Hephata a accompagné Princip, un cabinet de conseil en immobilier, afin de rechercher des financements publics pour restaurer un hôtel particulier. La restauration de cet édifice devait notamment contribuer à sa mise aux normes d’accessibilité et de sécurité afin de pouvoir accueillir plusieurs typologies de publics.
Contexte
Date de l’intervention : Juin – Octobre 2021 ;
Porteur de projet : Institutionnel, cabinet de conseil en immobilier ;
Département : Paris (75) ;
Projet : Mise aux normes et restauration d’un hôtel particulier dans Paris labellisé PVP (Protection de la Ville de Paris) ;
Montant total du projet : 15m€.
Objectif
Princip a fait appel à Hephata dans le cadre d’un projet de mises aux normes et de restauration d’un hôtel particulier. Princip a missionné Hephata afin de rechercher d’éventuels financements publics pour accompagner la restauration de ce patrimoine.
Enjeux et spécificités
La recherche de financement devait répondre aux enjeux et contraintes suivants :
Optimiser la trésorerie du propriétaire, afin de limiter le recours aux fonds propres dans le cadre des travaux ;
Identifier des sources de subventions dans le cadre d’un projet à visée économique et non d’intérêt général ;
Mobiliser des partenaires publics pour un lieu dont l’intérêt patrimonial et historique doit être remis en valeur.
Résultats
Les résultats obtenus :
3 axes de subventions retenus pour ce projet : Environnement, Accessibilité PMR, mise aux normes ERP ;
15 enveloppes identifiées répondant aux orientations du projet, sur 3 échelons d’aides publiques (Etat, Région, Ville de Paris) ;
Stratégie de financement élargie à des financements alternatifs.
Lorsqu’un domaine accueillant une activité depuis plus de cinquante ans se retrouve soudainement déserté, il faut trouver un nouveau projet pour lui assurer un nouvel avenir. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les propriétaires du Prieuré Saint-Gabriel. Hephata les a accompagné dans leur démarche afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.
Contexte
Date de l’intervention : Décembre 2020 – Mars 2021 ;
Propriétaire : Particulier ;
Porteur de projet : SCI familiale ;
Département : Calvados ;
Projet : À la suite du départ d’une école horticole installée dans les bâtiments depuis plus de cinquante ans, définir un nouveau projet pour éviter la vente du site.
Objectifs
Les objectifs visés :
Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du site ainsi qu’à sa valorisation à long terme ;
Tout en proposant un projet économique qui maintienne la vocation pédagogique du site.
Enjeux
Autour du Prieuré Saint-Gabriel, deux enjeux majeurs ont émergés :
La détermination d’activités économiques à développer en fonction du site, ainsi que du territoire et des porteurs de projets, en identifiant les modalités de développement et les potentiels exploitants ;
Ainsi que l’harmonisation des intentions des propriétaires concernant l’usage, le développement et le rayonnement du site.
Les enjeux et objectifs évoqués précédemment ont guidé Hephata afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.
Résultats
Les résultats obtenus :
Le découpage du site en quatre espaces distincts : le prieuré, le jardin, les infrastructures et l’internat. En effet, ce découpage favorise le développement d’activités en parallèle ;
Validation d’un concept de site de formation et de séjours, articulé autour de la notion de tiers-lieu ainsi que deux activités. Ces deux activités sont la formation et l’agriculture ;
Des propriétaires rassurés par l’écoute de leurs attentes respectives.
Dans le cadre de cet accompagnement à la mise en oeuvre, Hephata a également joué le rôle d’intermédiaire et de recruteur afin de trouver le gestionnaire de site idéal.
Contexte
Voici quelques éléments contextuels afin de comprendre le périmètre de la mission, indépendamment de la mission menée précédemment auprès des propriétaires :
Date de l’intervention : Avril 2021 – Septembre 2021 ;
Propriétaire : Privé ;
Porteur de projet : SCI familiale ;
Département : Calvados ;
Projet : Recruter un gestionnaire de site compétent en matière de développement de projet et de gestion de site historique.
Objectif
L’objectif principal était d’inscrire le site dans la continuité de sa vocation pédagogique initiale.
Enjeux
À la suite d’un diagnostic stratégique mené par Hephata, les porteurs de projets ont décidé de lancer les activités. Par conséquent, il fallait recruter un gestionnaire de site capable de mettre en place le projet. C’est ainsi que trois enjeux sont ressortis de la mission :
La définition d’une offre ;
La diffusion de cette offre ;
La gestion des candidatures.
Tous ces enjeux sont primordiaux pour comprendre comment accompagner la mise en oeuvre d’un projet, notamment lorsqu’il s’agit de mettre en place un recrutement. En effet, il est essentiel d’avoir une définition claire de l’offre. Il est également indispensable d’avoir une bonne diffusion de celle-ci, pour capter l’attention des candidats les plus adaptés.
Résultats
Les résultats obtenus grâce aux actions menées sont les suivants :
Des porteurs de projet rassurés et confortés dans le portage de leur projet ;
Ainsi qu’un gestionnaire de site compétent et expérimenté recruté localement.
Dans cet article, Hephata explique ce qu’est le tourisme expérientiel et son importance pour la valorisation du patrimoine.
Ce qu’il faut retenir
Le tourisme expérientiel rend les visiteurs plus actifs lors de leurs visites. Ainsi, il attire un public plus large et permet d’augmenter la fréquentation, et notamment celle des jeunes. Le tourisme expérientiel est donc un excellent outil de valorisation et de promotion du patrimoine culturel et historique.
Il permet la découverte de sites et monuments par un moyen plus ludique et dynamique : une manière de prendre connaissance autrement du patrimoine !
Introduction
Le tourisme expérientiel est une nouvelle manière de vivre l’offre touristique. Le touriste n’est plus réduit à un simple consommateur passif. Il devient au contraire l’acteur principal de son voyage touristique. Il cherche à vivre une expérience qui lui suscite des émotions mais qui soit également éducative. En outre, il souhaite découvrir de nouvelles cultures en vivant selon les habitudes des hommes et des femmes rencontrés. Intégrer la culture revient pour lui à loger dans des habitats traditionnels, à découvrir la gastronomie locale, à participer aux savoir-faire identitaires du territoire, à s’immerger dans la nature hors des sentiers battus, … Les nouvelles expériences touristiques sont ainsi motivées par une sorte de recherche d’authenticité.
Notons que la tendance pour le tourisme expérientiel est aussi due à la crise du Covid-19 qui a bouleversé les habitudes des voyageurs. Après avoir longtemps été confinés chez eux et avoir souffert de la solitude, les individus veulent opter pour une expérience de voyage davantage ancrée dans les cultures et les territoires locaux. Le rapport aux autres devient primordial avec une volonté de partager la vie et les habitudes culturelles des individus rencontrés.
L’expérientiel peut aussi accompagner la découverte de sites culturels, historiques et patrimoniaux, notamment par le biais d’activités :
Numériques ;
Immersives et multisensorielles ;
Ludiques et sportives ;
Artisanales et gastronomiques, etc., …
Les différentes formes du tourisme expérientiel
Le tourisme expérientiel peut prendre différentes formes :
Une recherche d’authenticité axée sur le dialogue avec les populations locales, la découverte de la nature hors des sentiers battus, la participation à des savoir-faire locaux, la dégustation de spécialités issues du terroir, etc., …
Des activités ludiques et sportives, des spectacles et des activités immersives ainsi que des parcours numériques ou de réalité augmenté permettant de découvrir et d’approfondir ses connaissances sur un site culturel, historique ou patrimonial.
