Comment développer la médiation culturelle pour les jardins ?

L’important à retenir dans cet article :

 Les parcs et jardins constituent, au même titre que les châteaux, une part de notre histoire. C’est un patrimoine qu’il faut protéger et valoriser. 

Dans cet article découvrez :
– Pourquoi mettre en place une médiation dédiée à vos parcs et jardins ;
– Des idées d’activités, d’outils et de supports pour valoriser votre domaine ;
– Comment retirer un profit de cet investissement et communiquer sur votre offre.

Expert arboricole et paysagiste, passionné par le patrimoine, Marc Brillat-Savarin accompagne les propriétaires dans la gestion et la valorisation de leurs parcs et jardins historiques.

Après une première expérience à l’ONF où l’a naturellement conduit sa formation d’ingénieur des eaux et forêts, il souhaite appréhender le végétal sous l’angle du paysage. Il intègre alors la Direction des Parcs et Jardins de la Ville de Paris comme expert arbres, travaillant à la sauvegarde du patrimoine arboré de la capitale et de ses jardins. De retour dans le secteur privé, il crée sa propre structure, BRILLAT SAVARIN PAYSAGES. « Nos parcs et jardins constituent un patrimoine vivant fragile qu’il est essentiel de soigner, restaurer et renouveler, au même titre que la demeure qu’ils agrémentent ». Chacune des missions qu’il conduit, du diagnostic phytosanitaire des arbres à la conception de projets de restauration paysagère, pour le compte de parcs de châteaux renommés, mais également de demeures familiales, est toujours animée par cette conviction forte.

Désirant faire partager au visiteur « l’esprit des lieux », Marc Brillat-Savarin s’implique également dans la création d’outils de médiation à destination du public.


Pour quelles raisons développer une médiation autour des parcs et jardins de son château ?

 Pour apprendre 

Un jardin est un formidable espace de connaissance. Il se trouve en effet au carrefour de multiples disciplines comme la botanique, l’histoire, l’art des jardins ou encore l’écologie. Or, ces thématiques sont généralement peu développées en médiation. Pourtant l’expérience montre qu’elles sont très appréciées des visiteurs. « Quelle est l’origine des noms Camellia ou Magnolia ? », « Comment s’appelle cet arbre au feuillage si lumineux à l’automne ? », « Pourquoi le parc est-il qualifié de pittoresque ? », « Comment cultiver un potager sans herbicide ? ». Autant de questions qui peuvent rejoindre le visiteur dans son propre rapport à la nature. Un rapport qui commence souvent par la culture d’un petit bout de jardin en milieu urbain. Si les échelles spatiales et historiques sont différentes, l’attrait pour la beauté et la richesse des plantes demeure le même.

Pour tisser des liens entre l’histoire de son château et celle de son jardin

Parler d’un parc ou d’un jardin permet également de mieux faire découvrir le patrimoine bâti. L’architecture et l’histoire sont des sciences complexes qui requièrent des connaissances faisant aujourd’hui souvent défaut au sein du grand public, notamment chez les jeunes générations. Il est précieux de pouvoir s’appuyer sur le végétal pour mieux comprendre la pierre, l’un faisant écho à l’autre. 

Par exemple, il peut être passionnant pour le visiteur d’apprendre que l’histoire de l’arbre au pied duquel il se trouve. Ramené d’Amérique par un ancêtre des actuels propriétaires, à son retour d’exil outre-Atlantique après la révolution ! Un lien est alors établi entre la Grande Histoire et une « petite » histoire racontée. Le tout est rattaché au lieu par un marqueur concret comme l’arbre « témoin » observé aujourd’hui. Cette association dans l’esprit du visiteur vaut tous les panneaux explicatifs du monde ! Et la mémorisation est garantie, sans effort. N’est-ce pas la base d’une médiation réussie ?

Pour développer son offre touristique 

 Sur un plan commercial, développer de tels outils permet de transformer une simple visite extérieure, par nature difficile à valoriser économiquement, en une véritable offre touristique. Elle pourra faire l’objet d’une tarification et d’une communication externe. Quel que soit le support, choisi (brochures, réseaux sociaux…), c’est une opportunité d’accroître la notoriété du site. Se différencier en termes d’image est également primordial. Le propriétaire pourra ainsi rentabiliser l’investissement de départ consenti pour créer l’outil, mais aussi autofinancer tout ou partie des coûts d’entretien du parc. Il y a un réel modèle économique à développer, en accompagnement d’une offre plus classique dévolue aux intérieurs.

Quels publics peuvent être intéressés ?

Par nature, la découverte d’un jardin sera susceptible d’intéresser petits et grands. Le tout est de bien adapter la médiation au public visé. Du support ludique pour les enfants et les familles à un outil plus technique et/ou scientifique pour un public averti, en passant par une activité de type « incentive » pour les publics professionnels (séminaire, etc…), tout est possible. 

La réponse aux questions suivantes pourra aider à définir la(les) cible(s) potentielle(s) :
– Quel est actuellement le type de public que je reçois majoritairement ? 
– Est-ce cette clientèle que je souhaite développer ou retenir sur le site par une médiation autour des jardins ?
– Un support en différentes langues est-il nécessaire ?
– Pourrais-je me différencier de l’offre alentour en touchant un public particulier ?
– En cas d’activité hôtelière ou de type « séminaire », suis-je en mesure de proposer des animations originales sur le site ?
– Quel(s) espace(s) puis-je dédier à une activité de médiation : jardin(s), potager, parc, bois,… ?

 Ce travail est essentiel, car un produit « passe-partout », accessible à tous en théorie, peut finalement se révéler déceptif pour tous dans la pratique. Trop facile pour les uns, trop ardu pour les autres, peu adapté à un challenge en équipe, trop long… 

Quelles sont les différentes actions de médiation pouvant être mises en place dans un jardin et un parc ?

Il existe mille façons de transmettre une information à un visiteur, des plus traditionnelles comme les panneaux explicatifs aux plus modernes comme les applications sur tablettes… Cela peut passer aussi par des réalisations concrètes comme un labyrinthe végétal ou encore un jardin des senteurs à base de plantes aromatiques.

Une fois encore, une réflexion préalable permettra de bien définir ses besoins, ses moyens (humains, financiers), le public visé, les capacités d’accueil du site ainsi que les diverses alternatives sur le marché.

Sans constituer une liste exhaustive, voici dix idées qui ont fait leurs preuves, accompagnées de leurs atouts et contraintes :

Ces quelques exemples illustrent la variété des supports possibles. Mais au-delà des moyens matériels et financiers déployés et des outils existants, les questions essentielles doivent être les suivantes. Quel(s) message(s) ai-je envie de faire passer ? Qu’est-ce que je souhaite que les visiteurs retiennent de leur venue dans mon parc ou mon jardin ? La question du support est secondaire. Elle se trouvera d’ailleurs souvent éclairée par la justesse de la réflexion sur le message.

Par expérience, un autre point nous apparaît important à souligner : celui de l’équilibre à trouver entre l’intérêt du visiteur pour les lieux exposés et le support lui-même.Autrement dit, la sophistication du support peut nuire dans certains cas à l’expérience vécue par le visiteur, en cela qu’il accapare l’attention, au détriment de l’observation du paysage, des plantes, de la nature, … À ce titre, les outils numériques doivent être à notre sens maniés avec prudence : la lecture d’un écran ne doit jamais se substituer au regard porté sur la réalité des choses. L’« esprit des lieux » qui se cache dans un jardin ou un bosquet ne pourra jamais être enfermé derrière un écran ou fixé sur un panneau !

À qui peut-on faire appel pour réaliser ces actions de médiation ?

La conception puis la mise en œuvre d’un projet de médiation autour d’un jardin requièrent différentes compétences complémentaires, rarement réunies dans une seule et même main.
Pour simplifier, nous pouvons séparer la partie « conception » de la partie « fabrication »,qu’il s’agisse d’un support réel ou virtuel. 

L’étape initiale de conception comprendra :
– La fourniture de contenu (historique du jardin, inventaire des végétaux…) ;
– La réflexion sur l’outil le plus adapté à la médiation et une fois celui-ci trouvé ;
– La scénarisation de l’activité (conception d’une chasse au trésor ou d’une application interactive avec son « game play » par exemple). 

L’idéal est de se tourner vers des professionnels impliqués tout à la fois dans le monde des jardins et celui de la valorisation à destination du public. Il n’existe pas de profil type. Dans notre cas par exemple, la passion des jardins se conjugue à un intérêt personnel marqué pour l’écriture et la scénarisation d’activités d’extérieur (parcours, jeux de piste, …). L’apport de connaissances techniques et historiques dans les outils créés se fait ainsi naturellement. Il est également possible de solliciter des professionnels de l’ingénierie touristique (Tams Consultant, …), de la scénographie ou encore de l’éducation à l’environnement (LPOCPIE, …).

Dans un second temps, la création de l’outil lui-même peut nécessiter le recours à des spécialistes dans les domaines suivants :
– Infographie pour le dessin, la mise en page ;
– Reprographie ;
– Signalétique : support (bois, trespa, forex, …), impression (sérigraphie, gravure, adhésif, …) ;
– Éditeur d’applications interactives (Furet Company, …) ou de « visites augmentées » (Histovery, …) ;
– Associations (troupe de théâtre, amateurs de jardins, …). 
Enfin, certaines sociétés comme Château des Énigmese peuvent fournir des outils « clé en main », prenant en charge le projet de A à Z.

À quel prix ?

L’investissement à consentir est naturellement fonction du projet et donc difficile à estimer a priori. Rappelons cependant qu’un produit existant qui sera simplement déployé dans votre jardin par un professionnel sera beaucoup moins coûteux qu’un produit créé de toute pièce et donc par définition unique. L’originalité, si elle est souhaitée, aura bien entendu un prix !

De manière générale, il faudra compter autour de 1500 euros pour un support simple (type parcours de reconnaissance des végétaux, …) à plusieurs milliers d’euros pour l’équipement du site en panneaux explicatifs. Quant au déploiement d’un support numérique, la facture pourra grimper de 5000 à 50 000 euros, selon la technologie et l’outil choisi.
Mais n’oublions pas que le retour sur investissement pourra être rapide avec la commercialisation de l’activité.

 Comment communiquer autour de ses actions de médiation ?

Il sera primordial de communiquer largement autour du projet de valorisation. Parmi les multiples canaux possibles, en voici quelques-uns qu’il ne faut pas négliger :
– Les offices de tourisme qui pourront orienter les visiteurs vers votre propriété et distribuer vos prospectus
– Les associations départementales et régionales de parcs et jardins
– Les réseaux sociaux avec par exemple une page Facebook spécialement dédiée à l’activité (mise en ligne de photos, d’infos, de teasers…)

Le patrimoine a aujourd’hui le vent en poupe, notamment les parcs et jardins. Alors, forts de ces quelques conseils, n’hésitez pas à vous lancer !  

Pour aller plus loin :

 JARDINS & ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Quelques astuces pour entretenir soi-même son jardin

 EXTERNALISER L’ENTRETIEN DE SON JARDIN REMARQUABLE – Des techniques ancestrales aux techniques modernes

 LES AVANTAGES D’UN JARDIN BIEN ENTRETENU AUTOUR D’UN CHATEAU – Les prix à gagner et les aides à solliciter 

Choisir les essences d’arbre de son parc grâce à la méthode ROSEE.

L’important à retenir dans cet article :

 À l’état sauvage, sous l’action des facteurs environnementaux, l’essence et la distribution des arbres s’harmonisent naturellement avec le milieu. En revanche, dans un parc où les arbres ont une vocation ornementale, il importe de mener une vraie réflexion. Cette réflexion doit permettre de sélectionner les meilleurs candidats parmi des centaines d’espèces et de variétés. Pour guider ce choix, voici une méthode simple permettant de planter « le bon arbre au bon endroit ».

Retenez de cet article que : 

– L’arbre d’ornement joue un double rôle : il est à la fois élément esthétique et véritable charpente naturelle qui structure l’espace ;
– Introduire des arbres adaptés à leur environnement constitue la base d’une gestion durable ;
– La méthode ROSÉE vous permet de sélectionner les essences idéales sur la base de critères simples et exhaustifs.

Expert arboricole et paysagiste, passionné par le patrimoine, Marc Brillat-Savarin accompagne les propriétaires dans la gestion et la valorisation de leurs parcs et jardins historiques. Chacune des missions qu’il conduit, du diagnostic phytosanitaire des arbres à la conception de projets de restauration paysagère, pour le compte de parcs de châteaux renommés, mais également de demeures familiales, est toujours animé par sa conviction forte que : « Nos parcs et jardins constituent un patrimoine vivant fragile qu’il est essentiel de soigner, restaurer et renouveler, au même titre que la demeure qu’ils agrémentent ». Marc Brillat-Savarin a mis au point la méthode ROSEE présentée dans cet article. 

