Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine. Hephata a rencontré Nicolas Burette pour qu’il nous parle de son métier en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage.

L’important à retenir dans cet article :

Un château a besoin d’un entretien constant. Les propriétaires sont bien au courant de cette caractéristique propre aux vieilles bâtisses. Cependant, beaucoup de propriétaires sont dépassés par le nombre de travaux à faire… soit le temps leur manque, soit ils ont besoin d’expertises complémentaires pour s’en occuper, préparer, gérer et recevoir les travaux livrés, soit, tout simplement, ils ont besoin d’être soutenus lors de ces démarches. 
Dans ces cas, il est possible de faire appel à un professionnel, que l’on appelle souvent un AMO (Assistant à Maitrise d’Ouvrage).

Nous reviendrons sur les points suivant :
– La définition d’un AMO
– Un témoignage d’AMO
– La technique de travail d’un professionnel

Qu’est-ce qu’un AMO ? 

 Un AMO est un assistant. Il aide le maître d’ouvrage, le porteur de projet, à définir, à piloter et à exploiter un projet. L’assistant a un rôle de conseil et de proposition. Il préconise au propriétaire / gestionnaire des recommandations dont seul ce dernier reste décisionnaire. L’AMO accompagne le propriétaire à toutes les étapes de son projet.
Souvent, il accompagne des projets de réhabilitation. Mais ce n’est pas systématiquement le cas. 

Certains AMO accompagnent des projets de développement culturel. D’autres avec leur formation d’architecte ou d’ingénieur accompagnent des projets de réhabilitation. Quoiqu’il en soit, chaque AMO a sa spécificité et sait en faire profiter son interlocuteur.

L’AMO a des compétences en gestion, administration et organisation de projet. Il apporte un regard d’expert. Son souhait est d’accompagner le propriétaire afin de fournir de bons outils de base (documents, supports attractifs…) qui favoriseront une bonne autonomie sur les différents sujets traités.

Pourquoi embaucher un AMO ?
« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Cet adage est bien vrai, mais ne justifie pas que l’on se prive d’aide. A bon général, bon aide de camp !

Le recours à un AMO se justifie en particulier par la taille, la complexité, certaines spécificités d’un projet ou d’un besoin de compétences spécifiques. Dès qu’il existe un risque en matière de pilotage de projet, il est souhaitable de travailler avec un AMO.  

L’intérêt d’un AMO se remarque dès l’étude préventive. Cette dernière est effectuée avant de contacter un ABF ou de faire une demande de financement. Il aide le propriétaire à identifier et à préciser la nature de son besoin (bâtiment, parc, activités), il recommande des professionnels en fonction des besoins identifiés (matériaux, architecte, artisans, etc.) 

Puis, il contruit les dossiers avec le propriétaire.

 De quoi est constitué un dossier d’étude préalable de chantier, élaboré par un AMO ?
Ce type de dossier regroupe de nombreux documents différents. C’est l’AMO qui identifie et trouve les documents – souvent indispensables – que le propriétaire ne possède pas. A défaut, c’est l’AMO qui les construits à partir de ses recherches. 

Quelques exemples d’éléments composants un dossier : 

Les études historiques
L’AMO fait des études historiques sur le passé du bâtiment, il va chercher l’historique des travaux, répertorie les corps d’état et les différents problèmes liées à ces corps. C’est utile car cela fournit des informations précieuses à tous les prestataires qui interviendront sur le chantier. En outre, de telles études permettent au propriétaire de comprendre pour quelle raison telle décision a été prise par le passé. C’est une affaire de cohérence et de respect de l’histoire d’un lieu…

Le cahier des charges
L’état des lieux complet est indispensable car, grâce aux problèmes répertoriés dans le dossier, l’AMO peut élaborer le cahier des charges précis des travaux. La vision des besoins et des priorités devient alors plus claire. 

Le budget
L’AMO s’occupe aussi de l’aspect administratif, c’est-à-dire, du budget par exemple, du coût des travaux. 

La présentation générale du projet – destinée aux parties prenantes techniques ou financières
Les dossiers seront aussi complétés de visuels sur les espaces, sur les éléments de fondation, du mobilier, de plans, etc. Il aide même les propriétaires à monter des dossiers de financement, mais juste le montage. Les propriétaires s’occupent de l’envoyer. 

La conservation des historiques
Ces dossiers servent aussi pour garder un historique sur les dernières études et les derniers travaux. Cela permet de constater les évolutions et donc les nouveaux besoins.

La réalisation de l’état des lieux sanitaire

Attention : il y a un vrai besoin constant de mise à jour de l’état des lieux de la propriété, mais aussi des documents qui la concerne. Cette mise à jour est très rarement effectuée et c’est ce qui explique l’état de délabrement progressif de certaines bâtisses non anticipé, aucune ne présentant de caractéristiques de vieillissement, d’humidité ou autre, quelques années plus tôt. En réalité, il suffit de 2 à 3 ans pour laisser mourir un mur…
L’idéal serait d’effectuer un tour complet de son patrimoine, chaque année, juste après l’hiver. 

 Qu’est-ce qu’un état des lieux sanitaire ? Pourquoi est-ce si important pour les monuments historiques ? 
Un état des lieux sanitaire est une cartographie très précise de l’état technique et sanitaire des bâtiments, complété d’un historique rapide concernant cet état de fait.
Un suivi technique suppose la réalisation d’un rapport composé de fiches sanitaires. 

Un état des lieux est important pour suivre les évolutions de ses espaces, les notifier, les comprendre, les analyser et anticiper ce qu’il peut advenir. Rares sont ceux qui le font de façon professionnelle. Cela sauverait de nombreuses bâtisses sans en payer le prix fort ! 

Pour un état des lieux sanitaire, j’effectue d’abord une identification du monument puis un état des lieux global. Ensuite je donne un retour sur les derniers travaux ainsi qu’une observation exhaustive de l’existant (corps d’état/par postes avec un repérage sur le plan, listage, observation un par un en utilisant les visuels). Enfin, je propose une compilation méthodique de ces éléments dans un dossier.

Concernant la cartographie, je dessine moi-même un schéma à l’aide de visuels principalement. J’ai en effet un outil de cartographie que j’utilise pour le bilan, mais la majorité des détails se trouvent en extérieur. C’est un risque d’erreur que de vouloir réfléchir sur un espace. Il faut penser dans l’espace global, c’est-à-dire toute la propriété.

 Comment travaille un AMO de façon générale… ou plutôt comment procédez-vous personnellement dans le cadre des travaux ?
Je réalise un état des lieux, en partant des détails jusqu’au plus général. Je réfléchis par corps d’état. Puis, j’élabore une stratégie de priorisation afin de proposer la démarche de travaux la plus efficace possible. Enfin, j’anticipe les sujets liés à la gestion financière, et cette fois-ci, je pars du général pour revenir aux détails. 

Plus précisément, ma démarche est la suivante. Je regarde d’abord visuellement les espaces (sans plan, schéma rapide). Ensuite, je réalise le détail des structures (si besoin alors je démarche des bureaux d’études ou d’architecte). Puis je réalise un chiffrage des travaux pour avoir une idée du budget global et je construis, ce qu’on appelle le phasage : 
– Programmation (fait par l’architecte)
– Phasage technique : je fais en fonction des besoins et les priorise. Hiérarchisation des urgences mise en relation avec la capacité financière du propriétaire.

Enfin, j’étudie la capacité financière : étude des finances, certains particuliers ont parfois des budgets alloués aux travaux (il me le transmet et je vois ce qui va manquer) et je propose des dossiers de financements de base afin de transmettre aux potentiels aides, mécènes, etc.

 Quels outils utilisez-vous ? 
Les outils que j’utilise sont artisanaux. Je n’utilise pas de logiciel particulier pour m’aider dans mon travail, mais je les connais bien. Si besoin est, je consulte un bureau d’étude technique pour consolider certaines de mes études les plus complexes. 
L’état des lieux se fait visuellement, très méthodiquement, et les préconisations en dérivent. 

 Finalement, les AMO sont-ils indispensables aux propriétaires ou bien peuvent-ils, s’ils ont les compétences et le temps, réaliser eux-mêmes les préparatifs aux travaux et les états des lieux sanitaires ? 
En quelque sorte, les AMO sont aux propriétaires, ce que des consultants sont à des entreprises…

Ils sont pleinement utiles lorsque : 

Les compétences, le temps et les outils viennent à manquer

L’urgence des travaux approche : diminuer l’anxiété favorise une prise de décision sereine et rationnelle, souvent plus économique à long terme

La complexité des espaces ou des travaux est importante, en particulier lorsque le patrimoine a un historique complexe ou inconnu

La multiplicité des sujets à traiter impose une vision globale maitrisée : les travaux, l’appel de fonds, la gestion des tiers, etc.

La multiplicité des parties prenantes est complexe à orienter – dans le cas des familles indivisaires notamment

Vous connaissez désormais le métier d’AMO et son expertise des chantiers de patrimoine.

Pour aller plus loin

Le géomètre expert au service des monuments

Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

Le BIM, outil numérique de gestion

Nicolas Burette – Patrimoine historique

Comment entretenir la cheminée de son château ? Un réel défi ! Hephata vous en dit plus…

L’important à retenir dans cet article :

 – Comment entretenir la partie visible de votre cheminée
– Comment entretenir la partie fonctionnelle de votre cheminée
– Et, le plus important : des clés pour un feu de cheminée réussi et sécurisé !

L’incontournable plaisir du château, le feu de cheminée

La cheminée est sans doute un des éléments phares de votre demeure. En plus d’être esthétiquement belles, les flammes du feu de cheminée qui en résultent sont un plaisir universel qui vous apportent satisfaction et confort. Il est toujours très chaleureux de s’asseoir au coin du feu un soir d’hiver en écoutant le doux crépitement du bois avec la lumière tamisée qui émane.  
La cheminée soulève néanmoins de nombreux enjeux : normes, esthétique, assurance, isolation, confort, et bien entendu sécurité.
Ici, deux cas de figure : soit votre feu de cheminée est une commodité agréable, soit il vous permet de chauffer la maison de façon «essentielle». 
Dans tous les cas, une cheminée, tout comme son feu, nécessite un entretien régulier et indispensable. Les risques ? Le monoxyde de carbone, un gaz mortellement dangereux contenu dans la fumée, qui peut assaillir vos poumons jusqu’à les brûler…
Pour éviter cela, il faut que votre foyer soit bien entretenu et que votre tirage soit efficace.
Dans cet article, nous partirons du foyer, jusqu’au toit ! Il ne vous reste qu’à vous rendre à la partie qui vous intéresse.

Conseil : faites le grand nettoyage à la fin de la saison hivernale ou avant l’arrivée des grands froids.

Pourquoi faut-il entretenir ? 

Les sanctions

Tout d’abord, il faut savoir que des sanctions sont possibles si la règlementation n’est pas respectée. 

Les nuisibles

Il est également important d’entretenir régulièrement son conduit de cheminée pour prévenir de désagréments quelques peu inattendus, comme l’intrusion de nuisibles sous les parquets par exemple. Les nuisibles tels que les fouines sont capables de déplacer les pierres du conduit de la cheminée, pour s’introduire sous le parquet. Résultat, on se retrouve avec de la fumée dans la chambre, doublé de grattements permanents sous le lit.

La sécurité et le confort

 

L’importance de l’isolation

L’isolation d’un conduit de cheminée, c’est la clé d’un bon tirage. Ainsi, le bistre se formera plus difficilement et les fumées seront évacuées plus facilement.
Les matériaux incombustibles tels que la pierre, l’acier, la céramique ou la laine de roche sont les meilleurs isolants. Dans le cas où vous doutez de l’isolation de votre conduit de cheminée, vous pouvez l’habiller avec des plaques isolantes en laine de roche, laine minérale ou laine de céramique.
L’isolation d’un conduit de cheminée doit répondre aux normes DTU 24.1. C’est-à-dire qu’à la surface des parois de votre conduit, la température ne doit pas dépasser 50°C pour les parties habitées et 80°C pour les parties non occupées.
Pour plus d’informations sur l’isolation référez-vous à l’article concerné .

Dernier point, la partie visible sur le toit, la souche de cheminée
C’est un point qui peut être sensible aux infiltrations d’eau. En général, votre souche sera raccordée au toit par un habillage en zinc. N’hésitez pas à refaire les jonctions avec du mastic d’étanchéité en cas de soucis.
Vous pouvez également rajouter un chapeau de cheminée qui améliorera le tirage, protègera des intempéries, des intrusions et obstructions possibles : chouettes, nids d’abeilles, de frelons, etc. 

Comment entretenir ? Les bons réflexes d’entretien et de nettoyage du cœur que l’on peut faire soi-même

1. Evacuer les cendres

Evacuer les cendres avant chaque utilisation. Mais ne les jetez pas, elles sont un excellent fertilisant pour votre jardin ! 