Parcours numériques et réalité augmentée
Les parcours numériques et en réalité augmentée permettent aux visiteurs d’effectuer des visites virtuelles et d’accéder aux reconstitutions des monuments à différentes époques. L’expérience virtuelle plonge les visiteurs dans le passé du monument. Ils découvrent la vie de ses contemporains, ceux qui l’ont commandité, ceux qui l’ont construit, ceux qui l’ont habité, etc., … Le visiteur peut ainsi se représenter les caractéristiques et la mentalité des hommes d’une époque bien précise. Il découvre le bâti dans son état d’origine ainsi que les partis pris architecturaux ou urbanistiques des concepteurs, etc., …
Visiteurs et touristes sont de plus en plus friands de ce type de visites car le contenu et le maniement des outils numériques est plus ludique. Il intéresse donc petits et grands. Par ailleurs, le numérique donne aux visiteurs une représentation visuelle du monument dans toutes ses dimensions : évolutions architecturales, état d’origine, parties manquantes ou non-ouvertes au public, etc., …
Enfin, l’avantage d’un contenu numérique est qu’il est plus facilement mis à jour qu’un contenu papier ou audio. Les outils numériques sont ainsi plus durables dans le temps. En effet, il n’est pas obligé d’en changer pour les faire évoluer et leur apporter des améliorations.
Scénographies et mises en scène immersives
Une visite expérientielle d’un site ou d’un monument historique peut aussi se traduire par des mises en scènes et des scénographies immersives. Une mise en scène réussie permet en effet de plonger immédiatement les visiteurs dans une ambiance et une atmosphère spécifiques. Les touristes ne sont alors plus uniquement spectateurs mais ils intègrent au contraire complètement l’histoire du lieu à une époque donnée. Il est important d’offrir une mise en scène multisensorielle afin d’intégrer au maximum les visiteurs : vue, odorat, ouïe et même goût et toucher doivent être stimulés pour une immersion totale.
La première étape consiste donc à créer un storytelling pour déterminer quel fait historique on souhaite raconter et comment il va permettre de faire découvrir aux visiteurs des éléments clés du monument tels que l’architecture, les jardins, les œuvres d’art, etc., … Il faut ensuite rendre ce storytelling intelligible pour tous. Il s’agit en fait d’une accroche narrative qui va pouvoir captiver le visiteur et l’intégrer au récit. Cette narration devra prendre place dans un décor approprié. Il faut alors penser aux jeux de lumière, à la décoration des salles, à la présence d’objets spécifiques, à la présence de comédiens costumés, etc., … Il faudra aussi choisir la manière dont est transmise la narration (casque audio, comédiens, …) et comment elle peut être appuyée de musiques ou de fonds sonores pour rendre le discours plus impactant et englobant.
En fait, il s’agit d’une véritable mise en scène théâtrale ! Mais il est possible d’aller encore plus loin en proposant en plus une expérience olfactive, gustative et tactile (diffuseurs d’odeurs, dégustation, toucher et reconnaissance de textures, …).
Activités ludiques et sportives
Une immersion dans un site historique n’est pas forcément fondée uniquement sur une sorte de mise en scène théâtrale et multisensorielle. En effet, il est aussi possible d’intégrer le visiteur en lui proposant des activités dynamiques et interactives. Il peut s’agir d’activités ludiques telles que les escapes Game par exemple, qui permettent de découvrir un lieu tout en se mettant dans la peau d’un enquêteur et en interagissant avec ses coéquipiers. Il peut aussi s’agir d’activités qui se déroulent dans le parc du monument : accrobranche, canoë, parcours d’obstacles, etc., …
Ce type d’activités dynamiques permet d’intéresser et d’attirer un public plus large. Mais aussi plus jeune avec notamment des groupes, des scolaires et des familles. C’est donc un bon moyen pour augmenter la fréquentation d’un site.
Participation à des activités artisanales et découvertes locales
Une autre manière de proposer une expérience touristique au visiteur n’est autre que le faire participer à des activités artisanales. Ce, afin de découvrir les savoir-faire locaux. Un site historique peut tout à fait proposer des ateliers dans lesquels les participants apprennent à créer un objet en verre, en argile, en bois, etc., …, à produire leurs propres vins ou spiritueux, à confectionner un fromage ou toute autre spécialité de la gastronomie locale, etc., …
Ces activités artisanales permettent ainsi de découvrir les savoir-faire et les gastronomiques de la tradition locale. C’est donc une manière pour le visiteur de vivre une expérience culturellement riche. Expérience qui le conduise à son immersion dans la vie et la culture locales.
Le tourisme expérientiel : un atout de valorisation du patrimoine
Le tourisme expérientiel peut également se révéler être un atout de valorisation du patrimoine. Il est en effet un excellent outil pour promouvoir le patrimoine et pour renouveler son image. Il permet en fait d’ouvrir les monuments à un public plus large mais aussi plus jeune. L’expérientiel au sein de sites et monuments historiques est donc primordial. En effet, il engage et sensibilise les générations futures dans la découverte et la protection du patrimoine.
Exemples de valorisation du patrimoine par l’expérientiel
Plusieurs sites ou monuments historiques ont déjà intégré l’expérientiel dans leur offre touristique. Ce, en vue d’élargir leur public et d’augmenter leur fréquentation.
Au Palais des Papes à Avignon par exemple, les visiteurs disposent d’un Histopad, sorte de tablette numérique. Elle leur permet une visite sensorielle du monument ainsi qu’une visite virtuelle à 360° donnant accès à des espaces non ouverts au public telle que la chapelle Saint-Martial ainsi qu’à la reconstitution du monument selon les époques.
Au Théâtre antique d’Orange, un casque de réalité virtuel donne accès à une reconstitution digitale du site à 360°. Renaît sous les yeux des touristes l’Antiquité du Ier siècle après J.-C. S’adjoignent au outils numériques des visites costumées qui permet une immersion des visiteurs à l’époque antique.
A Bracciano, en Italie, le Château Odescalchi offre une expérience immersive unique puisqu’il s’agit de visiter le site de manière sportive et plutôt originale : une aventure se jouant sur cordes, entre terre, ciel et forteresse ! La visite du château se fait donc en progression verticale à l’aide d’une corde et d’un harnais. Ainsi harnachés et protégés de leurs casques, les visiteurs plongent à l’intérieur d’anciennes citernes, descendent en rappel le long des murs fortifiés, etc., …
En France, la Tour de Crest propose elle aussi une descente en rappel le long de sa muraille de pierre.
Conclusion
Les touristes apprécient donc de plus en plus le tourisme expérientiel qui est une nouvelle manière de voyager. En effet, ceux-ci sont en continuelle recherche de sensations, d’actions et d’expériences immersives qui les changent de leur quotidien. Il est donc de plus en plus impératif d’intégrer l’expérientiel aux offres touristiques pour attirer un public plus large. Les sites historiques et patrimoniaux peuvent aussi bénéficier de ce type de tourisme. D’autant plus que les parcours de visite augmentés permettent d’affiner la connaissance historique. Notamment grâce aux reconstitutions numériques ou aux visites virtuelles donnant accès à des lieux fermés au public.
Dans cet article, Hephata explique et décrit le label « Patrimoine européen » de la Commission européenne.
