Ce qu’il faut retenir

Le patrimoine du sport en France est riche et diversifié : il mêle de nombreuses traditions transmises de génération en génération. Il est partie intégrante du patrimoine vivant national. Les Journées européennes du patrimoine, organisées les 16 et 17 septembre 2023, l’ont particulièrement mis à l’honneur cette année. Elles sont l’occasion idéale pour explorer cet aspect fascinant de la culture française et remettre en valeur le patrimoine du sport.

Introduction

À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les Journées européennes du patrimoine ont célébré cette année le « patrimoine du sport ». Il faisait en effet figure de thème commun avec le « patrimoine vivant ». Cet évènement nous invite à découvrir un aspect souvent négligé du patrimoine français : le patrimoine sportif. Reconnue principalement pour ses monuments et sites emblématiques, la France possède un patrimoine sportif conséquent. Il a lui aussi façonné notre histoire et notre culture au fil des siècles, et mérite qu’on s’y attarde. Dans cet article, nous explorerons certains trésors méconnus. Ils permettent de comprendre comment le patrimoine sportif s’intègre à la culture, et peut aider à valoriser certains sites historiques.

Le Jeu de Paume, un trésor conservé du patrimoine du sport

Le Jeu de Paume, considéré comme l’ancêtre du tennis moderne -il est appelé « real tennis » par les Britanniques- est généralement connu pour son rôle dans l’histoire de France. Très lié aux espaces dans lesquels il est joué, le Jeu de Paume fait référence à la fois à la pratique et au lieu (patrimoine bâti) où se déroule l’activité. Le « serment du jeu de paume » fut en effet un élément fondateur de la démocratie française. Pourtant, ce jeu continue de vivre aujourd’hui et demeure transmis aux jeunes générations.

À Paris, la Société Sportive du Jeu de Paume et de Racquets, rue Lauriston, continue de perpétuer cette tradition. Fondée en 1908, elle possède l’une des rares salles dédiées à la courte paume en France, et fait vivre le patrimoine sportif que représente cette activité. Le Jeu de Paume est en effet pratiqué depuis le Moyen Âge, où il a été inventé par des moines français. Depuis, il s’est transmis au fil des siècles, grâce notamment à Henri IV ou François 1er qui ont été de grands joueurs.

Le béhourd, l’héritage médiéval remis en valeur

Autre exemple de patrimoine sportif hérité d’une tradition médiévale, le béhourd traduit la capacité du sport à se maintenir dans le temps au sein d’une culture. Du francique bihordôn, signifiant « espace clôturé où se déroulent les tournois », le béhourd est un sport de combat à la mode d’antan. Les participants se munissent ainsi d’armes et d’armures du XIIIe au XVIIe siècle, et s’affrontent lors d’une joute, reproduisant les tournois de chevaliers.

Remis à la mode d’abord par les pays d’Europe de l’Est dans les années 90, le béhourd est aujourd’hui bien implanté en France. La Fédération française de béhourd recense 31 clubs, qui ont l’occasion de s’affronter régulièrement. Les 16 et 17 septembre s’est ainsi tenue la Coupe de France de béhourd, au château Faugas, en Gironde.

Célébré dans des lieux historiques, le béhourd est ainsi l’occasion de lier patrimoine sportif vivant et patrimoine bâti, en proposant des animations divertissantes au public venu visiter un lieu de patrimoine.

L’olympiade Culturelle, ou comment lier le sport à l’art

Dès sa candidature pour les Jeux Olympiques de 2024, Paris a souhaité célébrer le volet culturel de l’évènement. Dans la tradition de Pierre de Coubertin, qui désirait allier « le muscle à l’esprit », l’Olympiade Culturelle propose ainsi aux Français des centaines d’évènements en accès libre, mêlant sport et patrimoine.

A Fougères (Ille-et-Vilaine), le 27 octobre, se tiendra par exemple une exposition consacrée au « Sport au Moyen Âge », présentant différentes sources d’informations sur les activités sportives de nos ancêtres.

Conclusion

Les Journées européennes du patrimoine sont une opportunité unique de découvrir le patrimoine du sport sous un nouveau jour. Comme le Jeu de Paume ou le béhourd, nombreuses sont les activités sportives transmises au titre de notre patrimoine. Des évènements réguliers comme l’Olympiade culturelle sont l’occasion d’enrichir notre connaissance de la culture nationale sous un angle différent. En s’alliant avec des sites historiques, le patrimoine du sport peut alors participer à préserver des traditions dans des lieux de culture.

Pour aller plus loin

Dans cet article, Hephata aborde le patrimoine immatériel et effectue un rapide aperçu du patrimoine vivant en France.

Introduction

Le patrimoine vivant désigne tout savoir-faire, traditions ou pratiques sociales hérités des sociétés passées. Il est donc considéré comme du patrimoine immatériel. Une petite subtilité demeure néanmoins. En effet, on parle de patrimoine vivant lorsque des membres de la société pratiquent toujours ces savoir-faire, traditions ou pratiques sociales et qu’ils y apportent un certain dynamisme doublé d’une volonté de former d’autres individus à ces savoirs et pratiques.

Le patrimoine vivant couvre ainsi différents champs et thématiques. Il peut s’agir d’une danse (le tango ou le flamenco par exemple), d’un sport (l’alpinisme, l’équitation, …), d’un savoir-faire (la gastronomie, la verrerie, l’horlogerie), de chants ou traditions orales (mariachi mexicaine, le gwoka guadeloupéen) ou encore de fêtes ou rituels (la fête de l’ours dans les Pyrénées, la grande fête de Tarija en Bolivie, etc., …).

Le pain et la baguette à la française

Symboles de la France par excellence, la culture et les savoir-faire artisanaux liés à la baguette et au pain ont été inscrits en 2022 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce savoir-faire est un patrimoine vivant. En effet, aujourd’hui encore nos artisans boulangers procèdent de la même manière qu’autrefois pour produire cette célèbre spécialité. Plusieurs étapes traditionnelles sont ainsi nécessaires à l’élaboration de la baguette ou du pain : pétrissage, fermentation, grignage, cuisson, etc., …

Le carnaval de Granville

Le carnaval de Granville est une tradition inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. S’étendant sur quatre jours, elle précède la fête du Mardi Gras. Existant depuis 1875, c’est un évènement culturel attendu de tous, qui participe au folklore et aux festivités locales. Chaque année, d’immenses chars humoristiques sont construits. Ce, en vue de parader lors du cortège fou, coloré et joyeux, tandis que volent au gré du vent, les robes valsantes des bals de nuits et les confetti des enfants.

La fauconnerie

La « Chasse au vol » ou encore fauconnerie est un art ancestral inscrit en 2021 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cet art est pratiquée depuis plus de 4000 ans. Il consiste en la prise et au dressage d’oiseaux de proie (faucons, aigles, buses, etc., …). Si autrefois, les oiseaux de proie étaient essentiellement dressés pour la chasse, il s’agit aujourd’hui davantage d’une pratique sociale. L’objectif est la connexion à la nature et la mise en valeur, de manière spectaculaire, des grands oiseaux de proie.

Le fest-noz, folklore à la bretonne

Rassemblement festif et folklorique aux traditions et costumes bretons, le fest-noz emmène les habitants au cœur des plus vieilles légendes de la région. Cette festivité culturelle a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2012. C’est un patrimoine vivant car il fait perdurer des danses, des chants et des costumes traditionnels.

L’art subtil du parfum en pays de Grasse

Sentez-vous la subtile senteur des plantes à parfum du pays de Grasse ? Tandis que la plante courbe sa fleur aux chauds rayons du soleil, les hommes, depuis le XVIe siècle, en exploite le précieux nectar. Depuis la culture de la précieuse plante, jusqu’à la création d’assemblages, en passant par l’extraction et la distillation, les habitants du pays de Grasse ont appris à maîtriser et à faire perdurer un savoir-faire complexe demandant des compétences multiples. C’est donc un patrimoine vivant. En effet, il perdure encore de nos jours, de la même manière qu’il était pratiqué autrefois.