2. Nettoyer régulièrement les pierres qui constituent le foyer de votre cheminée

Méthode 

Munissez-vous d’eau de javel pure que vous allez énergiquement frotter contre les pierres à l’aide d’une brosse. Après quoi vous viendrez appliquer un mélange d’eau bouillante et de savon noir qui aura pour effet d’enlever la suie encastrée dans les pierres. Laissez reposer quelques heures avant de venir frotter à l’aide d’une pierre ponce. Pour finir, brossez les pierres au savon et à l’eau.

Attention

Ne dégraissez pas trop les pierres, car c’est aussi c’est une protection naturelle. 
Pensez à bien vous munir de gants et attention aux brûlures !

Attention aussi à ne jamais mélanger la javel avec des produits ménagers ammoniaques ou du vinaigre blanc.

3. Nettoyer le manteau de la cheminée lorsqu’il noircit.

Le manteau est la partie qui surplombe le cœur.

méthode

Frottez le manteau à l’aide d’une brosse dure et d’eau mélangée à du bicarbonate de soude. Vous pouvez rajouter quelques gouttes d’acide chlorhydrique dans l’eau si le résultat n’est pas satisfaisant.
Il existe aussi des techniques plus spécifiques aux matériaux de votre manteau :
– S’il s’agit d’un manteau en pierre : même technique que pour les pierres de l’âtre 
– Pour un manteau en brique : huile de lin
– S’il est en marbre : fine laine d’acier trempée dans le l’eau savonneuse

attention

Toujours bien se protéger le visage et les mains ! Pour finir, et obtenir un nettoyage optimal et durable, on applique une cire incolore à l’aide d’un chiffon.

Prévenir l’encrassement, c’est utile et facile

Faire attention au bois utilisé. Eviter le bois peint, le bois résineux, aggloméré, et surtout le bois humide !
Ne pas bruler ses ordures ménagères, ni même les cartons ! Les gaz sont particulièrement toxiques.
– Si votre âtre a une vitre, nettoyer régulièrement les joints. 

Les accessoires de foyer sont aussi à entretenir…

Ils sont nombreux, bien souvent métalliques, et nécessite également un entretien : plaque de contrecœur, plaque de foyer, chenets, crémaillère, tisonnier, écran de cheminée, etc. 

Les métaux les plus utilisés au sein d’une cheminée sont le fer forgé qui a une bonne conductivité thermique, le bronze qui a une bonne résistance à l’usure, et le laiton qui a une bonne résistance à la corrosion, tout comme la fonte. Leur utilisation va varier selon la fonction à laquelle est destinée l’accessoire de foyer.  

La plaque de contrecœur, aussi appelée taque, est destinée à capter la chaleur. Elle est souvent en fonte et cela permet d’ailleurs de faire de jolis motifs grâce à la bonne coulabilité de ce métal. De plus, la fonte ne s’oxyde pas en profondeur.
Dans les châteaux, on trouve souvent les plus belles plaques avec un blason ou un autre symbole historique.
Méthode d’entretien de la fonte : Commencez par dépoussiérer et dégraisser la plaque. Frottez ensuite la plaque à l’aide d’une brosse métallique dans un premier temps et de la laine d’acier dans un seconde temps. Redépoussiérez la plaque avant d’appliquer de l’huile de vaseline à l’aide d’un chiffon.

Astuce : l’application de la crème ferronnerie noire de la maison DUGAY permettra de protéger durablement les métaux. 
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter les ferronniers recensés dans l’annuaire !

L’entretien du conduit : au tour du professionnel de jouer

Bien qu’à une époque on se débrouillait soi-même pour le ramonage, aujourd’hui, il doit être fait par un professionnel. Vous pouvez toujours le faire vous-même à l’aide d’un kit de ramonage mais selon le règlement sanitaire départemental, la cheminée doit être ramonée par un professionnel, et ce annuellement.

Cela permettra d’évacuer le bistre, qui est une couche de suie compacte hautement inflammable, et ainsi prévenir du risque d’incendie. Le professionnel est censé vous remettre un certificat, que votre assureur vous demandera en cas d’incendie. N’oubliez pas de le demander…

La clé…

Chaque entretien de votre cheminée apportera un petit plus pour le chauffage. Chaque démarche que vous entreprendrez sera une démarche d’optimisation du bon fonctionnement de votre cheminée. Le tirage sera amélioré, la sécurité sera renforcée et le chauffage sera d’autant plus agréable.

Pour aller plus loin

Comment isoler un château et optimiser le chauffage ?

Comment se chauffer efficacement dans un château ?

Le défi de la connexion internet dans les châteaux

Mérules et champignons : comment lutter contre et s’en prémunir dans un château ?

L’important à retenir dans cet article :

 – Les bons réflexes à avoir pour se prémunir de la moisissure
– Un outil révolutionnaire pour lutter efficacement contre les champignons
– Les différentes méthodes de traitement d’une moisissure déjà présente

Contexte

L’INSEE estime le parc immobilier français à 34 millions de logements. Selon lui, 1/3 serait affecté soit par des problèmes d’humidité, de luminosité, ou de de chauffage, et donc potentiellement par des problèmes de champignons.
Dans les châteaux en particulier, la moisissure et les champignons ont tendance à facilement se propager. Ils se constituent souvent dans les milieux humides, sombres, non chauffés, ainsi que sur les matériaux constitués de matières organiques tels que le bois, les tapisseries, les tuiles, etc. 
Leur propagation peut être extrêmement rapide selon les situations et parfois catastrophique. Les conséquences peuvent être matérielles, mais également sanitaires et à l’origine d’allergies humaines.
Un champignon est de la moisissure en stade précoce. C’est à ce moment-là qu’il faudrait agir rapidement, et plus encore à mesure qu’évolue la moisissure. Comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir

Les causes de la moisissure : un fléau lié à l’humidité

Il est donc impératif de trouver la cause de l’humidité si l’on ne veut pas que la moisissure et les champignons reviennent continuellement.
L’humidité peut être due à plusieurs facteurs : une maison en partie enterrée ou entourée de douves, une fuite d’eau, une mauvaise isolation, une mauvaise aération, etc. On parle alors de désordre thermo-hydrique.
Il existe plusieurs types de champignons intérieurs, qui se forment en se nourrissant de matières organiques. 
Le mérule : c’est le plus connu. On l’appelle aussi champignons des maisons. Il désigne plusieurs espèces de champignons qui se nourrissent de bois humides.
La salpêtre : ce n’est pas un champignon, mais il existe aussi. Il provient de remontées capillaires associées à une mauvaise ventilation.

Mérule

Détecter et prévenir la moisissure

Il y a des signes qui ne trompent pas et qu’il faut savoir détecter rapidement pour adapter au mieux le traitement. Plus vous détecterez tôt ces signes et moins les dégâts seront importants : papier peint qui se décolle, dégradation des plâtres et enduits qui s’effritent, revêtement de sol qui pourrit, auréoles, cloques, et bien sûr petits champignons.

Les outils utilisés par des professionnels
Il existe des outils qui permettent de mesurer l’humidité : thermo hygromètre, analyses chimiques.

Les méthodes pour anticiper la formation de moisissure
En connaissance des causes de leur développement, les experts conseillent de : 
Vérifier l’isolation, notamment celle en contact avec le sol (Voir article isolation), 
Chauffer correctement l’intérieur de manière à garder une température stable autour de 20°C, et de l’aérer régulièrement, au moins une fois par jour, le matin par exemple,
Ne pas laisser des espaces trop sombres, en laissant les portes ouvertes par exemple,
Ne pas stocker du bois ou du carton dans des milieux humides
Traiter le bois, les murs, et vérifier que les évacuations d’eau telles que les gouttières, les caniveaux, etc. ne sont pas encombrées (feuilles mortes, mousses).

Le bio-détecteur fongique, un outil permettant de voir la moisissure avant qu’elle ne soit vue

Conçu par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), cette balise de surveillance et de diagnostic permet à son utilisateur de détecter la présence de mérule et de moisissures à un stade très précoce alors même que l’œil nu ne peut pas les voir.
Le salon Pollutec de 2014 a primé le biodétecteur fongique Technique Innovante pour l’Environnement . Par sa technologie et son innovation, il participe à la sauvegarde des constructions, à la bonne conservation de notre patrimoine culturel, mais aussi, et c’est important de le souligner, à la santé des occupants des lieux.

En plus d’être très utile, ce détecteur est aussi très simple d’utilisation. Il suffit de l’installer dans l’environnement que l’on souhaite surveiller. Il se chargera ensuite lui-même de collecter et d’analyser en temps réel les informations qu’il collecte. 
En cas de risque de développement champignonneux, le détecteur fongique donne une alerte et il est alors possible d’intervenir dans les meilleurs délais pour mettre un terme à la prolifération de la moisissure. 
Bioguess, filiale du CSTB, propose désormais l’ensemble du dispositif de surveillance et de diagnostic des aéro-contaminants de l’air intérieur pour…780€ par mois. Le prix est malheureusement très élevé. A vous de voir si l’investissement en vaut la peine.
Mais alors comment faire pour lutter contre la moisissure déjà présente ?

Lutter contre la moisissure déjà présente ; des outils pour l’assèchement forcé de la zone contaminée

Quel que soit le type de moisissure déjà présente, l’origine reste la même, l’humidité. Il faut alors procéder à un assèchement forcé de la zone contaminée. Pour cela vous pouvez utiliser un déshydrateur ou un déshumidificateur, trouvable un peu partout pour des prix variants entre 100 et 600 € (Darty, etc.)

Les traitements supplémentaires
Une fois le support asséché, il faut procéder à un traitement supplémentaire, qui varie en fonction du type de champignons. Le mieux est de faire appel à un professionnel spécialisé dans les problèmes d’humidité. Seul un professionnel sera capable de vous conseiller au mieux sur les traitements adaptés à votre problème pour l’éliminer durablement.
On vous donne néanmoins quelques astuces qui vous permettront d’agir le plus rapidement possible.
Mérule : il existe des traitements chimiques assez complexes (reportez-vous au Pour aller plus loin…). 
Le traitement par air chaud est très efficace et consiste en la hausse de la température de la pièce infectée à une cinquantaine de degrés pendant plusieurs heures. Le mérule ne supporte pas les chaleurs extrêmes.
Attention : Ne grattez pas le mérule ou n’essayez pas de le tuer à l’eau de javel, vous ne ferez qu’accélérer le développement du champignon.

Salpêtre : dépôt blanchâtre généralement situé à la base des murs intérieurs à cause de problèmes de remontées capillaires. Il faut complètement retirer les enduits contaminés par le salpêtre. Ils sont définitivement corrompus.

Salpêtre

Prévenir plutôt que guérir

Il est important de bien régler tous les problèmes à leur source car la mesure de l’humidité n’est pas uniquement corrélée à la croissance de moisissures. Ces dernières ont également besoin d’eau liquide pour se développer.
Vous l’aurez compris, avant toute chose il vous faut corriger vos problèmes généraux d’humidité sinon tous vos efforts seront vains. Améliorez également votre ventilation intérieure, réglez vos problèmes de remontées capillaires, procédez éventuellement à des traitements de surface avec des enduits anti humidité.
Et petit conseil supplémentaire, prêtez une attention particulière à vos gouttières (parfois encastrées dans la maçonnerie), souvent à l’origine d’une infiltration d’eau.  
Désormais vous le savez, il faut prévenir plutôt que guérir. Vous serez plus tranquille et la tâche n’en sera que plus simple.

Pour aller plus loin

Un festival pour contrer la mérule

Restaurer un château et sa chapelle : la méthode

Restaurer un château et sa chapelle : la méthode. Hephata a interviewé Bruno Lestrat, president de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Aisne Meridionale

L’important à retenir dans cet article :

Préserver le patrimoine ? Volontiers ! Participer à la restauration du monument ? Volontiers ! Valoriser les savoir-faire locaux ancestraux ? Cela n’est pas réservé au château de Guédelon ! Pour beaucoup, cette association du patrimoine et des savoir-faire est devenue une action prioritaire. Quelques clés pour se lancer.
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Aisne Méridionale intervient sur la conservation et l’animation de deux monuments classés : le château et l’église de Berzy-le-Sec, dans l’Aisne. Il s’agit d’une action de « préservation de patrimoine » à travers l’organisation de chantiers internationaux de bénévoles. Le chantier a débuté en 1998, et l’Association fête ses 20 ans cette année.
Bruno Lestrat président de l’ASPM raconte comment le château et l’église servent de support à une transmission de savoir-faire, et une conservation d’un patrimoine médiéval.

En préambule…

La restauration du château et de la chapelle permet de valoriser et de transmettre le savoir-faire technique et traditionnel de l’époque médiévale.

La transmission des métiers artisanaux privilégie le contact entre la matière et le geste.L’intervention d’engins mécanisés n’est pas souhaitée, afin de rester en adéquation avec le monument, par exemple retailler la pierre à la main, tailler le bois à la hache pour la charpente…

L’association va jusqu’à fabriquer au sein du chantier les matériaux dont elle a besoin pour la préservation du monument. Par exemple, le toit de la chapelle est en restauration et pour retrouver le panel de couleurs disparues des tuiles, elles sont fabriquées à la main et cuite au feu de bois dans un four de tuilier construit pour l’occasion.

