Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

L’important à retenir dans cet article :

Ronan Le Roscoët,  assistant à maîtrise d ouvrage dans le domaine du patrimoine et gérant de Pierre de Liens, est un passionné de patrimoine depuis son cursus d’ingénieur bâtiment à l’ESITC Paris. Après une orientation dans le domaine de la restauration du patrimoine, concrétisée par une première expérience professionnelle au sein du groupe Lefèvre (aujourd’hui Aurige), puis 8 années au Centre des Monuments Nationaux, il s’est formé à d’autres pratiques que celles de la France pour apporter une vision complémentaire. 

Dans cet article, vous trouverez des éléments concernant :
– La problématique de la protection du patrimoine en Inde et en Chine (implications touristiques, architecturales…)
– Le rôle indispensable des acteurs privés et leur marge de manœuvre 
– Des directions qui pourraient être pensées pour la France

Introduction


 « Pour plusieurs raisons sans doute, je me suis retrouvé dans le monde du patrimoine. Mais la première, et la plus importante, est sûrement mon environnement familial… depuis que je suis en âge de marcher, ou de porter un costume breton ! Par les choix de voyages et de visites, lors de vacances, ou encore, plus inconsciemment peut être, par ma sensibilité au travail artisanal de la matière, peut-être transmise par mon grand-père qui était menuisier, je me suis forgé une sensibilité au patrimoine. » 

Concrètement, pourquoi as tu fais ton voyage en Asie (en Chine, au Népal, en Inde et en Iran) et que cherchais-tu ? 

Un pressentiment trottait dans ma tête depuis longtemps, mais le déclic est venu d’une seule expression, prononcée par Alain Marinos, « aujourd’hui, le Sud parle au Sud », c’était le 06 février 2016 ! 

Au cours de cette conférence, il expliquait que beaucoup de choses évoluaient dans le monde, en termes d’approches et de pratiques patrimoniales. Il ne s’agissait pas d’un Sud géographique, mais plutôt des pays développés occidentaux, par rapport aux pays encore considérés comme « émergents », sud-américains ou asiatiques. 

Ceci, combiné avec 2 constats personnels : 
• Le manque d’ouverture française vers les pays d’Asie, traduite par une couverture quasi absente de l’actualité asiatique, sortie des scandales climatiques, ou caricatures de productivismes industriels, de pollution… 
• Un deuxième, vis-à-vis de la position conservatrice que nous pouvons avoir en terme de restauration patrimoniale…

 Je cherchais à connaître d’autres relations que pouvait entretenir une civilisation à la notion de « Patrimoine ». J’ai pour cela cherché où celles-ci pouvaient être réellement différentes, sans parcourir des distances trop ‘’importantes’’. Le choix de la Chine, de l’Inde et de l’Iran, 3 civilisations majeures, s’est vite imposé. Ma volonté était également de comprendre comment avait pu évoluer la situation dans ces pays depuis les années 1830, début des politiques de protection du patrimoine en Europe, qui coïncide justement avec la présence coloniale occidentale dans ces régions orientales. 

Il semble que tu aies été marqué par une notion de « protection patrimoniale » différente en Inde ou en Chine. Peux-tu nous en dire plus ?

L’absence de protection en Inde

 En Inde, l’un des premiers constats, d’un point de vue patrimonial, est l’absence de protection sur le patrimoine privé. 

Avantage ou inconvénient ? il n’y a sans doute pas une seule réponse (parmi quelques réponses, lire l’article Classer une maison au titre des MH ou ISMH – Méthode, avantages et contraintes)

 Cela a pour conséquence de ne pas figer l’histoire, et d’éviter une muséification que l’on peut quelques fois regretter en France . Vis-à-vis des édifices religieux, une protection entraine un arrêt du culte, puisque le bien devient propriété de l’Etat.

Exemple

J’ai été moins touché par le Taj Mahal, ou les temples de Khajurâho, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, aux pelouses tirées au cordeau, agents de sécurité ou barbelés, interdisant l’accès aux habitants, que par un temple décrépi et souillé par fumées et cires de bougies mais « habités » par les fidèles, dans lequel résonnent les mantras, ou par un fort du Rajasthan s’autorisant des ajouts assumés, et non tranchés architecturalement (cf. charte de Venise), mais souhaitant y faire vivre les traditions indiennes, de musique, danse, ou encore gastronomie.

Les répercussions de la protection du patrimoine sur les sites et sur le tourisme 
Il est clair que la question des protections, qu’elles soient nationales ou internationales, et qui est souvent calquée sur la vision occidentale conservatrice, est un vrai problème dans ces pays aux populations aussi nombreuses. 

La simple obtention d’un label Unesco pour un site historique en Chine, d’autant plus s’il est géré par des entreprises privées, peut conduire à de vrais désastres en matière de conservation puisqu’il est le point de départ de l’arrivée de millions de visiteurs en quelques mois. Ci-dessous, l’exemple des jardins de Suzhou.

 La gestion d’un site Unesco en Inde, relevant de l’Etat, tel que le site d’Hampi, ne garantit pas de la qualité des travaux de conservation, au contraire. 

 Ces constats m’auront finalement incité à m’éloigner, au fur et à mesure du voyage, des sites les plus reconnus, Unesco ou non, pour me concentrer sur les rencontres des acteurs du patrimoine . Le caractère informel de mes échanges m’a permis de recueillir des points de vue personnels, sans langue de bois, depuis un directeur de l’Unesco, jusqu’aux artisans sur leurs chantiers, ou membres de communauté au pied des temples. 

 Le modèle indien et les parties prenantes 

Voici quelques exemples d’acteurs aux rôles différents mais importants que j’ai pu rencontrer pour étayer ma vision. En Inde, Aman Nath , écrivain et co-fondateur de la chaine de palaces Neemrana hôtels. Il m’a fait découvrir à l’occasion d’une visite de chantier, le premier fort qu’il a restauré et ouvert il y a 25 ans dans le Rajasthan. Ou encore, Aishwarya Tipnis , architecte très engagé sur des projets de restauration de Patrimoine. A.G Krishna Menon un des membres fondateurs de l’INTACH et plusieurs autres membres de sections nationales ou locales. Mais aussi Abhay Mangaldas ou Ravik Patel, tous deux impliqués dans la ville d’Ahmedabad. Enfin, Raphaël Gastebois , architecte des bâtiments de France, actuellement en poste dans le Sud de l’Inde, à Pondichéry, pour développer le concept de Smart City.

 Le modèle patrimonial de l’Inde…

 Le modèle indien est la combinaison de 2 systèmes, révélateur de deux approches différentes. Avant toute chose, le secteur privé est beaucoup plus libre d’agir comme il ne souhaite.

L’Archeological Survey of India (ASI)

D’un côté, il y a  l’Archeological Survey of India (ASI) , l’équivalent du ministère de la Culture, qui gère uniquement des monuments publics. Son organisation et ses méthodologies d’action sont l’héritage de la présence anglaise jusqu’au début du XXème siècle. Elles s’inspirent donc des doctrines de préservations occidentales. 
Les monuments dont il a la charge sont protégés, tel que pourrait l’être un monument inscrit ou classé au titre des monuments historiques en France. C’est-à-dire qu’aucune transformation n’y est autorisée. L’avantage est qu’ils bénéficient d’un entretien et d’un suivi réguliers, et d’une bonne conservation (avec quelques exceptions comme vu précédemment). La contrepartie est l’impossibilité de poursuivre l’usage traditionnel du lieu, comme le culte. Les temples relèvent en effet de la sphère privée. Les constructions et l’entretien sont très souvent financés par des  mécènes privés, parfois clairement affichés

L’INTACH, pour Indian National Trust for Archeological and Cultural Heritage

Concernant les palais prestigieux de l’Histoire de l’Inde, ou d’autres patrimoines privés : ils évoluent encore aujourd’hui, autorisant des adjonctions. Ces lieux poursuivent donc leurs évolutions, avec quelques fois les techniques et matériaux de construction contemporains, ou des techniques traditionnelles. Ils suivent les ressources disponibles (humaines et financières) et la sensibilité des propriétaires… D’autres peuvent être à l’abandon, puisque l’usage a disparu. 

Ce patrimoine privé, ne bénéficie ni de la protection ni de l’entretien par l’Etat. Un trust a donc vu le jour en 1984. Il s’agit de L’INTACH : Indian National Trust for Archeological and Cultural Heritage. Cette organisation ont pour mission de mettre sur pied des projets de restauration ou rénovation avec les propriétaires. J’ai rencontrée plusieurs membres dirigeants et j’ai pour projet de faire venir en France afin qu’ils exposent leur travail,

Son but est d’essayer de concilier le respect des traditions et usages locaux, et la protection des bâtiments. Il constate entre autre le caractère trop conservateur et rigide des protections de l’Etat.

Leur doctrine se résume par un terme : « Jeernodharanam ». On peut aussi le rapprocher d’un proverbe indien : Tradition and heritage do not mean to preserve the ashes but to keep the flame alight”. « Tradition et patrimoine ne signifient pas conserver les cendres mais garder la flamme allumée »

Aga Khan Trust for Culture 

Il existe d’autres trusts, ceux-ci privés, tels que l’Aga Khan Trust for Culture . Des structures d’ailleurs difficiles à cerner (comme l’INTACH), car n’ayant pas de modèle administratif ou économique en France.

Les autres monuments 

Par opposition aux monuments gérés par l’ASI, l’ensemble du patrimoine privé bénéficie de sorts très variables. Lorsque l’usage est maintenu, tel que pour un lieu de culte, la notion de « beautification » est prépondérante. Il est donc important que le lieu soit beau (régulièrement entretenu et recoloré de peintures), perpétuellement objet de rites (supposant la présence de fleurs, de flammes et de cires de bougies…). La vie, la force du lieu, sa symbolique priment avant toute problématique de conservation telle qu’on pourrait les envisager en France. 

…applicable en France ?

 D’abord, à chacun ses spécificités dont chaque pays doit être le protecteur
Ce qui me semble faire la richesse d’un pays, d’une culture, ce sont ces spécificités. Il ne s’agit donc pas de calquer ce qui se fait ailleurs. Avant de dire ce qui serait applicable en France, je voudrais surtout dire que l’on ne devrait pas essayer de faire appliquer aux autres, ce que nous pensons être la bonne règle. 

 La vision asiatique du patrimoine est différente de la nôtre. Deux raisons peuvent l’expliquer : le rapport à la matérialité et le rapport au temps. 

exemple n°1

En Chine, les temples en bois sont nécessairement moins durables. La littérature et la calligraphie ont joué un rôle très important. Le passé vit dans le souvenir, les récits, plus importants que toute réalité matérielle. Cette attitude différente face à la pérennité peut aussi se retrouver dans le rapport à la vie et à la mort. Ce rapport est vécu comme un cycle naturel, différent d’une compétition pour la longévité.

Exemple n°2

Je pendrai ici un exemple marquant d’une équipe d’étudiants italiens et de leur professeur, en voyage d’étude au Népal. Ils souhaitaient apporter une analyse technique des édifices ayant été endommagés ou non, par le tremblement de terre de 2015. Armés de sondes et d’endoscopes, pour ausculter les temples encore debouts suite au tremblement de terre, une réaction du professeur de l’équipe m’avait choqué. Il s’était en effet s’offusqué du fait qu’il ne puisse pas rentrer dans la partie la plus sacrée d’un temple. Il n’avait pas suivi le protocole de demandes nécessaires auprès des autorités locales responsables des rites et de la protection du temple. 

Il « venait de loin » et avait « des éléments importants à porter à leur connaissance ». Mais il n’avait peut-être pas suffisamment discuté avec les habitants. Auprès d’eux, il aurait compris que ces tremblements de terre font partie de leur quotidien. Des rites traditionnels existants sont d’ailleurs liés à cette particularité. Le travail des artisans lors des reconstructions successives fait partie du maintien des savoirs faire et des coutumes locales. 

Par chance, un petit film le résume très bien, et c’était justement sur ce temple que l’équipe travaillait : 

Heureusement, les choses ont changé depuis une quinzaine d’années. Les pays d’Asie ont pu faire avancer leur vision des choses, en particulier sur la notion de patrimoine immatériel.

 Quatre directions intéressantes à étudier pour la France

 Les niveaux de protection 

 La mise en place de plus de deux niveaux de protection (inscrit, classé), afin de mieux hiérarchiser les enjeux. Il existe 4 niveaux en Inde et aussi 4 niveaux en Chine. En évitant de concentrer notre vigilance (parfois excessive) et nos moyens financiers, sur quelques monuments uniquement, au détriment des autres.

 Cela pourrait se traduire par une plus grande place donnée à l’initiative locale et privée. L’omniprésence de l’Etat en France, dans l’ensemble des secteurs (réglementaire, économique, judicaire…), a je crois tendance à déresponsabiliser la société civile.

 La reconnaissance des artisans 

 Accorder une réelle reconnaissance aux artisans, détenteurs des savoir-faire, patrimoine immatériel encore trop peu reconnu en France.

La reconnaissance plus visible des mécènes 

Il faut rendre plus visibles et moins tabous les dons des particuliers et des entreprises. Pour cela, il est nécessaire de transformer la façon dont on nous présente le principe du don, du mécénat. Il ne s’agit pas d’une simple déduction fiscale, mais plus positivement, d’une réelle belle action pour une cause noble, assumée, y compris vis-à-vis du patrimoine religieux, malgré la sécularisation souhaitée de la société.

Renouveler nos réalisations de façon très audacieuse

Fort de 150 ans de politique conservatrice, nous avons accumulé aujourd’hui une qualité patrimoniale indéniable. Pourquoi ne pas ouvrir la possibilité de réaliser des projets audacieux, sur nos édifices classés ou non, d’architecture contemporaine ou non, à l’image du permis de faire de la Loi LCAP ? 
Laissant réellement une place à la création, l’innovation, l’ambition…

 La question des centres-villes anciens : quelle gestion en Inde ?

L’Inde se confronte aux mêmes problématiques que la France concernant sa gestion des centres-villes anciens. Une ville nouvelle (New Delhi), et une ville ancienne (Old Delhi) peuvent réussir à perdurer lorsque l’attachement aux commerces et souks du centre reste fort. Mais il est parfois difficile de maintenir les habitants dans le centre ancien. Ceci provient notamment des problèmes de propriétés et de successions familiales qui ralentissent les travaux nécessaires. 

Dossiers fonciers et immobiliers en attente pendant des années, c’est le début de la dégradation… Problématique que j’ai pu aborder dans la ville d’Ahmenabad qui a décidé de mettre en place des incitations fiscales, pour encourager les habitants des quartiers historiques à rester dans la ville.

L’Inde a réellement pris conscience de ces problématiques croisées de développement nécessaire de l’activité en générale mais aussi du tourisme. Un plan national d’étude est en cours dans cette dynamique :  « Heritage City Development and Augmentation Yojana », donnant lieu à des études intéressantes.

Conclusion

En Inde est le fonctionnement des religions et la gestion des temples est complexe. Deux mois sur place n’auront pas suffit à approfondir cette problématique, que j’avais un peu commencé à comprendre au Népal. Il s’agit d’un fonctionnement autour de communauté d’individus, chargée de l’organisation des rites et de la protection des temples.
Précédemment, j’ai pu exposer des tendances générales, conclusions de mon ressenti et de ma compréhension globale des différentes approches patrimoniales locales. Néanmoins, j’ai pu ressentir la frustration de plusieurs interlocuteurs, vis-à-vis de la lenteur des prises de décisions des autorités locales, disposant pourtant de belles études conduites par des équipes d’architectes ou encore des travaux d’écoles d’architecture. La corruption est un reproche revenant assez régulièrement comme origine des blocages des projets ! 

Mais enfin, il n’en demeure pas moins que si le modèle indien s’inspire du nôtre, nous pourrions aussi songer à nous inspirer de ce qui se fait ailleurs pour palier à certains manques.

Pour aller plus loin :

 –  CLASSER UNE MAISON AU TITRE DES MH OU ISMH – Méthode, avantages et contraintes 
–  LA RESTAURATION APRES L’ABANDON – financement, parties-prenantes et organisation 
–  FINANCER LES CHÂTEAUX A TRAVERS UN FONDS DE DOTATION – Une alternative innovante et séduisante 

Vous pouvez également regarder la série Arte : Monuments sacrés
ou encore cette rencontre avec Masue Katayama, une entrepreneure sociale de 78 ans qui depuis plus de 30 ans transforme les bâtiments abandonnés en maisons de retraites abordables pour les vieux Japonais. 

Choisir les essences d’arbre de son parc grâce à la méthode ROSEE.

L’important à retenir dans cet article :

 À l’état sauvage, sous l’action des facteurs environnementaux, l’essence et la distribution des arbres s’harmonisent naturellement avec le milieu. En revanche, dans un parc où les arbres ont une vocation ornementale, il importe de mener une vraie réflexion. Cette réflexion doit permettre de sélectionner les meilleurs candidats parmi des centaines d’espèces et de variétés. Pour guider ce choix, voici une méthode simple permettant de planter « le bon arbre au bon endroit ».

Retenez de cet article que : 

– L’arbre d’ornement joue un double rôle : il est à la fois élément esthétique et véritable charpente naturelle qui structure l’espace ;
– Introduire des arbres adaptés à leur environnement constitue la base d’une gestion durable ;
– La méthode ROSÉE vous permet de sélectionner les essences idéales sur la base de critères simples et exhaustifs.

Expert arboricole et paysagiste, passionné par le patrimoine, Marc Brillat-Savarin accompagne les propriétaires dans la gestion et la valorisation de leurs parcs et jardins historiques. Chacune des missions qu’il conduit, du diagnostic phytosanitaire des arbres à la conception de projets de restauration paysagère, pour le compte de parcs de châteaux renommés, mais également de demeures familiales, est toujours animé par sa conviction forte que : « Nos parcs et jardins constituent un patrimoine vivant fragile qu’il est essentiel de soigner, restaurer et renouveler, au même titre que la demeure qu’ils agrémentent ». Marc Brillat-Savarin a mis au point la méthode ROSEE présentée dans cet article. 

 L’arbre, un élément clé du paysage

Dans un monument, certains éléments d’architecture jouent un rôle d’ordre structurel, comme un mur par exemple. D’autres assurent un rôle purement ornemental comme un pilastre ou une moulure. D’autres encore, souvent majeurs dans la composition, combinent ces deux fonctions. Citons l’exemple d’un pilier sculpté ou d’une clé de voûte.

Côté parc, un élément remplit également ce double rôle architectural : l’arbre. Il assure une fonction structurelle voire même matricielle (bosquet, enveloppe boisée ou à l’état isolé, il permet au parc d’exister, le délimite, l’articule, lui donne une profondeur et le soutient comme une charpente naturelle.

D’autre part, l’arbre est un objet esthétique en lui-même, à l’instar d’une statue ou d’une colonne. Par son architecture équilibrée, sa stature, ses couleurs et la symbolique qui l’accompagnent, il constitue un centre d’intérêt dans le paysage. Son caractère changeant au fil des saisons puis des années en fait un ornement vivant dont il est important de connaître l’allure et le développement pour que l’ensemble de la composition puisse en bénéficier durablement.

 L’arbre, un organisme vivant 

Un arbre adapté à son environnement sur le plan du climat, du sol, de l’espace disponible ou encore de l’usage des lieux connaîtra un développement harmonieux. Il ne demandera qu’un entretien minimum. A l’inverse, un arbre inadapté à son milieu de croissance sera plus fragile, plus sensible aux maladies, plus dangereux également et entraînera à terme un surcoût de gestion. Les conséquences d’une erreur à la plantation aujourd’hui devront être supportées par les générations futures pendant de nombreuses années.

Au-delà de l’aspect esthétique, il est donc primordial de veiller à la bonne adéquation entre l’essence choisie, ses exigences propres et le site de plantation.  

 Choisir avec méthode, c’est réussir ! 

Compte-tenu du statut multifonctionnel de l’arbre de parc, son introduction ne doit pas être laissée au hasard. Elle doit faire l’objet d’une étude approfondie qui prenne en compte l’ensemble des paramètres en jeu : place dans le paysage, caractères ornementaux à privilégier (floraison, couleurs d’automne,…), espace aérien et souterrain disponible, nature du sol, entretien,… Et pour qui n’est pas un spécialiste du monde des arbres, intégrer autant de critères peut rapidement devenir un véritable casse-tête !

D’où l’intérêt d’utiliser une méthodologie pour sélectionner l’essence idéale, à partir de critères simples et exhaustifs. Tel est l’objectif de la méthode « Rosée ».

 La méthode « ROSÉE »

À l’origine, la méthode a été conçue comme un outil pour les services de gestionnaires d’espaces verts en milieu urbain. Elle a par la suite transposé aux parcs et jardins, souhaitant en faire bénéficier tout propriétaire soucieux de renouveler et enrichir son patrimoine arboré. 

Cette méthode permet de définir son projet de plantation, d’analyser le site concerné et sur cette base de choisir le ou les arbres les plus adaptés.

La démarche consiste à effectuer des sélections successives dans une large palette végétale pour aboutir in fine à un nombre restreint d’essences, suivant un principe d’entonnoir. À chaque étape, une dimension spécifique du projet est étudiée : paysage, climat, espace disponible,… 
Par souci de pédagogie, chacune des lettres du mot « Rosée » renvoie à un critère de choix spécifique : Rôle de l’arbre dans le projet, qualités Ornementales souhaitées, conditions Stationnelles (sol, climat,…), Espace disponible, Environnement du projet. 

Ainsi, grâce à ce moyen mnémotechnique, l’analyse peut-elle être la plus complète possible.

Le tableau suivant (Document Excel «que vous pouvez télécharger ici») reprend les questions à se poser et les implications sur le type d’arbre(s) à privilégier :

Une fois cette analyse préalable menée, il reste à opérer des tris dans la liste des « 111 essences pour les parcs & jardins » qui accompagne l’outil. 

 Cette liste se présente sous la forme d’un tableur Excel à télécharger en cliquant sur le lien suivant :

Document Excel « Tableau 111 essences parcs et jardins »

Application à un exemple

Illustrons maintenant la démarche à l’aide d’un exemple concret. Un propriétaire souhaite renouveler un alignement vieillissant de marronniers rouges le long de l’allée d’entrée de sa demeure. Se référant à la méthode « Rosée », il analyse son projet comme suit : 

Cf. Document Excel « Exemple méthode rosée propriétaire »

Sur cette base, après avoir téléchargé la liste des 111 essences, il décoche les critères non retenus dans les filtres en tête de colonne. 

La liste s’amenuise progressivement jusqu’à aboutir aux essences suivantes : érable rouge, zelkova, merisier à fleurs doubles et tilleul de Crimée. Appréciant les tons orangés pris par l’écorce du zelkova avec l’âge, il porte finalement son choix sur cette essence de qualité. Une essence cousine de notre orme champêtre et exempte de maladie.

À votre tour, n’hésitez pas à vous familiariser avec la méthode Rosée. Celle-ci vous permettra de mieux connaître les essences d’arbres afin de les utiliser à bon escient dans votre jardin. Vous profiterez ainsi pleinement de leurs bienfaits, et pour longtemps.

Pour aller plus loin :

 JARDINS & ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Quelques astuces pour entretenir soi-même son jardin

 DEVELOPPER DES ACTIVITES DE MEDIATION POUR VALORISER LES PARCS ET JARDINS DE SON CHÂTEAU – Interview de Marc Brillat-Savarin

 EXTERNALISER L’ENTRETIEN DE SON JARDIN REMARQUABLE – Des techniques ancestrales aux techniques modernes

 LES AVANTAGES D’UN JARDIN BIEN ENTRETENU AUTOUR D’UN CHATEAU – Les prix à gagner et les aides à solliciter 

Bien gérer et optimiser son domaine forestier, comment faire ?

L’important à retenir dans cet article :

 Le patrimoine forestier français est une richesse qu’il est important de bien savoir gérer pour le protéger et qui peut être un excellent placement sur la durée. 

Contrairement aux idées reçues, les forêts bien gérées génèrent des revenus supérieurs aux coûts d’entretien. Tous les peuplements ne permettent pas les mêmes profits, la moyenne se situe entre 1 et 2%. Par exemple, on estime que les productions de peupliers rapportent jusqu’à 8% du fait des durées de rotations plus courtes. Le patrimoine forestier reste un bon placement sur la durée. Le constat en France est que les forêts sont sous-exploitées, ce qui justifie le soutien des institutions publiques pour encourager leur gestion. Il existe de nombreuses aides financières et fiscales en ce sens. 

De cet article, retenez que : 
– Il est conseillé de faire appel à un gestionnaire forestier pour assurer la gestion de son bien ;
– Il existe plusieurs aides financières, mais aussi des avantages fiscaux.



Cet article a été écrit avec l’aide de Loïc Zellvegre, gestionnaire forestier professionnel chez Brodut Forêt Gestion, spécialisé dans l’accompagnement de domaines d’exception et la sylviculture proche de la nature. 

Des propriétaires privés, soumis à des obligations 

Loïc Zellvegre nous explique qu’être propriétaire de forêts signifie être soumis à des obligations, celles-ci dépendent de la surface possédée, il y a trois cas de figures :
– Moins de 10 hectares d’un seul tenant ;
– Entre 10 et 25 hectares d’un seul tenant ;
– Plus de 25 hectares sur la même commune ou sur trois communes attenantes.

Vous pouvez retrouver les différentes obligations concernant la règlementation forestière pour chacun des cas.

Tout propriétaire d’une forêt de plus de 25 hectares est soumis à l’agrément d’un Plan Simple de Gestion (PSG). Ce document définit les différentes interventions (coupes et travaux) de la forêt pour une période de 10 à 20 ans.
Le plan simple de gestion présente ainsi les objectifs assignés à la forêt et définit le programme d’exploitation des coupes et des travaux à effectuer. Pour tout savoir sur le PSG, rendez-vous sur le site du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. 

La rédaction du plan simple de gestion est élaborée par un gestionnaire forestier, en accord avec les besoins du propriétaire. C’est le Centre régional de la propriété forestière (C.R.P.F.), établissement public à caractère administratif, qui instruit les demandes d’agrément de PSG et d’autorisation de coupe extraordinaire. Retrouvez sur le site du Centre National de la Propriété Forestière la liste des CRPF.

NB : Ces informations peuvent d’ailleurs ne pas s’appliquer à certains cas spécifiques. 

Les propriétaires de forêts se doivent de prévenir les risques de départs de feu et préserver la richesse environnementale, ils sont également tenus de débroussailler en bordure et zones habitées.

Les aides financières et fiscales

Les aides financières

Loïc Zellvegre fait le constat qu’en France les forêts ne sont que trop peu gérées. Cela explique en effet que les collectivités et organismes incitent à la gestion forestière par des subventions à destination des entreprises de la filière bois et des propriétaires forestiers.

Ces aides se répartissent à différentes échelles :
L’Europe, via le FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural) : il permet le financement du 2e pilier de la politique agricole commune (PAC). Ce 2e pilier est consacré à la politique de développement des territoires ruraux ;
L’Etat, via une subvention pour inciter à la gestion forestière ;
– La DRIAAF, Direction Régionale Interdépartementale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt pour chaque région, c’est le représentant de l’Etat en région ;
– Les conseils régionaux et départementaux ;
L’ADEME (agence des énergies renouvelables) ;
– Les communautés de communes et EPCI ;
Les fonds privés, tel que EcoTreeReforest’action ou encore Ma forêt.

En outre, les aides disponibles sont cumulables et peuvent couvrir entre 40 et 80% des dépenses de frais de gestion.

En matière de gestion forestière, les aides sont très variées et concernent de nombreux domaines :
– Acquisition de matériel forestier ;
– Amélioration de la desserte forestière ;
– Reboisement ;
– Réaliser des travaux sylvicoles ;
– Protection contre le gibier ;
– Préparation des sols ;
– Animation des territoires forestiers…

Les aides sont spécifiques à chaque région et département, ce qui complexifie leur obtention, puisque cela implique une très bonne connaissance des circuits de financements, que tout le monde ne possède pas.

Retrouvez également un tableau récapitulatif des sources innovantes de financement de plantations par des fonds ou programmes d’aides au boisement ou reboisement en France en 2016 que vous pouvez télécharger ici

Les avantages fiscaux

Loic Zellvegre nous apprend qu’il existe plusieurs formes d’avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les propriétaires de forêts :

Les Dispositifs D’encouragement Fiscaux à l’investissement, ils sont au nombre de trois : DEFI « Acquisition », DEFI « Travaux forestiers » et DEFI « Contrat de gestion ».

Des frais de transmission de patrimoine réduits à 25% de la valeur du patrimoine grâce au Régime Monichon.

Des exonérations d’impôt sur la fortune : il est possible de bénéficier d’un abattement de 75% sur l’impôt. Mais pour cela, il faut détenir un certificat de gestion durable et de s’engager à conserver sa propriété durant 30 ans en présentant tous les 10 ans le bilan de cette gestion. 

La réduction d’impôt Madelin : portée à 25%, elle vous permet d’investir avantageusement dans une forêt en direct ou via un groupement forestier à condition de garder vos parts au moins jusqu’au 31 décembre de la cinquième année suivant la souscription. De plus, les parts acquises doivent être nouvelles. 

Deux régimes de TVA avec :
Un assujettissement obligatoire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus dépasse les 46 000€.
Un remboursement forfaitaire ou un assujettissement volontaire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus est inférieure à 46 000€.

Deux taux applicables de 10% ou 20% selon les travaux et produits forestiers concernés (plus d’informations ici)

Les possibilités d’exploitation pour générer des revenus

– La récolte et la vente du bois et ses différents traitements (taillis simple, la futaie régulière, le taillis sous futaie, la futaie irrégulière) mais aussi ses dérivés tels que le jus (par exemple l’eau de bouleau) ou sa sève ;
– La location pour la chasse ;
– L’ouverture au public dans le cadre d’activités touristiques : la cueillette des champignons, les randonnées pédestres, équestres, les parcours sportifs ou de santé, l’accrobranche, les gites et cabanes dans les bois, le brâme du cerf.

Vers qui se tourner pour demander une expertise ? Quels sont les professionnels et corps de métiers pouvant aider ?

Il existe plusieurs corps de métier impliqués dans la gestion des forêts :
– Gestionnaires forestiers professionnels (Brodut Forêt Gestion) ;
– Experts forestiers ;
– Coopératives forestières ; 
– Gardes particuliers. 

Les experts forestiers et les gestionnaires forestiers professionnels tel que Loïc Zellvegre sont totalement indépendants. Ils travaillent au profit du propriétaire et non des industriels. Ils se rémunèrent en pourcentage de la vente du bois ou en prestations spécifiques comme la rédaction de plan de gestion, le suivi administratif et autres missions…

Ce sont d’ailleurs les principaux acteurs capables de répondre aux diverses problématiques liées à la gestion des forêts. Compétents par leurs formations et leurs connaissances opérationnelles, ces professionnels sont au plus près des territoires. Ils ont une connaissance globale du secteur.

Conclusion

Le patrimoine forestier en France n’est que peu géré alors qu’il est à la croisée de divers enjeux (économiques, écologiques, récréatifs, accueil du public, etc.). L’aménagement de ces biens est primordial pour préserver l’équilibre de ces aménités. Des aides et incitations financières ont donc été mises en place à tous les échelons. Elles sont à la fois nombreuses, variées et spécifiques, ce qui implique une véritable expertise du secteur pour bien les connaître. Au regard de la spécificité de la gestion des forêts, il semble primordial de s’adresser à des professionnels pour que la gestion soit cohérente et pour bénéficier de conseils forestiers adaptés aux besoins particuliers de chaque propriété.

Pour aller plus loin :

 JARDINS & ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Faire appel à des professionnels, c’est abordable : point sur les expertises indispensables

ASSOCIATIONS POUR LA SAUVEGARDE ET LA VALORISATION DU PATRIMOINE – Comment choisir son statut, les avantages et les inconvénients ?

Les pré-requis pour rentabiliser un château. Comment exploiter son monument classé pour le rentabiliser ?

L’important à retenir dans cet article :

 Avant de se lancer dans l’exploitation de votre patrimoine, il est important de faire le point sur sa propre situation personnelle, professionnelle et financière. De cette manière, vous fixerez clairement vos objectifs et vous éliminerez au maximum les doutes qu’il est commun d’avoir au moment où l’on démarre une activité patrimoniale. Ainsi, vous pourrez anticiper plus clairement vos besoins et amorcer plus sereinement cette nouvelle entreprise ! 

Les points clés de cet article : 
– Pourquoi faire un bilan personnel, professionnel et financier
– Comment étudier un édifice sous tous les angles pour identifier les axes de développement 
– Pourquoi réaliser une bonne étude de marché pour valider ses projets d’activités
– Comment définir des objectifs clairs et réalisables

Vous souhaitez faire fructifier votre patrimoine ? Hephata vous donne ici quelques clés pour bien démarrer ! 

 1. Commencer par faire un bilan personnel et professionnel

La première chose à faire avant de vous lancer dans l’aventure patrimoniale est de trouver quelles motivations vous animent et non pas quelles sont vos obligations. 
Il faut que ce soit votre propre décision. Il est donc nécessaire de s’affranchir de tout impératif familial conditionné par l’héritage. 

Ainsi, essayez de mettre en évidence vos capacités, vos compétences ; de là vous saurez comment les améliorer. Posez-vous les bonnes questions et faites un exercice d’introspection en vous demandant si vous avez les bonnes cartes en main pour commencer. De même, demandez-vous si votre situation personnelle et professionnelle vous permet de débuter une telle entreprise car vous le savez déjà, ce ne sera pas de tout repos !
« Les châtelains ne sont pas forcément des nantis. Ce sont des personnes qui font vivre l’Histoire. Il faut avoir une petite étincelle de folie pour s’offrir un château. » Olivier de Chabot pour les Echos. 

Ici, vous pouvez vous aider à partir de la méthode d’AUTO-DIAGNOSTIC DES BESOINS ET DES RESSOURCES – La gestion efficace de votre demeure d’exception. 

2. Faire le point sur ses finances

Quelle est votre situation financière ? De quels fonds disposez-vous ? Etes vous stable financièrement ? Ce sont les premières questions que vous devez impérativement vous poser. Ensuite, vous devrez voir si vos économies sont suffisantes pour vous lancer dans des créations de projet. Comme dans toute création d’entreprise, encore plus si vous êtes jeune, vous allez sans doute être amené à vous servir dans vos propres fonds personnels. 

Prévoir

La question de la rémunération devra aussi se poser. En ce sens, comptez-vous vous rémunérer ou allez-vous être rémunéré par un tiers ? Dans un troisième temps, vous allez devoir vous fixer un budget prévisionnel qui prendra en compte les charges de personnel, les assurances, les honoraires, les expertises, les devis, l’entretien des lieux et les dépenses annexes. D’ailleurs, n’oubliez pas les taxes ! 

Gérer

Enfin, dans la gestion de vos finances, comment comptez-vous fonctionner ? Seul ? Avec le soutien d’experts-comptables ? Allez-vous développer votre financement sur du long ou du court terme ? N’hésitez pas non plus à vous interroger sur vos avantages fiscaux, vous allez sans doute recevoir des dons

En effet, si vous êtes propriétaire d’un château classé ou inscrit aux Monuments Historiques (MH), vous pourriez avoir des déductions fiscales non négligeables en fonction des recettes perçues :  

3. Dresser l’état des lieux de son édifice

Faire le point

Si vous continuez l’affaire familiale et que vous reprenez l’édifice qui vous a vu grandir, vous devez sans doute savoir quels sont ses points faibles, comment cacher le fameux trou dans le plancher en y mettant un fauteuil dessus ! En revanche, si vous êtes le tout nouvel acquéreur du château que vous aviez convoité, vous allez surement vous rendre compte que des travaux vont devoir être faits, d’autant plus si vous souhaitez ouvrir votre bien au public. Bertrand Couturier qui dirige la société immobilière de prestige Barnes met d’ailleurs en garde : « Toiture, murs, plomberie, assainissement, aménagement des pièces, sols, entretien du terrain… Il y a toujours des travaux à faire, dont le coût peut vite s’envoler ». (Les Echos) 

Anticiper

Dans les deux cas, faites le point sur l’état de votre édifice, et demandez-vous s’il est aux normes de sécurité pour pouvoir accueillir des visiteurs ! En outre, renseignez-vous sur ces normes et sur les structures d’accessibilité. 
Il existe des catégories qui classifient la capacité d’accueil dans les ERP (Etablissement Recevant du Public) selon le type d’activité qui y sont déployées : 

Veillez également à étudier la configuration du site, voyez s’il n’y a pas des lieux à protéger (étang, forêt classée…). A partir de cet état des lieux, vous pourrez définir quels sont ses atouts et comment les exploiter. 
Si vous bénéficiez par exemple d’un espace forestier, il faudra vous renseigner sur sa protection, son capital d’arbres sur pied… 

Nous vous conseillons de vous entourer d’experts qui pourront vous guider sur la gestion et l’exploitation de ce patrimoine. Vous pourrez en savoir plus sur ces modes de gestion dans notre dernier article Gestion du domaine forestier de son château – un atout économique majeur car rentable.

4. Faire une VRAIE étude de marché

Le but de cette manœuvre réside notamment dans l’étude de votre environnement, du territoire. Comment celui-ci est-il valorisé par votre commune, votre département et votre région ? Quel impact votre patrimoine aura-t-il sur le territoire ? Essayez de faire des études qualitatives et quantitatives sur le public visé, ses habitudes, ses loisirs. Demandez-vous ce qui plaît aujourd’hui, surfez sur la vague des tendances ! 
Etudiez vos besoins, ce qui vous manque, ce qui sera impératif pour la bonne mise en œuvre de vos projets. 
Mettez en évidence vos cibles, suivez la logique de l’offre et de la demande. Utilisez tous les outils qui peuvent être mis à votre disposition. Ayez donc un autre positionnement ! 

Voici quelques liens fiables pour vous aider à faire une bonne étude de marché (cela vaut pour tous les projets économiques et pas seulement les projets dans les châteaux) : 

Les 4 étapes de la BPI
L’étude de marché de la CCI : comment passer du modèle du business model au business plan

N’oubliez pas non plus l’étude territoriale ! Nous vous recommandons de lire l’article du géographe Laurent Chalard : COMMENT REALISER UNE BONNE ANALYSE DE TERRITOIRE. 

5. Définir un projet d’activités simple et cohérent

L’analyse S.W.O.T. 

Il est important de définir des activités cohérentes avec les forces et les faiblesses de votre patrimoine. Vous pouvez par exemple réaliser une analyse S.W.O.T. qui est un outil pour vous construire une vision stratégique. 
S.W.O.T. est un acronyme en anglais qui signifie Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités) et Threats (menaces). Selon la Comission Européenne, il est définit comme « un outil d’analyse stratégique qui combine l’étude des forces et des faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur etc, avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition d’une stratégie de développement. »

Le business plan

Aussi, pour exploiter votre patrimoine, vous devrez rendre solides vos projets pour les rendre convaincants. Commencez par établir un business plan autrement dit un plan d’affaires, de stratégies. Si vous n’êtes pas familier avec le terme, il s’agit plus clairement d’établir un programme afin de convaincre votre banquier de vous prêter des fonds. En bref, il s’agira pour vous d’étudier votre marché, quels sont les clients que vous visez, quel est votre plan d’action, quelles seront vos prévisions financières (chiffre d’affaires, autofinancement, trésorerie…). N’hésitez pas à faire appel à un professionnel qui saura vous guider ! 

Une fois votre plan fixé, vous pourrez vous saisir des opportunités d’investissement, des innovations en la matière, établir des scénarii et s’inspirer des modèles qui marchent. 

L’exemple du Château de la Mazure

Prenons l’exemple du modèle d’accueil de séminaires d’entreprises, ou de séjours linguistiques proposés par le Château de la Mazure. Depuis plus de 35 ans, le château reçoit un centre de formation en continue de langues qui conçoit des stages linguistiques pour tous les publics. Avec comme devise « Libérez votre potentiel », ces initiatives bénéficient de l’accueil bienveillant et chaleureux d’un château à taille humaine ainsi que d’une équipe motivée, qualifiée et expérimentée. Du potager en permaculture aux petits plats concoctés par notre équipe, tout y est travaillé pour en faire « The best place to learn ». »

6. Se fixer des objectifs

Vous allez sans doute fourmiller d’idées quant à la mise en place de vos objectifs, de vos activités. Cependant, il faut canaliser ces actions, leur donner une ligne droite. Pour cela, il existe une méthode qui permet d’organiser vos objectifs : S.M.A.R.T. 

Spécifique: il s’agit ici d’établir les conditions de la mise en place de vos objectifs, le contexte. Demandez-vous dans quel cadre vous voulez organiser vos projets (cadre personnel, familial…) et tentez de hiérarchiser vos projets. N’allez pas tout de suite sur des projets qui vous mettront en difficulté. Allez à l’essentiel et faites simple. Vous atteindrez plus vite votre objectif. 

Mesurable: autrement dit, comprenez par mesurable les moyens que vous mettrez en place pour y arriver. Etablissez des indicateurs (qui verra mes actions, quand saurais-je si j’ai atteint mes objectifs ?…). Par exemple, vous pouvez vous aider de formulations dans la mise en place de vos objectifs :

>>  « Dans le cadre de ma situation personnelle (spécifique), j’ai décidé de créer un spectacle équestre (moyens) dans le parc du château. » 

Accessible : servez-vous de ce que vous avez à disposition pour le moment. Par exemple, si dans votre château vous avez des espaces libres, servez-vous en pour créer des aires de pique-nique ou des lieux pour se ressourcer avec des bancs etc. Il est important d’aller vers l’atteignable et non vers ce que vous idéalisez. 

Réaliste : ce point rejoint le point précédent. Plus clairement, il s’agit pour vous de tenir compte de la réalité qui vous entoure, du cadre que vous vous êtes fixé au début de vos objectifs pour ne pas le dépasser. Tout ne peut pas se dérouler comme vous le souhaitez, prendre en compte les risques et aléas est nécessaire. Soyez résilient face aux imprévus. 

En ce sens, le château de Carneville à quant à lui fait fi des contretemps. En 2016, la partie du vestibule de l’édifice s’était effondrée, 60% du château était rongé par la mérule. Guillaume Garbe, l’acquéreur depuis 2012 a entamé un chantier colossal en levant d’importants fonds grâce à la mission Patrimoine et continue de présenter ses projets autour de l’édifice en organisant des dîners. 

Temporel : le dernier point de cette méthode concerne le calendrier de vos objectifs. Quand les mettre en place, prévoir des délais, faire en fonction des événements, des saisons. Datez votre objectif, consacrez lui un temps précis à ne pas dépasser. In fine, il ne faut en aucun cas subir mais contrôler le temps que vous prenez à mettre en place vos objectifs et vos activités pour votre château. 

Conclusion

Désormais vous connaissez les pré-requis pour rentabiliser un château. Ces étapes sont indispensables quant à la bonne mise en œuvre de vos objectifs, elles viennent cadrer votre réflexion en amont du lancement d’un projet lucratif pour votre patrimoine. 
Retrouvez dans notre prochain article la suite de ces étapes ! 

Pour aller plus loin :

 – FINANCER MES PROJETS AU SEIN D’UN PATRIMOINE HISTORIQUE – Comment rédiger un dossier de demande de financement ? 

–  VALORISER DES CHATEAUX ECONOMIQUEMENT – Les modèles qui ont le vent en poupe

INNOVER DANS UN CHATEAU – Comment penser de nouvelles activités durables et rentables ? 

chateau_hephata

chateau_hephata

Gagner de l’argent grâce à son château : la mise en oeuvre

L’important à retenir dans cet article :

 Vous avez enfin pu commencer à formuler votre réflexion et vos projets. Il est désormais possible de vous lancer dans la création concrète de vos activités. Pour cela, il faut être innovant et créatif. Plus vous vous démarquerez, plus vous aurez de visiteurs !
Dès lors, vous devez tenter de comprendre quelles sont les opportunités qui se présentent à vous, les saisir et mettre ainsi en place vos activités en hiérarchisant vos priorités. 

Les points clés : 
– Être à l’affût de nouvelles opportunités
– Hiérarchiser ses activités
– Comment et pourquoi déléguer
– Dans quelles mesures se préserver et conserver son énergie

Introduction

Dans nos précédents articles de la série « Comment gagner de l’argent grâce à son château », nous vous donnions les clés et vous conseillions sur la manière de réfléchir et de mettre en place vos projets d’activités. 
Aujourd’hui, nous vous proposons de nouvelles clés pour imaginer et créer vos activités dans votre château. 

1- Etre à l’affût de nouvelles opportunités concernant la mise en place de vos activités.

Que vous ayez consacré votre château à l’hôtellerie où que vous ayez mis en place des activités touristiques, il est important de savoir diversifier vos activités et proposer de nouveaux contenus. 

De nouvelles perspectives pour l’hôtellerie

Dans le cas de l’hôtellerie, vous pouvez, par exemple, proposer des séjours à thèmes, accueillir des colonies de vacances ou vous convertir dans le luxe ! N’oubliez pas que le château est, en lui-même, un lieu d’exception. A ce titre, il est facile pour lui de se doter d’une image de luxe. Vous pouvez vous servir de cette image pour créer, si vos moyens le permettent, un établissement hôtelier haut de gamme. 

Voici un article intéressant sur la manière de transformer votre établissement en un hôtel 5 étoiles ( hotel-luxe-classement5etoiles).

Tentez également de faire partie de coffrets cadeaux comme ceux proposés par Wonderbox ou Smartbox qui cherchent des partenaires pour concevoir de nouvelles activités. Il vous suffit de postuler

Ainsi, non seulement vous aurez une visibilité plus grande, puisque vous ferez partie d’un coffret-voyage en vente dans toutes les enseignes de grande distribution, mais vous participerez à la valorisation de votre territoire ( Wonderbox ; Smartbox). Vous pourrez donc fidéliser vos clients et mettre en place une stratégie d’autonomie dans la prospection de vos clients potentiels.

Diversifier le tourisme

Si vous avez ouvert votre château au public, vous devez sans doute avoir mis en place un parcours de visites classiques incluant la découverte des extérieurs et/ou intérieurs de votre château. Pour diversifier votre offre touristique et vos publics, vous pouvez vous orienter vers la création de visites à thèmes (weekisto) . Pas besoin d’avoir un budget énorme pour aller dans ce sens puisque vous pouvez, par exemple, créer des visites nocturnes aux flambeaux, des visites costumées ou organiser des spectacles. Ce sont des activités qui sont logiques dans l’évolution des visites que vous proposez car elles sont nécessaires pour vous diversifier et augmenter le nombre de visiteurs. 
C’est déjà le cas de nombreux châteaux. Ils ont su saisir les opportunités qui ont fait d’eux des édifices connus et reconnus dans leur région. 

L’exemple du château de Caumont (Gers)

Les Castelbajac ont organisé dans leur château le Concert de la fête des mères. Cet événement accueille chaque année de nombreux visiteurs qui se costument pour participer à des danses d’époque. Comment organiser un tel événement ? C’est simple, faites appel à des équipes de jeunes volontaires !

L’exemple du château de Saint-Fargeau (Yonne)

A l’image de la célèbre Cinéscénie du Puy du Fou, le château de Saint-Fargeau a, lui aussi, diversifié son offre touristique pour créer un spectacle vivant autour de notre histoire
« Les fantômes sortant des murailles, l’épopée de Jeanne d’Arc, la chasse d’Héribert, le tournoi de chevalerie, les écorcheurs sanguinaires, l’arrivée de la Grande Mademoiselle, la Révolution et le passage des troupes américaines en Puisaye constituent le merveilleux livre d’images vivantes du Château de Saint-Fargeau. Dans le cadre exceptionnel du Parc du château, pendant plus d’une heure et demie, et sur un rythme époustouflant, 1000 ans d’histoire défilent sous vos yeux.  »

Vous pouvez également tenter de réinventer vos besoins en fonction du plan d’actions que vous vous êtes fixé en amont. Cela se traduit par une réévaluation de vos activités en les hiérarchisant en fonction de vos priorités (personnelles, financières, matérielles…). Ai-je suffisamment les bons outils pour faire perdurer cette activité ? Ai-je les moyens financiers pour la faire perdurer ? Est-elle bien rentable ? 
Une fois que vous aurez fait « le tri », vous pourrez établir de nouvelles stratégies touristiques en tentant l’insolite. En effet, plus vos activités seront exceptionnelles, plus vous aurez de visiteurs et vos bénéfices financiers ne pourront qu’augmenter

L’exemple des Escape Game : Escape Game au château de Vitré
Des activités utiles à tous

Le Comte d’Orglandes à Heudreville sur Eure a récemment mis en place une centrale à vis hydroélectrique sur la portion de l’Eure qui traverse le parc de son château. Cette initiative portée par Verchéenne et les élus de la commune représente 4 ans et demi de négociations avec les banques pour mettre en place le projet. Non seulement il produit de l’électricité pour les riverains mais il les protège des potentielles crues aux conséquences désastreuses. 

Aujourd’hui, fort de son succès, « le château d’Heudreville-sur-Eure accueille souvent des délégations anglaises, belges, italiennes, et, même chiliennes qui envisagent de construire des canaux d’irrigation de plusieurs centaines de centrales identiques à celle d’Heudreville en dérivation des rivières en provenance de la Cordillère des Andes, sans aucun impact négatif pour l’environnement. » Actu.fr
Un projet porteur d’emplois et inspirant qui fédère et garantit la sécurité des riverains tout en limitant l’empreinte écologique ! 

2- Savoir déléguer et conserver son énergie

Décomposer son temps, étapes par étapes

Comme expliqué dans le premier article de notre série « COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE A SON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activité », nous vous indiquions comment penser S.M.A.R.T. en cadrant ses objectifs principalement dans le temps. Cette méthode est extrêmement importante afin de ne pas se laisser déborder par les événements et ne pas être pris de court par le temps. 
Etudier des devis, gérer vos activités, construire des factures et ne pas laisser sa boite mail déborder : tant d’impératifs qui sont souvent reportés à plus tard car source de stress…
Aujourd’hui, nous vous proposons de décomposer le temps dont vous disposez en hiérarchisant vos priorités ; pour cela voici l’analyse ABC créée en 1956 par Henry Ford, une méthode très efficace pour se concentrer sur l’essentiel ! 

Catégorie A : les tâches urgentes et/ ou très importantes

Vous pourrez consacrer 60% de votre temps aux urgences et aux choses les plus importantes : traitement des devis, résolution des imprévus, suivi de vos finances. 

Catégorie B : les tâches importantes mais pas pas urgentes

Vous pourrez consacrer 25% de votre temps à gérer votre personnel, si vous en avez, à étudier les possibles recrutements et à développer vos activités et votre site Internet.

Catégorie C : les tâches quotidiennes

Vous pourrez consacrer 15% de votre temps à vous occuper du suivi de vos mails, à répondre aux courriers et à vous occuper des activités non lucratives. 

Nous vous proposons également la méthode N.E.R.A.C. qui suit relativement les mêmes principes que l’analyse ABC mais qui vous apporte des outils différents. N’hésitez pas à vous inspirer du tableau ci-dessous pour vous aider à hiérarchiser vos tâches. 

Si vous souhaitez réguler vos finances, vous pourrez également consulter la méthode de l’analyse ABC pour le pilotage des coûts de vos activités Analyse ABC

Croire en soi pour réussir ses objectifs

Que signifie croire en soi ? Faut-il croire en soi pour réussir ou les compétences suffisent-elles ?
« C’est en bonne partie sur la base des croyances d’auto-efficacité que les individus choisissent quels buts poursuivre, combien d’efforts dépenser, combien de temps continuer à persévérer face aux difficultés, quel niveau de stress et de découragement être prêts à subir face aux difficultés et aux échecs » (Albert Bandura, 1989).

Croire en soi, c’est d’abord croire en ses capacités et ses compétences

C’est ce sentiment d’efficacité personnelle, dans lequel nous sommes satisfaits par le succès de nos actes. C’est notre capacité à performer dans un domaine qui prédispose invariablement nos choix d’activités. Tel un déterminisme personnel et professionnel, croire en soi est en quelque sorte l’indicateur, le baromètre de notre investissement dans la vie. Il oriente et fixe la poursuite de nos objectifs. 

Plus vous vivrez un succès professionnel ou personnel, plus vous serez amené à croire en vos propres capacités pour accomplir la mission demandée, et ce dans n’importe quel domaine. A contrario, l’échec va réduire ce sentiment de manière drastique.

Il faut donc bien cerner quelles sont vos envies, cibler vos capacités et plus largement vos projets pour établir une stratégie de succès

Mais que cela ne vous empêche pas de prendre des risques ou de vous tromper dans la mise en place de vos activités lucratives qui impose beaucoup d’enjeux à court et long terme. 

Si, par exemple, vous avez décidé de créer un concept d’Escape Game dans votre château, c’est certes une activité à succès mais qui présente beaucoup de contraintes : accueillir une structure sans détériorer les lieux, construire une énigme en lien avec l’histoire du château, mettre en place un matériel adapté, recruter un responsable d’activité… Tout cela coûte cher et impose un gros investissement personnel. A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle et si vous croyez que c’est la bonne activité, celle qui fera décoller la visibilité de votre château…

In fine, vous verrez que tout n’est qu’une question de priorités et d’organisation. 

Conserver son énergie

Nous vous conseillons dans votre organisation quotidienne de commencer dès le matin à vous occuper des tâches urgentes de la Catégorie A (CF – analyse ABC), vous serez ainsi « soulagé » et pourrez vous consacrer à d’autres missions tout au long de la journée. Arrivé en fin de journée, essayez de noter tous les points positifs de celle-ci afin de garder votre énergie et de ne pas vous laisser submerger par les points négatifs qui auraient tendance à entacher votre moral. 


Enfin, sachez déléguer ! Beaucoup de personnes peuvent vous aider que ce soit dans votre cercle familial ou dans un cercle plus large. Etre seul pour s’occuper de son château est impensable. Pas besoin de s’entourer de professionnels. Néanmoins, il vous faut être entouré par des personnes qui ont de l’expérience ou qui sont très motivés pour vous aider. 
Ces personnes sont précieuses. Elles seront là pour vous apporter du soutien et vous accompagner. Membres de votre famille, amis, bénévoles, n’hésitez pas à les solliciter. 
Voici quelques sites répertoriant des associations qui seraient susceptibles de vous aider : 
– Des cadres retraités qui offrent de leur temps : Retraités_temps ; Cadres_retraite
– Des bénévoles pour vous aider dans vos travaux de chantier : bénévoles_chantier

Conclusion

Mettre en place des activités dans son château suppose de la créativité et de la rigueur pour ne pas se laisser submerger par la quantité de tâches qui se dressent devant vous. Croire en soi et en sa propre intuition est souvent la clé. N’ayez pas peur d’avancer et d’offrir à votre château un second souffle ! 
Vous voilà avec toutes les clés pour pouvoir générer de l’argent grâce à votre château. Nous espérons que ces clés vous ont été utiles et que vous pourrez amorcer sereinement votre projet !

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin :

 – COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE À MON CHÂTEAU – Les premières actions à mener dans le lancement d’activités
– COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE À MON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activité ?

Le périmètre d’intervention d’un géomètre expert au service des monuments

L’important à retenir dans cet article :

 Comme tous les propriétaires fonciers, les propriétaires de monuments historiques se retrouvent bien souvent confrontés à des problèmes de voisinage. Un voisin a toujours tendance à vouloir s’affranchir des limites de sa propriété pour empiéter sur celle des autres. La profession de géomètre-expert a donc pour objectif d’accompagner les propriétaires dans leurs démarches pour faire respecter leur domaine et leurs biens fonciers. « Si les Français ont une excellente image de la profession (82% de bonne ou très bonne opinions), moins d’un Français sur cinq (19%) considère bien la connaître ». 
Zoom sur ces « garant(s) d’un cadre de vie durable » !

Cet article permettra de :
– Découvrir ou mieux connaître le métier de géomètre-expert grâce à l’interview de Gabrielle Mattei
– Appréhender des notions techniques tel que le bornage ou la délimitation de propriétés

Introduction

Gabrielle Mattei est Géomètre-Expert dans le Cap Corse et dépend de l’Ordre des Géomètres-Experts de Marseille. Cette profession libérale est encadrée par la loi du 7 mai 1946.

Après une classe préparatoire aux grandes écoles à Ajaccio, elle intègre l’école Française d’ingénieur spécialisée dans le domaine du Conservatoire National des Arts et Métiers puis finalise ses études en institut de recherche et développement, appliqués à la cartographie et télédétection de sinistralité à Aix-en-Provence. Par la suite, le troisième plus grand cabinet de géomètres-experts à Paris la recrute. Elle rentre ensuite en Corse dans un cabinet spécialisé dans le domaine rural patrimonial. En parallèle de son travail, elle y mène un stage permettant d’obtenir l’agrément pour devenir Géomètre-Expert. 

1. Quelle est l’activité du Géomètre-Expert ?

La profession disposant d’un monopole pour « dresser les plans et documents topographiques qui délimitent les propriétés foncières », l’activité actuelle de Gabrielle Mattei se concentre sur le foncier et ses thèmes connexes, toujours guidée par le respect des règles ordinales.

Il s’agit donc, pour la majeure partie du temps, de bornages et divisions de propriété, le but étant de garantir le respect de la propriété et des biens fonciers, problématiques très ancrées dans les fondements de la société française.

Au-delà de ces aspects de fixation de limites de propriété, le géomètre intervient sur divers secteurs : l’urbanisme, la topographie, le lever architectural, la copropriété et la volumétrie. Des montages fonciers permettant le respect des droits de chacun. À titre d’exemples, le géomètre peut :
– Informer des possibilités de construction attachées à un terrain ;
– Effectuer des démarches administratives (certificats d’urbanisme pour une construction, permis d’aménager, déclaration préalable…) ;
– Réaliser un recensement patrimonial de propriétés (plans à l’appui).

Les titres de propriété et le cadastre n’offrent pas toujours des garanties suffisantes. Pour rappel, le cadastre n’a qu’une vocation fiscale. Le géomètre assure donc ces prestations en matière de foncier pour le compte de particuliers, professionnels ou collectivités territoriales. Le géomètre les aide à mener à bien leurs projets en respectant la règlementation, pour prévenir tout potentiel litige.

2. Qu’est-ce que le bornage, cœur de métier du géomètre-expert ?

Plusieurs cas de figure se présentent lorsque les clients sollicitent le géomètre-expert pour un bornage. Ils peuvent, par exemple, avoir besoin de : 
– Vérifier la superficie d’un terrain dans le cadre d’une vente
– Clôturer leur propriété 
– Vérifier que l’aménagement prévu par un voisin n’est pas sur leur propriété. 
Le bornage permet donc de régler légalement ces questions une bonne fois pour toutes.

En effet, le bornage a pour effet de définir juridiquement et de matérialiser sur un terrain les limites des propriétés privées contiguës, appartenant (ou destinées à appartenir) à des propriétaires différents. Il met en œuvre le respect du contradictoire.

Trois types de prestations sont réalisées :
– Le bornage amiable (si les propriétaires sont d’accord pour le faire réaliser) qui donne lieu à un procès-verbal signé des parties et entériné dans les archives du géomètre-expert,
– Le bornage judiciaire (en l’absence d’accord des parties), où le géomètre-expert intervient comme expert de justice désigné par le juge,
– La délimitation des propriétés affectées de la domanialité publique. Dans ce troisième cas, la mission consiste à assister la collectivité pour les opérations d’analyse, de matérialisation de la limite, de rédaction du procès-verbal de délimitation et de notification aux riverains.

En Corse, par exemple, Gabrielle Mattei a décidé de mettre l’accent sur les questions d’indivisions qui y sont omniprésentes. Le but est toujours de renforcer l’acte foncier du bornage pour lequel un process a spécifiquement été créé, depuis les recherches généalogiques jusqu’au contradictoire.

3. Pourquoi la surface cadastrale d’un bien ne correspond-elle pas à la surface mesurée par un géomètre-expert ? Quelle est la différence ?

Il est très important de faire cette distinction. Le plan cadastral est un document administratif à vocation fiscale. En effet, il recense et identifie la propriété foncière pour l’établissement des bases d’imposition (taxe foncière, taxe d’habitation). Ainsi, il ne garantit pas les limites de la propriété mais en livre uniquement une représentation graphique.

En revanche, la surface mesurée par le géomètre-expert, et fixée à l’issue de la procédure de bornage contradictoire, est la surface réelle de la propriété.

4. Quels sont les besoins des clients dans le cadre de division de propriété ?

Les besoins sont multiples mais il s’agit essentiellement de création de lotissements ou de partage de terrain dans le cadre d’une succession. Le cas d’un détachement de terrain pour une vente est un exemple récurrent. L’étude de faisabilité de la division puis l’évaluation des étapes nécessaires à la bonne réalisation de l’opération sont alors menées. 

Une fois que les parties valident le projet de division, le géomètre envoie les documents au centre des impôts fonciers pour la conservation cadastrale.

Le géomètre-expert est habilité pour réaliser ces opérations. Ces étapes sont obligatoires dans le cadre de tout changement de limite de propriété (divisions, lotissements, partages, échanges, etc.).

Il peut également être nécessaire, selon le cas, de créer ou maintenir des servitudes.

5. Quelles missions sont liées aux questions d’origine de propriété ?

L’établissement d’une origine de propriété, la recherche d’héritiers, l’approfondissement des antécédents généalogiques ou historiques de servitude peuvent nécessiter une analyse comparée minutieuse. L’idée est de retracer l’histoire de ces parcelles, de leurs divisions successives par l’étude croisée de l’ancien et du cadastre actuel, d’une part, mais aussi des actes de mutations permettant l’identification de ses propriétaires successifs.

