Dans cet article, Hephata fait le tour des différents habitats partagés développés dans des sites patrimoniaux en France.

Introduction

L’habitat partagé est un logement communautaire qui présente à la fois des espaces privés (chambres et salles de bain par exemple) et des espaces collectifs (cuisine, salon, jardin, etc., …). On distingue différents types d’habitats partagés : le cohabitât, le béguinage, l’habitat intergénérationnel, le coliving ainsi que l’habitat accompagné. Ces types de logements ont souvent une vocation sociale à destination des individus ayant un accès plus fragile au logement ou souffrant de solitude : étudiants, personnes âgées et/ou handicapées, individus souffrant d’addiction, etc., …

L’habitat partagé est un type d’activité économiquement rentable que peut développer un site historique. Il existe déjà plusieurs exemples en France de ce type de logements inclusifs qui ont ouverts dans des monuments d’exception et des bâtiments anciens. Voici donc quelques exemples de différents habitats partagés développés dans des sites patrimoniaux en France.

Un habitat partagé au sein du château de Panat

Dans la commune de l’Isle-Jourdain dans le Gers, le château de Panat accueille une coopérative d’habitants : l’Alter habitat lislois. Le groupe est constitué de familles avec enfants, de célibataires, de couples, d’actifs et de retraités, etc., … En cours de réaménagement, le château accueille plusieurs logements de dimensions différentes, pouvant ainsi accueillir une ou plusieurs personnes.

© Façade sud du château de Panat (printemps 2019), Clement.aumeunier, CC BY-SA 4.0.

Un habitat partagé dans une ancienne maison bourgeoise du XIXe siècle

A Saint-Brieuc, deux familles ont créé l’habitat partagé de la ville Berno. Les deux couples et leurs enfants débutent les travaux de réhabilitation en 2013 et en 2015, ils remportent un appel à projet lancé par le Conseil Général des Côtes d’Armor. Ils vont ainsi recevoir une aide de 10 000€ pour poursuivre les travaux. Le site comprend quatre logements de différentes dimensions ainsi que des espaces communs servant au stockage et à la vie commune.

Un béguinage à l’hôtel Sivard de Beaulieu

L’hôtel Sivard de Beaulieu à été construit en 1739. Doté de plus de 1000 m² de bâti et de 5000 m² d’espaces verts, il a été transformé en lieu de béguinage pour l’accueil des personnes âgées. Une dizaine de maisons ont également été construites dans l’enceinte du domaine afin de créer des espaces de vie plus indépendants pour les personnes âgées encore tout à fait autonomes. Le coût du projet était de 4,6 millions d’euros mais, tout à fait enthousiasmée, la ville a proposé deux garanties d’emprunt, à hauteur de 50%.

© Hôtel Sivard de Beaulieu, Le Refuge, Valognes, HaguardDuNord, CC-BY 3.

Le coliving dans la Maison Luna

Située à Paris dans le 14e arrondissement, la Maison Luna accueille des étudiants et de jeunes professionnels souhaitant vivre en colocation dans un espace sain et harmonieux. Ancienne maison de maître, elle a été complètement rénovée et aménagée en vue de sa nouvelle fonction. Elle dispose aujourd’hui d’une quinzaine de logements avec leurs salles d’eau et toilettes privatifs. Un jardin, une cuisine ouverte, un salon, une salle TV et une buanderie constituent les espaces en commun.

Un mode de vivre ensemble au château Pergaud

Situé dans la Drôme, le château Pergaud abrite un habitat participatif intergénérationnel. Construit à partir de 1837, le château accueille aujourd’hui le collectif du PeRgo. En plus d’un habitat partagé, le château propose des visites immersives, des évènements, des ateliers et des stages ainsi que des résidences d’artistes dans le but de favoriser l’expérimentation et la création. Le site est également ouvert au woofing et aux chantiers participatifs. Les valeurs et aspirations du collectif sont les suivantes :

  • Création et créativité ;
  • Joie et épanouissement ;
  • Respect et ouverture ;
  • Partage et transmission ;
  • Intelligence collective ;
  • Autonomie et mutualisation.

Une vieille maison et un écrin de verdure ouvert à tous

Près de Montpellier et perdue en pleine nature, une ancienne bâtisse, surplombée d’un château du XIe siècle, est habitée de six résidents souhaitant vivre en communauté. Le site cherche aussi à accueillir des visiteurs de passage. Deux options sont possibles :

  • Le woofing qui permet au visiteur de bénéficier d’un logement en échange de menus services (jardinage, ménage, bricolage, etc., …) ;
  • Un logement à moindre coût pour venir se reposer et se ressourcer.

Une cohabitation intergénérationnelle au Fort de Montauban

Doté de ses huit hectares, le Fort de Mautauban est un lieu de vie où se côtoient à la fois des personnes âgées et des jeunes, le plus généralement des étudiants. C’est un lieu de vie très dynamique et convivial qui est également ouvert au public. C’est aussi un lieu culturel fort qui propose de nombreux évènements et activités : spectacles, débats, expositions, etc., … Le lieu permet donc de favoriser la mixité sociale et la convivialité et de rompre la solitude des individus, notamment des plus âgés.

Un habitat participatif dans une ancienne ferme viticole

Le domaine de Morlay, en Saône-et-Loire est une ancienne ferme viticole aujourd’hui occupée par un habitat partagé. Cinq familles partagent le lieu dans un objectif social et écologique. S’y développent également des activités ouvertes aux visiteurs et aux autres habitants locaux : équitation, espaces d’hébergement sous la forme de gîtes ou d’un camping, etc., …

La Bergerie de Berdine, ouverte aux personnes fragilisées

La Bergerie de Berdine est perdue dans la nature, au cœur du parc naturel régional du Lubéron, dans un décors provençal unique. C’est un lieu à vocation sociale spécialement dédié aux personnes fragilisées par la vie ou une ancienne addiction. L’association a été créée en 1973 et depuis, elle a accueilli plus de 6500 personnes fragilisées. Ces personnes sont logées pour une durée indéterminée et sans contreparties financières. En échange, elles doivent s’adonner aux travaux de la ferme. Cette manière de vivre est aussi pour elles une manière de suivre un parcours de réinsertion et de réintégration progressif dans la société puis le monde professionnel. En effet, les activités manuelles et agricoles, le contact avec la nature et les animaux les amènent à reprendre confiance en elles et en leurs talents.

