Lorsqu’un domaine accueillant une activité depuis plus de cinquante ans se retrouve soudainement déserté, il faut trouver un nouveau projet pour lui assurer un nouvel avenir. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les propriétaires du Prieuré Saint-Gabriel. Hephata les a accompagné dans leur démarche afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.
Contexte
● Date de l’intervention : Décembre 2020 – Mars 2021 ;
●Propriétaire : Particulier ;
● Porteur de projet : SCI familiale ;
● Département : Calvados ;
● Projet : À la suite du départ d’une école horticole installée dans les bâtiments depuis plus de cinquante ans, définir un nouveau projet pour éviter la vente du site.
Objectifs
Les objectifs visés :
● Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du site ainsi qu’à sa valorisation à long terme ;
● Tout en proposant un projet économique qui maintienne la vocation pédagogique du site.
Enjeux
Autour du Prieuré Saint-Gabriel, deux enjeux majeurs ont émergés :
● La détermination d’activités économiques à développer en fonction du site, ainsi que du territoire et des porteurs de projets, en identifiant les modalités de développement et les potentiels exploitants ;
● Ainsi que l’harmonisation des intentions des propriétaires concernant l’usage, le développement et le rayonnement du site.
Les enjeux et objectifs évoqués précédemment ont guidé Hephata afin de définir un projet viable pour éviter la vente du domaine.
Résultats
Les résultats obtenus :
● Le découpage du site en quatre espaces distincts : le prieuré, le jardin, les infrastructures et l’internat. En effet, ce découpage favorise le développement d’activités en parallèle ;
● Validation d’un concept de site de formation et de séjours, articulé autour de la notion de tiers-lieu ainsi que deux activités. Ces deux activités sont la formation et l’agriculture ;
● Des propriétaires rassurés par l’écoute de leurs attentes respectives.
De plus en plus de propriétaires-gestionnaires ont à coeur d’avoir une démarche responsable de sauvegarde du patrimoine, qu’il soit naturel ou bâti. Toutefois, il est essentiel pour de nombreux sites historiques d’avoir un projet économique viable afin de satisfaire leur entretien. Ainsi, comment valoriser l’engagement responsable d’une villa à travers ses activités, tout en assurant un projet économique durable et stable ?
Dans cet objectif, Hephata a accompagné les propriétaires-gestionnaires d’une villa située sur la Côte d’Azur. Au coeur de jardins de rocailles luxuriants, la villa offre une vue spectaculaire sur la mer. Ainsi, ce patrimoine naturel et bâti remarquable nourrit l’engagement des propriétaires.
Contexte
● Date de l’intervention : Juillet 2021 – Octobre 2021 ;
● Propriétaire : Particulier ;
● Porteur de projet : Famille ;
● Département : Bouches-du-Rhône ;
● Projet : Dans le cadre d’un projet de reprise, définir un projet autonome à terme, qui valorise l’engagement responsable des propriétaires en matière de sauvegarde du patrimoine bâti et environnemental.
Objectif
Les objectifs de la mission étaient les suivants :
● Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien de la villa ;
● Proposer un projet économique qui aligne les intérêts des parties prenantes de la villa. Ce projet doit également en faciliter la gestion.
Enjeux
La famille propriétaire est confrontée à trois grands enjeux :
● Trouver un modèle économique pérenne pour faciliter la gestion en famille afin d’éviter une vente ;
● Prévoir une répartition des tâches très encadrée et ainsi permettre une occupation familiale équitable ;
● Ainsi que promouvoir un lieu historique emblématique.
Résultats
Les résultats obtenus sont les suivants :
● Découpage du domaine en trois espaces distincts : la villa, les jardins et les annexes. En effet, ce découpage favorise le développement du site par étapes ainsi que le développement d’activités en parallèle ;
● Validation d’un concept de site inédit autour de la préservation du patrimoine bâti et environnemental, sur un modèle de propriété éco-responsable ;
● Conception d’une programmation annuelle à destination du grand public.
Déterminer les axes de développements économiques d’un château est une étape essentielle pour tout propriétaire-gestionnaire. En effet, il est primordial de trouver un projet économique qui respecte le lieu tout en contribuant à financer son entretien.
Dans cet objectif, Hephata a accompagné des propriétaires-gestionnaires de château afin de déterminer les axes de développements économiques adéquats.
Contexte
Voici quelques éléments de contexte pour comprendre le périmètre de la mission :
● Date de l’intervention : Octobre 2020 – Mars 2021 ;
● Propriétaire : Particulier ;
● Porteur de projet : Famille propriétaire ;
● Département : Indre-et-Loire (37) ;
● Projet : dans le cadre de la transmission de la propriété, définir un projet autonome à terme et les modalités de transmission.
Objectifs
Les deux objectifs principaux étaient les suivants :
● Définir des axes de développements économiques pour satisfaire à l’entretien du château et à sa valorisation à long terme ;
● Proposer un projet économique qui aligne les intérêts des parties prenantes. Ainsi, cela favorise également la prise de décision autour d’un projet commun de transmission.
Enjeux
Les recommandations émises devaient ainsi permettre de :
● Rassembler la famille autour d’une vision commune ;
● Valider les opportunités de développement et leurs modalités en vue d’un équilibre financier ;
● Enfin, préserver et également valoriser la biodiversité du site.
Résultats
Les résultats obtenus sont les suivants :
● Découpage du domaine en trois espaces distincts : le parc, le village et le château. En effet, la distinction de ces espaces permet le développement d’activités en parallèle ;
● Validation d’un concept de site agrotouristique fédérateur autour de l’agriculture et de l’innovation. Ainsi, le concept se décline au travers de trois activités : l’agriculture, l’hébergement et le loisir ;
● Conception d’un parcours agrotouristique dans le parc du domaine ;
● Ainsi que la préservation de la biodiversité du site.
Cet article met en avant les nouveaux enjeux post-covid du Ministère de la Culture. La Cour des Comptes a publié en décembre 2021 des travaux analysant le fonctionnement actuel du Ministère de la Culture. À travers ce rapport, la Cour des Comptes évoque des biais d’amélioration, notamment en lien avec les nouveaux enjeux post-covid.
Introduction
Aujourd’hui, le secteur de la Culture représente un poids économique de plus de 36 Mds d’€ avec 500 000 emplois en son sein, sans compter les retombées indirectes liées au tourisme.Ainsi, il existe plus de 45 000 monuments classés, 1 200 lieux publics d’exposition et 1 200 lieux de diffusion du Spectacle vivant.
Enfin, la logistique culturelle tourne notamment grâce à 9 400 agents présents au Ministère de la Culture ainsi que grâce à quelques 14 000 opérateurs.
La Cour des Comptes remarque que si la stratégie d’action déconcentrée du Ministère a réussi en termes de développement culturel, c’est au détriment de sa propre action. En effet, le Ministère structure ses interventions en institutionnalisant (établissements publics de coopération culturelle) ou en labelisant (centres dramatiques nationaux, centres chorégraphiques nationaux, scènes nationales, scènes de musiques actuelles, etc.). Il transfert également ses compétences à des opérateurs nationaux qui sont des établissements publics nationaux très autonomes. Et cette autonomie coûte sur le pouvoir d’action direct du Ministère.
En outre, tous ces mouvements jettent une certaine confusion vis-à-vis des priorités culturelles, d’autant plus que des politiques de guichet et de distribution de fonds publics accrue envers les grands opérateurs sont en vigueur.
Le patrimoine est alors un des grands perdants de cette manière de fonctionner. Les grands opérateurs sont favorisés au détriment du patrimoine communal/rural pourtant plus fragile car possédant moins de moyens. Les DRAC agissent avec des moyens fragilisés tandis que la Cour note l’absence d’homogénéité dans leurs politiques d’aides à l’entretien et la restauration.
Les problèmes structurels du Ministère
Au niveau structurel, la Cour remarque que le Ministère doit disposer avec de plus en plus de champs d’actions, lui conférant une très grande polyvalence. Conséquence, il se concentre sur ses missions les plus importantes : le poids financier des grands chantiers prive l’Etat des moyens pour conserver son patrimoine (ex : dégradation des cathédrales,…). L’instabilité ministérielle importante (8 ministres en 14ans) a aussi des conséquences. Les directeurs généraux sont très portés sur leur rôle administratif et non celui de la mise en œuvre de projets (car potentiellement abandonnés à chaque changement…).
La Cour des Compte note qu’il y a beaucoup moins d’experts techniques de haut niveau que chez les opérateurs ou dans le secteur privé, faute d’une politique de recrutement peu attractive (mal payé + missions plus difficiles). Elle pointe également du doigt une très mauvaise gestion tutélaire des établissements publics :
– Lettres de missions quasi inexistantes ;
– Contrats d’objectifs et de performance peu claires dans leurs timings ;
– Objectifs stratégiques flous, etc.
Enfin, la Cour des Compte critique la politique actuelle de guichet dans la distribution des subventions. Ce fonctionnement accroît considérablement les charges financières qui pèsent ensuite durablement sur son budget.
