Hériter d’un monument historique : charge ou opportunité ? Hephata a réalisé une étude auprès d’une vingtaine d’enfants et petits-enfants de propriétaires de monument d’exception.

L’important à retenir dans cet article :

 L’étude en cours révèle ses premiers résultats mais ce sondage n’est pas encore représentatif. Néanmoins, il offre une première vision de l’appréhension du patrimoine par les enfants et des problématiques soulevées.

Quel âge avez-vous ?

Dans quelle tranche d’âge sont vos parents ?

Vos 5 raisons de « reprendre » la maison ?

La raison n°1 est le rôle de la transmission et de l’histoire : Faire perdurer ce patrimoine, le transmettre aux générations d’après, la sauvegarde, la transmission depuis l’origine.
Ensuite, en deuxième position vient l’attachement personnel : Sentiment, souvenirs, fierté. Puis vient le tour de la situation et du cadre de vie : Emplacement, esthétique, calme, taille, état, adaptée aux enfants et aux réunions familiales.
Les projets économiques et la valeur immobilière arrivent en quatrième position : faire vivre le lieu. Enfin la cinquième raison est le devoir familial.

Vos 5 raisons de ne pas « reprendre » la maison ?

La première réponse est le manque de moyens financiers c’est à dire d’investissement lié à la reprise, aux entretiens, impôts et charges régulières, travaux lourds.

Ensuite vient la question de la complexité liée à la reprise. En effet beaucoup de difficultés proviennent des indivisions, de la gestion entre frères et sœurs ou encore de la cohabitation des générations difficiles.

Puis vient le  manque de temps et le choix de vie difficile que cela implique de reprendre un château. Car il faut être disponible en permanence. La gestion à distance est complexe et la vie à l’étranger impossible.

En outre, un manque d’attrait pour la maison (moi et/ou la génération suivante) peut empêcher une reprise. Aujourd’hui la préférence pour la ville est visible. Habiter dans un château fait craindre le manque de relations dans la région, la difficulté d’accès.

Enfin, beaucoup d’enfants et petits-enfants ont peur du manque de compétence et du peu d’innovation possible : maison familiale engendre « blocages », manque de connaissances.

Avez-vous la claire vision de la façon dont ce patrimoine est géré (activités, chantiers, revenus, dépenses, personnes impliquées autour de cette propriété…) ?

Avez-vous la claire vision du périmètre délimitant votre propriété (bâtiments, parcelles environnantes) ?

Si vous héritez, là, maintenant, quelles sont vos premières 5 actions ?

Dans l’ordre d’apparition :

– (Re-)découvrir l’environnement naturel / cartographier les espaces existants
– Faire un état des lieux des bâtiments / Estimer les travaux pour une remise en état
– Identifier un repreneur parmi les enfants ou ailleurs
– Estimer la maison
– Identifier les spécificités de la maison et du territoire
– Trouver un moyen de valoriser la maison par l’activité économique autre que la visite
– Régler les détails pratiques avec les notaires
– Gérer l’évolution professionnelle du gardien
– Ouvrir au public
– Sensibiliser les habitants du/des villages alentours pour préserver ensemble le patrimoine de la commune
– Rendre la maison rentable par l’exploitation (forêts, champs…)
– Faire un bilan financier des grands travaux et un business plan à 3, 5 10, 20 ans avec des solutions adaptées pour être à l’équilibre

Qu’est-ce qui vous aiderait à réaliser rapidement ces 5 actions (personnes ou choses) ?

Dans l’ordre d’apparition :

– Trouver des personnes qui pourraient habiter sur place
– Parler avec des propriétaires comme la famille Guyot pour comprendre comment ils ont fait
– Lire des méthodes, des techniques, des études de marché concernant ma gestion (financement, juridique, chantier, développement d’activité, optimisation des espaces)
– Rencontrer un entrepreneur ou un gestionnaire d’activités
– Avoir accès à des experts (notaires, avocat, fiscaliste, conseiller en patrimoine…)
– Utiliser des outils pratiques (tableaux de bord, suivi de trésorerie, états des lieux…)
– Lire de la documentation sur ma propriété (cadastres, dossiers, archives…)

Hériter d’un monument historique : charge ou opportunité ? Savez-vous répondre à cette question ?

Pour aller plus loin

Réaliser une bonne analyse territoriale

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ?

Comment gérer un château aux allures de village ?

Hephata revient sur l’histoire du financement des châteaux d’hier et d’aujourd’hui.

L’important à retenir dans cet article :

 « Ces propriétaires, ces rentiers… » : des têtes qui tombèrent, des toits qui restèrent

Il fut un temps où des têtes tombèrent parce que la possession des châteaux n’était plus du tout la bienvenue. La Révolution a voulu la fin des rentiers du sol. Elle a souhaité la fin de la propriété de ces biens d’exception par des familles aristocrates.

Le Patrimoine a beaucoup pâti de cette époque. On a recensé et dénoncé de nombreuses confiscations, des pillages et du vandalisme (1).

Pourtant, si ce fut un temps où des têtes tombèrent, beaucoup de toits, eux, restèrent. Dès lors, nos monuments ont dû longtemps faire face aux affres du temps. Ils ne pouvaient plus compter sur les rentes de leurs « riches » propriétaires.

Il a fallu que l’Etat intervienne et se responsabilise pour la préservation de ces châteaux.

Au cours du XIXe siècle, plusieurs lois et dispositifs ont cherché à circonscrire cette dispersion du patrimoine national. Néanmoins, elles ont également chercher à préserver un héritage architectural d’exception. Les monuments historiques sont alors inventoriés.

Mais il faut attendre le début du XXème pour que l’Etat s’engage officiellement. La Loi de 1913 est venu protéger le patrimoine monumental français.

Le temps des propriétaires de châteaux, rentiers, est révolu. Certains ont dû financer leur entretien par la vente des terres alentours. Une action qui a entraîné le morcellement de leur patrimoine, lui refusant tout chance de salut ultérieur !

Un grand joaillier démissionnaire ?

Les monuments historiques sont donc officiellement depuis le début du siècle dernier, une « affaire d’Etat ». Leurs classement, degré de protection, travaux sont, depuis la Loi de 1913, placés sous l’égide de l’Etat.

Outre ce rôle de garant, l’Etat se fait surtout le grand argentier du Patrimoine. Les fonds étatiques sont d’abord conséquents mais se tarissent peu à peu avec l’arrivée de priorités budgétaires liées à des évènements conjoncturels : les deux guerres mondiales, puis les crises économiques successives…

Le véritable coup de massue sur le financement du patrimoine par l’Etat s’opère avec la loi sur la décentralisation (2). Dès lors le monopole centralisé de la conservation et du financement des monuments historiques est remis en cause. Le désengagement de l’Etat s’amorce avec un transfert de l’entretien et la propriété de plus de la moitié des monuments vers les collectivités.

Ce désengagement est tel qu’avec une seconde loi en 2009, on vend de nombreux monuments publics pour participer au désendettement de l’Etat. Par ailleurs, les propriétaires de monuments historiques s’adressent

désormais à leurs collectivités (région ou département) pour obtenir des subventions. Si ces dernières sont plus faibles et de moins en moins nombreuses, elles ont toujours le mérite d’exister et permettent bien souvent de pallier le plus urgent.

Toutefois, les châtelains ne peuvent certainement plus compter que sur ces aides publiques, ponctuelles, pour entretenir et valoriser leurs biens. De toute évidence ce financement public diminue (de 100 millions d’euros entre 2015 et 2016).

C’est pourquoi, aujourd’hui et depuis une dizaine d’années, les ressources privées sont devenues incontournables.