 L’arbre, un élément clé du paysage

Dans un monument, certains éléments d’architecture jouent un rôle d’ordre structurel, comme un mur par exemple. D’autres assurent un rôle purement ornemental comme un pilastre ou une moulure. D’autres encore, souvent majeurs dans la composition, combinent ces deux fonctions. Citons l’exemple d’un pilier sculpté ou d’une clé de voûte.

Côté parc, un élément remplit également ce double rôle architectural : l’arbre. Il assure une fonction structurelle voire même matricielle (bosquet, enveloppe boisée ou à l’état isolé, il permet au parc d’exister, le délimite, l’articule, lui donne une profondeur et le soutient comme une charpente naturelle.

D’autre part, l’arbre est un objet esthétique en lui-même, à l’instar d’une statue ou d’une colonne. Par son architecture équilibrée, sa stature, ses couleurs et la symbolique qui l’accompagnent, il constitue un centre d’intérêt dans le paysage. Son caractère changeant au fil des saisons puis des années en fait un ornement vivant dont il est important de connaître l’allure et le développement pour que l’ensemble de la composition puisse en bénéficier durablement.

 L’arbre, un organisme vivant 

Un arbre adapté à son environnement sur le plan du climat, du sol, de l’espace disponible ou encore de l’usage des lieux connaîtra un développement harmonieux. Il ne demandera qu’un entretien minimum. A l’inverse, un arbre inadapté à son milieu de croissance sera plus fragile, plus sensible aux maladies, plus dangereux également et entraînera à terme un surcoût de gestion. Les conséquences d’une erreur à la plantation aujourd’hui devront être supportées par les générations futures pendant de nombreuses années.

Au-delà de l’aspect esthétique, il est donc primordial de veiller à la bonne adéquation entre l’essence choisie, ses exigences propres et le site de plantation.  

 Choisir avec méthode, c’est réussir ! 

Compte-tenu du statut multifonctionnel de l’arbre de parc, son introduction ne doit pas être laissée au hasard. Elle doit faire l’objet d’une étude approfondie qui prenne en compte l’ensemble des paramètres en jeu : place dans le paysage, caractères ornementaux à privilégier (floraison, couleurs d’automne,…), espace aérien et souterrain disponible, nature du sol, entretien,… Et pour qui n’est pas un spécialiste du monde des arbres, intégrer autant de critères peut rapidement devenir un véritable casse-tête !

D’où l’intérêt d’utiliser une méthodologie pour sélectionner l’essence idéale, à partir de critères simples et exhaustifs. Tel est l’objectif de la méthode « Rosée ».

 La méthode « ROSÉE »

À l’origine, la méthode a été conçue comme un outil pour les services de gestionnaires d’espaces verts en milieu urbain. Elle a par la suite transposé aux parcs et jardins, souhaitant en faire bénéficier tout propriétaire soucieux de renouveler et enrichir son patrimoine arboré. 

Cette méthode permet de définir son projet de plantation, d’analyser le site concerné et sur cette base de choisir le ou les arbres les plus adaptés.

La démarche consiste à effectuer des sélections successives dans une large palette végétale pour aboutir in fine à un nombre restreint d’essences, suivant un principe d’entonnoir. À chaque étape, une dimension spécifique du projet est étudiée : paysage, climat, espace disponible,… 
Par souci de pédagogie, chacune des lettres du mot « Rosée » renvoie à un critère de choix spécifique : Rôle de l’arbre dans le projet, qualités Ornementales souhaitées, conditions Stationnelles (sol, climat,…), Espace disponible, Environnement du projet. 

Ainsi, grâce à ce moyen mnémotechnique, l’analyse peut-elle être la plus complète possible.

Le tableau suivant (Document Excel «que vous pouvez télécharger ici») reprend les questions à se poser et les implications sur le type d’arbre(s) à privilégier :

Une fois cette analyse préalable menée, il reste à opérer des tris dans la liste des « 111 essences pour les parcs & jardins » qui accompagne l’outil. 

 Cette liste se présente sous la forme d’un tableur Excel à télécharger en cliquant sur le lien suivant :

Document Excel « Tableau 111 essences parcs et jardins »

Application à un exemple

Illustrons maintenant la démarche à l’aide d’un exemple concret. Un propriétaire souhaite renouveler un alignement vieillissant de marronniers rouges le long de l’allée d’entrée de sa demeure. Se référant à la méthode « Rosée », il analyse son projet comme suit : 

Cf. Document Excel « Exemple méthode rosée propriétaire »

Sur cette base, après avoir téléchargé la liste des 111 essences, il décoche les critères non retenus dans les filtres en tête de colonne. 

La liste s’amenuise progressivement jusqu’à aboutir aux essences suivantes : érable rouge, zelkova, merisier à fleurs doubles et tilleul de Crimée. Appréciant les tons orangés pris par l’écorce du zelkova avec l’âge, il porte finalement son choix sur cette essence de qualité. Une essence cousine de notre orme champêtre et exempte de maladie.

À votre tour, n’hésitez pas à vous familiariser avec la méthode Rosée. Celle-ci vous permettra de mieux connaître les essences d’arbres afin de les utiliser à bon escient dans votre jardin. Vous profiterez ainsi pleinement de leurs bienfaits, et pour longtemps.

Pour aller plus loin :

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 DEVELOPPER DES ACTIVITES DE MEDIATION POUR VALORISER LES PARCS ET JARDINS DE SON CHÂTEAU – Interview de Marc Brillat-Savarin

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Comment organiser un Son et Lumières dans un site historique ? Des réponses grâce à l’exemple de Puy de Lumières.

L’important à retenir dans cet article :

En matière touristique, il existe des tendances, l’une d’entre elles, qui fait fureur auprès du grand public, est le spectacle de son et lumières, également appelé vidéo mapping. Les Invalides, la Cathédrale de Nantes, la place du parlement de Bretagne à Rennes, nombreux sont les monuments qui se sont déjà illuminés les soirs d’été. L’opération « Puy de Lumières » présentée dans cet article en est un autre exemple. En outre, elle relève d’une véritable stratégie pour répondre à des enjeux touristiques importants. 

Dans cet article, découvrez comment un vidéo mapping permet de raconter l’histoire de son patrimoine différemment mais aussi d’impacter l’activité touristique et commerciale du territoire.

L’opération « Puy de Lumières » à Puy-en-Velay, 

Pour animer sa ville, mettre en valeur son patrimoine bâti et accroitre son attrait touristique, la ville du Puy-en-Velay a lancé en 2016 un spectacle son et lumières projeté sur les murs de ses monuments historiques et emblématiques. La cathédrale Notre-Dame, 2ème monument préféré des Français en 2015, le rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, le théâtre, l’hôtel de ville, la chapelle Saint-Alexis et le musée Crozatier se sont ainsi retrouvés illumniés. Chaque année, le projet « Puy de Lumières » se développe. Il s’enrichit d’ailleurs de nouveaux lieux de projection dans la communauté de communes. 

Le patrimoine, habillé d’un vidéo mapping de qualité devient une arme pour l’activité touristique de la destination. Survient alors l’envie assumée que le territoire ne soit plus simplement un lieu de passage. Dans un secteur concurrentiel, l’événementiel et le patrimoine apparaissent encore comme la combinaison d’atouts qui, dans une logique de complémentarité, se révèlent très attractifs pour le public . Le patrimoine bâti étant aussi bien le support que le sujet de la projection, qui s’attache par exemple à retracer l’histoire de la cathédrale Notre Dame à différentes époques ; ou encore, sur le mur nu de la chapelle, on peut voir s’animer la célèbre légende régionale de la bête du Gévaudan, et sur l’hôtel de ville, ce sont bien sûr les valeurs républicaines et ses grands personnages qui sont célébrés.

 Qui sont les financeurs du projet ? 

 Le projet est financé par la région Auvergne Rhône-Alpes à hauteur de 50 %. De leur côté, l’Union Européenne et le département de Haute-Loire financent 16 %. Le reste est à la charge de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay. La logique mise en place est celle des financements croisés. Ils permettent à une communauté de communes d’obtenir d’importantes sources de financements. Chaque couche de ce « millefeuille » à la française a une partie de son budget dédiée à la culture. Le porteur de projet doit donc faire les démarches auprès de chaque échelon, ce qui nécessite :
– Une connaissance de l’administration de l’État en matière de financements culturels ;
– Une connaissance de chaque échelon et de ses acteurs ;
– Un travail relationnel avec les différents représentants de la vie politique ;
– Une planification et organisation très en amont pour respecter le calendrier administratif de dépôts des demandes ;
– De la méthode pour la constitution des dossiers. Il est important de savoir comment présenter et expliquer l’objectif patrimonial, historique, social ou économique du projet. Il doit pouvoir répondre aux critères d’éligibilité aux subventions. 

 Des partenaires techniques indispensable à la réalisation du projet

Côté technique et scénographique, Puy de Lumières a fait appel à Gilbert Coudène (société Les allumeurs de rêve ), Laurent Lhuillery (société Light Event Consulting ) et studio BK (concepteurs des spectacles lumières des « remparts de Marrakech » (COP 22), des Terreaux de Lyon, de la Villa Médicis à Rome…), avec le concours d’Alain Guilhot. Lors de la deuxième édition, il a fallu répondre aux critiques des riverains de la cathédrale. Ces-derniers ne supportaient plus la musique. Une solution technique a été mise en place grâce au travail d’Electro Concept en collaboration avec Swing le LAB . Ils ont créé pour la ville une application utilisant la technologie streamer audio. Cette technique permet d’entendre avec un casque ou des écouteurs la bande son, parfaitement synchronisée aux images. 

 Une communication à l’échelle nationale 

Pour faire connaitre le spectacle dans toute la France, la ville a mis en place un plan de communication en lien avec le comité régional de tourisme qui s’est notamment associé à celle du Tour de France, mais aussi du Grand Trail du Saint-Jacques, la cathédrale étant en quelque sorte la ligne d’arrivée de l’épreuve. Un site internet dédié à l’évènement a également été mis en ligne.

 Un vrai plus pour l’hôtellerie et la restauration

 Avec ce spectacle, les responsables du tourisme au sein de l’agglomération souhaitent apporter un vrai plus à l’économie touristique de la ville et de son agglomération. 

Ce spectacle génère une augmentation
:
– Du nombre de nuitées et du taux de remplissage des hôtels et restaurants ;
– De la fréquentation sur la période plus creuse de mai-juin ;
– Du chiffre d’affaires des commerces ;

Mais cela implique une concentration de l’activité sur l’horaire 19h30 – 22h30.

Puy de Lumières permet également à tous les opérateurs touristiques de Haute-Loire (gîtes, chambres d’hôtes) de valoriser leurs destinations et leurs offres de séjours.
 Un label original « Puy de Lumières » pour les restaurants a d’ailleurs été mis en place et concerne déjà plud de 80 établissements qui se sont engagés à adhérer à la charte pour la mise en place d’un service adapté au spectacle et sa promotion auprès de la clientèle. 
La ville a également instauré la gratuité du stationnement et des parkings à partir du 19h. 

 Comment s’en inspirer ? 

Valorisez votre château et son histoire à travers un spectacle son et lumières immersif. Pour cela, nous vous conseillons de :
– Définir le scénario du spectacle en fonction de l’histoire de votre lieu, de ses atouts ;
– Vous entourer d’experts et techniciens qualifiés et expérimentés ;
– Monter un dossier pour obtenir des financements de chaque acteur susceptible de vous aider. En 
démontrant l’impact sur du projet sur l’activité touristique et commerciale du territoire, vous aurez plus de chance d’obtenir des financements ;
• Prévoir la stratégie de communication en amont ;
• Réfléchir aux relais pouvant communiquer sur votre nouvelle offre touristique.

Pour aller plus loin :

 CHÂTEAU PERCHÉ – Le festival électro’ engagé auprès des châteaux

DEVELOPPER DES ACTIVITES COHERENTES AVEC SON HISTOIRE ET SON TERRITOIRE – Les masters class de cuisine ressuscitent le château du Feÿ – Interview avec Sylvie Angel, propriétaire

UN FESTIVAL ELECTRIQUE POUR SAUVER LE CHÂTEAU, QUAND LES PETITS-ENFANTS S’EN MÊLENT… Interview avec Marjolaine Clough d’Argentré, organisatrice du festival du château de La Forge et présidente de l’association « La forge festival »

Comment concevoir une activité attractive et durable dans un château ? Paul de La Panouse, à l’origine du zoo de Thoiry raconte l’histoire de ce site remarque, devenu mythique !