La dentelle au point d’Alençon

Le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon a été inscrit en 2010 sur la liste représentative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce patrimoine vivant est à ce jour encore détenu par de fins connaisseurs. C’est un art d’une précision extrême et qui demande un travail très long. Il demande donc un haut niveau de savoir-faire et de compétences.

L’équitation de tradition française

L’équitation de tradition française a été inscrite en 2011. Cet art, très fin, demandant une grande maîtrise, révèle la capacité du cavalier d’établir une connexion, voire un lien de confiance avec l’animal. On ne parle plus de dressage mais d’éducation du cheval tant l’importance est de trouver une harmonie, sans imposer un rapport de force et de contrainte sur la monture. L’école la plus connue en France est le Cadre Noir de Saumur, où l’homme et le chevale ne cherche qu’à faire plus qu’un, donnant une impression de légèreté et de souplesse.

L’art de la tapisserie d’Aubusson

Inscrite en 2009, la tapisserie d’Aubusson est un art qui consiste au tissage de la laine selon des procédés qui relèvent d’un savoir-faire et de techniques complexes. L’outil employé est un métier à tisser manuel et vertical. Ce dernier permet la confection d’immenses pièces dont le coût et le temps de réalisation s’avèrent importants.

Le repas gastronomique des Français

Le repas gastronomique des Français est un patrimoine vivant inscrit depuis 2010 à l’UNESCO. Derrière ce terme se cachent toutes les pratiques sociales consistant à partager des repas lors d’une occasion festive particulière. L’accent est porté sur le plaisir lié au « bien manger » et au « bien boire ».

L’envoûtement des chants corses

Le « Cantu in paghjella » est un répertoire de chants corses profanes et religieux qui répond à une certaine technique vocale. Cette technique vocale a été inscrite patrimoine immatériel et vivant de l’UNESCO en 2009.

Pour aller plus loin

L’aventure du château de Guédelon

Les grands chefs et le patrimoine historique

La France au patrimoine mondial de l’UNESCO

Dans le cadre d’une démarche d’accroissement de l’attractivité et du rayonnement de la commune de Jarny, Hephata a accompagné les élus et l’équipe dédiée dans la définition d’un projet citoyen au domaine de Moncel ainsi qu’au lancement de sa mise en œuvre.

Contexte

  • Date de l’intervention : Décembre 2020 – Juillet 2023 ;
  • Propriétaire : Public ;
  • Porteur de projet : Commune ;
  • Département : Meurthe-et-Moselle ;
  • Projet : Dans le cadre d’une démarche participative promue par l’équipe municipale, la commune souhaite accroitre l’attractivité touristique et culturelle permise par le domaine.

Objectifs

Les objectifs visés en début de mission :

  • Définir une stratégie de valorisation du domaine de Moncel (château et parc) au service de l’accueil des publics et d’un rayonnement territorial ;
  • Impliquer les parties prenantes et habitants dans la construction du projet de développement ;
  • Intégrer le projet dans la démarche de participation citoyenne et co-construire sur le long terme ;
  • Définir un positionnement marketing fort, co-construit avec les citoyens et les élus ;
  • Elaborer une stratégie de communication attractive pour renforcer l’intégration du projet sur son territoire et cibler de nouveaux publics.
  • Définir la structure permettant de mettre en œuvre le projet et gérer le site

Enjeux

En tant que commune engagée en faveur de la démocratie participative, trois enjeux majeurs se sont présentés autour du domaine :

  • Poursuivre le développement d’un lieu de vie et de partage,
  • Renforcer la valorisation et la préservation de l’environnement,
  • Incarner un modèle de citoyenneté basé sur la participation et l’engagement

Et en particulier :

  • Développer un projet émanant des citoyens eux-mêmes :
  • Etre à l’écoute des attentes de parties prenantes variées ;
  • Intégrer une multitude d’activités au lieu avec l’ambition de créer un espace « autonome » et une programmation (animation et évènements) attractive ;
  • Mettre en place une gestion interne dédiée, structurée et officielle ;
  • Faire des choix stratégiques en termes de gestion, d’activités, d’externalités positives, de partenaires, … pour répondre à un standard cohérent avec la politique communale ;
  • Proposer un concept marketing clair et lisible, qui intègre des activités variées, valorise les initiatives citoyennes et clarifie le mode de gestion opérationnel de la ville ;
  • Définir le positionnement: le domaine peut être une vitrine des actions et des engagements municipaux en matière d’accueil, de services (loisirs) et d’environnement.

Résultats

Les résultats obtenus :

  • Validation d’un concept fort : « Moncel, Domaine des transitions et des proximités » réaffirmant la notion de transitions (démocratique, écologique, numérique, solidaire et économique…) actuelles et le nécessaire engagement des citoyens porté par la municipalité de Jarny
  • Alignement des services mobilisés sur le projet présenté et ses différentes évolutions
  • Les différents ateliers menés ont abouti à la validation d’un scenario d’activités, axé principalement sur des activités culturelles et associatives

Hephata a participé à la conception et à la mise en place d’une signalétique au sein de la bibliothèque des Dominicains à Colmar. Cette signalétique devait faciliter la circulation du public dans le bâtiment tout en respectant les normes spécifiques aux monuments historiques et en intégrant de manière harmonieuse le cachet patrimonial du site.

Contexte

  • Date de l’intervention : Janvier – Juin 2022 ;
  • Propriétaire : Public, Ville de Colmar ;
  • Porteur de projet :  Equipe de la bibliothèque des Dominicains de Colmar ;
  • Département : Haut-Rhin (67) ;
  • Projet : Ouverture au public de la bibliothèque, du parcours muséal et du cloître.

Objectif

La Ville de Colmar s’est adressée à Hephata pour la conception et la mise en place d’une signalétique intérieure et extérieure, cohérente et moderne.

Enjeux et spécificités

Les principaux enjeux et contraintes à respecter par Hephata dans le cadre de ce projet étaient les suivants :

  • Définir des choix de signalétique cohérents avec les ambitions et les publics visés par la Bibliothèque des Dominicains de Colmar dans le cadre de ce projet de réouverture du musée ;
  • Coordonner de nombreux acteurs et parties prenantes (équipe des Dominicains, graphiste, architecte, prestataire, …) ;
  • Respecter le calendrier et la date d’inauguration de la Bibliothèque.

Résultats

Les résultats obtenus :

  • Une signalétique homogène répondant à une charte graphique unique déclinée sur différents supports ;
  • Un parcours visiteur facilité et fléché permettant une bonne circulation et une meilleure gestion des flux ;
  • Une charte graphique et des panneaux indicatifs discrets, respectant l’intégrité du lieu et son intérêt patrimonial.

Dans cet article, Hephata explique pourquoi sauvegarder le patrimoine rural et quel est l’intérêt de le protéger.

Ce qu’il faut retenir

Le patrimoine rural souffre d’un manque de protection et de reconnaissance. Son intérêt patrimonial peut être discuté selon les points de vue des individus. Dès lors, certaines personnes peuvent se demander pourquoi sauvegarder le patrimoine rural si celui-ci n’a plus d’utilité ?

En fait, le patrimoine rural peut se révéler être un véritable levier de développement pour le territoire. Ce, en termes d’attractivité touristique, de cohésion sociale et de création de richesse économique.

Introduction

Le patrimoine rural rassemble l’ensemble des biens immobiliers, mobiliers, naturels et immatériels appartenant au territoire rural. Leur intérêt patrimonial relève de l’identité et du sentiment d’appartenance dont ils sont porteurs. Par exemple, un paysage naturel est un patrimoine rural car il participe à l’identité d’un territoire. Et ce, encore plus s’il présente des constructions anciennes qui témoignent des savoir-faire locaux. Par exemple, des maisons traditionnelles, fermes et moulins, clôtures végétales naturelles (« queules »), sentiers, ponts, etc., … De même, la gastronomie est propre à chaque région ce qui lui permet d’être un facteur d’appartenance sociale. Il s’agit là d’un patrimoine immatériel.