Les recommandations de la Cour des Comptes
Redéfinir des objectifs stratégiques globaux
Une fois ces constats effectués, la Cour des Comptes entreprend de proposer des conseils pour améliorer l’état du fonctionnement administratif et stratégique au sein du Ministère. Elle note ainsi que plusieurs axes sur lesquels le Ministère devrait définir sa stratégie globale :
– La création de relation avec les ministères de l’Enseignement Supérieur et de l’Education Nationale ;
– La promotion de la culture Français et Européenne sur la scène internationale (soft power) ;
– Ainsi que la veille active des mutations technologiques au sein du secteur culturel.
Achever la politique de déconcentration
La Cour préconise de mettre un terme à la politique de déconcentration du Ministère au profit des opérateurs et des collectivités territoriales. Ne pas le faire porte défaut au fonctionnement des Musées Nationaux qui relèvent directement du Ministère. En effet, cela leur enlève l’autonomie nécessaire pour se développer.
Autre mesure de déconcentration à achever, la question des agents de musées nationaux rémunérés et administrés directement par le ministère (agents de Titre II). La Cour indique qu’il faudrait transférer la gestion de ce personnel directement aux musées. Les établissement pourront ensuite définir une politique de ressources humaines cohérente.
Enfin, la Cour des Comptes revient sur des mesures de déconcentration déjà entreprises par le passé mais n’ayant pas abouti. Par exemple, accorder la gestion des sites du CMN (Centre des Monuments Nationaux) et des musées nationaux aux collectivités territoriales. Cela aurait l’intérêt de permettre une gestion plus dynamique des sites mais ces mesures sont impopulaires auprès des intéressées.
Toutes ces préconisations autour de la politique de déconcentration permettraient à l’Etat de rendre plus nette la ligne de partage des échelons national et territorial. Cela aurait également pour conséquence de fluidifier la lecture et l’analyse des politiques mises en place.
Réformer l’organisation du Ministère
En dernier lieu, la Cour des Comptes propose de réformer l’organisation le fonctionnement central du Ministère. En effet, la Cour estime qu’elle nuit aujourd’hui au potentiel d’expertise technique de très haut niveau de ses agents.
Cela passe d’abord par un réexamen des processus d’instruction, de décision et de gestion pour gagner en efficacité et en fluidité. Par exemple, en donnant un mode global de gestion pluriannuelle par les objectifs et les résultats. La Cour insiste sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les directions générales et le secrétariat général afin d’optimiser les ressources humaines à disposition.
Au niveau économique, la Cour préconise de réviser le modèle des opérateurs, actuellement sous tutelle du Ministère et mis à mal par la crise sanitaire. Les ressources propres se sont effondrées et il semble impossible de revenir aux niveaux antérieurs à la crise. Cela pourrait passer par une mutualisation des fonctions afin de réduire les coûts de fonctionnement et fixer un cadre général de contrôle de gestion.
Enfin, la Cour des Comptes propose que l’Etat adopte une politique de ressources humaines spécifique à la catégorie « cadres supérieurs ». Cela permettrait de clarifier leurs rôles et renforcer l’attractivité des postes.
Conclusion :
Finalement, la Cour des Comptes démontre que le rôle du Ministère de la Culture est aujourd’hui légèrement opaque. Il nécessite de vraies réformes en profondeur. La période post crise sanitaire a permis de mettre un peu plus en lumière ses défauts. Il s’agit également du moment opportun à saisir pour mettre ces réformes en route.
Cet article présente les plus grands chefs de l’histoire de la cuisine et leurs liens très étroits avec le patrimoine historique où ils ont exercé leur art.
Introduction :
La France peut se targuer d’être l’héritière d’une histoire riche et plurielle en matière de culture. Que ce soit avec son patrimoine historique ou son patrimoine gastronomique, il s’agit d’un pays qui est parmi les plus prolifiques en la matière. Ainsi, ce sont inévitablement deux domaines culturels qui se rencontrent et cela donne naissance à des chefs cuisiniers prestigieux avec des parcours de vie fascinants.
Ainsi, de nombreux chefs ont laissé leur empreinte dans des lieux considérés aujourd’hui comme des lieux d’exception. Voici le portrait de quelques-uns des plus grands chefs cuisiniers de l’histoire et des lieux où ils ont servi.
François Vatel
François Vatel ou Fritz Karl Watel de son vrai nom est né à Tournai le 17 janvier 1631 et mort à Chantilly le 24 avril 1671. C’était un pâtissier-traiteur et maître d’hôtel français, il fut au service de Nicolas Fouquet et à celui du prince Louis II de Bourbon-Condé. Plusieurs anecdotes folles entourent la notoriété de cet illustre cuisinier.
Il organisa un jour une grandiose et somptueuse fête incluant un dîner de 80 tables, 30 buffets avec de la vaisselle en or massif pour les hôtes d’honneur et en argent pour le reste de la cour. Lors de cet évènement, Molière et Lully font jouer les Fâcheux, une comédie-ballet composée exprès pour l’occasion … Cet évènement est parvenu aux oreilles du roi Louis XIV, alors résident du château de Fontainebleau. Rongé par la jalousie il fit arrêter le surintendant Nicolas Fouquet !
Par la suite, il rentra au service du Grand Condé au château de Chantilly. Lors de desserts, il servit ce que nous connaissons aujourd’hui comme étant la « crème chantilly » : cette originalité lui vaut souvent l’attribution de l’invention de la recette, à tort.
Antoine Beauvilliers
Son nom vous est peut-être méconnu mais Antoine Beauvilliers (1754-1817) est un restaurateur français renommé pour avoir ouvert le premier véritable grand restaurant à Paris. Cet artisan du XVIIIe siècle s’est créé une grande réputation de cuisinier, ce qui lui permit d’ouvrir un des plus beaux restaurants de la capitale au Palais-Royal sous son propre nom, à la veille de la Révolution française.
Ce lieu de cuisine d’exception n’eût pas de mal à garder une économie florissante durant ces évènement historique car il était prisé par les acteurs réactionnaires. Beauvilliers ouvrit également plus tard un autre restaurant nommé La Grande Taverne de Londres, 26 rue de Richelieu. Comme au Palais Royal, il y obtint un grand succès jusqu’à son décès en 1817, avant que le restaurant ne ferme définitivement ses portes en 1825.
La Mère Poulard
Voilà une des figures les plus emblématiques de la cuisine française, et qui plus est féminine ! La Mère Poulard ou Anne Boutiaut de son vrai nom est une cuisinière française née le 16 avril 1851 à Nevers et morte le 7 mai 1931 au Mont-Saint-Michel. Elle est renommée pour sa fameuse auberge au Mont-Saint-Michel, où elle prépare sa fameuse spécialité d’omelette. Presque aussi célèbre que le Mont-Saint-Michel lui-même !
C’est en 1888 que Victor et Annette Poulard ont quitté leur ancien établissement pour acquérir l’« hôtel du Lion d’or ». Ils le font démolir pour édifier un imposant hôtel qui prit pour enseigne : « À l’omelette renommée de la mère Poulard. » Outre à sa célèbre omelette, la Mère Poulard doit sa renommée de cuisinière d’exception à l’attrait grandissant pour le Mont-Saint-Michel au cours du XIXe et XXe siècles. À tel point que cela attire régulièrement des célébrités, dont des grandes figures diplomatiques ! Ainsi, le roi des Belges Léopold II ou encore Georges Clémenceau, qui fut l’un de ses plus fidèles amis,figurent parmi ses anciens clients.
Auguste Escoffier
Les amateurs d’histoire de la cuisine doivent probablement connaître Auguste Escoffier et notamment son surnom de « roi des cuisiniers, cuisinier des rois ». Né à Villeneuve-Loubet le 28 octobre 1846 et mort à Monte-Carlo le 12 février 1935, c’était un chef cuisinier, restaurateur et auteur culinaire français.
Il a codifié, modernisé et professionnalisé la cuisine raffinée des palaces hôteliers. Créant dans des établissements de prestige de nombreuses recettes, reprises ensuite par d’autres chefs, il a participé à faire grandir la renommée internationale de la cuisine française.
En 1928, alors au sommet de sa gloire, il fut le premier chef cuisinier à devenir officier de la Légion d’honneur ! Il avait alors œuvré à diriger des cuisines d’hôtels d’exception étrangers avec l’hôtel Savoy et le Carlton, tous deux grands lieux d’hôtellerie internationale situés à Londres.
V. Raymond Olivier
Raymond Oliver est un cuisinier français né le 27 mars 1909 à Langon en Gironde et mort le 5 novembre 1990 à Paris. La cuisine était une affaire de famille. En effet, son père était disciple d’Auguste Escoffier du Savoy à Londres. Il fut également chef étoilé à l’hôtel du Lion d’or à Langon.
En 1948, il acheta le restaurant Le Grand Véfour, dans le 1er arrondissement de Paris. Ce restaurant, donnant sur le jardin du Palais Royal, était très fréquenté par des figures populaires de l’époque tels que Malraux ou Jean Cocteau. Ce qui contribua ce lieu d’exception à devenir une véritable institution qui tint longtemps ses 3 étoiles au Guide Michelin.
