un show immersif. Attirant petits et grands, parisiens et touristes, « la Nuit aux Invalides » est un incontournable.

Les Invalides accueillent aussi des évènements solennels, tels que les commémorations, hommages nationaux et honneurs funèbres rendus aux militaires morts lors d’Opérations Extérieures.

La culture sous toutes ses formes à Paris

La capitale regorge de sites culturels divers qui viennent compléter l’offre déjà existante grâce aux musées d’art et aux monuments historiques.

Le Muséum National d’Histoire Naturelle

Fondé en 1793, le Muséum National d’Histoire Naturelle est l’un des plus anciens établissements mondiaux de cette catégorie. Abritant plusieurs collections scientifiques, le lieu attire des publics curieux, amateurs d’histoire naturelle. En 2019, 2,4 millions de touristes ont visité le muséum. 

Au cœur du Jardin des Plantes de Paris, le Muséum est surtout connu, dans l’imaginaire collectif, pour son immense baleine et son dinosaure. Le Zoo du Jardin des Plantes contribue aussi à la renommée de ce lieu et à renforcer son attractivité.

La Cité des Sciences et de l’Industrie

Labellisée « Architecture Contemporaine Remarquable », la Cité des Sciences et de l’Industrie a accueilli près de 2,4 millions de visiteurs en 2019. Créée dans l’optique de populariser les connaissances scientifiques et techniques, la Cité des Sciences et de l’Industrie s’adresse à des publics variés.

La Cité propose des ateliers pour enfants et pour adultes autours des jeux vidéo, de la science et des nouvelles technologies. Ces ateliers sont pour certains accessibles en ligne, ce qui a permis au lieu de maintenir le contact avec son public pendant la crise liée au coronavirus.

Conclusion :

Tous les grands monuments et grands évènements qui se déroulent à Paris contribuent à l’attractivité de la ville à sur le territoire français comme à l’international. Mais Paris, c’est aussi une balade unique, aux possibilités presque infinies, dans une ville hors-du-commun. Chaque quartier parisien possède sa propre identité : Saint-Germain et Montmartre pour les artistes, le Quartier latin et sa mixité culturelle, etc. 

En se baladant à Paris, les touristes peuvent découvrir des trésors à chaque coin de rue. Entre le vieux Paris poétique et la modernité que la capitale accueille en son sein, Paris est une ville pleine de surprises. 

Paris, c’est aussi le condensé de l’art de vivre à la française : l’art, la culture, l’élégance, la gastronomie … autant d’aspects qui fascinent les touristes étrangers comme les touristes  français.

Pour aller plus loin :

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables