Le périmètre d’intervention d’un géomètre expert au service des monuments

L’important à retenir dans cet article :

 Comme tous les propriétaires fonciers, les propriétaires de monuments historiques se retrouvent bien souvent confrontés à des problèmes de voisinage. Un voisin a toujours tendance à vouloir s’affranchir des limites de sa propriété pour empiéter sur celle des autres. La profession de géomètre-expert a donc pour objectif d’accompagner les propriétaires dans leurs démarches pour faire respecter leur domaine et leurs biens fonciers. « Si les Français ont une excellente image de la profession (82% de bonne ou très bonne opinions), moins d’un Français sur cinq (19%) considère bien la connaître ». 
Zoom sur ces « garant(s) d’un cadre de vie durable » !

Cet article permettra de :
– Découvrir ou mieux connaître le métier de géomètre-expert grâce à l’interview de Gabrielle Mattei
– Appréhender des notions techniques tel que le bornage ou la délimitation de propriétés

Introduction

Gabrielle Mattei est Géomètre-Expert dans le Cap Corse et dépend de l’Ordre des Géomètres-Experts de Marseille. Cette profession libérale est encadrée par la loi du 7 mai 1946.

Après une classe préparatoire aux grandes écoles à Ajaccio, elle intègre l’école Française d’ingénieur spécialisée dans le domaine du Conservatoire National des Arts et Métiers puis finalise ses études en institut de recherche et développement, appliqués à la cartographie et télédétection de sinistralité à Aix-en-Provence. Par la suite, le troisième plus grand cabinet de géomètres-experts à Paris la recrute. Elle rentre ensuite en Corse dans un cabinet spécialisé dans le domaine rural patrimonial. En parallèle de son travail, elle y mène un stage permettant d’obtenir l’agrément pour devenir Géomètre-Expert. 

1. Quelle est l’activité du Géomètre-Expert ?

La profession disposant d’un monopole pour « dresser les plans et documents topographiques qui délimitent les propriétés foncières », l’activité actuelle de Gabrielle Mattei se concentre sur le foncier et ses thèmes connexes, toujours guidée par le respect des règles ordinales.

Il s’agit donc, pour la majeure partie du temps, de bornages et divisions de propriété, le but étant de garantir le respect de la propriété et des biens fonciers, problématiques très ancrées dans les fondements de la société française.

Au-delà de ces aspects de fixation de limites de propriété, le géomètre intervient sur divers secteurs : l’urbanisme, la topographie, le lever architectural, la copropriété et la volumétrie. Des montages fonciers permettant le respect des droits de chacun. À titre d’exemples, le géomètre peut :
– Informer des possibilités de construction attachées à un terrain ;
– Effectuer des démarches administratives (certificats d’urbanisme pour une construction, permis d’aménager, déclaration préalable…) ;
– Réaliser un recensement patrimonial de propriétés (plans à l’appui).

Les titres de propriété et le cadastre n’offrent pas toujours des garanties suffisantes. Pour rappel, le cadastre n’a qu’une vocation fiscale. Le géomètre assure donc ces prestations en matière de foncier pour le compte de particuliers, professionnels ou collectivités territoriales. Le géomètre les aide à mener à bien leurs projets en respectant la règlementation, pour prévenir tout potentiel litige.

2. Qu’est-ce que le bornage, cœur de métier du géomètre-expert ?

Plusieurs cas de figure se présentent lorsque les clients sollicitent le géomètre-expert pour un bornage. Ils peuvent, par exemple, avoir besoin de : 
– Vérifier la superficie d’un terrain dans le cadre d’une vente
– Clôturer leur propriété 
– Vérifier que l’aménagement prévu par un voisin n’est pas sur leur propriété. 
Le bornage permet donc de régler légalement ces questions une bonne fois pour toutes.

En effet, le bornage a pour effet de définir juridiquement et de matérialiser sur un terrain les limites des propriétés privées contiguës, appartenant (ou destinées à appartenir) à des propriétaires différents. Il met en œuvre le respect du contradictoire.

Trois types de prestations sont réalisées :
– Le bornage amiable (si les propriétaires sont d’accord pour le faire réaliser) qui donne lieu à un procès-verbal signé des parties et entériné dans les archives du géomètre-expert,
– Le bornage judiciaire (en l’absence d’accord des parties), où le géomètre-expert intervient comme expert de justice désigné par le juge,
– La délimitation des propriétés affectées de la domanialité publique. Dans ce troisième cas, la mission consiste à assister la collectivité pour les opérations d’analyse, de matérialisation de la limite, de rédaction du procès-verbal de délimitation et de notification aux riverains.

En Corse, par exemple, Gabrielle Mattei a décidé de mettre l’accent sur les questions d’indivisions qui y sont omniprésentes. Le but est toujours de renforcer l’acte foncier du bornage pour lequel un process a spécifiquement été créé, depuis les recherches généalogiques jusqu’au contradictoire.

3. Pourquoi la surface cadastrale d’un bien ne correspond-elle pas à la surface mesurée par un géomètre-expert ? Quelle est la différence ?

Il est très important de faire cette distinction. Le plan cadastral est un document administratif à vocation fiscale. En effet, il recense et identifie la propriété foncière pour l’établissement des bases d’imposition (taxe foncière, taxe d’habitation). Ainsi, il ne garantit pas les limites de la propriété mais en livre uniquement une représentation graphique.

En revanche, la surface mesurée par le géomètre-expert, et fixée à l’issue de la procédure de bornage contradictoire, est la surface réelle de la propriété.

4. Quels sont les besoins des clients dans le cadre de division de propriété ?

Les besoins sont multiples mais il s’agit essentiellement de création de lotissements ou de partage de terrain dans le cadre d’une succession. Le cas d’un détachement de terrain pour une vente est un exemple récurrent. L’étude de faisabilité de la division puis l’évaluation des étapes nécessaires à la bonne réalisation de l’opération sont alors menées. 

Une fois que les parties valident le projet de division, le géomètre envoie les documents au centre des impôts fonciers pour la conservation cadastrale.

Le géomètre-expert est habilité pour réaliser ces opérations. Ces étapes sont obligatoires dans le cadre de tout changement de limite de propriété (divisions, lotissements, partages, échanges, etc.).

Il peut également être nécessaire, selon le cas, de créer ou maintenir des servitudes.

5. Quelles missions sont liées aux questions d’origine de propriété ?

L’établissement d’une origine de propriété, la recherche d’héritiers, l’approfondissement des antécédents généalogiques ou historiques de servitude peuvent nécessiter une analyse comparée minutieuse. L’idée est de retracer l’histoire de ces parcelles, de leurs divisions successives par l’étude croisée de l’ancien et du cadastre actuel, d’une part, mais aussi des actes de mutations permettant l’identification de ses propriétaires successifs.

6. L’intervention d’un géomètre-expert est-elle nécessaire sur un chantier de restauration d’un Monument Historique ?

Un monument historique regorge, par essence, de particularismes architecturaux. Une erreur d’estimation du coût des travaux peut donc avoir de lourdes conséquences sur le suivi des financements à débloquer. 

Selon Gabrielle Mattei, la mission du géomètre consiste à garantir au client  » une meilleure maîtrise de projet, de la géométrie de son bâti aux contours du parcellaire, tant d’un point de vue du conseil technique que juridique ». Le géomètre peut donc être amené à réaliser :
• Un relevé des intérieurs et extérieurs par la numérisation des bâtiments en trois dimensions : maquette BIM du site, extraction des plans planimétriques, coupes, façades, visite virtuelle… Cette dernière prestation est très demandée car elle permet de mieux coordonner les corps de métier entre eux et projeter les modifications, extensions, constructions pour évaluer les coûts de manière très précise. Elle est aussi un très ludique et devient un argument marketing de choix ;
L’établissement de plans topographiques/plans de façades/coupes : ces prestations peuvent s’étendre au relevé d’état des lieux des implantations viticoles, aménagements paysagers, etc. ;
Un relevé par drone de toitures pour une exploitation d’orthophotographies aériennes : cela peut être très utile pour cibler des zones d’intervention sur une toiture. »

Conclusion

Ainsi, les géomètres-experts ont un vrai rôle à jouer dans la société. Il sont en effet au coeur des problématiques de qualité de vie des individus et d’aménagement des territoires. Que vous soyez une commune ou un propriétaire de château, n’hésitez donc plus à vous adresser à eux.

Pour aller plus loin :

 Découvrez d’autres interviews de nos spécialistes du patrimoine :

– DEVELOPPER DES ACTIVITES DE MEDIATION POUR VALORISER LES PARCS ET JARDINS DE SON CHÂTEAU – Interview de Marc Brillat-Savarin
– RESTAURER UN CHÂTEAU ET SA CHAPELLE – Interview de Bruno Lestrat, président de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Aisne Méridionale
– LANCER DES ACTIVITES DANS MON CHÂTEAU – Comment réaliser une bonne analyse de territoire ?  Interview de Laurent Chalard, Géographe

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9, route du Tennis – 20200 Santa Maria di Lota
04 95 31 20 15 – gabrielle.mattei@geometre-expert.fr

glyphosate-chateau

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Interdiction du glyphosate pour les jardins historiques – Comment gagner le prochain round contre les mauvaises herbes ?

Avec l’interdiction récente de l’usage des désherbants chimiques comme le glyphosate, au titre de la protection de l’environnement et de la santé, il est devenu nécessaire de modifier la stratégie de lutte contre les « mauvaises herbes ». Des recettes de grand-mère aux machines les plus pointues, sans oublier l’ancestrale « huile de coude », cet article permet de passer en revue les techniques qui peuvent être déployées dans les jardins et parcs des châteaux autour de solutions préventives, d’alternatives curatives et de la mise en place de plans de désherbage.

Introduction :

La gestion d’un parc ou d’un jardin historique nécessite de nombreuses compétences. Savoir entretenir des espaces verts sur le long terme ne s’improvise pas ou alors il faut constamment recommencer. Les premiers retours d’expérience en matière de lutte contre les adventices, nom scientifique donné aux mauvaises herbes, montrent qu’il n’existe aucune solution universelle efficace sur tout type de revêtement, végétation et superficie, et ce de manière durable. C’est donc souvent une combinaison de plusieurs techniques qui doit être mise en œuvre et répétée à l’échelle d’un parc ou d’un jardin, avec des stratégies d’action différentes en fonction de la configuration du terrain :
L’action préventive : le développement des adventices est bloqué par la création d’écrans physiques, comme le paillage, ou l’installation d’une végétation concurrente comme les graminées ou les plantes couvre-sols
L’action curative : les adventices qui apparaissent sont détruites, de manière mécanique ou chimique

1- Les solutions préventives

Les solutions préventives consistent à trouver une alternative au désherbage et pas uniquement au désherbage chimique. On retrouve la technique du paillage ou la réduction des surfaces minérales ou non végétalisées.

a) Le paillage

Quel que soit le type de matériau employé, l’objectif du paillage est d’empêcher la croissance des adventices en les privant de lumière. Ils constituent une barrière physique au passage du rayonnement solaire. On trouve deux types de paillage :
Le paillage organique, à base de matière végétale, qui présente l’avantage de conserver l’humidité en été et d’enrichir le sol par décomposition naturelle. Il s’agit de copeaux de bois (peuplier, pin, épicéa…), le Bois Raméal Fragmenté (BRF) constitué de broyat de branches et de rameaux verts issus des travaux de taille au jardin (haies, petit élagage), les déchets de tonte à condition de ne pas les épandre en couches trop épaisses, les écorces (pin, peuplier).
Le paillage minéral avec lequel de bons résultats associés à un rendu esthétique durable peuvent être obtenus. On peut utiliser l’ardoise en morceaux, la pouzzolane, les galets ou encore les cailloux calibrés.
Ces matériaux ne peuvent pas couvrir de grandes surfaces. Ils sont destinés à protéger le pied des haies, les massifs arbustifs ou floraux ainsi que les jardinières de l’enherbement.

b) La réduction des surfaces minérales ou non végétalisées

Plutôt que chercher à enrayer la prolifération perpétuelle des adventices sur des surfaces minérales ou des sols nus, pourquoi ne pas reverdir ces espaces ? L’entretien en serait alors grandement facilité, tout en produisant un bel effet esthétique. La première alternative consiste à supprimer le revêtement en place, travailler et amender le sol et enherber.

D’élégants parterres de gazon ponctués de topiaires pour un rendu classique ou bien de belles pelouses dans un style paysager peuvent ainsi avantageusement remplacer un stabilisé dégradé ou des graviers parsemés de mauvaises herbes.

Les parterres

Ponctuellement, pour les zones devant conserver une bonne portance, comme les parkings, des techniques de stabilisation existent : mélange terre-pierre, dalles alvéolées à engazonner…

Les allées

On peut également mener une réflexion sur les allées qui parcourent les bois et les bosquets, qu’ils soient de facture régulière ou de type « à l’anglaise ». Certaines ne peuvent-elles pas être engazonnées ou à défaut laissées à l’enherbement naturel, à l’instar des allées vertes des jardins classiques ? Une ou deux fauches annuelles à l’aide d’un gyrobroyeur permettront alors de les maintenir propres et éviter tout embroussaillement.

Allée engazonnée dite « allée verte » dans un bosquet « à la française »

Les plantes couvre-sols

En outre, en l’absence de piétinement, d’installer des plantes couvre-sols. Ces dernières peuvent servir à couvrir des espaces difficiles d’accès ou délaissés, fréquemment sujets à une colonisation par les adventices. Les talus récemment dressés sont à cet égard particulièrement sensibles à l’embroussaillement. On peut également planter les couvre-sols dans les massifs d’arbustes ou au pied des arbres. Voici quelques espèces intéressantes et rustiques : le pachysandra (Pachysandra terminalis), la consoude naine (Symphitum grandiflorum), le lierre (Hedera helix), la petite pervenche (Vinca minor) ou encore sur sol acide, la bruyère (Erica darleyensis).

Enfin, de manière logique, tout nouvel aménagement doit tenir compte de cette évolution en matière de désherbage, en limitant les surfaces sensibles par nature (joints entre les pavés par exemple) et en renforçant les dispositions préventives (pose d’un géotextile et mise en place d’une couche suffisante de matériau au niveau des allées rénovées ou créées…).

2- Les solutions alternatives curatives

a) Le désherbage manuel

C’est la technique ancestrale du « PTB » ou « Prenez Votre Binette », plus que jamais d’actualité ! Très facile à mettre en œuvre, 100% écologique, mais à faible vitesse d’avancement, le désherbage manuel doit être réservé aux petites surfaces ainsi qu’aux zones non accessibles aux machines.

Binettes, grattoirs, sarcleurs, serfouettes…, la gamme d’outils disponibles est extrêmement vaste, ce qui permet de bien adapter l’outil à la surface à entretenir. Voici quelques modèles à l’efficacité reconnue, accessibles pour quelques dizaines d’euros :
– La binette à tirer, classique et polyvalente
– La binette à pousser, dotée d’un long manche, en général moins fatigante comme les binettes hollandaises « Heart hoe », « Diamond weeder » ou encore « Winged weeder »
– Pour les espaces verts, on utilise beaucoup le « Pic Bine » puisqu’il est capable de crocheter les plantes à racines pivotantes mais aussi d’arracher les mauvaises herbes sur des surfaces dures (bordures de caniveau). On le trouve notamment chez AVRIL INDUSTRIE.
– La binette à lames en boucle (« Weeder », « Circle hoe ») qui est idéal pour travailler dans les massifs puisqu’il permet un travail sans déplacer la terre et sans risquer d’abîmer le pied des arbustes

b) Le désherbage mécanique

L’objectif du désherbage mécanique est de décaper le sol en surface et d’arracher les jeunes plantules à l’aide de machines ou d’appareils spécifiques. Parmi ces machines, on retrouve :
– Des systèmes équipés de brosses rotatives qui se prêtent bien au désherbage des surfaces imperméables dures (enrobés, dalles béton, pavés…).
– Des dispositifs à brosses latérales ou ventrales qui sont adaptables sur microtracteurs ou sur prise de force arrière (Cochet SA, EMILY, RABAUD, DELTA FORCE…). Pour les petits espaces, il existe des brosses à monter sur débroussailleuse thermique (modèle Brosd de YANIGAV, SOFIMAT…). L’inconvénient de ces machines est qu’on arrache seulement la partie aérienne des adventices. Le système racinaire demeure dans le sol. Cela n’empêche donc pas la repousse des plantes pérennes.

Pour les surfaces minérales

Pour les surfaces minérales perméables et granulaires comme le stabilisé, le concassé ou le gravier, de nouveaux outils tractés ont fait leur apparition : il s’agit de dispositifs couplant généralement :
– Une herse pour travailler la couche superficielle du sol et arracher la végétation
– Un rouleau pour re-compacter
– Une grille de nivelage pour la finition

Des modèles comme le Stab-Net d’AVRIL INDUSTRIE, le Bin’Power ou le Bin-Tract d’YVMO peuvent être recommandés. Attention cependant à la poussière générée en période sèche par certains revêtements comme les concassés calcaires. En outre, ces machines ne sont pas efficaces sur des revêtements dégradés comportant une part importante de terre ou d’humus (allées en sous-bois, cour sablée ancienne) et pour lesquels l’action de la herse s’apparente à un labour superficiel qui favorise au contraire la germination des graines ! Le budget à prévoir pour l’achat de ces machines est de l’ordre de 5 000 à 6 000 euros.

Bin Tract (source YVMO)

Pour les endroits moins accessibles

Enfin, il existe une gammes de produits à main utilisant différentes techniques (lames rotatives, tête vibrante) qui peuvent se révéler efficaces pour les bordures et les pieds de mur. On trouve par exemple le réciprocateur (STIHL, ECHO, HUSQVARNA,…) qui s’adapte sur une tête de débrousailleuse et permet une fauche sans aucun risque de projection. Il faut compter environ 300 euros pour cet accessoire.

Reciprocateur

Plus écologique mais nettement plus onéreuse (1 500 euros avec la batterie), le Cultivion de chez PELLENC constitue un « must » en matière de binette électrique.

c) Le désherbage thermique

Tout comme pour le désherbage mécanique, les alternatives thermiques nécessitent des énergies fossiles (carburant, gaz,…) et/ou de l’eau pour leur fonctionnement. Leur impact environnemental n’est donc pas neutre, à l’instar du glyphosate qu’ils remplacent. En outre, on ne détruit pas le système racinaire des plantes, ce qui requiert des passages répétés.
Le principe repose sur un effet de « choc thermique » pour détruire la flore indésirable. Sa destruction provient de l’effet d’une flamme directe ou d’air chaud pulsé (appareils à gaz), d’un jet d’eau ou de vapeur brûlant. Les cellules végétales éclatent sous l’effet de la chaleur. Cela bloque la photosynthèse et provoque la mort de la plante. Il ne s’agit donc pas de brûler les adventices comme on le voit parfois mais de les chauffer très fortement. Aussi le temps d’application ne doit-il pas dépasser deux secondes.

À nouveau, le marché propose de nombreux appareils (à dos, traînés, auto-tractés…). Les dispositifs légers (une bouteille de gaz sur roues avec un brûleur et une lance) sont peu onéreux. Ils sont relativement sûrs et polyvalents. L’intérêt de machines plus lourdes de type désherbeur à gaz sur tracteur, thermique vapeur ou à eau chaude doit être bien étudié. Il convient de regarder :
– L’investissement à consentir
– Leur faible vitesse d’avancement
– L’efficacité relative (passages fréquents)
– Leur consommation élevée en eau ou en gaz

d) Le désherbage chimique « doux »

Sous ce vocable se cachent toutes les solutions artisanales que le glyphosate avait éclipsées. Elles réapparaissent aujourd’hui en raison de leur prétendue efficacité et innocuité. Voici quelques exemples de ces herbicides dits « naturels » :
L’eau de cuisson bouillante : cette méthode est peu pertinente à l’échelle d’un grand jardin.
L’eau salée : si le sel est effectivement efficace pour tuer les mauvaises herbes, il est ensuite stocké dans le sol. C’est un impact non négligeable sur la vie biologique. Il est considéré comme un polluant et son utilisation doit donc être évitée.
Le vinaigre blanc : plus rapidement biodégradé que le sel, le vinaigre n’en demeure pas moins nuisible à la vie microbiologique. À utiliser avec parcimonie, de préférence sur des surfaces minérales. Il faut compter 1 litre de vinaigre pour ½ litre d’eau. Cette quantité permet de traiter environ 10 m².
Le bicarbonate de soude : saupoudré sur les mauvaises herbes après la pluie, c’est un produit peu polluant. Il est inoffensif pour la santé, totalement biodégradable et d’une grande efficacité. C’est sans doute la meilleure alternative en matière de traitement chimique. On peut l’utiliser sur les graviers, les pieds de mur, les dalles ou les pavés.

3- Mettre en place un plan de désherbage

Mais, en tant que propriétaire ou gestionnaire d’un monument historique, quelle méthodologie doit-on suivre pour entretenir son parc ? Quels outils acquérir ? Pour quels espaces ? Quels secteurs traiter de manière plus douce ? Afin de maîtriser au mieux l’entretien de son parc ou de son jardin, il est nécessaire de prévoir ses interventions. Ensuite seulement il sera possible de choisir le matériel le plus adapté à chaque type d’espace. Enfin, on pourra communiquer auprès des visiteurs sur les différentes pratiques d’entretien.

a) Distinguer et délimiter les différents espaces du parc

En premier lieu, il est important de délimiter, sur un plan du parc ou du jardin, les zones à maintenir propres. Ensuite il faut indiquer celles où le revêtement minéral pourrait être remplacé par de la pelouse ou un couvre-sol. Enfin, celles qui pourraient supporter un enherbement maîtrisé doivent être distinguées.
Ensuite, il faut identifier :
Les espaces accessibles aux engins comme les allées
Les espaces non accessibles comme par exemples les terrasses ou les pieds de mur

b) Choisir le matériel le plus adapté à chaque type d’espace

Le travail préliminaire de délimitation des espaces permet ensuite de choisir les techniques et le matériel les plus adaptés à chaque type d’espace. Il convient d’avoir en tête que :
– Les méthodes thermiques et mécaniques sont toutes consommatrices d’énergies fossiles
– Pour les produits courants comme le sel ou le vinaigre, « naturel » ne rime pas forcément avec « non polluant »
– Le désherbage manuel, s’il est le plus vertueux, n’en demeure pas moins chronophage : il faut donc l’intégrer dans son planning de travail
En outre, avant tout achat de matériel, surtout pour les machines lourdes, il est recommandé d’assister à une démonstration ou bien de faire venir le revendeur afin qu’il teste ses machines in situ. C’est la meilleure manière d’en évaluer l’efficacité au regard du coût, des contraintes de mise en œuvre, du niveau sonore, etc… Il est également possible de s’adresser à sa commune pour trouver la bonne solution pour entretenir ses espaces verts.

c) Communiquer sur les nouvelles méthodes de gestion auprès des visiteurs

Si on ouvre son jardin ou parc au public, il est indispensable de communiquer sur les nouvelles méthodes de gestion et d’entretien de son parc auprès des visiteurs. Pour accompagner le changement en cours dans les mentalités, bien informer le public de l’évolution des pratiques d’entretien, notamment si certains secteurs sont gérés de manière moins intensive, est bénéfique.