Raymond Oliver devint surtout connu pour sa création de la première émission de télévision consacrée à la cuisine, Art et magie de la cuisine diffusée en 1954, qu’il anima pendant 13 ans avec Catherine Langeais.
Paul Bocuse
Impossible de parler de gastronomie et de cuisine française sans évoquer l’un des plus célèbres et représentatifs chefs français. Paul Bocuse, chef cuisinier né le 11 février 1926 et mort le 20 janvier 2018, était une véritable vitrine humaine de la gastronomie française.
Vêtu d’une veste blanche brodée à son nom et ornée d’un col tricolore, référence à son titre de Meilleur Ouvrier de France qu’il a obtenu en 1961. Célèbre pour sa cuisine, il est également un représentant de la convivialité à la française. En effet, il se faisait un devoir d’accueillir personnellement chaque convive dans son restaurant de Collonges pendant des décennies. À la fois précurseur de la nouvelle cuisine et maître de la cuisine traditionnelle, il incarne une cuisine simple et authentique, fidèle au terroir et exécutée avec l’amour du geste. Son personnage chaleureux et authentique aurait d’ailleurs inspiré le chef du film d’animation Ratatouille (2007) !
C’est en 1958 qu’il obtint sa première étoile au Guide Michelin avec son père dans le restaurant familial « L’Auberge du Pont de Collonges », avant d’en acquérir deux autres par la suite.
Alain Ducasse
Et voici une autre figure emblématique et populaire dans la cuisine française, celle d’Alain Ducasse, né le 13 septembre 1956 à Orthez dans les Basses-Pyrénées.
Il est un chef d’exception, triplement étoilé au Guide Michelin avec trois établissements différents :
– Le Louis XV à l’hôtel de Paris Monte-Carlo (en 1990)
– Le Alain Ducasse au Plaza Athénée à Paris (en 1997)
– Ainsi que le Alain Ducasse at The Dorchester à Londres (en 2010).
Son activité dans le monde de la cuisine ne s’arrête pas derrière les fourneaux. Il est président de Châteaux et Hôtels Collection depuis 1999. C’est également le dirigeant consultant du Groupe Alain Ducasse, une société d’hôtellerie-restauration. Cela lui vaut d’ailleurs une anecdote plutôt flatteuse. En effet, il a été classé 94e des 100 personnalités les plus influentes du monde selon le magazine Forbes en 2012.
Thierry Marx
Chef célèbre et moderne, Thierry Marx est né le 19 septembre 1959 à Paris dans le 20ème arrondissement. C’est un cuisinier français dont s’inspirant de la gastronomie moléculaire, cette cuisine fantasque qui est souvent spectaculaire à regarder.
Dans les années 1980, il fut à la tête des cuisines du luxueux hôtel quadruplement étoilé Le Cheval Blanc à Nîmes, situé face aux Arènes. Une expérience incroyable puisque cet hôtel était le symbole du faste de ces années-là , recevant le Tout-Paris de l’époque.
En 1988, il reçut sa première étoile au Guide Michelin pour le restaurant Roc en Val à Montlouis-sur-Loire. Chef au relais et château Cordeillan-Bages à Pauillac à partir de 1996, il y obtint également une première étoile au Michelin en 1996 puis une deuxième en 1999.
Il n’est pas possible de retracer le parcours des grands chefs cuisiniers français sans évoquer les endroits où ils ont forgé leurs destins. S’ils sont devenus aujourd’hui des légendes , c’est aussi en partie grâce aux lieux dans lesquels ils ont servi.
Voici une sélection de 10 sites historiques ayant accueilli un tournage de cinéma.
Introduction
Avez-vous déjà eu ce sentiment, devant un film au cinéma, d’être subjugué par le décor au point parfois d’en oublier l’intrigue qui s’y déroule ? Ou bien celui d’être totalement transporté dans une époque, comme une plongée dans l’Histoire qui détache le spectateur de la réalité ?
L’esthétique visuelle est primordiale au cinéma. Ainsi, il est très important de repérer des endroits qui correspondent à l’œil du réalisateur ou à la réalité du contexte historique. C’est ainsi que l’on se retrouve dans cet état second, happé et transcendé par les œuvres cinématographiques.
Voici une sélection de ces sites historiques d’exception qui ont participé au tournage de longs-métrages.
L’abbaye cistercienne de Fontenay, située dans le département de la Côte d’Or et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un monument à la fois un édifice riche en histoire. Il s’agit de la plus ancienne abbaye conservée ! C’est également un lieu privilégié par les cinéastes. En effet, plusieurs tournages de films populaires s’y sont déroulés tels que ceux de :
– Angélique, marquise des Anges (1946) ;
– Cyrano de Bergerac (1990), long-métrage multi-récompensé par le monde du cinéma national et international.
Le château de Courances
Le château de Courances est situé dans l’Essonne, non loin de Paris. Si le nom ne vous dit peut-être rien, il y a de fortes chances que vous l’ayez vu au moins une fois sur un écran.
En effet, ce modeste château du XVIIe siècle apparaît dans plusieurs films sortis au cinéma, comme dans Le Masque de Fer (1962) avec l’immense Jean Marais, ou encore dans le Molière (2007) avec Romain Duris et Fabrice Luchini. Il s’agit également du décor du film Le Sens de la fête (2017) avec Jean-Pierre Bacri et Jean-Paul Rouve.
Le château de Ferrières
Le château de Ferrières, situé en Seine-et-Marne est avant tout connu car il s’agit du fruit d’une commande de James de Rothschild par l’architecte Joseph Paxton, mais c’est aussi un cadre apprécié pour les réalisateurs.
Aperçu dans le film Le Guignolo avec Jean-Paul Belmondo, il s’agit surtout du décor choisi par Jean-Marie Poiré pour l’hilarant Papy fait de la résistance (1983) dans la fameuse scène où Jacques Villeret chante le morceau Je n’ai pas changé.
La grandiose abbaye de Royaumont dans l’Oise, ancien monastère cistercien d’exception construit sous l’égide du roi Saint-Louis lui-même, est un lieu qui a également servi de décor pour les tournages de plusieurs films au cinéma. Parmi eux, deux sont à mettre particulièrement en avant :
– Le légendaire La Belle et la Bête de Jean Cocteau ;
– La comédie Hibernatus (1969) d’Edouard Molinaro avec le fantasque Louis de Funès.
Le château de Champs-sur-Marne
Le château de Champs-sur-Marne est un de ces exemples de château qui se sont reconvertis dans une deuxième vie de lieu de tournage audiovisuels et cinématographiques. Cette maison de plaisance à la française du XVIIIe siècle a en effet servi de décor remarquable pour près de 80 productions ! En effet, sa ressemblance avec le palais de l’Elysée explique sa popularité. Parmi les films qui ont vu quelques scènes tournées dans ce décor, il y a notamment Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006).
Le château du Plessis-Bourré
Le château du Plessis Bourré est un de ces magnifiques châteaux de la Loire. Situé près d’Angers, il est un lieu d’exception prisé des tournages car il n’a subi que très peu de modifications extérieures depuis son édification. Ainsi, on y retrouve de nombreux films de réalisateurs français qui ont posés leurs caméras dans ce décor, tel que :
– Le célèbre Peau d’Âne (1970) de Jacques Demy avec Catherine Deneuve et Jean Marais
– La Princesse de Montpensier (2010) de Bertrand Tavernier.
L’abbaye Sainte-Marie de Frontfroide
L’abbaye Sainte-Marie de Frontfroide est un site religieux d’exception situé à Narbonne. Elle possède une grande histoire puisqu’elle a été initialement édifiée en 1093 par des bénédictins. Cependant, elle n’a pas encore de riche histoire cinématographique mais nul doute qu’un avenir productif lui tend les bras ! C’est en effet un des lieux qui a servi pour le tournage du dernier film blockbuster du grand réalisateur d’Hollywood Ridley Scott : Le Dernier Duel (2021), avec Matt Damon et Ben Affleck, entre autres stars dans le casting !
Le château de Vaux-le-Vicomte
Le château de Vaux-le-Vicomte ne se présente plus. Situé près de Melun, chef d’œuvre du XVIIème siècle et du style classique, il s’agit de la version 1.0 du château de Versailles, dont il fut le modèle. Comme souvent avec les monuments historiques remarquables, de nombreux tournages s’y sont déroulés. Parmi les plus remarquables d’entre eux, il y a notamment :
– La Folie des Grandeurs (1971) avec l’immense Louis de Funès ;
– Moonraker (1979), une aventure du célèbre James Bond ;
.- L’empereur de Paris (2018) avec Vincent Cassel dans le rôle de Vidocq.
Le château d’Ermenonville
Le château d’Ermenonville situé dans l’Oise est de style classique. S’il ressemble à nombre des châteaux de cette période florissante de l’architecture, il tient une place privilégiée dans l’histoire du cinéma français. En effet, il s’agit du fameux château de Montmirail moderne présent dans le film à grand succès populaire Les Visiteurs (1993), avec le remarquable duo formé par Godefroy de Montmirail (alias Jean Reno) et Jacquouille (alias Christian Clavier).