L’important à retenir dans cet article :

Tout château ou domaine possède ses particularités et ses atouts qu’il est important d’identifier afin de construire un projet qui soit cohérent avec son territoire, son époque et avec les opportunités du marché du tourisme. 

Il est par ailleurs nécessaire de connaître les rudiments du marketing pour construire son projet. 
Paul de La Panouse, à l’origine du zoo de Thoiry nous raconte l’histoire de ce lieu devenu mythique !

Dans cet article vous pourrez retenir que : 
– Pour développer un projet dans un château, il faut nécessairement un porteur de projet réaliste et libre ;
– Il est bon d’utiliser des techniques de marketing de base ;
– Le développement est l’histoire… d’une vie !

Introduction

Paul de La Panouse vient d’écrire et publier « Thoiry, une aventure aventure sauvage » aux éditions L’Archipel, diffusé par Hachette. L’ouvrage, au format d’un livre d’art, raconte en 256 pages et 400 photos une saga familiale sur les deux châteaux ancestraux et les parcs qu’il a créés. Un prix très bas de 25€ a été fixé afin de privilégier une diffusion culturelle auprès du plus grand nombre.

À l’origine du parc zoologique de Thoiry

Un patrimoine historique exceptionnel…

Le château de Thoiry est l’œuvre de Philibert Delorme. Elevé en 1559, il appartient à la même famille depuis plus de quatre siècles. Remarquable par son architecture Renaissance, son plan est élaboré en respectant les règles liées au nombre d’or, ce qui fait du château le pivot d’un calendrier solaire, étudié par de nombreux spécialistes francs-maçons et druides…

L’impressionnant vestibule est par exemple imaginé autour de quatre triangles de Pythagore, en référence à la chambre royale de la pyramide de Kheops ! 

… menacé par des difficultés financières.

Cependant, très vite, le jeune Paul de La Panouse, actuel propriétaire, entrevoit les difficultés financières liées à l’entretien du domaine. Il pousse alors ses parents à ouvrir le château au public en 1965, à une époque ou peu de châteaux en région parisienne l’étaient. 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, puisque deux ans plus tard, Paul de la Panouse pour attirer plus de grand public dévoile un nouveau projet ! Ne voulant se résoudre à faire un parc d’attraction qui aurait détruit son parc de 400 hectares, et pour ne pas risquer l’obsolescence à l’arrivée certaine de Disney en Europe, il décide finalement de faire un parc zoologique unique en France ! 

Sur le modèle d’un safari, les animaux y évoluent librement tandis que les visiteurs sont en sécurité dans leurs voitures. Le succès est immédiat et les retombées médiatiques impressionnantes. 

50 ans plus tard, le parc zoologique de Thoiry porte toujours ses fruits

Entièrement recréé, le domaine se réinvente et se transforme en un immense parc semblable à une arche de Noé. Dans cette version cependant, ce sont les animaux qui mettent le château et sa famille hors de l’eau !  

Le Zoo en quelques chiffres


– Plus d’un millier d’animaux en semi-liberté ;
– 450.000 visiteurs par an en moyenne, 23 millions de visiteurs depuis l’ouverture ;
– Troisième site touristique d’Île-de-France ;
– 155 hectares de collections botaniques et zoologiques ouvertes au public sur un domaine de 400 hectares ;
– Environ 12 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel ;
– Une usine de méthanisation qui chauffe le parc animalier, le château, huit villages et une partie de la ville de Plaisir, a été réalisée par Colomba, fille de Paul de la Panouse.

Un regard sur le concept de Thoiry

D’une PME familiale au groupe Thoiry

Thoiry connait un véritable succès populaire, la PME familiale se développe progressivement pour devenir un véritable groupe, actuellement dirigé par Thierry Duguet, et qui comprend, en plus du parc de Thoiry, le Safari de Peaugres et le ZOO de Santo Inàcio au Portugal. 
En 2011, le groupe ouvre son capital, jusqu’alors entièrement familial à trois groupes d’investissement : BNP Paribas Développement, Bred Développement et Ile-de-France Capital, et en 2015 au fond d’investissement touristique Ekkio. Les deux enfants de La Panouse gardent une participation significative et la famille conserve la totalité du capital immobilier.

 Mettre en scène et surprendre

Afin de rester attractif, Paul de La Panouse a su mettre en scène son parc animalier pour toujours surprendre le visiteur, faire vivre des expériences uniques et raconter de nouvelles histoires. Son originalité et ses idées font sa force. Il fait par exemple construire un tube de verre pour observer au plus près les tigres, une tyrolienne survolant les lions, un « Safari Air Park », air de jeux où les jeunes rebondissent sur 1 500m2 de fils tendus entre les arbres à 9 mètres de hauteur. 

Thoiry c’est aussi une programmation événementielle, sportive avec la « Thoiry Wild Race » et musicale avec le « Happy Thoiry Festival » qui réunissait en 2018 des chanteurs populaires tels que Amir, Claudio Capeo ou Ardcadiane. Dernière création, le « Thoiry Festival des Lumières » présente durant tout l’hiver 2019 plus de 600 sculptures « lanterne chinoise » répartis sur 6 hectares du jardin botanique.  

Innover sans cesse

En 2018, 50 ans après la création du parc, Colomba de la Panouse, héritière avec son frère Edmond de l’affaire familiale, et directrice générale déléguée du Groupe, fonde sa propre entreprise « Thoiry Bioénergie ». En septembre de la même année elle inaugure son usine de méthanisation, inscrivant le parc dans une logique forte de développement durable proche de la nature. L’usine permet de produire du gaz, le biométhane, en utilisant les déchets du parc et de ses partenaires (fumier des animaux, déchets végétaux et agricoles) par le procédé dit de méthanisation par voie sèche. L’usine permet d’apporter le chauffage à 3 bâtiments du parc abritant des animaux : la maison des girafes, l’arche des petites bêtes et la maison des éléphants. 

Pour ce projet, Thoiry a reçu une subvention à hauteur de 1,16 millions d’euros dans le cadre du Plan régional énergie climat voté en juillet 2018, et qui dispose d’une enveloppe totale de 150 millions d’euros pour verdir la consommation d’énergie d’Ile-de-France d’ici 2030.

Edmond de La Panouse, quant à lui, vient de faire construire une Orangerie avec une salle de 504 m², près du château et au milieu du Jardin d’Automne.

S’inspirer du modèle Thoiry pour développer son offre touristique

 Comment développer son offre touristique ? Hephata vous propose la méthode suivante en reprenant comme exemple le modèle de Thoiry.

 Lire aussi DEVELOPPER DES ACTIVITES COHERENTES AVEC SON HISTOIRE ET SON TERRITOIRE – Les masters class de cuisine ressuscitent le château du Feÿ – Interview avec Sylvie Angel, propriétaire

I/ Définir sa problématique

Il s’agit d’identifier les difficultés rencontrées par le site et de formaliser ses besoins. Le problème peut être d’ordre financier, de gestion, de notoriété ou encore de communication.

L’exemple de Thoiry

Dépositaire d’un patrimoine historique merveilleux, transmis depuis 13 générations, la famille de la Panouse doit néanmoins faire face à des difficultés financières liées à l’entretien et à la gestion du château et du parc. Elle se voit donc dans l’obligation de développer un modèle économique et une stratégie touristique pour assurer la survie de la propriété.

 II/ Diagnostiquer ses forces et faiblesses les opportunités et menaces

Il s’agit d’utiliser la méthode d’analyse marketing SWOT. 
L’analyse SWOT permet de développer sa stratégie marketing et d’évaluer la réussite d’un projet, en étudiant conjointement différentes données, comme les atouts et les défauts de son site, mais également la concurrence sur la typologie d’activités envisagée ou les marchés potentiels.

 L’exemple de Thoiry (simplifié) :

Analyse interne

Forces :
Superficie du domaine 400 hectares
– Importance historique du patrimoine bâti (architecture, histoire…)
– Compétence, dynamisme et réseau du porteur de projet

Faiblesses :
– Difficultés de gestion ;
– Nécessité de se créer de nouvelles sources de revenus pour financer l’entretien du domaine ;
– Inexpérience dans la gestion d’un parc zoologique.

Analyse externe

Opportunités :
Peu de châteaux ouverts à la visite en Ile-de-France ;
– Volonté d’attirer un nouveau type de public ;
Possibilité d’exploiter le domaine pour développer des activités touristiques de loisirs et toucher un public familial (parc zoologique, parc d’attractions…).

Menaces :
Arrivée possible d’un concurrent important en Europe : Disney ;
• Concurrence parc zoologique de Paris.

III/ Définir un public cible

Quelle typologie de public je souhaite faire venir ? Quels sont leurs besoins, leurs attentes, leurs envies ? Comment puis-je y répondre ?

L’exemple de Thoiry

Public cible : Familles et enfants
Besoins et attentes :se divertir le week-end et en vacances, sortir de son quotidien, découvrir la nature et le monde animal. 

 IV/ Définir un concept et un positionnement

Quel est mon projet ? Comment se matérialise-t-il ? Quelles sont mes valeurs ? En quoi est-il différent ?

L’exemple de Thoiry

Paul de la Panouse souhaite attirer les enfants et leurs familles.
Il possède un grand domaine de plusieurs centaines d’hectares. 
– Il y voit une immense opportunité et décide d’exploiter cette surface, d’en faire une richesse pour le château en construisant un parc animalier.
Le projet répond aux attentes et besoins du public ciblé. Le thème animalier est porteur.
Il se différencie de sa concurrence en décidant de faire un parc sur le modèle d’un safari et non d’un simple zoo. Dans son concept, les animaux évoluent en liberté et seront chez eux, tandis que les hommes, visiteurs, devront rester dans leurs véhicules. 
C’est la construction d’une image proche de la nature, où le règne animal est roi dans sa savane artificielle.

Ainsi le parc de Thoiry s’inscrit dans des valeurs ultra modernes pour l’époque, anticipant les préoccupations de demain. Il témoigne d’une vision et se crée un ADN.
Il s’agit ensuite d’exprimer son positionnement en une phrase qui synthétise la particularité de l’offre, pour Thoiry : « Source naturelle d’Aventures ».

Conclusion

Concevoir une activité durable dans un château passe donc par l’élaboration d’un bon concept. Un bon concept est celui qui rencontre les attentes et besoins du public ciblé et qui se différencie de la concurrence. Avec son parc zoologique, Thoiry a su pérenniser son avenir et se développer à la manière d’une entreprise tout en continuant d’innover.

Pour aller plus loin :

 La communication au château de la Ballue

Bien gérer et optimiser son domaine forestier, comment faire ?

L’important à retenir dans cet article :

 Le patrimoine forestier français est une richesse qu’il est important de bien savoir gérer pour le protéger et qui peut être un excellent placement sur la durée. 

Contrairement aux idées reçues, les forêts bien gérées génèrent des revenus supérieurs aux coûts d’entretien. Tous les peuplements ne permettent pas les mêmes profits, la moyenne se situe entre 1 et 2%. Par exemple, on estime que les productions de peupliers rapportent jusqu’à 8% du fait des durées de rotations plus courtes. Le patrimoine forestier reste un bon placement sur la durée. Le constat en France est que les forêts sont sous-exploitées, ce qui justifie le soutien des institutions publiques pour encourager leur gestion. Il existe de nombreuses aides financières et fiscales en ce sens. 

De cet article, retenez que : 
– Il est conseillé de faire appel à un gestionnaire forestier pour assurer la gestion de son bien ;
– Il existe plusieurs aides financières, mais aussi des avantages fiscaux.



Cet article a été écrit avec l’aide de Loïc Zellvegre, gestionnaire forestier professionnel chez Brodut Forêt Gestion, spécialisé dans l’accompagnement de domaines d’exception et la sylviculture proche de la nature. 

Des propriétaires privés, soumis à des obligations 

Loïc Zellvegre nous explique qu’être propriétaire de forêts signifie être soumis à des obligations, celles-ci dépendent de la surface possédée, il y a trois cas de figures :
– Moins de 10 hectares d’un seul tenant ;
– Entre 10 et 25 hectares d’un seul tenant ;
– Plus de 25 hectares sur la même commune ou sur trois communes attenantes.

Vous pouvez retrouver les différentes obligations concernant la règlementation forestière pour chacun des cas.

Tout propriétaire d’une forêt de plus de 25 hectares est soumis à l’agrément d’un Plan Simple de Gestion (PSG). Ce document définit les différentes interventions (coupes et travaux) de la forêt pour une période de 10 à 20 ans.
Le plan simple de gestion présente ainsi les objectifs assignés à la forêt et définit le programme d’exploitation des coupes et des travaux à effectuer. Pour tout savoir sur le PSG, rendez-vous sur le site du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. 