Néanmoins, tout ce patrimoine rural présente une faille. N’étant que très rarement monumental, il est le plus souvent non protégé et non reconnu tel un patrimoine. Dès lors, avec la désertification des campagnes et la mutation de la société, ce petit patrimoine est en proie à des risques d’abandon, donc de dégradation, voire de destruction. En ce qui concerne le bâti, celui-ci risque également de subir des transformations qu’il ne peut pourtant pas assumer telles que les nouvelles mises aux normes énergétiques pourtant incompatibles avec sa qualité d’ancienneté.

Par ailleurs, la plus grande mobilité des populations peut conduire à un certain oubli des traditions et savoirs propres à chaque commune. Le patrimoine rural se trouve donc peu à peu délaissé et abandonné. C’est aussi un patrimoine qui a été banalisé. Peu de personnes y sont sensibilisées : au petit moulin de campagne, on préfère un château royal ou une cathédrale gothique. Le patrimoine monumente, en quelque sorte, efface le petit patrimoine vernaculaire ! Dès lors, si son intérêt patrimonial est discutable, pourquoi sauvegarder le patrimoine rural ?

Le patrimoine rural, facteur d’attractivité touristique

Tout d’abord, le patrimoine se révèle être un véritable facteur d’attractivité touristique. En effet, avec le développement des nouvelles pratiques liées au tourisme durable, les territoires ruraux français profitent de plus en plus de la demande touristique. La mode est au slowtourisme et privilégie désormais un tourisme de proximité  plus respectueux de l’environnement et davantage porté sur l’humain. Or, le relais du tourisme de proximité peut justement être l’ensemble des patrimoines ruraux qui parsèment le territoire. Ceux-ci renforcent en effet l’intérêt de la région et peuvent ainsi être inclus au sein de l’offre touristique globale.

Il y a donc un réel besoin de faire connaître et reconnaître le patrimoine rural. Ce afin de pouvoir le promouvoir et de communiquer dessus. Les acteurs touristiques du territoire tels que les tours opérateurs, les offices de tourisme, les PNR ou Grands Sites de France mais aussi les Services du patrimoine des Villes d’art et d’histoire ainsi que les mairies et associations locales ou nationales, telles que Urgences Patrimoine peuvent et doivent servir de relais. L’objectif étant de rendre visible ce patrimoine peu connu et de sensibiliser les populations à son intérêt, son histoire et sa sauvegarde.

L’objectif est aussi de créer tout un réseau d’offres touristiques autour du patrimoine rural. En effet, plus l’offre est complète et les sites nombreux à visiter, plus le territoire est attractif et cela permet aussi d’accroître les nuitées touristiques et d’allonger les séjours des visiteurs sur le territoire.

            Exemple

Voici le cas du site archéologique et naturel de Bibracte. Celui-ci a été labellisé « Grand Site de France » en 2007. Cela lui a permis de faire connaître et patrimonialiser tout un ensemble de patrimoines ruraux de la Bourgogne-Franche-Comté. Le site permet par exemple de découvrir les vestiges archéologiques du peuple des Eduens, les restes pastoraux des siècles passés sous la forme de « queules », ces haies naturelles construites par l’entrecroisement des branches d’arbres, …

La labellisation du site permet aussi de créer un offre touristique majeure qui englobe les autres destinations de la région tels que :

  • le Château de Sully ;
  • les musées et mémoriaux de la résistance dans le Morvan ;
  • le Château de Marguerite de Bourgogne ;
  • la Maison du patrimoine oral de Bourgogne ;
  • le patrimoine religieux ;
  • le Château de Bazoches, etc., …

Le patrimoine rural, générateur de richesse économique

Ensuite, le patrimoine rural peut être générateur d’une richesse économique pour le territoire. En effet, comme vu précédemment, le patrimoine rural renforce l’attractivité touristique du territoire. Ce tourisme est créateur de richesse puisqu’il entraîne non seulement la perception de recettes propres aux activités développées mais aussi parce qu’il est créateur d’emplois et de services directs et indirects. Ainsi, renforcer le tourisme dans un territoire c’est permettre le développement des transports, des offres d’hébergements et de restauration, de soins à la personne, des services de médiation culturelle et artistique, etc., …

Tous ces emplois contribuent notamment à redynamiser le territoire, à éviter sa désertification et à le rendre plus riche économiquement. Dès lors, cela conduit à entrer dans un cercle vertueux puisque rendre dynamique un territoire contribue lui-même à renforcer son attractivité et à le promouvoir à une échelle de plus en plus large.

Le patrimoine rural, facteur de cohésion sociale

Enfin, le patrimoine rural peut être un facteur de cohésion sociale. En effet, dans les petites communes rurales qui souffrent de la désertification, il est bon de rassembler les habitants autour d’une cause commune : le patrimoine. Mais encore faut-il que l’ensemble des habitants d’une commune ou d’un territoire reconnaisse ce patrimoine comme tel. Il y a donc tout un travail de sensibilisation à réaliser à l’échelle locale afin qu’un élément bâti, un objet, un paysage ou un bien immatériel soit reconnu d’intérêt patrimonial par tous.

            Exemple

Impliquer les résidents et leur ouvrir le site avec des activités dynamiques est la meilleure manière de sensibiliser les individus et de leur faire prendre conscience de l’intérêt patrimonial d’un site. C’est en tout cas ce que fait l’association des Fours à chaux de Vendenesse-lès-Charolles en Saône-et-Loire. Les habitants se sont sentis impliqués et inclus dans l’expérience patrimoniale car ils ont pu donner leurs avis sur différents cartels explicatifs de la visite et ont été appelés à donner des roches présentes dans leurs jardins, leurs villages, leurs régions, afin de montrer aux visiteurs des fours à chaux la diversité géologique des sols du territoire. De même les habitants peuvent participer à différentes animations organisées sur le site : Son et Lumière, théâtre extérieur, conférences, activités scolaires, etc., …

Le patrimoine rural apparaît ainsi comme un facteur de cohésion sociale. C’est une cause qui rassemble les personnes car elle leur rappelle leur appartenance au territoire, leur fait faire mémoire de leurs souvenirs d’enfance, témoigne d’un héritage passé source de connaissance, etc., …

Ainsi, le patrimoine rural contribue à redynamiser les territoires et aide à lutter contre l’exode rural. Notamment parce qu’il est aussi créateur d’emplois à travers l’activité touristique. Notons que certains patrimoines peuvent en plus être réhabilités en logements ou en commerces. On dépasse alors l’unique fonction de visite. Retenons par ailleurs qu’il est généralement moins coûteux de réhabiliter plutôt que de reconstruire. Dès lors, pourquoi détruire ?

Conclusion

Le patrimoine rural est donc un levier de développement économique pour les territoires. Réhabilité, il permet de faire revivre une commune car il peut se révéler générateur d’emploi et facteur de cohésion sociale ainsi que d’attractivité touristique. Néanmoins, comment sauvegarder le patrimoine rural ?

Pour aller plus loin

Faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme

Revitaliser les territoires

Le tourisme de mémoire en France

Dans cet article, Hephata explique comment sauvegarder le patrimoine rural pour le transmettre aux générations futures.

Ce qu’il faut retenir

Le patrimoine rural étant souvent peu protégé, il est davantage en proie aux risques d’abandon, de dégradation et de destruction. Il ne bénéfice quasiment pas d’aides de l’Etat et sa conservation est donc plus que précaire.

D’autres acteurs du territoire doivent donc assurer sa sauvegarde. Ils ont pour mission :

  • La connaissance de ce patrimoine ;
  • Sa restauration et son entretien ;
  • Sa mise en visibilité et son attractivité touristique.

