Stéphane Bern et le patrimoine, un duo de choc pour financer les monuments en péril par la Loterie.

L’important à retenir dans cet article :

Pour Stephane Bern, et ce n’est pas le seul, le patrimoine historique français est une manne d’avenir pour notre économie. Connaître, réhabiliter et valoriser ce patrimoine pourrait donc être l’action de tous les français !

Devant ce constat prometteur, il est plus que jamais temps de se mobiliser pour réhabiliter nos monuments.

En lançant le Loto du Patrimoine, Stéphane Bern espère réunir des fonds pour sauver les joyaux en péril dans toutes la France. Agissons donc pour valoriser notre patrimoine historique, ce trésor chargé d’histoire. Ensemble mobilisons-nous !

Notre patrimoine en Péril

Aujourd’hui face à la dégradation incessante de nos monuments historiques, les communes n’ont parfois pas d’autres choix que de vendre leurs biens. Elles manquent cruellement d’argent pour les restaurer. C’est le cas de la commune d’Uze-la-Rousse, dans la Drôme provençale. afin de récolter des fonds, elle a décidé de mettre en vente sur le Bon Coin la quasi-totalité de son patrimoine historique pluri centenaire. On peut y trouver une église désaffectée du XIe siècle, une chapelle du XVe, et un prieuré du XVIe siècle.
Les grandes villes sont bien souvent démunies. On peut déplorer par exemple l’état de dégradation de monuments comme la muraille du château de Saumur.

Des facteurs météorologiques peuvent être la cause de ces dégradations prématurées. Leur état les rendent dangereux. Ils sont parfois seulement maintenus grâce à des échafaudages ou munis de filets pour empêcher la chute de pierres. Cette détérioration est également due à un manque d’entretien quotidien de la part des propriétaires. Faute de moyens financiers, d’accès aux professionnels compétents ou de connaissances pointues, ils ont baissé les bras. Et c’est là le cœur du problème. Le bilan aujourd’hui illustre le manque d’investissement régulier dans l’entretien des biens. Cela engendre donc, à long terme, un cumul de sommes qui au bout du compte, devient colossal.

Des initiatives novatrices pour sauver le patrimoine 

C’est à l’initiative de Stéphane Bern, déjà surnommé « Monsieur Patrimoine » en collaboration avec les services du Ministère de la Culture chargés des Monuments Historiques et sur demande du président Emmanuel Macron , qu’un Loto du Patrimoine est organisé afin de financer le patrimoine culturel français en péril. Ce Loto permettrait de récolter environ 25 millions d’euros pour que 250 monuments pré-sélectionnés en bénéficient autant dans des petits villages que dans les métropoles. Il s’agit d’apporter une aide aux propriétaires et/ou de financer complètement la restauration de monuments emblématiques. A priori, cette somme peut apparaître comme une goutte d’eau quant à l’ampleur des travaux à réaliser – qui s’estiment entre 2,5 milliards d’euroset 10 milliards – mais cette loterie a le mérite d’initier un élan positif vers le patrimoine et révèle une intention politique qu’il faut saluer. 

Plus généralement, Stéphane Bern a été nommé pour une mission qui se décompose en 3 grands axes.

1. Signaler

Afin d’identifier le patrimoine en danger. Aujourd’hui 2000 sites en péril ont été recensés en France.

2. Protéger

C’est en faisant appel au « mécénat populaire » et à la mobilisation de chacun qu’il sera possible de sauver le patrimoine !

3. Développer

L’objectif final est de valoriser notre patrimoine, lutter contre les inégalités territoriales, créer des emplois et développer l’économie locale.

Un enjeu majeur est la transmission de ces richesses aux générations futures. Il faut aussi permettre la conservation des métiers d’art, tels que les tailleurs de pierres, les couvreurs, etc… sans qui ces travaux gigantesques ne seraient pas réalisables.

Face à la complexité qu’est d’entretenir quotidiennement un bien d’exception, les propriétaires sont souvent démunis de solutions et de financement. Sauver le patrimoine « ensemble » devient une bonne alternative. Elle casse l’isolement des propriétaires en impliquant et en responsabilisant toutes les bonnes volontés. Pour Stephane Bern, c’est en effet un devoir de citoyen que de se préoccuper de son patrimoine et de le préserver en plus de constituer une véritable mine d’or, le « pétrole de la France » comme le répète le groupe du « Patrimoine 2.0 » . Ce sont des monuments porteurs de valeurs, de convivialité et d’histoire, des joyaux à préserver.

Stéphane Bern souligne le fait qu’il défend un patrimoine « très diversifié » et pas uniquement les édifices religieux et les châteaux. Il intègre donc le patrimoine ouvrier, industriel, artisanal, agricole, artistique ou lié à l’eau : « Dans la somme des monuments qui vont être sauvés cette année, il y a des ponts, des fours à pain, des lavoirs…». 
Parmi les monuments déjà sélectionnés on retrouve, le Théâtre des Bleus de Bar à Bar-le-Duc (patrimoine artistique) et l’Aqueduc du Gier à Chaponost et Sainte-Foy-lès-Lyon (patrimoine lié à l’eau).

Les démarches pour soumettre un projet au Loto

Stephane Bern s’est par ailleurs, associé avec la Fondation du Patrimoine, afin de recenser les différents projets nécessitant une aide financière. Sur le site de la Fondation, on retrouve un formulaire pour soumettre un projet au Loto du Patrimoine ainsi qu’une plateforme de don. La Fondation lance une campagne nationale de crowdfunding intitulée : « Ensemble, sauvons notre patrimoine » , afin de récolter des fonds en plus de ceux espérés lors du loto du patrimoine. 

Toujours dans cette dynamique, la Fondation du Patrimoine propose des « speed-meeting » au Salon International du Patrimoine culturel, afin de proposer son expertise aux porteurs de projets et d’envisager différentes sortes de mécénats pour la conservation de leurs biens. Un appel au don a également été lancé sur le site participatif du Ministère de la Culture, ainsi qu’un formulaire semblable à celui de la Fondation du Patrimoine pour signaler un patrimoine immobilier en péril. 

Le patrimoine : Un défi commun

C’est pourquoi notre défi d’aujourd’hui doit être global, nous devons tous nous sentir concernés pour la sauvegarde de notre patrimoine. 
Nous saluons l’initiative de Stéphane Bern. Nous sommes convaincus que ses idées si elles aboutissent, permettent outre le gain palpable, de communiquer et de fédérer les consciences collectives autour de l’intérêt général que le patrimoine représente. 
Nos monuments font l’identité historique de notre pays et contribue à développer une économie positive et dynamique pour l’avenir…

Conclusion

 En parallèle d’autres organisations luttent pour la sauvegarde de ce patrimoine, comme l’association des maisons paysannes de France .C’est une plateforme qui donne des conseils pour la restauration, réhabilitation ou rénovation et qui indique les démarches à suivre face à un patrimoine en danger ou qui se dégrade inexorablement. Elle permet d’accompagner les propriétaires souhaitant faire des travaux et propose des services de conseils par des architectes bénévoles sur le terrain. 

Pour aller plus loin

Association pour la sauvegarde d’un château

Trouver des financements

Se former

Gagner de l’argent grâce à son château : les actions à mener

Quels sont les modèles d’activités des châteaux français ? Tiers-lieux, co-working, séminaires, mariage, hébergement, shooting, lieux de ressourcement, les idées ne manquent pas !

L’important à retenir dans cet article :

Les vieilles serrures de nos châteaux sont en cours de déverrouillage. Hephata est convaincu qu’il est possible de transformer la pierre en or ! Les modèles ne manquent pas, et les initiatives non plus. 

Voilà quelques idées et activités économiques développées dans des monuments et qui pourront vous inspirer…

Surfer sur la vague des tendances : le patrimoine à thème

Développer une économie dans son monument historique en lui donnant un thème fait partie des innovations intéressantes et qui fonctionnent.

La cuisine

Les émissions de télévision sur la cuisine sont sur toutes les chaines et ont un succès énorme. Les cours de cuisines fleurissent partout et ne désemplissent pas, les robots ont la côte. Les grands chefs sont des stars aussi connues que les chanteurs et acteurs. Cuisiner et bien manger sont ultra tendances.

Puisque la gastronomie fait partie de notre Patrimoine Vivant et qu’elle fait la renommée mondiale de notre pays, cela semble logique que notre patrimoine bâti s’y associe ! 

L’idée séduit déjà de nombreux châteaux : ainsi le projet grandiose du Grand Hôtel Dieu à Lyon et sa Cité de la Gastronomie, le Château de Nanterre qui accueille Foodentropie, le symbole de la gourmandise avec le Château de Beaumesnil dans l’Eure… ou encore des cours de cuisines prestigieux au Château Boisniard en Vendée, ceux organisés par la société Cook in English qui accueille des séminaires dans des propriétés privées ou bien ceux organisés par Le Château de la Barbée.

Plusieurs propriétés du Bordelais font même du « deux en un » : « les Grands crus musicaux » mêlant concerts et dégustations de vin.

Si la restauration et l’hôtellerie haut-de-gamme dans les monuments historiques ne sont pas en reste, elles peuvent encore se développer. Elles peuvent se démocratiser à l’aide, notamment, de plateformes comme Le Collectionnist … qui « libéralisent » l’hôtellerie dans des monuments historiques.

Les jeux en immersion ou la « gamification »


On pourrait même aller plus loin et imaginer une forme d’hôtellerie en immersion totale dans la vie d’un château et de son époque… Une sorte de pop-up hôtel qui saura certainement séduire les passionnés de Moyen Age (et de Game of Thrones), les férus d’Histoire ou d’insolite, et les curieux de nouvelles contrées !

L’imagination convient au ludique. Certains monuments se laissent séduire par l’engouement des Escapes Game. C’est le cas notamment de l’escape Castle (« Le Château des Enigmes ») proposé par le Château d’Usson en Charentes. Ce jeu d’évasion nécessite de résoudre des énigmes et se vit dans un décor XIXème. 

Une « murder party » au Château du Taillis

Ces expériences ludiques, très à la mode en ce moment, permettent de découvrir l’Histoire du château, pour toutes les générations. Ou encore des Murder Parties. C’est le cas par exemple du château de Meillant ou du Château du Taillis. Il y est proposé un « Cluedo », avec jeux de rôles et enquêtes policières en grandeur nature.

Les sons et lumières


D’autres châteaux s’inspirent ! Le château de Saint Vidal en Haute Loire, sous la conduite de son jeune repreneur Vianney d’Alençon et plus de 150 bénévoles, se lance dans un vaste projet de spectacles sur l’Histoire de France. Un spectacle appuyé par des technologies de pointe. Vu le succès mondial du parc du Puy du Fou, il faudra certainement surveiller de près ce projet prometteur.

De même, s’il n’est pas rare d’associer les concerts de musique classique avec les demeures historiques, il est aujourd’hui possible d’écouter de la musique électro dans un château. C’est le projet du château d’Ainay le Vieil, habilement nommé « Château Perché »qui accueille chaque été un festival de musique électronique. 