La rédaction du plan simple de gestion est élaborée par un gestionnaire forestier, en accord avec les besoins du propriétaire. C’est le Centre régional de la propriété forestière (C.R.P.F.), établissement public à caractère administratif, qui instruit les demandes d’agrément de PSG et d’autorisation de coupe extraordinaire. Retrouvez sur le site du Centre National de la Propriété Forestière la liste des CRPF.

NB : Ces informations peuvent d’ailleurs ne pas s’appliquer à certains cas spécifiques. 

Les propriétaires de forêts se doivent de prévenir les risques de départs de feu et préserver la richesse environnementale, ils sont également tenus de débroussailler en bordure et zones habitées.

Les aides financières et fiscales

Les aides financières

Loïc Zellvegre fait le constat qu’en France les forêts ne sont que trop peu gérées. Cela explique en effet que les collectivités et organismes incitent à la gestion forestière par des subventions à destination des entreprises de la filière bois et des propriétaires forestiers.

Ces aides se répartissent à différentes échelles :
L’Europe, via le FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural) : il permet le financement du 2e pilier de la politique agricole commune (PAC). Ce 2e pilier est consacré à la politique de développement des territoires ruraux ;
L’Etat, via une subvention pour inciter à la gestion forestière ;
– La DRIAAF, Direction Régionale Interdépartementale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt pour chaque région, c’est le représentant de l’Etat en région ;
– Les conseils régionaux et départementaux ;
L’ADEME (agence des énergies renouvelables) ;
– Les communautés de communes et EPCI ;
Les fonds privés, tel que EcoTreeReforest’action ou encore Ma forêt.

En outre, les aides disponibles sont cumulables et peuvent couvrir entre 40 et 80% des dépenses de frais de gestion.

En matière de gestion forestière, les aides sont très variées et concernent de nombreux domaines :
– Acquisition de matériel forestier ;
– Amélioration de la desserte forestière ;
– Reboisement ;
– Réaliser des travaux sylvicoles ;
– Protection contre le gibier ;
– Préparation des sols ;
– Animation des territoires forestiers…

Les aides sont spécifiques à chaque région et département, ce qui complexifie leur obtention, puisque cela implique une très bonne connaissance des circuits de financements, que tout le monde ne possède pas.

Retrouvez également un tableau récapitulatif des sources innovantes de financement de plantations par des fonds ou programmes d’aides au boisement ou reboisement en France en 2016 que vous pouvez télécharger ici

Les avantages fiscaux

Loic Zellvegre nous apprend qu’il existe plusieurs formes d’avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les propriétaires de forêts :

Les Dispositifs D’encouragement Fiscaux à l’investissement, ils sont au nombre de trois : DEFI « Acquisition », DEFI « Travaux forestiers » et DEFI « Contrat de gestion ».

Des frais de transmission de patrimoine réduits à 25% de la valeur du patrimoine grâce au Régime Monichon.

Des exonérations d’impôt sur la fortune : il est possible de bénéficier d’un abattement de 75% sur l’impôt. Mais pour cela, il faut détenir un certificat de gestion durable et de s’engager à conserver sa propriété durant 30 ans en présentant tous les 10 ans le bilan de cette gestion. 

La réduction d’impôt Madelin : portée à 25%, elle vous permet d’investir avantageusement dans une forêt en direct ou via un groupement forestier à condition de garder vos parts au moins jusqu’au 31 décembre de la cinquième année suivant la souscription. De plus, les parts acquises doivent être nouvelles. 

Deux régimes de TVA avec :
Un assujettissement obligatoire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus dépasse les 46 000€.
Un remboursement forfaitaire ou un assujettissement volontaire si, sur les deux dernières années consécutives, la moyenne des revenus est inférieure à 46 000€.

Deux taux applicables de 10% ou 20% selon les travaux et produits forestiers concernés (plus d’informations ici)

Les possibilités d’exploitation pour générer des revenus

– La récolte et la vente du bois et ses différents traitements (taillis simple, la futaie régulière, le taillis sous futaie, la futaie irrégulière) mais aussi ses dérivés tels que le jus (par exemple l’eau de bouleau) ou sa sève ;
– La location pour la chasse ;
– L’ouverture au public dans le cadre d’activités touristiques : la cueillette des champignons, les randonnées pédestres, équestres, les parcours sportifs ou de santé, l’accrobranche, les gites et cabanes dans les bois, le brâme du cerf.

Vers qui se tourner pour demander une expertise ? Quels sont les professionnels et corps de métiers pouvant aider ?

Il existe plusieurs corps de métier impliqués dans la gestion des forêts :
– Gestionnaires forestiers professionnels (Brodut Forêt Gestion) ;
– Experts forestiers ;
– Coopératives forestières ; 
– Gardes particuliers. 

Les experts forestiers et les gestionnaires forestiers professionnels tel que Loïc Zellvegre sont totalement indépendants. Ils travaillent au profit du propriétaire et non des industriels. Ils se rémunèrent en pourcentage de la vente du bois ou en prestations spécifiques comme la rédaction de plan de gestion, le suivi administratif et autres missions…

Ce sont d’ailleurs les principaux acteurs capables de répondre aux diverses problématiques liées à la gestion des forêts. Compétents par leurs formations et leurs connaissances opérationnelles, ces professionnels sont au plus près des territoires. Ils ont une connaissance globale du secteur.

Conclusion

Le patrimoine forestier en France n’est que peu géré alors qu’il est à la croisée de divers enjeux (économiques, écologiques, récréatifs, accueil du public, etc.). L’aménagement de ces biens est primordial pour préserver l’équilibre de ces aménités. Des aides et incitations financières ont donc été mises en place à tous les échelons. Elles sont à la fois nombreuses, variées et spécifiques, ce qui implique une véritable expertise du secteur pour bien les connaître. Au regard de la spécificité de la gestion des forêts, il semble primordial de s’adresser à des professionnels pour que la gestion soit cohérente et pour bénéficier de conseils forestiers adaptés aux besoins particuliers de chaque propriété.

Pour aller plus loin :

 JARDINS & ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Faire appel à des professionnels, c’est abordable : point sur les expertises indispensables

ASSOCIATIONS POUR LA SAUVEGARDE ET LA VALORISATION DU PATRIMOINE – Comment choisir son statut, les avantages et les inconvénients ?

Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement pour le patrimoine

L’important à retenir dans cet article :

 Le crowdfunding attire les jeunes entrepreneurs, les startups et porteurs de projets qui ne cessent de multiplier les campagnes sur des plateformes toujours plus nombreuses. 

Avec 401 millions d’euros collectés en 2018 contre 336,2 en 2017, soit une augmentation de 16,35 %, le crowdfunding progresse, ce qui signifie également qu’une concurrence toujours accrue s’installe entre les projets. Dès lors, comment se démarquer parmi toutes les campagnes ? Quelle stratégie adopter pour mettre toutes les chances de son côté et réussir ? Quel montant demander ? Comment s’organiser ?

Hephata vous propose sa méthode pour réussir sa campagne de crowdfunding pour votre château

Petite introduction sur les principes du crowdfunding

Le crowdfunding – financement par la foule en anglais – est une méthode de financement participatif populaire. Il permet à un porteur de projet, particulier ou entreprise, de soulever des fonds en faisant appel aux dons. Le crowdfunding s’inscrit dans un processus de désintermédiation alternatif aux banques. Des plateformes en ligne spécialisées dans le crowdfunding permettent de lancer sa campagne facilement.

Il existe deux types de campagne : avec ou sans contreparties. Celles-ci peuvent être très variées : remerciements publics sur les réseaux sociaux, entrées gratuites au château, produits issus de la production locale (vin, miel, jus de pomme…) etc.

Le crowdfunding, à ne pas confondre avec les autres formes de dons

Le crowdfunding fait partie de la famille du financement participatif au même titre que le crowdlending ou le crowdequity, et ne doit pas être confondu avec.

On parle de crowlending lorsque que le projet est financé par des prêts, rémunérés en intérêts, et non des dons. 
Enfin, le crowdequity est la forme de financement participatif où l’on investit – généralement dans une start-up – en échange d’une part du capital de la société. 

Les 3 cercles relationnels

Il existe trois cercles de donateurs potentiels qu’il faut essayer de toucher lors d’une campagne de crowdfunding. 

La famille et les amis

Même si cela peut paraître évident, ils jouent un rôle majeur dans la réussite d’une campagne. Il est indispensable de pré-lancer le projet auprès d’eux, ils s’en feront ambassadeurs, en parleront à leurs amis, leurs réseaux, et témoigneront du sérieux de l’opération. Ils permettront d’atteindre rapidement les 30% de l’objectif de la campagne. Il convient de leur communiquer la date de lancement de la campagne et de les prévenir dès que la cagnotte est en ligne. Ce premier cercle permet d’atteindre plus facilement le suivant.

Les amis d’amis, les connaissances

Il faut ensuite convaincre ses nombreux amis Facebook, ses vagues connaissances, ses relations professionnelles, ses anciens professeurs et autres ! Communiquer autant que possible, demander à partager l’information même si la personne ne souhaite pas participer !

Les inconnus

Ce sont ceux qui seront les plus difficiles à atteindre car ils ne connaissent pas forcément les châteaux, encore moins ses propriétaires. Il faut être capable de démontrer ses convictions, et réussir à les atteindre en leur donnant envie de parier sur vous. Pour cela, une communication soignée est indispensable.

Les clés de réussite Hephata

1. Définir son projet

Avant toute chose, il est important d’exprimer clairement les tenants et les aboutissants du projet pour le château, définir sa cible et ses objectifs. Le titre de la campagne doit parfaitement résumer l’objectif du projet.
Un bon projet doit être clair et compréhensible très rapidement. Il faut capter l’attention de l’utilisateur. Être en mesure de montrer l’intérêt du projet, sa valeur ajoutée ou encore l’impact sur le tourisme local… 

L’exemple de la campagne pour un ESCAPE GAME au château de Picquigny sur Dartagnans 

Le patrimoine historique communique des valeurs positives qui touchent facilement la population qui comprend l’importance de l’enjeu de préservation. Comme le démontre tout récemment l’immense solidarité des Français pour la rénovation de Notre-Dame à la suite de la tragédie… 
Enfin, il est indispensable d’être transparent et expliquer clairement à quoi servira la somme récoltée : restaurer une œuvre, rénover une partie du bâtiment, proposer une nouvelle activité de médiation aux visiteurs, organiser un événement…  

2. Choisir la bonne plateforme

De très nombreuses plateformes de crowdfunding existent, et il important de s’informer sur leurs particularités. Elles s’adressent à des publics ou soutiennent des projets différents. Voici quelques exemples : 

Les plateformes internationales

 Kickstarter
 Indiegogo

Les plateformes nationales

KissKiss BankBank
Commeon
Ulule

Les plateformes locales  

Jadopteunprojet : qui s’adresse aux habitants de la région Nouvelle-Aquitaine
Graines d’actions : dédiée aux projets bourguignons
Gwenneg : pour la Bretagne 

Les plateformes spécialisées autour de thématiques

Dartagnans : pour le patrimoine
Miimosa : dans l’agriculture et l’alimentation
MyMajorCompany : pour la musique
Fundovino : dédiée au monde du vin

Enfin, il est important de bien se renseigner sur le fonctionnement de la plateforme et sa rémunération (entre 3 et 10 % en général). Vous devez également savoir que sur beaucoup de plateformes, seules les campagnes qui atteignent leurs objectifs perçoivent les dons, les autres étant défaites et les dons retournés aux participants. Cependant, d’autres plateformes versent la somme récoltée sans prendre en compte le pourcentage de réussite atteint.

3. Organiser sa campagne de crowdfunding

La préparation d’une campagne est assurément la clé de réussite la plus importante. Il est indispensable de s’organiser bien en amont. Il s’agit d’estimer le temps nécessaire à la mise en place de la communication, les ressources humaines disponibles pour animer la campagne, mais aussi son coût financier, si des contreparties sont prévues par exemple (les coûts d’expédition pour les livraisons…). Ces contreparties ont un rôle important à jouer, elles peuvent permettre de déclencher l’acte de don. Il vous faudra prévoir 6 à 8 contreparties pour chaque palier de don (5, 10, 20, 50…). Vous devrez cependant être en mesure de tenir vos promesses.


Hephata recommande fortement de réaliser un rétroplanning des actions à mener pour préparer la campagne pour le château.

