Habituellement utilisé pour accompagner la promotion immobilière ou le développement
d’activités commerciales, le crowdlending consiste à solliciter des prêteurs particuliers pour contribuer à financer un projet via des plateformes en ligne. 

Encore peu développé pour les projets de restauration du patrimoine, ce dispositif est une alternative intéressante au financement participatif de type don contre contrepartie car il permet de récolter des montants plus élevés, au-delà d’1 m€.

Tout comme un emprunt bancaire classique, les prêts octroyés dans le cadre du crowdlending sont assortis d’une durée et d’un échéancier de remboursement.
Plusieurs typologies de prêts sont possibles:

  • Le Prêt à taux 0% : le prêteur prête une certaine somme, sans intérêt, il sera
    remboursé du montant qu’il a prêté selon l’échéancier convenu. Ce type de prêts est
    souvent affinitaire et va attirer des personnes partageant les missions du projet sans
    recherche d’intérêts.
    o Exemple : Restauration de la toiture d’une chapelle. Montant total des
    travaux : 58 000 €, montant financé par le crowdlending : 54 000€.
    Dans ce cadre, les ressources nécessaires au remboursement ne reposaient
    pas sur un modèle économique, mais sur la collecte croissante du fonds de
    dotation qui réalisait l’opération, couvrant largement les dépenses mais trop
    étalées dans le temps par rapport au besoin de financement des travaux.
  • Prêts à taux d’intérêt : c’est le dispositif le plus proche d’un emprunt bancaire
    classique. Dans ce cas, le prêt est assorti d’un taux d’intérêt versé par l’emprunteur au
    prêteur (taux en général plus élevés qu’auprès d’une banque) et d’un calendrier de
    remboursement selon l’échéancier convenu.
    o Exemple : Rénovation de 2 maisons au sein d’un corps de ferme du XVIIIe
    siècle, en vue de les louer en séjour de courte durée. Montant total des
    travaux : 500 000€, montant collecté via le crowdlending : 50 000€.
    Dans ce cadre, les emprunts seront remboursés par le fruit des locations.
  • Prêts obligataires. Cette typologie d’emprunt est réservée aux personnes morales
    (associations, entreprises, collectivités) qui émettent des titres financiers
    (obligations) assimilables à une dette auprès d’investisseurs personnes morales ou
    personnes physiques (les obligataires). Cette dette est assortie d’intérêts et d’un
    échéancier de paiement.

o Exemple : Réhabilitation d’espaces au sein d’un bâtiment du XVIIIe siècle afin d’y accueillir des élèves en internat. Montant total des travaux : montant levé par crowdlending : 390 000 €. Dans ce cadre, la dette peut être remboursée par les recettes provenant des frais de scolarité et de logement des élèves.

Le crowdlending est assorti d’un certain nombre de conditions. La première, pour
l’emprunteur, est d’avoir une capacité de remboursement avérée. Le recours au crowdlending doit donc s’accompagner de ressources permettant d’assurer les remboursements voire le paiement d’intérêts. Ce mode de financement n’est par conséquent pas approprié pour tout type de projets. Il permet surtout une avance de trésorerie dans le cadre d’un projet de restauration ou de lancement d’activités. Cela peut constituer également un amorçage utile pour solliciter un établissement bancaire traditionnel en complément de fonds propres.


Une difficulté reste de mise : il existe à ce jour encore très peu de plateformes de
crowdlending qui permettent de financer ce type de projets, au premier rang desquels on
peut citer Credofunding, développé pour du patrimoine religieux ou cultuel. On ne peut que
souhaiter que la réhabilitation du patrimoine immobilier devienne une cause portée par les
plateformes de crowdfunding immobilier ayant pignon sur rue.

Article publié dans Courrier du patrimoine n°72 (2021)

Cet article aborde la question et les enjeux liés à la restauration et la réhabilitation du patrimoine religieux en France.

Introduction

Cet article permet d’aborder la question de la restauration et de la réhabilitation du patrimoine religieux en France et les questions qui l’entourent. Il sert aussi d’introduction à la micro-étude produite précisément autour de la question de la réhabilitation du patrimoine religieux désacralisé.

Ce qu’il faut retenir : 

– Réhabiliter son patrimoine religieux est un projet qui doit être mené au cœur d’une politique de développement territorial ;

– Restaurer son patrimoine religieux nécessite quasi-systématiquement de créer un tour de table de financement à la fois public et privé ;

– Il existe une solution alternative à l’action de financement direct de son patrimoine avec la possibilité de recourir au bail emphytéotique administratif (BEA).

Réhabiliter le patrimoine religieux, une question de développement territorial et d’enjeux actuels

Le développement territorial est un sujet à la fois vaste et complexe à appréhender. Il existe une multitude de manières et de façons de faire pour y contribuer. 

Pour y parvenir, la tentation primordiale qui vient à l’esprit est de créer de nouveaux espaces, de nouvelles zones d’activités ex-nihilo afin de répondre le plus précisément possible à ce besoin. Cependant, vient alors rapidement le problème du coût pour acheminer cette méthode. Aujourd’hui, on ne parle d’ailleurs plus uniquement de coût financier mais aussi de coût -ou plutôt d’impact- écologique. Les pouvoirs publics font face à des défis soumis à des enjeux de plus en plus variés et plus grands encore qu’il y a quelques décennies.

Alors, l’autre option à envisager est celle de s’appuyer sur les ressources que possèdent le territoire. Ainsi, les infrastructures que l’Histoire a laissé en héritage sont une ressource essentielle sur lesquelles les pouvoirs publics peuvent s’appuyer. Optimiser l’espace laissé disponible par les bâtiments historiques est l’autre moyen commun à tous les territoires qui peut être intégré à une politique de développement économique, social, culturel et/ou écologique. On parle alors de nouveaux usages ou de réhabilitation. 

La place importante du patrimoine religieux dans le paysage urbain et rural

Or, quel type de bâtiment répondant à ces caractéristiques retrouve-t-on dans chacun ou presque des territoires qui composent notre paysage ? Il s’agit bien sûr du patrimoine religieux, composé très majoritairement d’églises mais aussi d’abbayes, de chapelles ou encore de couvents. Avec le recul de plus en plus important de la pratique religieuse, les édifices sont de plus en plus délaissés. De plus, cela rejoint une autre problématique intimement liée au développement du territoire. La bonne conservation du patrimoine est un autre défi majeur pour beaucoup de communes aujourd’hui. La question du financement de cette conservation est également au cœur des préoccupations.

Ces enjeux sont en France soumis à des problématiques d’actions. Suite à la politique de décentralisation des services de l’Etat mise en œuvre depuis les années 1960 et poursuivie jusque ces dernières années, de nombreux acteurs ont reçu des pouvoirs d’intervention concernant la conservation et la restauration du patrimoine. Cela n’échappe pas au patrimoine religieux qui s’est retrouvé sous le giron des collectivités publiques dès 1907 et la loi concernant l’exercice public des cultes. 

Restaurer le patrimoine religieux nécessite souvent des montages financiers complexes

Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on cherche à obtenir des financements pour entretenir son patrimoine religieux. Lorsque l’édifice est protégé aux Monuments Historiques, la Direction des Affaires Culturelles (DRAC) peut être sollicitée pour aider au financement. Le ministère de la Culture peut lui-même être directement intégré à un projet via les fonds dédiés à la restauration du patrimoine des petites communes qu’il met à disposition. D’autres acteurs comme le département, la région, la mairie ou encore les différentes intercommunalités comme les métropoles ou les communautés de communes ont également des réserves pour le financement du patrimoine. 

En bref, financer la sauvegarde de son patrimoine religieux, qui est menacé par le temps et parfois de démolition, réclame de réussir un sacré jeu d’équilibriste pour réunir un tour de table de financements. Ce tour de table n’est d’ailleurs jamais entièrement complété par les seules dotations publiques. 

Ainsi, les communes qui cherchent à restaurer leur patrimoine religieux doivent presque systématiquement compléter ces ressources par des financements privés. Il peut s’agir de sources venues d’entreprises ou de particuliers, de mécènes ou d’investisseurs également usagers des lieux.

En effet, l’Observatoire du Patrimoine Religieux estime à quelques milliers d’euros par an les dépenses d’entretien d’un édifice cultuel. Les travaux de structure importants quant à eux dépasseraient régulièrement le million d’euros. L’OPR souligne également qu’un « entretien régulier demeure bien moins coûteux sur le long terme que des travaux urgents et massifs qui auraient été trop longtemps négligés ».

Il est alors aisément imaginable que ces coûts pèsent énormément dans le budget des diverses collectivités. Surtout si elles n’en retirent aucune ressource financière permettant de contrebalancer ces coûts.

Valoriser autrement son patrimoine religieux et l’intégrer dans sa politique de développement du territoire

Donc si la « simple » restauration est la solution la plus préférable, les élus réfléchissent de plus en plus à valoriser le patrimoine religieux via sa réhabilitation. Celle-ci peut prendre des formes aussi diverses qu’insolites. Régulièrement l’objet d’appels à projets, les églises, couvents et autres abbayes désaffectés attirent les intérêts d’investisseurs. Ceux-ci sont en quête de lieux à la fois disponibles, souvent déjà ancrés au sein et au centre d’un territoire, et louables sous des conditions juridiques intéressantes. 

En effet, il existe un outil juridique qui permet aux collectivités de valoriser financièrement l’attractivité de son patrimoine. Il s’agit du BEA ou bail emphytéotique administratif . Celui-ci s’adresse aux collectivités publiques (et aux établissements de santé) . Il permet à ces dernières de concéder en location à très long terme l’utilisation d’un bâtiment. La durée du bail peut aller de 18 ans à 99 ans. Ainsi, en contrepartie d’un loyer très faible, l’emphytéote (autre nom donné au locataire) investit l’endroit. Il prend entièrement en charge les coûts de restauration et d’entretien nécessaires. À la fin du bail, la collectivité récupère le bâtiment dans son entièreté. Elle peut choisir de reconduire ou non le bail.

Pour les mairies et les pouvoirs publics, il s’agit d’un moyen efficace de lancer ou relancer les dynamiques de son territoire. Les lieux patrimoniaux religieux peuvent se prêter à des activités foisonnantes qui permettent d’accroître la dynamique économique et culturelle du territoire. Le patrimoine religieux peut également voir ses lieux utilisés en dernier recours pour améliorer la politique sociale de la ville. Finalement, réhabiliter sa chapelle ou son église est un choix intimement lié à la politique de développement d’un territoire dans son ensemble.

Conclusion

La restauration et la réhabilitation du patrimoine religieux répondent à des enjeux multiples et sont des questions qui peuvent pleinement s’intégrer à des politiques de développement territorial. Ce patrimoine participe à faire rayonner un territoire. Trouver des moyens pour toujours davantage le mettre en valeur est crucial pour réussir à le conserver.

La micro-étude qui a été produite permet d’aborder cette question des nouveaux usages du patrimoine religieux désaffecté très concrètement.  Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, téléchargez notre micro-étude ci dessous :

Si elle n’a pas pour but d’être exhaustive, elle permet de dégager les principaux enjeux liés à la réhabilitation du patrimoine religieux désacralisé. Elle met également en lumière des projets réels qui ont vu le jour ces dernières années. Des projets aboutis ou non, des réussites ou non, la micro-étude tend à faire un tour de la question. Son but est également d’analyser les évènements survenus lors de leur production pour en établir des synthèses. 

Pour aller plus loin : 

Développer des activités au cœur des abbayes

Club de mécènes de Fontevraud

Comment entretenir et rénover sa toiture ? 

L’important à retenir de cet article :

La toiture est un élément fondamental du patrimoine bâti, indispensable à sa bonne conservation dans le temps. Il est donc nécessaire de l’entretenir et de la rénover en faisant appel à des spécialistes. Dans le cas d’un édifice protégé, une réglementation spécifique doit être respectée.

C’est un investissement financier important, pour lequel différentes aides financières ou fiscales peuvent être sollicitées. 

Introduction :

Sauvegarder son bien patrimonial en bon état nécessite des travaux. La toiture est un élément indispensable à la pérennité d’un monument. Composée de la charpente et de la couverture, la toiture protège l’ensemble de l’édifice contre les intempéries climatiques. Il est le garant du bon état sanitaire des bâtiments

Il convient donc d’en prendre grand soin, de l’entretenir et de la rénover. Chaque type de toiture possède ses particularités et nécessite des connaissances et savoir-faire différents. Ainsi, même si l’entretien peut être réalisé directement par les propriétaires, il est conseillé de faire appel à des professionnels : d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un site patrimonial de grande valeur. 

La toiture, élément utilitaire et esthétique

La toiture est un élément indispensable du patrimoine bâti, protégeant l’édifice des intempéries et assurant sa pérennité. Au delà de l’aspect utilitaire, une toiture est aussi un élément visible de tous, dont l’esthétique a son importance au sein du paysage. Une bonne toiture se doit donc d’être étanche et solide mais aussi esthétique.

En effet, la toiture est l’héritage des traditions régionales, témoin de l’évolution des techniques de construction et des matériaux utilisés. En fonction des régions, le type de toiture fétiche varie, selon les pratiques artisanales, les matériaux locaux et l’histoire architecturale de la région.

À titre d’exemple, en Bourgogne, les tuiles vernissées sont symboliques de l’artisanat d’art et l’architecture vernaculaire de la région. Fabriquées dans la région depuis des siècles, elles décorent les toitures de nombreux monuments historiques. Les Hospices de Beaune, monument emblématique de la région, possèdent des toits multicolores aux dessins losangés. L’utilisation de ces tuiles résulte d’une volonté de mêler l’utilitaire et l’esthétique.

Tuiles vernissées des hospices de Beaune

Dans la tradition bourguignonne, les toitures polychromes sont des symboles de prestige. D’abord utilisées pour couvrir les grandes cathédrales du XIIIème siècle, les tuiles vernissées servent ensuite à décorer les résidences de la haute-société.

Les principaux types de toitures :

Voici les toitures les plus répandues en France : 

– La tuile : utilisées depuis l’antiquité, les toitures en tuiles sont les plus courantes en France. Possédant un grand pouvoir isolant et une forte résistance aux intempéries, la toiture en tuile est aussi appréciée pour son aspect écologique et son esthétisme.

– L’ardoise : la toiture en ardoise est la plus répandue parmi les châteaux, pourtant l’ardoise est un matériau fragile, délicat et assez onéreux. Néanmoins, les ardoises peuvent être taillées et façonnées selon les spécificités de la toiture ;

– Le chaume, qui demande un savoir-faire particulier. Il s’agit d’une toiture constituée de différentes pailles et tiges de roseaux, ainsi que de genêts et de bruyères. Il est absolument nécessaire de faire appel à un spécialiste pour entretenir ce type de toiture.

À ces trois principaux types de toitures s’ajoutent d’autres moins courants, comme les toitures en lauze (pierre), en acier ou en fibrociment. Il existe aussi des tuiles solaires, une solution innovante pour remplacer les panneaux solaires classiques. Ces tuiles sont particulièrement adaptées pour les zones classées « Monuments historiques ». Discrètes, elles s’intègrent parfaitement aux toitures et peuvent ainsi être installées dans de nombreux secteurs sauvegardés. Toutefois, ce type d’installation doit être réalisée par les bons spécialiste. 

Depuis quelque temps, les toitures végétalisées se répandent. Proposant une bonne isolation thermique en été comme en hiver ainsi qu’une excellente isolation acoustique, les toitures végétalisées offrent aussi des avantages esthétiques.

La toiture végétalisée du Château de Beaufort

Installée sur un piton rocheux, la ruine classée du Château de Beaufort en Haute-Loire a été transformé en maison d’habitation. Dans le cadre de la réhabilitation du lieu, l’architecte et nouveau propriétaire des lieux a opté pour la végétalisation afin d’intégrer totalement le nouvel édifice dans le paysage. Il était aussi nécessaire que la construction ne dénature pas la forteresse de pierre qui l’abrite, afin que le projet soit accepté par les Monuments Historiques.

Entretenir sa toiture

L’entretien de sa toiture est important puisqu’il permet d’assurer sa durabilité et de repousser les travaux de rénovation plus lourds. Différentes actions peuvent être menées pour entretenir des toitures classiques : 

– Le nettoyage régulier ;

– Le demoussage, conseillé une à deux fois par an, afin d’éliminer les mousses, lichens et autres végétaux qui détériorent la toiture lorsqu’ils s’accumulent ;

– La pause d’un produit de protection de toiture hydrofuge. Il s’agit d’un produit spécifique destiné à protéger le toit des intempéries en réduisant sa porosité.

Toutes ces actions ont le même objectif : empêcher la détérioration de la toiture, prévenir les fissures, les tuiles cassés et les pénétrations d’eau. Il est aussi important de nettoyer les créneaux et les gouttières très régulièrement et de vérifier que les descentes d’eaux pluviales de sont pas bouchées. En effet, dans le cas contraire, le risque est le pourrissement des chevrons et l’usure accélérée des gouttières.

Néanmoins, parfois ces actions peuvent s’avérer insuffisantes. Il est aussi fréquent, dans le cas des monuments patrimoniaux, que ces actions n’aient pas été réalisées suffisamment régulièrement, ce qui atteint l’état général de la toiture. Il devient alors nécessaire de la rénover.

En ce qui concerne les toitures végétalisées, l’entretien est tout à fait différent. C’est le fournisseur de la toiture qui le prescrit. En général, les toitures végétalisées ne nécessitent que très peu d’entretien, une à deux fois par an :

L’arrosage et fertilisation ;

– Le nettoyage et désherbage, remplacement éventuel des végétaux morts ;

– La tonte, le fauchage ou la taille selon le type de végétation.

S’il y a un système d’arrosage automatique, il convient de l’entretenir également.

Rénover sa toiture

Plusieurs raisons peuvent expliquer la rénovation d’une toiture :

– Afin d’améliorer l’impact écologique et environnemental du lieu, en remplaçant les vieux matériaux par des nouveaux plus respectueux de l’environnement ;

– Pour bonifier la qualité de vie au sein du château ;

Lorsqu’il est nécessaire de le faire à cause de l’apparition de problèmes d’étanchéité se manifestant par des fuites d’eau, des moisissures, etc.

Dans cette dernière situation, il convient de traiter rapidement ces problèmes car dans le cas contraire, ils peuvent favoriser l’apparition de mérule. Il s’agit d’un champignon néfaste pour les biens immobilier. À termes, les problèmes de toiture peuvent engendrer de graves conséquences.

Si la rénovation de la toiture est envisagée en réponse à un problème, il est nécessaire d’identifier l’origine de ce problème avant d’entamer quelque démarche que ce soit. En effet, cela permet de savoir si l’entièreté de la toiture doit être rénovée ou si seul un périmètre précis est concerné.

Dans les grandes lignes, voici les différentes étapes d’une rénovation de toiture :

– Le charpentier peut au préalable vérifier l’état de la charpente. Cette étape n’est pas obligatoire mais elle permet aux propriétaires d’avoir une vue d’ensemble sur l’intégralité des éléments de leur toiture ;

– Ensuite, les travaux sur la couverture commencent, menés par un étancher, un couvreur ou un couvreur-zingueur. En fonction de la nature de la toiture et des travaux à réaliser, il faut choisir le spécialiste adapté.

Les spécificités dans le cadre des Monuments Historiques

Nombreux sont les biens patrimoniaux qui bénéficient de la protection au titre des Monuments Historiques (MH). En plus des édifices classés ou inscrits, la réglementation des MH s’applique aux abords des monuments historiques. Il s’agit d’un périmètre s’étendant sur un rayon de 500 mètres autour du bâtiment classé ou inscrit.

Les travaux sur les monuments historiques ou aux abords de ceux-ci sont soumis à des règles particulièresLa règlementation des Monuments Historiques impose des méthodes précisespour la réalisation des travaux, généralement plus couteuses que les techniques modernes. À titre d’exemple, dans le cas d’une toiture en ardoise, il est impératif de poser les nouvelles ardoises au clou, et non au crochet.  

Ce fut le cas lors des travaux réalisés au château de Vaux-le-Vicomte entre 2006 et 2010. La rénovation concernait alors l’entièreté de la toiture. Le spécialiste de la couverture qui a pris en charge le chantier, déclare à propos des rénovations dans des MH : 

« La particularité des travaux de couverture « Monuments historiques » réside principalement en deux facteurs : le respect de l’identité et de l’histoire du bâtiment et la durabilité des travaux qui avoisine un siècle ». 

Un autre exemple de travaux dans un Monument historique est la rénovation de la toiture de la Chapelle Royale du Château de Versailles. Afin de garantir son isolation, son étanchéité et sa solidité, la toiture en ardoise est minutieusement remise à neuf avec une pose au clou. Le but de la manœuvre est de remplacer les ardoises en mauvais état par des nouvelles et de permettre la remise en place des créneaux en plomb et ornements sculptés.

Les aides financières pour rénover et entretenir sa toiture

Les travaux d’entretien et de rénovation impliquent des coûts importants, surtout les travaux de rénovation. L’agence immobilière Barnes, propriétés et châteaux estime qu’il faut compter entre 100€ et 200€ le m2 pour la rénovation de la toiture d’un château. Le budget varie selon divers critères :

L’état du toit, s’il est abîmé ou cassé ;

– Les matériaux utilisés ;

– Les éléments liés à la toiture : chéneaux, gouttières, etc. 

La présence de fenêtre de toit ainsi que l’état de la charpente, si elle doit être refaite en plus de la couverture, peuvent aussi augmenter le prix de la rénovation.

Néanmoins, il existe des aides pour entreprendre ces travaux. Premièrement, lorsqu’un bien est protégé, il y a des avantages fiscaux liés à la restauration de l’édifice. Ensuite, il existe des aides plus spécifiques comme, par exemple, la subvention du département  Haute-Loire concernant la restauration et l’entretien de toitures typiques.

Enfin, l’Etat peut aussi intervenir au travers de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), comme dans le cas de l’Abbaye de Clairvaux, dans le Grand Est. En effet, la DRAC prend complètement en charge la restauration de la toiture du réfectoire-chapelle, dont le montant avoisine 900 000€.

Conclusion :

Rénover et entretenir la toiture de son édifice patrimonial permet d’en assurer la pérennité et d’en améliorer la qualité. La rénovation est une étape indispensable et récurrente tout au long de la vie d’un bâtiment. De ce fait, tous les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux y seront confrontés. Il est donc important d’en avoir conscience, de maximiser l’entretien afin de reculer l’échéance tout en anticipant le besoin financier. 

Pour aller plus loin :

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Méthode pour restaurer un château et sa chapelle

Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine

Comment choisir le bon architecte ?

Comment choisir le bon architecte ? Vaste question…

Ce qu’il faut retenir

Pour choisir un architecte, il faut faire attention :

– aux réglementations qui encadrent la profession

– aux qualités et compétences propres à chaque architecte

Introduction

Le Code de l’urbanisme (article L 431-1) rend obligatoire le recours à un architecte pour certains projets de construction, de rénovation ou d’extension d’un bien immobilier. Son intervention est indispensable dans de nombreux cas. Par exemple, le recours à un architecte est obligatoire dans tout projet de construction, de restauration ou d’extension qui excède les 150 m².

Il faut également recourir à un architecte pour tout projet nécessitant un permis de construire. En ce qui concerne les sites classés aux Monuments Historiques, les restaurations devront être menées par un architecte spécialiste du patrimoine. Quand un bâtiment à construire ou à rénover se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est nécessaire de faire appel à un architecte des bâtiments de France (ABF) qui est un architecte du patrimoine au service des collectivités territoriales.

Les missions de l’architecte s’étendent aussi bien à la construction qu’à l’extension ou à la restauration. Ses missions principales seront d’élaborer un projet en cohérence avec les besoins du porteur de projet, de veiller au bon déroulement du chantier ainsi qu’au bon fonctionnement matériel et technique du chantier. Il convient donc choisir un individu de qualité car un projet d’une telle ampleur nécessite de la rigueur et de la précision.

Ainsi, certains critères sont à prendre en compte afin de choisir un bon architecte notamment dans le cadre d’un chantier de restauration d’un site historique.

I. Choisir un architecte en s’assurant de respecter le code de l’urbanisme

Le Code de l’urbanisme encadre le recours à un architecte. Il faut donc respecter certains critères et certaines méthodes lorsque l’on souhaite mener des travaux de construction, de restauration ou d’extension. En effet, mener un chantier sans autorisations peut entraîner des sanctions voire la destruction des opérations menées.

Ainsi en est-il pour le Château de Diter situé sur la Côte d’Azur à Grasse. La destruction menace le château de style renaissance bâti entre les années 2000 et 2012. Son propriétaire, Patrick Diter n’a respecté aucune des formalités requises pour lancer le chantier. Sans permis de construire et après avoir déboisé une partie du domaine sans accord préalable, le château a vu le jour sans que les arrêtés d’interruption des travaux n’aient été entendus par le propriétaire. Bien que Patrick Diter s’acharne à maintenir sa propriété en état, la haute Cour de justice française a exigé sa destruction en 2019.

1) S’assurer que l’architecte est assuré et inscrit à l’ordre des architectes

Un architecte doit s’inscrire à l’ordre des architectes pour exercer son métier. Il s’engage à respecter un code de déontologie. N’est pas architecte qui veut ! Par exemple, un maître d’œuvre n’est pas un architecte. Le diplôme s’obtient à la suite d’au moins cinq années d’études au sein d’une école d’architecture.

Par ailleurs, en faisant appel à un architecte qui dépend de l’ordre des architectes, un propriétaire évite tous les risques en bénéficiant de trois garanties :

  • La garantie de parfait achèvement : elle certifie l’achèvement de la construction ou de la restauration et pourra exiger la poursuite des travaux en cas de constatation de défauts au niveau de la structure de l’édifice. Un procès verbal viendra consigner les vices par écrit.
  • La garantie de bon fonctionnement : d’une durée de deux ans, elle assurera le bon fonctionnent du bâtiment ainsi que celui de ses équipements.
  • L’assurance décennale pour réviser les éventuels endommagements dus aux travaux de gros œuvre à la fin du chantier viendra compléter les deux premières garanties.

En outre, l’ajout d’une assurance en dommages d’ouvrage peut parfaire la garantie décennale.

2) Choisir un architecte pour la restauration d’un bien classé monument historique

Il faut absolument avoir recours à un architecte spécialiste du patrimoine pour un bien est classé MH. Ce dernier pourra se charger de tous les sites historiques car il aura des compétences plus adaptées qu’un architecte ordinare. Recourir à un architecte du patrimoine pour un bien seulement inscrit n’est pas obligatoire, même si cela est fortement conseillé.

D’après Arch & Home, pour répondre à un projet, cet architecte devra obligatoirement constituer un dossier de candidature dans lequel il fera figurer les rénovations qu’il aura déjà conduites. Cette personne devra d’ailleurs avoir une expérience d’une dizaine d’années dans le domaine. La DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) étudiera ensuite le dossier et jugera de son acceptation ou de son refus.

La restauration sera jugée non conforme dans le cas où des travaux auraient été menés sans la direction d’un architecte du patrimoine. L’État sanctionnera le propriétaire en exigeant une remise en état du bâtiment selon son apparence originelle avec l’obligation d’avoir recours à un architecte spécialisé.

En ce qui concerne les monuments nationaux appartenant à l’État, il faut faire appel au nec plus ultra, à l’architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Il n’en existe qu’une cinquantaine en France. Extrêmement compétent, ses qualifications dans le domaine de l’expertise, de la restauration et de la connaissance des monuments historiques en général, le placent au sommet de la hiérarchie des architectes.

3) Recourir à un architecte des bâtiment de France

Lorsqu’un projet de construction ou de restauration se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est impératif que le propriétaire s’adresse à un architecte des bâtiments de France (ABF). Afin de leur conserver un espace de visibilité, ces zones constituent les abords des monuments historiques. Elles sont donc soumises à une réglementation stricte. Les architectes des bâtiments de France (ABF) contrôlent donc ces périmètres aux abords des sites historiques.

4) Mettre en place un contrat avec l’architecte choisi

Un contrat unissant les parties autour d’un projet de construction, d’extension ou de restauration doit être signé préalablement au lancement du chantier. Différents contrats sont d’ailleurs consultables et téléchargeables sur le site de l’ordre des architecte. Il y a des modèles pour les commandes privées, les commandes publiques ou les contrats entre professionnels. Le contrat pourra sécuriser la situation du client comme celle de l’architecte. Il fixera les modalités de paiement, le budget maximal, les pénalités de retards, etc.

II. Choisir un architecte d’après ses qualités et compétences

Une fois s’être imprégné des différentes exigences du code de l’urbanisme et des réglementations liées à la construction, la restauration ou l’extension, il est conseillé de s’attarder sur différents critères tels que :

– l’état d’esprit

– la proximité

– l’expérience

– le prix et la durée

1) Choisir un architecte cohérent avec ses attentes

Il est fortement conseillé de privilégier une personne avec qui les relations soient professionnelles, faciles et agréables pour tout projet architectural. Pour qu’un chantier soit mené à bien, l’architecte doit commencer par échanger avec son client. Dès lors, il pourra cerner plus rapidement ses attentes. La communication est un outils clé pour le bon déroulement du projet. Il faut bien être conscient que le propriétaire sera amené à évoquer ses souhaits et ses craintes.

De même, l’architecte devra faire part des contraintes techniques et financières éventuelles. Le projet risque d’être très compliqué si les deux parties ne s’entendent pas. Le choix d’un architecte doit donc s’orienter vers une personne de confiance. Celle-ci saura mieux s’adapter aux demandes de son client. Elle pourra le conseiller sur les aspects de faisabilité technique voire esthétique. Si l’architecte se montre pertinent dans ses propositions, le projet sera plus facilement en cohérence avec les désirs du propriétaire.

Comment choisir le bon architecte ?

2) Choisir un architecte à proximité du site

Choisir un architecte proche du bâtiment est un gros avantage car il pourra être présent sur le chantier. Cela lui permettra de mieux le contrôler mais aussi d’être présent plus facilement auprès du propriétaire afin d’optimiser la communication. Il pourra également accéder plus rapidement aux secteurs professionnels et administratifs locaux.

3) Réfléchir à l’expérience souhaitée de l’architecte

Un point important dans le choix de l’architecte, c’est son expérience des chantiers. Plus un architecte a acquis de l’expérience plus il est expert dans son domaine.

Néanmoins, un jeune architecte peut présenter l’avantage de se montrer plus innovant et entreprenant. Peut-être aussi plus moderne dans sa manière de fonctionner. Surtout, puisque que le propriétaire fera partie de ses premiers clients, il aura tout intérêt à se montrer dévoué et impliqué. Ainsi il proposera sans doute plus facilement de nouvelles idées. Il s’investira davantage et sera attentif aux attentes du client lors de chaque entretien. Par ailleurs, la notion de coût est également un critère qui peut jouer dans le choix d’un jeune architecte.

4) Choisir un architecte en fonction du prix et de la durée

Avant de faire appel à un architecte, il est important de connaître sa capacité d’investissement dans le projet. Il faut avoir en tête qu’un projet architectural est rentable dans la mesure où les travaux apportent une grande plus-value au bien immobilier. De plus, les prestations plus coûteuses sont mieux travaillées et peuvent donc s’avérer mieux conçues et plus efficaces. Il ne faut donc pas lésiner sur le budget.

Enfin, un regard sur les travaux de l’architecte peut être utile. Cela permettra de savoir s’il a l’habitude de respecter les délais ou non. En fonction de ce critère, le choix d’un architecte se dirigera vers l’un ou l’autre.

Conclusion

Choisir un bon architecte est une étape cruciale. En effet, il faut répondre aux règles en vigueur qui sont très rigoureuses pour les monuments historiques. En même temps, il est impératif de s’assurer de la mise à bien du projet pour qu’il respecte les contraintes techniques, matérielles et esthétiques envisagées.

Le choix d’un architecte peut se faire par le bouche à oreille, sur recommandation. Il peut aussi s’effectuer via la recherche sur des plateformes spécialisées. On trouve par exemple : Le tableau des architectes, Trouver mon architecte, Architectes pour tous, Architectes du patrimoine… Enfin, il peut également être judicieux de s’adresser aux différents services régionaux (DRAC, collectivités…).

Pour aller plus loin

Installer une structure éphémère à proximité de son château

Défiscaliser les charges liées à la restauration d’un monument

Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine

Méthode pour restaurer un château et sa chapelle

Comment développer des activités au cœur des abbayes ? Dans cet article, Hephata vous donne quelques inspirations et pistes de réflexions.

L’important à retenir de cet article : 

Dans cet article, nous vous présenterons différents développements d’activités mis en place dans des abbayes, à travers un focus sur les différentes propositions réalisées par l’association Propolis autour de l’Abbaye de Bonnecombe.

En effet, généralement, les abbayes sont des lieux spacieux et chargés d’histoire, souvent entourés d’un patrimoine naturel remarquable. Ainsi, les abbayes présentent des atouts majeurs pour la mise en place d’activités variées.

Introduction : 

Les abbayes sont intimement liées au monachisme. Initialement issues de l’Orient, elles se sont beaucoup développées en Occident au fil des siècles.

Avec l’avènement de la chrétienté, des abbayes furent construites par centaines. La vie monastique s’appuie sur différents piliers, parmi lesquels le travail, souvent agricole. En effet, « Ora et Labora », signifiant en français « prie et travaille », est une expression latine faisant référence à la vie monastique bénédictine. À travers le travail dans les champs, les abbayes avaient pour vocation d’être auto-suffisantes.

En janvier 2021, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue dans le Calvados afin d’y signer une convention de partenariat de sauvegarde du patrimoine. Le premier édifice à bénéficier de ce programme est l’Abbaye de Mondaye, située à Saint-Martin-de-Mondaye.

Cette actualité démontre un intérêt toujours présent pour le patrimoine historique, notamment le patrimoine des abbayes. Assurément, la dimension humaine de ces lieux de vie particuliers les rend fascinants, tout comme leur architecture souvent remarquable. 

Au même titre que les châteaux, les abbayes sont des témoins de l’évolution des styles architecturaux en France et de l’histoire du pays. C’est un patrimoine reconnu et valorisé, à l’instar de l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne-Franche-Comté, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Pour sauvegarder de tels lieux, il est nécessaire de mettre en place des activités afin de les animer. L’enjeu est de les rendre rentables financièrement, les bénéfices pouvant par la suite être réinjectés dans la mise en valeur, le développement et l’entretien du lieu.

Cependant, il est important de garder une cohérence entre l’histoire du lieu et les nouvelles activités. Pour cela, il est judicieux de s’orienter vers des activités ayant une dimension sociale, environnementale, de bien-être ou spirituelle.

Focus sur l’étude du projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe

Pour la première édition du Prix du Patrimoine paysager et écologique, la Fondation Etrillard a sélectionné le projet de l’association Propolis pour la réhabilitation et la restauration des espaces paysagers de l’Abbaye de Bonnecombe.

Bien que tout ce que propose l’association Propolis est au stade de projet, il s’agit d’un travail d’étude très intéressant, axé autour de la construction d’un projet cohérent, qui peut être une excellente source d’inspiration. L’aboutissement sera par la suite décidé avec l’évêché de Rodez et Vabres, propriétaire des lieux.

L’Abbaye cistercienne de Bonnecombe dans l’Aveyron est un lieu patrimonial exceptionnel fondé au XIIème siècle. Inhabitée depuis 1965 et inoccupée depuis 2017, l’Abbaye est au cœur du travail d’étude réalisé pour le projet Propolis.

L’idée de l’association est d’implanter un centre de formation au sein de l’Abbaye ainsi qu’une pluralité d’autres activités axées sur les questions environnementales et sociétales. 

1. La valorisation des extérieurs de l’Abbaye

Les sites patrimoniaux sont généralement entourés d’une nature remarquable. C’est assurément un atout à valoriser pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux. En effet, les visiteurs apprécient de plus en plus le patrimoine naturel. Par ailleurs, de nouvelles tendances touristiques attestent de cet attrait grandissant pour la nature, tels que l’agritourisme ou le slow tourisme, ainsi que toutes les formes de tourisme durable.

À travers la mise en place des différentes actions, l’association Propolis exprime un message fort et affirme l’importance des questions environnementales et sociétales à ses yeux.

Cadre naturel remarquable, le site de l’Abbaye, d’une dimension de 13000m2 bâtis, s’étend sur plus de 180 hectares comprenant de la forêt, un parc ainsi que des espaces au potentiel agricole comme un verger et un potager. Assurément, l’Abbaye de Bonnecombe possède les atouts nécessaires pour pratiquer une agriculture innovante et être le plus auto-suffisante possible.

Les extérieurs seront mis à profit pour y développer plusieurs activités et équipements, tels que :

– Un jardin ornemental ;

– Une pommeraie ;

– Un potager et jardin en agroécologie pour les visiteurs ; 

– Un potager en permaculture et un nouveau verger ; 

– Un espace dédié à la culture de plantes à parfum en agroécologie.

En effet, L’Abbaye de Bonnecombe prévoit d’expérimenter les méthodes de l’agroécologie en consacrant une partie de ses extérieurs à la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales, en proposant 300 espèces différentes.

Par ailleurs, des ateliers liés à la nature seront mis en place au sein de l’Abbaye, ainsi qu’un élevage de papillons. Un hangar agricole sera aussi créé. 

2. Une offre diversifiée permettant d’attirer différents publics

La superficie impressionnante de l’Abbaye de Bonnecombe est un atout pour y développer plusieurs activités variées permettant ainsi de s’adresser à un public plus large.

En tant que propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial, il est important de réaliser un diagnostic avant de se lancer dans le développement d’activité.

Comprendre les atouts du lieu et de son territoire ;

Analyser les attentes et besoins du public, autant des touristes que des locaux ;

Se positionner en fonction des critères précédents.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe utilise les atouts du lieu. Le premier atout est l’espace : en effet, un lieu aussi vaste que celui-ci permet d’y implanter différentes activités.

Chaque activité mise en place répond à une demande plus ou moins explicite du public.

a) Les activités culturelles pour attirer un large public

Les activités culturelles sont certainement celles qui attirent le plus de public. De ce fait, pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, inclure la culture dans son offre est une excellente idée. En effet, le secteur culturel, très diversifié, possède de nombreux atouts :

– Accessible à tous les âges, les activités culturelles plaisent autant aux enfants qu’aux adultes ;

– La culture est un des pans principaux de l’attractivité d’un territoire. En devenant un lieu culturel reconnu, le lieu participe au développement de son territoire.

Afin d’inclure un maximum d’individus et d’élargir encore son public, il est judicieux de mettre en place des activités destinées aux amateurs comme aux professionnels.

Ainsi, l’un des volets du projet Propolis est l’accueil d’artistes en résidence avec la création d’ateliers d’artistes, implantant ainsi un centre culturel sur le site de l’Abbaye. Afin de compléter l’offre culturelle, le projet prévoit : 

– Une salle de spectacle, ainsi que l’utilisation de l’Église en salle de célébrations et de concerts ; 

– Un cabinet de musique et de poésie. 

b) Les aménagements sociaux, le patrimoine au cœur de la vie quotidienne des habitants

Le patrimoine fait intégralement partie du territoire et de l’histoire d’une région. Pourtant, il est souvent oublié, laissé de côté. Pour les gestionnaires ou propriétaires de sites patrimoniaux, transformer son patrimoine en lieu de vie permet de l’inclure dans la vie de la commune. De cette manière, le lieu s’intègre dans le quotidien des habitants, qui, ne l’oublions pas, constituent son premier public.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe inclut un volet social très important. De plus, en redevenant un lieu de vie à la fois pour les personnes qui viendront en formation ou en résidence et pour les locaux, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation initiale. Toujours dans une démarche sociale, l’Abbaye accueillera un lieu de vie et d’accueil pour une dizaine de jeune de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

De cette manière, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation d’accueil des personnes dans le besoin.

L’association Propolis prévoit aussi la mise en place d’un cabinet de médecine alternative, offre presque inexistante jusqu’alors sur le territoire, en proposant un lieu où penser la santé autrement. Cette démarche est en adéquation avec leur pensée générale de durabilité et de responsabilité.

3. Le cœur du projet : l’implication politique et sociétale du centre de formation

À travers cette activité qui constitue le cœur du projet, le patrimoine devient un acteur de la vie politique. En effet, le centre de formation aux questions environnementales répond à de grandes questions sociétales. En formant des individus à ces thématiques, ces problématiques qui gangrènent notre société, l’Abbaye de Bonnecombe prend une place très importante au sein de la politique, de l’éducation et de la société.

Il est important pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux de comprendre les grands enjeux sociétaux. 

Le centre de formation est l’activité principale du projet Propolis. Le centre proposera un cursus intitulé « Penser la modernité ». Cette formation dispensera des enseignements et des activités pratiques en lien les questions environnementales et sociales.

Le cursus est divisé en trois modalités, se destinant chacun à une clientèle différente. Les cursus proposés vont d’une semaine à neuf mois de formations, se destinant autant aux particuliers qu’aux professionnels. 

Les étudiants du cursus seront logés, nourris et blanchis pour un forfait mensuel allant de 650€ à 800€. Les cours seront dispensés grâce aux subventions sollicitées, les participants n’auront donc pas à payer la formation.

Cependant, le centre de formation est un véritable atout économique pour la région. En effet, les individus venus en formation pourront :

Visiter la région et découvrir le territoire ;

Dépenser dans les activités et commerces de proximité ;

Participer à la vie économique de la région.

Le centre de formation constitue l’atout majeur du projet grâce sur plusieurs aspects : les loyers des étudiants assurent une rentabilité du lieu sur le long terme. De plus, le lieu constitue un écrin idéal pour une formation aux questions environnementales et sociales, ce qui en fait un rude concurrent face aux quelques rares écoles ou universités proposant ce type de cursus. 

4. Un grand projet au budget colossal

Afin d’accueillir toutes ces activités, l’Abbaye de Bonnecombe va être entièrement nettoyée et rénovée. L’association prévoit plusieurs années de nettoyage, de travaux et d’aménagement.

Pour un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaitant le rénover afin d’y développer un nouveau projet, les chantiers d’insertions ou de bénévoles sont une bonne solution.

Il peut aussi lancer une campagne de financement participatif. En effet, les contributeurs peuvent aussi devenir acteurs du chantier s’ils le désirent.

Pour financer un tel projet, nécessitant la réhabilitation du lieu, des travaux de rénovation et d’aménagements, l’association Propolis a lancé des levées de fonds, bénéficiant ainsi de différentes aides : 

– Des subventions publiques, de la part des collectivités locales, de l’Etat et de l’Europe à hauteur de 30% du coût du projet ;

– Des financements privés, venant d’entreprises, de fondations et de particuliers, représentant 30% du financement du projet.

L’association Propolis a perçu les atouts majeurs de l’Abbaye de Bonnecombe et de son territoire. Leur étude donne des axes de réflexions aux propriétaires afin d’y créer une offre utile pour le territoire.  

5. D’autres exemples de développement d’activités

L’exemple de l’Abbaye de Bonnecombe nous a permis d’explorer divers secteurs d’activités : la formation, l’écologie, l’agriculture et la cohésion sociale. 

Cependant, le développement d’activité au sein d’une abbaye peut aussi concerner la mise en tourisme du lieu avec la création d’une offre d’hébergement comme à l’Abbaye des Capucins à Montauban. Enfin, le développement peut aussi être très diversifié et englober différents secteurs d’activité, comme au sein de l’Abbaye de Royaumont.

L’Abbaye des Capucins à Montauban

Située en Occitanie, cette abbaye du XVIIème siècle a été transformée en hôtel haut de gamme en 2006. L’établissement comprend un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 116 chambres, un spa, une piscine et un restaurant.  

En plein cœur de la ville, au bord du Tarn, l’Abbaye des Capucins présente tous les atouts d’un lieu d’hébergement touristique : 

– Accessibilité ;

– Localisation idéale ;

– Proximité des commerces, des lieux de loisirs et de culture avec notamment le Musée Ingres Bourdelle à moins de 5 minutes à pied.

L’Abbaye des Capucins a de nouvelles ambitions, notamment la construction d’un nouveau bâtiment pour créer un véritable complexe hôtelier. Le projet devrait inclure : 

– Un amphithéâtre de 200 places ;

– Deux nouveaux restaurants panoramiques en roof-top ; 

– La création de 110 nouvelles chambres 3 étoiles, doublant ainsi la capacité d’accueil de l’hôtel. 

Ces aménagements viennent compléter le patrimoine existant pour créer un nouveau lieu unique, mêlant patrimoine et modernité. Ainsi, le lieu est capable de répondre à la demande grandissante de la clientèle.

L’Abbaye accueille des particuliers venus découvrir la région ainsi que des touristes d’affaires et des entreprises, le lieu disposant d’espaces pour recevoir séminaires et réunions. De cette manière, le propriétaire des lieux a transformé l’abbaye en un véritable acteur touristique du territoire, participant au développement local et à l’attractivité de la région. Les travaux d’extension de l’établissement permettent de pérenniser l’offre tout en préservant le monument historique.

L’Abbaye de Royaumont

L’Abbaye de Royaumont a été réhabilitée en 1938, devenant alors le Foyer de Royaumont. Lieu d’accueil et de repos pour artistes et intellectuels, le lieu évolue par la suite en centre culturel international.

Forte de sa renommée acquise au cours des décennies, la Fondation gérant l’Abbaye de Royaumont a diversifié ses activités :

– un centre de formation et de recherche autour de la culture, des arts, des sciences humaines ainsi que l’environnement ;

– une libraire-boutique, ainsi qu’une bibliothèque musicale et une bibliothèque générale ;

– des espaces de séminaires et d’évènementiels ;

– un hôtel et un restaurant. 

L’Abbaye organise des évènements annuels tel que le festival de musique de Royaumont. Consacré à la musique classique, la fréquentation augmente chaque année. Entre l’édition de 2017 et 2018, la fréquentation avait augmenté de 21%.

Conclusion :

Le développement d’activités dans des abbayes peut prendre différentes formes, en fonction des besoins et envies du gestionnaire des lieux. Toutefois, il faut aussi prendre en compte le territoire autour du lieu, comprendre son écosystème et comment rendre le lieu utile.

Les projets de développement d’activité au sein d’une abbaye peuvent nécessiter des travaux d’aménagements et de rénovation. Cela représente un investissement financier, plus ou moins important. Ainsi, en fonction de l’orientation du projet, différents acteurs peuvent soutenir sa réalisation.  

Pour aller plus loin : 

 Les acteurs du patrimoine : le financement

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Dans cet article, Hephata présente le lien entre l’insertion sociale, à travers les chantiers d’insertions, et la sauvegarde du patrimoine.

L’important à retenir de cet article : 

L’insertion sociale est une thématique très abordée sur le plan politique. Les institutions publiques et les collectivités débloquent des fonds afin de soutenir les projets favorisant l’inclusion sociale. Dans ce cadre, les chantiers d’insertions sont un bon outil pour le patrimoine en péril qui nécessitent de la main d’œuvre. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– Les chantiers d’insertion bénéficient d’aides financières diverses

– Le patrimoine est un terrain d’apprentissage parfait pour l’insertion sociale

– Les chantiers d’insertion apportent des ressources et de la main d’œuvre

Introduction :

La lutte contre l’exclusion sociale est une thématique qui prend de l’importance au sein de nombreux domaines professionnels.

Le patrimoine n’est pas en reste à ce sujet, bien au contraire. La sauvegarde du patrimoine possède elle aussi une dimension profondément humaine, sociale et territoriale. En effet, le patrimoine est le bien de tous, ce qui en fait un terrain parfait pour l’insertion sociale. 

En outre, il est parfois difficile pour les gestionnaires ou propriétaires de lieux patrimoniaux d’entretenir ces derniers, de les rénover et de les valoriser.

Les chantiers d’insertions sont généralement menés par des associations avec le soutient d’institutions publiques. Grâce à ces chantiers, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent restaurer leur patrimoine.

1. Les ACI : Ateliers Chantiers d’Insertion, acteurs de l’insertion sociale en France

Selon les chiffres du Ministère du Travail, la France comptait 3 803 structures de l’insertion par l’activité économique, les SIAE (en 2018). Au sein de ces structures, il existe les Ateliers et Chantiers d’Insertions (ACI), parfois appelés « Chantiers d’Utilité Sociale ». Ces derniers sont à l’origine de la mise en place des chantiers d’insertion en France. 

Les ACI développement des activités d’utilités sociales qui sont organisées à échelle territoriale : quartier, commune, département, etc. Les acteurs financiers soutenant les chantiers d’insertions sont donc variés, allant de pôle emploi au Fonds Social Européen (FSE), en passant par l’État et les collectivités territoriales.

Des associations interviennent aussi dans le soutien et la mise en place de ces chantiers, notamment des associations reconnues comme structures ACI. 

L’association des Amis du Château de Montaigut dans l’Aveyron

Reconnue ACI depuis 1993. Initialement concentrée sur la rénovation du château, l’association des Amis du Château de Montaigut est née dans les années 1960. À l’origine, l’association a bénéficié de l’aide de bénévoles de l’Union REMPART, célèbre organisation de sauvegarde du patrimoine.

Petit à petit, des équipes de salariées se sont chargées du chantier à temps plein, toujours avec l’aide de bénévoles, jusqu’à ce que le château soit complètement rénové à la fin des années 1980. 

En parallèle, dès 1976, les chantiers de restauration se sont étendus vers l’extérieur du château, afin d’aider les communes aux alentours. Depuis 1993, l’association agit en tant qu’ACI sur tout ce territoire, avec le soutien de divers acteurs :

– L’Etat

– Le Conseil départemental

– La mission locale

– Pôle Emploi

– Le FSE

L’ACI a deux objectifs : 

  1. Recruter des personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi en raison de leur état de santé, de leur situation sociale, familiale ou matérielle.
  2. Participer au développement local par la valorisation du patrimoine bâti. En effet, le chantier de restauration œuvre à la fois à la restauration d’anciens monuments et du petit patrimoine.

Parmi les exemples de chantiers d’insertions réalisés par l’association, la rénovation, l’animation du village écomusée Château de Montaigut démontre la pluralité des supports d’activités de ces chantiers : 

– Réhabilitation du patrimoine 

– Entretien des espaces verts 

– Accueil et guidage des visiteurs 

– Entretien des locaux

Au-delà de la dimension sociale primordiale portée par ces chantiers, les impacts touristiques et économiques ne doivent pas être oublier. En effet, le village écomusée Château de Montaigut est considéré comme un site remarquable de France et d’Europe. Il accueille chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, qui bénéficient directement ou indirectement des projets mis en place par les chantiers d’insertions.

L’association FAIRE

L’association FAIRE est une structure ACI située dans le département du Gard. À l’instar de l’association des Amis du Château de Montaigut, elle développe ses activités et restaure le patrimoine bâti et naturel des zones rurales et périurbaines. 

« Rendre au Patrimoine son sens et à l’Homme sa fierté »

Tel est leur slogan. L’Homme est indissociable du patrimoine, tout comme ce dernier est indispensable à l’humanité. Ainsi pour le sauvegarder et le valoriser, l’association réalise des chantiers d’insertions, qu’elle nomme des chantiers d’utilité sociale, soit CUS. Les objectifs de FAIRE sont les suivants : 

– La restauration du patrimoine, la mise en valeur des communes et des territoires d’accueil 

– L’accompagnement des publics en difficultés socioprofessionnelle à travers des chantiers d’utilité sociale

L’association intervient sur les domaines de compétences suivants : la pierre sèche, la restauration de petit patrimoine et des aménagements divers comme la signalétique, le mobilier en bois ou la mise en place de sentier de randonnés. Les chantiers sont destinés à des lieux oubliés qui tomberaient en désuétude sans l’intervention de l’association. 

Par ailleurs, les travaux sont effectués de manière traditionnelle, afin de valoriser l’authenticité des paysages et des techniques artisanales. Les chantiers ont lieu sur la totalité de l’agglomération d’Alès, comportant 73 communes.

Le réseau ACTA VISTA

Située à Marseille, ACTA VISTA fait partie des pionniers de l’insertion sociale grâce au patrimoine. Après s’être limité à des chantiers en région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, l’association s’est exportée pour la première fois hors région en 2017 pour le chantier de rénovation du Château de la Morinière à Mur de Sologne, en Centre-Val-de-Loire. Toujours en cours, le chantier emploi chaque année une nouvelle équipe. À l’issus de l’année, les travailleurs acquièrent une certification professionnelle reconnue par le Ministère du Travail.  

Le chantier du Château de la Morinière a commencé par la restauration de la chapelle, avant de s’étendre au bâtiment principal et à l’aile. Grâce aux rénovations, les propriétaires du château prévoient d’accueillir des artistes en résidence. 

2. Les chantiers d’insertions, un outil idéal pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine

Les ACI travaillent main dans la main avec les institutions publiques et les collectivités territoriales pour la sauvegarde du patrimoine, qu’il s’agisse de patrimoine naturel, immatériel ou bâti. En effet les chantiers d’insertions peuvent intervenir dans des domaines très variés, comme le secteur agricole, environnemental ou la rénovation d’un monument. 

Les chantiers d’insertions ont plusieurs atout pour un propriétaire ou un gestionnaire de lieu patrimonial : 

– Sur le plan économique, car les chantiers d’insertions sont financés par l’Etat, la main d’œuvre est donc peu coûteuse voir gratuite 

Socialement, car cela permet de valoriser l’humain, ses compétences et son travail

De plus, faire appel à un chantier d’insertion est un atout de communication et d’image, permettant de créer une communauté autour du lieu. 

SI un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaite faire intervenir un ACI sur son terrain, il peut se rapprocher des associations nationales ou de sa région.

Les chantiers « nature et patrimoine » de l’agglomération de Vannes

Dans l’agglomération de Vannes, dans le Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » sont en charge de la mise en valeur des sites touristiques et espaces naturels, de l’ouverture et l’entretien de sentiers de randonnées. Grâce à ces chantiers, les personnes en difficulté d’insertion socio-professionnelles se sentent valoriser dans leur travail, découvrent et développent de nouvelles compétences professionnelles. 

Vue du Golfe du Morbihan 

Pour la mise en place de ces chantiers de valorisation du patrimoine naturel au sein du Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » bénéficient d’une aide financière de l’État, du département et du FSE. 

D’ailleurs, la Région Bretagne soutien les travaux réalisés sur des bâtiments d’intérêt général, non protégés au titre des Monuments Historiques, et étant effectués dans le cadre de chantiers de jeunes bénévoles ou de personnes en insertion. Pour cela, la Région propose une subvention d’un montant maximum de 5 000€ par chantier.

Le chantier d’insertion Nature Solidaire à vocation environnementale dans le Marais Poitevin

Nature Solidaire – AIPEMP (pour Association d’Insertion par la Protection et l’Entretien du Marais Poitevin) est un ACI situé en Nouvelle Aquitaine. Nature Solidaire dirige deux types de chantiers d’insertions : en premier lieu des chantiers environnementaux, en second lieu des chantiers axés sur le maraichage bio.

Marais Poitevin

À travers les différents chantiers d’insertions, Nature Solidaire valorise l’environnement et le terroir du Marais Poitevin :

– Production de légumes issus du maraichage bio, dont production est commercialisée en circuit court et participe ainsi à l’économie locale 

– Restauration, entretien et protection des espaces naturels sur le territoire du Marais Poitevin

La surveillance et l’entretien des itinéraires cyclables assure aussi la qualité des trajets des cyclistes, dont les touristes pratiquant le cyclotourisme, une forme de slow tourisme dont les voyageurs sont de plus en plus friands.

La restauration d’un théâtre antique sur le site de Lillebonne, en Normandie

Le théâtre antique du site de Lillebonne nécessitait quelques travaux. Par conséquent, le Département de la Seine-Maritime a conjugué le besoin de personnels pour la réalisation de ces travaux avec la mise en place d’une structure d’insertions pour les personnes en difficulté.

Cette initiative, soutenue notamment par le FSE à hauteur de 95 000€, a ainsi permis de préserver le patrimoine bâti du site de Lillebonne tout en ayant un impact social positif. 

Les actions développées par le chantier sont variées : 

– Préparation du terrain au chantier de fouilles archéologiques 

– Mise en valeur et consolidation des vestiges mis à jour par ces fouilles 

– Création d’espace de jardins et de zones d’agréments 

– Participation à la mise en œuvre des parcours de visites au sein du théâtre

À cela s’ajoute le nettoyage et l’entretien de l’accueil, notamment des sols, ainsi qu’une équipe recrutée pour s’occuper de l’accueil des visiteurs sur le site. Depuis sa réhabilitation, le théâtre antique de Lillebonne est le premier site touristique de la ville.

Chantier école du patrimoine au Château de Fabrégoules

Situé dans les Bouches du Rhône, le Château de Fabrégoules a reçu un chantier école du patrimoine de l’association ACTA VISTA. Au cœur d’un immense parc naturel, comprenant des écuries et une chapelle, le Château de Fabrégoules est un lieu d’exception, fort apprécié des locaux.

Les actions mises en place par le chantier étaient axées autour de la restauration de divers éléments du château : 

– Couverture et charpente 

– Façades 

– Dépendances du château

Les travaux de restauration ont duré deux ans, ce qui a permis à ACTA VISTA de former deux promotions de salariés. L’intérêt des chantiers de longue durée est donc de permettre à plus d’individus d’être formés à de nouveaux métiers. Pour un propriétaire qui souhaiterait faire rénover l’entièreté des extérieurs de son bâtiment, le chantier d’insertion est une aubaine :

– Main d’œuvre assurée sur la longueur des travaux 

– Possibilité de faire rénover plusieurs parties du bâtiment grâce à la pluralité des métiers auxquels forment les chantiers d’insertions

Ce chantier a offert une seconde vie à ce bâtiment du 19ème siècle. Lieu mythique de la région marseillaise, le chantier a ainsi contribué à la sauvegarde d’un patrimoine unique.

Conclusion : 

Ces chantiers présentent de nombreux atouts pour la sauvegarde du patrimoine :

– L’assurance de techniques traditionnelles et durable

– Une main d’œuvre motivée, car valorisée par son travail

– La dimension éthique et responsable, bénéfique pour l’image du lieu

De plus, les chantiers d’insertions bénéficient de l’aide de nombreux acteurs : 

– A l’échelle européenne, le FSE 

– À l’échelle nationale à travers des aides de l’Etat 

– Et à l’échelle locale grâce aux collectivités territoriales et diverses institutions. 

Il peut donc être intéressant à la fois, éthiquement et économiquement, pour un gestionnaire ou propriétaire d’un lieu patrimonial nécessitant des travaux de rénovation ou d’aménagement d’y mettre en place un ACI.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Chauffage et écologie : comment se chauffer efficacement dans un château ? Voilà quelques pistes de réflexion.

L’important à retenir dans cet article :

 o Une connaissance plus large des solutions de chauffage existantes, des méthodes classiques jusqu’aux méthodes novatrices
o Des tableaux comparatifs des différentes solutions en fonction de critères variés (prix d’installation, efficacité énergétique, impacts écologiques…)

Contexte

Le chauffage représente un problème récurrent et pourtant indispensable à traiter. Lorsque l’on parle de chauffage, il est évident qu’il est avant tout question de confort. Mais pas seulement puisque le chauffage est aussi un enjeu majeur pour l’entretien de sa propriété. Une maison non chauffée est une maison qui va se dégrader car l’humidité ne va cesser d’augmenter.

Il y a bien entendu le classique et chaleureux feu de cheminée, mais niveau performance on a mieux à vous proposer. 
Depuis quelques années, le prix des énergies ne cesse d’augmenter et plus la demeure est grande et ancienne, plus le chauffage peut devenir un réel problème. Cependant les innovations se multiplient.

Notre méthode de recherche concernant les infrastructures de chauffage

Pour obtenir les renseignements nécessaires à la réalisation de cet article, nous avons consulté près d’une vingtaine de sites spécialisés autour du chauffage. Nous avons remarqué la rareté des études consacrées aux problématiques du chauffage des vieilles demeures. Ainsi, volontairement, nous avons retenu les chiffres représentatifs des maisons des années 80 et nous les avons rapprochés des chauffages utilisés dans les grandes surfaces et les entrepôts. Les chiffres qui vous sont donnés sont donc à relativiser.  

Allier chauffage et esthétique

Il est important de souligner la différence entre le système de chauffage et les émetteurs de chaleur. Le système de chauffage produit la chaleur, tandis que les émetteurs de chaleur la transmettent. Autrement dit, les émetteurs de chaleur sont la partie visible du système. Il peut s’agir de radiateurs, de planchers chauffants, de poêles, de cheminées, ou bien même de plinthes chauffantes. 
La société française Ecomatic, rencontré à l’occasion de la 23ème édition du Salon International du Patrimoine, a repensé le système de chauffage par plinthes. Ils ont adapté ce système qui existe depuis près de 40 ans au Canada, pour allier esthétique et performance. Cette offre s’adapte aussi bien aux systèmes fonctionnant à l’eau chaude qu’aux systèmes électriques.

Avoir une bonne isolation thermique

L’isolation est un point essentiel à prendre en compte lorsque l’on s’intéresse au chauffage de sa demeure. Un chauffage sans une bonne isolation perd grandement en efficacité. L’isolation passe essentiellement par tout ce qui est ouvertures, que ce soit fenêtres ou portes, par les murs, mais aussi, et surtout par les combles. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, 30% des pertes thermiques passent par le toit, et 25% passeraient par les murs. 
N’hésitez pas à vous référer à notre article sur l’isolation pour en savoir plus.

Les petits plus pour compléter les infrastructures principales

Quelques fois, il se peut que la source principale de chauffage ne suffise pas. Cette insuffisance peut soit venir d’un système qui nécessite ce genre de compléments – notamment lorsque l’on se tourne vers les sources d’énergies naturelles et encore en voie de développement – soit d’un besoin occasionnel pour une raison précise, comme une grande réception ou l’accueil d’hôtes par exemple. 
On parle alors de chauffage d’appoint. Il peut se faire à l’aide de poêles, de cheminées, de radiateurs électriques, et autres méthodes qui pourraient apporter quelques degrés en plus dans une pièce.
Ces chauffages complémentaires ont l’avantage d’être mobiles et variés. La taille, la forme, le design et le prix varie en fonction de la technologie et de la puissance.
Il existe des chauffages d’appoint autonomes qui permettent d’avoir une source secondaire de chauffage en cas de coupure de courant
Pour bien calculer la puissance du chauffage d’appoint nécessaire, il faut prévoir 100 watts par m² de surface au sol (0,1 kW par m²). 

Croiser les méthodes pour durer

Pour un chauffage et un rendement optimal, il ne faut pas hésiter à croiser différentes méthodes
Il faut néanmoins prendre conscience que lorsque l’on construisait un château ou une grande demeure, on voyait à long terme. Ces constructions étaient faites pour durer et pour s’inscrire dans le temps. Aujourd’hui il faut entrer dans cette même logique de durabilité si l’on veut respecter l’esprit de la demeure tout en restant respectueux de son histoire. 
Ainsi les clés vous ouvriront de nouvelles perspectives d’avenir…

Pour aller plus loin

L’exemple du chauffage à granulés de l’abbaye de Fontevraud

Tout savoir sur la géothermie

Choisir son chauffage d’appoint

Comment isoler un château et optimiser le chauffage ?

Comment entretenir la cheminée de son château ?

Comment isoler un château et optimiser le chauffage. Isolation et chauffage : deux mots électriques quand il s’agit d’un monument historique. Voici les clés d’une isolation thermique réussie !

L’important à retenir dans cet article :

 – Les clés d’une isolation thermique réussie
– Ce qu’il faut isoler
– Les différentes techniques d’isolation

Isolation et chaleur, deux éléments indissociables

Une bonne isolation, c’est la clé d’une chaleur conservée en hiver. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, le plus gros des pertes thermiques passe par la toiture et ses combles (30%), ainsi que par les murs (25%). Le reste des déperditions se fait par le sol et les fenêtres.

Cette question de l’isolation apparaît dès la construction des édifices. Elle est corrélée à la question du chauffage.

Depuis très longtemps, des méthodes naturelles telles que le torchis ou les mottes de gazon ont été, et sont toujours utilisées à travers le monde. Si elles sont très efficaces, ces techniques ancestrales ne sont pas pour autant adaptées à toutes les structures ! 
D’autres alternatives, moins « écologiques » sont apparues dans les années 80.
Aujourd’hui, la tendance est au retour des isolants naturels et sains.

 Guide de l’isolation.com

L’investigation des méthodes d’isolations existantes 

Pour obtenir les renseignements nécessaires à la réalisation de cet article, nous avons consulté une dizaine de sites spécialisés de l’isolation. 

Peu de sites parlent de l’isolation thermique dans son ensemble mais plutôt des spécificités de l’isolation propres à leur activité. C’est pourquoi nous regroupons ici les solutions qui nous ont semblé correspondre aux problématiques des grandes demeures construites avec des matériaux anciens. 

Pour des renseignements plus détaillés, n’hésitez pas à vous adresser à des professionnels, que vous retrouverez notamment dans l’Annuaire HEPHATA. 

Les clés d’une isolation thermique efficace

Pour une bonne isolation, il est nécessaire d’avoir :
– Une bonne résistance thermique, grâce à des isolants de qualité
– Une bonne étanchéité à l’air, qui passe par des ouvertures bien faites
– Une ventilation maitrisée pour un minimum de déperdition et l’évacuation des vapeurs 
– Une pose de qualité des éléments précédents

L’objectif est d’éviter les ponts thermiques, sources de déperdition de la chaleur. Il se forment notamment lorsque qu’il y a discontinuité entre des matériaux et des parois. 

Il faut donc faire attention aux jonctions façade-plancher, façade-refend, façade-toiture. Mais également à toutes les ouvertures – portes, fenêtres, lucarnes, cheminées, etc.

En revanche, les ponts thermiques sont moindres si le bâtiment est bien isolé de base. La plupart des pertes se font par les parois, en contact avec le froid extérieur. C’est pourquoi il est important de se concentrer dans un premier temps sur le gros œuvre, et dans un second temps sur les finitions.

Toiture & Combles, jusqu’à 30% d’économies

Il faut savoir que l’air chaud est plus léger que l’air froid et il montera donc systématiquement. 

Ainsi, si votre toit n’est pas bien isolé, votre air chaud s’échappera et votre habitation subira des pertes de chaleur majeures. Par chance, il est bien plus facile d’isoler un toit que des murs. (Voir notre article sur l’entretien de la toiture – à venir).

Isoler ses combles et sa toiture, c’est aussi se prémunir des fortes chaleurs en été. Une bonne isolation fera barrière à la chaleur puisque c’est le toit qui reçoit le plus de rayonnement solaire.

 Travaux.com

Combles perdus ou aménageables ?

La question de l’isolation se pose aussi quand le bâtiment contient des combles.
En effet, ce ne sera pas le même prix et le procédé de pose de l’isolant ne sera pas le même. 
– Si les combles sont perdus, il n’y a pas vraiment besoin de s’occuper de la toiture puisqu’il est aussi simple et efficace de poser l’isolant sur le plancher des combles. L’important c’est de conserver la chaleur qui vient d’en dessous. 
– Si les combles sont aménageables, il est courant d’utiliser la même méthode que pour les murs de la maison. 

Il est également possible d’isoler la toiture par l’extérieur (Sarking), mais il faut faire appel à un couvreur pour démonter les tuiles et les reposer correctement. Si vous décider de poser un isolant fin, sachez que votre toiture ne sera rehaussée que de 3-4 centimètres. Des travaux de rénovation sont l’occasion parfaite pour procéder à ce genre d’aménagements. 

Murs, jusqu’à 25% d’économies

Il est plus compliqué d’isoler les murs, encore plus s’ils sont vieux de plusieurs centaines d’années. Pourtant, jusqu’à 25% des pertes thermiques passent par eux. Il est là aussi possible de procéder à une isolation par l’intérieur ou par l’extérieur. L’isolation par l’extérieur va modifier l’aspect du bâtiment et l’isolation par l’intérieur va empiéter sur votre surface habitable et peut coûter très chère si vous devez refaire toutes les moulures, etc.

Mais pas d’inquiétude, les vieilles demeures sont en général dotées de murs très épais qui ont déjà une bonne fonction isolante

NB : La question de l’humidité sera traitée dans un autre article

Sol, jusqu’à 10% d’économies

A moins que vous n’ayez récemment installé un plancher chauffant chez vous, il se peut que des pertes thermiques passent par aussi par votre sol. On les estime à environ 10%.

Bien souvent, le rez-de-chaussée est dallé. Si les dalles sont accessibles par en dessous, via une cave ou par chance, un vide sanitaire, il sera aisé de poser l’isolant. Il peut d’ailleurs être posé directement sur le plafond de l’espace sous-jacent. Le plus simple est d’opter pour des panneaux rigides isolants.

Attention : Si le sol n’est pas accessible par en dessous, il va falloir retirer le revêtement afin de poser un isolant en bande ou en plaque en dessous. Cependant, il est important de prendre en compte la hauteur de l’isolant afin que ce changement ne pose pas de problème au niveau des passages des portes, des plinthes, des radiateurs, etc.

Fenêtres & ouvertures, jusqu’à 15% d’économies

Les fenêtres représentent certes une isolation phonique, mais surtout une isolation thermique. La première option, la plus simple mais la moins efficace, c’est le calfeutragequi consiste à refaire les joints. Pour toute sorte de calfeutrage, vous pouvez utiliser une mousse polyuréthane monocomposant qui gonfle en séchant. Attention, elle n’est pas du tout écologique.

Sinon vous pouvez aussi décider de poser un double vitrage, soit en changeant vos fenêtres, soit en procédant à un survitrage si vous souhaitez garder la fenêtre d’origine. Le survitrage consiste à poser une seconde vitre derrière celle d’origine. Cette technique est pratique si vos vitres utilisent un verre spécial mais est cependant moins efficace et la seconde vitre alourdit la fenêtre qui risque de se déformer avec le temps. Il faudra également prendre en compte la forme de vos fenêtres.

Pour améliorer votre isolation au niveau des fenêtres, il ne faut pas hésiter à s’inspirer des méthodes ancestrales qui consistent à couvrir vos fenêtres de l’intérieur. Laissons tomber les peaux en cuir médiévales mais utilisons plutôt de beaux rideaux. Ne pas hésiter à faire de même pour les portes.

Enfin, pensez à isoler vos conduits de cheminées lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Il y a une solution très économique qui consiste à fermer le conduit avec du papier journal ou de la laine de roche. Sinon vous pouvez le fermer avec une plaque métallique. Plus esthétique, il ne faut pas hésiter à associer les deux. Pour plus d’informations concernant les cheminées, n’hésitez pas à vous référer à notre article associé. 

Choisir son isolant

Le tableau n’est pas représentatif de tous les isolants qui existent. Il donne une vision des différentes familles d’isolants et des critères associés.

 Autres isolants naturels : Argile expansée, Chènevotte, Copeaux de bois, Fibbragglo, Fibres de coco, Laine de bois, Lin, Roseaux, Verre cellulaire, Béton cellulaire.

Travaux d’isolation : investissement rentable

Faire des travaux d’isolation coûte relativement cher mais généralement c’est un investissement qui est très vite rentabilisé. Si votre demeure est bien isolée, vous l’aurez compris, vos besoins en chauffage diminue, et donc votre facture aussi !

De plus, il faut savoir qu’il existe des aides pour réduire considérablement votre investissement. Pour en savoir plus au sujet de ces crédits d’impôts, référez-vous à la dernière réglementation thermique en date de 2012 (Pour aller plus loin…RT 2012).

Les matériaux naturels sont les plus aptes à répondre aux critères fixés par les réglementations. Ils ont subi peu de transformations et seront donc plus facile à recycler. Avec ces nouvelles techniques d’isolation durable, n’hésitez plus à vous lancer et arrêtez le gaspillage énergétique qui vous coûte cher et qui contribue à l’effet de serre.

Pour aller plus loin

Comment se chauffer efficacement dans un château ?

Réglementation thermique

Comparatif des isolants naturels

Patrimoine et isolation du toit

Comment entretenir la cheminée de son château ?

Auto-diagnostic des besoins et des ressources. Hephata vous propose d’analyser vos situation, contexte, objectifs. Une méthode clé-en-main avant d’acheter un château.

L’important à retenir dans cet article :

 – Une méthode pour analyser votre situation actuelle et votre contexte
– Les différents types d’objectifs à établir en fonction de votre contexte
– Un outil pour suivre vos objectifs de manière organisée

Introduction


L’établissement d’un auto-diagnostic est l’étape la plus importante pour les propriétaires. Elle est en effet fondamentale pour la réalisation efficace de vos projets futurs (réhabilitations, exploitation, entretien, gestion de l’occupation familiale, répartition des tâches, gestion de la trésorerie…).

En effet, comme un gestionnaire d’entreprise, le propriétaire doit avoir une parfaite connaissance de son état actuel, une vision d’ensemble sur les orientations à venir, et les actions précises à mener. Pour cela, il faut définir des objectifs réalistes, clairs et précis.Une fois que vos projets seront détaillés, il sera plus simple de trouver les bonnes solutions afin de les atteindre justement.

Une démarche simple d’analyse de votre situation, la méthode QOOC, proposée par l’école IESA (Institut d’Etudes Supérieures des Arts – Paris) permet de faire un état des lieux rapide, seul ou à plusieurs, concernant les orientations à prendre :
1. Qui êtes vous ?
2. Où en êtes-vous par rapport à votre patrimoine d’exception ?
3. Où souhaitez-vous aller : quels sont vos objectifs concernant votre patrimoine d’exception ?
4. Comment atteindre vos objectifs rationnellement ?

En analysant votre situation, vos forces et faiblesses, ainsi que celle de votre patrimoine, il devient aisé de lancer des projets et de comprendre s’ils sont réalisables facilement ou s’ils nécessitent de l’aide extérieure.

Etape 1 : Qui êtes-vous ?


Le plus important dans cette étape de pré-lancement est d’apprendre à connaître et à comprendre vos intentions, vos besoins, votre organisation personnelle et/ou familiale. Mais il s’agit aussi d’intégrer les enjeux auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui ou serez confrontés à court terme.

Aussi, pour saisir votre propre condition, c’est à dire vos données personnelles par rapport au bien, il convient de se confronter à sa propre réalité. Voici donc une liste de critères sur lesquels réfléchir.

Le choix

Avez vous hérité du bien ? L’avez vous acheté ? Avez-vous eu le choix ? Vous posez vous aujourd’hui la question du choix de la reprise ?

LA PLACE

Quelle est votre place dans la famille ? Avez vous un entourage (conjoint, enfants, professionnels) pour vous accompagner ? Avez-vous un rôle tacite depuis longtemps auprès de ce patrimoine ? Quelle organisation a été choisie auparavant autour du patrimoine (structuration juridique, partages…) ?

l’environnement

Etes vous seul, peu nombreux, nombreux ? L’environnement familial ou de proches est-il porteur ou bloquant ? Pouvez vous identifier clairement qui sont les moteurs et les freins ? Quels sont les freins et les moteurs à l’action commune ? 

les attributs et l’expérience

Etes vous public ou privé ? Professionnel ou associatif ? Possédez-vous des diplômes particuliers qui pourraient vous servir dans la gestion d’un tel bien ? Avez-vous de l’expérience dans la gestion d’un monument, une formation spécifique ? Nommez chaque chose. Possédez-vous des diplômes particuliers qui pourraient vous servir dans la gestion d’un tel bien ?

Étape 2 : Où en êtes-vous par rapport à votre patrimoine d’exception ?

Puis il s’agit d’analyser votre position actuelle face à votre bien, c’est à dire la posture générale que vous entretenez avec la demeure.

situation professionnelle

Quelle est votre situation professionnelle (emploi en rapport avec votre bien patrimonial, emploi extérieur…) ? Financière (revenus mensuels importants, moyens, héritage…) ? Fiscale ?

situation patrimoniale

Avez vous de l’immobilier patrimonial par ailleurs ? Souhaitez vous en obtenir ?

situation spatio-temporelle

Avez vous du temps à consacrer pour la gestion de votre bien ? Des moyens ? Un budget ? Des aides ? Nommez, chiffrez, qualifiez chaque chose.

Étape 3 : Où souhaitez-vous aller : quels sont vos objectifs concernant votre patrimoine d’exception ?


Ensuite, une fois que votre situation est clarifiée, analysez les objectifs – au sens très large – qui retiennent votre attention. Il y en a divers types selon votre situation (cette proposition n’est pas exhaustive, prenez soin d’approfondir vos objectifs personnels).