Pour aller plus loin

Le tour des sites accompagnés par Hephata en France

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Dans cet article, Hephata donne quelques clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

Ce qu’il faut retenir

L’habitat partagé peut être une excellente solution pour développer une nouvelle activité économiquement rentable dans un site historique. Néanmoins, quelques facteurs clés de succès sont à connaître pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

En effet, il s’avère nécessaire de :

  • Analyser les besoins sociétaux du territoire pour vérifier la viabilité du projet d’habitat partagé ;
  • Déterminer un public cible et choisir le bon type d’habitat partagé ;
  • Réhabiliter le site historique pour accueillir les personnes tout en respectant son intégrité architecturale et les normes d’accessibilité et de sécurité ;
  • Chercher et obtenir des financements ;
  • Trouver des habitants et encourager leur motivation à vivre en habitat partagé.

Introduction

L’habitat partagé est une forme de vie communautaire mais qui permet néanmoins de garder une certaine indépendance. C’est une nouvelle forme d’habiter qui est de plus en plus en vogue. Notamment du fait qu’il permet de réduire la solitude des personnes. L’habitat partagé est souvent porté par des initiatives locales et associatives qui cherchent à promouvoir de nouveaux modes de vie plus sains et plus respectueux des personnes et de l’environnement. La dimension écologique fait donc souvent partie des projets d’habitats partagés. On distingue différentes formes d’habitats partagés :

  • Le cohabitât. Il propose une vie en communauté avec la mutualisation des biens et des ressources selon une logique de partage et par soucis environnemental ;
  • Le béguinage à destination des seniors qui disposent encore d’une certaine autonomie et n’ont pas besoin d’un accompagnement médical ;
  • L’habitat intergénérationnel entre un jeune et une personne âgée autonome ;
  • Le coliving pour les jeunes professionnels et étudiants ;
  • L’habitat accompagné pour les personnes précaires et fragilisées.

Les sites historiques, par leurs vastes espaces de vie et leur cadre d’exception sont idéaux pour la création d’habitats partagés. Néanmoins, quelques facteurs clés de succès sont à connaître. Voici donc les clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique.

Analyser les besoins sociétaux du territoire pour vérifier la viabilité du projet d’habitat partagé

Avant d’envisager de transformer un site historique en habitat partagé, il est nécessaire de vérifier la viabilité du projet sur le long terme. Pour cela, il faut analyser le site en lui-même ainsi que le territoire sur lequel il s’inscrit.

En effet, il faut vérifier le niveau d’attraction et de rayonnement du territoire ainsi que le type de demande en matière de logements. Le tout est de déterminer s’il pourrait y avoir des personnes intéressées pour intégrer un habitat partagé. Il faut également déterminer de quelques types de personnes il s’agit : étudiants, jeunes professionnels, personnes âgées, familles, personnes en situation de précarité, … ?

Parallèlement, il faut analyser l’accessibilité du site et son attractivité. Si un site n’est pas accessible et ne se situe pas à proximité des magasins de première nécessité, il est peut probable qu’il attire de potentiels habitants. En effet, il ne faut pas oublier que même si les résidents seront autonomes ce seront souvent des personnes seules à faibles revenus et donc sans moyens de locomotions personnels.

Déterminer un public cible et choisir le bon type d’habitat partagé

Une fois le territoire analysé, il sera plus facile de déterminer le public cible de votre projet. En fonction de ce public cible, mais aussi de vos envies en matière sociale, vous pourrez choisir un type d’habitat approprié (cohabitats, colivings, colocations intergénérationnelles, béguinages, écohabitats, etc., …).

Ainsi, un site historique situé à proximité d’une ville dynamique, tel que le Fort de Montauban, pourra accueillir à la fois des personnes âgées et des étudiants au sein d’une colocation intergénérationnelle.

Au contraire, isolée dans la garrigue, la Bergerie de Berdine accueille des personnes ayant souffert d’addiction et en passe de s’en libérer et de se réinsérer dans la société, notamment grâce au travail manuel et à la proximité avec la nature et les animaux.

Réhabiliter le site historique pour accueillir les personnes tout en respectant son intégrité architecturale et les normes d’accessibilité et de sécurité

Une fois le public cible déterminé, il faudra réfléchir à la manière de réhabiliter le site historique. Par ailleurs, si l’habitat doit accueillir des personnes malades ou handicapées, il devra répondre à des normes ERP (établissements recevant du public). Il peut s’agir par exemple de mettre en place des rampes d’accès pour les personnes âgées dont la mobilité n’est pas toujours évidente. Dans tous les cas, la configuration du site devra s’acclimater à l’accueil des personnes. Ce, afin d’optimiser leurs espaces de vie personnelle tout comme les espaces partagés.

Cette phase peut s’avérer délicate dans le cadre d’un site historique, notamment s’il est classé ou inscrit. En effet, tous travaux, aménagements ou modifications architecturales devront passer par la validation de l’ABF (architecte des bâtiments de France).

Chercher et obtenir des financements

Avant d’engager tout projet d’habitat partagé, il est bon d’estimer le coût du projet (achat du lieu, travaux de réhabilitation, charges annuelles, …). Cette estimation faite, il sera possible de chercher des subventions permettant de financer en partie le projet. Il faudra également construire un bon argumentaire pour prouver la viabilité du projet aux différents financeurs.

Pour obtenir des financements vous pouvez vous tourner vers les aides départementales, régionales voire européennes, vers les banques, vers le crowdfunding ou encore vers des organismes et des coopératives dédiées spécifiquement à l’habitat partagé.

Il existe par exemple la coopérative Oasis. Celle-ci propose un apport financier et un accompagnement personnalisé pour pallier la difficulté d’accès aux prêts bancaires. L’apport est de 200 000€ maximum avec un faible taux d’intérêt, 1,5%. Ce, sur une durée de dix ans.

Autre acteur : la Banque des territoires. Celle-ci propose une offre de financement dédiée à l’habitat inclusif pour les personnes âgées et/ou handicapées.