L’anachronisme du projet remporte un franc succès et l’idée semble faire des petits dans d’autres châteaux (le Château de Suscinio en Bretagne, et même Chambord qui a accueilli en septembre dernier un concert exceptionnel sur ses terrasses…)

Apporter des solutions aux besoins de demain :

Si les pierres de nos châteaux sont immuables, l’âme est mouvante et se régénère ! Ainsi, ce patrimoine peut être l’écrin adéquat à des idées d’avant garde ! Songeons à nos modes de vie qui évoluent et plus précisément nos modes de travail…

Travailler


La start-up WeWork qui propose des espaces de travail à la fois innovants, confortables, esthétiques et humanisants qui favorisent et stimulent le travail et les échanges…

Si nous devons travailler sur nos écrans, tablettes, etc, pourquoi ne pas le faire dans un endroit mythique, où la beauté des lieux sera propice au travail et à l’efficacité et si la distance n’est plus un problème (elle ne le sera plus !) pourquoi ne pas le faire à la campagne, au calme dans une ancienne abbaye du XVI ? La Mutinerie Village s’est lancée dans cette vaste entreprise et les demandes ne cessent de pleuvoir ! 

A ce sujet, comme le dit le président de la célèbre foncière GECINA : « Le bureau du futur doit se muer en un espace “miroir du temps ubiquitaire” où circule l’information, les savoirs, la production ». N’est-ce pas ce que sont nos pierres des campagnes ?

Etudier


Avant même le travail, la transmission du savoir par l’école peut aussi se faire dans un château. C’est le choix qu’a fait un petit village du Tarn et Garonne qui a installé son école primaire dans le Château du village. Les petits de Bioule ont le privilège de suivre leurs cours dans un cadre exceptionnel, et d’apprendre l’Histoire en regardant les murs.

Créer


Il n’est pas rare que des châteaux accueillent temporairement des expositions d’artistes ou encore des cours d’art. C’est par exemple le cas du Château de Champs-sur-Marne.
De surcroit certains de nos monuments pourraient très bien devenir des maisons d’artistes à l’image de la Villa Médicis, où peintres, sculpteurs, écrivains, pourraient séjourner pour profiter d’un cadre exceptionnel et inspirant la création…

Prier, se ressourcer – lutter contre le Burn-Out


Enfin, dans un monde de sollicitations permanentes, ou le stress est de mise, les retraites spirituelles ou non (stage anti burn-out…) sont proposées dans des monuments historiques souvent au cœur d’un écrin de verdure propices à la paix intérieure ! Ainsi le château de Segrais dans la Sarthe reçoit les visiteurs désirant faire une retraite bouddhiste, de même de nombreuses abbayes et monastères proposent toujours et activement des séjours spirituels qui leur permettent de financer leurs charges…

Osez Osez Joséphine :

Aujourd’hui, il faut oser. 
Le patrimoine qui génère le plus de profit c’est l’art contemporain. Certes parce qu’il a le vent en poupe et qu’il plait, mais c’est aussi et surtout parce qu’il est « businessable » (c’est à dire qu’on peut développer des activités économiques à partir de ce support). 

Les Monuments Historiques ne doivent pas être en reste, ils doivent honorés leur qualificatif en s’inscrivant dans l’Histoire et dans le Monde. Oui, ces monuments peuvent être des écrins de la modernité, de l’innovation, et de la dynamique économique de la France…

Des règlementations devront être maintenues mais devront s’adapter et nécessairement s’assouplir. C’est la génération 2.0 qui reprend ces châteaux. Elle a besoin d’être motivée par les moyens actuels : le numérique, les réseaux sociaux, mais il faut aussi aller plus loin et être imaginatif et précurseur…

Conclusion

 Déléguer est une clé

Pour mener à bien toutes ces idées, il faut nécessairement les compétences adéquates. A ce sujet, nous vous invitons à vous renseigner dans la partie du blog dédiée à la gestion

Les particuliers propriétaires de monuments historiques, s’ils ne sentent pas les épaules suffisamment solides pour valoriser seuls leur bien et surtout s’ils ne disposent pas des aptitudes nécessaires, peuvent néanmoins proposer à des exploitants et/ou gérants professionnels qui sauront rentabiliser tout ou partie de la propriété en profitant de ce cadre d’exception. 

Cette délégation professionnelle pourra prendre plusieurs formes contractuelles déjà existantes dans notre Droit. On peut aller encore plus loin si nous inventons de nouveaux modèles de gestion qui pourraient s’inspirer des modèles existants dans le domaine public… mais nous en parlerons un autre jour !

Pour aller plus loin

Concevoir une activité durable dans un château

Organiser un Son et Lumières dans un site historique

Développer la médiation culturelle pour les jardins

Auto-diagnostic des besoins et des ressources. Hephata vous propose d’analyser vos situation, contexte, objectifs. Une méthode clé-en-main avant d’acheter un château.

L’important à retenir dans cet article :

 – Une méthode pour analyser votre situation actuelle et votre contexte
– Les différents types d’objectifs à établir en fonction de votre contexte
– Un outil pour suivre vos objectifs de manière organisée

Introduction


L’établissement d’un auto-diagnostic est l’étape la plus importante pour les propriétaires. Elle est en effet fondamentale pour la réalisation efficace de vos projets futurs (réhabilitations, exploitation, entretien, gestion de l’occupation familiale, répartition des tâches, gestion de la trésorerie…).

En effet, comme un gestionnaire d’entreprise, le propriétaire doit avoir une parfaite connaissance de son état actuel, une vision d’ensemble sur les orientations à venir, et les actions précises à mener. Pour cela, il faut définir des objectifs réalistes, clairs et précis.Une fois que vos projets seront détaillés, il sera plus simple de trouver les bonnes solutions afin de les atteindre justement.

Une démarche simple d’analyse de votre situation, la méthode QOOC, proposée par l’école IESA (Institut d’Etudes Supérieures des Arts – Paris) permet de faire un état des lieux rapide, seul ou à plusieurs, concernant les orientations à prendre :
1. Qui êtes vous ?
2. Où en êtes-vous par rapport à votre patrimoine d’exception ?
3. Où souhaitez-vous aller : quels sont vos objectifs concernant votre patrimoine d’exception ?
4. Comment atteindre vos objectifs rationnellement ?

En analysant votre situation, vos forces et faiblesses, ainsi que celle de votre patrimoine, il devient aisé de lancer des projets et de comprendre s’ils sont réalisables facilement ou s’ils nécessitent de l’aide extérieure.

Etape 1 : Qui êtes-vous ?


Le plus important dans cette étape de pré-lancement est d’apprendre à connaître et à comprendre vos intentions, vos besoins, votre organisation personnelle et/ou familiale. Mais il s’agit aussi d’intégrer les enjeux auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui ou serez confrontés à court terme.

Aussi, pour saisir votre propre condition, c’est à dire vos données personnelles par rapport au bien, il convient de se confronter à sa propre réalité. Voici donc une liste de critères sur lesquels réfléchir.

Le choix

Avez vous hérité du bien ? L’avez vous acheté ? Avez-vous eu le choix ? Vous posez vous aujourd’hui la question du choix de la reprise ?

LA PLACE

Quelle est votre place dans la famille ? Avez vous un entourage (conjoint, enfants, professionnels) pour vous accompagner ? Avez-vous un rôle tacite depuis longtemps auprès de ce patrimoine ? Quelle organisation a été choisie auparavant autour du patrimoine (structuration juridique, partages…) ?

l’environnement

Etes vous seul, peu nombreux, nombreux ? L’environnement familial ou de proches est-il porteur ou bloquant ? Pouvez vous identifier clairement qui sont les moteurs et les freins ? Quels sont les freins et les moteurs à l’action commune ? 

les attributs et l’expérience

Etes vous public ou privé ? Professionnel ou associatif ? Possédez-vous des diplômes particuliers qui pourraient vous servir dans la gestion d’un tel bien ? Avez-vous de l’expérience dans la gestion d’un monument, une formation spécifique ? Nommez chaque chose. Possédez-vous des diplômes particuliers qui pourraient vous servir dans la gestion d’un tel bien ?

Étape 2 : Où en êtes-vous par rapport à votre patrimoine d’exception ?

Puis il s’agit d’analyser votre position actuelle face à votre bien, c’est à dire la posture générale que vous entretenez avec la demeure.

situation professionnelle

Quelle est votre situation professionnelle (emploi en rapport avec votre bien patrimonial, emploi extérieur…) ? Financière (revenus mensuels importants, moyens, héritage…) ? Fiscale ?

situation patrimoniale

Avez vous de l’immobilier patrimonial par ailleurs ? Souhaitez vous en obtenir ?

situation spatio-temporelle

Avez vous du temps à consacrer pour la gestion de votre bien ? Des moyens ? Un budget ? Des aides ? Nommez, chiffrez, qualifiez chaque chose.

Étape 3 : Où souhaitez-vous aller : quels sont vos objectifs concernant votre patrimoine d’exception ?


Ensuite, une fois que votre situation est clarifiée, analysez les objectifs – au sens très large – qui retiennent votre attention. Il y en a divers types selon votre situation (cette proposition n’est pas exhaustive, prenez soin d’approfondir vos objectifs personnels).

Vous pouvez souhaiter :

– Créer et/ou valoriser votre patrimoine immobilier pour vous même ou vos enfants. Aujourd’hui, l’immobilier représente un bon investissement, sécurisé et obtenant des avantages fiscaux par l’Etat.
– Préparer la transmission de votre patrimoine en évitant les risques de conflit et la perte financière liée à la transmission. Afin de protéger l’intérêt de vos proches, il sera peut-être préférable de transmettre le bien de votre vivant (donation) plutôt qu’à votre décès (succession). De même, il est possible d’optimiser fiscalement les droits de succession…
– Se prémunir d’une vente non anticipée, suite à un événement personnel grave. Il s’agirait d’anticiper les risques pouvant advenir (chômage, maladie, incapacité de travail, handicap, décès…) et qui viendrait déstabiliser la bonne gestion de votre bien. Sans avoir à vendre votre bien immobilier, vous pouvez anticiper le plan d’action qui serait à mettre en œuvre.
– Profiter des avantages fiscaux liés à l’acquisition d’un Monument Historique : la possibilité de réduire divers impôts grâce à la détention d’un patrimoine.

– Préparer votre retraite et faire de votre patrimoine, votre nouveau lieu de vie…
– Générer des revenus pour rendre les lieux auto-suffisants…
– Faire de votre patrimoine, un projet de vie…
– Faire connaître votre patrimoine et son histoire…
– Valoriser votre environnement local…
– Alléger le poids financier et temporel qu’un tel patrimoine suppose…

Nous vous invitons donc à :

– Fixer vos objectifs à court (1 à 3 ans), moyen (5 à 10 ans) et long terme (10 à 50 ans).
– Imaginer les conséquences sur votre vie privée que pourraient bien avoir la réalisation de vos objectifs. Y êtes-vous prêts ?
– Partager vos objectifs avec les autres personnes impliquées de près ou de loin dans un tel type de reprise (famille, amis, associations, éventuellement collègues…)

Étape 4 : Comment atteindre vos objectifs rationnellement ?