Vous pouvez souhaiter :

– Créer et/ou valoriser votre patrimoine immobilier pour vous même ou vos enfants. Aujourd’hui, l’immobilier représente un bon investissement, sécurisé et obtenant des avantages fiscaux par l’Etat.
– Préparer la transmission de votre patrimoine en évitant les risques de conflit et la perte financière liée à la transmission. Afin de protéger l’intérêt de vos proches, il sera peut-être préférable de transmettre le bien de votre vivant (donation) plutôt qu’à votre décès (succession). De même, il est possible d’optimiser fiscalement les droits de succession…
– Se prémunir d’une vente non anticipée, suite à un événement personnel grave. Il s’agirait d’anticiper les risques pouvant advenir (chômage, maladie, incapacité de travail, handicap, décès…) et qui viendrait déstabiliser la bonne gestion de votre bien. Sans avoir à vendre votre bien immobilier, vous pouvez anticiper le plan d’action qui serait à mettre en œuvre.
– Profiter des avantages fiscaux liés à l’acquisition d’un Monument Historique : la possibilité de réduire divers impôts grâce à la détention d’un patrimoine.

– Préparer votre retraite et faire de votre patrimoine, votre nouveau lieu de vie…
– Générer des revenus pour rendre les lieux auto-suffisants…
– Faire de votre patrimoine, un projet de vie…
– Faire connaître votre patrimoine et son histoire…
– Valoriser votre environnement local…
– Alléger le poids financier et temporel qu’un tel patrimoine suppose…

Nous vous invitons donc à :

– Fixer vos objectifs à court (1 à 3 ans), moyen (5 à 10 ans) et long terme (10 à 50 ans).
– Imaginer les conséquences sur votre vie privée que pourraient bien avoir la réalisation de vos objectifs. Y êtes-vous prêts ?
– Partager vos objectifs avec les autres personnes impliquées de près ou de loin dans un tel type de reprise (famille, amis, associations, éventuellement collègues…)

Étape 4 : Comment atteindre vos objectifs rationnellement ?


Personne ne peut atteindre un objectif pour l’année prochaine ou pour dans vingt ans, si des moyens clairement identifiés pour l’atteindre n’ont pas été identifiés. Soyez donc réalistes ! Ne vous mettez pas une barre trop importante mais atteignable, et n’hésitez pas à partager avec vos proches.

Vos objectifs étant fixés, nous vous conseillons donc de rationaliser l’approche en construisant un tableau qui contient :
– la liste de vos objectifs
– les dates limites pour atteindre vos grands objectifs
– les actions prioritaires
– les dates limites pour réaliser les actions
– les moyens personnels à mettre en œuvre
– les personnes / proches pouvant vous accompagner
– les compétences externes dont vous avez éventuellement besoin
– le budget éventuel à prévoir
– quand est-ce que vous aurez le budget disponible

Lors de la rédaction, il s’agit bien d’organiser les objectifs selon vos priorités, et de se laisser le temps de la réalisation et des évènements extérieurs qui viendraient vous ralentir.

Si les moyens d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés vous semblent ardus, il est possible de faire appel à un conseiller en gestion du patrimoine. En attendant, voilà le tableau que nous proposons :

Conclusion

Ainsi, en répondant à des questions simples sur votre situation professionnelle et privée, ce que vous souhaitez entreprendre et ce que vous avez déjà, vous réussirez à établir des objectifs précis. Il vous sera donc aisé de trouver de bonnes solutions et de vous lancer dans l’aventure !

Le Château de Taillis, acheté par la famille Navarro en 1998 pour être une demeure familiale. En effet, pour le sauver de la vente, il est repris et développé par le fils, Nicolas Navarro, et est aujourd’hui un domaine riche en activités.

Vous pouvez également faire appel à un conseiller en gestion du patrimoine. Ce dernier saura s’entourer d’un expert comptable, d’un avocat fiscaliste, et d’un notaire. Il doit être agréé par le gouvernement et les organismes professionnels, et ses tarifs peuvent varier selon les villes. En moyenne, vous pouvez compter : 150€ pour les honoraires conseil, 300€ pour une consultation (établissement d’un bilan patrimonial par exemple). Si la situation est complexe, cela peut atteindre entre 800€ et 1500€.

Voici d’ailleurs quelques entreprises qualifiées : Gestion et Transaction de France, AltaRocca, BCL&Associés, Grisbee…

Pour aller plus loin

Monter un bon dossier de financement

Réaliser une bonne analyse territoriale

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ?

Comment améliorer la visibilité d’un monument ?

Le défi de la connexion internet dans les châteaux. Hephata vous propose de vaincre ces problèmes techniques !

L’important à retenir dans cet article :

 – Les bases d’une bonne connexion internet dans un château
– Les différents moyens de créer son propre réseau internet quand on est dans une « zone blanche »
– Comment avoir internet partout chez soi quand on habite dans un 1000 m² ou quand les murs sont trop épais

Les avantages d’internet

Si vous lisez cet article, c’est que vous avez déjà accès à internet, mais peut être que votre réseau ne vous convient pas et que vous souhaitez l’améliorer.

Internet est aujourd’hui un outil indispensable pour se relier au reste du monde. Même les plus réticents d’entre vous ont surement déjà cédé. Mais n’y voyez pas là un mal. Bien au contraire, acteur du patrimoine que vous êtes, il est grand temps de faire évoluer le domaine.
Avoir accès à internet, c’est ouvrir de nouvelles portes et de nouvelles perspectives d’avenir. Grâce à cet outil, vous aller pouvoir mieux vous faire connaitre et peut être mieux rentabiliser vos investissements si vous décidez d’ouvrir votre propriété au public. Par ailleurs, ce n’est plus « un petit un plus » pour vos visiteurs, mais bien « un indispensable » – à quelques exceptions près.

Ce qu’il faut savoir sur l’accès internet

Si le réseau n’arrive pas jusque chez vous, peut-être que vous êtes néanmoins éligibles à la fibre optique ; n’hésitez pas à contacter votre opérateur réseau qui saura vous conseiller. 
Attention, les opérateurs facturent les tirages de ligne au-delà d’un certain métrage…
Sachez par ailleurs que le premier ministre Edouard Philippe a annoncé vouloir déployer le très haut débit dans l’ensemble des zones blanches de l’Hexagone avant 2022. Une somme de 150€ serait versée au 1,5 million de foyers isolés pour qu’ils puissent se raccorder à la fibre d’ici à la fin du quinquennat. 

Avoir internet haut-débit, même en zone blanche : créer son propre réseau

Une zone blanche est considérée comme telle à partir du moment où il n’y a pas d’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line).
L’ADSL permet par exemple d’utiliser une ligne téléphonique pour transmettre et recevoir des données numériques autrement que par le service téléphonique traditionnel, c’est-à-dire analogique. Cela permet d’avoir accès au haut-débit.
Mais comment rendre cela possible ? En créant son propre réseau internet grâce à un système de relais et d’émetteurs/récepteurs Wifi
Des exemples de tels réseaux existent déjà et font leurs preuves. Je vous invite à lire l’article « Un particulier a trouvé une solution contre les zones blanches en Dordogne », où il est expliqué comment un habitant a permis à une quinzaine de foyers mal connectés de recevoir le haut-débit.
Ce qu’a fait cette personne retraitée se rapproche d’ailleurs de la technologie WiMax qui transmet les données sans fil, sur un rayon d’une douzaine de kilomètres, à partir d’une antenne-relais reliée à un réseau de fibre optique.

Les relais internet à l’intérieur de la maison

Il est très probable que la Wifi ne parvienne pas à couvrir la totalité de votre logement, ou bien même une partie désirée de votre logement. Cela est dû à une distance trop grande ou à des murs trop épais. Pour remédier à cela, il existe divers relais internet.

1. Le partage de connexion

Lorsque je capte le réseau téléphonique portable.
Aujourd’hui, votre téléphone portable peut servir de box à lui tout seul. Cela est possible grâce à l’outil « partage de connexion ». Le partage de connexion va puiser dans votre forfait internet mobile et va le partager grâce au réseau sans fil, Wifi ou Bluetooth.
Tous les appareils à proximité de votre téléphone pourront ainsi bénéficier de la connexion.
Cet outil est d’autant plus intéressant car les forfaits internet ne cessent d’augmenter – jusqu’à 100 Go / mois, soit 417 heures de vidéos en qualité moyenne (480p) pour donner un ordre d’idée.

2. Les répéteurs

Il s’agit de boitiers qui étendent votre couverture réseau sans fil. Il existe des répéteurs qui passent par le réseau électrique domestique. Pour les utiliser, il faut donc bien faire attention que les pièces que vous souhaitez relier soient sur le même réseau. Il en existe d’autres qui passent par le réseau Wifi déjà existant. C’est-à-dire qu’ils vont capter le signal déjà existant et le relayer dans un certain périmètre. Il faut donc impérativement s’assurer que le répéteur est bien dans le périmètre d’action du routeur. Ce genre de relai coûte entre 50 et 100€. Grâce à un relayeur antenne directionnel, vous pouvez par exemple vous servir de ces bornes d’accès sans fil pour propager votre réseau wifi dans votre jardin. Ou même pourquoi pas, si vous avez un voisin pas trop éloigné, vous arranger avec lui pour n’utiliser qu’un abonnement internet pour deux maisons.

Ils sont trouvables dans tous les grands magasins liés au domaine (Fnac, Darty…), ou chez votre opérateur. Leur prix varie en moyenne entre 50 et 200 €.

3. Les commutateurs / Switch

Ils permettent d’améliorer votre débit internet en le répartissant mieux. Il dirige le trafic dans la bonne direction.
Il s’agit d’un boitier disposant de plusieurs ports Ethernet qui permettent ainsi de multiplier les connexions internet. C’est une sorte de multiprise internet
Mais sa fonction première consiste en la répartition équitable du débit selon la demande.
Le commutateur peut également servir en tant que rallonge et c’est cela qui nous intéresse. Pour cela, on le relie au routeur principal grâce à des rallonges spécifiques que vous pouvez trouver un peu partout, ou grâce à des câbles RJ45, utilisés couramment pour les connexions Ethernet et pour les connecteurs téléphoniques. 

Les commutateurs sont trouvables aux mêmes endroits que les répéteurs. Le prix varie entre 20 et 50 € en moyenne. En revanche, si vous ne souhaitez pas voir des câbles se balader chez vous, je vous conseille plutôt la méthode précédente.

Conclusion

Que ce soit pour votre confort personnel, familial, ou dans un but économique dans l’optique d’ouvrir votre domaine au public, internet est devenu une préoccupation de premier ordre. Tant son accès que la qualité de son réseau sont des facteurs importants que l’on cherche constamment à améliorer. 
Pour les voyageurs, l’expérience numérique prend de plus en plus d’ampleur, et le Wifi est devenu la norme. En plus d’améliorer l’expérience sur place et le relai par les visiteurs, internet permettra de développer votre propre communication et d’ainsi améliorer la notoriété de votre patrimoine.
Internet serait-il la principale clé pour l’avenir de notre précieux patrimoine ?

Pour aller plus loin

Un particulier a trouvé une solution contre les zones blanches en Dordogne

Créer son réseau, l’exemple du switch

Internet dans les hôtels

Internet dans son jardin 

Technologie WiMax

Fonctionnement du répéteur 

8 campagnes de communication efficaces