Comme autres financeurs, on trouve aussi Amundi pour le béguinage, Audacia pour le coliving, etc., …

Trouver des habitants et encourager leur motivation à vivre en habitat partagé

Enfin, le plus délicat sera de rendre le site attractif afin de trouver des habitants et de les fidéliser. Il s’agira de mettre en visibilité le site pour qu’il soit connu. Cela peut se faire par la création d’un site internet et de réseaux sociaux. Mais aussi grâce à des publications dans la presse locale ou sur des sites dédiés. Il faudra aussi réfléchir au montant des loyers afin d’avoir des logements économiquement attractifs.

En outre, il faudra proposer des activités et des services ainsi que des aménagements qui permettent justement aux personnes d’accéder à une vie communautaire tout en restant autonomes et indépendantes. On peut par exemple penser à la présence d’une cuisine équipée, d’une salle de détente agrémentée de livres et de jeux de société, d’une blanchisserie, d’équipements sportifs et de vélos en libre distribution, d’une connexion internet et d’abonnements Netflix, prime vidéo, … Tous ces suppléments sont bien sûr à penser en fonction de l’âge et du type de personnes accueillies.

Conclusion

Les clés pour ouvrir un habitat partagé dans un site historique sont donc de vérifier la viabilité du projet au sein d’un territoire. Quels sont les besoins et enjeux sociaux du territoire ? Quelle place occupe la demande en matière de logements ? Quel est l’âge moyen des habitants de ce territoire ? Le site historique est-il facile d’accès ? … En fonction de ces différents critères, il est possible de juger de la viabilité d’un projet d’habitat partagé sur le territoire mais également de viser un public cible : étudiants, jeunes professionnels, familles, personnes dépendantes, seniors, etc., …

Selon le public ciblé, il sera ensuite possible d’envisager la réhabilitation du bien historique. Puis son lotissement en différents espaces de vie privés ou communautaires. Ensuite, il faudra recourir à des financements (crowdfunding, subventions, soutiens d’interfaces dédiées, etc., …). Enfin, il restera à promouvoir le site et à le rendre attractif. Ce, pour attirer les futurs résidents et les motiver à rester par un cadre de vie adapté et sain.

Pour aller plus loin

Les différents types d’habitats partagés pour un site historique

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Dans cet article, Hephata fait part des différents types d’habitats partagés pour un site historique ou patrimonial.

Introduction

L’habitat partagé est un logement communautaire qui présente à la fois des espaces privés (chambres et salles de bain par exemple) et des espaces collectifs (cuisine, salon, jardin, etc., …).  Par ailleurs, ce type d’habitat propose généralement des prestations supplémentaires telles que :

  • La restauration ;
  • Les services de blanchisserie ;
  • La mise à disposition d’équipements sportifs ;
  • Des abonnements à internet, à Netflix, … ;
  • Des aides médicales et soins à la personne, etc., …

On distingue différents types d’habitats partagés : le cohabitât, le béguinage, l’habitat intergénérationnel, le coliving ainsi que l’habitat accompagné. Ces types de logements ont souvent une vocation sociale à destination des individus ayant un accès plus fragile au logement ou souffrant de solitude : étudiants, personnes âgées et/ou handicapées, individus souffrant d’addiction, etc., …

Dans le cadre du patrimoine, l’habitat partagé peut constituer une nouvelle activité et donc une nouvelle source de revenus permettant la valorisation économique du bâti. Dans cet article, Hephata présente donc les différents types d’habitats partagés à développer dans un site historique, avec leurs atouts et contraintes.

Les différents types d’habitats partagés

Le béguinage

Le béguinage a été fondé au Moyen Age. Il concernait alors des communautés religieuses laïques. Le terme béguinage a été repris pour des raisons uniquement marketing. En effet, il désigne aujourd’hui un type d’habitat partagé à destination des seniors, sans qu’il y ait forcément une vocation religieuse à ce type de logements. Ainsi, c’est une sorte d’alternative aux EHPAD, pour les personnes âgées qui n’ont pas nécessairement besoin d’une aide médicale spécialisée.

Le béguinage tente donc de répondre aux besoins du vieillissement en proposant des ensembles de petits logements séparés ou non pour des personnes âgées mais autonomes. Ce type de résidences permet essentiellement de rompre la solitude, d’augmenter la sécurité des personnes et de faciliter leur accessibilité aux commerces de première nécessité.

En termes de structure, le propriétaire d’un site de béguinage peut être une collectivité ou une foncière. Le site peut être géré par une association ou une société mixte dans le premier cas, par une association ou une société d’exploitation dans le second cas. Ces acteurs perçoivent des loyers de la part des résidents, dont une partie est reversée pour les prestations (ménage, animations, aides médicales, etc., …).

Parmi les acteurs et financeurs du béguinage, on trouve :

  • Béguinage & compagnie (cabinet de conseil) ;
  • Amundi, la Caisse des Dépôts et Atland (investisseurs)  ;
  • Esprit béguinage et Béguinage solidaire (foncières et associations œuvrant uniquement dans le bâti ancien) ;
  • Vivr’Alliance et Floralys (foncières et associations œuvrant en partie dans du bâti ancien) ;
  • Domani (foncière).

                            Le béguinage dans un site historique

L’association Nouvelles Solidarités a installé un béguinage solidaire dans l’ancien hôtel Sivard de Beaulieu, à Valognes. Ce béguinage est à destination des personnes âgées de plus de 60 ans. Le domaine dispose de 28 logements dont 18 appartements et dix petites maisons. Les résidents ont accès à des espaces communs et notamment au jardin, ce qui leur permet d’accroître leur bien-être social.

La cohabitation intergénérationnelle

La cohabitation intergénérationnelle est une forme d’habitat partagé entre un senior et un jeune (moins de trente ans). Ce type de contrat fonctionne et est intéressant puisque les deux parties en sont bénéficiaires. En effet, le jeune bénéficie généralement d’un loyer à moindre coût en contrepartie duquel il apporte une présence sécurisante à un senior. Cette combinaison permet donc de mettre un terme à la souffrance sociale et à la solitude des personnes âgées encore autonomes tout en facilitant l’accès au logement aux jeunes.

La cohabitation intergénérationnelle peut prendre deux formes différentes :

  • Le senior est propriétaire de son bien immobilier et en loue une partie à un ou plusieurs jeunes. Dans certains cas, une entreprise spécialisée peut gérer la mise en relation. En échange, elle prend une commission sur la signature du contrat.
  • Le lieu est propriété d’une collectivité qui établit un bail avec une association ou une société mixte. Celle-ci établit alors un contrat de location avec les résidents : personnes âgées, étudiants ou jeunes actifs.