Personne ne peut atteindre un objectif pour l’année prochaine ou pour dans vingt ans, si des moyens clairement identifiés pour l’atteindre n’ont pas été identifiés. Soyez donc réalistes ! Ne vous mettez pas une barre trop importante mais atteignable, et n’hésitez pas à partager avec vos proches.

Vos objectifs étant fixés, nous vous conseillons donc de rationaliser l’approche en construisant un tableau qui contient :
– la liste de vos objectifs
– les dates limites pour atteindre vos grands objectifs
– les actions prioritaires
– les dates limites pour réaliser les actions
– les moyens personnels à mettre en œuvre
– les personnes / proches pouvant vous accompagner
– les compétences externes dont vous avez éventuellement besoin
– le budget éventuel à prévoir
– quand est-ce que vous aurez le budget disponible

Lors de la rédaction, il s’agit bien d’organiser les objectifs selon vos priorités, et de se laisser le temps de la réalisation et des évènements extérieurs qui viendraient vous ralentir.

Si les moyens d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés vous semblent ardus, il est possible de faire appel à un conseiller en gestion du patrimoine. En attendant, voilà le tableau que nous proposons :

Conclusion

Ainsi, en répondant à des questions simples sur votre situation professionnelle et privée, ce que vous souhaitez entreprendre et ce que vous avez déjà, vous réussirez à établir des objectifs précis. Il vous sera donc aisé de trouver de bonnes solutions et de vous lancer dans l’aventure !

Le Château de Taillis, acheté par la famille Navarro en 1998 pour être une demeure familiale. En effet, pour le sauver de la vente, il est repris et développé par le fils, Nicolas Navarro, et est aujourd’hui un domaine riche en activités.

Vous pouvez également faire appel à un conseiller en gestion du patrimoine. Ce dernier saura s’entourer d’un expert comptable, d’un avocat fiscaliste, et d’un notaire. Il doit être agréé par le gouvernement et les organismes professionnels, et ses tarifs peuvent varier selon les villes. En moyenne, vous pouvez compter : 150€ pour les honoraires conseil, 300€ pour une consultation (établissement d’un bilan patrimonial par exemple). Si la situation est complexe, cela peut atteindre entre 800€ et 1500€.

Voici d’ailleurs quelques entreprises qualifiées : Gestion et Transaction de France, AltaRocca, BCL&Associés, Grisbee…

Pour aller plus loin

Monter un bon dossier de financement

Réaliser une bonne analyse territoriale

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ?

Comment améliorer la visibilité d’un monument ?

Le mécénat patrimonial : fonctionnement et utilisation

L’important à retenir dans cet article :

– Une définition du mécénat et les raisons encourageant le mécénat
– Les grands chiffres du mécénat culturel et patrimonial
– Les démarches à suivre pour obtenir un soutien

Qu’est-ce que le mécénat ?

Le mécénat est un soutien financier, matériel ou de compétences apporté par une entreprise ou un particulier à une action, activité d’intérêt général (culture, recherche, humanitaire). Il se différencie du sponsoring parce que les contreparties contractuelles sont fixées dans la limite de 25% de la valeur du don. Les actions commerciales (publicité, vente…) sont donc limitées. 

Quels sont les bénéfices du mécénat ? 

Le mécénat est très encouragé par l’Etat français auprès des entreprises comme des particuliers. 
Pour les entreprises : Réduction d’impôt de 60% de la somme versée dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaire hors taxe. Si l’entreprise offre une prestation ou des compétences, l’évaluation de la valeur du don ouvrant droit à la réduction d’impôt, est égale au prix de revient (et non de vente) de la prestation ou de la mise à disposition. 
– Pour les particuliers: Réduction de l’impôt à payer à hauteur de 66% avec un plafond de 20% du revenu imposable. Par ailleurs le mécénat permet de réduire une partie de l’IFI. En effet, 75% du montant de vos dons sont déductibles de l’Impôt sur la Fortune Immobilière. La limite est de 50 000€ (ce qui représente un don de 66 667€).

Le mécénat représente bien plus qu’un intérêt fiscal. En devenant mécène, l’entreprise exprime ses valeurs et contribue à l’intérêt général. Cela lui permet aussi de construire des relations avec son territoire. Enfin, elle peut fédérer ses collaborateurs autour d’une action ou cause. C’est d’ailleurs ce que relève l’Admical dans ses analyses. Un particulier cherchera des avantages similaires, en plus de la satisfaction personnelle de contribuer à sauvegarder le patrimoine. 

Quelles sont les démarches ?


Avant de faire une demande de mécénat, le porteur de projet doit faire différentes démarches. Ces démarches naissent avec la préparation du montage juridique. Elles se terminent à l’obtention des enveloppes de mécénat et la remise du reçu fiscal

1ère étape : se renseigner sur l’éligibilité de son projet à recevoir des dons

Les projets pouvant recevoir des dons sont des projets ayant des activités d’intérêt général contribuant à :
– la mise en valeur du patrimoine artistique
– à la défense de l’environnement naturel 
– à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises. 

La réduction d’impôt mécénat s’accompagne d’un justificatif. Il est délivré par l’organisme bénéficiaire et doit être joint à la déclaration d’impôt. On appelle cela un reçu fiscal.

Votre projet peut recevoir des dons à travers une association reconnue d’intérêt général qui pourra reverser les dons pour vos restaurations ou projets d’activités. Il est également possible de les percevoir par d’autres biais. Ceux-ci dépendent de la « nature » et du degré de « protection » de votre bien.

a) Si l’immeuble (bâti ou non) est classé ou inscrit au titre des monuments historiques


Il peut obtenir une convention de mécénat à travers la Demeure Historique. Seuls les propriétaires privés peuvent solliciter la DH à cet effet (coût de la convention 400€). Attention : le reversement des dons est effectué par la Demeure Historique directement auprès des entreprises au fur et à mesure de l’avancement des travaux (la DH prélève une commission de 4% HT sur l’ensemble des montants levés par le propriétaire)

Pour s’assurer d’être parfaitement en conformité avec la réglementation, la Demeure Historique conseille de mener en parallèle les démarches suivantes, : 
– Avoir un dossier complet déposé à la DRAC, 
– Avoir un plan de financement et donc, si possible, avoir obtenu une convention de subvention ou une promesse de taux de subvention.
Les travaux doivent porter sur des parties protégées pour de la restauration, de la conservation ou de la mise en accessibilité au public en situation d’handicap.

b) Si l’immeuble (bâti ou non) appartient à un propriétaire public ou privé (dont association non reconnue d’intérêt général), qu’il soit ou non protégé

Il peut obtenir une convention de mécénat à travers la Fondation du Patrimoine.

c) Si le projet est reconnu d’intérêt général par une plateforme de crowdfunding de type Commeon

C’est la plateforme elle-même qui adresse les reçus fiscaux aux mécènes.


Cependant il faut bien distinguer le mécénat qui est un geste de générosité sans contrepartie majeure du sponsoring. Ce dernier consiste en une opération marketing et engendre des coûts.

2ème étape : établir un document de présentation

Ce document doit être clair, précis et convainquant. Il doit pouvoir engager une belle communauté de mécènes. La Demeure Historique prodigue d’excellents conseils en la matière.

Il faut d’abord définir l’identité de son monument dans le territoire : trouver sa particularité historique, mettre en exergue les spécificités territoriales, valoriser l’intérêt général du projet mené. Puis, il est nécessaire d’identifier l’accroche qui va donner envie à un mécène de devenir partenaire financier. Dans un langage marketing, nous dirions qui va « engager » un mécène, c’est-à-dire émotionnellement susciter son intérêt.
Enfin, vous devez réfléchir à des contreparties pour les mécènes (attention dans la limite des 20% de la valeur apportée par le mécènes). Pour s’inspirer, il peut être utile de repérer les contreparties proposées par les propriétaires qui lancent des projets de crowdfunding, par exemple chez Dartagnans.

3ème étape : identifier les mécènes

Quand le porteur de projet a identifié une ou plusieurs entreprises , il doit se renseigner sur les valeurs de l’entreprise, sur le dirigeant, et sur les éventuels autres mécénats qu’elle a pu faire. Il est préférable de se tourner vers des entreprises au niveau local (région et département) comme l’indique la partie ci-dessous » Vers quels mécènes se tourner ». 

4ème étape : identifier les canaux de distribution pour arriver jusqu’aux mécènes

– Activer le bouche-à-oreille, à encourager par une publication régulière sur les réseaux (Facebook et Twitter étant les plus efficaces pour ces démarches). Se faire relayer par les associations auxquelles vous adhérez est un pré-requis ! 
– Solliciter vos visiteurs, clients passés et présents… ils sont le noyau de votre communauté, surtout si ce sont des fidèles.
– Utiliser des plateformes. Celle de Commeon par exemple, qui organise des programmes de mécénat participatfis en ligne
– Faire du porte-à-porte. Après avoir listé des entreprises de votre territoire qui pourraient avoir des intérêts communs, transformez-vous en « commercial des familles » et partez en conquête. N’oubliez pas : vous devez chercher à servir leurs intérêts ! Insistez sur les intérêts fiscaux mais surtout sur le sens donné à leur engagement… A ce sujet vous pourrez trouver quelques arguments dans la partie suivante.

Vers quels mécènes se tourner ? 

En étudiant l’Admical, voilà quelques indications utiles sur les pratiques actuelles. Elles pourront être autant d’orientations à prendre en compte dans la recherche de vos mécènes.

Se tourner vers les TPE

En France, selon Admical, 14% des entreprises sont des mécènes. Parmi celles-ci, 72% sont des TPE de 20 salariés ou plus, 25% sont des PME et 3% sont des grandes entreprises, 250 salariés ou plus. 

Le budget total du mécénat est de 3,5 Milliards d’euros dont le budget est majoritairement porté les grandes entreprises 60% puis les PME 29% et enfin les TPE 11%. 

Se tourner vers des entreprises régionales, voire départementales 

Les entreprises mécènes privilégient des projets au niveau régional (81%) avant le niveau national. Elles plébiscitent d’abord le mécénat financier puis le mécénat en nature et enfin le mécénat de compétence. 




Se tourner vers les entreprises du secteur du commerce 

Tous les secteurs d’activité économique participent au mécénat avec une majorité portée par le commerce, suivi par la construction et l’industrie, et enfin les services. 





Quelques chiffres clés, autant d’arguments pour convaincre vos mécènes? 


Les arguments des entreprises qui soutiennent le patrimoine (source : Admical)





Parmi les domaines les plus soutenus, le social reste prioritaire (17%) suivi de près par le domaine culturel et patrimonial (15%) puis l’éducation et le sport. 





Les moyens les plus utilisés… avec un petit point sur le crowdfunding







Conclusion

Aujourd’hui, le mécénat est une alternative de plus en plus courante dans le domaine culturel afin de bénéficier d’une aide financière. C’est sans doute la solution possédant le plus d’avantages, autant pour les organismes bénéficiaires que pour les particuliers et entreprises, qui contribuent au développement de leur territoire.
Vous lancer dans ces démarches, c’est sensibiliser vos mécènes à la culture et leur proposer un investissement intelligent contribuant à la valorisation du patrimoine historique, à fédérer leurs collaborateurs et à incarner leurs valeurs.