Comment se déroule la restauration du château ? Quelles sont les différentes étapes ?

Il y a plusieurs étapes pour restaurer un beau patrimoine :

1ère étape

Établir un lien juridique entre l’association et le propriétaire sous forme d’une convention, d’un bail… En effet, l’association n’est pas propriétaire du monument et il est nécessaire de constituer un ou plusieurs contrats afin de sécuriser l’opération et définir le rôle de chacun.

2ème étape

Si l’intervention porte sur un monument protégé (classé MH ou inscrit), certaines règles doivent être respectées, notamment la réalisation d’études afin de définir un projet de programme de travaux à effectuer pour la restauration : 
o Une étude préalable à la restauration, c’est-à-dire un diagnostic, une analyse de la problématique qui se trouve dans le monument, 
o Une étude archéologique et historique du château. 

3ème étape

La connaissance des « maux » établie, il faut dresser les priorités dans l’intervention et les techniques qui seront appropriées. Tout cela en concertation avec les autorités compétentes (DRAC, Architectes des Bâtiments de France…) si le monument est protégé.

4ème étape

Les travaux déterminés, il convient d’en assurer le financement (voir comment monter un bon dossier de financement et quels financements conviennent à quels types de projets).

5ème tape

Ensuite, nous entamons les travaux. S’agissant d’un chantier de bénévoles, il nous faut au minimum un encadrant technique afin qu’il puisse transmettre ses connaissances, sur un savoir-faire particulier, aux gens qui n’en connaissent pas les rudiments.

6ème étape

Établissement d’un calendrier prévoyant les différentes phases de travaux de restauration, avec les financements dédiés…

Sur un chantier, il est possible de voir travailler ensemble entre 2 à 10 corps de métiers différents (forgeron, céramiste, menuisier…). On retrouve cet échange qu’il y avait entre les artisans à l’époque médiévale !

Il est intéressant de rencontrer les mêmes problématiques qu’à l’époque, bien qu’aujourd’hui, nous profitons de meilleures conditions de sécurité (échafaudages par exemple) et d’un temps disponible plus important.

Dans le cadre de l’association, le but est la préservation et la restauration du patrimoine. Nous n’avons ni les contraintes de rentabilité, ni les contraintes d’échéance, que les entreprises rencontrent. La seule véritable contrainte est celle dictée par l’état du monument, les risques d’effondrements… qui peuvent d’ailleurs nécessiter une intervention rapide et efficace.

Comment financez–vous ce chantier ?

Nous sommes un chantier international de bénévoles. Malgré la présence de personnes qui donnent gracieusement de leur temps, nous nous sommes entourés de partenaires pour soutenir le projet, en menant une politique de financements croisés. Cette stratégie nous a permis de collecter des fonds pour réaliser les travaux :
– Les collectivités territoriales : commune, département et région,
– Les services de l’Etat : les DRAC pour l’achat des matériaux, le paiement des artisans ; la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports pour l’aspect animation, éducation populaire et jeunesse…,
– La Fondation du Patrimoine pour la transmission des savoir-faire techniques traditionnels liés à la conservation du patrimoine… Il s’agit d’un financement qui participe à la préservation de ce patrimoine immatériel menacé parfois de disparition.
– Les opérations de formation : nos chantiers servent également de support à des stages de formation liés aux métiers du patrimoine. Les financements levés contribuent à la sauvegarde de nos monuments.
– Les souscriptions : nous sollicitons directement le public, grâce à notre partenariat avec la Fondation du Patrimoine. 
– La participation des bénévoles : ces derniers règlent auprès de l’association des frais d’inscription dont le montant est variable selon la nature et la durée du chantier choisi.

Comment avez-vous convaincu les personnes de l’association de vous suivre dans cette voie ? Quel est le projet que vous leur aviez proposé ?

La présentation s’est réalisée en plusieurs étapes :

Dans un premier temps, la restauration était réduite à des actions simples. 

Elle était ouverte aux habitants du village et aux amis. C’était donc une occasion de se retrouver autour d’un projet commun.

Progressivement, les interventions sont devenues plus techniques

Il a fallu structurer nos chantiers, se former et s’entourer de professionnels dans l’encadrement de certains de nos ateliers,… et le recrutement des bénévoles s’est élargi en conséquence.

Ensuite, nous nous sommes rattachés à l’Union Rempart

Intégré au sein du réseau, nous avons pu communiquer sur l’existence de notre chantier et de notre besoin croissant de bénévole. Le réseau Rempart nous a ainsi permis d’attirer de nouveaux volontaires et de bénéficier de précieux conseils !

Au fur et à mesure, nous avons élargi le cercle des recrutements, jusqu’à l’international (brésiliens, israéliens, chiliens…) !

Nous avons lié des partenariats internationaux, comme par exemple ICOMOS Israël, toujours par le biais d’Union Rempart. 

Aujourd’hui, l’ampleur des travaux s’est accrue et diversifiée

Grâce notamment à la relation de confiance qui s’est créée entre l’association et les services de l’Etat en charge de la surveillance des opérations.

Ainsi, plus notre champ d’action s’ouvre, plus les activités sont multiples et attirent davantage de bénévoles. Cette progressivité permet de fidéliser un public de plus en plus nombreux tout en préservant l’ambiance de départ.

Le nombre de personnes évolue régulièrement : au cours de l’année 2017, nous avons accueilli plus de 500 bénévoles répartis sur 65 sessions et 22 thématiques différentes (bois, pierre, vitrail…).

Néanmoins, nous n’y travaillons pas toute l’année, l’hiver n’étant pas propice aux travaux. Ces derniers se déroulent du printemps à l’automne et nous profitons du reste de l’année pour rédiger nos demandes de subvention, faire nos compte-rendus, nos bilans, nos études préalables, nos commandes de matériels, nos ajustements liés aux financements,… Il s’agit d’une phase de préparation et de recherche d’encadrants indispensables qui s’inscrit dans un mouvement perpétuel.

Quelle est votre journée type heure par heure ?

Nous dormons tous sur place, soit en campement, soit chez l’habitant, dans un gîte, en caravane…

Il y a un échange singulier entre les volontaires qui participent à la conservation de ce patrimoine et les habitants qui profitent de celui-ci. L’existence de cette relation entre acteurs et spectateurs de la sauvegarde du patrimoine crée une véritable émulation autour de ce projet.

Étiez-vous formé à lancer un tel chantier ?

Au départ, je n’étais pas du tout formé. A travers mes études autour de la conservation du patrimoine historique, je connaissais les protocoles d’intervention et le volet administratif sur les Monuments Historiques. Cependant, l’aspect pratique et technique de la restauration m’était inconnu, j’ai pu l’apprendre en participant à d’autres chantiers de bénévoles et en côtoyant les professionnels des métiers du patrimoine.

Fort de ces expériences, j’ai pu assurer un encadrement des chantiers de manière plus adaptée. Toutefois, rien n’est figé et l’apprentissage demeure riche et permanent. Ce qui est intéressant c’est l’apprentissage permanent du savoir-faire.

Avez-vous retrouvé des archives concernant le château et pouvant vous aider à la restauration ? Par qui êtes-vous accompagnés ?

Nous avons déjà retrouvé de nombreuses archives et nous continuons à le faire. Nous avons la chance de disposer d’une documentation assez riche : des photographies, des écrits, des témoignages d’architectes ou de personnes qui ont travaillé ou vécu sur place, des découvertes archéologiques… La mise en place d’une session « Relevé & archéologie du bâti » a permis à l’association de dresser les plans des monuments, de dresser des relevés « pierre à pierre » des élévations, d’obtenir des informations sur l’histoire de la construction du monument. Nous entourer de techniciens et d’historiens permet donc de véritablement approcher l’histoire de ce patrimoine.

Mais, à présent, nous ne pouvons plus nous contenter d’une étude historique. Nous faisons appel à des spécialistes des matériaux, des archéologues, des artisans… Le champ d’action doit être le plus large et le plus ouvert possible. A travers nos interventions, nous entrons dans l’intimité du bâtiment pour mieux apprécier les différentes techniques utilisées dans sa construction, savoir lire et interpréter les traces d’outils laissées par les « oeuvriers » de chaque époque. … L’archéologie du bâti constitue aujourd’hui une source historique à part entière. L’approche de l’homme et de la matière constitue, en effet, à mon sens une problématique importante dans l’étude d’un monument et de l’art de le bâtir. 

Chacun de nos ateliers, par l’apprentissage des techniques d’autrefois, apporte également des informations très précieuses. L’archéologie expérimentale ainsi pratiquée complète nos chantiers de fouilles archéologiques plus traditionnelles. 

Au delà de la consultation d’archives, de monographies…, les sources historiques apparaissent désormais plus riches que celles que j’ai pu imaginer lors de la création de l’association.

Quelles difficultés et quelles joies avez-vous ? Une anecdote à raconter…

Les difficultés essentielles que nous rencontrons sont inhérentes à : 

– L’accueil de 20 à 80 personnes qui vont vivre ensemble de quelques jours à plusieurs semaines, et la fédération de toutes ces énergies autour du projet commun. 

– La formation des personnes qui ne sont pas du métier, afin qu’elles puissent apporter leur part dans la restauration du bâtiment.

Nous devons à la fois canaliser, fédérer, et transmettre un savoir faire. Mais aussi répondre à leurs attentes, car ils donnent de leur temps : comprendre des métiers, découvrir une région, apprendre une langue… Tout faire pour leur donner envie de revenir.

Evidemment, il y a énormément d’anecdotes, par exemple un moment magnifique : un couple d’israéliens qui étaient venus en voyage de noces sur le chantier.

Il y a un brassage des cultures extraordinaire ! Il va jusqu’au partage de la gastronomie. En effet, chaque jour, des bénévoles s’occupent du repas et nous pouvons déjeuner un jour espagnol, le lendemain bourguignon, le surlendemain brésilien…

Quels sont les résultats ? Combien de temps cela a t’il pris ?

Depuis 1998, nous travaillons dans la sauvegarde du château mais aussi de l’église de ce village. Actuellement, nous achevons une phase de travaux sur la restauration de la façade sud du château, qui combine d’ailleurs plusieurs corps de métiers (charpente, menuiserie, vitrail, taille de pierre, forge…).

Cette campagne a commencé il y a 4 ou 5 ans et sera vraisemblablement finie au terme de l’année 2018-2019. Chaque phase de travaux terminée constitue donc un résultat important dans la préservation de notre patrimoine, chaque étape compte.

Quelles sont les retombées économiques d’un tel projet ?

Nous privilégions les circuits courts : approvisionner les matériaux et les vivres en local. Une dynamique économique se met donc en place et un impact local direct est établi.

Nous accueillons les visiteurs pour découvrir ce que nous proposons. Naturellement, ils consomment sur place….
Quoique modeste, notre impact est réel, en plus de celui de faire découvrir la région.
 A présent, les personnes nous contactent pour voir s’il est possible de venir, de faire des visites guidées mais aussi d’organiser des ateliers pour enfants… Nos actions contribuent à valoriser notre belle région si méconnue.

Quelles clés donneriez-vous à un propriétaire désirant restaurer son château à l’aide de chantiers participatifs ?

Quelques conseils :

– Prendre soin de définir un cadre juridique sain, de soigner le périmètre d’intervention de chacun des acteurs (qui fait quoi et pourquoi…).

– Définir les moyens d’action, les supports à utiliser pour restaurer son monument :
o soit je fais appel à des professionnels qui vont facturer leur intervention ; 
o soit créer un chantier de bénévoles qui permettra une interaction entre le public, les artisans, l’administration, le propriétaire….

– Ne pas négliger l’importance de l’énergie à consacrer, notamment lorsque le projet est de taille significative. En effet, animer et conserver un monument : c’est le travail d’une vie ! strong>Il faut réellement en prendre conscience dès le départ, car cela occupe une grande partie de son temps.

Une fois que les personnes savent tout cela, il faut se lancer !

Il est donc urgent d’agir pour la sauvegarde de notre patrimoine sous toutes ses formes et le transmettre aux générations futures dans les meilleures conditions possibles !

Pour aller plus loin

Les chantiers participatifs au service du patrimoine

Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement

Trouver un financement

Les chantiers participatifs au service du patrimoine sont aux réhabilitations ce que le « crowdfunding » est au financement. Hephata a interviewé l’association de Heritage Historique.

L’important à retenir dans cet article :

Pour HEPHATA, il s’agit une alternative intelligente aux solutions traditionnelles, qui repose sur le principe de la collaboration…

Héritage Historique est une association de passionnés d’histoire qui agit notamment au service de la reconstitution. 

En découvrant le château de Châteauneuf-sur-Epte à l’abandon, l’association s’est engagée pour sa réhabilitation. Dans l’attente depuis 2,5 ans de lancer les travaux, l’association s’est structurée pour réaliser des chantiers participatifs et faire avancer les « petits travaux » (entretien, débroussaillage, consolidations de murs…).