6. L’intervention d’un géomètre-expert est-elle nécessaire sur un chantier de restauration d’un Monument Historique ?

Un monument historique regorge, par essence, de particularismes architecturaux. Une erreur d’estimation du coût des travaux peut donc avoir de lourdes conséquences sur le suivi des financements à débloquer. 

Selon Gabrielle Mattei, la mission du géomètre consiste à garantir au client  » une meilleure maîtrise de projet, de la géométrie de son bâti aux contours du parcellaire, tant d’un point de vue du conseil technique que juridique ». Le géomètre peut donc être amené à réaliser :
• Un relevé des intérieurs et extérieurs par la numérisation des bâtiments en trois dimensions : maquette BIM du site, extraction des plans planimétriques, coupes, façades, visite virtuelle… Cette dernière prestation est très demandée car elle permet de mieux coordonner les corps de métier entre eux et projeter les modifications, extensions, constructions pour évaluer les coûts de manière très précise. Elle est aussi un très ludique et devient un argument marketing de choix ;
L’établissement de plans topographiques/plans de façades/coupes : ces prestations peuvent s’étendre au relevé d’état des lieux des implantations viticoles, aménagements paysagers, etc. ;
Un relevé par drone de toitures pour une exploitation d’orthophotographies aériennes : cela peut être très utile pour cibler des zones d’intervention sur une toiture. »

Conclusion

Ainsi, les géomètres-experts ont un vrai rôle à jouer dans la société. Il sont en effet au coeur des problématiques de qualité de vie des individus et d’aménagement des territoires. Que vous soyez une commune ou un propriétaire de château, n’hésitez donc plus à vous adresser à eux.

Pour aller plus loin :

 Découvrez d’autres interviews de nos spécialistes du patrimoine :

– DEVELOPPER DES ACTIVITES DE MEDIATION POUR VALORISER LES PARCS ET JARDINS DE SON CHÂTEAU – Interview de Marc Brillat-Savarin
– RESTAURER UN CHÂTEAU ET SA CHAPELLE – Interview de Bruno Lestrat, président de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Aisne Méridionale
– LANCER DES ACTIVITES DANS MON CHÂTEAU – Comment réaliser une bonne analyse de territoire ?  Interview de Laurent Chalard, Géographe

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour contacter le CABINET MATTEI – GEOMETRE-EXPERT : 
9, route du Tennis – 20200 Santa Maria di Lota
04 95 31 20 15 – gabrielle.mattei@geometre-expert.fr

glyphosate-chateau

glyphosate-chateau

Interdiction du glyphosate pour les jardins historiques – Comment gagner le prochain round contre les mauvaises herbes ?

Avec l’interdiction récente de l’usage des désherbants chimiques comme le glyphosate, au titre de la protection de l’environnement et de la santé, il est devenu nécessaire de modifier la stratégie de lutte contre les « mauvaises herbes ». Des recettes de grand-mère aux machines les plus pointues, sans oublier l’ancestrale « huile de coude », cet article permet de passer en revue les techniques qui peuvent être déployées dans les jardins et parcs des châteaux autour de solutions préventives, d’alternatives curatives et de la mise en place de plans de désherbage.

Introduction :

La gestion d’un parc ou d’un jardin historique nécessite de nombreuses compétences. Savoir entretenir des espaces verts sur le long terme ne s’improvise pas ou alors il faut constamment recommencer. Les premiers retours d’expérience en matière de lutte contre les adventices, nom scientifique donné aux mauvaises herbes, montrent qu’il n’existe aucune solution universelle efficace sur tout type de revêtement, végétation et superficie, et ce de manière durable. C’est donc souvent une combinaison de plusieurs techniques qui doit être mise en œuvre et répétée à l’échelle d’un parc ou d’un jardin, avec des stratégies d’action différentes en fonction de la configuration du terrain :
L’action préventive : le développement des adventices est bloqué par la création d’écrans physiques, comme le paillage, ou l’installation d’une végétation concurrente comme les graminées ou les plantes couvre-sols
L’action curative : les adventices qui apparaissent sont détruites, de manière mécanique ou chimique

1- Les solutions préventives

Les solutions préventives consistent à trouver une alternative au désherbage et pas uniquement au désherbage chimique. On retrouve la technique du paillage ou la réduction des surfaces minérales ou non végétalisées.

a) Le paillage

Quel que soit le type de matériau employé, l’objectif du paillage est d’empêcher la croissance des adventices en les privant de lumière. Ils constituent une barrière physique au passage du rayonnement solaire. On trouve deux types de paillage :
Le paillage organique, à base de matière végétale, qui présente l’avantage de conserver l’humidité en été et d’enrichir le sol par décomposition naturelle. Il s’agit de copeaux de bois (peuplier, pin, épicéa…), le Bois Raméal Fragmenté (BRF) constitué de broyat de branches et de rameaux verts issus des travaux de taille au jardin (haies, petit élagage), les déchets de tonte à condition de ne pas les épandre en couches trop épaisses, les écorces (pin, peuplier).
Le paillage minéral avec lequel de bons résultats associés à un rendu esthétique durable peuvent être obtenus. On peut utiliser l’ardoise en morceaux, la pouzzolane, les galets ou encore les cailloux calibrés.
Ces matériaux ne peuvent pas couvrir de grandes surfaces. Ils sont destinés à protéger le pied des haies, les massifs arbustifs ou floraux ainsi que les jardinières de l’enherbement.

b) La réduction des surfaces minérales ou non végétalisées

Plutôt que chercher à enrayer la prolifération perpétuelle des adventices sur des surfaces minérales ou des sols nus, pourquoi ne pas reverdir ces espaces ? L’entretien en serait alors grandement facilité, tout en produisant un bel effet esthétique. La première alternative consiste à supprimer le revêtement en place, travailler et amender le sol et enherber.

D’élégants parterres de gazon ponctués de topiaires pour un rendu classique ou bien de belles pelouses dans un style paysager peuvent ainsi avantageusement remplacer un stabilisé dégradé ou des graviers parsemés de mauvaises herbes.

Les parterres

Ponctuellement, pour les zones devant conserver une bonne portance, comme les parkings, des techniques de stabilisation existent : mélange terre-pierre, dalles alvéolées à engazonner…

Les allées

On peut également mener une réflexion sur les allées qui parcourent les bois et les bosquets, qu’ils soient de facture régulière ou de type « à l’anglaise ». Certaines ne peuvent-elles pas être engazonnées ou à défaut laissées à l’enherbement naturel, à l’instar des allées vertes des jardins classiques ? Une ou deux fauches annuelles à l’aide d’un gyrobroyeur permettront alors de les maintenir propres et éviter tout embroussaillement.

Allée engazonnée dite « allée verte » dans un bosquet « à la française »

Les plantes couvre-sols

En outre, en l’absence de piétinement, d’installer des plantes couvre-sols. Ces dernières peuvent servir à couvrir des espaces difficiles d’accès ou délaissés, fréquemment sujets à une colonisation par les adventices. Les talus récemment dressés sont à cet égard particulièrement sensibles à l’embroussaillement. On peut également planter les couvre-sols dans les massifs d’arbustes ou au pied des arbres. Voici quelques espèces intéressantes et rustiques : le pachysandra (Pachysandra terminalis), la consoude naine (Symphitum grandiflorum), le lierre (Hedera helix), la petite pervenche (Vinca minor) ou encore sur sol acide, la bruyère (Erica darleyensis).

Enfin, de manière logique, tout nouvel aménagement doit tenir compte de cette évolution en matière de désherbage, en limitant les surfaces sensibles par nature (joints entre les pavés par exemple) et en renforçant les dispositions préventives (pose d’un géotextile et mise en place d’une couche suffisante de matériau au niveau des allées rénovées ou créées…).

2- Les solutions alternatives curatives

a) Le désherbage manuel

C’est la technique ancestrale du « PTB » ou « Prenez Votre Binette », plus que jamais d’actualité ! Très facile à mettre en œuvre, 100% écologique, mais à faible vitesse d’avancement, le désherbage manuel doit être réservé aux petites surfaces ainsi qu’aux zones non accessibles aux machines.

Binettes, grattoirs, sarcleurs, serfouettes…, la gamme d’outils disponibles est extrêmement vaste, ce qui permet de bien adapter l’outil à la surface à entretenir. Voici quelques modèles à l’efficacité reconnue, accessibles pour quelques dizaines d’euros :
– La binette à tirer, classique et polyvalente
– La binette à pousser, dotée d’un long manche, en général moins fatigante comme les binettes hollandaises « Heart hoe », « Diamond weeder » ou encore « Winged weeder »
– Pour les espaces verts, on utilise beaucoup le « Pic Bine » puisqu’il est capable de crocheter les plantes à racines pivotantes mais aussi d’arracher les mauvaises herbes sur des surfaces dures (bordures de caniveau). On le trouve notamment chez AVRIL INDUSTRIE.
– La binette à lames en boucle (« Weeder », « Circle hoe ») qui est idéal pour travailler dans les massifs puisqu’il permet un travail sans déplacer la terre et sans risquer d’abîmer le pied des arbustes

b) Le désherbage mécanique

L’objectif du désherbage mécanique est de décaper le sol en surface et d’arracher les jeunes plantules à l’aide de machines ou d’appareils spécifiques. Parmi ces machines, on retrouve :
– Des systèmes équipés de brosses rotatives qui se prêtent bien au désherbage des surfaces imperméables dures (enrobés, dalles béton, pavés…).
– Des dispositifs à brosses latérales ou ventrales qui sont adaptables sur microtracteurs ou sur prise de force arrière (Cochet SA, EMILY, RABAUD, DELTA FORCE…). Pour les petits espaces, il existe des brosses à monter sur débroussailleuse thermique (modèle Brosd de YANIGAV, SOFIMAT…). L’inconvénient de ces machines est qu’on arrache seulement la partie aérienne des adventices. Le système racinaire demeure dans le sol. Cela n’empêche donc pas la repousse des plantes pérennes.

Pour les surfaces minérales

Pour les surfaces minérales perméables et granulaires comme le stabilisé, le concassé ou le gravier, de nouveaux outils tractés ont fait leur apparition : il s’agit de dispositifs couplant généralement :
– Une herse pour travailler la couche superficielle du sol et arracher la végétation
– Un rouleau pour re-compacter
– Une grille de nivelage pour la finition

Des modèles comme le Stab-Net d’AVRIL INDUSTRIE, le Bin’Power ou le Bin-Tract d’YVMO peuvent être recommandés. Attention cependant à la poussière générée en période sèche par certains revêtements comme les concassés calcaires. En outre, ces machines ne sont pas efficaces sur des revêtements dégradés comportant une part importante de terre ou d’humus (allées en sous-bois, cour sablée ancienne) et pour lesquels l’action de la herse s’apparente à un labour superficiel qui favorise au contraire la germination des graines ! Le budget à prévoir pour l’achat de ces machines est de l’ordre de 5 000 à 6 000 euros.