Le château de Vigny
Le château de Vigny, de style troubadour, a été construit par George d’Amboise, principal ministre du roi Louis XII. Situé dans le Val d’Oise, ce site historique partage un point commun avec le château d’Ermenonville… celui d’avoir été le théâtre de scènes du film Les Visiteurs (1993) ! Son histoire cinématographique est plutôt riche puisqu’il a également été choisi par plusieurs réalisateurs comme :
– George Lauthner pour quelques scènes dans son cultissime Les Tontons flingueurs (1963) ;
– Claude Zidi pour des scènes dans son film l’Animal (1977) avec Jean-Paul Belmondo.
Conclusion
Dans le monde du cinéma, les choix des lieux de tournage ont une importance extrême, souvent oubliée des spectateurs. De par leur authenticité et l’âme qui les habitent, les châteaux et différents sites historiques passent alors pour des sujets inévitables pour les réalisateurs, tels mille et une Joconde disponibles à l’œil d’un Léonard de Vinci.
Il existe une symbiose remarquable entre les films et les lieux qui leur servent de décors, notamment dans la sélection de lieux proposés. Ainsi, si les sites magnifient les scènes des films, ces dernières servent aussi la magnificence des lieux où elles se trouvent.
En France, le tourisme de mémoire permet aux territoires de valoriser leurs monuments et sites marqués par l’histoire.
L’important à retenir de cet article :
Le tourisme de mémoire est une notion très vaste englobant une quantité de lieux de mémoire divers. Toutefois, plus le lieu est chargé d’une histoire sombre et contemporaine, à l’instar des deux guerres mondiales, plus il attirera les publics. En effet, l’aspect sensible est très important dans le tourisme de mémoire. Le recueillement et la commémoration sont des motivations pour les visiteurs.
– Le tourisme de mémoire fonctionne bien en France et se développe de plus en plus.
– En effet, les lieux de mémoire sont nombreux en France et jalonnent l’intégralité de son territoire.
Introduction :
Le tourisme de mémoire est pratiqué depuis plusieurs années. À travers le fil rouge du patrimoine mémoriel et de l’histoire, le tourisme de mémoire permet aux voyageurs de découvrir un territoire. Pour l’anthropologue Franck Michel, le tourisme de mémoire est avant tout caractérisé par son lien étroit avec le devoir de mémoire : faire mémoire, se recueillir et transmettre aux générations futures.
Répandu dans le monde, le tourisme de mémoire touche à la fois à l’intime et à un patrimoine commun. L’aspect sensible est à prendre en compte dans le tourisme de mémoire, car les lieux touchent souvent à des épisodes funestes de l’histoire.
L’offre touristique de mémoire est un complément économique, culturel et attractif. Sa spécificité le rend unique. Le tourisme de mémoire comprend divers enjeux : pédagogiques, civiques et culturels.
Générant chaque année environ 20 millions de visiteurs en France, le tourisme de mémoire est une pratique importante en France.
Présentation du tourisme de mémoire
Dans l’imaginaire commun, le tourisme de mémoire se résume aux mémoriaux de guerre, surtout ceux des deux guerres mondiales. Bien que les mémoriaux soient très importants dans le tourisme de mémoire, la notion est plus vaste et englobe divers sites historiques.
Le tourisme de mémoire est une forme de tourisme axée sur le patrimoine historique d’un lieu, surtout lorsque celui-ci témoigne ou a été marqué par un évènement ou une période. Néanmoins, il peut aussi s’agir de lieux créés spécifiquement pour accueillir les touristes souhaitant se recueillir autour d’un lieu ou d’un épisode de l’histoire.
Cet évènement ou période peut être fondateur pour l’histoire du lieu et du pays, et/ou potentiellement douloureux. Parmi les lieux concernés par le tourisme de mémoire, il y a notamment :
– Les mémoriaux et musées dédiés à la guerre, à l’instar du Mémorial de Caen.
Le tourisme de mémoire inclut aussi les anciennes prisons, les forts et citadelles, les bunkers ou encore les bases-sous-marines. Les cimetières sont aussi des hauts-lieux pour le tourisme de mémoire, qu’il s’agisse de cimetières militaires comme celui d’Omaha Beach (Calvados) ou civils comme le cimetière du Père Lachaise(Paris).
Le tourisme de mémoire peut être un but en soi ou une étape sur un parcours. Dans les deux cas, la mise en scène autour des lieux et l’aspect pédagogique sont primordiaux, afin de préserver la sensibilité du public tout en éveillant les consciences.
La part sensible du tourisme de mémoire
L’aspect sensible et émotionnel est très important dans le tourisme de mémoire, car ce dernier touche à notre histoire et ce qu’elle a d’intime. Ainsi, la visite de certains lieux de mémoire marqués par une histoire particulièrement douloureuse doit être réalisée avec tact et pédagogie. Par exemple, à l’échelle mondiale, l’un des sites les plus visités dans le cadre du tourisme de mémoire est le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Témoin funeste d’une très sombre période de l’histoire, de nombreux individus ressentent le besoin d’aller s’y recueillir.
Néanmoins, cela sera surtout valable pour des lieux témoins d’une histoire récente. En ce qui concerne les anciennes forteresses ou prisons, l’impact émotionnel n’est pas le même. Certains lieux attirent donc uniquement pour leur aspect historique, voir architectural, tandis que d’autres sont des lieux sensibles, appelant à la commémoration.
Exemple du Mémorial de la Shoah
Ouvert depuis 2005, le Mémorial de la Shoah est un lieu de mémoire consacré à l’histoire juive durant la Sconde Guerre mondiale, dont l’axe central est la Shoah. Le lieu compte différents lieux de mémoire.
Le Mémorial de la Shoah est le fruit de la fusion entre deux entités : le Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC) et le Mémorial du Martyr Juif Inconnu. La première entité fut créée clandestinement en 1943, en pleine guerre, afin de rassembler et conserver des preuves des actions de persécutions perpétrées à l’encontre des juifs. La seconde entité, le Mémorial du Martyr Juif Inconnu, fut inaugurée en 1956. Il s’agit d’un tombeau-mémorial destiné à commémorer les victimes de la Shoah. Il héberge le CDJC.
En 2005, l’ensemble des lieux de mémoire du site ont été rassemblé pour devenir le Mémorial de la Shoah. Le lieu inclut notamment le Mur des Noms, le Mur des Justes et le Mémorial des Enfants.
Le Mémorial de la Shoah est à la fois un lieu de mémoire et de recueillement, mais aussi de pédagogie. Né de la volonté d’obtenir justice et de ne jamais oublier, le Mémorial poursuit ce but encore aujourd’hui. Le lieu organise des expositions temporaires et des conférences en lien avec la Shoah, accueillant la parole de témoins.
Les lieux de mémoire, à l’instar du Mémorial de la Shoah, sont aussi là pour continuer à faire vivre l’histoire, surtout ses heures les plus sombres, afin que les générations futures n’oublient pas.
La France, terre d’histoire et de mémoire
La France est un pays dont l’histoire est marquée par les conflits et évènements fondateurs. Le pays joue beaucoup sur ces grands évènements historiques à travers de nombreuses commémorations nationales, ainsi que des célébrations plus locales. Les évènements commémoratifs participent grandement à l’intérêt du public pour la mémoire et les lieux qui s’y rapportent.
En outre, ces évènements génèrent une hausse du flux touristique dans les lieux concernés. Par exemple, en 2018, la France fêtait le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Cette année-là, les sites mémoriels dédiés à cette guerre ont vu leur fréquentation fortement augmenter.
Les régions françaises importantes pour le tourisme de mémoire
Bien que des lieux de mémoire soient dispersés partout sur le territoire français, certaines régions sont particulièrement importantes pour le tourisme de mémoire. Cela s’explique par :
– L’abondance de lieux de mémoire sur leur territoire ;
– Un territoire marqué par des conflits contemporains.
La Normandie, leader du tourisme de mémoire français
En France, la région la plus importante pour le tourisme de mémoire est la Normandie. Marquée principalement par la Seconde Guerre Mondiale, le territoire normand compte parmi les hauts-lieux du tourisme de mémoire.
Tout d’abord, la région possède de nombreux musées et mémoriaux. Bien que le musée ou mémorial le plus visité de France soit le Musée de l’Armée à Paris, tous les autres figurant en haut du classement sont situés en Normandie. Parmi ces sites, il y a notamment le Mémorial de Caen, qui occupe la deuxième place. Consacré à l’histoire du XXème siècle, le Mémorial de Caen est un musée historique dont la thématique principale tourne autour de la fragilité de la paix. Labellisé « Musée de France », le lieu fait aussi parti de l’International Network of Museums for Peace.
D’autres lieux comme le Musée du débarquement à Arromanches et le Musée Arromanches, respectivement 3ème et 4ème du classement, retracent l’histoire du débarquement en Normandie.
En plus de ces musées, la région Normandie possède un patrimoine naturel marqué par la guerre, avec notamment Les Plages du Débarquement. Des millions de visiteurs viennent chaque année découvrir ces lieux où l’histoire de France s’est écrite.