Ce qu’il faut retenir
Le label « Patrimoine européen » est attribué aux sites qui font mémoire de l’histoire européenne et de sa construction. Il cherche également à favoriser les discours multiculturels entre les citoyens des Etats-membres. C’est donc un label qui porte à la fois une dimension patrimoniale et historique mais également une dimension sociale.
Introduction
Avant d’être une union politico-économique, l’Europe est avant tout considérée comme un continent berceau de la civilisation gréco-romaine. C’est donc avant tout une civilisation et un territoire qui se sont construits progressivement, au gré des échanges commerciaux et culturels entre peuples puis nations. Cette histoire de l’Europe est visible dans les monuments et le patrimoine bâti tels que le Great Guild Hall en Estonie, le Promontoire de Sagres au Portugal ou encore le Palais Impérial de Vienne en Autriche.
L’histoire de l’Union européenne elle, est plus récente mais elle vient dans la continuité de celle de l’Europe. Cette histoire est également visible au travers du patrimoine architectural. On peut citer par exemple : le Château de Hambach symbole de lutte pour les libertés civiles, l’Ile italienne de Ventotene sur laquelle est signé un manifeste posant les bases d’une Europe unie ou encore le Village de Schengen au Luxembourg où a été signé l’accord éponyme.
Ces sites du patrimoine qui témoignent de l’histoire de l’Europe et de celle de l’Union européenne peuvent donc obtenir le label « Patrimoine européen ».
Contexte du label « Patrimoine européen »
Le label « Patrimoine européen » a été créé en 2005 à l’initiative de certains pays membres de l’Union européenne. Aujourd’hui, il est géré par la Commission européenne. L’avantage de ce label est qu’il permet d’intégrer un réseau et de gagner en notoriété à l’échelle européenne. C’est donc une manière d’accroître sa visibilité en dépassant la sphère uniquement nationale voire locale. Adhérer à ce label, c’est aussi partager des valeurs communes avec les autres membres du réseau « Patrimoine européen ». Là-encore ces valeurs communes et multiculturelles peuvent être un facteur d’attractivité touristique.
Pour obtenir le label, il faut être sélectionné une première fois auprès d’un jury national (Direction générale des patrimoines et de l’architecture – DGPA – en France). Une deuxième sélection s’effectue ensuite au niveau européen, auprès de la Commission européenne, qui décide de l’attribution ou non du label.
Le site labellisé peut à la fois être :
Un monument unique ;
Plusieurs monuments portant une thématique commune au sein d’un ou plusieurs pays.
Objectifs du label « Patrimoine européen »
Le label « Patrimoine européen » a pour objectif de sensibiliser les populations, et notamment les plus jeunes, à l’histoire de l’Europe, du Moyen Age à nos jours, ainsi qu’à celle de la construction de l’Union européenne. Le label porte donc à la fois une dimension patrimoniale et historique mais également une dimension sociale puisque le but est réellement d’impliquer les citoyens dans cette histoire de l’Europe. Il s’agit donc de partager, à travers le patrimoine, des valeurs communes : démocratie, droits de l’homme, paix et bonne entente entre les pays membres, … Cette politique culturelle communautaire est d’ailleurs un excellent moyen pour améliorer et renforcer le dialogue et les échanges interculturels entre les nations.
Le label concerne ainsi les sites porteurs d’une symbolique forte. Ces derniers se doivent d’être des témoins de l’héritage européen. Non seulement dans leur histoire et leur architecture mais également dans le discours actuel qu’ils diffusent.
Critères de sélection du label « Patrimoine européen »
Le label « Patrimoine européen » est donc attribué aux sites culturels et monuments qui font mémoire de l’histoire de l’Europe et de l’Union européenne et de son avènement mais également aux lieux fortement marqués par les atrocités de la guerre tels que les camps de concentration.
Par ailleurs, pour obtenir le label, les propriétaires et gestionnaires des sites concernés doivent axer la médiation du site sur ce rapport à l’histoire européenne. Ils doivent également favoriser l’accès du site au plus grand nombre ainsi que son ouverture multiculturelle. Cela passe notamment par des outils de médiation adaptés et disponibles en plusieurs langues.
Lieux et sites labellisés « Patrimoine européen »
A ce jour, 48 sites européens sont labellisés « Patrimoine européen » et cinq se situent en France :
Le mémorial de Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, haut site de refuge de personnes juives, de républicains espagnols, de résistants et de citoyens allemands antinazis ;
L’Abbaye de Cluny en Bourgogne, qui a largement contribué à la construction de l’Europe occidentale au Moyen Age ;
Le réseau de camps de Natzweiler en Alsace-Moselle et à Bade -Wurtemberg ;
Le quartier européen de Strasbourg qui abrite le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’homme et le Parlement européen de l’Union européenne ;
La Maison de Robert Schuman à Scy-Chazelles en Mozelle, lieu d’habitation du « Père de l’Europe ».
Conclusion
Le label « Patrimoine européen » récompense donc les sites culturels porteurs de l’histoire européenne et qui ont réellement pour objectif de faire rayonner, de témoigner, de sensibiliser et de transmettre le patrimoine culturel de l’Europe, dans sa matérialité mais également son immatérialité, aux citoyens européens mais aussi aux individus du monde entier.
Dans cet article, Hephata présente les différentes initiatives et les gestionnaires du patrimoine historique en Europe.
Ce qu’il faut retenir
En Europe, sur onze pays étudiés, on distingue quinze opérateurs majeurs, que l’on peut diviser en trois catégories :
Les fonds nationaux inspirés du modèle anglo-saxon ;
Les gestionnaires culturels et touristiques ;
Les groupes hôteliers.
En France, on observe qu’il n’y a pas d’opérateurs multi-activités type National Trust. On trouve davantage des gestionnaires culturels et touristiques ou des entreprises portant une activité hôtelière ou évènementielle.
Introduction
Si la France présente un patrimoine riche et varié, il n’en est pas moins des autres pays d’Europe. En effet, eux aussi disposent d’une histoire et d’une culture propres et profondément ancrées, dont une partie peut se révéler dans les éléments patrimoniaux nationaux. Ces autres pays européens ont donc les mêmes enjeux de protection et de valorisation du patrimoine architectural qu’en France.
Pour recourir aux besoins du patrimoine historiques, différents acteurs nationaux du patrimoine se mobilisent donc sur leurs propres territoires.
Voici une présentation des gestionnaires du patrimoine historique en Europe.
Les initiatives européennes inspirées du modèle Anglo-saxon
Le National Trust pour le patrimoine anglo-saxon
Le National Trust est le deuxième propriétaire foncier du Royaume-Uni, après la Couronne. Créé en 1895, il opère en Angleterre, au Pays de Galles, sur l’Ile de Man et en Irlande du Nord. Cette association à but non lucratif a pour objectif de conserver et ouvrir au public le patrimoine culturel et naturel sur ces zones-là. Le National Trust s’intéresse à la fois au patrimoine archéologique, au patrimoine bâti de toutes époques (300 monuments), au patrimoine industriel, au patrimoine naturel (780 miles de côtes, 250 000 hectares terres et 200 jardins) ainsi qu’aux objets et œuvres d’art (environ un million).
Comme à l’habitude des autres fonds nationaux pour le patrimoine, le National Trust privilégie la multi-activité pour la valorisation des sites. Il organise ainsi dans les différents monuments :
Des visites ;
Des locations saisonnières (séjours et vacances) et évènementielles ;
Des animations, évènements et loisirs ;
Des activités agricoles et sylvicoles ;
De la production d’énergie.