Introduction

Le patrimoine rural se définit également comme le « petit patrimoine », le « patrimoine vernaculaire » ou encore le « patrimoine de proximité ». Il concerne l’ensemble des biens matériels, naturels et immatériels situés dans un milieu rural et présentant un intérêt historique, artistique, culturel ou architectural. Il peut s’agir :

  • De biens religieux : chapelles, calvaires, … ;
  • De lieux et objets de mémoire : cimetières, monuments aux morts, … ;
  • D’infrastructure liées à l’eau : écluses, aqueducs, puits, lavoirs, … ;
  • De sites agricoles, d’exploitation ou de production : moulins, fermes, fours, … ;
  • De sites industriels et post-industriels : gares, chemin de fer, … ;
  • De paysages naturels ou faits de mains d’hommes : haies, sentiers, bocage, … ;
  • De patrimoine immatériel : traditions orales, gastronomie, savoir-faire, …

N’étant pas monumental, le patrimoine rural est par définition un patrimoine non protégé. Il est donc rarement classé ou inscrit au titre des monuments historiques. De même, il ne bénéficie pas non plus toujours de labels. Ce manque de reconnaissance et de protection l’expose donc à des risques d’abandon, de dégradation voire de destruction.

Pourtant, le patrimoine rural s’avère être un excellent moyen de redynamisation et d’attractivité du territoire. Son entretien et sa sauvegarde se révèlent dont être d’une absolue nécessité pour le regain de vitalité des campagnes.

Cependant, comment sauvegarder le patrimoine rural ?

La patrimonialisation, un outil de sauvegarde ?

            Donner un sens, mettre en visibilité

Pour qu’un site, un objet ou un bâtiment, soit qualifié de « patrimoine », il faut lui donner un sens en identifiant sa valeur sociale, économique et culturelle. Cela nécessite d’avoir une bonne connaissance de l’objet en question. Ce, afin de pouvoir en restituer et en transmettre l’intérêt culturel, historique, artistique ou architectural. Généralement, c’est aux citoyens les plus proches de l’objet (habitants, locaux) de témoigner de cet intérêt. Ceux-ci peuvent constituer des associations de protection de leur patrimoine local.

Cette connaissance permet de changer le regard sur un objet, de sensibiliser les personnes à la dimension patrimoniale de cet objet, afin d’éviter que celui-ci apparaisse comme une banalité aux yeux du plus grand nombre. Dès lors qu’un objet ou un site est considéré comme relevant du champ patrimonial, il est plus aisé de le protéger et d’éviter que ce dernier ne soit détruit ou transformé. Reconnaître l’intérêt patrimonial d’un lieu ou d’un objet, c’est aussi permettre sa mise en visibilité auprès du public. Néanmoins, la patrimonialisation d’un site ou d’un objet n’est acté que lorsqu’elle bénéfice d’une reconnaissance publique officielle.

            Labelliser le patrimoine rural

Des labels peuvent indiquer cette reconnaissance publique. Un label n’est pas toujours générateur d’aides et de subventions. Néanmoins, il permet de protéger un patrimoine des risques de destruction ou de transformation. Il est également un gage de mise en visibilité de ce patrimoine.

Voici quelques labels permettant de reconnaître le patrimoine rural :

  • Le Label de la Fondation du patrimoine s’adresse aux propriétaires d’un bâtiment ou d’un site rural non protégé au titre des monuments historiques. Accordé pour une durée de cinq ans, il permet de reconnaître l’intérêt patrimonial d’un site. Le label accompagne les projets ayant pour objectif la restauration du site et sa mise en visibilité/son ouverture au public. Il permet également d’obtenir une aide financière de la Fondation et d’une déduction fiscale du montant des travaux.
  • Le label « Sites remarquables du goût » est attribué aux sites, communes, lieux-dits reconnus pour leur gastronomie ainsi que leur patrimoine culinaire et vinicole. Le label répond à une charte qualité qui prône l’accueil du public et la création de liens entre gastronomie et patrimoine naturel, architectural et culturel.

Restaurer le patrimoine rural

            Se tourner vers les acteurs du patrimoine rural

Sauvegarder le patrimoine rural, c’est aussi le restaurer et l’entretenir. Or, avec la baisse des aides de l’Etat, les petites communes et particuliers peinent de plus en plus à conserver le petit patrimoine. Ce sont donc désormais d’autres acteurs qui prennent le relais : les collectivités, les associations locales, les CAUE, les PNR, les Grands sites de France, les Villes et Pays d’art et d’histoire, etc.,…

Ces relais permettent de porter réellement les processus de patrimonialisation et contribuent à la mise en visibilité des sites au travers de publications, de missions de communication et de diffusion de la connaissance.

            Quels financements pour la restauration du patrimoine rural ?

Les différents acteurs mentionnés ci-dessus sont également de bons relais pour obtenir différentes aides et financements. Ces aides et financements proviennent le plus généralement des collectivités territoriales : régions, départements, communes, … Néanmoins, il existe d’autres fonds, subventions et prix provenant d’associations, d’entreprises, de la DRAC, du FEDER, etc., … La Banque des financements répertorie ces différents financements.

Réhabiliter le patrimoine rural

            Trouver une nouvelle fonction au patrimoine rural

Une des problématiques qui touche le patrimoine rural est qu’il a perdu sa fonctionnalité initiale. Il est donc désormais dépourvu de ses fonctions premières de production ou de fabrication. Même le patrimoine religieux peut-être soumis à un abandon dû à la désertification des territoires et à l’essoufflement du culte. Dès lors, comment rendre utile ce patrimoine désormais désuet ? Comment trouver une nouvelle fonction au patrimoine rural pour permettre sa sauvegarde et éviter sa destruction ?

            Mettre en tourisme le patrimoine rural

Cette réhabilitation du patrimoine rural, le fait de lui trouver une nouvelle fonction, doit se montrer efficace dans son attractivité afin da faire revivre les campagnes. Il y a là un réel besoin de s’adapter aux usages de la vie contemporaine sans dénaturer le patrimoine rural mais en faisant en sorte qu’il participe à la société et à l’économie. Cette réhabilitation peut être à destination des habitants mais également à destination des touristes.

En effet, il y a un réel besoin des touristes d’être de plus en plus indépendants, loin des grandes masses et des villes, dans des espaces ruraux et naturels. Il y a donc une demande croissante pour le tourisme de proximité et les nouvelles pratiques telles que le slowtourisme ou encore le tourisme de mémoire. Les touristes ont en effet de plus en plus tendance à délaisser le patrimoine monumental pour le petit patrimoine qu’ils allient à la découverte du patrimoine naturel et du patrimoine immatériel, notamment le patrimoine gastronomique. La réhabilitation du patrimoine rural a donc tout intérêt à s’orienter en faveur du tourisme et de la cohésion sociale avec les locaux.

Conclusion

La sauvegarde du patrimoine rural est donc l’œuvre d’acteurs du territoire et en priorité des particuliers qui se regroupent en associations. Ceux-ci doivent parvenir à faire reconnaître ce patrimoine et à le rendre visible pour en faire des centres d’intérêts du territoire. L’objectif étant d’obtenir des labels et reconnaissances permettant de protéger ce patrimoine et éviter ainsi sa dégradation et sa destruction. Le but est aussi de trouver des financements pour sa restauration et de lui trouver une nouvelle activité économiquement viable. Ce, afin de l’entretenir, de le faire vivre en l’ouvrant au public, de le faire perdurer dans le temps et de le transmettre aux générations futures.

Pour aller plus loin

Le tourisme durable : vers de nouvelles pratiques ?

Revitaliser les territoires

Faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme

Dans cet article, Hephata fait part d’une anecdote amusante : l’emploi de bactéries pour rénover sa façade !

Ce qu’il faut retenir

Longtemps perçues comme des ennemies des œuvres d’art et des bâtiments, certaines bactéries sont aujourd’hui utilisées en restauration.

En effet, celles-ci peuvent favoriser :

  • La régénération des tissus minéraux (pierre, marbre, calcaire, etc., …) ;
  • L’absorption des micro-organismes corrosifs (champignons par exemple).

Introduction

Malgré leur dureté et leur résistance, les matériaux de construction souffrent du passage du temps. Les monuments historiques nécessitent donc des restaurations ponctuelles afin que leurs architectures, tant intérieure qu’extérieure, reprennent leurs éclats d’antan. Le plus compliqué réside dans la recherche d’une solution innovante afin que les méthodes de restauration des matériaux ne portent pas atteinte à leur intégrité et ne produisent pas de dégâts collatéraux.