Atland Résidentiel est le principal investisseur des cohabitations intergénérationnelles. Quand aux acteurs de la cohabitation intergénérationnelle, on peut trouver :

  • La Maison de Marianne et Réséda (propriétaires et exploitants) ;
  • Xenia, Colette, le Pari Solidaire, Cohabilis, Ensemble 2 générations et Colibree (plateformes).

                            Une cohabitation intergénérationnelle au Fort de Montauban

Le Fort de Montauban se situe en Tarn-et-Garonne. L’édifice actuel date du XVIIe siècle et la réhabilitation de 2003. Le Fort est une résidence intergénérationnelle depuis 1986. La résidence est également une auberge de jeunesse depuis 2006 et bénéficie également d’une programmation culturelle : espace d’animation ouvert sur la ville, galerie d’art, salle de spectacles, etc., …

Le coliving

Le coliving est un type d’habitat partagé destiné principalement aux jeunes professionnels mais également aux étudiants. Il s’agit de colocations bénéficiant d’une certaine dimension de coworking. Les jeunes disposent d’un espace privatif individuel et d’espaces collectifs où ils peuvent se retrouver pour échanger et discuter, travailler, pratiquer du sport, etc., …

Pour la structure, le propriétaire est toujours une foncière. Celle-ci délègue la gestion du site à une société commerciale d’exploitation qui elle-même établit un contrat de location avec des étudiants ou de jeunes actifs. Des contrats de services sont également établis avec les prestataires pour les services de ménage, de blanchisserie, de conciergerie, de coaching sportif, etc., …

Les principaux acteurs et financeurs du coliving sont :

  • Coliving.com et Colivme (plateformes) ;
  • Colonies, la Casa, My name is Bernard, The Badel Community, Homies, Château Coliving & Coworking et Colivys (propriétaires et exploitants) ;
  • Braxton, Audacia, la Caisse des Dépôts et Ares (investisseurs).

                            Un site historique dédié au coliving

La Maison Luna, dans le 14e arrondissement de Paris, propose 15 couchages à destination des jeunes actifs et étudiants. Un grand jardin, un barbecue, un Home cinéma ainsi qu’une buanderie agrémentent le coliving. Sont également compris des prestations de ménage, d’assurance, d’abonnement streaming, de brunch, etc., …

Le cohabitat

Le cohabitat est une manière de vivre en communauté en mutualisant les biens et les ressources afin de concevoir, réaliser et financer ensemble le logement. Il s’agit avant tout d’une démarche sociale et environnementale. Le cohabitat bénéficie ainsi d’espaces privatifs mais certains éléments sont en commun : chambre d’amis, vélos et voitures, jardin, salon, cuisine, etc., …

Les propriétaires des sites destinés au cohabitat peuvent être des particuliers ou des collectivités. Dans le premier cas, la gestion est déléguée à une société coopérative, une société d’attribution et d’autopromotion ou une SCI. Dans le second cas, le site est géré par une association ou une société mixte. Les gestionnaires établissent ensuite des contrats de location, aux résidents.

Habitat & Partage ainsi que Bellevilles Foncière Responsable sont les deux principaux acteurs de l’habitat partagé.

                            Le cohabitat dans un bâti ancien

A Dullin, en Savoie, le Château Partagé propose vingt couchages à destination de tous types d’individus : familles, célibataires, couples, … tant que ces personnes disposent d’une sensibilité à l’intention de l’environnement durable.

L’habitat partagé accompagné 

L’habitat partagé accompagné met à disposition un logement privé complété par des espaces collectifs destinés aux personnes fragilisées. C’est donc un type d’habitat socialement très engagé et qui souhaite venir en aide aux personnes en situation précaire : femmes seules ou battues, personnes en situation de handicap, etc., …

L’habitat partagé accompagné peut prendre deux formes :

  • Le propriétaire du lieu est une collectivité qui délègue la gestion à une association ou à une SEM qui établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires ;
  • Le propriétaire du lieu est une foncière qui accorde la gestion à une société commerciale d’exploitation. De même, celle-ci établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires.

Les différents acteurs et financeurs de l’habitat partagé accompagné sont :

  • Ostalada (cabinet de conseil) ;
  • Le Club des 6 et Familles solidaires (associations) ;
  • Résidences Mobicap (propriétaires-gestionnaires).

                            Ouvrir un habitat partagé accompagné dans un site patrimonial

La Bergerie de Berdine est située dans le Vaucluse et propose 15 couchages pour les personnes addictes et dépendantes afin de les aider à se reconstruire physiquement et psychologiquement ainsi qu’à se réinsérer socialement. La reconstruction des personnes passe notamment par un travail dans un milieu rural avec des activités agricoles et artisanales. Il faut noter que l’hébergement ne donne pas lieu à un loyer ou une contrepartie financière mais à la réalisation d’une prestation de service au sein de la Bergerie.

Pour aller plus loin

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

La réglementation ERP dans les MH

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Lorsqu’un domaine accueillant une activité depuis plus de cinquante ans se retrouve soudainement déserté, il faut trouver un nouveau projet pour lui assurer un nouvel avenir. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les propriétaires du Prieuré Saint-Gabriel. Hephata les a accompagné dans leur démarche afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.

Contexte

  • Date de l’intervention : Décembre 2020 – Mars 2021 ;
  • Propriétaire : Particulier ;
  • Porteur de projet : SCI familiale ;
  • Département : Calvados ;
  • Projet : À la suite du départ d’une école horticole installée dans les bâtiments depuis plus de cinquante ans, définir un nouveau projet pour éviter la vente du site.

Objectifs

Les objectifs visés :

  • Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du site ainsi qu’à sa valorisation à long terme ;
  • Tout en proposant un projet économique qui maintienne la vocation pédagogique du site.

Enjeux

Autour du Prieuré Saint-Gabriel, deux enjeux majeurs ont émergés :

  • La détermination d’activités économiques à développer en fonction du site, ainsi que du territoire et des porteurs de projets, en identifiant les modalités de développement et les potentiels exploitants ;
  • Ainsi que l’harmonisation des intentions des propriétaires concernant l’usage, le développement et le rayonnement du site.