Conclusion :

Ainsi, entretenir son parc nécessite d’apprendre à maîtriser les herbes sauvages qui s’y invitent bien volontiers. Des solutions préventives aux solutions curatives, on assiste aujourd’hui à l’abandon des solutions chimiques pour un retour vers des solutions plus naturelles. Pour avancer sereinement, il ne faut donc pas oublier de mettre en place une stratégie précise avec la mise en place de plans de désherbage.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

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Gestion et ingénierie de projets économiques

Dans le cadre de missions d’ingéniérie touristique, Hephata conçoit les montages juridiques, financiers, organisationnels et culturels autour des projets de développement en respectant sa Méthodologie. Cependant, la complexité des montages suppose une réponse experte. Elle est souvent liée au nombre de parties prenantes ainsi qu’à la recherche d’optimisations fiscale, humaine, organisationnelle… Afin de répondre à chaque besoin, Hephata a donc intégré au Bureau des spécialistes de filières transverses apportant leur capacité d’innovation notamment sur l’élaboration de contrats multipartites dont les PPP, les montages financiers intégrant des natures de financement, degrés de risques et d’implication différents.

Quant aux managers, ils orchestrent la gestion de projets depuis la définition stratégique (calendrier, budget, enjeux, objectifs…) jusqu’à la mise-en-oeuvre :
1. D’abord, à travers l’animation d’une équipe experte sur des filières transverses : loisir et divertissement, sport, culture, restauration et hébergement, agriculture… ;
2. Ensuite, à travers l’animation des parties prenantes impliquées dans les projets : propriétaires, financeurs, opérateurs, institutions, entreprises de maintenance, visiteurs…

Exemples de missions :
– Identification des opérateurs touristiques pertinents pour un territoire donné et animation de l’appel à projets
– Identification des réseaux locaux pour créer des hébergements sur un site patrimonial (hôtel, gîtes, chambres d’hôtes)
– Conception d’un parcours de visite immersif pour repenser un musée ou un site culturel
– Conception et mise en oeuvre de plans d’actions commerciales (PAC) ou de plans d’attractivités du patrimoine (PAP)
– Obtention des droits et autorisations pour créer une attraction touristique sur un site patrimonial
– Accompagnement au changement (transformation produit) dans le cadre d’une politique RSE

Etudes de faisabilité et appui technique

Les monuments historiques sont contraints par une réglementation complexe, à laquelle s’ajoute la règlementation diverse des activités touristiques elles-mêmes. Les gestionnaires font donc souvent face à un mille-feuille règlementaire peu compréhensible. Pourtant, un certain nombre de dérogations peuvent être obtenues.

Les études techniques, dont les études de faisabilité préalables aux modifications des sites historiques, sont souvent obligatoires, mais complexe. Elles sont d’abord réalisées pour des raisons sanitaires, pour se conformer aux contraintes de normes ERP ou pour accompagner un changement de destination des espaces. Ensuite, elles déterminent l’adaptabilité d’un site aux transformations envisagées et, les budget et planning associés.

Dans le cadre de La gestion et l’ingéniérie projet global, Hephata organise la réalisation des études et intègre les bons interlocuteurs. En effet, Hephata sollicite les experts compétents, notamment les Assistants à Maîtrise d’Ouvrage (AMO), les architectes civiles, les architectes des monuments historiques, les Architectes des Bâtiments de France (ABF) en lien avec les DRACs de chaque région.


Par ailleurs, à travers ces études, Hephata présente aux parties prenantes les aspects techniques du projet et facilite l’obtention des droits, autorisations et éventuellement les dérogations nécessaires.

Quelques exemples de missions :
– Étude de faisabilité préalables au développement d’un site hôtelier ;
– Préparation des dossiers de mise aux normes ERP et gestion des demandes auprès des interlocuteurs compétents (Mairie, DRAC…) pour obtenir les dérogations ;
– Appui technique à la création d’un hébergement sur un site patrimonial (hôtel, gîtes, chambres d’hôtes) ;
– Appui technique à la rédaction du cahier des charges des projets de développement ;
– Programmation de chantier ;
– Diagnostic sanitaire.