Sur l’année 2021/2022, le National Trust a dépensé 672 M €. L’association tire ses revenus des fonds issus de la cotisation des membres (222 M € en 2021, grâce à quatre millions de membres adhérents), aux cessions ou locations de biens immobiliers ou naturels issus de legs ou donations, aux collectes de fonds, aux campagnes de financements, aux revenus de ses placements financiers ainsi qu’à la vente de produits en ligne. Il faut également noter que ce fond national réduit ses coûts grâce au soutien de 67 000 bénévoles.
La Fai, fond italien
La Fai (fondo per l’Ambiente italiano) a été créée en 1975. Il s’agit d’une fondation à but non lucratif inspirée du National Trust anglais. Elle possède 58 lieux dont 35 sont ouverts au public. Son objectif est la sauvegarde et la valorisation du patrimoine artistique et naturel en Italie ainsi que la restauration et l’ouverture au public de biens historiques, artistiques ou naturels. En 2021, la Fai a dépensé 3 M €. En guise de revenus, la Fai dispose de fonds issus de la cotisation de ses membres, de dons, partenariats et mécénats (particuliers et entreprises) ainsi que des recettes issues des évènements d’entreprises.
Autres fonds tirés du modèle anglo-saxon
D’autres fonds nationaux sont investis pour le patrimoine historique en Europe. Ils sont tous inspirés du National Trust et sont pour la plupart situés dans des pays anglo-saxons ou des anciennes colonies britanniques. Parmi ces fonds, on peut citer :
Les gestionnaires culturels et touristiques du patrimoine historique en Europe
Les Fondations européennes pour le patrimoine
Parmi les gestionnaires culturels et touristiques du patrimoine historique en Europe, on trouve bien évidement les fondations qui oeuvrent à la sauvegarde du patrimoine et à leur ouverture en France.
Il existe de nombreuses fondations en Europe peuvent gérer un ou plusieurs lieux :
Le Centre des monuments nationaux est un établissement public sous tutelle du ministère de la Culture. Créé en 1914, il gère actuellement 137 000 biens culturels et plus de 100 monuments dont 19 sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Notons que ces monuments sont propriétés de l’Etat. Le but du CMN est de :
Conserver, restaurer et entretenir le patrimoine ;
Le rendre accessible au plus grand nombre ;
Favoriser la vie culturelle et le développement touristique ;
Assurer une mission d’éditeur public.
En 2022, le CMN a reçu plus de 10 millions de visiteurs sur l’ensemble de ses sites patrimoniaux et a organisé plus de 400 manifestations culturelles. En 2021, le CMN a bénéficié d’un budget de 224 M €, budget réparti entre les dépenses de fonctionnement et les investissements. Quant aux revenus, ceux-ci sont assurés par les recettes générées par les monuments eux-mêmes (les droits d’entrée représentent environ 25 M €), par les financements de l’Etat ainsi que par les dons et le mécénat.
L’Institut de France, propriétaire de biens patrimoniaux
L’Institut de France date de 1795. C’est une instance de conseil indépendante auprès des pouvoirs publics. L’Institut de France a pour mission le rayonnement des lettres, des sciences et des arts, la recherche et le soutien à la création ainsi que la protection d’un important patrimoine dont il est propriétaire. L’Institut de France est également un des plus grands mécènes de France avec près de 25 M € distribués chaque année par ses fondations abritées au titre des prix et subventions. Actuellement, l’Institut dispose de 20 sites historiques dans lesquels il développe toutes sortes d’activités :
Visites ;
Bibliothèques et centres de documentation ;
Locations professionnelles et privées ;
Hébergements ;
Expositions d’objets d’art et de collections, musées ;
Rencontres, formations, débats et conférences ;
Promenades et jardins ;
Animations et loisirs.
Les entreprises valorisant le patrimoine historique
De nombreuses entreprises valorisent le patrimoine historique. En France, on trouve par exemple :
Kléber Rossillon est une entreprise privée créée en 1985 pour la préservation et la valorisation de lieux culturels et touristiques, leur ouverture au public, l’augmentation de leur notoriété et de leur fréquentation. L’entreprise possède 12 lieux qui ont accueilli plus de deux millions de visiteurs en 2022.
L’entreprise agit en France en en Belgique (un site uniquement) et s’intéresse à tout type de patrimoine : châteaux et belles demeures, patrimoine naturel, patrimoine archéologique et patrimoine industriel. Elle a néanmoins un cahier des charges précis. Le site doit :
Être situé dans une zone très touristique mais avec une faible concurrence ;
Bénéficier d’une certaine notoriété et d’un bon positionnement géographique ;
Être doté d’un caractère historique fort : histoire majeure à raconter sur place, faits marquants, … ;
Avoir un caractère esthétique atypique et/ou exceptionnel.
Les opérateurs hôteliers et évènementiels dans les sites du patrimoine européen
Châteauform’, séminaires professionnels
Châteauform’ est une entreprise privée créée en 1996. Son activité réside dans l’ouverture des lieux du patrimoine aux entreprises et au bien-être des collaborateurs. Bénéficiant de 64 sites, le cahier des charges de Châteauform’ est strict : les lieux d’exception doivent disposer de plus de 80 chambres et doivent être situés à proximité de Paris, des grandes métropoles ou des aéroports. Ce, afin d’en faciliter l’accès aux entreprises. C’est pourquoi les châteaux et sites historiques de l’entreprise sont principalement situés en Ile-de-France bien qu’on en trouve également à Bordeaux, Lyon, Aix-en-Provence, Marseille ainsi qu’en Allemagne, Espagne, Suisse, Italie, Belgique et aux Pays-Bas.
Paradores de turismo, chaîne hôtelière dans le patrimoine espagnol
Paradores de turismo intervient en Espagne majoritairement (seulement un site hors-frontières, au Portugal). Créée en 1928, cette société cherche à promouvoir le tourisme en Espagne en conservant le patrimoine historique. On compte aujourd’hui 98 paradores, hôtels qui prennent place dans des sites architecturaux (châteaux, forteresses, couvents, monastères et autres édifices historiques). L’activité d’hôtellerie de luxe permet ainsi de revitaliser des sites du patrimoine espagnol. Elle permet aussi de les inscrire dans des circuits touristiques, notamment grâce à la création d’une dizaine d’itinéraires « de Paradores à Paradores » qui invitent les touristes à parcourir et à visiter l’Espagne en faisant une halte dans chaque hôtel patrimonial détenu par la marque.
Pousadas de Portugal, groupe hôtelier valorisant les sites historiques
Pousadas de Portugal est une entreprise dont le but est de créer des hôtels à la fois rustiques et authentiques dans des sites historiques du Portugal. Existant depuis 1940, Pousadas de Portugal a été racheté par le groupe Pestana en 2003. Cette entreprise n’est donc plus gérée par l’Etat portugais. Certains sites font donc l’objet de concessions d’exploitation pour une durée de 40 ans, ce depuis 2003, tandis que d’autres ont été acquis par le groupe entre temps. Aujourd’hui, l’entreprise possède 40 pousadas au Portugal. La volonté actuelle est d’ouvrir d’autres sites historiques et de les transformer en hôtels dans les anciennes colonies portugaises.