Une aide non négligeable mais ponctuelle : le mécénat et ses déclinaisons

Avec le déclin des subventions publiques, le mécénat prend le relais de l’Etat, en se présentant comme un levier privé de financement du Patrimoine. Il est

devenu aujourd’hui nécessaire, et il permet de sauvegarder de nombreux monuments. Le mécénat culturel représenterait 15% du mécénat global soit environ 500 millions d’euros.

Ce sont la loi du 1 er aout 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations, la loi de finances pour 2007 et le décret du 11 février 2009 relatif aux fonds de dotation et à leur création, qui encadrent aujourd’hui classiquement le financement privé et plus spécifiquement le mécénat d’entreprise.

Le mécénat numéraire est le plus classiquement utilisé. Le principe est simple : l’entreprise investit à hauteur de X pour les travaux ou tel ou tel projet d’un monument historique, elle pourra alors déduire 60 % du montant de son don de l’IS dans la limite de 0,5 % du chiffres d’affaires.

Le mécénat en nature se répand progressivement. Les mécènes mettent à disposition du monument, des moyens humains, et des compétences. Le Patrimoine se présente alors à la fois comme une valeur refuge (défiscalisation)

et une valeur repère (image).

L’intérêt pour ces mécènes, est double :

• réduction fiscale alors même que les entreprises souffrent d’une fiscalité écrasante, et
• participation à une œuvre philanthropique, non négligeable pour l’image de marque.

Ce mécénat d’entreprise concerne aussi bien la PME locale que l’entreprise du CAC 40.

A ce titre, l’Italie pourrait faire preuve d’exemple. En effet, nos voisins transalpins font aussi face à un désengagement de l’Etat bien que le Patrimoine italien compte de nombreux monuments. Là-bas, ce sont les entreprises du Luxe qui se sont emparées du problème en investissant dans la sauvegarde et la rénovation de grands sites de Rome (Bulgari, Fendi, Tods).

Le Luxe en France s’y met aussi, certaines grandes marques « s’approprient » le nom et l’écrin « very french » des Châteaux de la Loire, de Versailles, ou d’ailleurs (voir notre article à ce sujet).

De même au niveau local, des entreprises « plus modestes » pourraient ensemble investir dans le château de proximité afin d’apporter de l’éclat et de la notoriété à leur nom tout en espérant un retour sur investissement grâce au tourisme généré.

Des aides et des intermédiaires indispensables : les associations du patrimoine

Les associations du patrimoine proposent d’accompagner les propriétaires et les entreprises dans leur projet de financement : DH et sa fondation MH, VMF et sa fondation, ou encore la Fondation du Patrimoine.

La Demeure Historique expose 3 formes de financement :

• Mécénat affecté : financement direct d’une partie des travaux. Les conditions pour l’ouverture du bien au mécénat sont strictes : monument protégé ou labellisé (exit les autres demeures et châteaux), travaux sur parties protégées (exit le plancher de l’arrière cuisine), monument détenu par une personne physique ou morale (exit les sociétés commerciales)
• Prix d’un mécène : plusieurs grands mécènes proposent de remettre des prix à des propriétaires qui concourent avec des projets de restauration sur des thèmes définis. Par exemple : le prix américain « French Heritage society», le prix « Villandry » pour la restauration de jardin…
• Le crowdfunding.

Le mécénat est nécessaire, il permet de financer de nombreux projets. Après un déclin ces derniers années, le baromètre de l’Admical indique une légère remontée en 2016.

Les chiffres sont encourageants ! Toutefois, ils n’en demeurent pas moins insuffisants au regard de l’état des besoins de notre Patrimoine. De même, les contraintes légales du mécénat ne permettent pas à tous les monuments de bénéficier de cette aide.

Car, dans ce cadre-là : bénéficiaire n’est pas qui veut… Il faut pouvoir bénéficier d’une convention de mécénat, que seules la Demeure Historique et la Fondation du Patrimoine peuvent offrir.

Des alternatives complémentaires : la libéralisation du mécénat

La libéralisation du mécenat est alors nécessaire. Depuis le XXIème siècle, le Patrimoine se met donc au financement participatif plus connu sous la dénomination anglo-saxone : « crowdfunding » (le financement par la foule).

Grace à des platesformes – My Major Compagny, Anaxago, Dartagnans, Ulule… – tous les projets ont leurs opportunités, tous les contributeurs peuvent participer à la rénovation de tel ou tel monument en échange d’entrée gratuites ou autres cadeaux personnalisés.

L’idée est révolutionnaire en ce que tout le monde est concerné quelque soit son niveau de vie. Ca tombe bien ! Le Patrimoine concerne tout le monde, il s’agit de notre héritage commun.

Ce mode de financement connaît un plein boom depuis quelques années. En 2016, 629 millions d’euros ont été collectés sur des plateformes de finance participative en France.

Le crowdfunding semble s’imposer comme une nouvelle alternative de financement avec plus de 100% de progression en 2016. Le succès est rendu possible notamment grâce à sa facilité d’utilisation et d’accès via les réseaux sociaux. Par exemple, en quelques clics sur la plateforme Ulule, vous venez de participer à restauration de la forteresse du Château-sur-Epte en vue d’un projet de centre d’interprétation médiéval vivant…(3)

L’idée va encore plus loin puisque récemment la plateforme Dartagnans en partenariat avec le site « Adopte un château » offre la possibilité de devenir le copropriétaire d’un Château. Le projet du château Le Paluel, rendu célèbre par le film le Tatoué a remporté un franc succès et a été largement relayé par la presse et les médias. Si le château Paluel a finalement été adjugé et vendu à un jeune propriétaire sarladais, largement au-dessus de sa mise de départ, c’est aussi grâce à l’enthousiasme général qu’a suscité le projet de rachat par l’association Adopte Un Château via la plateforme Dartagnans. L’objectif principal est atteint, Paluel est sauvé de la ruine !

Mais l’objectif des contributeurs est en cours… nous arriverons certainement à trouver un modèle comme en Ecosse, de co-propriétaire (avec ou sans le nom !). Aujourd’hui, ce buzz encourage ces acteurs à proposer ce challenge pour le rachat d’autres propriétés à l’abandon (4). Nous leur souhaitons de trouver le modèle !

Conclusion

Que l’on finance le patrimoine – via des souscriptions privées ou via des subventions publiques – est une bonne chose et il est clair que nos monuments ne pourraient se passer de ces mannes extérieures…

Toutefois, Hephata pense que les châteaux de France pourraient et devraient être les acteurs de leur propre financement.

Face à l’urgence des besoins de nos châteaux et face au déclin des aides publiques, nous n’avons plus vraiment le choix :

• Se contenter de financements privés, ponctuels et non systématiques ? ou
• S’inscrire dans un processus économique rentable qui garanti des revenus sains – c’est-à-dire fondés sur une vraie création de valeur – réguliers permettant de financer les charges courantes, de provisionner et d’envisager des projets futurs avec une vision de long-terme, nettement plus séduisante pour des fonds d’investissements potentiels…

Pour aller plus loin

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Stratégies efficaces pour une levée de fonds en mécénat

Diversifier les activités dans un site historique

Le patrimoine historique face à la science – Ces châteaux qui rééduquent à la « vie réelle »…

L’important à retenir dans cet article :

Notre monde et nos vies se digitalisent, pour le meilleur ou pour le pire. Tandis que la technologie progresse à pas de géants et que nous profitons de multiples possibilités de tout faire, plus vite, plus efficacement, partout, un fossé se creuse entre ce que nous faisons et ce que nous sommes, entre nos passions et nos besoins, mais aussi entre notre avenir et notre passé…

De la vie fragmentée…

Lundi matin, 6h30. Mon iphone sonne. Je retarde le réveil de 10 minutes. A nouveau, ça sonne. J’ouvre l’œil. Un coup de pouce. Je fais couler ma Nespresso, à distance. Un coup de pouce. Je commande à Google Home d’augmenter le chauffage. Un coup de pouce. Mon appli me dit que j’ai dormi 5h23 dont seulement 1h de sommeil réparateur. J’ai reçu un Whatsapp. Mon boss : « télécharge la prez’ pour la conf de 9h00 ».