Pour aller plus loin :

Résultats complets de l’enquête Admical 2016

Banque des financements

Stratégies efficaces pour une levée de fonds en mécénat

Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement

Le défi de la connexion internet dans les châteaux. Hephata vous propose de vaincre ces problèmes techniques !

L’important à retenir dans cet article :

 – Les bases d’une bonne connexion internet dans un château
– Les différents moyens de créer son propre réseau internet quand on est dans une « zone blanche »
– Comment avoir internet partout chez soi quand on habite dans un 1000 m² ou quand les murs sont trop épais

Les avantages d’internet

Si vous lisez cet article, c’est que vous avez déjà accès à internet, mais peut être que votre réseau ne vous convient pas et que vous souhaitez l’améliorer.

Internet est aujourd’hui un outil indispensable pour se relier au reste du monde. Même les plus réticents d’entre vous ont surement déjà cédé. Mais n’y voyez pas là un mal. Bien au contraire, acteur du patrimoine que vous êtes, il est grand temps de faire évoluer le domaine.
Avoir accès à internet, c’est ouvrir de nouvelles portes et de nouvelles perspectives d’avenir. Grâce à cet outil, vous aller pouvoir mieux vous faire connaitre et peut être mieux rentabiliser vos investissements si vous décidez d’ouvrir votre propriété au public. Par ailleurs, ce n’est plus « un petit un plus » pour vos visiteurs, mais bien « un indispensable » – à quelques exceptions près.

Ce qu’il faut savoir sur l’accès internet

Si le réseau n’arrive pas jusque chez vous, peut-être que vous êtes néanmoins éligibles à la fibre optique ; n’hésitez pas à contacter votre opérateur réseau qui saura vous conseiller. 
Attention, les opérateurs facturent les tirages de ligne au-delà d’un certain métrage…
Sachez par ailleurs que le premier ministre Edouard Philippe a annoncé vouloir déployer le très haut débit dans l’ensemble des zones blanches de l’Hexagone avant 2022. Une somme de 150€ serait versée au 1,5 million de foyers isolés pour qu’ils puissent se raccorder à la fibre d’ici à la fin du quinquennat. 

Avoir internet haut-débit, même en zone blanche : créer son propre réseau

Une zone blanche est considérée comme telle à partir du moment où il n’y a pas d’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line).
L’ADSL permet par exemple d’utiliser une ligne téléphonique pour transmettre et recevoir des données numériques autrement que par le service téléphonique traditionnel, c’est-à-dire analogique. Cela permet d’avoir accès au haut-débit.
Mais comment rendre cela possible ? En créant son propre réseau internet grâce à un système de relais et d’émetteurs/récepteurs Wifi
Des exemples de tels réseaux existent déjà et font leurs preuves. Je vous invite à lire l’article « Un particulier a trouvé une solution contre les zones blanches en Dordogne », où il est expliqué comment un habitant a permis à une quinzaine de foyers mal connectés de recevoir le haut-débit.
Ce qu’a fait cette personne retraitée se rapproche d’ailleurs de la technologie WiMax qui transmet les données sans fil, sur un rayon d’une douzaine de kilomètres, à partir d’une antenne-relais reliée à un réseau de fibre optique.

Les relais internet à l’intérieur de la maison

Il est très probable que la Wifi ne parvienne pas à couvrir la totalité de votre logement, ou bien même une partie désirée de votre logement. Cela est dû à une distance trop grande ou à des murs trop épais. Pour remédier à cela, il existe divers relais internet.

1. Le partage de connexion

Lorsque je capte le réseau téléphonique portable.
Aujourd’hui, votre téléphone portable peut servir de box à lui tout seul. Cela est possible grâce à l’outil « partage de connexion ». Le partage de connexion va puiser dans votre forfait internet mobile et va le partager grâce au réseau sans fil, Wifi ou Bluetooth.
Tous les appareils à proximité de votre téléphone pourront ainsi bénéficier de la connexion.
Cet outil est d’autant plus intéressant car les forfaits internet ne cessent d’augmenter – jusqu’à 100 Go / mois, soit 417 heures de vidéos en qualité moyenne (480p) pour donner un ordre d’idée.

2. Les répéteurs

Il s’agit de boitiers qui étendent votre couverture réseau sans fil. Il existe des répéteurs qui passent par le réseau électrique domestique. Pour les utiliser, il faut donc bien faire attention que les pièces que vous souhaitez relier soient sur le même réseau. Il en existe d’autres qui passent par le réseau Wifi déjà existant. C’est-à-dire qu’ils vont capter le signal déjà existant et le relayer dans un certain périmètre. Il faut donc impérativement s’assurer que le répéteur est bien dans le périmètre d’action du routeur. Ce genre de relai coûte entre 50 et 100€. Grâce à un relayeur antenne directionnel, vous pouvez par exemple vous servir de ces bornes d’accès sans fil pour propager votre réseau wifi dans votre jardin. Ou même pourquoi pas, si vous avez un voisin pas trop éloigné, vous arranger avec lui pour n’utiliser qu’un abonnement internet pour deux maisons.

Ils sont trouvables dans tous les grands magasins liés au domaine (Fnac, Darty…), ou chez votre opérateur. Leur prix varie en moyenne entre 50 et 200 €.

3. Les commutateurs / Switch

Ils permettent d’améliorer votre débit internet en le répartissant mieux. Il dirige le trafic dans la bonne direction.
Il s’agit d’un boitier disposant de plusieurs ports Ethernet qui permettent ainsi de multiplier les connexions internet. C’est une sorte de multiprise internet
Mais sa fonction première consiste en la répartition équitable du débit selon la demande.
Le commutateur peut également servir en tant que rallonge et c’est cela qui nous intéresse. Pour cela, on le relie au routeur principal grâce à des rallonges spécifiques que vous pouvez trouver un peu partout, ou grâce à des câbles RJ45, utilisés couramment pour les connexions Ethernet et pour les connecteurs téléphoniques. 

Les commutateurs sont trouvables aux mêmes endroits que les répéteurs. Le prix varie entre 20 et 50 € en moyenne. En revanche, si vous ne souhaitez pas voir des câbles se balader chez vous, je vous conseille plutôt la méthode précédente.

Conclusion

Que ce soit pour votre confort personnel, familial, ou dans un but économique dans l’optique d’ouvrir votre domaine au public, internet est devenu une préoccupation de premier ordre. Tant son accès que la qualité de son réseau sont des facteurs importants que l’on cherche constamment à améliorer. 
Pour les voyageurs, l’expérience numérique prend de plus en plus d’ampleur, et le Wifi est devenu la norme. En plus d’améliorer l’expérience sur place et le relai par les visiteurs, internet permettra de développer votre propre communication et d’ainsi améliorer la notoriété de votre patrimoine.
Internet serait-il la principale clé pour l’avenir de notre précieux patrimoine ?

Pour aller plus loin

Un particulier a trouvé une solution contre les zones blanches en Dordogne

Créer son réseau, l’exemple du switch

Internet dans les hôtels

Internet dans son jardin 

Technologie WiMax

Fonctionnement du répéteur 

8 campagnes de communication efficaces

Réaliser une bonne analyse territoriale pour développer une offre attractive pour un monument. Hephata a rencontré Laurent Chalard pour vous apporter des clés de réponse.

L’important à retenir dans cet article :

 – pourquoi est il intéressant de réaliser une étude de territoire
– quels sont les critères à prendre en compte
– quels sont les outils à utiliser

Introduction

Géographe consultant, Laurent Chalard réalise des travaux pour les collectivités territoriales, concernant les dynamiques socio-démographiques.
Il écrit des articles de recherche sur ces mêmes thématiques dans des revues spécialisées, ainsi que dans la presse pour grand public (Le Figaro, Le Monde, Libération…), et tient également un blog
avec ses différents articles et interventions médiatiques.

1. L’analyse du territoire

Dans quel contexte et pour quelle raison faut-il réaliser une étude du territoire ? 

Cette analyse va permettre un point essentiel qui est de problématiser une thématique, préalable à tout lancement d’activité économique ou d’action autour de ces activités (communication, partenariats, évènementiel…)

Quelques exemples de problématiques :

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects sociaux, pour identifier mon public cible et adapter mon activité évènementielle (étudier les grands flux touristiques, les principales thématiques culturelles présentes dans la région, la typologie de visiteurs sera alors utile)

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects économiques, pour connaitre mon positionnement par rapport à mes concurrents et identifier les besoins de mes clients avant de lancer une activité de chambres d’hôtes (étudier le nombre d’hôtels, le prix moyen des chambres, le PIB généré par le secteur dans le département, l’emplacement des espaces d’accueil, la typologie de voyageurs… me seront alors plus utiles)

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects géographiques, pour connaître les lieux et bâtiments alentours et voir si je peux établir des partenariats avec ses derniers autour de mes activités culturelles (connaitre mes homologues, les activités et prix pratiqués, la typologie de clientèle, les routes / chemins sur lesquels ils sont présents, leurs outils de communication… seront alors des outils clés pour s’assurer de notre complémentarité)

Etablir une problématique permet de gagner un temps considérable dans la multiplication des données et des sources. Il faut toujours rester fixé sur les informations qui vont nourrir la problématique et les synthétiser.

Très concrètement, à quoi cela doit il permettre in fine ? 

En fait, tout dépend de la raison de la mission donc vous vous occupez : cela peut être pour connaître les dynamiques du territoire, sa structure de population, ses centres d’intérêts, pour des besoins d’équipements, pour créer des externalités positives… Il y a beaucoup d’utilités différentes qui dépendent entièrement des motifs du demandeur de l’étude.

En théorie, cela permet de bien comprendre les dynamiques du territoire, afin de gérer les équipements (transports par exemple), les installations pour le public (pour accueillir un public, pour compléter les offres)…

Cela sert exactement de la même façon que les démarches marketing menées par les entreprises privées : par exemple, un supermarché qui veut s’installer sur un territoire a besoin des caractéristiques de consommation de ses potentiels futurs clients.

Pour les propriétaires de château, il s’agit d’une étude de marché territorial, c’est-à-dire de connaître les caractéristiques de son territoire pour orienter les décisions en termes de valorisation économique du château, en étant cohérent avec les opportunités et les menaces (structurelles ou conjoncturelles) offertes par l’environnement.