Les Hauts-de-France et la Grande Guerre
Les Hauts-de-France sont la deuxième région la plus fréquentée pour le tourisme de mémoire. Possédant la plus grande nécropole de France, la nécropole Notre-Dame de Lorette, la région est très marquée par la Grande Guerre. Théâtre de guerre mais aussi de paix, les Hauts de France possèdent plusieurs grands sites de tourisme de mémoire, tels que :
– La carrière Wellington, réseau de galeries souterraines qui ont joué un rôle majeur durant la guerre ;
– La Clairière de l’Armistice, où s’est déroulée la négociation puis la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.
Tristement célèbre, le plus connu d’entre tous est le Chemin des Dames. Théâtre de plusieurs batailles durant la Première Guerre Mondiale, le Chemin des Dames est un lieu de recueillement et de commémoration. Le lieu propose aussi diverses ressources pédagogiques afin d’apprendre aux plus jeunes ce qui s’est déroulé en ces lieux.
Valoriser un territoire et un patrimoine grâce au tourisme de mémoire
Présent partout sur le territoire, les lieux de mémoire possèdent un fort potentiel et génèrent un important flux touristique. Le tourisme de mémoire peut donc être une excellente manière de valoriser son territoire, notamment grâce à des activités à la fois pédagogique et commémoratives.
Le tourisme de mémoire plait à tout le monde, et surtout aux familles
Les études du public et témoignages démontrent que le tourisme de mémoire est souvent pratiqué par des familles. En effet, les parents souhaitent apprendre à leurs enfants l’histoire de leur pays, dans cette volonté de transmission et de ne jamais oublier. Les lieux s’adaptent donc en proposant des activités pédagogiques et ludiques.
Le Centre Juno Beach en Normandie rend hommage aux soldats canadiens ayant perdu la vie durant la Seconde Guerre Mondiale. Le Centre tire son nom de la plage Juno Beach, l’une des cinq plages du débarquement. Ce centre est un excellent exemple de lieu de mémoire adapté aux enfants. En effet, le lieu utilise divers équipements afin d’attirer l’attention des enfants comme des modules interactives et des écrans tactiles. Tout au long de la visite, les enfants doivent collectionner des « points coquelicots », dans un jeu de piste grandeur réelle. Les coquelicots sont une référence au coquelicot de la Légion Royale Canadienne.
Véritablement pensé pour les enfants, le Centre Juno Beach attire les curieux et les familles. Moins célèbre que la Pointe du Hoc ou Omaha Beach, le Centre se démarque grâce à ses équipements pédagogiques.
Développer des activités touristiques et culturelles au sein d’un lieu de mémoire
Valoriser un lieu de mémoire par des activités culturelles et touristiques permet de le dynamiser et de l’inclure dans la vie d’un territoire.
Forteresse défensive construire par l’armée allemande durant la Seconde Guerre Mondiale afin d’y abriter leurs sous-marins, la Base-sous-marine est désormais un haut lieu du tourisme à Saint-Nazaire. Monument emblématique de la ville, c’est un incontournable. Des visites guidées sont proposées, bien que le lieu puisse aussi se visiter librement. Tout d’abord, il est possible de visiter certaines alvéoles ouvertes de la base. Les visiteurs peuvent aussi monter sur le toit de la base, qui offre une vue panoramique sur le port de Saint-Nazaire.
À la Base-sous-marine, les visiteurs ont accès à un certain nombre d’activités et équipements, comme un restaurant, une salle d’exposition et de concert et une boutique-souvenirs. Deux activités sont particulièrement réputées auprès des touristes :
– L’Espadon, seul sous-marin à flot visitable de France.
Toutes ces activités mettent en avant le patrimoine de Saint-Nazaire grâce à son lieu de mémoire. La base-sous-marine est un atout touristique majeur pour la ville. Dans la même veine, le port militaire de Cherbourg est un acteur touristique de son territoire, notamment grâce à son sous-marin « Le redoutable ».
Des aides publiques existent pour développer le tourisme de mémoire
Le tourisme de mémoire est un levier pour l’attractivité des territoires, comme le démontre l’exemple précédent de Saint-Nazaire et sa Base-sous-marine. Plusieurs régions ont compris cela. De ce fait, elles ont décidé de s’engager auprès des acteurs du tourisme et du patrimoine afin de développer le tourisme de mémoire. Voici quelques exemples de subventions régionales ;
Le Ministère des armées peut aussi soutenir des projets. En effet, il lance régulièrement des appels à projets dédiés au développement et/ou à l’innovation dans le tourisme de mémoire.
Conclusion :
Attirant chaque année de nombreux visiteurs, les lieux de mémoire sont des atouts pour le territoire. Les flux de touristes qui viennent visiter ces lieux peuvent ensuite en profiter pour découvrir les autres atouts d’une région : son patrimoine historique, naturel ou culturel. Ainsi, le tourisme de mémoire est un levier autant pour les propriétaires privés que pour les collectivités souhaitant valoriser leur patrimoine.
Soit celui-ci se prête directement à du tourisme de mémoire, auquel cas il est très intéressant d’y développer des parcours et activités dans ce domaine. Soit le lieu ne s’y prête pas, mais peut offrir une activité complémentaire aux visiteurs : activité culturelle ou d’accueil, hébergement, restauration. En outre, le lieu peut accueillir un évènement en lien avec la mémoire comme une commémoration solennelle, une reconstitution historique ou encore un concert.
Avec l’épidémie de Covid-19, le tourisme de proximité réveille les territoires !
L’important à retenir de cet article :
La tendance du tourisme de proximité s’est accélérée avec la crise sanitaire. Cette pratique permet aux acteurs du secteur touristique, dont le patrimoine et la culture font partie, de conquérir le public local. Loin des grands voyages et du tourisme de masse, le tourisme de proximité favorise la découverte, ou redécouverte, de son territoire. Il s’agit d’un véritable atout pour le développement économique des territoires, permettant aux sites culturels et patrimoniaux d’être des acteurs essentiels et ancrés dans leur territoire.
Introduction :
Depuis plusieurs années, la tendance du tourisme de proximité s’est imposée. La crise sanitaire a accéléré l’intérêt des publics pour cette pratique qui s’intègre dans les nouvelles formes de tourisme responsable. À l’instar du slow tourisme, le tourisme de proximité veille à valoriser les territoires en préservant l’environnement.
La France est un terrain propice au tourisme de proximité. En effet, les régions françaises regorgent de châteaux, d’édifices historiques et de musées à découvrir. En complément de ce patrimoine historique et culturel, la France possède aussi un important patrimoine naturel. Avec six massifs montagneux, plus de 5 000km de côtes et 430 000km de rivières, la France offre aux voyageurs des univers de destination touristique très variés.
L’essor du tourisme de proximité depuis la crise sanitaire
La crise sanitaire que le monde traverse depuis près de deux ans a impacté les modes de consommations et de voyages des individus. Le tourisme et la culture sont des secteurs qui ont été particulièrement touchés. Pourtant, la situation actuelle s’est avérée bénéfique pour le tourisme de proximité. La conférence « Patrimoine et tourisme de proximité » menée par Sites et Cités remarquables de France révèle que 94% des français qui sont partis en vacances ont voyagé dans le territoire en 2020.
Qu’est-ce qui caractérise le tourisme de proximité ?
Avant d’aller plus loin, il est essentiel de rappeler la définition du tourisme de proximité.
Le tourisme de proximité se caractérise par une destination proche de chez le touriste, généralement jusqu’à trois heures de son domicile. Deux grandes catégories de clients se distinguent :
– Les locaux, habitants généralement à moins d’une heure de voiture ;
– Les régionaux, habitants à deux ou trois heures de leur lieu de vacances.
Les touristes régionaux génèrent souvent des nuitées, contrairement aux touristes locaux.
Derrière la notion de tourisme de proximité se cachent aussi la volonté d’aider les entreprises locales, de relancer l’économie et de valoriser toutes les richesses du territoire : qu’elles soient culturelles, patrimoniales, naturelles, sociales, etc.
En effet, avec les différentes limitations liées aux mesures sanitaires, les individus désirant voyager ont dû se tourner vers des destinations de proximité. Des campagnes de communication comme #CetÉtéJeVisiteLaFrance ont été mise en place par Atout France, acteur majeur du tourisme en France. Les institutions publiques aussi ont créées des initiatives pour valoriser le tourisme de proximité.
Campagne Atout France « #CetÉtéJeVisiteLaFrance » ⓒacteurs.tourisme.bretagne.bzh
En Occitanie, la région a créé la carte « Occ’ygene ». Destinée principalement aux familles, aux jeunes et aux séniors, la carte donne accès à des avantages sur de nombreuses activités de loisirs au sein du territoire. Ce partenariat établit entre certains établissements et la région suscite chez les publics cibles l’envie de voyager au cœur de la région.
Voici quelques-unes des activités partenaires :
– La visite de la Ferme du Gazénas, à destination surtout des étudiants et chômeurs, dans une démarche mêlant agritourisme et proximité ;
Les avantages du tourisme de proximité en temps de crise sanitaire
Depuis le début de la crise, les touristes qui voyagent prêtent attention aux règlementations et à leur sécurité sanitaire. De ce fait, le tourisme de proximité est un avantage car il garantit la connaissance du protocole sanitaire mis en place. Cet élément est rassurant et sécurisant pour les voyageurs.
Consciente de l’importance de ce critère, la région Normandie a mis la sécurité et la rassurance en avant sur site à travers un article intitulé « 10 sites ou musées à visiter en famille en toute confiance ». L’utilisation du mot « confiance » n’est pas anodine. En effet, la confiance d’un individu à l’égard d’un lieu influence directement sa venue sur le lieu. À ce titre, c’est un des piliers essentiels pour une bonne stratégie click and mortar.
La confiance d’un client envers un produit, une offre ou un lieu repose sur la certitude d’obtenir le résultat attendu. Dans un premier temps, le consommateur prend donc en compte son propre ressenti ainsi que les expériences des précédents clients. La confiance est nécessaire pour fédérer sa clientèle, qui sera ensuite plus à même de partager son expérience autour d’elle.
Le tourisme de proximité, un atout pour les territoires et le patrimoine
Si les régions portent un intérêt croissant pour le tourisme de proximité, c’est parce qu’il s’agit d’un véritable atout. Participant au développement du territoire, autant économique, que culturel et social, le tourisme de proximité crée des interactions entre les acteurs de la région et les habitants.
Il est donc primordial pour les régions de valoriser leurs principaux atouts. Parmi les éléments qui participent à la motivation d’un public pour une destination plutôt que pour une autre, trois piliers semblent essentiels :
– La culture et le patrimoine ;
– La nature ;
– Les loisirs.
Parmi le pilier regroupant culture et patrimoine, se cache aussi la gastronomie, l’artisanat régional, les métiers d’arts traditionnels. L’œnologie et la mixologie sont aussi des atouts à valoriser à travers la mise en place de circuits d’oenotourisme. Les touristes sont de plus en plus friands de destinations et d’activités authentiques.
Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux et culturels, divers développements d’activités sont envisageables dans le cadre du tourisme de proximité :
– De l’hébergement, axé sur des courts séjours, et de la restauration valorisant la gastronomie locale ;
– Des séjours thématiques, pour proposer une offre qui soit différenciante, en rapport avec l’identité du territoire ;
– Des visites culturelles, activités ou animations.
Afin de se démarquer dans le territoire, le lieu doit proposer une offre spécifique et qui marquera son identité auprès du public. Il peut aussi envisager des partenariats avec d’autres acteurs locaux ainsi qu’avec les institutions publiques et spécialisées. En effet, le tourisme de proximité étant d’utilité publique et locale, ces institutions sont des alliées indispensables.
Dans cette idée, il est aussi intéressant de s’inclure dans des circuits de visites thématiques, mis en place par les offices et agences touristiques ainsi que les institutions publiques.
Bien mettre en place le tourisme de proximité
Avant toute chose, le tourisme de proximité repose sur son accessibilité. En effet, la destination se doit d’être accessible par divers moyens car tout le monde ne possède pas de voiture ou ne désire pas voyager de la sorte. Il est donc essentiel de mettre en place divers modes de transports :
– Les transports en commun : bus, car, train, etc. ;
– Les transports plus écoresponsables et durables, comme le vélo ou la randonnée.
Le tourisme de proximité se voulant généralement responsable et durable, les transports en commun ou propres sont souvent privilégiés par les voyageurs. Avec 15 000km de pistes cyclables et 180 000 sentiers de randonnées, les territoires français sont un terrain propice au tourisme de proximité en itinérance. Les parcours cyclotouristiques sont très prisés, à l’instar de la Loire à Vélo, qui permet de découvrir le patrimoine du Val de Loire.
Pour les territoires possédant des voies maritimes, les transports fluviaux sont une excellente manière d’attirer les touristes. En effet, le tourisme fluvial est lui aussi en plein essor car il permet aux touristes de se déplacer dans les territoires de manière originale, en alliant moyen de locomotion et hébergement. Grâce aux bateaux sans permis, le tourisme fluvial est aussi ouvert aux navigateurs néophytes !
Les outils de communication au service du tourisme de proximité
Le tourisme de proximité nécessite aussi de la visibilité auprès de son public. Bien que le caractère de proximité puisse faciliter l’accès à l’information, il est néanmoins important de déployer une campagne de communication efficace pour attirer l’attention du public. L’idée est de faire prendre conscience au public des opportunités de découvertes et de villégiature du territoire.
Cette communication passe par différents canaux :
– On-line : les blogs et sites spécialisés, les bannières publicitaires en ligne, les sites des offices de tourisme, les réseaux sociaux et newsletters ;
– Off-line : l’affichage publicitaire, les flyers, la distribution dans les offices de tourisme, etc.
Afin d’attirer le public, il est possible d’organiser des jeux concours ou des quiz, qui permettent d’avoir une interaction directe avec le public, notamment sur les réseaux sociaux.
À titre d’exemple, l’agence d’attractivité Hello Lille a mobilisé les réseaux sociaux pour son opération « Une Nuit à l’Opéra ». En effet, l’agence a organisée un concours sur leur page Facebook pour permettre à deux personnes de remportée une nuit à l’Opéra de Lille.
La qualité et la bonne tenue régulière du site internet dédié au lieu patrimonial est aussi essentiel. En effet, un site internet proposant un contenu de qualité contribue à l’intérêt du public, selon la stratégie du click and mortar.
Comment éveiller l’attention des publics de proximité ?
Afin d’attirer les publics de proximité sur son territoire, il est aussi nécessaire de proposer des activités attractives. En effet, il convient de se rappeler pourquoi les individus voyagent, qu’est-ce qu’ils recherchent. Généralement, les vacances et voyages permettent aux touristes de se couper de leur quotidien, en découvrant un nouvel endroit. Les notions de nouveauté et de « coupure » sont fondamentales. Ainsi, le tourisme de proximité doit trouver comment apporter cela aux voyageurs, sans qu’ils ne quittent leur territoire.
Dans un premier temps, le profil de la clientèle va influencer ses attentes :
– Les locaux ne pourront que très difficilement être surpris par un lieu : il convient donc de miser sur des animations et activités qui soient dépaysantes, surprenantes et enrichissantes.
– Les régionaux, qui pourront plus facilement découvrir un nouveau lieu et se couper ainsi de leur quotidien. Parfois, il suffit simplement de changer d’univers pour se sentir loin de chez soi.
Dans un second temps, voici quelques ingrédients indispensables pour éveiller l’intérêt du public :
– L’aspect découverte à travers des activités et expériences inédites, une visite particulière, une rencontre unique ;
– Le sur-mesure et « l’ultra-personnalisation », grâce à des activités entièrement personnalisables, plaçant les envies du public au cœur des offres.
Il convient aussi d’adapter son offre touristique à toutes les typologies de public, selon des critères économiques et pratiques. En effet, une famille n’aura pas forcément les mêmes envies qu’un couple sans enfant, ou qu’une personne seule. Prendre conscience de ces différentes typologies de publics et leur mode de consommation dans le patrimoine sont des prérequis essentiels.
Conclusion :
Le tourisme de proximité est un atout pour les territoires autant que pour les sites patrimoniaux et culturels. Principaux éléments d’attractivité, ces lieux attirent les publics. Diverses activités peuvent y être développées afin de répondre à la demande grandissante des touristes de proximité : hébergement, restauration, séjours thématiques, expériences ou activités culturelles, etc.
Pour un propriétaire ou un gestionnaire de site patrimonial souhaitant le promouvoir auprès des touristes de proximité, il est nécessaire de mettre en place une bonne campagne de communication ainsi que des partenariats avec les autres acteurs et institutions locales.
Parmi ces biens, certains témoignent d’un savoir-faire, d’une histoire architecturale ou bien de l’œuvre de la nature. En effet, comme en témoigne le classement ci-dessous, les biens inscrits à l’UNESCO sont extrêmement variés.
Les sites du patrimoine culturel inscrits à l’UNESCO
Les Fortifications de Vauban, quand le génie militaire crée la beauté
Entrées au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008, les Fortifications de Vauban regroupent douze bâtiments fortifiés. Nées de l’imagination et du génie de Sébastien Le Pestre de Vauban, architecte militaire de Louis XIV, les fortifications complètent ainsi les défenses naturelles des villes.
Villes neuves, citadelles, forts de montagne ou forts côtiers, les réalisations de Vauban sont variées et présentent toute une particularité architecturale remarquable. À titre d’exemple, voici quelques-unes des fortifications les plus célèbres :
Inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 2007, le Port de la Lune est un quartier historique de Bordeaux, mêlant architecture classique et néo-classique. Tirant son nom du croissant de lune formé par la Gironde, le port de Bordeaux est surnommé « Port de la Lune » depuis le Moyen-Âge. En effet, le croissant de lune est même présent sur le blason de la ville !
La beauté du port a inspiré les artistes peintres, notamment Claude Joseph Vernet, peintre, dessinateur et graveur célèbre pour ses marines. En effet, il a réalisé deux vues du Port de la Lune, intitulées Port de Bordeaux du côté des Salinières et Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette, rappelant les vedute italiennes.
Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette, Claude Joseph Vernet
Le Phare de Cordouan, majestueuse sentinelle des mers
Veillant depuis quatre siècles sur l’estuaire de la Gironde, le phare de Cordouan fait son entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO cette année. Il s’agit du second phare inscrit sur la prestigieuse liste, après le phare de La Corogne en Espagne !