Conclusion
Les gestionnaires de sites patrimoniaux en Europe peuvent donc être distingués en trois grandes catégories :
Les fonds nationaux inspirés du modèle anglo-saxon qui sont généralement des associations, des fondations ou des organismes à but non-lucratif. Leur objectif est véritablement de démocratiser l’accès à la culture et au patrimoine. Leur défi est donc de restaurer les sites historiques, de les promouvoir et de les ouvrir au public en y développant de la multi-activité. Ces fonds nationaux fonctionnent grâce à l’implication des citoyens (adhésions de membres, dons, legs, mécénat, bénévolat, etc., …). Ils ont donc une vocation à la fois patrimoniale, environnementale mais également sociale.
Les gestionnaires culturels et touristiques peuvent à la fois relever de l’initiative publique ou privée. Ils ne sont pas directement propriétaires des sites mais tirent leurs revenus de l’activité qu’ils développent. L’implication sociale est moins présente bien qu’ils aient à cœur de restaurer, valoriser et ouvrir le patrimoine au public.
Les chaînes hôtelières ou entreprises évènementielles dans des sites historiques ne cherchent pas tant à démocratiser l’accès aux monuments mais souhaitent plutôt revaloriser les sites historiques en leur adjoignant une nouvelle activité économique rentable sur le long terme. Les recettes sont issues des évènements professionnels ou de l’activité hôtelière de luxe.
Les fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles, une association engagée pour le patrimoine rural et industriel.
Introduction
Ces propos ont été receuillis par Blandine de Feydeau au cours d’un entretien avec le Président de l’assocation des fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles. L’objectif est de présenter cette association et de montrer comment le petit patrimoine, même protégé, repose essentiellement sur le travail pro-actif d’associations et de membres bénévoles. Associations qui travaillent en collaboration avec des communes et des habitants impliqués dans la sauvegarde du patrimoine local.
Une association engagée pour le patrimoine rural
Contexte historique
L’association des fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles est une association engagée pour le patrimoine rural. Elle a été créée en 1998, date à laquelle les fours ont été classés monuments historiques en raison de leur valeur patrimoniale. En effet, ceux-ci sont les derniers fours à chaux dotés de cheminées en France. Construits entre 1879 et 1881, la production de ce site industriel a stoppé au début des années 1960, en raison du délaissement de la chaux au profit du ciment mais également à cause de l’abandon de la voie de chemin de fer qui permettait l’acheminement des marchandises.
Délaissés, les fours se dégradent et risquent la destruction, jusqu’au jour où leur intérêt patrimonial est reconnu, en 1998. Ils sont alors restaurés, de 1998 à 2002, grâce à des chantiers d’insertion, et ouvrent alors leurs portes au public. A également été reconstruite une petite maison de cheminot le long de la voie ferrée qui borde le site et qui sert désormais de point d’accueil.
Intégration du patrimoine dans une offre touristique globale
Aujourd’hui, l’association se charge de faire vivre les fours en y organisant des visites ainsi que des animations pour le public. L’attractivité du site est boostée par son intégration dans une offre plus globale.
En effet, l’ancienne voie ferrée passant à proximité sert aujourd’hui de voie verte. Elle accueille les habitant locaux mais également quelques touristes et randonneurs. Celle-ci est longue d’une centaine de kilomètres et passe notamment par Paray-le-Monial, Charolles, les fours à chaux et leur commune de Vendenesse-lès-Charolles. L’originalité de la voie verte est qu’elle fait aujourd’hui l’objet d’un parcours multisensoriel où une certaine distance effectuée correspond à plusieurs milliards d’années. L’objectif étant de faire prendre conscience aux visiteurs de l’histoire de l’évolution de la Terre.
Chaque étape est marquée par un panneau indicatif qui aborde des thématiques géologiques, historiques, sociales. Des QR codes renvoient à une « lecture du paysage » opérée par une actrice professionnelle et délivrant des informations géologiques, environnementales et même écologiques tout le long du parcours.
Une attractivité reposant sur la pluriactivité
D’autres QR codes permettent de présenter les fours à chaux lorsque ceux-ci ne sont pas ouverts au public, en basse saison. Tout au long de l’année, le site accueille de nombreux scolaires (environ 400 par année en période pré-Covid), ce qui permet aussi de transmettre le patrimoine aux générations futures en sensibilisant les populations les plus jeunes.
D’autres activités type Son et lumière, conférences, concerts, théâtre, sont également régulièrement organisées. Il s’agit donc d’un site dynamique, qui, compris dans une offre plus globale, permet de dynamiser le territoire et de relancer son attractivité.
Le patrimoine rural facteur de cohésion sociale
Le site patrimonial est également facteur de cohésion sociale à l’échelle locale. Par exemple, panneaux et cartels sont maintenus par différents types de roches qui ont été apportées par des habitants, à la demande de l’Association. Ces roches racontent elles-mêmes une histoire : certaines ont servi à la construction des églises, d’autres au bocage, toutes sont typiques du terroir et de la diversité des sols de la région, etc., … De même, les différents textes ont pu être évalués par les habitants, toujours dans le but d’inclure le plus grand nombre et de fédérer les habitants autour d’une même cause patrimoniale.
En ce qui concerne la promotion du site et sa visibilité touristique, la connaissance de celui-ci est relayée par les réseaux sociaux (site internet principalement), par la télévision (sur FR3) ainsi que par des agendas et guides touristiques.
Pour le volet financier, le site des fours à chaux bénéficie d’une aide régulière de la commune, du département ainsi que de la région, subventions qui permettent son entretien courant.
Le regard d’Hephata
Les facteurs clés de succès de l’association
Un investissement très fort des membres bénévoles et une participation de la commune
Une concertation régulière avec les élus locaux et les habitants
Une implication des habitants et notamment des riverains qui peuvent être concernés par certaines nuisances liées à la fréquentation du site
La pérennité de l’association (la disponibilité des bénévoles, leur motivation et le renouvellement des membres)
L’intégration du patrimoine des fours à chaux dans un parcours multisensoriel
La création d’animations et l’ouverture à des projets portés par des personnes extérieures à l’association
Une communication relayée par les acteurs du territoire
Quelques recommandations pour la valorisation du patrimoine rural
Intégrer les sites du patrimoine rural dans des circuits touristiques au sein du territoire et proposer ainsi la découverte d’autres patrimoines bâtis, naturels et même immatériels
Poursuivre un travail pro-actif dans la recherche de partenaires financiers, de mécènes, de porteurs d’animations et d’activités ainsi que de relais de communication
Dans cet article, Hephata explique pourquoi sauvegarder le patrimoine rural et quel est l’intérêt de le protéger.
Ce qu’il faut retenir
Le patrimoine rural souffre d’un manque de protection et de reconnaissance. Son intérêt patrimonial peut être discuté selon les points de vue des individus. Dès lors, certaines personnes peuvent se demander pourquoi sauvegarder le patrimoine rural si celui-ci n’a plus d’utilité ?
En fait, le patrimoine rural peut se révéler être un véritable levier de développement pour le territoire. Ce, en termes d’attractivité touristique, de cohésion sociale et de création de richesse économique.
Introduction
Le patrimoine rural rassemble l’ensemble des biens immobiliers, mobiliers, naturels et immatériels appartenant au territoire rural. Leur intérêt patrimonial relève de l’identité et du sentiment d’appartenance dont ils sont porteurs. Par exemple, un paysage naturel est un patrimoine rural car il participe à l’identité d’un territoire. Et ce, encore plus s’il présente des constructions anciennes qui témoignent des savoir-faire locaux. Par exemple, des maisons traditionnelles, fermes et moulins, clôtures végétales naturelles (« queules »), sentiers, ponts, etc., … De même, la gastronomie est propre à chaque région ce qui lui permet d’être un facteur d’appartenance sociale. Il s’agit là d’un patrimoine immatériel.