Que faut-il savoir avant de se lancer dans un chantier participatif bénévole ? 

Pour les propriétaires, organiser des chantiers bénévoles est en réalité plus compliqué qu’il n’y paraît. Généralement, il s’agit de commencer par constituer un groupe composé de notre cercle d’amis. Puis, cela se complexifie.

Une énergie importante est alors requise afin de former les nouveaux bénévoles et de les écouter. En particulier, il devient nécessaire d’apprendre à concilier nos façons de faire avec celles des volontaires – notamment ceux qui ont déjà accumulés des compétences – et à accepter de « partager votre projet ».

Du côté de l’association, cela n’a pas été trop difficile de partager le projet. Dès le début, nous souhaitions que « le château appartienne à tout le monde » ! Mais, il en faut du temps pour qu’un projet lancé par quelqu’un devienne une entreprise commune à de nombreux participants ! Il en faut du temps pour créer un projet porteur de sens pour tous les bénévoles à long terme…

Comment solliciter des bénévoles la première fois ? 

Deux points essentiels pour solliciter les bénévoles : l’intérêt et la confiance. 

Pour la confiance, cela commence par le bouche-à-oreille auprès des personnes que nous connaissons, notre « 1er cercle ». Puis, la famille et les cercles d’amis vont en parler autour d’eux. C’est le passage au « 2ème cercle ». Pour résumer, les cercles se répartissent comme suit : 
– le « premier cercle », correspond à la famille, les amis,
– le « deuxième cercle », correspond aux amis d’amis, les connaissances,
– le « troisième cercle », correspond aux « inconnus » touchés par le bouche à oreille, la communication sur internet ou sur place.

Et puis, pour susciter l’intérêt, il faut communiquer ! 
Bien sûr, de la publicité sur le site est nécessaire pour toucher le « 3ème cercle », c’est-à-dire, les personnes avec qui nous n’avons, a priori, aucun lien. 
Un simple affichage permet d’attirer du monde. Mais attention, sur 1000 personnes touchées, seulement 3 ou 4 personnes seront réellement intéressées ; et parmi elles, 1 seule s’engagera à long terme !

L’intérêt des personnes volontaires variera généralement selon la période de l’année et le type de travaux engagé. Bien que la forteresse soit magnifique et qu’elle puisse se targuer de 1000 ans d’histoire, ce n’est pas évident de susciter l’intérêt, en particulier l’hiver… !

Aussi, si nous arrivons à faire parler les personnes du château et du projet à leur entourage, de potentiels bénévoles et professionnels auront-ils envie de venir une première fois. Charmés par le lieu, ils auront généralement envie de revenir y travailler. 

Quel est le profil type de vos bénévoles sur ce chantier participatif ? 

Les bénévoles sont des personnes qui ont du temps à offrir. 
Le profil type comprend souvent :
– des personnes retraitées (souvent avec des limites imposées par la complexité des travaux physiques),
– des jeunes (rarement au-dessus de 40 ans),
– des étudiants (qui n’ont pas forcément de véhicules pour venir).

Parmi eux, on trouve des artisans – qui aiment le travail des mains et qui ont l’habitude de manipuler la matière – et des personnes « de bureau », – qui veulent s’extraire de leur vie quotidienne pour se ressourcer dans un environnement naturel. Il est vrai que lorsqu’on découvre le site, c’est magique ! Il s’agit d’un cadre de nature extraordinaire !

Tous désirent acquérir des connaissances. Les bénévoles viennent certes pour le patrimoine, mais aussi pour apprendre quelque chose, une technique, un artisanat, une maitrise… et les encadrants peuvent leur apporter un peu de cela. 
Par exemple, une personne est arrivée une fois sans savoir planter un clou. Elle avait « deux mains gauches et deux pieds gauches… » mais, maintenant elle s’en sort très bien ! 

L’avantage de notre château est que chacun peut choisir ce qu’il veut faire, en fonction de ses compétences, et peut voir le projet évoluer de semaines en semaines. 

Vous avez des encadrants pour gérer les bénévoles. Quel est leur profil ? Comment faites-vous pour les convaincre ? 

Il nous faut au moins un encadrant par week-end, si ce n’est plus, en fonction du nombre de personnes présentes et de la variété des chantiers menés en parallèle. 
Ils sont primordiaux car sans eux un bénévole ne peut pas travailler. Et sans eux, les organisateurs ne peuvent pas gérer un chantier multitâche, car à chaque sollicitation, notre propre chantier (ainsi que nos bénévoles) ne peut continuer. 

L’encadrant-type est « locomotive ». 
C’est à dire qu’il est autonome : il peut gérer un groupe, former des gens…
Son niveau de compétence ne doit pas être forcément très important et il peut encadrer des tâches basiques telles que le débroussaillage. Nous le formons sur la sécurité et le maniement des outils, et il doit savoir transmettre cela aux autres. 

Nous valorisons aussi les encadrants techniques (maçonnerie, charpenterie, menuiserie) pour les travaux plus complexes. 

Néanmoins, la plupart des professionnels ont peu de temps à consacrer pour ce genre de projet. 

Comment est-ce que vous organisez les chantiers au cours de l’année ?

L’organisation apporte la visibilité, et donc la fiabilité des ressources. 
De manière générale, les bénévoles et les encadrants ont des contraintes, il faut donc tenter de bloquer des dates et s’y tenir.

Notre dilemme est d’essayer de trouver un équilibre entre deux approches : 
Organiser un événement tous les mois afin qu’il y ait du monde, sachant que les volontaires ne peuvent pas forcément venir pour une seule date dans le mois. Ils sont alors frustrés et il y a un potentiel d’effort de communication perdu. 
Organiser le plus d’évènements possibles, mais alors cela peut épuiser les bénévoles et créer un poids pour les encadrants, qu’il faut préserver.

Quels sont les outils pour communiquer avant le chantier et ceux pour organiser les taches pendant ? 

Certaines personnes pouvant être désorientées avant l’évènement, nous communiquons sur Facebook les travaux de la prochaine journée. Généralement, ce ne sont que les nouveaux bénévoles qui lisent. L’information est toujours « doublée » pour rappeler la journée.

Puis, sur place, toute l’année, dès le matin, nous communiquons la vision globale de la planification du chantier.

Ce sont des gens de confiance et autonomes qui la font, afin d’accueillir en faisant visiter le château, de susciter l’intérêt chez le public, notamment les nouveaux bénévoles, et de leur communiquer des informations importantes concernant le déroulement de la journée. 

Pour cela, on utilise un mode très graphique : 
– Un tableau blanc avec les différentes zones du château, la composition des groupes de travail (coupe des arbres délicats, accommodations des bénévoles, débroussaillage, bûcherons spécialisés, électriciens, plombiers…). On écrit les zones où l’on a avancé et où le chantier est terminé. Aujourd’hui, on ne permet qu’aux encadrants de lancer de nouveaux chantiers en autonomie. 

– Un tableau pour les consignes et les messages pour que les encadrants et les bénévoles qui ne sont pas là une semaine sur deux, puissent communiquer entre eux.

– Un autre pour les priorités, et les avancements.

Pour suivre les chantiers après les journées, la communication envers les encadrants est essentielle. Pour celle-ci, nous communiquons par Facebook et par mail.

Quelle est la journée type d’un chantier, heure par heure ? 

Exemple d’une journée type, heure par heure. 

Nota bene : il est nécessaire que tout le monde travaille et se repose en même temps : 

Comment faites-vous pour assurer la sécurité ? 

Lors de l’accueil des nouveaux bénévoles, nous axons en priorité la communication autour de la formation sur la sécurité (ne pas se balader là où le chantier n’a pas été sécurisé), les gestes à ne pas commettre, etc. Puis autour des assurances : dans tous les cas les gens qui participent aux chantiers sont couverts, qu’ils soient membres de l’association ou simples bénévoles.

Il y a trois assurances qui peuvent couvrir les risques encourus : 
– celle de responsabilité civile du château, 
– celle de l’association, 
– et celle des visiteurs (notamment « accident de la vie », qu’il doit souscrire au titre de sa vie privée mais qui n’est pas obligatoire).

Le choix des assurances est à définir en fonction des deux possibles statuts existants pour un bénévole. 
– Soit, il doit être membre de l’association et il est couvert par les assurances de l’association. 
– Soit il est simple bénévole, et il signe une convention de travail bénévole où il s’engage notamment à respecter le lieu et les consignes qui lui sont données.

Organisez-vous les repas et les nuitées ? 

L’organisation des repas nécessite une charge supplémentaire, et un coût, d’autant plus les venues sont très aléatoires. 

Chacun apporte donc son ravitaillement sachant que, à Châteauneuf-sur-Epte, il n’y a ni eau, ni électricité, ni chauffage. 

Pour dormir, chacun prend sa tente et son sac de couchage.

Comment vous situez-vous par rapport à Rempart, qui rassemble des associations de chantiers participatifs autour du patrimoine d’exception ? 

Nous y sommes affiliés à Rempart depuis peu. L’idée ici est de fidéliser aussi les bénévoles sur la durée. 

Les chantiers de type Rempart sont particulièrement intéressants lorsqu’il y a un encadrant sur la durée, ce qui favorise un excellent apprentissage (technique, architecture…) sur le long terme.

Où trouvez-vous votre motivation pour réaliser ce projet ? 

La motivation se trouve principalement dans l’amour du patrimoine et du lieu !
Lorsqu’on accompagne un projet qui avance lentement, avec tous les obstacles que l’on peut rencontrer, il faut s’accrocher ! Par ailleurs, s’entourer d’autres personnes avec qui vivre l’aventure est primordial ! 

Néanmoins, il est difficile de trouver des bénévoles lorsque l’on n’est pas connu, de même que pour le crowdfunding.

Par exemple, en termes de dons, nous avons rassemblé environ entre 8 000 et 10 000€ par an, grâce à l’association et aux particuliers, qui sont alors de véritables passionnés.
Nous avons réalisé une campagne sur les réseaux sociaux afin de récolter 20 000€ pour la fin de l’année et toucher un grand nombre de personnes dans le secteur du patrimoine mais nous avons reçu peu de résultats. Comme les chantiers, le crowdfunding est un véritable métier, et ce n’est pas facile même pour ceux qui ont déjà un réseau comme Dartagnans ou Adopte un château.

Affaire à suivre, donc ! 

Pour aller plus loin :

 – Participer au chantier de Châteauneuf-sur-Epte
– Association Rempart

Quelles astuces pour l’entretien d’un jardin remarquable ?

L’important à retenir dans cet article :

Entretenir un jardin d’exception demande beaucoup de temps et de connaissances. Certains propriétaires relèvent le challenge de l’entretenir eux-mêmes, d’autres préfèrent déléguer cette tâche à des professionnels.

Cet article fournit quelques conseils et préconisations (avec les liens vers les sites d’experts qui vous fourniront tous les détails dont vous aurez besoin) :

o Quand et comment entretenir une pelouse, des haies, et des arbustes ? 
o Quelques petites astuces pour vous simplifier l’entretien

Une saison pour tout

La vie des végétaux est rythmée par les saisons. A chaque saisons plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour bien entretenir son jardin, comme la composition des sols, le climat ou les jours d’ensoleillement. Ces éléments varient d’une région à l’autre. 
Voici les quelques grandes actions à mener en fonction des saisons :

En hiver 

Lorsque l’on croit que le jardin est endormi, il se prépare en silence à son renouveau ! Pour cela, il est bon de l’accompagner pour qu’il puisse renaître dans de bonnes conditions. Il faut impérativement protéger vos plantations du vent et du gel si cela n’a pas été déjà fait en automne. 
En revanche, la neige n’est pas forcément nuisible au jardin – elle peut constituer un bon isolant et permet de conserver une température aux alentours de 0 degré au sol – toutefois, il est conseillé de la retirer quand elle risque de faire ployer les arbustes sous son poids.

Au printemps 

Les pluies de fin d’hiver et les douces températures redonnent de la vigueur à la végétation qui repousse plus vite. Il faut « faire un ménage de printemps » , autant pour le jardin lui-même que pour vos outils de jardinage, afin d’éviter la transmission des maladies. C’est la période idéale pour planter et nettoyer votre jardin, aérer la terre, la préparer à la plantation en la désherbant notamment et éventuellement la traiter contre les nuisibles. 

En été

Durant la belle saison, les tondeuses ronronnent et les cisailles claquent. En fonction du perfectionnement de la taille que vous souhaitez, les opérations sont à renouveler plus ou moins régulièrement. Pensez à arroser vos plantations, de préférence tôt le matin ou en fin de journée mais jamais en plein soleil.

En automne

La nature nous offre son dernier spectacle avant de se préparer à l’hiver et au froid. Garder un jardin propre, vous aidera à bien préparer l’hiver qui arrive. Il est conseillé de ramasser les feuilles mortes et fleurs fanées. Avant les premières gelées, rentrez les plantes en pots et protégez celles qui ne peuvent pas être rentrées avec un voile d’hivernage. 