Les enjeux et objectifs évoqués précédemment ont guidé Hephata afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.

Résultats

Les résultats obtenus :

  • Le découpage du site en quatre espaces distincts : le prieuré, le jardin, les infrastructures et l’internat. En effet, ce découpage favorise le développement d’activités en parallèle ;
  • Validation d’un concept de site de formation et de séjours, articulé autour de la notion de tiers-lieu ainsi que deux activités. Ces deux activités sont la formation et l’agriculture ;
  • Des propriétaires rassurés par l’écoute de leurs attentes respectives.

Après avoir accompagné les propriétaires du Prieuré Saint-Gabriel dans la définition d’un projet viable afin d’éviter de vendre le domaine, Hephata a été missionné pour accompagner la mise en oeuvre de celui-ci.

Dans le cadre de cet accompagnement à la mise en oeuvre, Hephata a également joué le rôle d’intermédiaire et de recruteur afin de trouver le gestionnaire de site idéal.

Contexte

Voici quelques éléments contextuels afin de comprendre le périmètre de la mission, indépendamment de la mission menée précédemment auprès des propriétaires :

  • Date de l’intervention : Avril 2021 – Septembre 2021 ;
  • Propriétaire : Privé ;
  • Porteur de projet : SCI familiale ;
  • Département : Calvados ;
  • Projet : Recruter un gestionnaire de site compétent en matière de développement de projet et de gestion de site historique.

Objectif

L’objectif principal était d’inscrire le site dans la continuité de sa vocation pédagogique initiale.

Enjeux

À la suite d’un diagnostic stratégique mené par Hephata, les porteurs de projets ont décidé de lancer les activités. Par conséquent, il fallait recruter un gestionnaire de site capable de mettre en place le projet. C’est ainsi que trois enjeux sont ressortis de la mission :

  • La définition d’une offre ;
  • La diffusion de cette offre ;
  • La gestion des candidatures.

Tous ces enjeux sont primordiaux pour comprendre comment accompagner la mise en oeuvre d’un projet, notamment lorsqu’il s’agit de mettre en place un recrutement. En effet, il est essentiel d’avoir une définition claire de l’offre. Il est également indispensable d’avoir une bonne diffusion de celle-ci, pour capter l’attention des candidats les plus adaptés.

Résultats

Les résultats obtenus grâce aux actions menées sont les suivants :

  • Des porteurs de projet rassurés et confortés dans le portage de leur projet ;
  • Ainsi qu’un gestionnaire de site compétent et expérimenté recruté localement.

Dans cet article, Hephata explique pourquoi sauvegarder le patrimoine rural et quel est l’intérêt de le protéger.

Ce qu’il faut retenir

Le patrimoine rural souffre d’un manque de protection et de reconnaissance. Son intérêt patrimonial peut être discuté selon les points de vue des individus. Dès lors, certaines personnes peuvent se demander pourquoi sauvegarder le patrimoine rural si celui-ci n’a plus d’utilité ?

En fait, le patrimoine rural peut se révéler être un véritable levier de développement pour le territoire. Ce, en termes d’attractivité touristique, de cohésion sociale et de création de richesse économique.

Introduction

Le patrimoine rural rassemble l’ensemble des biens immobiliers, mobiliers, naturels et immatériels appartenant au territoire rural. Leur intérêt patrimonial relève de l’identité et du sentiment d’appartenance dont ils sont porteurs. Par exemple, un paysage naturel est un patrimoine rural car il participe à l’identité d’un territoire. Et ce, encore plus s’il présente des constructions anciennes qui témoignent des savoir-faire locaux. Par exemple, des maisons traditionnelles, fermes et moulins, clôtures végétales naturelles (« queules »), sentiers, ponts, etc., … De même, la gastronomie est propre à chaque région ce qui lui permet d’être un facteur d’appartenance sociale. Il s’agit là d’un patrimoine immatériel.

Néanmoins, tout ce patrimoine rural présente une faille. N’étant que très rarement monumental, il est le plus souvent non protégé et non reconnu tel un patrimoine. Dès lors, avec la désertification des campagnes et la mutation de la société, ce petit patrimoine est en proie à des risques d’abandon, donc de dégradation, voire de destruction. En ce qui concerne le bâti, celui-ci risque également de subir des transformations qu’il ne peut pourtant pas assumer telles que les nouvelles mises aux normes énergétiques pourtant incompatibles avec sa qualité d’ancienneté.

Par ailleurs, la plus grande mobilité des populations peut conduire à un certain oubli des traditions et savoirs propres à chaque commune. Le patrimoine rural se trouve donc peu à peu délaissé et abandonné. C’est aussi un patrimoine qui a été banalisé. Peu de personnes y sont sensibilisées : au petit moulin de campagne, on préfère un château royal ou une cathédrale gothique. Le patrimoine monumente, en quelque sorte, efface le petit patrimoine vernaculaire ! Dès lors, si son intérêt patrimonial est discutable, pourquoi sauvegarder le patrimoine rural ?

Le patrimoine rural, facteur d’attractivité touristique

Tout d’abord, le patrimoine se révèle être un véritable facteur d’attractivité touristique. En effet, avec le développement des nouvelles pratiques liées au tourisme durable, les territoires ruraux français profitent de plus en plus de la demande touristique. La mode est au slowtourisme et privilégie désormais un tourisme de proximité  plus respectueux de l’environnement et davantage porté sur l’humain. Or, le relais du tourisme de proximité peut justement être l’ensemble des patrimoines ruraux qui parsèment le territoire. Ceux-ci renforcent en effet l’intérêt de la région et peuvent ainsi être inclus au sein de l’offre touristique globale.

Il y a donc un réel besoin de faire connaître et reconnaître le patrimoine rural. Ce afin de pouvoir le promouvoir et de communiquer dessus. Les acteurs touristiques du territoire tels que les tours opérateurs, les offices de tourisme, les PNR ou Grands Sites de France mais aussi les Services du patrimoine des Villes d’art et d’histoire ainsi que les mairies et associations locales ou nationales, telles que Urgences Patrimoine peuvent et doivent servir de relais. L’objectif étant de rendre visible ce patrimoine peu connu et de sensibiliser les populations à son intérêt, son histoire et sa sauvegarde.