Comment réaliser une analyse du territoire ? (géographique, historique, économique…) 

Pour réaliser une étude efficace du territoire, il faut effectuer d’une manière générale :

1. Une analyse géographique (ou migratoire)

Le premier élément important est de parcourir le terrain à pieds. Aujourd’hui, on est davantage dans les statistiques alors qu’il est fondamental de bien analyser les paysages, l’environnement (s’il est humide/sec, rural/urbain, beau/laid…). C’est cet aspect géographique, souvent négligé, qui est à l’origine des secteurs d’activités prépondérants, de l’organisation des transports, de la typologie de population présente…

2. Une analyse de l’humain

En ce qui concerne les statistiques, cela nécessite un minimum d’informations afin de reconnaître la dynamique démographique (le nombre d’habitants, l’âge…), mais surtout de mesurer l’attractivité du territoire considéré. Au-delà du profil social du territoire, étudié sur la base de critères objectifs (aisées, populaires, urbaines, péri-urbaines, CSP…), il est indispensable d’étudier les populations « en visite » (les flux de tourisme, les saisons, etc) pour comprendre objectivement les motifs d’attraction des touristes saisonniers, permanents, locaux, nationaux ou internationaux (tourisme culturel, tourisme d’affaire…)

3. Une analyse économique

Il faut tout d’abord regarder la situation économique, qui peut être « productive » (c’est-à-dire, de quoi se compose le PIB du département ou de la région : industries, services aux entreprises, agriculture…) ou bien « résidentielle » (c’est-à-dire, les centres urbains ou péri-urbains, sont-ils des stations balnéaires, occupés à l’année, ponctuellement, des maisons secondaires…)

4. une analyse politique

Il est bon de s’interroger sur les orientations stratégiques des politiques locales (régionales, départementales, communales). S’appuyer sur les éléments présentés permet d’anticiper de nouvelles opportunités de développement et de s’intégrer dans des programmes.

L’offre ne sera pas la même selon le territoire où le château se situe. C’est pourquoi il est essentiel de percevoir tous les éléments de la façon la plus précise possible.

Où trouver les sources, les documents qui aident à la réalisation de ces études ? 

Il y a plusieurs types de sources, souvent indispensables et « assez simple » d’utilisation.

Les données principales, fournies par l’INSEE

Il s’agit d’une base d’études territoriales. On y trouve également des données d’autres instituts, comme la Chambre de Commerce pour les données économiques par exemple.

Les PLU (Plans Locaux d’Urbanisme), situés dans les communes

Ils synthétisent les données de l’INSEE propres à leurs territoires. Il est possible d’y avoir accès à la Mairie de sa commune. Certains sites internet peuvent parfois y donner accès. Il leur est obligatoire d’avancer ces données au public.

Les ScoT (Schéma de Cohérence Territoriale), dans les zones urbaines

Ce sont des documents plus généraux, car ils sont établis à échelle plus large. Le diagnostic d’un territoire est d’une qualité inégale selon les cas car ils sont commandés à des structures privées. Il s’agit donc essentiellement d’informations basiques et non d’une analyse profonde du territoire.

Les recherches vidéographiques sur le territoire à étudier
Les documents d’orientations stratégiques fournis par les Régions ou les Départements

Les DRAC fournissent généralement des analyses assez consistantes de leur territoire sur les plans économique, culturel… et fournissent aussi des éléments concernant les orientations stratégiques de développement. 

Quels sont les outils pour réaliser une analyse du territoire ? 

Les professionnels utilisent souvent l’analyse SIG (Système d’Information Géographique), qui est un programme informatique avec une cartographie détaillée du territoire. Ce n’est cependant pas accessible au public, mais un bon élément pour une analyse environnementale « pure ».

Pour les études géographiques, un autre outil important est la carte topographique au 1/25000ème. Il s’agit de cartes détaillées et en vues aériennes. Elles couvrent l’ensemble du territoire communale, avec de nombreuses informations au niveau de la structure du bâti et du paysage.

L’application Google Map, qui fonctionne sur le même système que la carte topographique, peut être utilisée avant d’aller sur le terrain, bien qu’elle ne soit pas toujours à jour (il y a une rotation sur 10-15 ans de l’INSEE qui relève une portion du territoire) ; et tout le monde peut s’en servir, surtout les propriétaires.

Quelles sont les étapes d’une analyse du territoire ? 

1ère étape

En théorie, on effectue d’abord les premières recherches d’informations sur le territoire, par Google, des données statistiques… Phase de défrichage qui permet généralement d’affiner l’objectif de l’étude.

2ème étapte

Il s’agit de la phase « problématique », lors de l’analyse du territoire on problématise la situation. Dans le cadre de travaux de géographes, un exemple de problématique pourrait être « détailler le fait que les terres sont en voies de désertification dans telle ou telle région et identifier les conséquences que cela engendre ». Pour un propriétaire ou gestionnaire de monument, ce pourrait être « identifier les principales sources de revenus touristiques dans la région et les potentiels à développer ».

Attention : le travail se fait sur plusieurs mois et les recherches prennent parfois plus de temps que prévu.

3Ème étape

Il faut aller sur le terrain, soit faire un tour de la commune, du quartier, des offres concurrentes… afin de faire un travail statistique, et une récolte des données. 

4Ème étape

Le travail d’un consultant sera d’insérer ces données dans des tableaux statistiques, d’analyser et de commenter ces tableaux, puis de synthétiser les recommandations. Pour un propriétaire, il s’agira plus simplement de compiler les éléments selon la logique qui lui est propre pour dégager les grandes tendances du sujet étudié et décider des orientations à prendre en conséquence.

5Ème étape (optionnelle)

La phase finale, pour le consultant, est celle de la restitution auprès des interlocuteurs, grâce à un schéma synthétique. Pour le propriétaire gestionnaire qui agit seul, il sera bon de présenter le résultat de ses recherches à un tiers afin d’éviter les biais naturels liés à la volonté d’aller dans une direction précise en amont de la recherche. Le tiers saura apporter l’objectivité.

Peut on le faire seul facilement ? Quelles compétences faut il avoir ? 

Il est possible pour un propriétaire de le réaliser seul, ce qui lui évitera de faire appel à un professionnel et ce qui sera moins coûteux. 

Néanmoins cela va dépendre de son temps. Une personne retraitée pourra le faire tandis que cela sera plus difficile pour une personne active car le temps des recherches est significatif (compter 2 semaines à 1 mois selon les problématiques des propriétaires). 

Il faut aussi de l’intérêt pour le territoire et surtout ne pas être rebuté par les documents techniques et statistiques. En effet, ces derniers ne sont pas toujours très faciles à appréhender, surtout si cela n’est pas le cœur d’activité de celui qui se fait chercheur ! Bien sûr, il ne faut pas être rebuté par les chiffres. C’est parfois un peu long, surtout lorsque l’on ne sait pas où chercher les données : il faut alors être préparé et patient.

En termes de compétences, il faut en premier lieu de la curiosité intellectuelle, un peu comme pour la démarche historique (par exemple les propriétaires qui exécutent des recherches sur l’histoire de leur château). Donc de la curiosité sur l’espace où a été inscrit le château dans le paysage, véritable moteur à l’époque de sa construction, dans des espaces immenses et ouverts.

Il est aussi utile de posséder des compétences statistiques de base, afin de comprendre les pourcentages, sachant que toute personne un peu diplômée est en capacité de le faire.

Conclusion

Il faut savoir apprivoiser les sources et jongler avec ces dernières, c’est à dire vérifier leur fiabilité et leur cohérence entre elles. Faites attention s’il s’agit de sources différences. Par exemple si elles ne sont pas à la même date ou la même échelle pour un seul territoire. Il devient alors difficile de les comparer. 

Il est également indispensable d’éviter que les informations importantes soient noyées parmi d’autres et que les conclusions soient erronées.

Et enfin il faut avoir du temps.

Pour aller plus loin

Monter un bon dossier de financement

Auto-diagnostic des besoins et des ressources

Se former

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ? Hephata vous donne une méthode.

L’important à retenir dans cet article :

Certains lieux historiques ont des difficultés pour attirer du public car le site n’est pas accessible facilement : pas de transports en commun, pas ou peu de signalisations, itinéraire compliqué… Or, il s’agit d’un point primordial pour développer une activité, notamment touristique et culturelle.

Le but de l’article est de vous aider à faciliter l’accès de votre public actuel ou potentiel à votre monument. Deux clés importantes sont donc à retenir :
– faciliter l’accès jusqu’à votre édifice, même éloignée de tout centre urbain, suppose de suivre une méthode
– une « bonne » communication sur les espaces est essentielle

 « Où vais je ? Je ne sais : mais je me sens poussé d’un destin impétueux, d’un destin insensé » – Victor Hugo

Notre méthode consiste en deux grandes approches à :
– améliorer la communication sur les moyens de transports disponibles ;
– faciliter et améliorer la signalisation. 

Avoir des visuels pour « raccourcir les distances » y est présenté comme essentiel. 

1. Indiquer les moyens d’accès

Tout d’abord, il est nécessaire d’identifier parfaitement tous les différents chemins pour parvenir jusqu’à vous en étant le plus exhaustif et le plus descriptif possible.

Pour cela, posez vous quelques bonnes questions :
– Peut on venir en transports en commun ? En vélo ? En voiture ? A cheval ? En hélicoptère ? A pied ?
– Si oui par quelles routes ? Une seule mène-t-elle au site ? Plusieurs ? 
– Faut il prendre l’autoroute, la nationale, de petits chemins de terre ?

Une fois que vous savez tous les itinéraires et les moyens de transports possibles, il est alors nécessaire de pouvoir l’expliquer facilement au public. Il faut donc être précis dans ses renseignements, et pouvoir le transmettre aisément, que ce soit par mail, téléphone ou sur son site internet.

Pour une indication efficace sur votre site internet, il est bon de se questionner correctement sur les informations vraiment importantes pour le public auquel je m’adresse. Il faut, en effet, prioriser les informations. 

Dans l’ordre, nous vous proposerions les actions suivantes :

1. Inscrire en premier lieu l’adresse du site, les coordonnées GPS et, une carte. Par exemple : Emplacement et itinéraire via Google Map.

2. Lister les différents moyens de transports : train, vol, bus, voiture, vélo…

3. Indiquer s’il y a un moyen de transports spécialisé pour votre domaine (cf partenariat en 2e partie). Par exemple : Navette spéciale amenant le public du parking du Mont Saint Michel à l’accueil de celui ci.

4. Indiquer les noms précis des routes, arrêt de bus, gares… Par exemple : Autoroute A6 direction Paris, Bus C4 direction Villejean arrêt Marbeuf, Gare Nogent-le-Retrou, Ligne 1 du métro arrêt La Défense…

5. Indiquer s’il y a des parkings chez vous (handicapés ou non) et, pour quels types moyens de transports ils sont réservés (voiture, bus, vélo).

6. Noter les proximités : proche du centre ville, d’une gare, d’un aéroport, d’un métro…Par exemple : A 10 min à pied du métro, à 30 min en voiture en partant de Caen…

7. Indiquer les accès à votre propriété : une seule route ou plusieurs, accès par l’entrée/les jardins/le parc, chemin piétonnier ou routier… Par exemple : Accès du château par la petite entrée du jardin ou par la grande entrée en face du parking

Le public s’intéresse également aux aspects extérieurs des transports, c’est à dire au temps et aux prix, qui ont une influence certaine sur la visite.

Vous pouvez donc, en plus des informations citées ci dessus, indiquer :
Le temps de trajet pour chaque type de transports. Par exemple : Pour le Château X à partir de Paris, 45 min en voiture, 1h15 en train, 2h en bus, 1 jour à pieds…
Les prix pour les différents trajets. Par exemple : Ticket de métro à 1€90, péage à 30€, bus à 13€…
Pour les billets notamment, attention à bien préciser quoi prendre (Ticket centre ville ou RER, Train TGV, TER…) les prix pouvant varier aisément. Il est avantageux de mettre les liens des sites utiles pour l’achat des billets (Ratp, Sncf…).