Néanmoins, tout ce patrimoine rural présente une faille. N’étant que très rarement monumental, il est le plus souvent non protégé et non reconnu tel un patrimoine. Dès lors, avec la désertification des campagnes et la mutation de la société, ce petit patrimoine est en proie à des risques d’abandon, donc de dégradation, voire de destruction. En ce qui concerne le bâti, celui-ci risque également de subir des transformations qu’il ne peut pourtant pas assumer telles que les nouvelles mises aux normes énergétiques pourtant incompatibles avec sa qualité d’ancienneté.
Par ailleurs, la plus grande mobilité des populations peut conduire à un certain oubli des traditions et savoirs propres à chaque commune. Le patrimoine rural se trouve donc peu à peu délaissé et abandonné. C’est aussi un patrimoine qui a été banalisé. Peu de personnes y sont sensibilisées : au petit moulin de campagne, on préfère un château royal ou une cathédrale gothique. Le patrimoine monumente, en quelque sorte, efface le petit patrimoine vernaculaire ! Dès lors, si son intérêt patrimonial est discutable, pourquoi sauvegarder le patrimoine rural ?
Le patrimoine rural, facteur d’attractivité touristique
Tout d’abord, le patrimoine se révèle être un véritable facteur d’attractivité touristique. En effet, avec le développement des nouvelles pratiques liées au tourisme durable, les territoires ruraux français profitent de plus en plus de la demande touristique. La mode est au slowtourisme et privilégie désormais un tourisme de proximité plus respectueux de l’environnement et davantage porté sur l’humain. Or, le relais du tourisme de proximité peut justement être l’ensemble des patrimoines ruraux qui parsèment le territoire. Ceux-ci renforcent en effet l’intérêt de la région et peuvent ainsi être inclus au sein de l’offre touristique globale.
Il y a donc un réel besoin de faire connaître et reconnaître le patrimoine rural. Ce afin de pouvoir le promouvoir et de communiquer dessus. Les acteurs touristiques du territoire tels que les tours opérateurs, les offices de tourisme, les PNR ou Grands Sites de France mais aussi les Services du patrimoine des Villes d’art et d’histoire ainsi que les mairies et associations locales ou nationales, telles que Urgences Patrimoine peuvent et doivent servir de relais. L’objectif étant de rendre visible ce patrimoine peu connu et de sensibiliser les populations à son intérêt, son histoire et sa sauvegarde.
L’objectif est aussi de créer tout un réseau d’offres touristiques autour du patrimoine rural. En effet, plus l’offre est complète et les sites nombreux à visiter, plus le territoire est attractif et cela permet aussi d’accroître les nuitées touristiques et d’allonger les séjours des visiteurs sur le territoire.
Exemple
Voici le cas du site archéologique et naturel de Bibracte. Celui-ci a été labellisé « Grand Site de France » en 2007. Cela lui a permis de faire connaître et patrimonialiser tout un ensemble de patrimoines ruraux de la Bourgogne-Franche-Comté. Le site permet par exemple de découvrir les vestiges archéologiques du peuple des Eduens, les restes pastoraux des siècles passés sous la forme de « queules », ces haies naturelles construites par l’entrecroisement des branches d’arbres, …
La labellisation du site permet aussi de créer un offre touristique majeure qui englobe les autres destinations de la région tels que :
le Château de Sully ;
les musées et mémoriaux de la résistance dans le Morvan ;
le Château de Marguerite de Bourgogne ;
la Maison du patrimoine oral de Bourgogne ;
le patrimoine religieux ;
le Château de Bazoches, etc., …
Le patrimoine rural, générateur de richesse économique
Ensuite, le patrimoine rural peut être générateur d’une richesse économique pour le territoire. En effet, comme vu précédemment, le patrimoine rural renforce l’attractivité touristique du territoire. Ce tourisme est créateur de richesse puisqu’il entraîne non seulement la perception de recettes propres aux activités développées mais aussi parce qu’il est créateur d’emplois et de services directs et indirects. Ainsi, renforcer le tourisme dans un territoire c’est permettre le développement des transports, des offres d’hébergements et de restauration, de soins à la personne, des services de médiation culturelle et artistique, etc., …
Tous ces emplois contribuent notamment à redynamiser le territoire, à éviter sa désertification et à le rendre plus riche économiquement. Dès lors, cela conduit à entrer dans un cercle vertueux puisque rendre dynamique un territoire contribue lui-même à renforcer son attractivité et à le promouvoir à une échelle de plus en plus large.
Le patrimoine rural, facteur de cohésion sociale
Enfin, le patrimoine rural peut être un facteur de cohésion sociale. En effet, dans les petites communes rurales qui souffrent de la désertification, il est bon de rassembler les habitants autour d’une cause commune : le patrimoine. Mais encore faut-il que l’ensemble des habitants d’une commune ou d’un territoire reconnaisse ce patrimoine comme tel. Il y a donc tout un travail de sensibilisation à réaliser à l’échelle locale afin qu’un élément bâti, un objet, un paysage ou un bien immatériel soit reconnu d’intérêt patrimonial par tous.
Exemple
Impliquer les résidents et leur ouvrir le site avec des activités dynamiques est la meilleure manière de sensibiliser les individus et de leur faire prendre conscience de l’intérêt patrimonial d’un site. C’est en tout cas ce que fait l’association des Fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles en Saône-et-Loire. Les habitants se sont sentis impliqués et inclus dans l’expérience patrimoniale car ils ont pu donner leurs avis sur différents cartels explicatifs de la visite et ont été appelés à donner des roches présentes dans leurs jardins, leurs villages, leurs régions, afin de montrer aux visiteurs des fours à chaux la diversité géologique des sols du territoire. De même les habitants peuvent participer à différentes animations organisées sur le site : Son et Lumière, théâtre extérieur, conférences, activités scolaires, etc., …
Le patrimoine rural apparaît ainsi comme un facteur de cohésion sociale. C’est une cause qui rassemble les personnes car elle leur rappelle leur appartenance au territoire, leur fait faire mémoire de leurs souvenirs d’enfance, témoigne d’un héritage passé source de connaissance, etc., …
Ainsi, le patrimoine rural contribue à redynamiser les territoires et aide à lutter contre l’exode rural. Notamment parce qu’il est aussi créateur d’emplois à travers l’activité touristique. Notons que certains patrimoines peuvent en plus être réhabilités en logements ou en commerces. On dépasse alors l’unique fonction de visite. Retenons par ailleurs qu’il est généralement moins coûteux de réhabiliter plutôt que de reconstruire. Dès lors, pourquoi détruire ?
Conclusion
Le patrimoine rural est donc un levier de développement économique pour les territoires. Réhabilité, il permet de faire revivre une commune car il peut se révéler générateur d’emploi et facteur de cohésion sociale ainsi que d’attractivité touristique. Néanmoins, comment sauvegarder le patrimoine rural ?
Dans cet article, Hephata explique comment sauvegarder le patrimoine rural pour le transmettre aux générations futures.