Puis, 23 notifications Facebook. « Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de ta sœur ». J’allume France Inter.

7h08. Je file dans la douche. J’avale 2 tartines. 1 Nespresso. Mon frigo tilte. J’ai plus de beurre. Un coup de pouce. Amazon l’ajoute à ma liste de courses.

7h23. Un coup de pouce. Uber arrive. Je dévale les escaliers.

…à la vie bouleversée

Samedi matin, 9h00. Le chant du coq m’ouvre les yeux sur une immense chambre, gelée, chauffée au poêle, du Château Labiche. J’y passe le weekend en « digital-détox ». 48h sans iphone, sans musique, sans ordinateur et sans internet. 48h de promenades faites de grand air et de silence. On m’a informé que, peut-être, ce serait aussi 48h sans prendre de douche. Les douves sont gelées, ça pourrait faire sauter les canalisations…

J’ai prévu de lire La Saga des Romanov, un livre en papier qui sent légèrement le moisi. Je vais rencontrer mes hôtes : parler, vraiment, avec de vraies personnes, et concentrer toute mon attention sur une seule tâche à la fois.

Si j’ai besoin de quelque chose je devrai me déplacer pour aller le demander, et je devrai probablement attendre 30 ou 40 minutes pour qu’on me l’apporte. Je vais sortir de mon confort habituel en espérant parvenir à me « recentrer ».

A « déconnecter » pour me « reconnecter avec moi-même ».

La révolution technologique est en marche. Elle pose un débat…

Cette révolution est tractée par les NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Sciences Cognitives). On dirait qu’elle hisse l’humanité à son faîte. Il s’agirait maintenant de choisir ! Au menu :
• La pente de la croissance trans-humaniste. Choisir les NBIC envers et contre les lois naturelles, voire divines.
• La pente de la tradition pré-humaniste. Un retour systématique aux pratiques ancestrales et la faible, voire l’absence, de croissance.
• Tenir le faîte. Autrement dit, tenir la posture entre la tradition et l’innovation. Entre ce qui a élevé l’homme jusqu’ici et ce qui pourrait le grandir encore dans les évolutions à venir.

Mais quelle serait la « meilleure » « option » ? S’il y avait une option…

La pensée du jour est la suivante : l’homme doit se protéger de l’invasion de l’inhumain, autour de lui et en lui, sous peine de perdre son identité.

En cela, la culture, l’histoire, les racines, le patrimoine sont des clés pour l’avenir.

Ce sont des contre-pouvoirs pour tenir, ou tenter de tenir, un équilibre juste pour la croissance de l’être humain. A long terme.

Dans ce débat, pourquoi la préservation de notre patrimoine est clé ?

Nous pensons qu’il y a de fortes chances pour que le traitement de notre patrimoine (« ce que l’on a reçu du père ») s’exprime pour la génétique de la même façon que pour l’histoire.

De la même façon que je préserverai le patrimoine monumental, parce que j’ai conscience de la richesse des apprentissages du passé, de l’identité qu’il me confère ou simplement de mes origines, je préserverai mon patrimoine génétique pour les mêmes raisons.

La différence entre la génétique et les monuments, c’est que le (re)traitement de l’ADN vient modifier la structure même de l’homme, sa composition physique, psychologique, physiologique… Autrement dit, elle vient modifier les liaisons entre les éléments qui composent l’homme, et ce, de façon tangible.

Dans le cas des monuments, le (re)traitement ne vient pas modifier la structure même de l’homme de façon tangible. Mais elle vient modifier les liens entre les éléments qui composent « l’humanité » de façon plus générale. Autrement dit, le lien entre les générations passées, présentes et futures. Mais aussi, le lien entre les hommes à un temps T. Philippe Besson en exprimant que « les lieux sont aussi des liens. Et ils sont notre mémoire » sous-entend une forme de rencontre cohérente entre les hommes, permise par les lieux.

Les pierres auraient donc un rôle à jouer : elles seraient à l’Homme « la sève et la vie… », ce que le sang est à chaque homme :

Dans ses Harmoniques, Michelet détaille comment l’homme dans son rapport avec la matière exprime quelque chose qui le dépasse.

En particulier dans les constructions du moyen-âge. En acceptant la nature qui le nourrit en même temps qu’elle l’oppresse, l’homme joue, sculpte, possède, créé, grandit, spiritualise la matière en exprimant ce qu’il a de plus profond.

« Hommes grossiers, qui croyez que ces pierres sont des pierres, qui n’y sentez pas circuler la sève et la vie ! … il y a ici quelque chose de grand, d’éternel… Qu’il soit désormais religion ou philosophie, qu’il passe du sens mystique au sens rationnel, il faudra toujours adorer en ces monuments la moralité humaine ».

Cette haute vision que Michelet a de la pierre historique, travaillée, qu’elle soit lieu sacré ou lieu d’histoire, Hephata la partage.

Pour aller plus loin

Interdiction du glyphosate pour les jardins historiques

Transmettre et partager des valeurs avec le patrimoine

Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme. « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas ». Cette phrase prêtée à A. Malraux résume sa pensée : « depuis cinquante ans la psychologie réintègre les démons dans l’homme. Tel est le bilan sérieux de la psychanalyse. Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connu l’humanité, va être d’y réintroduire les dieux ».

Malraux savait-il ? Savait-il que « réintroduire les dieux » pouvait vouloir dire « introduire la science dans l’homme pour en faire des dieux » ? Hephata se penche donc sur les liens entre le patrimoine et l’homme.

L’important à retenir dans cet article :

 

« Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas »

Le célèbre Y. N. Harari (auteur des Best-Sellers Homo Sapiens et Homo Deus) affirme que, avec l’immortalité et le bonheur absolu, la « divinisation » de l’homme par la science est une des trois composantes actuelles du Graal de l’humanité, ou plutôt du Graal cherché par les acteurs de cette révolution, les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), les NATU (Netflix, AirBnB, Tesla et Uber) et leurs homologues chinois, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) ?

Est-ce cette intuition qui a poussé Malraux à créer le ministère d’État chargé des Affaires Culturelles ? Pourquoi lui avoir confié la « mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français » ?


Nous ne saurons jamais. Quoiqu’il en soit, cette volonté de protéger l’art et toutes ses dimensions, notamment esthétiques, philosophiques, identitaires, communautaires, historiques, culturelles, architecturales, politiques, éthiques… fut la volonté d’un homme du XXème siècle. Consciemment ou non, il a souhaité fournir aux générations suivantes, l’arme précieuse de la plus large culture possible.

Son but, peut-être, fut celui de permettre d’aborder sereinement les questions spirituelles ou religieuses. Des questions qui s’imposent aux nouvelles générations.

Maintenant que les questions se posent avec la science (voir Le patrimoine historique face à la science) : il y a « urgence en la demeure ». Urgence à réactiver ces lieux de l’histoire, ces lieux dans lesquels les âges, et les pays « ont exprimé… leur plus intime pensée ». C’est ce que rappelle Michelet dans le chapitre Harmoniques (Jeanne d’Arc et autres textes, Ed. établie par Paul Viallaneix).


Noria, le robot-guide du Château d’Oiron

Une proposition : changer de paradigme et faire des espaces historiques, des lieux de réconciliation entre le passé et l’avenir

Alors que le sillon se creuse, peut-être est-il temps de changer de paradigme.

Temps d’arrêter d’envisager les technologies comme unique avenir et tout le reste comme les représentants d’un passé révolu. Car nos vies ne peuvent pas être rangées dans une vision binaire et simpliste de l’avant/après, où seules deux options sont posées :
– Un après qui n’aurait pas sa place. Les contre-courants prônent un retour radical aux racines, avec le regain d’intérêt pour les métiers manuels et peut-être aussi le retour à la spiritualité.
– Un avant qui n’aurait plus sa place. Les futuristes et les trans-humanistes prônent l’homme augmenté, invincible, aux facultés améliorées et à la vie éternelle. On envisage la mort de la mort. Mais ne nous y trompons pas, cette mort de la mort passe par une mort de l’Homme. Dénaturé, modifié, augmenté, notre corps ne peut être pensé indépendamment de notre origine.

Mais si, au contraire, nous cessions d’envisager l’avenir comme la mort de notre passé ? Si, au contraire, nous envisagions l’immense potentiel de la science comme un moyen de mieux servir nos racines ?

Si le château n’était pas qu’un lieu ancien et coupé du monde, mais au contraire un lieu ouvert sur notre temps, un lieu de réconciliation entre le passé et l’avenir ?

C’est le pari qu’ont déjà fait de nombreux acteurs. C’est notamment le cas du propriétaire du Château de Millemont. Il rassemble des chercheurs autour de la problématique environnementale. Vaux-le-Vicomte, quant à lui, rend accessible régulièrement et en direct, sur les réseaux sociaux ses évènements.

Les châteaux peuvent aussi être des lieux pour se rencontrer, échanger, partager des idées, développer des projets et faire germer une saine innovation… La sauvegarde du patrimoine doit donc être mise au service de l’homme.

A nous de jouer !

Conclusion

Les pierres étaient citadelles de la patrie citoyenne et politique.

Elles seront la citadelle de notre patrie humaine et spirituelle.

Pour aller plus loin

La méthode pour organiser un séminaire au vert responsable

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Quelles idées pour rentabiliser un monument historique ? Quelles activités développer dans un château ?

Les vieilles serrures de nos châteaux sont en cours de déverrouillage ! Nous sommes convaincus qu’il est possible de transformer la pierre en or ! Les modèles ne manquent pas, et les initiatives non plus. Hephata propose quelques idées et modèles économiques développés dans des monuments qui pourront vous inspirer…

L’important à retenir dans cet article :

Surfer sur la vagues des tendances : patrimoine à thème. Développer une économie dans son monument historique en lui donnant un thème fait partie des innovations intéressantes et qui fonctionnent.

La cuisine
Les émissions de télévision sur la cuisine sont sur toutes les chaines et on un succès énorme. Les cours de cuisines fleurissent partout et ne désemplissent pas, les robots ont la côte. Les grands chefs sont des stars aussi connues que les chanteurs et acteurs actuels. Cuisiner et bien manger sont ultra tendances.

La gastronomie fait partie de notre Patrimoine Vivant. Elle fait la renommée mondiale de notre pays. Cela semble donc tout à fait logique que notre patrimoine bâti s’y associe ! 

L’idée séduit déjà de nombreux châteaux : ainsi le projet grandiose du Grand Hôtel Dieu à Lyon et sa Cité de la Gastronomie, le Château de Nanterre qui accueille Foodentropie, le symbole de la gourmandise avec le Château de Beaumesnil dans l’Eure… ou encore des cours de cuisines prestigieux au Château Boisniard en Vendée et ceux organisés par Cook in English qui accueille des séminaires dans des propriétés privées…

Plusieurs propriétés du Bordelais font même du « deux en un » : « les Grands crus musicaux » mêlant concerts et dégustations de vin.

Si la restauration et l’hôtellerie haut-de-gamme dans les monuments historiques ne sont pas en reste, elles peuvent encore se développer et se démocratiser. Des plateformes comme AirBnb, Rêve de Châteaux, Patrivia permettent de libéraliser l’hôtellerie dans des monuments historiques.

Immersion et Games
On pourrait même imaginer une forme d’hôtellerie en immersion totale dans la vie d’un château et de son époque. Une sorte de pop up hôtel saurait certainement séduire les passionnés de Moyen Age (et de Game of Thrones) les férus d’Histoire et/ou d’insolite, et autres curieux français ou d’autres contrées !

L’imagination est même ludique, puisque certains monuments se laissent séduire par l’engouement des escapes Game. L’Escape Castle proposé par le Château d’Usson en Charentes offre un jeu d’évasion nécessitant de résoudre des énigmes se vit dans un décor 19ième. 

Ces expériences ludiques, très à la mode en ce moment, permettent de découvrir l’Histoire du château, pour toutes les générations. Ou encore des Murder Parties : c’est le cas des châteaux du Val de Loire tels que le château de Meillant, près de Bourges ou le Château du Taillis en Seine Maritime. Il y est proposé un « Cluedo », avec jeux de rôles et enquêtes policières en grandeur nature.


Les sons & lumières
D’autres châteaux s’inspirent ! Le château de Saint Vidal en Haute Loire, se lance dans un vaste projet de spectacles sur l’Histoire de France appuyé par des technologies de pointe. 
Vu le succès mondial du parc du Puy du Fou, il faudra certainement surveiller de près ce projet prometteur.

De même, s’il n’est pas rare d’associer les concerts de musique classique avec les demeures historiques, il est aujourd’hui possible d’écouter de la musique électro dans un château. C’est le projet du château d’Ainay le Vieil, habilement nommé : Château Perché ». Il accueille chaque été un festival de musique électronique. L’anachronisme du projet remporte un franc succès. L’idée semble faire des petits dans d’autres châteaux comme au Château de SUSCINIO en Bretagne. Même Chambord a accueilli en septembre dernier un concert exceptionnel sur ses terrasses.




Apporter des solutions aux besoins de demain

Si les pierres de nos châteaux sont immuables, l’âme est mouvante et se régénère !
Ainsi, ce patrimoine peut être l’écrin adéquat à des idées d’avant garde !
Songeons à nos modes de vie qui évoluent et plus précisément nos modes de travail…

Travailler
La Start-up wework propose des espaces de travail. Ils sont à la fois innovants, confortables, esthétiques et humanisants. Ils favorisent et stimulent le travail et les échanges…
Si nous devons travailler sur nos écrans, tablettes, etc, pourquoi ne pas le faire dans un endroit mythique ? Un lieu où la beauté sera propice au travail et à l’efficacité. D’ailleurs, si la distance n’est plus un problème (elle ne le sera plus !) pourquoi ne pas le faire à la campagne, au calme dans une ancienne abbaye du XVI ? La Mutinerie s’est lancée dans cette vaste entreprise et les demandes ne cessent de pleuvoir ! 
Aussi, à ce sujet, comme le dit le président de célèbre foncière GECINA : « Le bureau du futur doit se muer en un espace “miroir du temps ubiquitaire” où circule l’information, les savoirs, la production ». N’est-ce pas ce que sont nos pierres des campagnes ?

Etudier
Avant même le travail, la transmission du savoir par l’école peut aussi se faire dans un château. C’est en effet le choix qu’a fait un petit village du Tarn et Garonne. Il a installé son école primaire dans le Château du village. Les petits de Bioule ont le privilège de suivre leurs cours dans un cadre exceptionnel. Ils apprennent l’Histoire en regardant les murs.