L’exemple des contreparties pour la campagne de restauration des verrières de l’église Saint-Philippe-du-Roule sur Commeon : 

4. Construire la communication autour de sa campagne de crowdfunding

Clé de voûte de votre campagne, la communication doit permettre de mobiliser sa communauté. Tout d’abord, avec une page de présentation très soignée qui témoigne du sérieux du projet afin d’inspirer confiance aux donateurs. Ensuite, construire un storytelling autour du château, son histoire, pour impliquer émotionnellement les participants. S’assurer que les réseaux sociaux soient prêts en amont pour permettre le partage et l’émulation autour du projet. Préparer à l’avance les messages de communication, le discours, les médias (logos, photos du château, dossier de présentation du projet). La vidéo est aujourd’hui le meilleur support de communication, cependant, elle doit être réalisée de façon aussi professionnelle que possible et ne pas excéder 2 à 3 minutes. 
Une campagne de crowdfunding nécessite un maximum de soutiens des radios et presses locales qui peuvent-être mobilisées si le projet a un impact sur le territoire ou la région, ou s’il s’inscrit dans une démarche sociale et solidaire. Il est également possible de prévoir une communication événementielle en organisant une soirée de lancement de campagne dans votre château par exemple.

L’exemple du vidéo clip pour la campagne « Volons au secours du grand salon du Vaux-le-Vicomte » 

Bien choisir la durée et le montant de sa campagne de crowdfunding
Bien bâtir sa campagne 

Il est prudent de ne pas être trop gourmand quant au montant souhaité pour la campagne, la majorité des projets qui réussissent demandent moins de 10 000€. De plus, comme expliqué précédemment, certains sites de crowdfunding ne rémunèrent que les campagnes réussies, autant être aussi sûr que possible d’atteindre l’objectif fixé. Il est recommandé de réaliser une veille concurrentielle et de regarder les montants demandés par d’autres châteaux sur des projets similaires.

Choisir quand la lancer 

Pour le lancement, il est préférable de ne pas démarrer sa campagne durant l’été, en période de vacances où votre public n’est pas disponible, de même la période de Noël est à éviter, car la priorité en matière de dépenses est aux cadeaux, et non au financement participatif. 
Il est préférable d’organiser une campagne courte et dynamique plutôt que trop longue et qui s’endort.On estime que les campagnes dont la durée se situe entre 25 et 45 jours ont plus de chance d’aboutir. Les campagnes plus longues sont réservées à de très gros projets portés par de grosses structures, des sites comme Versailles, Chambord, Chenonceau…

 S’armer de patience 

L’idéal est de démarrer très vite afin d’atteindre dès la première semaine les 30% de l’objectif, ce qui créera une pression sociale positive et rassurera les autres potentiels donateurs sur la viabilité du projet. Ensuite, il faut maintenir des efforts constants pour faire progresser la récolte de façon régulière. Le temps de campagne est un temps intense durant lequel le porteur du projet doit être pleinement engagé.

Savoir dire merci ! 

La campagne est un succès, il faut alors remercier ses donateurs. Ne pas tarder pas à envoyer les contreparties promises. Les utilisateurs ayant participé au projet représentent un premier public conquis qu’il faut fidéliser. Il est par exemple possible d’organiser un évènement de fin de campagne. Une soirée privilège de remerciement au domaine pour les plus gros donateurs ? De même, il est important de donner des nouvelles du projet pendant sa réalisation et à son achèvement.

Conclusion

Si le crowdfunding est un excellent moyen de soulever des fonds, il est préférable de le penser comme un complément de budget plutôt que comme unique source de financement. Même bien préparée, une campagne a des chances non-négligeables d’échouer, mais cela ne doit pas remettre en cause l’entière réalisation de votre action. Dernière recommandation, ne pas abuser du crowdfunding, il ne faut pas prévoir une campagne pour chacune de ses envies, cela fatiguerait les donateurs qui penseront qu’ils ont déjà fait un effort suffisant pour soutenir ce site historique.

Pour aller plus loin :

 – MECENAT & PATRIMOINE HISTORIQUE – Comprendre le mécénat et solliciter des mécènes pour ses projets de restauration

– FINANCER LES CHANTIERS OU L’ENTRETIEN D’UN MONUMENT – mécénat, subvention ou crowdfunding ?

Les pré-requis pour rentabiliser un château. Comment exploiter son monument classé pour le rentabiliser ?

L’important à retenir dans cet article :

 Avant de se lancer dans l’exploitation de votre patrimoine, il est important de faire le point sur sa propre situation personnelle, professionnelle et financière. De cette manière, vous fixerez clairement vos objectifs et vous éliminerez au maximum les doutes qu’il est commun d’avoir au moment où l’on démarre une activité patrimoniale. Ainsi, vous pourrez anticiper plus clairement vos besoins et amorcer plus sereinement cette nouvelle entreprise ! 

Les points clés de cet article : 
– Pourquoi faire un bilan personnel, professionnel et financier
– Comment étudier un édifice sous tous les angles pour identifier les axes de développement 
– Pourquoi réaliser une bonne étude de marché pour valider ses projets d’activités
– Comment définir des objectifs clairs et réalisables

Vous souhaitez faire fructifier votre patrimoine ? Hephata vous donne ici quelques clés pour bien démarrer ! 

 1. Commencer par faire un bilan personnel et professionnel

La première chose à faire avant de vous lancer dans l’aventure patrimoniale est de trouver quelles motivations vous animent et non pas quelles sont vos obligations. 
Il faut que ce soit votre propre décision. Il est donc nécessaire de s’affranchir de tout impératif familial conditionné par l’héritage. 

Ainsi, essayez de mettre en évidence vos capacités, vos compétences ; de là vous saurez comment les améliorer. Posez-vous les bonnes questions et faites un exercice d’introspection en vous demandant si vous avez les bonnes cartes en main pour commencer. De même, demandez-vous si votre situation personnelle et professionnelle vous permet de débuter une telle entreprise car vous le savez déjà, ce ne sera pas de tout repos !
« Les châtelains ne sont pas forcément des nantis. Ce sont des personnes qui font vivre l’Histoire. Il faut avoir une petite étincelle de folie pour s’offrir un château. » Olivier de Chabot pour les Echos. 

Ici, vous pouvez vous aider à partir de la méthode d’AUTO-DIAGNOSTIC DES BESOINS ET DES RESSOURCES – La gestion efficace de votre demeure d’exception. 

2. Faire le point sur ses finances

Quelle est votre situation financière ? De quels fonds disposez-vous ? Etes vous stable financièrement ? Ce sont les premières questions que vous devez impérativement vous poser. Ensuite, vous devrez voir si vos économies sont suffisantes pour vous lancer dans des créations de projet. Comme dans toute création d’entreprise, encore plus si vous êtes jeune, vous allez sans doute être amené à vous servir dans vos propres fonds personnels. 

Prévoir

La question de la rémunération devra aussi se poser. En ce sens, comptez-vous vous rémunérer ou allez-vous être rémunéré par un tiers ? Dans un troisième temps, vous allez devoir vous fixer un budget prévisionnel qui prendra en compte les charges de personnel, les assurances, les honoraires, les expertises, les devis, l’entretien des lieux et les dépenses annexes. D’ailleurs, n’oubliez pas les taxes ! 

Gérer

Enfin, dans la gestion de vos finances, comment comptez-vous fonctionner ? Seul ? Avec le soutien d’experts-comptables ? Allez-vous développer votre financement sur du long ou du court terme ? N’hésitez pas non plus à vous interroger sur vos avantages fiscaux, vous allez sans doute recevoir des dons

En effet, si vous êtes propriétaire d’un château classé ou inscrit aux Monuments Historiques (MH), vous pourriez avoir des déductions fiscales non négligeables en fonction des recettes perçues :  

3. Dresser l’état des lieux de son édifice

Faire le point

Si vous continuez l’affaire familiale et que vous reprenez l’édifice qui vous a vu grandir, vous devez sans doute savoir quels sont ses points faibles, comment cacher le fameux trou dans le plancher en y mettant un fauteuil dessus ! En revanche, si vous êtes le tout nouvel acquéreur du château que vous aviez convoité, vous allez surement vous rendre compte que des travaux vont devoir être faits, d’autant plus si vous souhaitez ouvrir votre bien au public. Bertrand Couturier qui dirige la société immobilière de prestige Barnes met d’ailleurs en garde : « Toiture, murs, plomberie, assainissement, aménagement des pièces, sols, entretien du terrain… Il y a toujours des travaux à faire, dont le coût peut vite s’envoler ». (Les Echos) 

Anticiper

Dans les deux cas, faites le point sur l’état de votre édifice, et demandez-vous s’il est aux normes de sécurité pour pouvoir accueillir des visiteurs ! En outre, renseignez-vous sur ces normes et sur les structures d’accessibilité. 
Il existe des catégories qui classifient la capacité d’accueil dans les ERP (Etablissement Recevant du Public) selon le type d’activité qui y sont déployées : 

Veillez également à étudier la configuration du site, voyez s’il n’y a pas des lieux à protéger (étang, forêt classée…). A partir de cet état des lieux, vous pourrez définir quels sont ses atouts et comment les exploiter. 
Si vous bénéficiez par exemple d’un espace forestier, il faudra vous renseigner sur sa protection, son capital d’arbres sur pied… 

Nous vous conseillons de vous entourer d’experts qui pourront vous guider sur la gestion et l’exploitation de ce patrimoine. Vous pourrez en savoir plus sur ces modes de gestion dans notre dernier article Gestion du domaine forestier de son château – un atout économique majeur car rentable.

4. Faire une VRAIE étude de marché

Le but de cette manœuvre réside notamment dans l’étude de votre environnement, du territoire. Comment celui-ci est-il valorisé par votre commune, votre département et votre région ? Quel impact votre patrimoine aura-t-il sur le territoire ? Essayez de faire des études qualitatives et quantitatives sur le public visé, ses habitudes, ses loisirs. Demandez-vous ce qui plaît aujourd’hui, surfez sur la vague des tendances ! 
Etudiez vos besoins, ce qui vous manque, ce qui sera impératif pour la bonne mise en œuvre de vos projets. 
Mettez en évidence vos cibles, suivez la logique de l’offre et de la demande. Utilisez tous les outils qui peuvent être mis à votre disposition. Ayez donc un autre positionnement ! 

Voici quelques liens fiables pour vous aider à faire une bonne étude de marché (cela vaut pour tous les projets économiques et pas seulement les projets dans les châteaux) : 

Les 4 étapes de la BPI
L’étude de marché de la CCI : comment passer du modèle du business model au business plan

N’oubliez pas non plus l’étude territoriale ! Nous vous recommandons de lire l’article du géographe Laurent Chalard : COMMENT REALISER UNE BONNE ANALYSE DE TERRITOIRE. 

5. Définir un projet d’activités simple et cohérent

L’analyse S.W.O.T. 

Il est important de définir des activités cohérentes avec les forces et les faiblesses de votre patrimoine. Vous pouvez par exemple réaliser une analyse S.W.O.T. qui est un outil pour vous construire une vision stratégique. 
S.W.O.T. est un acronyme en anglais qui signifie Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités) et Threats (menaces). Selon la Comission Européenne, il est définit comme « un outil d’analyse stratégique qui combine l’étude des forces et des faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur etc, avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition d’une stratégie de développement. »

Le business plan

Aussi, pour exploiter votre patrimoine, vous devrez rendre solides vos projets pour les rendre convaincants. Commencez par établir un business plan autrement dit un plan d’affaires, de stratégies. Si vous n’êtes pas familier avec le terme, il s’agit plus clairement d’établir un programme afin de convaincre votre banquier de vous prêter des fonds. En bref, il s’agira pour vous d’étudier votre marché, quels sont les clients que vous visez, quel est votre plan d’action, quelles seront vos prévisions financières (chiffre d’affaires, autofinancement, trésorerie…). N’hésitez pas à faire appel à un professionnel qui saura vous guider ! 

Une fois votre plan fixé, vous pourrez vous saisir des opportunités d’investissement, des innovations en la matière, établir des scénarii et s’inspirer des modèles qui marchent. 

L’exemple du Château de la Mazure

Prenons l’exemple du modèle d’accueil de séminaires d’entreprises, ou de séjours linguistiques proposés par le Château de la Mazure. Depuis plus de 35 ans, le château reçoit un centre de formation en continue de langues qui conçoit des stages linguistiques pour tous les publics. Avec comme devise « Libérez votre potentiel », ces initiatives bénéficient de l’accueil bienveillant et chaleureux d’un château à taille humaine ainsi que d’une équipe motivée, qualifiée et expérimentée. Du potager en permaculture aux petits plats concoctés par notre équipe, tout y est travaillé pour en faire « The best place to learn ». »

6. Se fixer des objectifs

Vous allez sans doute fourmiller d’idées quant à la mise en place de vos objectifs, de vos activités. Cependant, il faut canaliser ces actions, leur donner une ligne droite. Pour cela, il existe une méthode qui permet d’organiser vos objectifs : S.M.A.R.T. 