Cette solution innovante apparaît dans l’emploi de bactéries qui permettent, d’une part de renforcer le maillage de la pierre, et, d’autre part d’éradiquer la formation et la progression de micro-organismes facteurs de détériorations.

Restaurer le patrimoine : la bio-minéralisation

La bio-minéralisation est un processus opéré par des molécules organiques afin de reproduire une structure minérale. On parle alors le biominéral car la nouvelle matière étant composée d’éléments vivants, elle se révèle davantage résistante que son homologue minéral.

En restauration, la bio-minéralisation est une technique révolutionnaire ayant pour objectif le traitement de la pierre et, plus particulièrement, du calcaire. Elle consiste à pulvériser des bactéries en surface du bâtiment afin d’en couvrir son enveloppe matérielle. A cette suite, les restaurateurs pulvérisent également une substance nutritive en vue de nourrir les bactéries. Ces organismes vivants vont alors jouer le rôle d’un véritable épiderme pour la pierre. Ils vont se glisser dans les interstices de la pierre, se nourrir, se multiplier et reproduire la structure minérale de la pierre, permettant ainsi de renforcer sa résistance sans pour autant modifier son intégrité au niveau de sa forme et de sa teinte.

La bio-minéralisation est tout à fait révolutionnaire. Non seulement de part la rapidité d’action des bactéries, mais également du fait que c’est une méthode tout à fait naturelle évitant l’intégration de molécules étrangères à la pierre.

La bio-consolidation : une alternative à la restauration de la pierre

La bio-consolidation prétend, elle aussi, à se servir des bactéries, dans l’objectif de renforcer la résistance de la pierre. Néanmoins, il s’agit cette fois de s’intéresser aux bactéries déjà présentes et de leur appliquer une solution nutritive afin qu’elles reconstituent l’épiderme aux endroits où ce dernier est manquant ou abîmé. L’activité métabolique de ces bactéries permet ainsi de recréer la texture de la pierre et de palier à sa porosité.  

Utiliser les bactéries contre l’encrassement

Un autre phénomène participant à la dégradation des matériaux de construction est l’encrassement et la formation au cours des siècles de tâches et de salissures. On peut aussi quelquefois constater le développement de champignons entraînant la création de traces de moisissures. Notons que ce phénomène peut apparaître à la fois sur des éléments architecturaux et sculpturaux mais également sur des tableaux, des peintures ou différents objets.

Là encore, l’emploi de bactéries peut s’avérer réellement adéquat. En effet, celles-ci peuvent freiner la progression et la formation de champignons ou autres micro-organismes.

Exemple : restauration de la Basilique San Lorenzo de Michel Ange

Le projet de bio-minéralisation s’est appliqué sur l’espace renfermant la Chapelle funéraire des Médicis, la Nouvelle Sacristie. Il se trouvait qu’une partie du marbre était entachée depuis toujours par des salissures brunes. Celles-ci seraient provenues de la décomposition du corps en putréfaction d’Alexandre de Médicis. Or, rien n’avait jamais pu faire disparaître les vilaines tâches brunes. Rien, … jusqu’à ce que les restaurateurs aient l’idée de confier le défi à des bactéries ! Ils ont ainsi utilisé la bactérie Serratia Ficaria SH7. Le marbre étant un dérivé du calcaire, la bactérie avait la capacité de le nettoyer et de le regénérer. La bactérie a ainsi été appliquée sous la forme de gel et au bout de quelques jours, le miracle s’est produit : toute salissure avait disparue.

Exemple : restauration du Couronnement de la Vierge

Le Couronnement de la Vierge est une fresque peinte par Carlo Bononi au XVIIe siècle. Celle-ci a été peinte sur la coupole de l’église Sainte-Marie à Vado en Italie. La peinture, infectée de micro-organismes détériorant sa qualité picturale a été analysée par la microbiologiste Elisabetta Caselli. Elle a mis en lumière le fait que ces micro-organismes pouvaient sans doute être combattus par la bactérie Bacillus. En effet, cette dernière se révèle inoffensive pour les pigments picturaux mais participe pourtant à l’éviction des infections. Là encore, l’emploi de la bactérie permet d’éradiquer les micro-organismes infectieux, sans pour autant porter atteinte à l’intégrité initiale de l’œuvre.

Conclusion

Les bactéries ont longtemps été perçue comme ennemies de l’art, de l’architecture et de la peinture. En effet, certaines sont extrêmement nuisibles, se développant sous la forme de champignons. Ces derniers entraînent des traces de moisissures et impactent la qualité des matériaux en les fragilisant. C’est ce qui s’est passé à Lascaux par exemple, où les grottes ont dû être fermées au public, du fait de l’expansion d’un champignon fragilisant les pigments.

Néanmoins, certaines bactéries peuvent aujourd’hui être employées afin de restaurer les œuvres, les objets ou les bâtiments abîmés. Les techniques de bio-minéralisation et de bio-consolidation permettent ainsi de réparer le tissu minéral de la pierre, du marbre ou du calcaire. Autrement, les bactéries peuvent être appliquées sur les surfaces infectées par d’autres micro-organismes afin d’éviter que ceux-ci ne prolifèrent et ne détériorent la surface en question.

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Le patrimoine historique face à la science

Dans cet article Hephata tente de répondre à la question suivante : quel avenir pour le patrimoine industriel ?

Introduction

Ce n’est qu’à partir de la fin du XXe siècle que les bâtiments industriels ont été reconnus comme des éléments majeurs de notre patrimoine. L’extension du champ patrimonial a permis cette ouverture en ne se focalisant plus uniquement sur les monuments prestigieux et très anciens mais en visant désormais les bâtiments dont la fonction principale était la production industrielle. Derrière le patrimoine industriel se cachent en fait deux dimensions : le patrimoine matériel d’une part mais également le patrimoine immatériel. En effet, ce n’est pas seulement l’architecture de ces bâtiments qui est prise en compte mais également l’histoire sociale dont les espaces sont empreints. Il s’agit ainsi de faire mémoire des conditions de vie et du savoir-faire des artisans, des ouvriers, des miniers, etc., … qui ont travaillé dans ces sites de production.

Cette volonté d’inclure le passé industriel dans le patrimoine est de plus en plus présente. De nombreux lieux sont patrimonialisés et bénéficient aujourd’hui de certains labels et protection. On peut par exemple citer :

Néanmoins, les lieux du patrimoine industriel sont engagés dans une vaste problématique. La plupart sont aujourd’hui abandonnés et constituent des friches industrielles. Dès lors, comme les revaloriser et les réhabiliter pour les faire perdurer dans le temps et les transmettre aux générations futures ? Autrement dit, quel avenir pour le patrimoine industriel ?

La prise de conscience autour du patrimoine industriel

La prise en compte du patrimoine industriel n’est pas chose aisée. En effet, bien qu’il recouvre une multitude de formes (ponts, écluses, gares, etc.,…), le patrimoine industriel fait aussi penser aux bâtiments liés aux usines. Usines qui ont périclitées puis ont été abandonnées. C’est pourquoi la notion de patrimoine n’est admise que progressivement. En effet, les regards perçoivent plutôt les vestiges des usines comme des éléments négatifs qui témoignent d’un échec ou de la chute de l’activité économique du territoire.

La patrimonialisation du bâti industriel passe donc nécessairement par un changement du regard qui s’opère au niveau des visiteurs et étrangers mais également au niveau des habitants. Tout l’enjeu est de rendre aux habitants la fierté d’appartenir à un territoire. Dès que les regards changent, la patrimonialisation des biens industriels peut s’enclencher.

C’est par exemple ce qu’il s’est passé dans le cadre du Bassin Minier. Grâce à son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, à l’ouverture du Louvre-Lens et à la création d’une marque de destination, « ALL », le regard sur ce territoire a considérablement changé. Le noir du charbon, image négative d’un territoire en déclin économique et marqué de friches industrielles et minières a su réacquérir ses lettres noblesses. En effet, les éléments miniers (couleur noir, terrils, corons) sont aujourd’hui des éléments forts de l’identité du territoire et véhiculent une image positive. Ils sont des éléments constitutifs de la marque et ont permis un retournement de situation : on ne parle désormais plus de paysages en friches mais de paysages culturels.  Ce retournement a permis la promotion du territoire du Bassin Minier au niveau international. Il est aujourd’hui devenu une destination touristique majeure en France.