L’objectif est aussi de créer tout un réseau d’offres touristiques autour du patrimoine rural. En effet, plus l’offre est complète et les sites nombreux à visiter, plus le territoire est attractif et cela permet aussi d’accroître les nuitées touristiques et d’allonger les séjours des visiteurs sur le territoire.

            Exemple

Voici le cas du site archéologique et naturel de Bibracte. Celui-ci a été labellisé « Grand Site de France » en 2007. Cela lui a permis de faire connaître et patrimonialiser tout un ensemble de patrimoines ruraux de la Bourgogne-Franche-Comté. Le site permet par exemple de découvrir les vestiges archéologiques du peuple des Eduens, les restes pastoraux des siècles passés sous la forme de « queules », ces haies naturelles construites par l’entrecroisement des branches d’arbres, …

La labellisation du site permet aussi de créer un offre touristique majeure qui englobe les autres destinations de la région tels que :

  • le Château de Sully ;
  • les musées et mémoriaux de la résistance dans le Morvan ;
  • le Château de Marguerite de Bourgogne ;
  • la Maison du patrimoine oral de Bourgogne ;
  • le patrimoine religieux ;
  • le Château de Bazoches, etc., …

Le patrimoine rural, générateur de richesse économique

Ensuite, le patrimoine rural peut être générateur d’une richesse économique pour le territoire. En effet, comme vu précédemment, le patrimoine rural renforce l’attractivité touristique du territoire. Ce tourisme est créateur de richesse puisqu’il entraîne non seulement la perception de recettes propres aux activités développées mais aussi parce qu’il est créateur d’emplois et de services directs et indirects. Ainsi, renforcer le tourisme dans un territoire c’est permettre le développement des transports, des offres d’hébergements et de restauration, de soins à la personne, des services de médiation culturelle et artistique, etc., …

Tous ces emplois contribuent notamment à redynamiser le territoire, à éviter sa désertification et à le rendre plus riche économiquement. Dès lors, cela conduit à entrer dans un cercle vertueux puisque rendre dynamique un territoire contribue lui-même à renforcer son attractivité et à le promouvoir à une échelle de plus en plus large.

Le patrimoine rural, facteur de cohésion sociale

Enfin, le patrimoine rural peut être un facteur de cohésion sociale. En effet, dans les petites communes rurales qui souffrent de la désertification, il est bon de rassembler les habitants autour d’une cause commune : le patrimoine. Mais encore faut-il que l’ensemble des habitants d’une commune ou d’un territoire reconnaisse ce patrimoine comme tel. Il y a donc tout un travail de sensibilisation à réaliser à l’échelle locale afin qu’un élément bâti, un objet, un paysage ou un bien immatériel soit reconnu d’intérêt patrimonial par tous.

            Exemple

Impliquer les résidents et leur ouvrir le site avec des activités dynamiques est la meilleure manière de sensibiliser les individus et de leur faire prendre conscience de l’intérêt patrimonial d’un site. C’est en tout cas ce que fait l’association des Fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles en Saône-et-Loire. Les habitants se sont sentis impliqués et inclus dans l’expérience patrimoniale car ils ont pu donner leurs avis sur différents cartels explicatifs de la visite et ont été appelés à donner des roches présentes dans leurs jardins, leurs villages, leurs régions, afin de montrer aux visiteurs des fours à chaux la diversité géologique des sols du territoire. De même les habitants peuvent participer à différentes animations organisées sur le site : Son et Lumière, théâtre extérieur, conférences, activités scolaires, etc., …

Le patrimoine rural apparaît ainsi comme un facteur de cohésion sociale. C’est une cause qui rassemble les personnes car elle leur rappelle leur appartenance au territoire, leur fait faire mémoire de leurs souvenirs d’enfance, témoigne d’un héritage passé source de connaissance, etc., …

Ainsi, le patrimoine rural contribue à redynamiser les territoires et aide à lutter contre l’exode rural. Notamment parce qu’il est aussi créateur d’emplois à travers l’activité touristique. Notons que certains patrimoines peuvent en plus être réhabilités en logements ou en commerces. On dépasse alors l’unique fonction de visite. Retenons par ailleurs qu’il est généralement moins coûteux de réhabiliter plutôt que de reconstruire. Dès lors, pourquoi détruire ?

Conclusion

Le patrimoine rural est donc un levier de développement économique pour les territoires. Réhabilité, il permet de faire revivre une commune car il peut se révéler générateur d’emploi et facteur de cohésion sociale ainsi que d’attractivité touristique. Néanmoins, comment sauvegarder le patrimoine rural ?

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Dans cet article, Hephata met en lumière la contribution du patrimoine au tourisme durable.

Introduction

Le tourisme durable est une alternative au tourisme de masse et repose sur trois piliers :

  • Economie ;
  • Société ;
  • Environnement.

Le troisième pilier fait en fait référence au patrimoine qu’il soit naturel ou culturel. Il recouvre ainsi une multitude de réalités : à la fois les paysages et la biodiversité mais également le bâti et les créations humaines.

En ce qui concerne le tourisme, l’environnement est d’une importance capitale. En effet, c’est lui qui est la cause de l’intérêt touristique d’une destination. Sans cet intérêt, les visiteurs ne voyageraient pas vers le lieu en question. L’entretien et la préservation de l’environnement sont donc des enjeux majeurs pour garder l’intérêt touristique d’un site. Paradoxalement, c’est pourtant l’afflux touristique qui est sans doute le plus gros risque de dégradation d’un site. En effet, le tourisme de masse et la sur-fréquentation entraînent la pollution ainsi que la détérioration de certains espaces. C’est pourquoi le tourisme responsable cherche à protéger au maximum l’environnement, non seulement pour des questions d’éthique mais également pour bénéficier d’une économie touristique viable sur le long terme.

Ainsi, tourisme durable et patrimoine sont faits pour fonctionner ensemble. Ils se soutiennent l’un l’autre. En effet, le tourisme peut contribuer à la valorisation, à la protection et à la préservation du patrimoine. Parallèlement, le patrimoine constitue l’intérêt d’une destination, permettant un afflux touristique contribuant à l’enrichissement économique du territoire. Par ailleurs, le patrimoine, par son esthétique, son histoire et/ou son intérêt culturel, participe au bien-être des Hommes, ce qui l’inclut parfaitement dans un des piliers du tourisme durable : la société.