Surnommé « Le phare des rois », le phare de Cordouan se distingue des autres phares par son architecture grandiose et remarquable. Pensé à la fois comme un ouvrage de signalisation maritime et le digne hériter des anciennes Merveilles du monde, le phare de Cordouan est un édifice de la plus haute ambition artistique. En effet, de grands travaux jalonnent l’histoire de ce phare, qui est un témoin précieusement préservé de plusieurs périodes architecturales.
Initié au XVIème siècle par Henri III, le projet de construction du phare est confié à l’architecte Louis de Foix avec un objectif : faire de ce phare une œuvre royale. À la mort d’Henri III, Henri IV reprend le flambeau et transforme le phare en un symbole du pouvoir royal. Sculptures et boiseries agrémentent les murs, et le phare possède même une chapelle royale.
Le phare de Cordouan prend sa forme actuelle au XVIIIème siècle, lorsque l’architecte Jospeh Teulère le surélève afin d’en améliorer l’éclairage. De nos jours, le phare continue de guider les marins naviguant dans l’estuaire de la Gironde.
L’Abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe, « L’audacieuse du Poitou »
Surnommée « L’audacieuse du Poitou », l’abbaye de Saint-Savin sur Gartempe est un trésor exceptionnel abritant le plus grand ensemble de peintures murales d’Europe (XIème-XIIème siècle). En effet, ces peintures murales uniques au monde, mêlant richesse et diversité iconographique, participent à la renommée de l’abbaye, qui fût inscrite à l’UNESCO en 1983. Par exemple, la voûte de la nef représente à elle seule 460m2 de surface peinte, à plus de 17 mètres du sol.
Véritable laboratoire d’innovations au fil des siècles, l’abbaye continue à innover en proposant des outils numériques à ses visiteurs, comme une tablette numérique incluse dans les visites libres. De tels outils sont en effet indispensables pour ancrer le patrimoine dans une démarche de médiation accessible à tous.
De plus, en temps de crise sanitaire, développer des outils digitaux permets aussi de maintenir le lien entre le public et le lieu.
Abbaye cistercienne de Fontenay, célèbre décor de cinéma
Classée Monument Historique, l’Abbaye cistercienne de Fontenay est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. Fondée au XIIème siècle par Saint-Bernard de Clairvaux, son incroyable état de conservation permet au visiteur de se projeter dans l’idéal de vie cistercien d’une vie sobre. Pour cela, l’abbaye est protégée à l’UNESCO depuis 1981.
De plus, la beauté des lieux a inspiré le cinéma. Ainsi, l’abbaye a accueilli le tournage de films culte :
Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France, célèbre pèlerinage
Tout au long du Moyen-Âge, Saint-Jacques de Compostelle fut la destination la plus importante pour de nombreux pèlerins venus de toute l’Europe. Jalonnés de monuments historiques et d’édifices religieux remarquables, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle demeurent un pèlerinage phare.
Fait amusant, des coquilles Saint-Jacques balisent les chemins et guident les pèlerins. Réputé durant l’Antiquité pour lutter activement contre la sorcellerie et le mauvais sort, le coquillage s’est imposé comme attribut de l’apôtre Saint-Jacques, qui lui donna son nom.
Une coquille Saint-Jacques balisant le chemin
De nos jours, plusieurs raisons différentes motivent les pèlerins à parcourir les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. En effet, une étude réalisée en 2015 démontre que :
– 54% des pèlerins le font pour un motif spirituel, afin de se ressourcer ;
– 38% des pèlerins invoquent un motif religieux ;
– Et 8% des pèlerins parcourent les chemins pour des raisons sportives ou touristiques.
Voici quelques sites emblématiques parmi les lieux patrimoniaux qui jalonnent les routes des chemins de Compostelle :
Ayant joué et jouant encore un rôle essentiel dans les échanges et le développement culturels et religieux, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle sont protégés à l’UNESCO depuis 1998.
Les coteaux, maisons et caves de Champagne
Répartis entre les régions Grand-Est, Haut-de-France et Île-de-France, les coteaux, maisons et caves de Champagne sont protégés à l’UNESCO depuis 2015. Constituant un paysage agro-industriel caractéristique, le bien comprend donc trois zones cœur :
– Les coteaux historiques de Cumières à Mareuil-sur-Aÿ ;
– L’Avenue de Champagne à Épernay ;
– La Colline Saint-Nicaise à Reims.
Coteaux de champagne
À cela s’ajoute une vaste zone d’engagement composée de 320 villes et villages formant l’écrin du Bien, ainsi que de nombreux attributs remarquables illustrant sa valeur universelle exceptionnelle.
Caves de maturation du champagne
À l’instar de la gastronomie ou de l’œnologie, le champagne est un emblème de la France aux yeux du monde. Grâce à la protection de son appellation, le champagne ne peut être produit que dans la région éponyme, renforçant son caractère exceptionnel.
Lorsque le moine Dom Pierre Pérignon donna naissance au premier champagne, il dit à ses frères : « Venez mes frères, vite, je bois des étoiles! ». Depuis, les vignerons de champagne produisent l’élixir des étoiles selon un savoir-faire unique et minutieux, qui a impacté l’urbanisme et l’architecture.
Associée à la célébration et la joie, la prestigieuse boisson passionne au-delà des frontières. En effet, à l’international, les britanniques et les américains sont les premiers amateurs de champagne.
Et comme le disait George Sand « le champagne aide à l’émerveillement » !
Les climats du vignoble de Bourgogne
À l’instar du champagne, les vins de Bourgogne et leur méthode de production ont impacté leur lieu de production. Les climats du vignoble de Bourgogne, entrés à l’UNESCO en 2015, témoignent de ce lien unique.
Climat bourguignon
Mais qu’est-ce qu’un « climat » en Bourgogne ? Il s’agit d’un terme spécifiquement bourguignon utilisé pour exprimer le terroir viticole. Chaque climat correspond en réalité à une parcelle de vigne qui possède son nom, son histoire, son goût et sa place dans la hiérarchie des crus. Il existe plus de 1 000 climats en Bourgogne, dont le célèbre château du Clos de Vougeot.
Château du Clos de Vougeot
Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen
S’étendant au sud du Massif Central sur les régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, les Causses et les Cévennes forment un paysage remarquable. Entre montagnes et profondes vallées, ce territoire jalonné de villages et grandes fermes en pierre possède un caractère authentique unique.
Les Causses (à gauche) et les Cévennes (à droite)
Les Causses et les Cévennes sont entrées à l’UNESCO en 2015, en tant que paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen. L’agro-pastoralisme est un ensemble de pratiques agricoles alliant l’élevage et les cultures qui y sont associées pour nourrir les troupeaux.
Depuis des siècles, l’agro-pastoralisme façonne les paysages et la biodiversité des Causses et des Cévennes.
Le sel ignigène est issus d’une très ancienne technique reposant sur la cristallisation du sel par l’évaporation de saumure. Le terme « ignifère » vient d’ignis, signifiant « le feu ». En effet, dès le néolithique, l’eau de mer ou la saumure étaient mises à cuire dans des récipients, au-dessus du feu.
La Grande Saline de Salins-les-Bains fut active pendant plus d’un millénaire, jusqu’en 1962. De 1780 à 1895, son eau salée était cheminée par des saumoducs jusqu’à la Saline Royale d’Arc-et-Senans. La Grande Saline abrite une galerie souterraine exceptionnelle datant du 13ème siècle.
Témoin exceptionnel de la production du sel ignifère, ce bien raconte l’histoire des hommes et femmes qui pendant 1 200 ans se sont succédé pour produire le précieux or blanc selon cette méthode particulière.
Les sites préhistoriques et grottes ornées de la Vallée de la Vézère
Situées en Nouvelle-Aquitaine, les grottes ornées possèdent un intérêt esthétique, ethnologique et anthropologique remarquable. En effet, la plus célèbre d’entre elles est la grotte de Lascaux, dont la découverte en 1940 marque un tournant dans l’histoire de l’art préhistorique.
Certains des ensembles figurés présents dans ces grottes sont mondialement connus, considérés comme des chefs d’œuvres de l’art préhistorique :
Les sites préhistoriques et grottes ornées de la Vallée de la Vézère sont un matériel infiniment précieux pour la connaissance des périodes les plus reculées de l’histoire de l’humanité.
Les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes
Les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes rassemblent 111 sites, où se trouvent des vestiges d’établissements préhistoriques sur pilotis. Datant d’environ 5 000 ans jusqu’à 500 ans avant Jésus Christ, ils sont situés sous l’eau, sur les bords de lacs, de rivières ou de terres marécageuses.
La France partage donc ce bien avec d’autres pays : la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Slovénie.
Les sites du patrimoine naturel inscrits à l’UNESCO
« Je m’arrêtais d’abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féériques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel […] les calanches de Piana sont une des merveilles de la Corse ; on peut dire, je crois, une des merveilles du monde. »
Tableau naturel d’une rare beauté, ce patrimoine naturel abrite une faune et une flore préservées et caractéristiques de la région. C’est un paysage exceptionnel façonné par l’œuvre du temps et de l’érosion.