Bin Tract (source YVMO)

Pour les endroits moins accessibles

Enfin, il existe une gammes de produits à main utilisant différentes techniques (lames rotatives, tête vibrante) qui peuvent se révéler efficaces pour les bordures et les pieds de mur. On trouve par exemple le réciprocateur (STIHL, ECHO, HUSQVARNA,…) qui s’adapte sur une tête de débrousailleuse et permet une fauche sans aucun risque de projection. Il faut compter environ 300 euros pour cet accessoire.

Reciprocateur

Plus écologique mais nettement plus onéreuse (1 500 euros avec la batterie), le Cultivion de chez PELLENC constitue un « must » en matière de binette électrique.

c) Le désherbage thermique

Tout comme pour le désherbage mécanique, les alternatives thermiques nécessitent des énergies fossiles (carburant, gaz,…) et/ou de l’eau pour leur fonctionnement. Leur impact environnemental n’est donc pas neutre, à l’instar du glyphosate qu’ils remplacent. En outre, on ne détruit pas le système racinaire des plantes, ce qui requiert des passages répétés.
Le principe repose sur un effet de « choc thermique » pour détruire la flore indésirable. Sa destruction provient de l’effet d’une flamme directe ou d’air chaud pulsé (appareils à gaz), d’un jet d’eau ou de vapeur brûlant. Les cellules végétales éclatent sous l’effet de la chaleur. Cela bloque la photosynthèse et provoque la mort de la plante. Il ne s’agit donc pas de brûler les adventices comme on le voit parfois mais de les chauffer très fortement. Aussi le temps d’application ne doit-il pas dépasser deux secondes.

À nouveau, le marché propose de nombreux appareils (à dos, traînés, auto-tractés…). Les dispositifs légers (une bouteille de gaz sur roues avec un brûleur et une lance) sont peu onéreux. Ils sont relativement sûrs et polyvalents. L’intérêt de machines plus lourdes de type désherbeur à gaz sur tracteur, thermique vapeur ou à eau chaude doit être bien étudié. Il convient de regarder :
– L’investissement à consentir
– Leur faible vitesse d’avancement
– L’efficacité relative (passages fréquents)
– Leur consommation élevée en eau ou en gaz

d) Le désherbage chimique « doux »

Sous ce vocable se cachent toutes les solutions artisanales que le glyphosate avait éclipsées. Elles réapparaissent aujourd’hui en raison de leur prétendue efficacité et innocuité. Voici quelques exemples de ces herbicides dits « naturels » :
L’eau de cuisson bouillante : cette méthode est peu pertinente à l’échelle d’un grand jardin.
L’eau salée : si le sel est effectivement efficace pour tuer les mauvaises herbes, il est ensuite stocké dans le sol. C’est un impact non négligeable sur la vie biologique. Il est considéré comme un polluant et son utilisation doit donc être évitée.
Le vinaigre blanc : plus rapidement biodégradé que le sel, le vinaigre n’en demeure pas moins nuisible à la vie microbiologique. À utiliser avec parcimonie, de préférence sur des surfaces minérales. Il faut compter 1 litre de vinaigre pour ½ litre d’eau. Cette quantité permet de traiter environ 10 m².
Le bicarbonate de soude : saupoudré sur les mauvaises herbes après la pluie, c’est un produit peu polluant. Il est inoffensif pour la santé, totalement biodégradable et d’une grande efficacité. C’est sans doute la meilleure alternative en matière de traitement chimique. On peut l’utiliser sur les graviers, les pieds de mur, les dalles ou les pavés.

3- Mettre en place un plan de désherbage

Mais, en tant que propriétaire ou gestionnaire d’un monument historique, quelle méthodologie doit-on suivre pour entretenir son parc ? Quels outils acquérir ? Pour quels espaces ? Quels secteurs traiter de manière plus douce ? Afin de maîtriser au mieux l’entretien de son parc ou de son jardin, il est nécessaire de prévoir ses interventions. Ensuite seulement il sera possible de choisir le matériel le plus adapté à chaque type d’espace. Enfin, on pourra communiquer auprès des visiteurs sur les différentes pratiques d’entretien.

a) Distinguer et délimiter les différents espaces du parc

En premier lieu, il est important de délimiter, sur un plan du parc ou du jardin, les zones à maintenir propres. Ensuite il faut indiquer celles où le revêtement minéral pourrait être remplacé par de la pelouse ou un couvre-sol. Enfin, celles qui pourraient supporter un enherbement maîtrisé doivent être distinguées.
Ensuite, il faut identifier :
Les espaces accessibles aux engins comme les allées
Les espaces non accessibles comme par exemples les terrasses ou les pieds de mur

b) Choisir le matériel le plus adapté à chaque type d’espace

Le travail préliminaire de délimitation des espaces permet ensuite de choisir les techniques et le matériel les plus adaptés à chaque type d’espace. Il convient d’avoir en tête que :
– Les méthodes thermiques et mécaniques sont toutes consommatrices d’énergies fossiles
– Pour les produits courants comme le sel ou le vinaigre, « naturel » ne rime pas forcément avec « non polluant »
– Le désherbage manuel, s’il est le plus vertueux, n’en demeure pas moins chronophage : il faut donc l’intégrer dans son planning de travail
En outre, avant tout achat de matériel, surtout pour les machines lourdes, il est recommandé d’assister à une démonstration ou bien de faire venir le revendeur afin qu’il teste ses machines in situ. C’est la meilleure manière d’en évaluer l’efficacité au regard du coût, des contraintes de mise en œuvre, du niveau sonore, etc… Il est également possible de s’adresser à sa commune pour trouver la bonne solution pour entretenir ses espaces verts.

c) Communiquer sur les nouvelles méthodes de gestion auprès des visiteurs

Si on ouvre son jardin ou parc au public, il est indispensable de communiquer sur les nouvelles méthodes de gestion et d’entretien de son parc auprès des visiteurs. Pour accompagner le changement en cours dans les mentalités, bien informer le public de l’évolution des pratiques d’entretien, notamment si certains secteurs sont gérés de manière moins intensive, est bénéfique.

Conclusion :

Ainsi, entretenir son parc nécessite d’apprendre à maîtriser les herbes sauvages qui s’y invitent bien volontiers. Des solutions préventives aux solutions curatives, on assiste aujourd’hui à l’abandon des solutions chimiques pour un retour vers des solutions plus naturelles. Pour avancer sereinement, il ne faut donc pas oublier de mettre en place une stratégie précise avec la mise en place de plans de désherbage.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Recevoir du public dans les jardins classés

Transformer un parc en jardin remarquable

Valoriser des espaces paysagers d’exception

Prix et financements du patrimoine jardinier et paysager

Gestion et ingénierie de projets économiques

Dans le cadre de missions d’ingéniérie touristique, Hephata conçoit les montages juridiques, financiers, organisationnels et culturels autour des projets de développement en respectant sa Méthodologie. Cependant, la complexité des montages suppose une réponse experte. Elle est souvent liée au nombre de parties prenantes ainsi qu’à la recherche d’optimisations fiscale, humaine, organisationnelle… Afin de répondre à chaque besoin, Hephata a donc intégré au Bureau des spécialistes de filières transverses apportant leur capacité d’innovation notamment sur l’élaboration de contrats multipartites dont les PPP, les montages financiers intégrant des natures de financement, degrés de risques et d’implication différents.

Quant aux managers, ils orchestrent la gestion de projets depuis la définition stratégique (calendrier, budget, enjeux, objectifs…) jusqu’à la mise-en-oeuvre :
1. D’abord, à travers l’animation d’une équipe experte sur des filières transverses : loisir et divertissement, sport, culture, restauration et hébergement, agriculture… ;
2. Ensuite, à travers l’animation des parties prenantes impliquées dans les projets : propriétaires, financeurs, opérateurs, institutions, entreprises de maintenance, visiteurs…

Exemples de missions :
– Identification des opérateurs touristiques pertinents pour un territoire donné et animation de l’appel à projets
– Identification des réseaux locaux pour créer des hébergements sur un site patrimonial (hôtel, gîtes, chambres d’hôtes)
– Conception d’un parcours de visite immersif pour repenser un musée ou un site culturel
– Conception et mise en oeuvre de plans d’actions commerciales (PAC) ou de plans d’attractivités du patrimoine (PAP)
– Obtention des droits et autorisations pour créer une attraction touristique sur un site patrimonial
– Accompagnement au changement (transformation produit) dans le cadre d’une politique RSE

Etudes de faisabilité et appui technique

Les monuments historiques sont contraints par une réglementation complexe, à laquelle s’ajoute la règlementation diverse des activités touristiques elles-mêmes. Les gestionnaires font donc souvent face à un mille-feuille règlementaire peu compréhensible. Pourtant, un certain nombre de dérogations peuvent être obtenues.

Les études techniques, dont les études de faisabilité préalables aux modifications des sites historiques, sont souvent obligatoires, mais complexe. Elles sont d’abord réalisées pour des raisons sanitaires, pour se conformer aux contraintes de normes ERP ou pour accompagner un changement de destination des espaces. Ensuite, elles déterminent l’adaptabilité d’un site aux transformations envisagées et, les budget et planning associés.

Dans le cadre de La gestion et l’ingéniérie projet global, Hephata organise la réalisation des études et intègre les bons interlocuteurs. En effet, Hephata sollicite les experts compétents, notamment les Assistants à Maîtrise d’Ouvrage (AMO), les architectes civiles, les architectes des monuments historiques, les Architectes des Bâtiments de France (ABF) en lien avec les DRACs de chaque région.


Par ailleurs, à travers ces études, Hephata présente aux parties prenantes les aspects techniques du projet et facilite l’obtention des droits, autorisations et éventuellement les dérogations nécessaires.

Quelques exemples de missions :
– Étude de faisabilité préalables au développement d’un site hôtelier ;
– Préparation des dossiers de mise aux normes ERP et gestion des demandes auprès des interlocuteurs compétents (Mairie, DRAC…) pour obtenir les dérogations ;
– Appui technique à la création d’un hébergement sur un site patrimonial (hôtel, gîtes, chambres d’hôtes) ;
– Appui technique à la rédaction du cahier des charges des projets de développement ;
– Programmation de chantier ;
– Diagnostic sanitaire.