Ces indications présentes sur votre site internet peuvent également l’être sur la brochure de votre lieu. En effet, créer une brochure a plusieurs avantages : du visuel sur vos activités, ce que vous proposez, les visites, votre contact mais surtout les moyens de transports pour venir, les accès, une carte…

Les brochures papier peuvent d’ailleurs être introduites dans de nombreux établissements touristiques, hôteliers, gastronomiques… Un bon moyen de faire parler de vous un peu partout !

2. Faciliter le transport en créant des partenariats

Enfin, il est possible – et par ailleurs, important de créer des partenariats. Comme dit précédemment, vous pourrez par ailleurs soit y déposer vos brochures s’il s’agit d’un bâtiment, soit échanger une communication visuelle si c’est via un site internet par exemple.

Les différents partenaires peuvent être :
En fonction du lieu où vous vous situez. Par exemple : l’office de Tourisme de la ville la plus proche, les Comités Régionaux du Tourisme, la DRAC de votre région…
En fonction des transports qui mènent jusqu’à vous : SNCF, RATP, compagnies aériennes ou de bus…
Autour de votre lieu : Commerce de locations de voitures/vélos/navettes, les hébergements à proximité…

En outre, comme pour les prix, il est intéressant de mettre les liens des sites internet correspondants.

3. Identifier les nouveaux usages en matière de transport

Une solution innovante : le covoiturage.
Nous pouvons observer que les transports en commun ont très souvent une importance capitale, étant un moyen efficace et moins cher de ramener du public. Néanmoins, les lieux culturels ne sont pas forcément toujours bien desservis par ces derniers. 

Une solution peut être le covoiturage : l’application Blablacar bien connue, ou encore celle de Covoiture Art, qui permet de se rendre dans des lieux culturels plus ou moins éloignés en covoiturage.

Peut-être vous sera-t-il aussi possible de négocier une publicité sur ces sites spécifiques de « voyageurs » récurrents, pour les inviter à venir jusqu’à vous.

Si vous avez identifié un public ou des proches qui se rendent régulièrement sur votre site, n’hésitez d’ailleurs pas à les inviter à proposer leurs places disponibles pour se rendre chez vous.

Deux exemples en images : 

1. Le Château de Versailles

2. Le Mont-Saint-Michel :

Exemples

L’association O’BABELTUT organise chaque année le festival « Transports Culturels », permettant de partager les déplacements et faire des sorties culturelles dans les grandes salles de Toulouse.

Le trajet pour le public est organisé par le festival, soit en bus, soit en covoiturage : dans ce dernier cas, chaque personne peut s’inscrire pour y participer et ainsi partager sa voiture ou être passager. Il s’agit donc d’une idée innovante pour pouvoir se déplacer facilement et profiter des évènements culturels du festival sans se soucier de la distance à parcourir.

Conclusion

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ? Les méthodes sont simples et la clé est de vous mettre à la place du potentiel visiteur. Améliorer l’accès à votre monument est, en effet, fondamentale pour le faire vivre. C’est d’ailleurs la première approche du public, le premier regard.

Pensez donc à vous appuyer sur les moyens de communications récents et , d’ailleurs, n’oubliez pas que des partenariats sont possibles avec les administrations locales environnantes pour un impact plus large.

Pour aller plus loin

Comment améliorer la visibilité d’un monument ?

Signalétique et orientation du public dans un monument

Comment attirer un public de niche ?

Le modèle économique des châteaux du XXIème – qu’en pense Nicolas Navarro, propriétaire du château du Taillis ?

L’important à retenir dans cet article :


Ces dernières années, le château a pris beaucoup d’ampleur. Début décembre 2017, la famille Navarro – à la fois entrepreneure et propriétaire – a lancé son premier marché de Noël. 1 000 personnes étaient attendues… A la surprise générale, 3 000 personnes étaient au rendez-vous ! 

Nicolas, 36 ans, et sa femme, ont développé des animations culturelles qui ne transforment par les espaces… 

HEPHATA a souhaité partager avec vous, quelque unes des clés d’un modèle qui a de l’avenir :
– Travailler la cohérence entre les activités et le patrimoine
– La logique des « petits pas »
– Apprendre à faire soi même, des petits travaux aux évènements
– Savoir se faire entourer des bonnes personnes : les bénévoles et les experts

Vous accueillez de nombreuses activités culturelles dans votre château et que vous gérez vous-même de A-à-Z. C’est plutôt rare d’en faire autant, simplement en famille. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur les raisons qui vous y ont poussées ? 

D’abord, ce sont les parents qui ont racheté le château du Taillis. Par passion. Très vite, ils ont été confrontés aux problèmes que rencontrent tous les propriétaires c’est-à-dire, les entretiens très lourds liés aux bâtiments anciens, les travaux urgents qui fragilisaient la sauvegarde des bâtiments et les impôts. On s’est retrouvé très tôt dans l’obligation d’assurer les petits travaux, en faisant nous-même et en développant des activités pour les financer.

Depuis presque 10 ans, avec ma femme, nous réfléchissons aux animations et organisons leur développement. Nous sélectionnons seulement les activités qui sont adaptées aux lieux et qui évitent toute modification importante ou inaltérable des éléments bâtis et naturels environnants. Mon but serait presque de faire vivre le château comme il y a 200 ans !

En termes de typologie d’animation et de thématique, cela implique quelques restrictions. Par exemple, pour le moment, nous avons décidé de ne plus réorganiser de vide-greniers car ces derniers ne nous semblent plus être en adéquation avec l’image du château.

Avant d’en arriver là, par quoi avez-vous commencé et pourquoi ? 

La toute première activité que nous avons lancée, c’est l’ouverture au public parce que nous voulions que tout le monde puisse en profiter. Notre château fait partie du paysage local, c’est « notre » château ». Il appartient en partie aussi aux habitants. Des visites libres et des visites guidées étaient proposées aux individuels. Mais après quelques années, le nombre de visiteurs est resté assez limité (environ 2000 personnes par an). 

Maintenant, nous organisons uniquement des visites de groupes car les visites individuelles sont disparates, très consommatrices de temps et avec une rentabilité faible (prix d’entrée à partir de 5€ par personne). 

Au début, nous étions essentiellement concentrés sur la notion de « partage du patrimoine ». Mais nous avons rapidement compris que pour survivre, il faut aussi penser en termes de rentabilité. 

Justement, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur toutes vos activités ? En particulier, celles qui marchent le mieux chez vous ? 

Alors, nous accueillons pour : 

Des célébrations et évènements privés (mariages, diners, anniversaires, etc…).
Ce sont les activités les plus rentables, plus que les séminaires. Les célébrations privées demandent moins de travail et d’organisation parce que les clients s’impliquent davantage, en comparaison aux séminaires qui ont plus de besoins spécifiques et des budgets définis, non négociables. Pour les célébrations, nous pouvons proposer (à la demande) quelques chambres ainsi que des prestations particulières… 

Des événements grand public en tout genre (marché de noël, la « visite aux lumières », une visite de nuit aux bougies…), en particulier, c’est ma passion, des célébrations commémoratives de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour l’occasion, nous avons une buvette, nous vendons du matériel d’époque et des livres sur le sujet… nous sommes même vêtus de nos uniformes ! Ces évènements attirent de plus en plus de monde mais sont compliqués à organiser et demandent une implication des bénévoles très importante. Néanmoins, après plusieurs éditions et années d’existence, les évènements sont rentables. Selon les évènements, le nombre de visiteurs est variable. 

Des murder party qui marchent assez bien et des rendez-vous et des colloques…
Nous avons aussi pu ouvrir un musée sur le thème de la bataille de Normandie dans les écuries en 2004, sans changer leur structure encore une fois.  

Nous avons aussi d’autres projets, lancer une activité de gîtes par exemple dans l’orangerie…

Point sur les visiteurs : 
Attention, le type de public varie en fonction des activités. Depuis quelques années, nous développons des « réceptions touristiques » destinées plus particulièrement aux touristes étrangers (visites privatives avec quelques animations dédiées comme des diners par exemple).

Là, nous profitons de l’aura des grands monuments, comme Giverny, qui attirent ce type de visiteurs… 
Sinon, ce sont les touristes du territoire qui participent à nos animations culturelles.

Ce qui est intéressant, c’est que tous reviennent d’année en année. Cela montre que le château a établi une communauté de réguliers.

Selon toi, qu’est-ce que viennent chercher les visiteurs dans un château privé ? Est-ce que le fait d’être propriété « privée » attire ?

En fait, ce qui marche, c’est ce qui est authentique. Les visiteurs aiment venir parce qu’en même temps que la découverte d’un lieu ou d’un évènement, ils découvrent comment nous vivons… Ils viennent notamment parce qu’ils apprécient voir des châtelains qui vivent dans leur château. Nos hôtes sont généralement très surpris d’ailleurs ! Ils découvrent que les propriétaires sont des personnes normales, facilement abordable et pas forcément très aisées. 

Ce qui m’amuse, c’est quand nos passagers me prennent pour un ouvrier et me demandent si le propriétaire est présent ! C’est drôle, l’image du châtelain « au-dessus des gens communs » et l’image de la vieille aristocratie existent toujours… alors que c’est de moins en moins le cas.

J’aime pouvoir partager mon expérience et ma vie avec le public. J’aime que les jeux des enfants se mélangent aux meubles anciens… Les visiteurs apprécient que la maison soit en vie même quand les enfants courent dans leurs pattes ! Cela apporte de la chaleur au patrimoine… 

Le fait de vivre dans son lieu de travail doit avoir un réel impact sur votre vie privée…

Puisque le château dans son ensemble est ouvert au public, nous n’avons plus vraiment de vie privée, c’est sûr ! Notre lieu de vie est devenu notre lieu de travail ! 

Par ailleurs, c’est assez dur de « bien habiter » dans un château… Il faut faire de nombreux travaux de confort (électricité, chauffage, double vitrage).  Aujourd’hui, ça fait plus de 13 ans, il n’existe qu’une seule pièce véritablement confortable dans tout le château où la famille peut se réunir pour jouer ou regarder un film. 

L’autre difficulté dans la vie quotidienne est l’agencement du château et de ses pièces. L’aménagement du château est fait pour une époque où des dizaines de domestiques travaillaient. La taille des pièces et le cheminement que les domestiques devaient prendre n’avaient pas d’incidence sur la vie des propriétaires. 

Aujourd’hui, ça peut poser problème : l’organisation des pièces de vie n’est franchement pas toujours optimale.

Vous faites-vous aider pour organiser toutes ces activités ?

Avec ma femme, nous organisons seuls les événements, puis nous nous faisons aider pour les réaliser. Nous nous entourons de bénévoles (amis, amis d’amis, famille et particuliers). Ils sont aujourd’hui près d’une cinquantaine, dont une vingtaine de bénévoles réguliers. Ils préparent, organisent, coordonnent, se déguisent, accueillent, animent…

Mais, c’est compliqué. Ils viennent pour rendre service ! On ne peut pas les forcer à faire telle ou telle tâche, ou les répartir sans demander leur avis… C’est difficile d’harmoniser leur implication.
Maintenant nous avons des employés, un ouvrier de jardin et une jeune fille qui nous aident pour la communication. 