Les lagons de Nouvelle-Calédonie
Inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie sont des exemples exceptionnels d’écosystèmes diversifiés. En effet, ils forment l’un des trois systèmes récifaux les plus étendus du monde, abritant une incroyable variété d’espèces de coraux et de poissons.
Des récifs vivants aux récifs fossiles plus anciens, les lagons de Nouvelle Calédonie sont une source d’information importante sur l’histoire naturelle de l’Océanie.
Les pitons, cirques et remparts de l’Île de la Réunion
Ce bien protège des secteurs-clés d’un centre mondial reconnu de diversité des plantes.
Conclusion :
En conclusion, tous les biens présentés dans cet article partagent une valeur patrimoniale universelle, témoin des évolutions de l’humanité et de la Terre au fils des siècles. En effet, qu’ils s’agissent de lieux naturels laissés intacts par l’Homme ou, au contraire, façonnés par la vie humaine, tous participent à la connaissance de l’Homme et de son histoire.
Bienvenue au château de la Valette, où le street-art réinvente le patrimoine.
L’important à retenir de cet article :
La combinaison entre patrimoine, architectural ou naturel, et street-art semble paradoxale, pourtant ces deux univers partagent des caractéristiques communes. Ainsi, l’un et l’autre peuvent s’aider à se développer : le street-art redonne vie au patrimoine, qui lui offre ses murs. Un exemple frappant est celui du Château de la Valette.
Le street-art apporte au patrimoine :
– Une renaissance et une nouvelle identité lui permettant de séduire un public varié ;
– Une nouvelle raison de consommer le patrimoine pour le public.
Introduction :
Longtemps décrié, le street-art est désormais reconnu comme un mouvement artistique à part entière, étudié en histoire de l’art, incontournable dans l’art contemporain. Les street-artistes sont désormais invités et missionnés par les villes pour réaliser des œuvres et investir l’espace public, en toute légalité.
Fleurissant partout, le street-art est un art accessible à tous par définition, puisqu’il se s’exerce sur les murs, dans l’espace public. Le street-art partage donc avec le patrimoine son caractère universel et commun.
Au-delà de partager les mêmes valeurs d’universalité, le street-art et le patrimoine sont aussi complémentaires. En effet, tandis que le premier a besoin de murs, de façades et de grandes surfaces pour exister, le second a besoin de renouveau pour se démarquer. L’association Urban Art Paris, consciente de cette complémentarité, s’est lancée dans un pari fou : réinventer le patrimoine grâce au street-art.
À l’instar de l’art contemporain, le street-art permet d’attirer un public différent des personae classiques du patrimoine – c’est-à-dire le public cible traditionnel. Le street-art apporte au public une nouvelle raison de venir « consommer le patrimoine ». L’alliance entre le patrimoine et le street-art est aussi avantageux pour ce dernier, qui bénéficie alors d’un terrain de jeu idéal et majestueux.
Présentation du street-art
Considéré comme un véritable patrimoine américain, le street-art est symbolique des États-Unis au même titre que la Statue de la Liberté. Présent dans toutes les grandes villes du pays, le street-art décore les pierres et raconte l’évolution d’un pays. À Philadelphie, berceau du street-art depuis les années 60, près de 3 000 œuvres jalonnent les murs de la ville.
Selon le commissaire d’exposition Jérôme Catz, le street-art fait partie intégrante du patrimoine culturel depuis plusieurs décennies. Intégrées aux programmes des étudiants en histoire de l’art, les figures majeures du street-art comme Banksy ou Shepard Fairey sont des artistes réputés internationalement. Shepard Fairey, plus connu sous le pseudonyme OBEY, est particulièrement célèbre pour avoir créé l’œuvre « HOPE » dans le cadre de la campagne présidentielle de Barack Obama.
En France, les institutions publiques et privées ne sont pas insensibles au street-art. En 2016, dans le cadre de l’évènement Street Art 13, le maire du 13ème arrondissement a commandé à Shepard Fairey une fresque monumentale illustrant la devise nationale. Cette œuvre est désormais emblématique du quartier et attire chaque année les curieux et passionnés.
Le street-art est donc une excellente manière de valoriser un espace et d’attirer un nouveau public.
Focus sur le Château de la Valette
Situé à Pressigny-les-Pins, près de Montargis, le Château de la Valette est une grande bâtisse du XIXème siècle. Le domaine, s’étendant sur une quarantaine d’hectares de parcs et de forêts, possède aussi une chapelle ainsi qu’une annexe. Ce bâtiment témoigne de l’époque où le château appartenait à l’Etat espagnol, entre les années 1930 et 1990.
Le château de la Valette est tombé en désuétude. C’est presque réduit à l’état d’abandon, que l’association Urban Art Paris le découvre . Percevant tout son potentiel, l’association décide de transformer ce château en un centre de la culture urbaine à ciel ouvert.
Ainsi chaque année depuis 2018, plusieurs artistes sont invités à venir au château, notamment dans le cadre du Label Valette Festival s’y déroulant tous les ans, en août. Au cours de ce festival, le public peut créer ses propres œuvres de street-art et découvrir toute la diversité de la culture urbaine. L’arrivée du street-art et de la culture urbaine au sein du château est une véritable renaissance pour l’édifice.
Les façades du château, œuvre monumentale à ciel ouvert
Cependant, ce qui fait toute la particularité du château de la Valette, ce sont ses façades. Chaque été, et pour une période d’un an, le château change de visage grâce au travail d’un street-artiste. L’œuvre produite sert alors d’emblème au Label Valette Festival. Visible par quiconque vient visiter le château, pendant un an, le château se transforme à la fois en œuvre et en musée. Ces œuvres rappellent les spectacles Son et Lumières, évènements qui plaisent beaucoup au public.
En 2020, c’est le graffeur L’Atlas qui a été sélectionné pour réaliser les façades du château. Il a pris possession des lieux pour exprimer son art sur les murs du château, mêlant son univers graphique et imaginaire à celui du château. L’artiste a joué avec les détails des façades et les lignes pour créer son œuvre. Sur les façades principales, les lignes blanches sur fond noir évoquent un QR Code. En réalité, il s’agit d’une anagramme stylisée. Sur les parties secondaires, l’artiste s’est appliqué à distinguer les détails de l’architecture du château.
Le festival de 2020 se déroulait aussi « hors-les-murs », c’est-à-dire hors du lieu d’origine. À cette occasion, plusieurs artistes ont été invités à repeindre sept façades d’immeubles HLM à Montargis. Grâce à cette opération hors-les-murs, le château de la Valette est entré en interaction avec son territoire.
En apportant le street-art au château de la Valette, l’association Urban Art Paris participe à la valorisation du patrimoine grâce à l’art contemporain. Le street-art est le mouvement idéal pour populariser un lieu abandonné. Son but premier est en effet de démocratiser l’art en le rendant accessible à tous, objectif partagé avec le patrimoine.
Le street-art au château de la Valette, un concept précurseur
À l’heure actuelle, le château de la Valette est l’unique château en France où le street-art est aussi présent. Devenu indissociable de l’identité du château, c’est une nouvelle page de son histoire qui s’écrit chaque année sous la peinture des graffeurs. Ses murs se transforment, ses pierres changent de couleurs. Le château de la Valette est devenu une œuvre de street-art à part entière. Le concept développé par Urban Art Paris est novateur à plusieurs niveaux :
– la dimension « totale », car le château dans son entièreté devient une œuvre grâce à ses nouvelles façades ;
– le lien avec les villes voisines grâce aux évènements « hors-les-murs », qui intègrent le château dans une dynamique territoriale par le street-art
– le festival et la résidence d’artiste.
Ailleurs en France, le street-art se fait plus discret, quelques figures décorent quelques murs d’édifices anciens. À titre d’exemple, le Château de Môh dans le Val de Loire expose de l’art urbain dans ses jardins depuis 2019. Le projet, nommé « Château de Môh-Street Art Parc », est né de la volonté d’intégrer le château dans une dynamique de territoire axée autour de la création contemporaine, et en particulier le street-art. Dans ce projet, les œuvres de street-art viennent fleurir les jardins du château.
Les limites de la collaboration entre le street-art et le patrimoine
Néanmoins, le concept développé au Château de la Valette ne peut pas s’appliquer partout. La controverse et la crainte sont les premières limites à la collaboration entre site patrimonial et street-art. Certains amateurs de patrimoine n’apprécient guère de voir les pierres recouvertes de graffiti, craignant que cela n’altère l’authenticité et l’intégrité du lieu.
De plus, en ce qui concerne les édifices inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques, la règlementation n’autorise pas la réalisation d’œuvres de street-art.
Conclusion :
La démarche d’Urban Art Paris au Château de la Valette est un modèle intéressant et total de ce que peut apporter le street-art au patrimoine. Les diverses actions menées au sein du château sont des sources d’inspirations pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux désirant inclure le street-art dans leur activité. L’installation du street-art au sein du site peut se faire de manière pérenne ou éphémère, étapes par étapes, en commençant par les jardins comme au Château de Môh.
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