Créer
Il n’est pas rare que des châteaux accueillent temporairement des expositions d’artistes ou encore des cours d’art. C’est par exemple le cas du Château de Champs sur Marne.
De surcroit certains de nos monuments pourraient très bien devenir des maisons d’artistes à l’image de la Villa Médicis. Peintres, sculpteurs, écrivains, pourraient y séjourner pour profiter d’un cadre exceptionnel et inspirant la création…

Prier, se ressourcer – lutter contre le Burn-Out 
Enfin, dans un monde de sollicitations permanentes, ou le stress est de mise, les retraites spirituelles ou non (stage anti burn-out…) sont proposées dans des monuments historiques. Ils sont d’ailleurs souvent au cœur d’un écrin de verdure propices à la paix intérieure ! Ainsi le château de Segrais dans la Sarthe reçoit les visiteurs désirant faire une retraite bouddhiste. De même de nombreuses abbayes et monastères proposent toujours et activement des séjours spirituels qui leur permettent de financer leurs charges…


Osez Osez Joséphine :

Aujourd’hui, il faut oser
Le patrimoine qui génère le plus de profit c’est l’art contemporain. Certes parce qu’il a le vent en poupe et qu’il plait, mais c’est aussi et surtout parce qu’il est « busisnessable »…
Les Monuments Historiques ne doivent pas être en reste, ils doivent honorés leur qualificatif en s’inscrivant dans l’Histoire et dans le Monde. Oui, ces monuments peuvent être des écrins de la modernité, de l’innovation, et de la dynamique économique de la France… Des règlementations devront être maintenues mais devront s’adapter et donc s’assouplir. C’est la génération 2.0 qui reprend ou qui va reprendre ces châteaux. Elle a donc besoin d’être motivée par les moyens actuels : le numérique, les réseaux sociaux, mais il faut aussi aller plus loin et être imaginatif et précurseur

Déléguer est la clef
Pour mener à bien toutes ces idées, et rentabiliser son monument historique, il faut nécessairement les compétences adéquates. En outre, les particuliers propriétaires de monuments historiques ne sentent pas forcément les épaules suffisamment solides pour valoriser seuls leur bien. Ils peuvent également ne pas disposer des aptitudes nécessaires. Pour cela, des exploitants et/ou gérants professionnels sauront rentabiliser tout ou partie de la propriété en profitant de ce cadre d’exception. 

Cette délégation professionnelle prendra donc plusieurs formes contractuelles déjà existantes dans notre Droit. On peut d’ailleurs aller encore plus loin si nous inventons de nouveaux modèles de gestion qui pourraient s’inspirer des modèles existants pour le domaine public…


Mais vous, quelles sont vos idées pour rentabiliser un monument historique ?

Pour aller plus loin

Lancer des activités dans un site historique

Quels sont les modèles d’activités des châteaux français ?

Créer une école de cuisine dans un château

Protéger un monument – MH ou ISMH ? Hephata vous offre la possibilité d’en savoir plus…

L’important à retenir dans cet article :

 « L’intérêt patrimonial d’un bien s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Les notions de rareté, d’exemplarité et d’intégrité des biens sont prises en compte. »

Tout ce qui va suivre est régit par la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques.

Que peut-on protéger ?

On peut protéger les constructions, parties de constructions, objets, vestiges archéologiques et terrains qui renferment des vestiges. Cependant, leur conservation doit présenter une ressource historique et/ou artistique d’intérêt public.

Il existe deux niveaux de protection.

  1. Le monument présente un intérêt suffisant pour en justifier la préservation. Il est possible de l’inscrire sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
  2. Les monuments ou parties de monuments dont la conservation présente un intérêt certain pour l’histoire peuvent être classés au titre des Monuments Historiques.

Quelle démarche à suivre ?





Pourquoi protéger ? Quels sont les avantages fiscaux ?

Si votre demeure peut être classée, c’est qu’elle témoigne en totalité ou en partie, d’une période et de son histoire. Son aspect doit donc être conservé et préservé en l’état. La protection d’une construction assure donc sa pérennité et garantit sa conservation.

En outre, vous pourrez bénéficier de déductions fiscales (ne concernent que les parties classées ou inscrites) :

Déduction du revenu foncier ou du revenu global des charges liées à sa propriété
  1. On peut déduire 100 % de la part à sa charge des travaux effectués sur le monument s’ils sont subventionnés.
  2. D’autre part, 100 % des autres charges peuvent être déduites si le monument est ouvert à la visite (y compris les frais résultants de l’ouverture du monument à la visite).
  3. Enfin, on ne pourra déduire que 50 % des autres charges si le monument n’est pas ouvert à la visite.
Déduction du revenu global, si l’immeuble ne procure pas de recettes imposables
  1. D’une part, il est possible de déduire 100 % de la part à la charge du propriétaire sur les travaux de réparation ou d’entretien effectués sur le monument, si ces travaux sont subventionnés ou exécutés par l’administration des affaires culturelles.
  2. D’autre part, 100 % des autres charges foncières sont déductibles si le monument est ouvert à la visite (y compris les frais d’ouverture au public).
  3. Enfin, 50 % des autres charges foncières sont déductibles si le monument n’est pas ouvert au public.
Déduction du revenu foncier, des primes d’Assurance et des frais de publicité en cas d’ouverture au public

Enfin, s’il y a ouverture au public et que le monument procure des recettes imposables, il est possible de bénéficier d’une déduction du revenu foncier pour leur montant réel. Cette règle vise aussi les primes d’assurance ainsi que les frais de promotion et de publicité.

Exonération totale des droits de mutation à titre gratuit

Cette exonération vise les successions mais aussi les donations. Elle est subordonnée à la passation d’une convention-type entre l’État et les Héritiers.

Cette convention comporte un certain nombre d’engagements : ouverture au public du monument, entretien des objets et éléments de décor qui y sont conservés, maintien et présentation de ces objets à la visite, mise à la disposition gratuite pour des manifestations publiques à caractère culturel et éducatif compatible avec le caractère du monument.
En outre, sont considérés comme ouverts à la visite, au sens du code général des impôts, les immeubles où le public est admis à visiter au moins 50 jours dont 25 jours fériés d’avril à septembre inclus ou 40 jours de juillet à septembre inclus.

Les dispositions fiscales suivantes peuvent être appliquées à des immeubles non protégés mais qui appartiennent au patrimoine national et font l’objet d’un agrément spécial délivré par le ministre du budget. Déduction du revenu foncier ou du revenu global de 50 % des charges liées à la propriété si l’immeuble est ouvert au public.

Quelles sont les contraintes ?

L’immeuble classé

L’immeuble classé ne peut être détruit, déplacé ou modifié, même en partie, ni être l’objet d’un travail de restauration ou de réparation, sans l’accord préalable de la DRAC. En outre, les travaux autorisés s’effectuent sous la surveillance de son administration. Aucune construction neuve ne peut être adossée à un immeuble classé sans une autorisation spéciale du ministre chargé de la Culture. Les immeubles classés sont imprescriptibles.

Par ailleurs, l’immeuble classé ne peut être cédé sans que le ministère chargé de la Culture en soit informé. Il ne peut s’acquérir par prescription et ne peut être exproprié sans que le ministère ait été consulté.

Enfin, toute modification effectuée dans le champ de visibilité d’un bâtiment classé doit obtenir l’accord de l’architecte des bâtiments de France (voir notre article sur le sujet pour en savoir plus).