Une astuce pour un jardin vert toute l’année, est de planter environ 1/3 de plantes à feuillages persistants tels que les buis (pousse très longue et entretien contraignant), la lavande, et bien d’autres…

Des outils et des saisons pour chaque variété

La taille des haies, arbustes et rosiers

La solution la plus économique, mais aussi la plus contraignante, est de tailler ses arbustes et ses haies soi-même. Pour cela il vous faut donc des outils de jardinage adaptés. Vous pouvez donc utiliser une cisaille, un sécateur, une scie arboricole pour les branches, un échenilloir pour atteindre les hautes branches, ou encore une serpe pour les plus grosses branches d’arbustes. Il y a aussi des outils électriques qui demandent moins d’efforts tels que le taille-haie, l’élagueuse, ou encore l’ébrancheur. Pour ces outils, comptez entre 50 et 130 € pour l’ébrancheur et entre 90 € et 300 € pour les élagueuses les plus performantes.

Pour les gros arbres, faites appel à un professionnel, un grimpeur. Ne prenez aucun risque ! Il est conseillé de les tailler une fois dans l’année

En hiver

Vous pouvez couper les branches mortes ou abîmées de vos arbustes et les branches qui déséquilibrent la structure de la plante, afin que la repousse soit homogène. A la fin de l’hiver commencez la taille, mais attention n’intervenez jamais lorsque le bois est encore gelé.

Au printemps

Au printemps, les arbustes ou arbres fleurissants sont généralement taillés en mars ou avril tandis que ceux à floraisons printanières doivent être taillés après les fleurs. Une taille de nettoyage est nécessaire pour les rosiers et profitez-en pour apporter de l’engrais.

En été

C’est le dernier moment pour effectuer la taille des arbustes qui ont fleuris pendant le printemps. Pensez à arroser les jeunes plants et taillez les haies régulièrement.
Pour les rosiers, coupez les rejets qui poussent à ses pieds pour éviter qu’ils ne puisent dans les réserves de la plante. 

À l’automne

A l’automne, taillez vos arbustes pour leur redonner vigueur. C’est le moment de planter vos arbres et arbustes, comme le dit le dicton : « A la Sainte Catherine, tout arbre prend racine ». Concernant les rosiers, rabattez-les d’environ 1/3 de leur hauteur et ramassez les feuilles malades. Paillez le pied des rosiers avec des feuilles mortes, de la paille ou des résidus de végétaux pour éviter le gel.

L’entretien de la pelouse

L’entretien manuel classique

Une belle pelouse demande un entretien très particulier. Tondre n’est qu’une partie des étapes nécessaires. Il faut aussi désherber, fertiliser, etc. Vous trouverez une proposition de calendrier ici .

Les plus perfectionnistes d’entre vous tondent leur pelouse aux ciseaux, les plus écolos utilisent la tondeuse électrique, les plus classiques la tondeuse thermique, et enfin ceux qui ont les plus grandes superficies utilisent sûrement une tondeuse auto-portée, aussi appelé « tracteur de tonte ». Enfin les plus modernes utiliseront le robot tondeuse totalement autonome, adaptable, rentable et performant ! Son coût est de 500 à 1500 € pour les plus performantes. Cependant il est important de choisir le bon modèle…pour vous éclairer rendez vous sur le site Que choisir

Sachez qu’il existe des tondeuses équipées d’un kit mulching. Une tondeuse mulching hache l’herbe et la redépose sur la pelouse. Ainsi vous obtenez un engrais naturel et un paillis protecteur contre la sécheresse. Ce type de tondeuse demande néanmoins une tonte plus fréquente, 2 à 3 fois par semaine. Le coût d’une telle tondeuse est de 180 à 300 € selon la marque. 

En hiver

L’hiver, l’herbe est un peu moins verte et repousse moins vite. La fréquence de tonte est donc moins régulière alors que tondre la pelouse se fait presque toutes les semaines en été. La première tonte de l’année s’effectue en mars et avril, assez courte pour stimuler la pousse. N’hésitez pas à la nourrir, en apportant un engrais pour gazon.

En automne

L’ automne est la période de renaissance pour un gazon qui a souffert de la sécheresse, apportez un engrais de fond plus riche en potassium et moins azoté. Effectuez une tonte assez haute, pour bien préparer votre pelouse à l’hiver. 
Pour en savoir plus

La vigne-vierge

Elle nous offre un festival de couleurs toute l’année avec son doux vert d’été et son rouge vif d’automne. Sa plantation est préconisée au printemps ou à l’automne, hors période de gel. L’année après la plantation il est nécessaire de l’arroser régulièrement et de palisser la plante avant qu’elle ne s’accroche toute seule sur votre mur.
Pour taillez votre vigne vierge, il est recommandé d’utiliser un sécateur. En mai, lorsqu’elle a bien poussé rabattez-la à 2 mètres du toit et décollez 20 cm supplémentaires, sans les arracher, et faites-les retomber vers l’extérieur.
Pour une bonne taille, supprimez les tiges volubiles qui s’éparpillent, coupez les rameaux et taillez les espèces à ventouse.

Attention : Ne laissez pas l’ampélopsis s’accrocher sur les peintures des volets : ses crampons sont fixés si solidement que vous risquez d’arracher la peinture en même temps que la plante.
En savoir plus 

Le potager

Pour conserver un potager en pleine forme, vous devez être attentif aux besoins de chaque légume. C’est un entretien quotidien qui nécessite de respecter des étapes importantes selon les saisons. 
Lorsque vous avez planté vos graines, une quantité abondante d’eau est nécessaire car elles ont besoin d’une humidité constante pour germer. Au stade de jeunes plants, laissez le sol séchez entre deux arrosages pour solliciter les racines. Une alternative pour limitez l’arrosage : le paillage qui permet de conserver l’humidité. 

En hiver, protégez la terre du gel


Désherbez le potager au printemps, procédez au binage entre les rangées de légumes, qui permet d’éviter l’entassement de la terre face aux fortes précipitations. 
Chaque année vous devez renouveler les réserves nutritives de vos cultures, soit avec des engrais organiques ou chimiques. Les différents composants de ces engrais n’ont pas les mêmes effets sur les plantes, pour cela il est nécessaire de bien les identifier. 
L’azote permet une bonne croissance des tiges, le phosphore facilite le développement des fruits et fleurs et le potassium est indispensable aux légumes tels que les tomates ou aubergines. Ces actions sont à mener au printemps. 

En automne, c’est le moment pour fertiliser le potager

Pratiquez la rotation des cultures, aussi appelée « assolement » pour éviter d’épuiser la totalité des ressources des sols. Alternez la plantation de légumes complémentaires, par exemple, la première année plantez de la laitue ou des épinards qui ont besoin d’un sol très riche en azote et la seconde année des haricots qui enrichissent le sol en azote pour ainsi apporter les composants nécessaires au bon développement des épinards l’année suivante. Il est bon d’avoir établi un plan de potager, pour savoir où est plantée telle variété de légume et pouvoir organiser un meilleur roulement.
Source : Entretenir son potager

Le verger

Le verger demande une attention particulière tout au long de l’année afin de pouvoir profiter d’arbres bien fournis à la saison estivale.

Au printemps

Désherbez, binez et paillez les arbres fruitiers et retirez les fruits en trop grand nombre. 
Posez des filets de protections sur les arbustes à petits fruits rouges contre les oiseaux, vous pouvez effectuer les premiers traitements contre les pucerons, les carpocapses, l’oïdium du pommier et la tavelure du poirier. 

En été

Vous avez l’opportunité de récolter vos premiers fruits ! C’est également la période pour traiter les pêchers et nectariniers contre la cloque avec de la bouillie bordelaise.

En hiver

En période hors gel, plantez les arbres fruitiers. Si la gelée s’invite, mettez les arbres en jauge en attendant le retour de plus douces températures. Les pêchers, poiriers, pommiers, agrumes comme les citronniers, orangers peuvent aussi être taillés tout l’hiver jusqu’en février. Pour en savoir plus.

Pour aller plus loin

Annuaire des jardiniers

Paysagistes de France

Valoriser des espaces paysagers d’exception

Astuces pour l’entretien d’un jardin remarquable

Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

L’important à retenir dans cet article :

Ronan Le Roscoët,  assistant à maîtrise d ouvrage dans le domaine du patrimoine et gérant de Pierre de Liens, est un passionné de patrimoine depuis son cursus d’ingénieur bâtiment à l’ESITC Paris. Après une orientation dans le domaine de la restauration du patrimoine, concrétisée par une première expérience professionnelle au sein du groupe Lefèvre (aujourd’hui Aurige), puis 8 années au Centre des Monuments Nationaux, il s’est formé à d’autres pratiques que celles de la France pour apporter une vision complémentaire. 

Dans cet article, vous trouverez des éléments concernant :
– La problématique de la protection du patrimoine en Inde et en Chine (implications touristiques, architecturales…)
– Le rôle indispensable des acteurs privés et leur marge de manœuvre 
– Des directions qui pourraient être pensées pour la France

Introduction


 « Pour plusieurs raisons sans doute, je me suis retrouvé dans le monde du patrimoine. Mais la première, et la plus importante, est sûrement mon environnement familial… depuis que je suis en âge de marcher, ou de porter un costume breton ! Par les choix de voyages et de visites, lors de vacances, ou encore, plus inconsciemment peut être, par ma sensibilité au travail artisanal de la matière, peut-être transmise par mon grand-père qui était menuisier, je me suis forgé une sensibilité au patrimoine. » 

Concrètement, pourquoi as tu fais ton voyage en Asie (en Chine, au Népal, en Inde et en Iran) et que cherchais-tu ? 

Un pressentiment trottait dans ma tête depuis longtemps, mais le déclic est venu d’une seule expression, prononcée par Alain Marinos, « aujourd’hui, le Sud parle au Sud », c’était le 06 février 2016 ! 

Au cours de cette conférence, il expliquait que beaucoup de choses évoluaient dans le monde, en termes d’approches et de pratiques patrimoniales. Il ne s’agissait pas d’un Sud géographique, mais plutôt des pays développés occidentaux, par rapport aux pays encore considérés comme « émergents », sud-américains ou asiatiques. 

Ceci, combiné avec 2 constats personnels : 
• Le manque d’ouverture française vers les pays d’Asie, traduite par une couverture quasi absente de l’actualité asiatique, sortie des scandales climatiques, ou caricatures de productivismes industriels, de pollution… 
• Un deuxième, vis-à-vis de la position conservatrice que nous pouvons avoir en terme de restauration patrimoniale…

 Je cherchais à connaître d’autres relations que pouvait entretenir une civilisation à la notion de « Patrimoine ». J’ai pour cela cherché où celles-ci pouvaient être réellement différentes, sans parcourir des distances trop ‘’importantes’’. Le choix de la Chine, de l’Inde et de l’Iran, 3 civilisations majeures, s’est vite imposé. Ma volonté était également de comprendre comment avait pu évoluer la situation dans ces pays depuis les années 1830, début des politiques de protection du patrimoine en Europe, qui coïncide justement avec la présence coloniale occidentale dans ces régions orientales. 

Il semble que tu aies été marqué par une notion de « protection patrimoniale » différente en Inde ou en Chine. Peux-tu nous en dire plus ?

L’absence de protection en Inde

 En Inde, l’un des premiers constats, d’un point de vue patrimonial, est l’absence de protection sur le patrimoine privé. 

Avantage ou inconvénient ? il n’y a sans doute pas une seule réponse (parmi quelques réponses, lire l’article Classer une maison au titre des MH ou ISMH – Méthode, avantages et contraintes)

 Cela a pour conséquence de ne pas figer l’histoire, et d’éviter une muséification que l’on peut quelques fois regretter en France . Vis-à-vis des édifices religieux, une protection entraine un arrêt du culte, puisque le bien devient propriété de l’Etat.

Exemple

J’ai été moins touché par le Taj Mahal, ou les temples de Khajurâho, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, aux pelouses tirées au cordeau, agents de sécurité ou barbelés, interdisant l’accès aux habitants, que par un temple décrépi et souillé par fumées et cires de bougies mais « habités » par les fidèles, dans lequel résonnent les mantras, ou par un fort du Rajasthan s’autorisant des ajouts assumés, et non tranchés architecturalement (cf. charte de Venise), mais souhaitant y faire vivre les traditions indiennes, de musique, danse, ou encore gastronomie.

Les répercussions de la protection du patrimoine sur les sites et sur le tourisme 
Il est clair que la question des protections, qu’elles soient nationales ou internationales, et qui est souvent calquée sur la vision occidentale conservatrice, est un vrai problème dans ces pays aux populations aussi nombreuses. 

La simple obtention d’un label Unesco pour un site historique en Chine, d’autant plus s’il est géré par des entreprises privées, peut conduire à de vrais désastres en matière de conservation puisqu’il est le point de départ de l’arrivée de millions de visiteurs en quelques mois. Ci-dessous, l’exemple des jardins de Suzhou.

 La gestion d’un site Unesco en Inde, relevant de l’Etat, tel que le site d’Hampi, ne garantit pas de la qualité des travaux de conservation, au contraire. 