Spécifique: il s’agit ici d’établir les conditions de la mise en place de vos objectifs, le contexte. Demandez-vous dans quel cadre vous voulez organiser vos projets (cadre personnel, familial…) et tentez de hiérarchiser vos projets. N’allez pas tout de suite sur des projets qui vous mettront en difficulté. Allez à l’essentiel et faites simple. Vous atteindrez plus vite votre objectif. 

Mesurable: autrement dit, comprenez par mesurable les moyens que vous mettrez en place pour y arriver. Etablissez des indicateurs (qui verra mes actions, quand saurais-je si j’ai atteint mes objectifs ?…). Par exemple, vous pouvez vous aider de formulations dans la mise en place de vos objectifs :

>>  « Dans le cadre de ma situation personnelle (spécifique), j’ai décidé de créer un spectacle équestre (moyens) dans le parc du château. » 

Accessible : servez-vous de ce que vous avez à disposition pour le moment. Par exemple, si dans votre château vous avez des espaces libres, servez-vous en pour créer des aires de pique-nique ou des lieux pour se ressourcer avec des bancs etc. Il est important d’aller vers l’atteignable et non vers ce que vous idéalisez. 

Réaliste : ce point rejoint le point précédent. Plus clairement, il s’agit pour vous de tenir compte de la réalité qui vous entoure, du cadre que vous vous êtes fixé au début de vos objectifs pour ne pas le dépasser. Tout ne peut pas se dérouler comme vous le souhaitez, prendre en compte les risques et aléas est nécessaire. Soyez résilient face aux imprévus. 

En ce sens, le château de Carneville à quant à lui fait fi des contretemps. En 2016, la partie du vestibule de l’édifice s’était effondrée, 60% du château était rongé par la mérule. Guillaume Garbe, l’acquéreur depuis 2012 a entamé un chantier colossal en levant d’importants fonds grâce à la mission Patrimoine et continue de présenter ses projets autour de l’édifice en organisant des dîners. 

Temporel : le dernier point de cette méthode concerne le calendrier de vos objectifs. Quand les mettre en place, prévoir des délais, faire en fonction des événements, des saisons. Datez votre objectif, consacrez lui un temps précis à ne pas dépasser. In fine, il ne faut en aucun cas subir mais contrôler le temps que vous prenez à mettre en place vos objectifs et vos activités pour votre château. 

Conclusion

Désormais vous connaissez les pré-requis pour rentabiliser un château. Ces étapes sont indispensables quant à la bonne mise en œuvre de vos objectifs, elles viennent cadrer votre réflexion en amont du lancement d’un projet lucratif pour votre patrimoine. 
Retrouvez dans notre prochain article la suite de ces étapes ! 

Pour aller plus loin :

 – FINANCER MES PROJETS AU SEIN D’UN PATRIMOINE HISTORIQUE – Comment rédiger un dossier de demande de financement ? 

–  VALORISER DES CHATEAUX ECONOMIQUEMENT – Les modèles qui ont le vent en poupe

INNOVER DANS UN CHATEAU – Comment penser de nouvelles activités durables et rentables ? 

Comment valoriser la propriété forestière d’un domaine historique ?

L’important à retenir dans cet article :

 Propriétaire d’un domaine forestier, il apparaît parfois difficile de trouver les clés pour gérer et capitaliser sur ce patrimoine complexe. Régir une richesse naturelle telle qu’une forêt peut se révéler un casse-tête pour les propriétaires. D’autant qu’ils doivent composer avec les aléas et les contraintes qu’elle implique. Dès lors, il est conseillé de trouver des experts dans la gestion de son espace forestier afin de l’exploiter durablement.

Les points clés de cet article : 
– Il faut inciter les propriétaires à s’appesantir d’avantage sur la gestion de leur patrimoine forestier 
– Il faut se rapprocher d’un mode de gestion raisonné
– S’entourer de professionnels en la matière est nécessaire

Introduction

Aujourd’hui en France métropolitaine, on compte quasiment 17 millions d’hectares de forêts dont les ¾ sont privés. Propriétaires ou sociétés de droit privé, institutionnels (banques, assurances, caisses de retraites), ils sont environ au nombre de 3 millions. De surface moyenne – approximativement 4 hectares – ces espaces forestiers sont aussi le reflet de beaucoup de disparités. La plupart de ces espaces correspondent d’ailleurs à de très petites parcelles. 2,9 millions sont propriétaires de surfaces inférieures à 4 hectares, le reste concerne les gros propriétaires. Mais comment gérer toutes ces surfaces ? 

Julien Terrier, ingénieur agronome chez Forêt Patrimoine, nous aide à comprendre comment gérer efficacement ce bien forestier. 

Julien Terrier, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? 

Après deux années en classe préparatoire scientifique, j’ai intégré AgroParisTech, grande école d’ingénieur agronome. Diplômé en 2017 à l’issue d’une spécialisation en Gestion, Innovation et Performance des Entreprises, j’ai poursuivi mon parcours académique dans le cadre d’un Master II de droit rural. Cette formation complémentaire à la formation d’ingénieur a permis de me préparer aux métiers de l’expertise foncière et forestière.
En tant que chargé de gestion, transaction et expertise au sein de Forêt Patrimoine, mes missions sont diverses. Je conduit des expertises forestières. J’effectue également des transactions forestières. Enfin, je gère le patrimoine forestier pour le compte de propriétaires privés.

En associant une très bonne connaissance des enjeux actuels du monde rural, agricole et forestier, avec des compétences de gestion forestière et financière, nous pouvons apporter un conseil dans les domaines juridique, technique et économique, voire fiscal. Ainsi c’est une expertise à la fois de terrain et de gestion patrimoniale.

Quelles sont les missions de Forêt Patrimoine ? 

Forêt Patrimoine est la cellule immobilière des experts du Comité des Forêtsle plus ancien organisme de défense de la forêt privée. Nous proposons de conseiller sur le long terme ou de façon ponctuelle des propriétaires forestiers dans la gestion, l’évaluation ou la transaction de leur patrimoine forestier. La grande diversité des situations rencontrées permet d’aborder chaque situation unique avec le recul nécessaire.
Vous pouvez retrouver toutes les actions de Forêt Patrimoine sur leur site ainsi que leur programme.

Source : Forêt Patrimoine

D’après vous, pourquoi les forêts sont-elles mal exploitées aujourd’hui ? 

Parmi cette grande variété de propriétaires forestiers, beaucoup ont reçu ce patrimoine par le biais d’héritages successifs ; il en résulte alors une certaine méconnaissance des limites des biens détenus, souvent difficiles à localiser et exploiter. Ainsi trop de surfaces sont laissées à elles-mêmes et ne sont pas entretenues …Cependant, selon l’article L112-1 du Code Forestier«Sont reconnus d’intérêt général la mise en valeur et la protection des forêts ainsi que le reboisement » ! Il y a donc, d’une certaine manière, une responsabilité à entretenir et valoriser son capital forestier. 

Quels sont les objectifs à poursuivre dans le cadre d’une bonne gestion de la forêt ? 

Dans la mesure du possible, il faudrait aller vers une meilleure gestion de son patrimoine, l’entretenir et le valoriser en mobilisant une partie de ses bois. Le but est d’inciter les propriétaires à produire du bois en plus de les inciter à en récolter. Ainsi, établir un suivi et une protection des ressources naturelles afin de renforcer la qualité de la terre est primordial si l’on veut maintenir son capital forestier en l’état. 

Quelles sont les sources de revenus d’un propriétaire forestier ? 

Les principales sources de revenus proviennent de la vente de bois qui représente une recette majeure. Par ailleurs, le propriétaire peut être amené à louer ses espaces forestiers pour la chasse et profiter ainsi des bénéfices financiers de cette activité. 
Ainsi, une forêt est une entreprise qui doit dégager un résultat. Cette gestion permet l’obtention d’une rente courante et continue sur du moyen terme qui soit la plus élevée possible. En parallèle, la gestion forestière permet la constitution d’une réserve en capital mobilisable en cas de besoin, elle permet également de pérenniser les espaces forestiers. 

Quels sont les différents modes de gestion possibles ? 

Il convient de distinguer les modes de traitement sylvicoles des autres modes de gestion. Bien que le traitement et la gestion soient intimement liés, un arbitrage sain est patrimonial. Le traitement sylvicole est indispensable pour valoriser la forêt dans son histoire et pour servir la transmission. Une vision encore largement répandue est de considérer une forêt comme un coffre-fort, dans lequel on se servirait au gré des besoins familiaux. Mais on oublie que la forêt ne s’est pas constituée d’elle même, que des ancêtres l’on façonnée, ont œuvré à son développement. Si la forêt est souvent patrimoine reçu, elle est également un patrimoine à transmettre aux futures générations. 

En privilégiant la production de bois d’œuvre de qualité, c’est à dire en sélectionnant les individus qui présentent le meilleur potentiel de production de bois d’œuvre (qualité et vitalité), on s’assure de gérer au mieux une forêt. Cette sylviculture est par ailleurs un moyen durable de maintenir le carbone qui se fixe lors de la croissance des arbres ; la part de bois d’œuvre produite étant plus importante. 

La gestion à long terme

Rester prudent dans la gestion de son capital forestier

« Une forêt est un capital qui produit de lui même l’intérêt qu’il rapporte. Toute la question est de déterminer cet accroissement et les conditions dans lesquelles il sera avantageux, de façon à ce que l’on puisse le prélever par exploitation sans nuire au capital et sans compromettre la reconstitution de l’intérêt, c’est-à-dire son nouvel accroissement dans l’avenir. » Gurnaud (1890)

Pour s’assurer d’une gestion sur le long terme il faut avant tout être prudent pour ne pas détériorer le capital de bois sur pied.

Ne pas céder aux effets de mode

En outre, il convient de ne pas céder aux effets de mode, que ce soit dans les modes de gestions ou sur le choix des essences. En effet, le temps des forêts, n’est pas celui des hommes. La forêt est une invitation à l’humilité et à la prise de recul. 

Pouvez-vous me parler de ProSilva ? Quelles sont les particularités de cette approche ? 

ProSilva est une association de forestiers qui promeut et défend une sylviculture à l’échelle de l’arbre, en privilégiant un traitement dit « irrégulier ». Le sylviculteur n’intervient que par petites touches pour récolter les bois mûrs ou sans avenir sylvicole, favoriser les arbres d’avenir, éclaircir les semis, enrichir là où le renouvellement tarde. Une méthode qui permet de maintenir un niveau de productivité économique élevé, de protéger la biodiversité, la qualité des sols, de l’air et de l’eau, tout en produisant de plus en plus de bois de qualité. Cette sylviculture d’arbre permet d’obtenir des revenus soutenus et réguliers tout en ayant des forêts multifonctionnelles, continues et stables.
Les opérations sylvicoles visent à concentrer l’accroissement sur les arbres de qualité, qui permettrait aussi d’utiliser au mieux le potentiel de production de la station, de refuser les sacrifices d’exploitabilité, de contenir les charges de renouvellement, d’aboutir à des peuplements plus stables, moins sensibles aux aléas climatiques et biologiques … 

Gérer seul sa forêt ou faire appel à un professionnel ? Quels sont les avantages et inconvénients ? 

La forêt est un patrimoine fragile et complexe, qui ne supporte pas les événements brusques. Afin de la pérenniser et d’œuvrer à sa valorisation, elle doit être le reflet d’une symbiose entre le propriétaire forestier et son gestionnaire, au-delà d’une simple assistance technique. Afin d’apporter un regard extérieur neutre, il est important de se faire accompagner par un expert qui dispose d’une connaissance précise des acteurs et des organismes forestiers. Les professionnels indépendants proposent des services personnalisés, en adéquation avec vos attentes et les potentiels de chaque forêt.
De l’estimation de vos valeurs forestières à la gestion courante de vos bois, l’offre des services proposés par les experts forestiers est large ; la défense des intérêts du propriétaire forestier étant l’objectif de tout bon expert. 

Source : Forêt Patrimoine

Quels sont les acteurs à qui faire appel pour être aidé dans la gestion de sa forêt ? 

À l’heure actuelle, il existe de nombreux professionnels de la gestion forestière. Qu’ils soient gestionnaires forestiers professionnels, experts forestiers ou membres de coopératives forestières, ces conseils s’adaptent aux différents propriétaires. Ils proposent la plupart du temps des services sur-mesureBeaucoup de structures viennent en aide aux propriétaires, il ne faut donc pas hésiter à se tourner vers des professionnels. 