L’immeuble inscrit

L’immeuble inscrit ne peut être détruit, même partiellement, sans l’accord du ministre chargé de la Culture. Par ailleurs, il ne peut être modifié, même en partie, ni être l’objet d’un travail de restauration ou de réparation, sans que le ministère chargé de la culture (DRAC) en soit informé quatre mois auparavant. La DRAC ne peut s’opposer à ces travaux qu’en engageant une procédure de classement. 

Enfin, toute modification effectuée dans le champ de visibilité d’un bâtiment inscrit doit obtenir l’accord de l’architecte des bâtiments de France (voir notre article sur le sujet pour en savoir plus).

Pour aller plus loin

Faire sa demande auprès de la DRAC

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Les règles des abords de monuments historiques

Les avantages fiscaux liés aux Monuments Historiques

Les règles des abords de monuments historiques : Hephata vous aide à y voir plus clair !

L’important à retenir dans cet article :

 o Les cas d’application concrets de la législation sur les travaux aux abords des monuments historiques et les règles appliquées.
o Les dérogations nécessaires avec les démarches à faire et les personnes à qui il faut alors s’adresser.

1. La protection des abords des monuments historiques : la régle

Un monument historique, classé ou inscrit, protégé bénéficie également d’une extension de protection pour ses abords, autrement dit à son environnement.


Depuis la loi LCAP de juillet 2016 (Loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine), la protection autour des monuments historiques est délimitée au cas par cas pour les périmètres de droit commun. En outre, c’est l’architecte des bâtiments de France qui détermine la zone protégée selon un ensemble cohérent telle que le mentionnent les dispositions de l’article L. 621-30 et s. du Code du patrimoine, issues de l’article 75 de la loi CAP.

Concernant le périmètre par exception, il s’étend aux bâtiments proches et ce jusque dans un rayon de 500 mètres autour du bâtiment classé ou inscrit. 

Autrement dit, toutes les constructions situées dans le rayon de protection sont soumises à des règles très spécifiques. Notamment pour ce qui concerne l’aspect extérieur des constructions. La loi CAP est venue modifier certaines règles concernant les documents à produire.

2. La procédure

Les travaux, dit aux abords d’un monument historique, sont dans certains cas soumis à une autorisation d’urbanisme.


Règle : la loi prévoit une obligation de demande d’autorisation d’urbanisme pour des travaux réalisés dans les « abords ». Il vous faudra alors une dérogation au périmètre protégé, que seul l’architecte des Bâtiments de France (ABF) peut décider.

Que faut-il inclure dans les « abords » ?
– Immeuble en contact avec un bâtiment classé (en élévation, en sol, ou en sous-sol). 
– Immeuble qui forme un ensemble cohérent avec un monument historique ou qui contribue à sa conservation ou à sa mise en valeur.
– Partie non protégée d’un immeuble partiellement classé.
– Immeuble situé dans le champ de visibilité d’un édifice classé ou inscrit et situé à moins de 500 m du monument.
– Immeuble situé dans un périmètre de protection adapté ou modifié, devenu périmètre délimité.

Quels types de travaux sont visés par l’autorisation de l’ABF ?
– Permis de construire en cas de changement de destination du local ou d’ajout de surface de plus de 20 m² et permis de démolir en cas de démolition
– Permis d’aménager si les travaux nécessitent une opération d’affouillement (creusement) et/ou de surélévation du sol de plus de 2 mètres et qui portent sur une superficie supérieure ou égale à 2 hectares (soit 20 000 m²)
– Déclaration préalable, au titre du code de l’urbanisme, si les travaux créent entre 5 m² et 20 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol
– Autorisation préalable si les travaux modifient l’aspect extérieur du bâtiment

3. A qui s’adresser? Quels sont les délais? 

La demande doit s’effectuer auprès de la mairie de votre commune. Elle est identique aux autres demandes de constructions. Le changement est l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF). C’est donc lui qui donnera ou non la décision accordant le permis ou la décision de non-opposition à la déclaration préalable.

Par ailleurs, les travaux qui ne sont pas soumis à un permis ou à une déclaration préalable au titre du code de l’urbanisme sont soumis à autorisation du préfet de département, au titre du code du patrimoine, rendue après avis de l’ABF. La demande doit d’ailleurs être adressée en 3 exemplaires à la mairie.

Les délais d’instruction des dossiers de demande d’autorisation de travaux sont de :
– deux mois pour les déclarations préalables 
– trois mois pour les permis de démolir et les permis de construire pour une maison individuelle 
– quatre mois pour les autres permis de construire et les permis d’aménager

Le délai à disposition de l’ABF pour donner son accord est d’un mois pour les déclarations préalables. Le délai est de deux mois pour tous les permis.

4. Pendant les travaux…

Une fois accordée, l’autorisation d’urbanisme doit être affichée de manière visible pendant toute la durée du chantier ainsi que le nom de l’architecte, auteur du projet architectural.
En outre, le choix de l’architecte chargé des travaux appartient au seul propriétaire.
Les travaux doivent faire l’objet d’une déclaration d’ouverture de chantier à adresser à la mairie avant le début du chantier.


Attention : toutes modifications, de la nature et/ou de l’importance des travaux, doit faire l’objet d’une nouvelle demande d’autorisation.

Pour aller plus loin

Les avantages fiscaux liés aux Monuments Historiques

Protéger un monument – MH ou ISMH ?

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Comment lancer des activités dans un site historique ? Hephata vous propose une méthode.

L’important à retenir dans cet article :

 1. L’ensemble des étapes et questions à se poser dans le cadre du développement d’activités
2. Une approche détaillée pour faciliter l’accès à la bonne information selon vos avancées
3. Les clés pour développer des activités avant de financer ses réhabilitations

 « Lorsque vous poursuivez vos objectifs guidés par vos valeurs dans le contexte de vos rêves, des miracles se produisent. » Paul Mckenna

Le patrimoine français est vaste. Il rassemble en effet de nombreux édifices bien différents les uns des autres : châteaux, églises, fermes, orangeries… Or, quand certains ont une activité florissante, d’autres peinent à tenir debout.
Les nombreux partisans du patrimoine désirent tout mettre en œuvre pour conserver nos joyaux historiques. Cependant, lorsque l’accès aux compétences, au réseau ou au financement est rare, cela n’est pas aisé.
Pour préserver et conserver son patrimoine, certains (Adopte un Château, Dartagnans…) propose d’ailleurs un accompagnement dédié ou l’accès à de nouvelles formes financement. Il y a aussi une façon de développer des activités de façon autonome pour préserver son bien. Ce que Hephata propose à travers la partie « Gestion d’Activités » du Château-LAB, c’est de faciliter le développement, le lancement et la gestion d’activités innovantes, durables, cohérentes et rentables.

AVANT LE LANCEMENT

Avant de lancer ses activités, il est nécessaire de passer par les étapes suivantes :

1- Etablir ses objectifs

Est-ce un projet de vie professionnel ou une nécessité ponctuelle ? Mais aussi : suis-je prêt à me lancer dans le développement économique ?  

2- Faire le point sur son contexte actuel

– Etat des lieux du patrimoine : ressources naturelles, bâtiments.
– Aspects financiers et fiscaux : évaluer ses biens, ses ressources, ses dépenses.
– Ses compétences : personnelles ou expertise proche
– La règlementation : lois auxquelles je suis soumis, normes
– Son organisation familiale ou institutionnelle 
– Son environnement : forces et faiblesses du territoire (environnement, économie, culture, population), positionnement géographique

3- Identifier une thématique ou un concept

4- Définir une stratégie efficace pour répondre à vos objectifs

Comment définir les grandes étapes pour y arriver ? Faire tout seul ou bien faire faire ? Comment établir un business plan ?