La réhabilitation du patrimoine industriel

La réhabilitation du patrimoine industriel s’est donc faite progressivement, du fait de l’image négative qui y était associée.

En fait, la première forme de réhabilitation du patrimoine industriel est la création du concept de « loft ». En effet, un loft est une ancienne usine ou un vieil entrepôt aménagé en logement d’habitation. Il est caractérisé par de vastes espaces lumineux. La structure est laissée visible, dans un style tout à fait épuré. D’abord initiée par les artistes aux Etats-Unis, cette forme d’habitat devient rapidement l’apanage des « bourgeois-bohèmes ».

Néanmoins, c’est justement du fait de leurs volumes si étendus, que les différents patrimoine industriels ont fait émerger la nécessité de trouver des fonctions autre que l’habitat. Ces derniers sont ainsi réhabilités sous de multiples formes. On trouve par exemple :

  • des centres d’interprétation et de collections ou des lieux culturels ;
  • des tiers-lieux ou espaces partagés ;
  • des centres de formations ou d’éducation ;
  • des espaces commerciaux, etc., …

Voici quelques exemples de réhabilitation du patrimoine industriel :

Mise en tourisme du patrimoine industriel

Réhabiliter le patrimoine industriel peut également nécessiter une mise en tourisme. Lorsqu’il s’agit de donner aux sites concernés des fonctions liées à la découverte de la culture, de l’art ou du patrimoine par exemple.

L’objectif est alors de faire des anciens bâtis et friches industriels, des lieux attractifs proposant une offre touristique. Généralement, la création de cette offre s’appuie sur des éléments caractéristiques de l’activité industrielle. Le but est alors de se servir de ces éléments qui, autrefois, étaient généralement perçus négativement. L’objectif est d’en faire des atouts constitutifs de l’identité des sites.

Ainsi en est-il par exemple pour la Piscine de Roubaix. Cette dernière a été transformée en Musée autour des thématiques de l’art et de l’industrie. L’architecture initiale de la piscine a été conservée. Pour faire référence à la fonctionnalité première de l’édifice, un bassin d’eau allongé et peu profond a été inscrit au sol du monument. Par ailleurs, des bandes-son diffusent des bruits d’eau et des cris d’enfants. Ce afin de faire référence au passé et aux loisirs d’antan qui se déroulaient au sein du lieu.

Conclusion

La prise en compte des bâtiments et friches industriels dans le champ patrimonial s’est donc fait tardivement. Aujourd’hui, le regard se transforme et accepte les bâtiments témoins d’une activité économique révolue. Au lieu de faire table rase du passé, les acteurs du patrimoine cherchent à conserver le patrimoine industriel. Soit en le restaurant, soit en lui trouvant de nouvelles fonctions. Celles-ci sont diverses : logements, commerces, espaces de travail, ateliers d’art ou d’artisanat, centres de culture, etc., … Les projets sont nombreux et tous plus originaux les uns que les autres.

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Il Fondo per l'ambiante italiano-Hephata-Labo-du-patrimoine

Découvrez le FAI : il Fondo per l’Ambiente Italiano, un outil pour la protection et la valorisation du patrimoine italien.

Ce qu’il faut retenir

Il Fondo per l’Ambiante Italiano est une fondation italienne pour la protection et la valorisation du patrimoine italien. Initié sur le modèle du National Trust britannique, le Fondo Ambiante italiano s’intéresse à différents patrimoines :

– matériel (architectural et artistique) ;

– naturel (paysages et jardins).

Introduction

Il Fondo per l’Ambiante Italiano est une fondation italienne privée à but non lucratif. Le FAI a été créé en 1975 par Giulia Maria Crespi. Le Fondo ambiente italiano cherche à reproduire le modèle du National Trust britannique. Ce dernier souhaite justement à promouvoir et diffuser le patrimoine anglais. De la même manière, le FAI cherche à valoriser le patrimoine historique, artistique et paysager italien. Sa devise en témoigne : « Per il paesaggio, l’arte et la natura. Per sempre, per tutti » qui signifie « Pour le paysage, l’art et la nature. Pour toujours, pour tous. ».

C’est d’ailleurs dans cette optique qu’en 1988, il Fondo per l’Ambiente Italiano remporte la « Medaglia d’oro ai benemeriti della cultura e dell’arte ». Il s’agit de la Médaille du mérite de la culture et de l’art qui est décernée depuis 1950 par la République italienne à toute personne ou institution jouant un rôle décisif dans le monde de l’art et de la culture.

Pour contribuer à la valorisation et à la protection du patrimoine matériel et naturel italien, le FAI cherche à devenir le propriétaire ou le gestionnaire de sites ou biens patrimoniaux. En effet, devenir propriétaire ou gestionnaire lui permet d’entreprendre plus facilement des actions de conservation, de préservation, de restauration et de valorisation.

Histoire du Fondo per l’Ambiente italiano

Il Fondo per l’Ambiante Italiano a été créé en 1975. Tout d’abord, les lieux protégés et sauvegardés par le FAI sont issus de donations puis, progressivement, le FAI va également pouvoir acquérir de nouveaux sites.

C’est en 1976, que le FAI devient propriétaire d’un premier site naturel qu’il obtient par donation. Il s’agit d’une partie de l’île de Panarea située au large de Messine. L’aire mesure environ 1000 m² et comprend la Cala Junco. Cette première attribution va permettre la préservation d’une partie de l’île. Un an après, le FAI reçoit le Château d’Avio en donation. Il Fondo per l’Ambiante Italiano décide alors d’autoriser les donateurs à disposer du droit d’habitation d’une partie du bien cédé. Par ailleurs, il décide de dispenser les individus des coûts de restauration, d’entretien, de gardiennage, etc … La même année, le FAI acquiert le Monastère de Torba, situé en Lombardie. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011, ce bien présente le premier grand chantier de restauration opéré par le Fondo ambiente italiano. D’ailleurs, le chantier dure huit ans et s’achève en 1985.

Quant à la première concession, elle a lieu en 1999. Elle concerne le Jardin de Kolymbethra, situé en Sicile, dont l’entretien, fortement négligé, avait entraîné une importante dégradation du site. Ensuite, en 2017, est acquis le premier bien productif. Il s’agit des Salines de Conti Vecchi. Toujours en activité, elles sont ouvertes au public et améliorées grâce à un projet expérimental. Enfin, c’est en 2019 que le FAI organise le premier parcours de visite guidée. Ainsi, il Fondo per l’Ambiente Italiano organise un parcours multimedia au sein du Centre national d’études léopardiennes, permettant au public de découvrir la poésie de Leopardi.

Exemples d’acquisition de bien par il Fondo per l’Ambiente italiano

– Donation du Promontoire et de la Tour de la Punta Pagana (1981) ;

– Don du borgo di San Fruttuoso (1983) ;

– Donation de la Baia di Ieranto (1986) ;

– Acquisition du kiosque à journaux du XIXe siècle à Mantoue ;

-Acquisition des tableaux, des meubles, des céramiques et des porcelaines de la collection Alighiero De Micheli à Milan ;

Donation de la Villa Panza à Varese et de sa collection d’art contemporain américain (1996) ;

– Ouverture au public de la Villa Necchi Campiglio dans le cœur de Milan (2008) ;

– Acquisition de l’Abbaye de Santa Maria di Cerrate à Lecce (2012).