Conclusion

Etre propriétaire d’un espace forestier comporte aujourd’hui de nombreux avantages mais aussi des contraintes. En effet, comme vu précédemment, la gestion d’un patrimoine forestier représente un enjeu économique majeur apportant une source de revenus non négligeable mais le tout est de savoir comment gérer et exploiter de manière responsable ce potentiel. Les modes de gestion sont nombreux et s’entourer d’un environnement de professionnels de l’expertise et du conseil représente un atout considérable pour trouver les réponses adaptées à ses besoins. 

Pour aller plus loin :

Comment gérer et optimiser le domaine forestier de son château ?
La méthode ROSEE pour choisir les essences d’arbre dans le jardin de son château

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Gagner de l’argent grâce à son château : les actions à mener

L’important à retenir dans cet article :

 Une fois sa réflexion construite et ses projets d’activités fixés et planifiés, il faut débuter. Mettre en route vos premières actions dans votre château requiert une attention toute particulière, et de nouvelles interrogations peuvent se présenter. 

Les points clés de cet article : 

– Savoir être réaliste face au lancement de vos activités
– Réfléchir aux éventuels accompagnements possibles
– Promouvoir vos activités auprès des bonnes cibles 

Introduction

Dans l’article COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE A SON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activités, nous évoquions la manière d’agir avant la mise en place de tout projet. Aujourd’hui, nous vous proposons de nouvelles clés pour commencer à mener vos premiers développements !  

1. Etre réaliste

Cela peut paraître logique mais fixer des objectifs réalisables dans le temps et dans son budget peut vite devenir difficile. Une fois que l’on a identifié les atouts de son château, que l’on sait comment les exploiter, l’on a souvent tendance à être trop ambitieux dans la mise en place de ses objectifs. Il est donc nécessaire de faire un « tri » entre ce qui est possible et ce qui est réalisable. 

Ce qui n’est pas réalisable n°1 : les activités qui imposent des contraintes trop fortes pour soi

Par exemple, si vous souhaitez organiser des visites dans votre château, sachez qu’il faudra mettre en place un parcours spécialement dédié à cette activité. Cela implique des contraintes avec notamment la privation de la jouissance d’une partie de ses espaces privés. Si vous n’êtes pas prêt à cela, ce n’est sans doute pas la bonne activité pour vous. 

Ce qui n’est pas réalisable n°2 : les activités qui demandent une phase de « test » alors que l’on manque de temps

Prenez également en compte le temps qu’il faudra pour mener à bien vos premières actions. Il est important de ne pas aller trop vite car le risque est de faire des projets à perte ! Tous les paramètres (environnementaux, climatiques…) qui peuvent vous dresser une assise confortable dans le lancement de vos activités ne sont pas toujours présents. Ainsi, il est nécessaire d’accepter l’erreur et de faire des compromis surtout si l’on n’est pas le seul décisionnaire. Il convient alors d’agir finement et de choisir les bons moments pour proposer de nouvelles activités. Le mot d’ordre est : « learning by doing » : apprendre en faisant. 

Vous pouvez par exemple vous rendre dans votre mairie, demander une étude d’impact sur le territoire et faire en fonction . Ainsi, ces nouvelles informations vous permettront de s’engager sans trop de risques dans la mise en place de vos activités. 

2. Ne pas hésiter à se faire accompagner

S’entourer d’experts, de conseillers, d’auxiliaires, de bénévoles…

Lors du lancement de projets pour son château, on peut parfois être esseulé face à la quantité de travail qui se retrouve devant nous. Gérer les visites si l’on a ouvert son château au public, s’occuper des événements, de l’entretien des lieux etc, n’est pas aisé. Jusque là, il est rare d’avoir le don d’ubiquité et l’on risque de tout faire péricliter si on se retrouve dans l’impossibilité de canaliser ses objectifs. 

N’hésitez pas à vous entourer d’un environnement de partenaires qui ont les bons conseils, les solutions adaptées pour répondre à vos besoins. 

Si par exemple, vous avez à votre charge un domaine forestier, vous pouvez vous rapprocher d’experts en gestion forestière, de conseillers en la matière qui sauront vous aider grâce à leur regard professionnel. En ce sens, nous vous conseillons la lecture de l’article :  GESTION DU DOMAINE FORESTIER DE SON CHÂTEAU – Un atout majeur car rentable et JARDINS ET ESPACES PAYSAGERS D’EXCEPTION – Faire appel à des professionnels, c’est abordable : point sur les expertises indispensables. 

Vous pouvez également vous rapprocher de nombreuses structures qui existent comme les chambres d’artisanatles CCI, les incubateurs d’artisans locaux ou tout simplement des bénévoles qui viendront donner de leur temps pour vous aider dans vos activités.

Une solidarité commune

Il existe aujourd’hui une grande solidarité autour du patrimoine et de sa valorisation. Ainsi, beaucoup de partenaires sociaux, économiques sensibles à la conservation du patrimoine sont là pour vous aider à concrétiser vos projets car le patrimoine est d’abord une affaire de tous. 

Rappelons-nous de la success-story du château de la Mothe-Chandeniers qui a réuni des personnes d’horizons, de nationalités différentes au sein d’une même mission : servir le patrimoine et aider à sa valorisation. De petites mains passionnées œuvrent pour aider à sauvegarder et promouvoir cet héritage commun. Ce seront parfois elles qui viendront d’elles-mêmes proposer leurs services pour aider dans la mise en place d’activités pour son château. Les mairies et associations sont souvent leurs relais. Il ne faut donc pas hésiter à prendre les devants et se tourner vers elles ! 

D’autres propriétaires tentent eux-aussi de mener à bien leurs projets pour leur château. Les VMF, par exemple mettent en relation les propriétaires de monuments historiques afin de se constituer un réseau cohérent et efficace autour d’une solidarité commune: celle de promouvoir son bien en œuvrant pour sa sauvegarde. 

S’associer

Enfin, si l’on a peur d’être seul, trouver des associés peut être une bonne alternative. Tentez d’abord dans votre cercle familial, puis dans vos amis. Ces derniers peuvent constituer des soutiens moraux qui consolideront toute mise en place de projet. Avoir un second regard sur les décisions à prendre est un plus non négligeable car il apporte une confiance supplémentaire dans la réussite de projets pour son château.  

Vous pouvez également former un apprenti pour vous suivre et vous épauler dans vos actions à mener. Pour cela, les CFA (Centre de Formation d’Apprentis) proposent des alliances et des formations avec de jeunes désireux de se former auprès d’un maître d’apprentissage. 

3. Faire de la publicité pour communiquer sur vos activités/événements

Distinguer les différents niveaux de communication autour du château et des activités

La communication aux autorités : un pré requis indispensable 

Une fois vos projets fixés, vous avez toutes les cartes en mains pour lancer des activités pour votre château, mais il faut pour cela, les promouvoir. Si vous avez consacré votre château au tourisme, sachez que vous êtes dans le cadre d’une ouverture d’un ERP (Etablissement Recevant du Public). Dès lors, il est impératif de prévenir sa préfecture et sa mairie de son intention d’ouvrir au public son château. Cela fait, il vous faudra choisir à quelle fréquence ouvrir votre château au public (ouverture exceptionnelle, occasionnelle ou régulière). Plus d’informations à ce sujet sont communiquées sur le site de la DRAC de sa région. 

La communication autour de vos activités

Il est également important de veiller à faire connaitre votre nouvelle activité en déterminant un message spécifique, celui qui boostera la visibilité de votre château. Cependant, de véritables démarches s’imposent quant à une communication effective de ses projets. Il faudra diffuser toutes les informations nécessaires sur votre château aux agences départementales et touristiques de sa région. De plus, il faudra sans doute créer une brochure publicitaire ainsi que des panneaux pour prévenir vos clients potentiels de votre nouvelle activité. Ne pas hésiter à être inventif dans ses opérations de communication en plus de vous faire connaitre sur les réseaux sociaux ! 
Vous pouvez retrouver ici comment faire une brochure touristique inspirante.

Les nouveaux outils de communication

Vous pouvez par exemple démarcher les télévisions, presses et radios locales qui relayeront vos projets et vous donneront un coup de pouce pour une meilleure visibilité. 

L’application Weekisto permet par exemple de faire connaitre son château afin d’attirer des visiteurs. Elle vous propose ainsi 3 outils d’animation : 

– visites à thèmes
– balades
– quiz et jeux 

Vous avez également la possibilité de vous tourner vers la réalité augmentée qui apportera un plus pour vos visites et par conséquent pour votre visibilité. L’opérateur de visites augmentées Histovery propose aux châteaux qui le souhaite un HistoPad, une tablette numérique qui promet une expérience immersive aux visiteurs à travers une exploration des salles reconstituées de votre château, « l’HistoPad offre une chasse au trésor ludique et interactive pour le jeune public. »

La communication autour de votre château et de votre marque

En parallèle, si vous avez souhaité consacrer votre monument à l’hôtellerie, les moyens pour être bien visible auprès de votre public seront différents que pour le tourisme mais la logique de communication sera la même. Tout devra être mis en œuvre pour concourir à une bonne visibilité. Outre le fait de se créer un site Internet simple et intuitif, vous devrez inscrire votre château sur des annuaires, des guides touristiques ou participer à l’obtention d’un label. 
Vous pouvez par exemple postuler pour l’obtention du label « Qualité Tourisme » en suivant la procédure proposée par la DGE (Direction Générale des Entreprises). 

Commencez à communiquer autour de vos actions

Il est important d’établir des stratégies de communication logiques et efficaces et, pour ne surtout pas biaiser votre offre, il faudra être cohérent avec le message que vous véhiculerez. 

Voici une liste non-exhaustive des étapes que nous vous conseillons de suivre pour avoir une bonne stratégie de communication auprès du public que vous aurez choisi.

Tout d’abord, inscrivez votre monument sur les réseaux sociaux (Linkedin, Instagram, Facebook…). Sachez que ces plateformes sont aujourd’hui les plus efficaces en termes de communication et de rayonnement car elles touchent un public plus large mais concerné.

Ensuite, prenez des photos de votre château de bonne qualité. N’hésitez pas, si vos moyens financiers le permettent, à faire appel à un photographe qui saura par son œil professionnel mettre en valeur le plus possible votre édifice. 

Puis, créez un site Internet clair et intuitif pour que vos futurs clients puissent prendre connaissance de tous vos projets, qu’ils puissent réserver une chambre ou une visite sans difficulté aucune.

Enfin, référencez votre site sur les moteurs de recherche (Google, Safari…). Grâce aux mots-clés que vous indiquerez, votre visibilité sera plus efficace. Des outils pour référencer votre site sont disponibles en ligne avec des tutoriels pour vous aider, n’hésitez pas à en prendre connaissance ! 

L’exemple du Château de Gudanes

Avec plus de 325 000 abonnés sur Instagram, le Château de Gudanes (Ariège) dépasse le Château de Chambord (69 100 abonnés) pourtant il n’est pas ouvert à la visite ! Son secret ? Une communication efficace autour d’un projet de restauration entamé en 2013 par les Craigs, un couple d’Australiens qui fait des émules sur Internet. Cadre enchanteur, vidéos travaillées, ateliers participatifs, tout est mis en oeuvre pour redonner vie à ce joyau du XVIIIème siècle. 

Ainsi, il est important d’être inspirant, de cultiver votre réseau et de multiplier toutes les alliances qui pourront valoriser votre patrimoine. Enfin, n’hésitez pas à prendre les devants en parlant de vos activités sur toutes les plateformes de communication. 

4. S’armer de patience

Prendre le temps. Même si vous êtes engagé financièrement en bénéficiant d’un prêt, nous vous conseillons de ne pas penser au financement à court terme. Comme dans la création d’entreprise, le rendement ne sera pas immédiat. Dégager un revenu est certes une priorité mais ce ne doit pas être une obsession sinon, vous risqueriez de vous engager dans des projets inaboutis ou irréalisables. 
Par exemple, si vous souhaitez investir dans la création de structure d’accueil coûteuse mais que le public n’est pas au rendez-vous, vous aurez perdu plus d’argent que vous n’en n’aurez gagné. Cela peut paraître évident surtout si l’on fourmille d’idées de développement économique pour son château. Cependant, il est primordial de clarifier dès le début vos objectifs en pensant S.M.A.R.T. , vous avancerez plus efficacement et mènerez vos premières actions beaucoup plus sereinement. 