Source : Atout France repris par Acteurs du Tourisme Durable

Le patrimoine, un point-clé de l’attractivité touristique

Le patrimoine est un des facteurs qui favorise l’attractivité touristique d’une destination. Il est donc important de le maintenir dans un bon état et de le faire perdurer. Cela est d’autant plus important qu’il constitue tout un héritage et est porteur d’histoire. Le conserver et le préserver est donc une question d’éthique avant tout même si le patrimoine peut aussi être perçu comme un outil de retombées économiques.

Ce patrimoine peut couvrir diverses réalités telles que :

  • La nature (paysages et biodiversité) ;
  • L’architecture (monuments historiques, bâtiments industriels, villas d’architectes, etc. …) ;
  • Les objets d’art et objets témoignant d’un savoir-faire ;
  • Les savoir-faire et les techniques ;
  • Les pratiques culturelles et gastronomiques, etc. …

Selon ces divers types de patrimoines, les enjeux de sauvegarde et de valorisation ne sont pas les mêmes. Néanmoins, les autorités compétentes du tourisme cherchent, par différents moyens, à les protéger et les valoriser. Ce, à la fois pour les faire perdurer dans le temps et les préserver des impacts négatifs de l’activité humaine mais aussi pour les rendre accessibles au plus grand nombre via l’activité touristique.

Exemple

Cette protection et cette valorisation passent par la mise en place de labels. On peut penser notamment à celui des Grands sites de France. Ce label cherche à préserver et promouvoir les grands sites naturels de France. Parmi eux, on trouve Bibracte – Morvan des Sommets. Le site comprend à la fois les paysages naturels du Morvan ainsi que les vestiges archéologiques gallo-romains retrouvés au Mont Beuvray. Le label permet de prendre des mesures pour préserver les paysages et continuer les fouilles archéologiques tout en les promouvant en proposant une offre d’accueil et d’activités aux touristes.

Le patrimoine, un apport positif pour la société

Le patrimoine est un élément à ne pas négliger au sein de la société. En effet, c’est un élément porteur du passé des hommes. Il est donc un héritage historique qui permet aux générations actuelles et futures de prendre connaissance du passé de l’humanité. Il témoigne ainsi des anciens savoir-faire et techniques mais également des différents modes de vie et traditions au travers de l’architecture, de la culture, des savoir-faire, des techniques et même des paysages.

Outre ses caractéristiques historiques, le patrimoine est souvent porteur d’une certaine esthétique. Le patrimoine participe ainsi au bien-être des êtres humains. Hephata a d’ailleurs vérifié cette hypothèse lors de son Etude d’impact publiée en 2017. Il s’est avéré que le patrimoine est porteur d’un effet thérapeutique. Ainsi, on observe une baisse des dépressions de 8% chez les individus âgés de plus de 50 ans se rendant dans un lieu culturel au moins une fois par mois.

Même si ce bien-être est généré par l’ensemble du patrimoine, il est en grande partie dû au patrimoine naturel : à la fois les paysages mais également les parcs et jardins dépendant de monuments historiques.

Exemple

Le Pont du Gard est un patrimoine protégé par de nombreux labels :

Il se trouve qu’en plus d’être un des uniques témoignages des aqueducs romains, le Pont du Gard est un site naturel d’exception. Il s’agit donc d’un lieu fort tant au niveau de son histoire que de sa biodiversité.

Le paysage méditerranéen de garrigue et la rivière offrent un cadre idyllique pour le bien-être et le repos. Les individus peuvent participer à des circuits et à des balades respectueuses de l’environnement. L’environnement paisible est idéal pour retrouver une certaine sérénité, faire un exercice physique et respirer du bon air frais.

On peut ainsi dire que le Pont du Gard est un exemple de destination touristique durable notamment parce qu’il participe au bien-être de la société (habitants et touristes) mais aussi parce qu’il est doté de nombreux labels qui protègent à la fois son environnement naturel mais aussi son architecture en tant que telle.

Le tourisme, un acteur de mise en valeur du patrimoine ?

Le tourisme est une activité créatrice de richesse. En effet, l’activité touristique permet à un territoire d’attirer des visiteurs qui seront des consommateurs. Il faut ainsi mettre à leur disposition des produits et des services pour satisfaire à leurs besoins et à leur bien-être. En échange, la mise à disposition de ces produits et services est rémunérée par ces visiteurs. Ainsi, le territoire pourra bénéficier de retombées économiques. Bien plus, l’offre de ces biens et services nécessitera la création d’emplois locaux permettant ainsi de redynamiser le territoire.

Or, si cette création de richesse est bénéfique au territoire ainsi qu’à ses habitants, elle l’est aussi pour le patrimoine local. En effet, le patrimoine est le plus souvent un élément constituteur de l’offre touristique du fait de son intérêt artistique et historique. Il peut donc, par ce biais, bénéficier des retombées économiques de l’activité touristique. Le ou les propriétaires d’un patrimoine qu’ils soient des particuliers, des associations, des entreprises ou des collectivités territoriales et qu’il s’agisse de patrimoine bâti, culturel ou naturel, a donc tout intérêt à promouvoir son patrimoine dans la sphère du tourisme.

Par ailleurs, bien plus que de le revaloriser économiquement, le tourisme peut être un canal de promotion d’un patrimoine. En effet, pour mettre en valeur une destination, d’importantes campagnes de communication sont mises en place. Celles-ci intègrent les lieux et activités intéressants du territoire (paysages, monuments, savoir-faire locaux, etc. …).

Le tourisme est donc un acteur de la mise en valeur du patrimoine puisqu’il lui permet une mise en visibilité et lui apporte des retombées économiques.

Conclusion

Le patrimoine a donc un rôle majeur à jouer dans le tourisme durable et inversement. Le patrimoine accroît en effet l’intérêt des sites touristiques. Néanmoins, il nécessite des actions de préservation et de protection pour ne pas subir les dégradations d’un tourisme de masse. Le tourisme responsable répond justement à cet enjeu en essayant de protéger au maximum l’environnement grâce à des modes de tourisme alternatif tels que :

Pour aller plus loin

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De plus en plus de propriétaires-gestionnaires ont à coeur d’avoir une démarche responsable de sauvegarde du patrimoine, qu’il soit naturel ou bâti. Toutefois, il est essentiel pour de nombreux sites historiques d’avoir un projet économique viable afin de satisfaire leur entretien. Ainsi, comment valoriser l’engagement responsable d’une villa à travers ses activités, tout en assurant un projet économique durable et stable ?