5- Identifier les problème éventuels

Identifier les problèmes éventuels et trouver des solutions à partir de la grille IDPA. Il faut d’abord identifier la situation, les acteurs et les problèmes. Puis il faut faire le diagnostic de l’action engagée. Enfin, il est nécessaire d’effectuer une prospective qui veut exprimer l’anticipation puis de proposer des actions.

LANCER LES ACTIVITES

– Préparer ses espaces en fonction de l’activité développée
– Organiser une équipe adaptée ou faire seul ?
– Communiquer sur ses activités (réseaux sociaux, presse, sites web)
– Régler mes problèmes d’accessibilité
– Trouver un financement pour lancer des activités
– Trouver la structure juridique et fiscale adaptée
– Choisir le bon exploitant
– Quelle assurance choisir 


GERER SES ACTIVITES

– Avoir des indicateurs de suivi de performance
– Comment s’assurer que ses clients sont satisfaits ?
– Quels outils pour faciliter la gestion (communication, réservations…)

Chez Châteaux Expériences, le coeur de métier c’est la gestion. Le P-DG, Colas Guyonnaud propose sa vision :

Pour aller plus loin

Comment gérer un château aux allures de village ?

Développer des activités ludiques dans un château

Concevoir une activité durable dans un château

Chauffage et écologie : comment se chauffer efficacement dans un château ? Voilà quelques pistes de réflexion.

L’important à retenir dans cet article :

 o Une connaissance plus large des solutions de chauffage existantes, des méthodes classiques jusqu’aux méthodes novatrices
o Des tableaux comparatifs des différentes solutions en fonction de critères variés (prix d’installation, efficacité énergétique, impacts écologiques…)

Contexte

Le chauffage représente un problème récurrent et pourtant indispensable à traiter. Lorsque l’on parle de chauffage, il est évident qu’il est avant tout question de confort. Mais pas seulement puisque le chauffage est aussi un enjeu majeur pour l’entretien de sa propriété. Une maison non chauffée est une maison qui va se dégrader car l’humidité ne va cesser d’augmenter.

Il y a bien entendu le classique et chaleureux feu de cheminée, mais niveau performance on a mieux à vous proposer. 
Depuis quelques années, le prix des énergies ne cesse d’augmenter et plus la demeure est grande et ancienne, plus le chauffage peut devenir un réel problème. Cependant les innovations se multiplient.

Notre méthode de recherche concernant les infrastructures de chauffage

Pour obtenir les renseignements nécessaires à la réalisation de cet article, nous avons consulté près d’une vingtaine de sites spécialisés autour du chauffage. Nous avons remarqué la rareté des études consacrées aux problématiques du chauffage des vieilles demeures. Ainsi, volontairement, nous avons retenu les chiffres représentatifs des maisons des années 80 et nous les avons rapprochés des chauffages utilisés dans les grandes surfaces et les entrepôts. Les chiffres qui vous sont donnés sont donc à relativiser.  

Allier chauffage et esthétique

Il est important de souligner la différence entre le système de chauffage et les émetteurs de chaleur. Le système de chauffage produit la chaleur, tandis que les émetteurs de chaleur la transmettent. Autrement dit, les émetteurs de chaleur sont la partie visible du système. Il peut s’agir de radiateurs, de planchers chauffants, de poêles, de cheminées, ou bien même de plinthes chauffantes. 
La société française Ecomatic, rencontré à l’occasion de la 23ème édition du Salon International du Patrimoine, a repensé le système de chauffage par plinthes. Ils ont adapté ce système qui existe depuis près de 40 ans au Canada, pour allier esthétique et performance. Cette offre s’adapte aussi bien aux systèmes fonctionnant à l’eau chaude qu’aux systèmes électriques.

Avoir une bonne isolation thermique

L’isolation est un point essentiel à prendre en compte lorsque l’on s’intéresse au chauffage de sa demeure. Un chauffage sans une bonne isolation perd grandement en efficacité. L’isolation passe essentiellement par tout ce qui est ouvertures, que ce soit fenêtres ou portes, par les murs, mais aussi, et surtout par les combles. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, 30% des pertes thermiques passent par le toit, et 25% passeraient par les murs. 
N’hésitez pas à vous référer à notre article sur l’isolation pour en savoir plus.

Les petits plus pour compléter les infrastructures principales

Quelques fois, il se peut que la source principale de chauffage ne suffise pas. Cette insuffisance peut soit venir d’un système qui nécessite ce genre de compléments – notamment lorsque l’on se tourne vers les sources d’énergies naturelles et encore en voie de développement – soit d’un besoin occasionnel pour une raison précise, comme une grande réception ou l’accueil d’hôtes par exemple. 
On parle alors de chauffage d’appoint. Il peut se faire à l’aide de poêles, de cheminées, de radiateurs électriques, et autres méthodes qui pourraient apporter quelques degrés en plus dans une pièce.
Ces chauffages complémentaires ont l’avantage d’être mobiles et variés. La taille, la forme, le design et le prix varie en fonction de la technologie et de la puissance.
Il existe des chauffages d’appoint autonomes qui permettent d’avoir une source secondaire de chauffage en cas de coupure de courant
Pour bien calculer la puissance du chauffage d’appoint nécessaire, il faut prévoir 100 watts par m² de surface au sol (0,1 kW par m²). 

Croiser les méthodes pour durer

Pour un chauffage et un rendement optimal, il ne faut pas hésiter à croiser différentes méthodes
Il faut néanmoins prendre conscience que lorsque l’on construisait un château ou une grande demeure, on voyait à long terme. Ces constructions étaient faites pour durer et pour s’inscrire dans le temps. Aujourd’hui il faut entrer dans cette même logique de durabilité si l’on veut respecter l’esprit de la demeure tout en restant respectueux de son histoire. 
Ainsi les clés vous ouvriront de nouvelles perspectives d’avenir…

Pour aller plus loin

L’exemple du chauffage à granulés de l’abbaye de Fontevraud

Tout savoir sur la géothermie

Choisir son chauffage d’appoint

Comment isoler un château et optimiser le chauffage ?

Comment entretenir la cheminée de son château ?

Comment isoler un château et optimiser le chauffage. Isolation et chauffage : deux mots électriques quand il s’agit d’un monument historique. Voici les clés d’une isolation thermique réussie !

L’important à retenir dans cet article :

 – Les clés d’une isolation thermique réussie
– Ce qu’il faut isoler
– Les différentes techniques d’isolation

Isolation et chaleur, deux éléments indissociables

Une bonne isolation, c’est la clé d’une chaleur conservée en hiver. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, le plus gros des pertes thermiques passe par la toiture et ses combles (30%), ainsi que par les murs (25%). Le reste des déperditions se fait par le sol et les fenêtres.

Cette question de l’isolation apparaît dès la construction des édifices. Elle est corrélée à la question du chauffage.

Depuis très longtemps, des méthodes naturelles telles que le torchis ou les mottes de gazon ont été, et sont toujours utilisées à travers le monde. Si elles sont très efficaces, ces techniques ancestrales ne sont pas pour autant adaptées à toutes les structures ! 
D’autres alternatives, moins « écologiques » sont apparues dans les années 80.
Aujourd’hui, la tendance est au retour des isolants naturels et sains.

 Guide de l’isolation.com

L’investigation des méthodes d’isolations existantes 

Pour obtenir les renseignements nécessaires à la réalisation de cet article, nous avons consulté une dizaine de sites spécialisés de l’isolation. 