 Ces constats m’auront finalement incité à m’éloigner, au fur et à mesure du voyage, des sites les plus reconnus, Unesco ou non, pour me concentrer sur les rencontres des acteurs du patrimoine . Le caractère informel de mes échanges m’a permis de recueillir des points de vue personnels, sans langue de bois, depuis un directeur de l’Unesco, jusqu’aux artisans sur leurs chantiers, ou membres de communauté au pied des temples. 

 Le modèle indien et les parties prenantes 

Voici quelques exemples d’acteurs aux rôles différents mais importants que j’ai pu rencontrer pour étayer ma vision. En Inde, Aman Nath , écrivain et co-fondateur de la chaine de palaces Neemrana hôtels. Il m’a fait découvrir à l’occasion d’une visite de chantier, le premier fort qu’il a restauré et ouvert il y a 25 ans dans le Rajasthan. Ou encore, Aishwarya Tipnis , architecte très engagé sur des projets de restauration de Patrimoine. A.G Krishna Menon un des membres fondateurs de l’INTACH et plusieurs autres membres de sections nationales ou locales. Mais aussi Abhay Mangaldas ou Ravik Patel, tous deux impliqués dans la ville d’Ahmedabad. Enfin, Raphaël Gastebois , architecte des bâtiments de France, actuellement en poste dans le Sud de l’Inde, à Pondichéry, pour développer le concept de Smart City.

 Le modèle patrimonial de l’Inde…

 Le modèle indien est la combinaison de 2 systèmes, révélateur de deux approches différentes. Avant toute chose, le secteur privé est beaucoup plus libre d’agir comme il ne souhaite.

L’Archeological Survey of India (ASI)

D’un côté, il y a  l’Archeological Survey of India (ASI) , l’équivalent du ministère de la Culture, qui gère uniquement des monuments publics. Son organisation et ses méthodologies d’action sont l’héritage de la présence anglaise jusqu’au début du XXème siècle. Elles s’inspirent donc des doctrines de préservations occidentales. 
Les monuments dont il a la charge sont protégés, tel que pourrait l’être un monument inscrit ou classé au titre des monuments historiques en France. C’est-à-dire qu’aucune transformation n’y est autorisée. L’avantage est qu’ils bénéficient d’un entretien et d’un suivi réguliers, et d’une bonne conservation (avec quelques exceptions comme vu précédemment). La contrepartie est l’impossibilité de poursuivre l’usage traditionnel du lieu, comme le culte. Les temples relèvent en effet de la sphère privée. Les constructions et l’entretien sont très souvent financés par des  mécènes privés, parfois clairement affichés

L’INTACH, pour Indian National Trust for Archeological and Cultural Heritage

Concernant les palais prestigieux de l’Histoire de l’Inde, ou d’autres patrimoines privés : ils évoluent encore aujourd’hui, autorisant des adjonctions. Ces lieux poursuivent donc leurs évolutions, avec quelques fois les techniques et matériaux de construction contemporains, ou des techniques traditionnelles. Ils suivent les ressources disponibles (humaines et financières) et la sensibilité des propriétaires… D’autres peuvent être à l’abandon, puisque l’usage a disparu. 

Ce patrimoine privé, ne bénéficie ni de la protection ni de l’entretien par l’Etat. Un trust a donc vu le jour en 1984. Il s’agit de L’INTACH : Indian National Trust for Archeological and Cultural Heritage. Cette organisation ont pour mission de mettre sur pied des projets de restauration ou rénovation avec les propriétaires. J’ai rencontrée plusieurs membres dirigeants et j’ai pour projet de faire venir en France afin qu’ils exposent leur travail,

Son but est d’essayer de concilier le respect des traditions et usages locaux, et la protection des bâtiments. Il constate entre autre le caractère trop conservateur et rigide des protections de l’Etat.

Leur doctrine se résume par un terme : « Jeernodharanam ». On peut aussi le rapprocher d’un proverbe indien : Tradition and heritage do not mean to preserve the ashes but to keep the flame alight”. « Tradition et patrimoine ne signifient pas conserver les cendres mais garder la flamme allumée »

Aga Khan Trust for Culture 

Il existe d’autres trusts, ceux-ci privés, tels que l’Aga Khan Trust for Culture . Des structures d’ailleurs difficiles à cerner (comme l’INTACH), car n’ayant pas de modèle administratif ou économique en France.

Les autres monuments 

Par opposition aux monuments gérés par l’ASI, l’ensemble du patrimoine privé bénéficie de sorts très variables. Lorsque l’usage est maintenu, tel que pour un lieu de culte, la notion de « beautification » est prépondérante. Il est donc important que le lieu soit beau (régulièrement entretenu et recoloré de peintures), perpétuellement objet de rites (supposant la présence de fleurs, de flammes et de cires de bougies…). La vie, la force du lieu, sa symbolique priment avant toute problématique de conservation telle qu’on pourrait les envisager en France. 

…applicable en France ?

 D’abord, à chacun ses spécificités dont chaque pays doit être le protecteur
Ce qui me semble faire la richesse d’un pays, d’une culture, ce sont ces spécificités. Il ne s’agit donc pas de calquer ce qui se fait ailleurs. Avant de dire ce qui serait applicable en France, je voudrais surtout dire que l’on ne devrait pas essayer de faire appliquer aux autres, ce que nous pensons être la bonne règle. 

 La vision asiatique du patrimoine est différente de la nôtre. Deux raisons peuvent l’expliquer : le rapport à la matérialité et le rapport au temps. 

exemple n°1

En Chine, les temples en bois sont nécessairement moins durables. La littérature et la calligraphie ont joué un rôle très important. Le passé vit dans le souvenir, les récits, plus importants que toute réalité matérielle. Cette attitude différente face à la pérennité peut aussi se retrouver dans le rapport à la vie et à la mort. Ce rapport est vécu comme un cycle naturel, différent d’une compétition pour la longévité.

Exemple n°2

Je pendrai ici un exemple marquant d’une équipe d’étudiants italiens et de leur professeur, en voyage d’étude au Népal. Ils souhaitaient apporter une analyse technique des édifices ayant été endommagés ou non, par le tremblement de terre de 2015. Armés de sondes et d’endoscopes, pour ausculter les temples encore debouts suite au tremblement de terre, une réaction du professeur de l’équipe m’avait choqué. Il s’était en effet s’offusqué du fait qu’il ne puisse pas rentrer dans la partie la plus sacrée d’un temple. Il n’avait pas suivi le protocole de demandes nécessaires auprès des autorités locales responsables des rites et de la protection du temple. 

Il « venait de loin » et avait « des éléments importants à porter à leur connaissance ». Mais il n’avait peut-être pas suffisamment discuté avec les habitants. Auprès d’eux, il aurait compris que ces tremblements de terre font partie de leur quotidien. Des rites traditionnels existants sont d’ailleurs liés à cette particularité. Le travail des artisans lors des reconstructions successives fait partie du maintien des savoirs faire et des coutumes locales. 

Par chance, un petit film le résume très bien, et c’était justement sur ce temple que l’équipe travaillait : 

Heureusement, les choses ont changé depuis une quinzaine d’années. Les pays d’Asie ont pu faire avancer leur vision des choses, en particulier sur la notion de patrimoine immatériel.

 Quatre directions intéressantes à étudier pour la France

 Les niveaux de protection 

 La mise en place de plus de deux niveaux de protection (inscrit, classé), afin de mieux hiérarchiser les enjeux. Il existe 4 niveaux en Inde et aussi 4 niveaux en Chine. En évitant de concentrer notre vigilance (parfois excessive) et nos moyens financiers, sur quelques monuments uniquement, au détriment des autres.

 Cela pourrait se traduire par une plus grande place donnée à l’initiative locale et privée. L’omniprésence de l’Etat en France, dans l’ensemble des secteurs (réglementaire, économique, judicaire…), a je crois tendance à déresponsabiliser la société civile.

 La reconnaissance des artisans 

 Accorder une réelle reconnaissance aux artisans, détenteurs des savoir-faire, patrimoine immatériel encore trop peu reconnu en France.

La reconnaissance plus visible des mécènes 

Il faut rendre plus visibles et moins tabous les dons des particuliers et des entreprises. Pour cela, il est nécessaire de transformer la façon dont on nous présente le principe du don, du mécénat. Il ne s’agit pas d’une simple déduction fiscale, mais plus positivement, d’une réelle belle action pour une cause noble, assumée, y compris vis-à-vis du patrimoine religieux, malgré la sécularisation souhaitée de la société.

Renouveler nos réalisations de façon très audacieuse

Fort de 150 ans de politique conservatrice, nous avons accumulé aujourd’hui une qualité patrimoniale indéniable. Pourquoi ne pas ouvrir la possibilité de réaliser des projets audacieux, sur nos édifices classés ou non, d’architecture contemporaine ou non, à l’image du permis de faire de la Loi LCAP ? 
Laissant réellement une place à la création, l’innovation, l’ambition…

 La question des centres-villes anciens : quelle gestion en Inde ?

L’Inde se confronte aux mêmes problématiques que la France concernant sa gestion des centres-villes anciens. Une ville nouvelle (New Delhi), et une ville ancienne (Old Delhi) peuvent réussir à perdurer lorsque l’attachement aux commerces et souks du centre reste fort. Mais il est parfois difficile de maintenir les habitants dans le centre ancien. Ceci provient notamment des problèmes de propriétés et de successions familiales qui ralentissent les travaux nécessaires. 

Dossiers fonciers et immobiliers en attente pendant des années, c’est le début de la dégradation… Problématique que j’ai pu aborder dans la ville d’Ahmenabad qui a décidé de mettre en place des incitations fiscales, pour encourager les habitants des quartiers historiques à rester dans la ville.

L’Inde a réellement pris conscience de ces problématiques croisées de développement nécessaire de l’activité en générale mais aussi du tourisme. Un plan national d’étude est en cours dans cette dynamique :  « Heritage City Development and Augmentation Yojana », donnant lieu à des études intéressantes.

Conclusion

En Inde est le fonctionnement des religions et la gestion des temples est complexe. Deux mois sur place n’auront pas suffit à approfondir cette problématique, que j’avais un peu commencé à comprendre au Népal. Il s’agit d’un fonctionnement autour de communauté d’individus, chargée de l’organisation des rites et de la protection des temples.
Précédemment, j’ai pu exposer des tendances générales, conclusions de mon ressenti et de ma compréhension globale des différentes approches patrimoniales locales. Néanmoins, j’ai pu ressentir la frustration de plusieurs interlocuteurs, vis-à-vis de la lenteur des prises de décisions des autorités locales, disposant pourtant de belles études conduites par des équipes d’architectes ou encore des travaux d’écoles d’architecture. La corruption est un reproche revenant assez régulièrement comme origine des blocages des projets ! 

Mais enfin, il n’en demeure pas moins que si le modèle indien s’inspire du nôtre, nous pourrions aussi songer à nous inspirer de ce qui se fait ailleurs pour palier à certains manques.

Pour aller plus loin :

 –  CLASSER UNE MAISON AU TITRE DES MH OU ISMH – Méthode, avantages et contraintes 
–  LA RESTAURATION APRES L’ABANDON – financement, parties-prenantes et organisation 
–  FINANCER LES CHÂTEAUX A TRAVERS UN FONDS DE DOTATION – Une alternative innovante et séduisante 

Vous pouvez également regarder la série Arte : Monuments sacrés
ou encore cette rencontre avec Masue Katayama, une entrepreneure sociale de 78 ans qui depuis plus de 30 ans transforme les bâtiments abandonnés en maisons de retraites abordables pour les vieux Japonais. 

Bien gérer et optimiser son domaine forestier, comment faire ?

L’important à retenir dans cet article :

 Le patrimoine forestier français est une richesse qu’il est important de bien savoir gérer pour le protéger et qui peut être un excellent placement sur la durée. 

Contrairement aux idées reçues, les forêts bien gérées génèrent des revenus supérieurs aux coûts d’entretien. Tous les peuplements ne permettent pas les mêmes profits, la moyenne se situe entre 1 et 2%. Par exemple, on estime que les productions de peupliers rapportent jusqu’à 8% du fait des durées de rotations plus courtes. Le patrimoine forestier reste un bon placement sur la durée. Le constat en France est que les forêts sont sous-exploitées, ce qui justifie le soutien des institutions publiques pour encourager leur gestion. Il existe de nombreuses aides financières et fiscales en ce sens. 

De cet article, retenez que : 
– Il est conseillé de faire appel à un gestionnaire forestier pour assurer la gestion de son bien ;
– Il existe plusieurs aides financières, mais aussi des avantages fiscaux.



Cet article a été écrit avec l’aide de Loïc Zellvegre, gestionnaire forestier professionnel chez Brodut Forêt Gestion, spécialisé dans l’accompagnement de domaines d’exception et la sylviculture proche de la nature. 

Des propriétaires privés, soumis à des obligations 

Loïc Zellvegre nous explique qu’être propriétaire de forêts signifie être soumis à des obligations, celles-ci dépendent de la surface possédée, il y a trois cas de figures :
– Moins de 10 hectares d’un seul tenant ;
– Entre 10 et 25 hectares d’un seul tenant ;
– Plus de 25 hectares sur la même commune ou sur trois communes attenantes.