Ce qu’il faut retenir
Le patrimoine rural étant souvent peu protégé, il est davantage en proie aux risques d’abandon, de dégradation et de destruction. Il ne bénéfice quasiment pas d’aides de l’Etat et sa conservation est donc plus que précaire.
D’autres acteurs du territoire doivent donc assurer sa sauvegarde. Ils ont pour mission :
La connaissance de ce patrimoine ;
Sa restauration et son entretien ;
Sa mise en visibilité et son attractivité touristique.
Introduction
Le patrimoine rural se définit également comme le « petit patrimoine », le « patrimoine vernaculaire » ou encore le « patrimoine de proximité ». Il concerne l’ensemble des biens matériels, naturels et immatériels situés dans un milieu rural et présentant un intérêt historique, artistique, culturel ou architectural. Il peut s’agir :
De biens religieux : chapelles, calvaires, … ;
De lieux et objets de mémoire : cimetières, monuments aux morts, … ;
De sites agricoles, d’exploitation ou de production : moulins, fermes, fours, … ;
De sites industriels et post-industriels : gares, chemin de fer, … ;
De paysages naturels ou faits de mains d’hommes : haies, sentiers, bocage, … ;
De patrimoine immatériel : traditions orales, gastronomie, savoir-faire, …
N’étant pas monumental, le patrimoine rural est par définition un patrimoine non protégé. Il est donc rarement classé ou inscrit au titre des monuments historiques. De même, il ne bénéficie pas non plus toujours de labels. Ce manque de reconnaissance et de protection l’expose donc à des risques d’abandon, de dégradation voire de destruction.
Pourtant, le patrimoine rural s’avère être un excellent moyen de redynamisation et d’attractivité du territoire. Son entretien et sa sauvegarde se révèlent dont être d’une absolue nécessité pour le regain de vitalité des campagnes.
Cependant, comment sauvegarder le patrimoine rural ?
La patrimonialisation, un outil de sauvegarde ?
Donner un sens, mettre en visibilité
Pour qu’un site, un objet ou un bâtiment, soit qualifié de « patrimoine », il faut lui donner un sens en identifiant sa valeur sociale, économique et culturelle. Cela nécessite d’avoir une bonne connaissance de l’objet en question. Ce, afin de pouvoir en restituer et en transmettre l’intérêt culturel, historique, artistique ou architectural. Généralement, c’est aux citoyens les plus proches de l’objet (habitants, locaux) de témoigner de cet intérêt. Ceux-ci peuvent constituer des associations de protection de leur patrimoine local.
Cette connaissance permet de changer le regard sur un objet, de sensibiliser les personnes à la dimension patrimoniale de cet objet, afin d’éviter que celui-ci apparaisse comme une banalité aux yeux du plus grand nombre. Dès lors qu’un objet ou un site est considéré comme relevant du champ patrimonial, il est plus aisé de le protéger et d’éviter que ce dernier ne soit détruit ou transformé. Reconnaître l’intérêt patrimonial d’un lieu ou d’un objet, c’est aussi permettre sa mise en visibilité auprès du public. Néanmoins, la patrimonialisation d’un site ou d’un objet n’est acté que lorsqu’elle bénéfice d’une reconnaissance publique officielle.
Labelliser le patrimoine rural
Des labels peuvent indiquer cette reconnaissance publique. Un label n’est pas toujours générateur d’aides et de subventions. Néanmoins, il permet de protéger un patrimoine des risques de destruction ou de transformation. Il est également un gage de mise en visibilité de ce patrimoine.
Voici quelques labels permettant de reconnaître le patrimoine rural :
Le Label de la Fondation du patrimoine s’adresse aux propriétaires d’un bâtiment ou d’un site rural non protégé au titre des monuments historiques. Accordé pour une durée de cinq ans, il permet de reconnaître l’intérêt patrimonial d’un site. Le label accompagne les projets ayant pour objectif la restauration du site et sa mise en visibilité/son ouverture au public. Il permet également d’obtenir une aide financière de la Fondation et d’une déduction fiscale du montant des travaux.
Le label « VMF Patrimoine historique » concerne les édifices non protégés. Il permet de mettre en visibilité ces édifices et de les faire gagner en notoriété.
Le label « Petites cités de caractère » est une reconnaissance accordée aux communes cherchant à mettre en valeur leur patrimoine bâti. Notamment en le rendant accessible au public.
Le label « Sites remarquables du goût » est attribué aux sites, communes, lieux-dits reconnus pour leur gastronomie ainsi que leur patrimoine culinaire et vinicole. Le label répond à une charte qualité qui prône l’accueil du public et la création de liens entre gastronomie et patrimoine naturel, architectural et culturel.
Restaurer le patrimoine rural
Se tourner vers les acteurs du patrimoine rural
Sauvegarder le patrimoine rural, c’est aussi le restaurer et l’entretenir. Or, avec la baisse des aides de l’Etat, les petites communes et particuliers peinent de plus en plus à conserver le petit patrimoine. Ce sont donc désormais d’autres acteurs qui prennent le relais : les collectivités, les associations locales, les CAUE, les PNR, les Grands sites de France, les Villes et Pays d’art et d’histoire, etc.,…
Ces relais permettent de porter réellement les processus de patrimonialisation et contribuent à la mise en visibilité des sites au travers de publications, de missions de communication et de diffusion de la connaissance.
Quels financements pour la restauration du patrimoine rural ?
Les différents acteurs mentionnés ci-dessus sont également de bons relais pour obtenir différentes aides et financements. Ces aides et financements proviennent le plus généralement des collectivités territoriales : régions, départements, communes, … Néanmoins, il existe d’autres fonds, subventions et prix provenant d’associations, d’entreprises, de la DRAC, du FEDER, etc., … La Banque des financements répertorie ces différents financements.
Réhabiliter le patrimoine rural
Trouver une nouvelle fonction au patrimoine rural
Une des problématiques qui touche le patrimoine rural est qu’il a perdu sa fonctionnalité initiale. Il est donc désormais dépourvu de ses fonctions premières de production ou de fabrication. Même le patrimoine religieux peut-être soumis à un abandon dû à la désertification des territoires et à l’essoufflement du culte. Dès lors, comment rendre utile ce patrimoine désormais désuet ? Comment trouver une nouvelle fonction au patrimoine rural pour permettre sa sauvegarde et éviter sa destruction ?
Mettre en tourisme le patrimoine rural
Cette réhabilitation du patrimoine rural, le fait de lui trouver une nouvelle fonction, doit se montrer efficace dans son attractivité afin da faire revivre les campagnes. Il y a là un réel besoin de s’adapter aux usages de la vie contemporaine sans dénaturer le patrimoine rural mais en faisant en sorte qu’il participe à la société et à l’économie. Cette réhabilitation peut être à destination des habitants mais également à destination des touristes.
En effet, il y a un réel besoin des touristes d’être de plus en plus indépendants, loin des grandes masses et des villes, dans des espaces ruraux et naturels. Il y a donc une demande croissante pour le tourisme de proximité et les nouvelles pratiques telles que le slowtourisme ou encore le tourisme de mémoire. Les touristes ont en effet de plus en plus tendance à délaisser le patrimoine monumental pour le petit patrimoine qu’ils allient à la découverte du patrimoine naturel et du patrimoine immatériel, notamment le patrimoine gastronomique. La réhabilitation du patrimoine rural a donc tout intérêt à s’orienter en faveur du tourisme et de la cohésion sociale avec les locaux.