Peu de sites parlent de l’isolation thermique dans son ensemble mais plutôt des spécificités de l’isolation propres à leur activité. C’est pourquoi nous regroupons ici les solutions qui nous ont semblé correspondre aux problématiques des grandes demeures construites avec des matériaux anciens. 

Pour des renseignements plus détaillés, n’hésitez pas à vous adresser à des professionnels, que vous retrouverez notamment dans l’Annuaire HEPHATA. 

Les clés d’une isolation thermique efficace

Pour une bonne isolation, il est nécessaire d’avoir :
– Une bonne résistance thermique, grâce à des isolants de qualité
– Une bonne étanchéité à l’air, qui passe par des ouvertures bien faites
– Une ventilation maitrisée pour un minimum de déperdition et l’évacuation des vapeurs 
– Une pose de qualité des éléments précédents

L’objectif est d’éviter les ponts thermiques, sources de déperdition de la chaleur. Il se forment notamment lorsque qu’il y a discontinuité entre des matériaux et des parois. 

Il faut donc faire attention aux jonctions façade-plancher, façade-refend, façade-toiture. Mais également à toutes les ouvertures – portes, fenêtres, lucarnes, cheminées, etc.

En revanche, les ponts thermiques sont moindres si le bâtiment est bien isolé de base. La plupart des pertes se font par les parois, en contact avec le froid extérieur. C’est pourquoi il est important de se concentrer dans un premier temps sur le gros œuvre, et dans un second temps sur les finitions.

Toiture & Combles, jusqu’à 30% d’économies

Il faut savoir que l’air chaud est plus léger que l’air froid et il montera donc systématiquement. 

Ainsi, si votre toit n’est pas bien isolé, votre air chaud s’échappera et votre habitation subira des pertes de chaleur majeures. Par chance, il est bien plus facile d’isoler un toit que des murs. (Voir notre article sur l’entretien de la toiture – à venir).

Isoler ses combles et sa toiture, c’est aussi se prémunir des fortes chaleurs en été. Une bonne isolation fera barrière à la chaleur puisque c’est le toit qui reçoit le plus de rayonnement solaire.

 Travaux.com

Combles perdus ou aménageables ?

La question de l’isolation se pose aussi quand le bâtiment contient des combles.
En effet, ce ne sera pas le même prix et le procédé de pose de l’isolant ne sera pas le même. 
– Si les combles sont perdus, il n’y a pas vraiment besoin de s’occuper de la toiture puisqu’il est aussi simple et efficace de poser l’isolant sur le plancher des combles. L’important c’est de conserver la chaleur qui vient d’en dessous. 
– Si les combles sont aménageables, il est courant d’utiliser la même méthode que pour les murs de la maison. 

Il est également possible d’isoler la toiture par l’extérieur (Sarking), mais il faut faire appel à un couvreur pour démonter les tuiles et les reposer correctement. Si vous décider de poser un isolant fin, sachez que votre toiture ne sera rehaussée que de 3-4 centimètres. Des travaux de rénovation sont l’occasion parfaite pour procéder à ce genre d’aménagements. 

Murs, jusqu’à 25% d’économies

Il est plus compliqué d’isoler les murs, encore plus s’ils sont vieux de plusieurs centaines d’années. Pourtant, jusqu’à 25% des pertes thermiques passent par eux. Il est là aussi possible de procéder à une isolation par l’intérieur ou par l’extérieur. L’isolation par l’extérieur va modifier l’aspect du bâtiment et l’isolation par l’intérieur va empiéter sur votre surface habitable et peut coûter très chère si vous devez refaire toutes les moulures, etc.

Mais pas d’inquiétude, les vieilles demeures sont en général dotées de murs très épais qui ont déjà une bonne fonction isolante

NB : La question de l’humidité sera traitée dans un autre article

Sol, jusqu’à 10% d’économies

A moins que vous n’ayez récemment installé un plancher chauffant chez vous, il se peut que des pertes thermiques passent par aussi par votre sol. On les estime à environ 10%.

Bien souvent, le rez-de-chaussée est dallé. Si les dalles sont accessibles par en dessous, via une cave ou par chance, un vide sanitaire, il sera aisé de poser l’isolant. Il peut d’ailleurs être posé directement sur le plafond de l’espace sous-jacent. Le plus simple est d’opter pour des panneaux rigides isolants.

Attention : Si le sol n’est pas accessible par en dessous, il va falloir retirer le revêtement afin de poser un isolant en bande ou en plaque en dessous. Cependant, il est important de prendre en compte la hauteur de l’isolant afin que ce changement ne pose pas de problème au niveau des passages des portes, des plinthes, des radiateurs, etc.

Fenêtres & ouvertures, jusqu’à 15% d’économies

Les fenêtres représentent certes une isolation phonique, mais surtout une isolation thermique. La première option, la plus simple mais la moins efficace, c’est le calfeutragequi consiste à refaire les joints. Pour toute sorte de calfeutrage, vous pouvez utiliser une mousse polyuréthane monocomposant qui gonfle en séchant. Attention, elle n’est pas du tout écologique.

Sinon vous pouvez aussi décider de poser un double vitrage, soit en changeant vos fenêtres, soit en procédant à un survitrage si vous souhaitez garder la fenêtre d’origine. Le survitrage consiste à poser une seconde vitre derrière celle d’origine. Cette technique est pratique si vos vitres utilisent un verre spécial mais est cependant moins efficace et la seconde vitre alourdit la fenêtre qui risque de se déformer avec le temps. Il faudra également prendre en compte la forme de vos fenêtres.

Pour améliorer votre isolation au niveau des fenêtres, il ne faut pas hésiter à s’inspirer des méthodes ancestrales qui consistent à couvrir vos fenêtres de l’intérieur. Laissons tomber les peaux en cuir médiévales mais utilisons plutôt de beaux rideaux. Ne pas hésiter à faire de même pour les portes.

Enfin, pensez à isoler vos conduits de cheminées lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Il y a une solution très économique qui consiste à fermer le conduit avec du papier journal ou de la laine de roche. Sinon vous pouvez le fermer avec une plaque métallique. Plus esthétique, il ne faut pas hésiter à associer les deux. Pour plus d’informations concernant les cheminées, n’hésitez pas à vous référer à notre article associé. 

Choisir son isolant

Le tableau n’est pas représentatif de tous les isolants qui existent. Il donne une vision des différentes familles d’isolants et des critères associés.

 Autres isolants naturels : Argile expansée, Chènevotte, Copeaux de bois, Fibbragglo, Fibres de coco, Laine de bois, Lin, Roseaux, Verre cellulaire, Béton cellulaire.

Travaux d’isolation : investissement rentable

Faire des travaux d’isolation coûte relativement cher mais généralement c’est un investissement qui est très vite rentabilisé. Si votre demeure est bien isolée, vous l’aurez compris, vos besoins en chauffage diminue, et donc votre facture aussi !

De plus, il faut savoir qu’il existe des aides pour réduire considérablement votre investissement. Pour en savoir plus au sujet de ces crédits d’impôts, référez-vous à la dernière réglementation thermique en date de 2012 (Pour aller plus loin…RT 2012).

Les matériaux naturels sont les plus aptes à répondre aux critères fixés par les réglementations. Ils ont subi peu de transformations et seront donc plus facile à recycler. Avec ces nouvelles techniques d’isolation durable, n’hésitez plus à vous lancer et arrêtez le gaspillage énergétique qui vous coûte cher et qui contribue à l’effet de serre.

Pour aller plus loin

Comment se chauffer efficacement dans un château ?

Réglementation thermique

Comparatif des isolants naturels

Patrimoine et isolation du toit

Comment entretenir la cheminée de son château ?