Cette liste n’est bien sûr qu’une sélection restreinte de l’ensemble des biens acquis par le FAI. Néanmoins, on perçoit bien la diversité des biens acquis : patrimoine naturel, patrimoine architectural prestigieux, patrimoine rural ou vernaculaire, objets d’art, …

Villa Panza-Hephata-Labo du patrimoine

© Villa Panza à Varese

Il Fondo per l’Ambiente Italiano : un outil pour la protection et la valorisation du patrimoine italien

Mission

Le FAI : il Fondo per l’Ambiante Italiano, agit dans huit domaines d’intervention différents :

– les lieux : il s’agit de prendre soin des lieux hérités, donnés et confiés (parcs, jardins, châteaux, demeures et villas historiques, abbayes, patrimoine rural et vernaculaire, …) ;

– le territoire : œuvrer pour que les lieux deviennent des leviers économiques du territoire et pour augmenter leur nombre et variété à travers toute l’Italie ;

– les relations : créer et amplifier les liens entre les différents acteurs du patrimoine présents sur le territoire ;

– les personnes : créer des liens entre le public et les lieux en concevant des expériences satisfaisant leurs différents désirs, besoins et attentes ;

– l’éducation et la sensibilisation : former et sensibiliser les populations à la protection et à la connaissance du patrimoine et des arts  ;

– l’impact zéro : réduire l’impact énergétique et atteindre les standards d’excellence européens ;

– la durabilité : encourager une meilleure exploitation des ressources, plus juste et équilibrée et plus respectueuse de l’environnement ;

– l’engagement civique : intégrer les divers débats au sujet de l’environnement ainsi que du patrimoine naturel et culturel.

Baia di Ieranto-Hephata-Labo-du-patrimoine

© Baia di Ieranto

Valeurs

Le FAI : il Fondo per l’Ambiante Italiano est porteur de 7 valeurs :

– « Conoscenza e competenza » (Connaissances et compétences) : L’objectif est d’ouvrir les lieux au public afin de créer des liens entre les personnes ainsi que l’histoire et le contexte du site.

– « Concretezza » (Concret) : il Fondo per l’Ambiente Italiano a à cœur de transformer les idées et initiatives pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine en actions efficaces.

– « Coerenza » (Cohérence) : il s’agit de rendre les actions fidèles aux convictions du FAI.

– « Indipendenza » (Indépendance) : le FAI s’engage à rester a-politique ainsi qu’a-confessionnel et à repousser toute forme d’idéologie ;

– « Qualità » (Qualité) : le FAI ambitionne la qualité et l’excellence ;

– « Curiosità » (Curiosité) : il Fondo per l’Ambiente Italiano cherche à faire la promotion de lieux insolites et moins connus ;

– « Ozio Operoso » (Loisirs actifs) : le FAI souhaite améliorer la qualité du temps libre des publics en vue de cultiver les passions personnelles et d’en générer de nouvelles.

Fonctionnement

Le FAI : il Fondo per l’Ambiante Italiano, travaille à la revalorisation du patrimoine matériel et naturel italien. Pour ce faire, il met en œuvre différentes actions. Tout d’abord, la première étape consiste à acquérir un bien. Ce dernier doit être représentatif de l’identité italienne et disposer d’une dimension patrimoniale.En outre, il s’agit le plus souvent de biens qui présentent un certain niveau de dégradation, qui sont à l’abandon ou en péril.

Ensuite, le FAI met en œuvre des chantiers de restauration. Il cherche des financements et s’occupe de faire appel à des spécialistes pour la restauration des sites. De la même manière, il gère la conservation de ces biens, notamment des œuvres d’art, des objets et meubles qu’il faut préserver des conditions environnementales ambiantes.

L’objectif suivant est de permettre la connaissance de ces différents biens : monuments comme objets, œuvres d’art ou mobilier. Il faut donc mettre en place des actions de médiation culturelle appropriées pour favoriser la mise en visibilité, créer une expérience et satisfaire aux attentes du public. C’est pourquoi le FAI a également la volonté d’approfondir la connaissance historique autour de ces biens. Une de ses missions est donc de comprendre le bien et le contexte dans lequel il s’inscrit afin de mieux transmettre ce patrimoine au public et aux générations futures.

Enfin, le FAI cherche à créer un réseau en intégrant les différents acteurs, entités et institutions du territoire liés à la sauvegarde des biens patrimoniaux.

Campagne de sensibilisation du Fai

Afin de sensibiliser le public aux enjeux liés au patrimoine et à sa protection, le FAI organise des campagnes annuelles ainsi que des activités pour mieux impliquer les individus dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine.

Tout d’abord, avec ses Journées de Printemps et d’Automne, le FAI permet au public d’accéder à des lieux habituellement méconnus et fermés. Lors de ces week-end, des bénévoles se chargent d’ouvrir ces différents lieux au public. Le Fondo ambiente italiano organise aussi des Soirées d’Eté durant lesquelles il prolonge l’ouverture de certains sites. Les visiteurs peuvent ainsi bénéficier d’une ambiance particulière et profiter du patrimoine sous un angle différent. Ensuite, il Fondo per l’Ambiante Italiano veille à promouvoir le patrimoine auprès des jeunes. C’est pourquoi il a créé les Journées Fai pour les écoles. Cet évènement propose une semaine de visites scolaires pour les « Classi Amiche FAI » (« Classes amies FAI »).

Enfin, le FAI a lancé depuis 1993 un programme nommé « Luoghi del Cuore » (« Lieux du cœur »). Celui-ci propose au peuple italien de voter pour une place ou un site de leur choix. La participation est gratuite et tout individu peut y participer en votant et/ou en ajoutant des lieux à la liste de choix. A l’issue de ce vote national, les lieux en tête de classement reçoivent des récompenses :

– 50 000 €, 40 000€ et 30 000 € pour tout projet déposé par les trois premiers vainqueurs ;

– 20 000 € maximum pour le gagnant de la catégorie « Villages et leurs lieux » ;

– 5 000 € pour l’ensemble des lieux ayant reçu au moins 50 000 votes ;

– une intervention de la FAI pour tous les lieux ayant reçu au moins 2 500 votes.

Scala dei Turchi

© Scala dei Turchi, deuxième au classement « Luoghi del Cuore » 2022.

Conclusion

Le FAI : il Fondo per l’Ambiente Italiano est donc le principal outil italien œuvrant en faveur du patrimoine national. Il s’intéresse surtout au patrimoine naturel (côtes, bois, jardins, …) et architectural. Plus ponctuellement, il cherche à valoriser les biens mobiliers, les œuvres d’art, les objets artisanaux, …

Très vite, le FAI atteint un nombre impressionnant d’abonnés. En effet, 40 ans après sa création, en 2016, il dépasse les 150 000 membres. Ces derniers sont des passionnés d’histoire, d’art et de patrimoine. Ils sont réellement attachés à l’héritage du patrimoine italien. Selon eux, cet héritage renforce l’identité nationale et c’est pourquoi ils cherchent à partager le patrimoine et à le transmettre aux générations futures.

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Panorama des acteurs européens du patrimoine

Accueillir des mariages dans un château est un excellent moyen de le valoriser tout en rentabilisant le lieu.

Introduction

Quoi de plus romantique qu’une belle terrasse en pierre, surplombant un splendide parc ? 

De nombreux châteaux ont opté pour l’évènementiel, et notamment les mariages, comme développement d’activité. Décors idylliques, belles pierres et grands espaces verts, les châteaux sont des lieux de réception très appréciés. L’offre continue de croître au fil des années. En 2016, le marché du mariage représente cinq milliards d’euros !

Toutefois, avant de se lancer dans un tel développement d’activités, il faut être conscient des prérequis et attentes de la clientèle. 

Les prérequis pour accueillir des mariages dans son château

Avant toute chose, qui dit évènement dit accueil des publics. Cela implique donc le respect des règles relatives aux établissements recevant du Public (ERP). En fonction du site et de sa capacité d’accueil, la réglementation varie. Chaque catégorie implique des obligations de sécurité plus ou moins lourdes, comme les règles d’accessibilité des personnes en situation de handicap ou bien l’utilisation de matériaux résistants au feu.

Dans le cadre de la réglementation ERP, une commission de sécurité doit intervenir avant l’ouverture au public afin de vérifier le respect de la réglementation.  Même lorsque l’évènement est ponctuel, le propriétaire des lieux ainsi que l’organisation doivent faire une demande. Dans le cas où le château bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques, il peut faire une demande de dérogation si les travaux relatifs aux normes ERP nuisent à l’intégrité de l’édifice.