Dans cet objectif, Hephata a accompagné les propriétaires-gestionnaires d’une villa située sur la Côte d’Azur. Au coeur de jardins de rocailles luxuriants, la villa offre une vue spectaculaire sur la mer. Ainsi, ce patrimoine naturel et bâti remarquable nourrit l’engagement des propriétaires.

Contexte

  • Date de l’intervention : Juillet 2021 – Octobre 2021 ;
  • Propriétaire : Particulier ;
  • Porteur de projet : Famille ;
  • Département : Bouches-du-Rhône ;
  • Projet : Dans le cadre d’un projet de reprise, définir un projet autonome à terme, qui valorise l’engagement responsable des propriétaires en matière de sauvegarde du patrimoine bâti et environnemental.

Objectif

Les objectifs de la mission étaient les suivants :

  • Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien de la villa ;
  • Proposer un projet économique qui aligne les intérêts des parties prenantes de la villa. Ce projet doit également en faciliter la gestion.

Enjeux

La famille propriétaire est confrontée à trois grands enjeux :

  • Trouver un modèle économique pérenne pour faciliter la gestion en famille afin d’éviter une vente ;
  • Prévoir une répartition des tâches très encadrée et ainsi permettre une occupation familiale équitable ;
  • Ainsi que promouvoir un lieu historique emblématique.

Résultats

Les résultats obtenus sont les suivants :

  • Découpage du domaine en trois espaces distincts : la villa, les jardins et les annexes. En effet, ce découpage favorise le développement du site par étapes ainsi que le développement d’activités en parallèle ;
  • Validation d’un concept de site inédit autour de la préservation du patrimoine bâti et environnemental, sur un modèle de propriété éco-responsable ;
  • Conception d’une programmation annuelle à destination du grand public.

Déterminer les axes de développements économiques d’un château est une étape essentielle pour tout propriétaire-gestionnaire. En effet, il est primordial de trouver un projet économique qui respecte le lieu tout en contribuant à financer son entretien.

Dans cet objectif, Hephata a accompagné des propriétaires-gestionnaires de château afin de déterminer les axes de développements économiques adéquats.

Contexte

Voici quelques éléments de contexte pour comprendre le périmètre de la mission :

  • Date de l’intervention : Octobre 2020 – Mars 2021 ;
  • Propriétaire : Particulier ;
  • Porteur de projet : Famille propriétaire ;
  • Département : Indre-et-Loire (37) ;
  • Projet : dans le cadre de la transmission de la propriété, définir un projet autonome à terme et les modalités de transmission.

Objectifs

Les deux objectifs principaux étaient les suivants :

  • Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du château et à sa valorisation à long terme ;
  • Proposer un projet économique qui aligne les intérêts des parties prenantes. Ainsi, cela favorise également la prise de décision autour d’un projet commun de transmission.

Enjeux

Les recommandations émises devaient ainsi permettre de :

  • Rassembler la famille autour d’une vision commune ;
  • Valider les opportunités de développement et leurs modalités en vue d’un équilibre financier ;
  • Enfin, préserver et également valoriser la biodiversité du site.

Résultats

Les résultats obtenus sont les suivants :

  • Découpage du domaine en trois espaces distincts : le parc, le village et le château. En effet, la distinction de ces espaces permet le développement d’activités en parallèle ;
  • Validation d’un concept de site agrotouristique fédérateur autour de l’agriculture et de l’innovation. Ainsi, le concept se décline au travers de trois activités : l’agriculture, l’hébergement et le loisir ;
  • Conception d’un parcours agrotouristique dans le parc du domaine ;
  • Ainsi que la préservation de la biodiversité du site.

Développer des activités est un bon moyen pour financer l’entretien d’un château tout en le valorisant auprès des publics. En effet, un château, à l’instar de nombreux sites patrimoniaux, doit être entretenu et parfois restauré. Le développement d’activités économiques permet de rentabiliser le lieu, à travers une source interne de financement.

Voici un exemple d’une mission réalisée par Hephata afin d’accompagner des propriétaires-gestionnaire de château dans cette démarche.

Contexte

Voici quelques éléments de contexte :

  • Date de l’intervention : Décembre 2020 – Juin 2021 ;
  • Propriétaire : Particulier ;
  • Porteur de projet : Famille propriétaire ;
  • Département : Saône-et-Loire (71) ;
  • Projet : Dans le cadre d’un projet de reprise, définir un projet autonome à terme, qui ne remette pas en cause l’occupation familiale, et les modalités de transmission.

Objectifs

Les objectifs de cette mission étaient multiples :

  • Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du château et à sa valorisation à long terme ainsi qu’à la rémunération d’une équipe de gestion ;
  • Ainsi que proposer un projet économique qui aligne les intérêts des parties prenantes familiales et favorise la prise de décision autour d’un projet commun de transmission.

Enjeux

En prenant compte des objectifs et du contexte, deux enjeux majeurs sont ressortis dans le cadre du projet de développement d’activités :

  • Le développement d’un projet de vie sans être propriétaire du site : le château doit conserver les caractéristiques d’une « maison de famille » a minima à court ou moyen terme ;
  • Ainsi que la définition des modalités de mise en oeuvre en impliquant les parties prenantes dans la réflexion sur le rayonnement du domaine pour faciliter l’acceptation du projet.

Résultats

Les résultats obtenus grâce à la mise en place de diverses actions sont les suivants :

  • Découpage du domaine en cinq espaces distincts. Cela permet de favoriser le développement du site par étapes et l’occupation familiale. Les cinq espaces sont les suivants: le château, le « village », les jardins, les bois et les terres agricoles ;
  • Validation d’un concept de « village étape ». Ce concept est articulé autour de l’immersion et de l’expérience, à travers deux activités : l’hébergement et la visite ;
  • Écoute des ambitions et contraintes de chacun des membres de la famille ;
  • Ainsi que le lancement de la dynamique de transmission.