Quels canaux de communication utilises-tu pour toucher la variété de publics concernés ? 

Nous avons appris au fur et à mesure…

Via notre site ou sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Facebook , nous touchons une communauté assez réactive, composée en particulier de mères qui cherchent des activités à faire pour leurs enfants, des femmes aux foyers ou à la retraite pour des événements tricot ou couture. Nous venons de nous mettre à Instagram …

• Nous utilisons l’affichage (affiches, foyers). L’affichage touche le local. Il marche bien car les visiteurs les plus présents sont du territoire sur un rayon de 60km, pour ceux qui viennent pour les évènements culturels. 

• Nous sollicitons la presse (spécialisée et locale) très régulièrement car c’est plus simple de gérer les périodes de publication, contrairement à la presse nationale. Mais, c’est une presse qui reste très fortement influencée par la conjoncture, par exemple, la mort de Johnny, les faits divers ou les événements organisés par grands monuments voisins. Au niveau national, nos retombées sont moins régulières parce que les obtenir demande une vraie organisation : d’anticiper la périodicité des thématiques et de connaitre les bonnes personnes ! 

Le fait d’être intégré à des réseaux d’experts fonctionne particulièrement… par exemple, pour organiser l’animation sur la 2nde Guerre mondiale, c’est très utile d’être intégré dans des associations spécialisées. Il est bon d’avoir quelques entrées dans le milieu du thème exploité. A l’inverse, pour le marché de Noël, il nous a été compliqué de trouver des exposants lors de la première édition, car nous n’étions pas intégrés à un tel type de réseau. Pour l’année suivante, c’est différent !

La visibilité du château… c’est l’avantage d’être sur une départementale, même si je n’avoue ne pas beaucoup l’apprécier.

• Et, enfin, le bouche à oreille marche bien ! C’est ce qui a aidé à démarrer au départ. 

Quelles difficultés rencontres-tu essentiellement en tant que « gestionnaire privé » ? 

La concurrence est rude. Les grands monuments captent le public mais aussi les aides financières et les partenariats. 

Ces « monstres » publics, comme l’Abbaye de Jumièges ou Saint Martin de Baucherville qui appartiennent au département, qui sont situées à 20 km, sont subventionnés et les institutions mécènes comme publiques se concentrent sur ces sites connus en oubliant – parfois – les plus petits sites. Par ailleurs, ils fonctionnent et sont entretenus par une multitude de personnels. 

Point sur la concurrence : 
La différence majeure entre les monuments publics et les privés, c’est que les premiers ne cherchent pas la rentabilité sur leurs évènements et peuvent donc offrir des animations gratuites, comme les musées de la ville de Rouen ou les communes. Il est impossible de rivaliser avec ces monuments : leurs moyens sont beaucoup plus importants et leurs contraintes bien moindres ! 

A titre d’exemple, beaucoup de communes de Normandie ont des marchés de Noël, entièrement gratuite… cela peut nous desservir, à niveau de prestation égale. A nous de chercher notre différenciation.
Néanmoins, des monuments comme Giverny, qui attirent des visiteurs américains, nous permettent à nous aussi d’attirer de la clientèle étrangère. 

Comment faites-vous pour tenir le cap d’un tel choix de vie ? 

Honnêtement ? On m’a posé plusieurs fois la question et je ne sais pas…

• Je pense que c’est lié à la personnalité : j’ai commencé quelque chose, je dois le finir…

• Je pense aussi qu’ on tient le coup grâce aux bénévoles, à leur soutien et leur motivation. Le soutien des visiteurs qui me remercient de leur raconter toutes mes anecdotes et de contribuer à la sauvegarde du patrimoine… cela me donne chaud au cœur et me pousse à continuer. Il y a aussi les visiteurs qui proposent de m’aider à rénover le château. 

Par exemple, un homme avait critiqué ma façon de couper la vigne du château. Je lui propose de le faire lui-même s’il le souhaite. Contre toute attente, il m’a dit « d’accord ». Un mois plus tard, il appelle et demande s’il peut venir aujourd’hui pour tailler la vigne. Il est arrivé quelques heures plus tard et nous avons coupé ensemble la plante.  

La vocation et l’intérêt que j’ai pour le château m’ont poussés à me perfectionner dans les activités autour du site et m’ont poussé à travailler certains aspects qui – initialement – ne m’intéressait pas nécessairement. Je pense aussi que j’ai développé des compétences autour du château. A force de faire les travaux moi-même ou de gérer des activités, on devient les pro de ce truc-là spécifiquement…

En tout cas, ça vaut le coup, quand on voit les résultats…

Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine. Hephata a rencontré Nicolas Burette pour qu’il nous parle de son métier en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage.

L’important à retenir dans cet article :

Un château a besoin d’un entretien constant. Les propriétaires sont bien au courant de cette caractéristique propre aux vieilles bâtisses. Cependant, beaucoup de propriétaires sont dépassés par le nombre de travaux à faire… soit le temps leur manque, soit ils ont besoin d’expertises complémentaires pour s’en occuper, préparer, gérer et recevoir les travaux livrés, soit, tout simplement, ils ont besoin d’être soutenus lors de ces démarches. 
Dans ces cas, il est possible de faire appel à un professionnel, que l’on appelle souvent un AMO (Assistant à Maitrise d’Ouvrage).

Nous reviendrons sur les points suivant :
– La définition d’un AMO
– Un témoignage d’AMO
– La technique de travail d’un professionnel

Qu’est-ce qu’un AMO ? 

 Un AMO est un assistant. Il aide le maître d’ouvrage, le porteur de projet, à définir, à piloter et à exploiter un projet. L’assistant a un rôle de conseil et de proposition. Il préconise au propriétaire / gestionnaire des recommandations dont seul ce dernier reste décisionnaire. L’AMO accompagne le propriétaire à toutes les étapes de son projet.
Souvent, il accompagne des projets de réhabilitation. Mais ce n’est pas systématiquement le cas. 

Certains AMO accompagnent des projets de développement culturel. D’autres avec leur formation d’architecte ou d’ingénieur accompagnent des projets de réhabilitation. Quoiqu’il en soit, chaque AMO a sa spécificité et sait en faire profiter son interlocuteur.

L’AMO a des compétences en gestion, administration et organisation de projet. Il apporte un regard d’expert. Son souhait est d’accompagner le propriétaire afin de fournir de bons outils de base (documents, supports attractifs…) qui favoriseront une bonne autonomie sur les différents sujets traités.

Pourquoi embaucher un AMO ?
« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Cet adage est bien vrai, mais ne justifie pas que l’on se prive d’aide. A bon général, bon aide de camp !

Le recours à un AMO se justifie en particulier par la taille, la complexité, certaines spécificités d’un projet ou d’un besoin de compétences spécifiques. Dès qu’il existe un risque en matière de pilotage de projet, il est souhaitable de travailler avec un AMO.  

L’intérêt d’un AMO se remarque dès l’étude préventive. Cette dernière est effectuée avant de contacter un ABF ou de faire une demande de financement. Il aide le propriétaire à identifier et à préciser la nature de son besoin (bâtiment, parc, activités), il recommande des professionnels en fonction des besoins identifiés (matériaux, architecte, artisans, etc.) 

Puis, il contruit les dossiers avec le propriétaire.

 De quoi est constitué un dossier d’étude préalable de chantier, élaboré par un AMO ?
Ce type de dossier regroupe de nombreux documents différents. C’est l’AMO qui identifie et trouve les documents – souvent indispensables – que le propriétaire ne possède pas. A défaut, c’est l’AMO qui les construits à partir de ses recherches. 

Quelques exemples d’éléments composants un dossier : 

Les études historiques
L’AMO fait des études historiques sur le passé du bâtiment, il va chercher l’historique des travaux, répertorie les corps d’état et les différents problèmes liées à ces corps. C’est utile car cela fournit des informations précieuses à tous les prestataires qui interviendront sur le chantier. En outre, de telles études permettent au propriétaire de comprendre pour quelle raison telle décision a été prise par le passé. C’est une affaire de cohérence et de respect de l’histoire d’un lieu…

Le cahier des charges
L’état des lieux complet est indispensable car, grâce aux problèmes répertoriés dans le dossier, l’AMO peut élaborer le cahier des charges précis des travaux. La vision des besoins et des priorités devient alors plus claire. 

Le budget
L’AMO s’occupe aussi de l’aspect administratif, c’est-à-dire, du budget par exemple, du coût des travaux. 

La présentation générale du projet – destinée aux parties prenantes techniques ou financières
Les dossiers seront aussi complétés de visuels sur les espaces, sur les éléments de fondation, du mobilier, de plans, etc. Il aide même les propriétaires à monter des dossiers de financement, mais juste le montage. Les propriétaires s’occupent de l’envoyer. 

La conservation des historiques
Ces dossiers servent aussi pour garder un historique sur les dernières études et les derniers travaux. Cela permet de constater les évolutions et donc les nouveaux besoins.

La réalisation de l’état des lieux sanitaire

Attention : il y a un vrai besoin constant de mise à jour de l’état des lieux de la propriété, mais aussi des documents qui la concerne. Cette mise à jour est très rarement effectuée et c’est ce qui explique l’état de délabrement progressif de certaines bâtisses non anticipé, aucune ne présentant de caractéristiques de vieillissement, d’humidité ou autre, quelques années plus tôt. En réalité, il suffit de 2 à 3 ans pour laisser mourir un mur…
L’idéal serait d’effectuer un tour complet de son patrimoine, chaque année, juste après l’hiver. 

 Qu’est-ce qu’un état des lieux sanitaire ? Pourquoi est-ce si important pour les monuments historiques ? 
Un état des lieux sanitaire est une cartographie très précise de l’état technique et sanitaire des bâtiments, complété d’un historique rapide concernant cet état de fait.
Un suivi technique suppose la réalisation d’un rapport composé de fiches sanitaires. 

Un état des lieux est important pour suivre les évolutions de ses espaces, les notifier, les comprendre, les analyser et anticiper ce qu’il peut advenir. Rares sont ceux qui le font de façon professionnelle. Cela sauverait de nombreuses bâtisses sans en payer le prix fort ! 

Pour un état des lieux sanitaire, j’effectue d’abord une identification du monument puis un état des lieux global. Ensuite je donne un retour sur les derniers travaux ainsi qu’une observation exhaustive de l’existant (corps d’état/par postes avec un repérage sur le plan, listage, observation un par un en utilisant les visuels). Enfin, je propose une compilation méthodique de ces éléments dans un dossier.

Concernant la cartographie, je dessine moi-même un schéma à l’aide de visuels principalement. J’ai en effet un outil de cartographie que j’utilise pour le bilan, mais la majorité des détails se trouvent en extérieur. C’est un risque d’erreur que de vouloir réfléchir sur un espace. Il faut penser dans l’espace global, c’est-à-dire toute la propriété.