Conclusion
La sauvegarde du patrimoine rural est donc l’œuvre d’acteurs du territoire et en priorité des particuliers qui se regroupent en associations. Ceux-ci doivent parvenir à faire reconnaître ce patrimoine et à le rendre visible pour en faire des centres d’intérêts du territoire. L’objectif étant d’obtenir des labels et reconnaissances permettant de protéger ce patrimoine et éviter ainsi sa dégradation et sa destruction. Le but est aussi de trouver des financements pour sa restauration et de lui trouver une nouvelle activité économiquement viable. Ce, afin de l’entretenir, de le faire vivre en l’ouvrant au public, de le faire perdurer dans le temps et de le transmettre aux générations futures.
Dans cet article, Hephata explique la démarche à suivre pour la décoration intérieure d’un site historique.
Ce qu’il faut retenir
Le réaménagement des espaces d’un site historique peut bénéficier de l’accompagnement d’un spécialiste en vue de son bon déroulement.
Il faut suivre une certaine démarche et faire appel aux bons interlocuteurs pour concevoir la décoration intérieure la plus adaptée au site historique sans le dénaturer.
Introduction
L’aménagement intérieur d’un site historique est une question majeure, notamment lorsque celui-ci a pour ambition d’être ouvert au public. Or, certains sites historiques possèdent des intérieurs dépouillés ou quelque peu inconfortables. Ceux-ci nécessitent donc d’être réaménagés afin de présenter une esthétique adaptée au cadre patrimonial auquel ils appartiennent. Ce type de réaménagement pose une certaine réflexion puisque l’enjeu est de valoriser un site patrimonial par sa décoration intérieure, sans pour autant le dénaturer.
Ainsi, peut-on adopter un design contemporain pour valoriser un intérieur historique et classique ? Doit-on se cantonner à réitérer la décoration traditionnelle du site ? Peut-on trouver une alternative en proposant par exemple du mobilier contemporain mais orné de motifs anciens ? Le contraire est également valable : user d’un mobilier ancien et classique mais en l’habillant de coloris et de motifs plus contemporains, … Tous ces questionnements méritent une réflexion approfondie. En effet, l’enjeu de créer un intérieur confortable et attirant pour le public tout en respectant l’unicité des lieux.
Mais pour engager cette démarche, vaut-il mieux faire appel à un architecte ou à un décorateur d’intérieur ? Quelle est ensuite la procédure à suivre pour réaménager les intérieurs d’un site historique ?
La différence entre architecte et décorateur d’intérieur
L’architecte d’intérieur
L’architecte d’intérieur dispose de connaissances variées dans le domaine de l’architecture et du design, compétences qu’il acquiert à l’issu d’un diplôme variant entre trois et cinq ans. Il est davantage un créateur et un concepteur d’intérieur. Il peut en effet effectuer des travaux lourds, contrairement au décorateur, qui modifient complètement l’agencement intérieur ainsi que la distribution des pièces. L’architecte d’intérieur dispose donc d’un œil plus technique et conceptuel que le décorateur d’intérieur.
Le décorateur d’intérieur
Le décorateur d’intérieur est davantage spécialisé dans les tendances et l’histoire du design. Ses capacités se portent donc plutôt sur l’aménagement des espaces et non pas sur l’aspect structurel de l’architecture. Il compose donc avec l’existant en apportant des éléments décoratifs : mobilier, bibelots, tableaux, objets d’ornement, couvrement des murs et des sols, etc., … S’il souhaite toucher à la structure de l’édifice, il doit donc faire appel à l’intervention d’un architecte d’intérieur.
Par ailleurs, l’exercice du métier de décorateur d’intérieur n’est pas obligatoirement soumis à l’obtention d’un diplôme, il peut donc être quelque peu moins compétent qu’un architecte d’intérieur.
Quelles démarches pour redécorer mon site historique
Redécorer un site historique nécessite de suivre une certaine démarche. Tout d’abord, il faut analyser les besoins de l’édifice. Celui-ci nécessite-t-il une simple décoration ou a-t-il besoin, en plus, d’un renforcement de ces parties structurelles internes ? Définir le besoin permettra de comprendre à quel type de professionnel il faut faire appel : un architecte d’intérieur, un décorateur, ou bien les deux ? La recherche du professionnel peut se faire via un appel d’offres afin de mettre en concurrence les différents candidats et ainsi bénéficier de propositions différentes.
Il faut ensuite rechercher ce professionnel et viser principalement ceux qui ont une appétence dans le domaine patrimonial. Ceci peut être visible dans les références de l’architecte ou du décorateur en question. Celui-ci a-t-il déjà travaillé pour un monument historique, un château ou toute autre belle demeure à caractère patrimonial ? Si c’est bel et bien le cas, quel a été le résultat de leur travail : était-il satisfaisant et suffisamment respectueux du patrimoine ? Il peut également être intéressant de vérifier que les références proposées par l’expert répondent à votre propre goût et à vos critères en matière d’esthétisme.
Lors de vos premiers contacts avec l’expert, celui-ci réalisera un état des lieux du monument. Puis il établira un cahier des charges. Il proposera ensuite des planches de tendances et d’inspirations ainsi que des croquis ou des mises en scènes 3D imagées. Cela permettra d’avoir un aperçu du projet et des choix opérés. Ces illustrations pourront être retravaillées ou complètement modifiées en fonction de vos attentes, pour que celles-ci soient satisfaites au maximum. S’ensuivra ensuite le chantier pour mettre en forme les espaces et les aménager en matière de décoration et d’ameublement.
Quels sont les points à ne pas négliger pour la décoration intérieure d’un site historique ?
Il y a plusieurs points à ne pas négliger pour la décoration intérieure d’un site historique. Tout d’abord, il faut veiller à ce que la décoration intérieure ne dénature pas l’intégrité du monument. Ensuite, il faut veiller à respecter la réglementation ERP du monument en question. Les normes ERP concernent les établissements recevant du public et visent à assurer la sécurité et l’accessibilité des visiteurs. Il faut donc veiller à ce que la décoration intérieure, et notamment la disposition du mobilier, ne viennent pas à l’encontre de la sécurité et la mobilité des visiteurs (accès aux issues de secours par exemple).
Enfin, il est bon de mettre en place une signalétique adaptée qui s’insert avec harmonie dans la décoration intérieure de l’édifice. Cette signalétique doit en effet donner des indications de circulation au public, sans pour autant « abîmer » l’image visuelle du lieu. Pour cela, il faut trouver un type de signalétique (esthétique et supports) qui s’intègre avec harmonie au monument tout en restant visible et percevable en un coup d’œil.
Conclusion
Un architecte d’intérieur étant plutôt spécialisé dans l’aménagement ergonomique des espaces, il intervient surtout sur la structure des édifices. Or, dans le cadre des sites historiques, il n’est pas pensable de toucher à la structure (hormis pour la restaurer ou la consolider), même si le monument n’est pas protégé. En effet, modifier la structure intérieure d’un site historique viendrait rompre l’unicité du site. Cela entraînerait donc la perte de sa valeur, à la fois architecturale, historique, artistique, culturelle et esthétique. Il est donc davantage recommandé de faire appel à un décorateur d’intérieur. Celui-ci dispose d’une connaissance plus large dans l’histoire et les tendances du design, à la condition, bien sûr, que celui-ci soit sensibilisé au patrimoine. Ce, afin qu’il propose une solution adaptée aux caractéristiques du site.
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