Vous pouvez retrouver les différentes obligations concernant la règlementation forestière pour chacun des cas.

Tout propriétaire d’une forêt de plus de 25 hectares est soumis à l’agrément d’un Plan Simple de Gestion (PSG). Ce document définit les différentes interventions (coupes et travaux) de la forêt pour une période de 10 à 20 ans.
Le plan simple de gestion présente ainsi les objectifs assignés à la forêt et définit le programme d’exploitation des coupes et des travaux à effectuer. Pour tout savoir sur le PSG, rendez-vous sur le site du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. 

La rédaction du plan simple de gestion est élaborée par un gestionnaire forestier, en accord avec les besoins du propriétaire. C’est le Centre régional de la propriété forestière (C.R.P.F.), établissement public à caractère administratif, qui instruit les demandes d’agrément de PSG et d’autorisation de coupe extraordinaire. Retrouvez sur le site du Centre National de la Propriété Forestière la liste des CRPF.

NB : Ces informations peuvent d’ailleurs ne pas s’appliquer à certains cas spécifiques. 

Les propriétaires de forêts se doivent de prévenir les risques de départs de feu et préserver la richesse environnementale, ils sont également tenus de débroussailler en bordure et zones habitées.

Les aides financières et fiscales

Les aides financières

Loïc Zellvegre fait le constat qu’en France les forêts ne sont que trop peu gérées. Cela explique en effet que les collectivités et organismes incitent à la gestion forestière par des subventions à destination des entreprises de la filière bois et des propriétaires forestiers.

Ces aides se répartissent à différentes échelles :
L’Europe, via le FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural) : il permet le financement du 2e pilier de la politique agricole commune (PAC). Ce 2e pilier est consacré à la politique de développement des territoires ruraux ;
L’Etat, via une subvention pour inciter à la gestion forestière ;
– La DRIAAF, Direction Régionale Interdépartementale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt pour chaque région, c’est le représentant de l’Etat en région ;
– Les conseils régionaux et départementaux ;
L’ADEME (agence des énergies renouvelables) ;
– Les communautés de communes et EPCI ;
Les fonds privés, tel que EcoTreeReforest’action ou encore Ma forêt.

En outre, les aides disponibles sont cumulables et peuvent couvrir entre 40 et 80% des dépenses de frais de gestion.

En matière de gestion forestière, les aides sont très variées et concernent de nombreux domaines :
– Acquisition de matériel forestier ;
– Amélioration de la desserte forestière ;
– Reboisement ;
– Réaliser des travaux sylvicoles ;
– Protection contre le gibier ;
– Préparation des sols ;
– Animation des territoires forestiers…

Les aides sont spécifiques à chaque région et département, ce qui complexifie leur obtention, puisque cela implique une très bonne connaissance des circuits de financements, que tout le monde ne possède pas.

Retrouvez également un tableau récapitulatif des sources innovantes de financement de plantations par des fonds ou programmes d’aides au boisement ou reboisement en France en 2016 que vous pouvez télécharger ici

Les avantages fiscaux

Loic Zellvegre nous apprend qu’il existe plusieurs formes d’avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les propriétaires de forêts :

Les Dispositifs D’encouragement Fiscaux à l’investissement, ils sont au nombre de trois : DEFI « Acquisition », DEFI « Travaux forestiers » et DEFI « Contrat de gestion ».

Des frais de transmission de patrimoine réduits à 25% de la valeur du patrimoine grâce au Régime Monichon.

Des exonérations d’impôt sur la fortune : il est possible de bénéficier d’un abattement de 75% sur l’impôt. Mais pour cela, il faut détenir un certificat de gestion durable et de s’engager à conserver sa propriété durant 30 ans en présentant tous les 10 ans le bilan de cette gestion. 

La réduction d’impôt Madelin : portée à 25%, elle vous permet d’investir avantageusement dans une forêt en direct ou via un groupement forestier à condition de garder vos parts au moins jusqu’au 31 décembre de la cinquième année suivant la souscription. De plus, les parts acquises doivent être nouvelles. 

Deux régimes de TVA avec :
Un assujettissement obligatoire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus dépasse les 46 000€.
Un remboursement forfaitaire ou un assujettissement volontaire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus est inférieure à 46 000€.

Deux taux applicables de 10% ou 20% selon les travaux et produits forestiers concernés (plus d’informations ici)

Les possibilités d’exploitation pour générer des revenus

– La récolte et la vente du bois et ses différents traitements (taillis simple, la futaie régulière, le taillis sous futaie, la futaie irrégulière) mais aussi ses dérivés tels que le jus (par exemple l’eau de bouleau) ou sa sève ;
– La location pour la chasse ;
– L’ouverture au public dans le cadre d’activités touristiques : la cueillette des champignons, les randonnées pédestres, équestres, les parcours sportifs ou de santé, l’accrobranche, les gites et cabanes dans les bois, le brâme du cerf.

Vers qui se tourner pour demander une expertise ? Quels sont les professionnels et corps de métiers pouvant aider ?

Il existe plusieurs corps de métier impliqués dans la gestion des forêts :
– Gestionnaires forestiers professionnels (Brodut Forêt Gestion) ;
– Experts forestiers ;
– Coopératives forestières ; 
– Gardes particuliers. 

Les experts forestiers et les gestionnaires forestiers professionnels tel que Loïc Zellvegre sont totalement indépendants. Ils travaillent au profit du propriétaire et non des industriels. Ils se rémunèrent en pourcentage de la vente du bois ou en prestations spécifiques comme la rédaction de plan de gestion, le suivi administratif et autres missions…

Ce sont d’ailleurs les principaux acteurs capables de répondre aux diverses problématiques liées à la gestion des forêts. Compétents par leurs formations et leurs connaissances opérationnelles, ces professionnels sont au plus près des territoires. Ils ont une connaissance globale du secteur.

Conclusion

Le patrimoine forestier en France n’est que peu géré alors qu’il est à la croisée de divers enjeux (économiques, écologiques, récréatifs, accueil du public, etc.). L’aménagement de ces biens est primordial pour préserver l’équilibre de ces aménités. Des aides et incitations financières ont donc été mises en place à tous les échelons. Elles sont à la fois nombreuses, variées et spécifiques, ce qui implique une véritable expertise du secteur pour bien les connaître. Au regard de la spécificité de la gestion des forêts, il semble primordial de s’adresser à des professionnels pour que la gestion soit cohérente et pour bénéficier de conseils forestiers adaptés aux besoins particuliers de chaque propriété.

Pour aller plus loin :

 JARDINS & ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Faire appel à des professionnels, c’est abordable : point sur les expertises indispensables

ASSOCIATIONS POUR LA SAUVEGARDE ET LA VALORISATION DU PATRIMOINE – Comment choisir son statut, les avantages et les inconvénients ?

Comment valoriser la propriété forestière d’un domaine historique ?

L’important à retenir dans cet article :

 Propriétaire d’un domaine forestier, il apparaît parfois difficile de trouver les clés pour gérer et capitaliser sur ce patrimoine complexe. Régir une richesse naturelle telle qu’une forêt peut se révéler un casse-tête pour les propriétaires. D’autant qu’ils doivent composer avec les aléas et les contraintes qu’elle implique. Dès lors, il est conseillé de trouver des experts dans la gestion de son espace forestier afin de l’exploiter durablement.

Les points clés de cet article : 
– Il faut inciter les propriétaires à s’appesantir d’avantage sur la gestion de leur patrimoine forestier 
– Il faut se rapprocher d’un mode de gestion raisonné
– S’entourer de professionnels en la matière est nécessaire

Introduction

Aujourd’hui en France métropolitaine, on compte quasiment 17 millions d’hectares de forêts dont les ¾ sont privés. Propriétaires ou sociétés de droit privé, institutionnels (banques, assurances, caisses de retraites), ils sont environ au nombre de 3 millions. De surface moyenne – approximativement 4 hectares – ces espaces forestiers sont aussi le reflet de beaucoup de disparités. La plupart de ces espaces correspondent d’ailleurs à de très petites parcelles. 2,9 millions sont propriétaires de surfaces inférieures à 4 hectares, le reste concerne les gros propriétaires. Mais comment gérer toutes ces surfaces ? 

Julien Terrier, ingénieur agronome chez Forêt Patrimoine, nous aide à comprendre comment gérer efficacement ce bien forestier. 

Julien Terrier, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? 

Après deux années en classe préparatoire scientifique, j’ai intégré AgroParisTech, grande école d’ingénieur agronome. Diplômé en 2017 à l’issue d’une spécialisation en Gestion, Innovation et Performance des Entreprises, j’ai poursuivi mon parcours académique dans le cadre d’un Master II de droit rural. Cette formation complémentaire à la formation d’ingénieur a permis de me préparer aux métiers de l’expertise foncière et forestière.
En tant que chargé de gestion, transaction et expertise au sein de Forêt Patrimoine, mes missions sont diverses. Je conduit des expertises forestières. J’effectue également des transactions forestières. Enfin, je gère le patrimoine forestier pour le compte de propriétaires privés.

En associant une très bonne connaissance des enjeux actuels du monde rural, agricole et forestier, avec des compétences de gestion forestière et financière, nous pouvons apporter un conseil dans les domaines juridique, technique et économique, voire fiscal. Ainsi c’est une expertise à la fois de terrain et de gestion patrimoniale.

Quelles sont les missions de Forêt Patrimoine ? 

Forêt Patrimoine est la cellule immobilière des experts du Comité des Forêtsle plus ancien organisme de défense de la forêt privée. Nous proposons de conseiller sur le long terme ou de façon ponctuelle des propriétaires forestiers dans la gestion, l’évaluation ou la transaction de leur patrimoine forestier. La grande diversité des situations rencontrées permet d’aborder chaque situation unique avec le recul nécessaire.
Vous pouvez retrouver toutes les actions de Forêt Patrimoine sur leur site ainsi que leur programme.

Source : Forêt Patrimoine

D’après vous, pourquoi les forêts sont-elles mal exploitées aujourd’hui ? 

Parmi cette grande variété de propriétaires forestiers, beaucoup ont reçu ce patrimoine par le biais d’héritages successifs ; il en résulte alors une certaine méconnaissance des limites des biens détenus, souvent difficiles à localiser et exploiter. Ainsi trop de surfaces sont laissées à elles-mêmes et ne sont pas entretenues …Cependant, selon l’article L112-1 du Code Forestier«Sont reconnus d’intérêt général la mise en valeur et la protection des forêts ainsi que le reboisement » ! Il y a donc, d’une certaine manière, une responsabilité à entretenir et valoriser son capital forestier. 

Quels sont les objectifs à poursuivre dans le cadre d’une bonne gestion de la forêt ? 

Dans la mesure du possible, il faudrait aller vers une meilleure gestion de son patrimoine, l’entretenir et le valoriser en mobilisant une partie de ses bois. Le but est d’inciter les propriétaires à produire du bois en plus de les inciter à en récolter. Ainsi, établir un suivi et une protection des ressources naturelles afin de renforcer la qualité de la terre est primordial si l’on veut maintenir son capital forestier en l’état. 

Quelles sont les sources de revenus d’un propriétaire forestier ? 

Les principales sources de revenus proviennent de la vente de bois qui représente une recette majeure. Par ailleurs, le propriétaire peut être amené à louer ses espaces forestiers pour la chasse et profiter ainsi des bénéfices financiers de cette activité. 
Ainsi, une forêt est une entreprise qui doit dégager un résultat. Cette gestion permet l’obtention d’une rente courante et continue sur du moyen terme qui soit la plus élevée possible. En parallèle, la gestion forestière permet la constitution d’une réserve en capital mobilisable en cas de besoin, elle permet également de pérenniser les espaces forestiers. 

Quels sont les différents modes de gestion possibles ? 

Il convient de distinguer les modes de traitement sylvicoles des autres modes de gestion. Bien que le traitement et la gestion soient intimement liés, un arbitrage sain est patrimonial. Le traitement sylvicole est indispensable pour valoriser la forêt dans son histoire et pour servir la transmission. Une vision encore largement répandue est de considérer une forêt comme un coffre-fort, dans lequel on se servirait au gré des besoins familiaux. Mais on oublie que la forêt ne s’est pas constituée d’elle même, que des ancêtres l’on façonnée, ont œuvré à son développement. Si la forêt est souvent patrimoine reçu, elle est également un patrimoine à transmettre aux futures générations. 

En privilégiant la production de bois d’œuvre de qualité, c’est à dire en sélectionnant les individus qui présentent le meilleur potentiel de production de bois d’œuvre (qualité et vitalité), on s’assure de gérer au mieux une forêt. Cette sylviculture est par ailleurs un moyen durable de maintenir le carbone qui se fixe lors de la croissance des arbres ; la part de bois d’œuvre produite étant plus importante. 