Enfin, il est capital de ne surtout pas se comparer aux autres structures qui semblent réussir. Leur réussite peut être éphémère et leurs projets ne se sont pas construits en un jour. Tout doit être le fruit d’une réflexion raisonnée et aboutie. N’ayez pas peur de prendre le temps avant de vous lancer dans la bonne formulation de vos objectifs ! 

Conclusion

Ces étapes sont indispensables quant à la bonne mise en œuvre de vos premières actions, elles viennent cadrer votre réflexion lors du lancement d’un projet lucratif pour votre patrimoine. Retrouvez dans notre prochain article la suite de ces étapes ! 

Pour aller plus loin :

 – COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRACE A SON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activités ? 

– INNOVER DANS UN CHÂTEAU – Comment penser de nouvelles activités durables et rentables ?

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Gagner de l’argent grâce à son château : la mise en oeuvre

L’important à retenir dans cet article :

 Vous avez enfin pu commencer à formuler votre réflexion et vos projets. Il est désormais possible de vous lancer dans la création concrète de vos activités. Pour cela, il faut être innovant et créatif. Plus vous vous démarquerez, plus vous aurez de visiteurs !
Dès lors, vous devez tenter de comprendre quelles sont les opportunités qui se présentent à vous, les saisir et mettre ainsi en place vos activités en hiérarchisant vos priorités. 

Les points clés : 
– Être à l’affût de nouvelles opportunités
– Hiérarchiser ses activités
– Comment et pourquoi déléguer
– Dans quelles mesures se préserver et conserver son énergie

Introduction

Dans nos précédents articles de la série « Comment gagner de l’argent grâce à son château », nous vous donnions les clés et vous conseillions sur la manière de réfléchir et de mettre en place vos projets d’activités. 
Aujourd’hui, nous vous proposons de nouvelles clés pour imaginer et créer vos activités dans votre château. 

1- Etre à l’affût de nouvelles opportunités concernant la mise en place de vos activités.

Que vous ayez consacré votre château à l’hôtellerie où que vous ayez mis en place des activités touristiques, il est important de savoir diversifier vos activités et proposer de nouveaux contenus. 

De nouvelles perspectives pour l’hôtellerie

Dans le cas de l’hôtellerie, vous pouvez, par exemple, proposer des séjours à thèmes, accueillir des colonies de vacances ou vous convertir dans le luxe ! N’oubliez pas que le château est, en lui-même, un lieu d’exception. A ce titre, il est facile pour lui de se doter d’une image de luxe. Vous pouvez vous servir de cette image pour créer, si vos moyens le permettent, un établissement hôtelier haut de gamme. 

Voici un article intéressant sur la manière de transformer votre établissement en un hôtel 5 étoiles ( hotel-luxe-classement5etoiles).

Tentez également de faire partie de coffrets cadeaux comme ceux proposés par Wonderbox ou Smartbox qui cherchent des partenaires pour concevoir de nouvelles activités. Il vous suffit de postuler

Ainsi, non seulement vous aurez une visibilité plus grande, puisque vous ferez partie d’un coffret-voyage en vente dans toutes les enseignes de grande distribution, mais vous participerez à la valorisation de votre territoire ( Wonderbox ; Smartbox). Vous pourrez donc fidéliser vos clients et mettre en place une stratégie d’autonomie dans la prospection de vos clients potentiels.

Diversifier le tourisme

Si vous avez ouvert votre château au public, vous devez sans doute avoir mis en place un parcours de visites classiques incluant la découverte des extérieurs et/ou intérieurs de votre château. Pour diversifier votre offre touristique et vos publics, vous pouvez vous orienter vers la création de visites à thèmes (weekisto) . Pas besoin d’avoir un budget énorme pour aller dans ce sens puisque vous pouvez, par exemple, créer des visites nocturnes aux flambeaux, des visites costumées ou organiser des spectacles. Ce sont des activités qui sont logiques dans l’évolution des visites que vous proposez car elles sont nécessaires pour vous diversifier et augmenter le nombre de visiteurs. 
C’est déjà le cas de nombreux châteaux. Ils ont su saisir les opportunités qui ont fait d’eux des édifices connus et reconnus dans leur région. 

L’exemple du château de Caumont (Gers)

Les Castelbajac ont organisé dans leur château le Concert de la fête des mères. Cet événement accueille chaque année de nombreux visiteurs qui se costument pour participer à des danses d’époque. Comment organiser un tel événement ? C’est simple, faites appel à des équipes de jeunes volontaires !

L’exemple du château de Saint-Fargeau (Yonne)

A l’image de la célèbre Cinéscénie du Puy du Fou, le château de Saint-Fargeau a, lui aussi, diversifié son offre touristique pour créer un spectacle vivant autour de notre histoire
« Les fantômes sortant des murailles, l’épopée de Jeanne d’Arc, la chasse d’Héribert, le tournoi de chevalerie, les écorcheurs sanguinaires, l’arrivée de la Grande Mademoiselle, la Révolution et le passage des troupes américaines en Puisaye constituent le merveilleux livre d’images vivantes du Château de Saint-Fargeau. Dans le cadre exceptionnel du Parc du château, pendant plus d’une heure et demie, et sur un rythme époustouflant, 1000 ans d’histoire défilent sous vos yeux.  »

Vous pouvez également tenter de réinventer vos besoins en fonction du plan d’actions que vous vous êtes fixé en amont. Cela se traduit par une réévaluation de vos activités en les hiérarchisant en fonction de vos priorités (personnelles, financières, matérielles…). Ai-je suffisamment les bons outils pour faire perdurer cette activité ? Ai-je les moyens financiers pour la faire perdurer ? Est-elle bien rentable ? 
Une fois que vous aurez fait « le tri », vous pourrez établir de nouvelles stratégies touristiques en tentant l’insolite. En effet, plus vos activités seront exceptionnelles, plus vous aurez de visiteurs et vos bénéfices financiers ne pourront qu’augmenter

L’exemple des Escape Game : Escape Game au château de Vitré
Des activités utiles à tous

Le Comte d’Orglandes à Heudreville sur Eure a récemment mis en place une centrale à vis hydroélectrique sur la portion de l’Eure qui traverse le parc de son château. Cette initiative portée par Verchéenne et les élus de la commune représente 4 ans et demi de négociations avec les banques pour mettre en place le projet. Non seulement il produit de l’électricité pour les riverains mais il les protège des potentielles crues aux conséquences désastreuses. 

Aujourd’hui, fort de son succès, « le château d’Heudreville-sur-Eure accueille souvent des délégations anglaises, belges, italiennes, et, même chiliennes qui envisagent de construire des canaux d’irrigation de plusieurs centaines de centrales identiques à celle d’Heudreville en dérivation des rivières en provenance de la Cordillère des Andes, sans aucun impact négatif pour l’environnement. » Actu.fr
Un projet porteur d’emplois et inspirant qui fédère et garantit la sécurité des riverains tout en limitant l’empreinte écologique ! 

2- Savoir déléguer et conserver son énergie

Décomposer son temps, étapes par étapes

Comme expliqué dans le premier article de notre série « COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE A SON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activité », nous vous indiquions comment penser S.M.A.R.T. en cadrant ses objectifs principalement dans le temps. Cette méthode est extrêmement importante afin de ne pas se laisser déborder par les événements et ne pas être pris de court par le temps. 
Etudier des devis, gérer vos activités, construire des factures et ne pas laisser sa boite mail déborder : tant d’impératifs qui sont souvent reportés à plus tard car source de stress…
Aujourd’hui, nous vous proposons de décomposer le temps dont vous disposez en hiérarchisant vos priorités ; pour cela voici l’analyse ABC créée en 1956 par Henry Ford, une méthode très efficace pour se concentrer sur l’essentiel ! 

Catégorie A : les tâches urgentes et/ ou très importantes

Vous pourrez consacrer 60% de votre temps aux urgences et aux choses les plus importantes : traitement des devis, résolution des imprévus, suivi de vos finances. 

Catégorie B : les tâches importantes mais pas pas urgentes

Vous pourrez consacrer 25% de votre temps à gérer votre personnel, si vous en avez, à étudier les possibles recrutements et à développer vos activités et votre site Internet.

Catégorie C : les tâches quotidiennes

Vous pourrez consacrer 15% de votre temps à vous occuper du suivi de vos mails, à répondre aux courriers et à vous occuper des activités non lucratives. 

Nous vous proposons également la méthode N.E.R.A.C. qui suit relativement les mêmes principes que l’analyse ABC mais qui vous apporte des outils différents. N’hésitez pas à vous inspirer du tableau ci-dessous pour vous aider à hiérarchiser vos tâches. 

Si vous souhaitez réguler vos finances, vous pourrez également consulter la méthode de l’analyse ABC pour le pilotage des coûts de vos activités Analyse ABC

Croire en soi pour réussir ses objectifs

Que signifie croire en soi ? Faut-il croire en soi pour réussir ou les compétences suffisent-elles ?
« C’est en bonne partie sur la base des croyances d’auto-efficacité que les individus choisissent quels buts poursuivre, combien d’efforts dépenser, combien de temps continuer à persévérer face aux difficultés, quel niveau de stress et de découragement être prêts à subir face aux difficultés et aux échecs » (Albert Bandura, 1989).

Croire en soi, c’est d’abord croire en ses capacités et ses compétences

C’est ce sentiment d’efficacité personnelle, dans lequel nous sommes satisfaits par le succès de nos actes. C’est notre capacité à performer dans un domaine qui prédispose invariablement nos choix d’activités. Tel un déterminisme personnel et professionnel, croire en soi est en quelque sorte l’indicateur, le baromètre de notre investissement dans la vie. Il oriente et fixe la poursuite de nos objectifs. 

Plus vous vivrez un succès professionnel ou personnel, plus vous serez amené à croire en vos propres capacités pour accomplir la mission demandée, et ce dans n’importe quel domaine. A contrario, l’échec va réduire ce sentiment de manière drastique.

Il faut donc bien cerner quelles sont vos envies, cibler vos capacités et plus largement vos projets pour établir une stratégie de succès

Mais que cela ne vous empêche pas de prendre des risques ou de vous tromper dans la mise en place de vos activités lucratives qui impose beaucoup d’enjeux à court et long terme. 

Si, par exemple, vous avez décidé de créer un concept d’Escape Game dans votre château, c’est certes une activité à succès mais qui présente beaucoup de contraintes : accueillir une structure sans détériorer les lieux, construire une énigme en lien avec l’histoire du château, mettre en place un matériel adapté, recruter un responsable d’activité… Tout cela coûte cher et impose un gros investissement personnel. A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle et si vous croyez que c’est la bonne activité, celle qui fera décoller la visibilité de votre château…

In fine, vous verrez que tout n’est qu’une question de priorités et d’organisation. 

Conserver son énergie

Nous vous conseillons dans votre organisation quotidienne de commencer dès le matin à vous occuper des tâches urgentes de la Catégorie A (CF – analyse ABC), vous serez ainsi « soulagé » et pourrez vous consacrer à d’autres missions tout au long de la journée. Arrivé en fin de journée, essayez de noter tous les points positifs de celle-ci afin de garder votre énergie et de ne pas vous laisser submerger par les points négatifs qui auraient tendance à entacher votre moral. 


Enfin, sachez déléguer ! Beaucoup de personnes peuvent vous aider que ce soit dans votre cercle familial ou dans un cercle plus large. Etre seul pour s’occuper de son château est impensable. Pas besoin de s’entourer de professionnels. Néanmoins, il vous faut être entouré par des personnes qui ont de l’expérience ou qui sont très motivés pour vous aider. 
Ces personnes sont précieuses. Elles seront là pour vous apporter du soutien et vous accompagner. Membres de votre famille, amis, bénévoles, n’hésitez pas à les solliciter. 
Voici quelques sites répertoriant des associations qui seraient susceptibles de vous aider : 
– Des cadres retraités qui offrent de leur temps : Retraités_temps ; Cadres_retraite
– Des bénévoles pour vous aider dans vos travaux de chantier : bénévoles_chantier

Conclusion

Mettre en place des activités dans son château suppose de la créativité et de la rigueur pour ne pas se laisser submerger par la quantité de tâches qui se dressent devant vous. Croire en soi et en sa propre intuition est souvent la clé. N’ayez pas peur d’avancer et d’offrir à votre château un second souffle ! 
Vous voilà avec toutes les clés pour pouvoir générer de l’argent grâce à votre château. Nous espérons que ces clés vous ont été utiles et que vous pourrez amorcer sereinement votre projet !

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin :

 – COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE À MON CHÂTEAU – Les premières actions à mener dans le lancement d’activités
– COMMENT GAGNER DE L’ARGENT GRÂCE À MON CHÂTEAU – Quelle réflexion avoir en amont du lancement d’activité ?