 Comment travaille un AMO de façon générale… ou plutôt comment procédez-vous personnellement dans le cadre des travaux ?
Je réalise un état des lieux, en partant des détails jusqu’au plus général. Je réfléchis par corps d’état. Puis, j’élabore une stratégie de priorisation afin de proposer la démarche de travaux la plus efficace possible. Enfin, j’anticipe les sujets liés à la gestion financière, et cette fois-ci, je pars du général pour revenir aux détails. 

Plus précisément, ma démarche est la suivante. Je regarde d’abord visuellement les espaces (sans plan, schéma rapide). Ensuite, je réalise le détail des structures (si besoin alors je démarche des bureaux d’études ou d’architecte). Puis je réalise un chiffrage des travaux pour avoir une idée du budget global et je construis, ce qu’on appelle le phasage : 
– Programmation (fait par l’architecte)
– Phasage technique : je fais en fonction des besoins et les priorise. Hiérarchisation des urgences mise en relation avec la capacité financière du propriétaire.

Enfin, j’étudie la capacité financière : étude des finances, certains particuliers ont parfois des budgets alloués aux travaux (il me le transmet et je vois ce qui va manquer) et je propose des dossiers de financements de base afin de transmettre aux potentiels aides, mécènes, etc.

 Quels outils utilisez-vous ? 
Les outils que j’utilise sont artisanaux. Je n’utilise pas de logiciel particulier pour m’aider dans mon travail, mais je les connais bien. Si besoin est, je consulte un bureau d’étude technique pour consolider certaines de mes études les plus complexes. 
L’état des lieux se fait visuellement, très méthodiquement, et les préconisations en dérivent. 

 Finalement, les AMO sont-ils indispensables aux propriétaires ou bien peuvent-ils, s’ils ont les compétences et le temps, réaliser eux-mêmes les préparatifs aux travaux et les états des lieux sanitaires ? 
En quelque sorte, les AMO sont aux propriétaires, ce que des consultants sont à des entreprises…

Ils sont pleinement utiles lorsque : 

Les compétences, le temps et les outils viennent à manquer

L’urgence des travaux approche : diminuer l’anxiété favorise une prise de décision sereine et rationnelle, souvent plus économique à long terme

La complexité des espaces ou des travaux est importante, en particulier lorsque le patrimoine a un historique complexe ou inconnu

La multiplicité des sujets à traiter impose une vision globale maitrisée : les travaux, l’appel de fonds, la gestion des tiers, etc.

La multiplicité des parties prenantes est complexe à orienter – dans le cas des familles indivisaires notamment

Vous connaissez désormais le métier d’AMO et son expertise des chantiers de patrimoine.

Pour aller plus loin

Le géomètre expert au service des monuments

Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

Le BIM, outil numérique de gestion

Nicolas Burette – Patrimoine historique

Comment entretenir la cheminée de son château ? Un réel défi ! Hephata vous en dit plus…

L’important à retenir dans cet article :

 – Comment entretenir la partie visible de votre cheminée
– Comment entretenir la partie fonctionnelle de votre cheminée
– Et, le plus important : des clés pour un feu de cheminée réussi et sécurisé !

L’incontournable plaisir du château, le feu de cheminée

La cheminée est sans doute un des éléments phares de votre demeure. En plus d’être esthétiquement belles, les flammes du feu de cheminée qui en résultent sont un plaisir universel qui vous apportent satisfaction et confort. Il est toujours très chaleureux de s’asseoir au coin du feu un soir d’hiver en écoutant le doux crépitement du bois avec la lumière tamisée qui émane.  
La cheminée soulève néanmoins de nombreux enjeux : normes, esthétique, assurance, isolation, confort, et bien entendu sécurité.
Ici, deux cas de figure : soit votre feu de cheminée est une commodité agréable, soit il vous permet de chauffer la maison de façon «essentielle». 
Dans tous les cas, une cheminée, tout comme son feu, nécessite un entretien régulier et indispensable. Les risques ? Le monoxyde de carbone, un gaz mortellement dangereux contenu dans la fumée, qui peut assaillir vos poumons jusqu’à les brûler…
Pour éviter cela, il faut que votre foyer soit bien entretenu et que votre tirage soit efficace.
Dans cet article, nous partirons du foyer, jusqu’au toit ! Il ne vous reste qu’à vous rendre à la partie qui vous intéresse.

Conseil : faites le grand nettoyage à la fin de la saison hivernale ou avant l’arrivée des grands froids.

Pourquoi faut-il entretenir ? 

Les sanctions

Tout d’abord, il faut savoir que des sanctions sont possibles si la règlementation n’est pas respectée. 

Les nuisibles

Il est également important d’entretenir régulièrement son conduit de cheminée pour prévenir de désagréments quelques peu inattendus, comme l’intrusion de nuisibles sous les parquets par exemple. Les nuisibles tels que les fouines sont capables de déplacer les pierres du conduit de la cheminée, pour s’introduire sous le parquet. Résultat, on se retrouve avec de la fumée dans la chambre, doublé de grattements permanents sous le lit.

La sécurité et le confort

 

L’importance de l’isolation

L’isolation d’un conduit de cheminée, c’est la clé d’un bon tirage. Ainsi, le bistre se formera plus difficilement et les fumées seront évacuées plus facilement.
Les matériaux incombustibles tels que la pierre, l’acier, la céramique ou la laine de roche sont les meilleurs isolants. Dans le cas où vous doutez de l’isolation de votre conduit de cheminée, vous pouvez l’habiller avec des plaques isolantes en laine de roche, laine minérale ou laine de céramique.
L’isolation d’un conduit de cheminée doit répondre aux normes DTU 24.1. C’est-à-dire qu’à la surface des parois de votre conduit, la température ne doit pas dépasser 50°C pour les parties habitées et 80°C pour les parties non occupées.
Pour plus d’informations sur l’isolation référez-vous à l’article concerné .

Dernier point, la partie visible sur le toit, la souche de cheminée
C’est un point qui peut être sensible aux infiltrations d’eau. En général, votre souche sera raccordée au toit par un habillage en zinc. N’hésitez pas à refaire les jonctions avec du mastic d’étanchéité en cas de soucis.
Vous pouvez également rajouter un chapeau de cheminée qui améliorera le tirage, protègera des intempéries, des intrusions et obstructions possibles : chouettes, nids d’abeilles, de frelons, etc. 

Comment entretenir ? Les bons réflexes d’entretien et de nettoyage du cœur que l’on peut faire soi-même

1. Evacuer les cendres

Evacuer les cendres avant chaque utilisation. Mais ne les jetez pas, elles sont un excellent fertilisant pour votre jardin ! 

2. Nettoyer régulièrement les pierres qui constituent le foyer de votre cheminée

Méthode 

Munissez-vous d’eau de javel pure que vous allez énergiquement frotter contre les pierres à l’aide d’une brosse. Après quoi vous viendrez appliquer un mélange d’eau bouillante et de savon noir qui aura pour effet d’enlever la suie encastrée dans les pierres. Laissez reposer quelques heures avant de venir frotter à l’aide d’une pierre ponce. Pour finir, brossez les pierres au savon et à l’eau.

Attention

Ne dégraissez pas trop les pierres, car c’est aussi c’est une protection naturelle. 
Pensez à bien vous munir de gants et attention aux brûlures !

Attention aussi à ne jamais mélanger la javel avec des produits ménagers ammoniaques ou du vinaigre blanc.

3. Nettoyer le manteau de la cheminée lorsqu’il noircit.

Le manteau est la partie qui surplombe le cœur.

méthode

Frottez le manteau à l’aide d’une brosse dure et d’eau mélangée à du bicarbonate de soude. Vous pouvez rajouter quelques gouttes d’acide chlorhydrique dans l’eau si le résultat n’est pas satisfaisant.
Il existe aussi des techniques plus spécifiques aux matériaux de votre manteau :
– S’il s’agit d’un manteau en pierre : même technique que pour les pierres de l’âtre 
– Pour un manteau en brique : huile de lin
– S’il est en marbre : fine laine d’acier trempée dans le l’eau savonneuse

attention

Toujours bien se protéger le visage et les mains ! Pour finir, et obtenir un nettoyage optimal et durable, on applique une cire incolore à l’aide d’un chiffon.

Prévenir l’encrassement, c’est utile et facile

Faire attention au bois utilisé. Eviter le bois peint, le bois résineux, aggloméré, et surtout le bois humide !
Ne pas bruler ses ordures ménagères, ni même les cartons ! Les gaz sont particulièrement toxiques.
– Si votre âtre a une vitre, nettoyer régulièrement les joints. 

Les accessoires de foyer sont aussi à entretenir…

Ils sont nombreux, bien souvent métalliques, et nécessite également un entretien : plaque de contrecœur, plaque de foyer, chenets, crémaillère, tisonnier, écran de cheminée, etc. 

Les métaux les plus utilisés au sein d’une cheminée sont le fer forgé qui a une bonne conductivité thermique, le bronze qui a une bonne résistance à l’usure, et le laiton qui a une bonne résistance à la corrosion, tout comme la fonte. Leur utilisation va varier selon la fonction à laquelle est destinée l’accessoire de foyer.  

La plaque de contrecœur, aussi appelée taque, est destinée à capter la chaleur. Elle est souvent en fonte et cela permet d’ailleurs de faire de jolis motifs grâce à la bonne coulabilité de ce métal. De plus, la fonte ne s’oxyde pas en profondeur.
Dans les châteaux, on trouve souvent les plus belles plaques avec un blason ou un autre symbole historique.
Méthode d’entretien de la fonte : Commencez par dépoussiérer et dégraisser la plaque. Frottez ensuite la plaque à l’aide d’une brosse métallique dans un premier temps et de la laine d’acier dans un seconde temps. Redépoussiérez la plaque avant d’appliquer de l’huile de vaseline à l’aide d’un chiffon.

Astuce : l’application de la crème ferronnerie noire de la maison DUGAY permettra de protéger durablement les métaux. 
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter les ferronniers recensés dans l’annuaire !

L’entretien du conduit : au tour du professionnel de jouer

Bien qu’à une époque on se débrouillait soi-même pour le ramonage, aujourd’hui, il doit être fait par un professionnel. Vous pouvez toujours le faire vous-même à l’aide d’un kit de ramonage mais selon le règlement sanitaire départemental, la cheminée doit être ramonée par un professionnel, et ce annuellement.

Cela permettra d’évacuer le bistre, qui est une couche de suie compacte hautement inflammable, et ainsi prévenir du risque d’incendie. Le professionnel est censé vous remettre un certificat, que votre assureur vous demandera en cas d’incendie. N’oubliez pas de le demander…

La clé…

Chaque entretien de votre cheminée apportera un petit plus pour le chauffage. Chaque démarche que vous entreprendrez sera une démarche d’optimisation du bon fonctionnement de votre cheminée. Le tirage sera amélioré, la sécurité sera renforcée et le chauffage sera d’autant plus agréable.

Pour aller plus loin

Comment isoler un château et optimiser le chauffage ?

Comment se chauffer efficacement dans un château ?

Le défi de la connexion internet dans les châteaux