La gestion à long terme

Rester prudent dans la gestion de son capital forestier

« Une forêt est un capital qui produit de lui même l’intérêt qu’il rapporte. Toute la question est de déterminer cet accroissement et les conditions dans lesquelles il sera avantageux, de façon à ce que l’on puisse le prélever par exploitation sans nuire au capital et sans compromettre la reconstitution de l’intérêt, c’est-à-dire son nouvel accroissement dans l’avenir. » Gurnaud (1890)

Pour s’assurer d’une gestion sur le long terme il faut avant tout être prudent pour ne pas détériorer le capital de bois sur pied.

Ne pas céder aux effets de mode

En outre, il convient de ne pas céder aux effets de mode, que ce soit dans les modes de gestions ou sur le choix des essences. En effet, le temps des forêts, n’est pas celui des hommes. La forêt est une invitation à l’humilité et à la prise de recul. 

Pouvez-vous me parler de ProSilva ? Quelles sont les particularités de cette approche ? 

ProSilva est une association de forestiers qui promeut et défend une sylviculture à l’échelle de l’arbre, en privilégiant un traitement dit « irrégulier ». Le sylviculteur n’intervient que par petites touches pour récolter les bois mûrs ou sans avenir sylvicole, favoriser les arbres d’avenir, éclaircir les semis, enrichir là où le renouvellement tarde. Une méthode qui permet de maintenir un niveau de productivité économique élevé, de protéger la biodiversité, la qualité des sols, de l’air et de l’eau, tout en produisant de plus en plus de bois de qualité. Cette sylviculture d’arbre permet d’obtenir des revenus soutenus et réguliers tout en ayant des forêts multifonctionnelles, continues et stables.
Les opérations sylvicoles visent à concentrer l’accroissement sur les arbres de qualité, qui permettrait aussi d’utiliser au mieux le potentiel de production de la station, de refuser les sacrifices d’exploitabilité, de contenir les charges de renouvellement, d’aboutir à des peuplements plus stables, moins sensibles aux aléas climatiques et biologiques … 

Gérer seul sa forêt ou faire appel à un professionnel ? Quels sont les avantages et inconvénients ? 

La forêt est un patrimoine fragile et complexe, qui ne supporte pas les événements brusques. Afin de la pérenniser et d’œuvrer à sa valorisation, elle doit être le reflet d’une symbiose entre le propriétaire forestier et son gestionnaire, au-delà d’une simple assistance technique. Afin d’apporter un regard extérieur neutre, il est important de se faire accompagner par un expert qui dispose d’une connaissance précise des acteurs et des organismes forestiers. Les professionnels indépendants proposent des services personnalisés, en adéquation avec vos attentes et les potentiels de chaque forêt.
De l’estimation de vos valeurs forestières à la gestion courante de vos bois, l’offre des services proposés par les experts forestiers est large ; la défense des intérêts du propriétaire forestier étant l’objectif de tout bon expert. 

Source : Forêt Patrimoine

Quels sont les acteurs à qui faire appel pour être aidé dans la gestion de sa forêt ? 

À l’heure actuelle, il existe de nombreux professionnels de la gestion forestière. Qu’ils soient gestionnaires forestiers professionnels, experts forestiers ou membres de coopératives forestières, ces conseils s’adaptent aux différents propriétaires. Ils proposent la plupart du temps des services sur-mesureBeaucoup de structures viennent en aide aux propriétaires, il ne faut donc pas hésiter à se tourner vers des professionnels. 

Conclusion

Etre propriétaire d’un espace forestier comporte aujourd’hui de nombreux avantages mais aussi des contraintes. En effet, comme vu précédemment, la gestion d’un patrimoine forestier représente un enjeu économique majeur apportant une source de revenus non négligeable mais le tout est de savoir comment gérer et exploiter de manière responsable ce potentiel. Les modes de gestion sont nombreux et s’entourer d’un environnement de professionnels de l’expertise et du conseil représente un atout considérable pour trouver les réponses adaptées à ses besoins. 

Pour aller plus loin :

Comment gérer et optimiser le domaine forestier de son château ?
La méthode ROSEE pour choisir les essences d’arbre dans le jardin de son château

Le périmètre d’intervention d’un géomètre expert au service des monuments

L’important à retenir dans cet article :

 Comme tous les propriétaires fonciers, les propriétaires de monuments historiques se retrouvent bien souvent confrontés à des problèmes de voisinage. Un voisin a toujours tendance à vouloir s’affranchir des limites de sa propriété pour empiéter sur celle des autres. La profession de géomètre-expert a donc pour objectif d’accompagner les propriétaires dans leurs démarches pour faire respecter leur domaine et leurs biens fonciers. « Si les Français ont une excellente image de la profession (82% de bonne ou très bonne opinions), moins d’un Français sur cinq (19%) considère bien la connaître ». 
Zoom sur ces « garant(s) d’un cadre de vie durable » !

Cet article permettra de :
– Découvrir ou mieux connaître le métier de géomètre-expert grâce à l’interview de Gabrielle Mattei
– Appréhender des notions techniques tel que le bornage ou la délimitation de propriétés

Introduction

Gabrielle Mattei est Géomètre-Expert dans le Cap Corse et dépend de l’Ordre des Géomètres-Experts de Marseille. Cette profession libérale est encadrée par la loi du 7 mai 1946.

Après une classe préparatoire aux grandes écoles à Ajaccio, elle intègre l’école Française d’ingénieur spécialisée dans le domaine du Conservatoire National des Arts et Métiers puis finalise ses études en institut de recherche et développement, appliqués à la cartographie et télédétection de sinistralité à Aix-en-Provence. Par la suite, le troisième plus grand cabinet de géomètres-experts à Paris la recrute. Elle rentre ensuite en Corse dans un cabinet spécialisé dans le domaine rural patrimonial. En parallèle de son travail, elle y mène un stage permettant d’obtenir l’agrément pour devenir Géomètre-Expert. 

1. Quelle est l’activité du Géomètre-Expert ?

La profession disposant d’un monopole pour « dresser les plans et documents topographiques qui délimitent les propriétés foncières », l’activité actuelle de Gabrielle Mattei se concentre sur le foncier et ses thèmes connexes, toujours guidée par le respect des règles ordinales.

Il s’agit donc, pour la majeure partie du temps, de bornages et divisions de propriété, le but étant de garantir le respect de la propriété et des biens fonciers, problématiques très ancrées dans les fondements de la société française.

Au-delà de ces aspects de fixation de limites de propriété, le géomètre intervient sur divers secteurs : l’urbanisme, la topographie, le lever architectural, la copropriété et la volumétrie. Des montages fonciers permettant le respect des droits de chacun. À titre d’exemples, le géomètre peut :
– Informer des possibilités de construction attachées à un terrain ;
– Effectuer des démarches administratives (certificats d’urbanisme pour une construction, permis d’aménager, déclaration préalable…) ;
– Réaliser un recensement patrimonial de propriétés (plans à l’appui).

Les titres de propriété et le cadastre n’offrent pas toujours des garanties suffisantes. Pour rappel, le cadastre n’a qu’une vocation fiscale. Le géomètre assure donc ces prestations en matière de foncier pour le compte de particuliers, professionnels ou collectivités territoriales. Le géomètre les aide à mener à bien leurs projets en respectant la règlementation, pour prévenir tout potentiel litige.

2. Qu’est-ce que le bornage, cœur de métier du géomètre-expert ?

Plusieurs cas de figure se présentent lorsque les clients sollicitent le géomètre-expert pour un bornage. Ils peuvent, par exemple, avoir besoin de : 
– Vérifier la superficie d’un terrain dans le cadre d’une vente
– Clôturer leur propriété 
– Vérifier que l’aménagement prévu par un voisin n’est pas sur leur propriété. 
Le bornage permet donc de régler légalement ces questions une bonne fois pour toutes.

En effet, le bornage a pour effet de définir juridiquement et de matérialiser sur un terrain les limites des propriétés privées contiguës, appartenant (ou destinées à appartenir) à des propriétaires différents. Il met en œuvre le respect du contradictoire.

Trois types de prestations sont réalisées :
– Le bornage amiable (si les propriétaires sont d’accord pour le faire réaliser) qui donne lieu à un procès-verbal signé des parties et entériné dans les archives du géomètre-expert,
– Le bornage judiciaire (en l’absence d’accord des parties), où le géomètre-expert intervient comme expert de justice désigné par le juge,
– La délimitation des propriétés affectées de la domanialité publique. Dans ce troisième cas, la mission consiste à assister la collectivité pour les opérations d’analyse, de matérialisation de la limite, de rédaction du procès-verbal de délimitation et de notification aux riverains.

En Corse, par exemple, Gabrielle Mattei a décidé de mettre l’accent sur les questions d’indivisions qui y sont omniprésentes. Le but est toujours de renforcer l’acte foncier du bornage pour lequel un process a spécifiquement été créé, depuis les recherches généalogiques jusqu’au contradictoire.

3. Pourquoi la surface cadastrale d’un bien ne correspond-elle pas à la surface mesurée par un géomètre-expert ? Quelle est la différence ?

Il est très important de faire cette distinction. Le plan cadastral est un document administratif à vocation fiscale. En effet, il recense et identifie la propriété foncière pour l’établissement des bases d’imposition (taxe foncière, taxe d’habitation). Ainsi, il ne garantit pas les limites de la propriété mais en livre uniquement une représentation graphique.

En revanche, la surface mesurée par le géomètre-expert, et fixée à l’issue de la procédure de bornage contradictoire, est la surface réelle de la propriété.

4. Quels sont les besoins des clients dans le cadre de division de propriété ?

Les besoins sont multiples mais il s’agit essentiellement de création de lotissements ou de partage de terrain dans le cadre d’une succession. Le cas d’un détachement de terrain pour une vente est un exemple récurrent. L’étude de faisabilité de la division puis l’évaluation des étapes nécessaires à la bonne réalisation de l’opération sont alors menées. 

Une fois que les parties valident le projet de division, le géomètre envoie les documents au centre des impôts fonciers pour la conservation cadastrale.

Le géomètre-expert est habilité pour réaliser ces opérations. Ces étapes sont obligatoires dans le cadre de tout changement de limite de propriété (divisions, lotissements, partages, échanges, etc.).

Il peut également être nécessaire, selon le cas, de créer ou maintenir des servitudes.

5. Quelles missions sont liées aux questions d’origine de propriété ?

L’établissement d’une origine de propriété, la recherche d’héritiers, l’approfondissement des antécédents généalogiques ou historiques de servitude peuvent nécessiter une analyse comparée minutieuse. L’idée est de retracer l’histoire de ces parcelles, de leurs divisions successives par l’étude croisée de l’ancien et du cadastre actuel, d’une part, mais aussi des actes de mutations permettant l’identification de ses propriétaires successifs.

6. L’intervention d’un géomètre-expert est-elle nécessaire sur un chantier de restauration d’un Monument Historique ?

Un monument historique regorge, par essence, de particularismes architecturaux. Une erreur d’estimation du coût des travaux peut donc avoir de lourdes conséquences sur le suivi des financements à débloquer. 

Selon Gabrielle Mattei, la mission du géomètre consiste à garantir au client  » une meilleure maîtrise de projet, de la géométrie de son bâti aux contours du parcellaire, tant d’un point de vue du conseil technique que juridique ». Le géomètre peut donc être amené à réaliser :
• Un relevé des intérieurs et extérieurs par la numérisation des bâtiments en trois dimensions : maquette BIM du site, extraction des plans planimétriques, coupes, façades, visite virtuelle… Cette dernière prestation est très demandée car elle permet de mieux coordonner les corps de métier entre eux et projeter les modifications, extensions, constructions pour évaluer les coûts de manière très précise. Elle est aussi un très ludique et devient un argument marketing de choix ;
L’établissement de plans topographiques/plans de façades/coupes : ces prestations peuvent s’étendre au relevé d’état des lieux des implantations viticoles, aménagements paysagers, etc. ;
Un relevé par drone de toitures pour une exploitation d’orthophotographies aériennes : cela peut être très utile pour cibler des zones d’intervention sur une toiture. »

Conclusion

Ainsi, les géomètres-experts ont un vrai rôle à jouer dans la société. Il sont en effet au coeur des problématiques de qualité de vie des individus et d’aménagement des territoires. Que vous soyez une commune ou un propriétaire de château, n’hésitez donc plus à vous adresser à eux.

Pour aller plus loin :

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– DEVELOPPER DES ACTIVITES DE MEDIATION POUR VALORISER LES PARCS ET JARDINS DE SON CHÂTEAU – Interview de Marc Brillat-Savarin
– RESTAURER UN CHÂTEAU ET SA CHAPELLE – Interview de Bruno Lestrat, président de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Aisne Méridionale
– LANCER DES ACTIVITES DANS MON CHÂTEAU – Comment réaliser une bonne analyse de territoire ?  Interview de Laurent Chalard, Géographe

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour contacter le CABINET MATTEI – GEOMETRE-EXPERT : 
9, route du Tennis – 20200 Santa Maria di Lota
04 95 31 20 15 – gabrielle.mattei@geometre-expert.fr