De plus, il s’avère souvent nécessaire de souscrire un contrat d’assurance qui soit conforme à l’activité de salle de réception. Ce contrat peut être souscrit par le locataire, mais il reste préférable de s’informer auprès de son cabinet d’assurance. Il faut connaître quels sont les risques couverts par le contrat. 

S’adapter au rythme des mariages

Il faut aussi être conscient du rythme impliqué par les mariages : ceux-ci se déroulent souvent durant la belle saison, à la période estivale, les week-end et pendant les vacances. Le porteur de projet doit donc être conscient de cela, afin de s’organiser, d’autant plus s’il souhaite profiter de son bien durant cette période. Il faut jongler avec la demande de la clientèle et les souhaits du propriétaire. Parfois, les deux ne sont pas compatibles. 

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Être attentif aux critères de la clientèle

Lorsqu’un couple opte pour un château afin d’y organiser son mariage, c’est un choix qui résulte de diverses envies. Généralement, les clients qui optent pour un château sont à la recherche d’un lieu de réception unique, avec un décor idéal et une esthétique particulière. Il ne faut pas oublier que de nombreux mariés font appel à des photographes pour immortaliser ce moment. Un château est donc un décor idyllique pour une séance photo merveilleusement romantique.

Qui dit château dit généralement grands espaces verts, ou tout du moins de ravissants jardins. Les mariages se déroulant plus fréquemment à la période estivale, c’est un atout majeur et un critère de choix. Un bel espace extérieur, facilement aménageable, est un avantage. 

Une image contenant herbe, ligné, rang, ligne

Description générée automatiquement

La clientèle est également attentive aux critères suivants :

– L’accessibilité ;

– Les équipements et les formules proposées ;

– Ainsi que les modalités de réservation et les éléments techniques. 

Les différents modèles possibles

Afin de satisfaire la clientèle, le château peut proposer soit : 

– Une offre clé-en-main, qui propose aux clients une prestation complète où ils n’ont rien à gérer ;

– Une offre à la carte, sur-mesure, qui laisse libre choix aux clients en proposant une variété de services et de prestataires partenaires.

Quelle que soit l’offre, il est important que les clients puissent communiquer facilement avec les organisateurs du mariage afin de transmettre leurs envies et leurs besoins. Ce jour étant mémorable, il doit correspondre aux attentes des clients.

Le château de Loulans

Situé en Haute-Saône, le château de Loulans est une magnifique demeure construite en 1732. Entouré de deux cours d’eau et de cinq hectares de verdure, le château de Loulans est un théâtre idéal pour un mariage inoubliable. Facilement accessible depuis Besançon et Vesoul, il y a également une gare à proximité du château. Cela permet d’assurer aux convives un déplacement facile jusqu’au lieu de réception. C’est un point essentiel pour la clientèle. 

Le château de Loulans propose un mariage clé en main à partir de 13 000 €, ainsi que la location nue des lieux pour 7 500 €. Dans l’offre clé en main, les clients peuvent bénéficier de l’expertise et des compétences d’un groupe de professionnel. Le package inclue d’office la décoration des lieux et le service traiteur. Ensuite, la clientèle peut piocher parmi une multitude de services supplémentaires : coiffure, robe de mariée, chocolatier, caviste, bijoutier, structures gonflables … Toutes ces prestations sont proposées par des partenaires, à des tarifs préférentiels. 

Une offre qui soit à la fois clé en main et personnalisable est une excellente manière de satisfaire un large panel de clientèle, en proposant un accompagnement personnalisé. C’est également rassurant pour les clients, qui peuvent compter sur l’expertise de professionnels pour faire de ce jour le plus beau de leur vie.

L’importance d’un bon réseau de partenaires

Posséder un bon réseau de prestataires partenaires est un atout face à la clientèle. En effet, organiser un mariage n’est pas une tâche facile. Même si les clients décident d’organiser la réception majoritairement, s’ils peuvent compter sur l’expertise d’un professionnel, ils n’en seront que davantage satisfaits. 

Ainsi, pour proposer aux clients un beau panel de prestataires, il est essentiel pour le château de créer des liens avec des entreprises locales : traiteurs, photographes, entreprise de matériel évènementiel, scénographie … Tous ces corps de métiers contribuent à la réalisation d’un évènement mémorable. 

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Le château du Plessis-de-Vair

En partie inscrit aux Monuments Historiques, le château du Plessis-de-Vair se situe en Loire-Atlantique. Entre Nantes et Angers, à proximité d’Ancenis, le château est idéalement situé pour accueillir un mariage : à la fois en pleine nature, au calme, mais facilement accessible. Magnifique bâtisse, le château a d’ailleurs inspiré Chrétien de Troyes pour ses romans légendaires sur les chevaliers de la table ronde. Le château de Vair serait le château du Graal !

Aujourd’hui, les mariés viennent chercher au château, non pas le Graal, mais une expérience inoubliable.  Les deux mots d’ordre pour les mariages au château sont « liberté » et « conseil ».

D’une part, le château offre une grande liberté de choix à sa clientèle, notamment concernant les préparatifs et les horaires. Par exemple, il est possible de louer le lieu sans inclure les services du traiteur, bien qu’inclure le service traiteur fasse baisser la TVA de la prestation. En effet, le traiteur prime sur le reste de la prestation, réduisant donc la TVA de 20% à 10%. 

D’autre part, les propriétaires du château bénéficie d’une grande expérience dans l’évènementiel et d’un réseau de prestataires partenaires. Ils peuvent ainsi apporter les meilleurs conseils à la clientèle. Tous les prestataires partenaires ont été sélectionnés pour la qualité de leur service et savoir-faire, ainsi que leurs valeurs. En reprenant l’exemple du traiteur, le château travaille avec différents prestataires afin de proposer plusieurs styles de cuisine et des menus adaptés aux allergies alimentaires.

Proposer des activités pour rendre l’expérience unique

Lors d’un mariage, certains clients peuvent avoir envie de profiter d’instants conviviaux avec leurs proches. Pour cela, le château peut proposer des activités en complément, afin de ponctuer la journée ou le séjour de différents temps forts. Le château de Vair, présenté précédemment, propose une multitude d’activités et d’équipements annexes, tels que :

– Une tyrolienne et une slackline ;

– Une chasse au trésor et des jeux en bois, pour amuser les plus jeunes ;

– Ou encore une scène ouverte et une animation cocktail, pour un moment festif et convivial. 

Tout château accueillant un mariage n’est pas obligé de proposer des activités annexes, mais c’est un complément fort sympathique et attrayant pour les clients. 

Opter pour une orangerie éphémère pour augmenter sa capacité

Pour augmenter sa capacité d’accueil mais également préserver l’intérieur de son château, il est tout à fait possible d’opter pour une orangerie éphémère, une tente ou encore un chapiteau. Des entreprises sont d’ailleurs spécialisées dans la mise à disposition de ce type d’équipement, à l’instar d’Atawa

Les orangeries présentent différents avantages. Entièrement modulable, l’espace s’adapte selon les besoins des clients. Des cloisons peuvent être installées afin de délimiter l’espace. De plus, ce sont des structures qui sont facilement démontables durant les périodes creuses, où le château n’accueille pas d’évènements. Les propriétaires peuvent ainsi retrouver leur espace extérieur dans son état initial. 

Enfin, les orangeries éphémères apportent une touche de modernité et une esthétique bien particulière, qui saura conquérir le coeur de la clientèle. Spacieuses et lumineuses, ce sont des espaces idéaux pour organiser un bel évènement.

Conclusion 

Une image contenant extérieur, bâtiment

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Accueillir des mariages dans un château est une excellente manière d’avoir une vision à long terme et une activité rentable. Avec un panier moyen de 12 000 € pour un mariage d’une centaine de personnes en 2021, le marché des mariages n’est pas prêt de s’éteindre. C’est un moment que les clients souhaitent mémorable et chaleureux, dans un décor à la fois beau et apaisant.

Pour aller plus loin

Organiser des shooting photos dans son château

Lancer des activités dans un site historique