Comment attirer un public de niche ? Le développement d’activités haut-de-gamme permet d’attirer un public de niche : exemple du Château de Courances.
L’important à retenir dans cet article :
Vous cherchez des activités de qualité à développer dans votre domaine ? Vous ne voulez pas installer de grosses infrastructures qui viendraient dénaturer votre château ou vous déloger ? Le château de Courances, habité par ses propriétaires, accueille de nombreuses activités au sein d’un espace de 75 hectares.
Le domaine a su développer un véritable écosystème « haut de gamme ». Gastronomie, sport, cinéma, gîtes, potager de plusieurs hectares , tout est présent dans ces lieux. Ils sont restés harmonieux, rustiques et authentiques !
Contrairement aux idées reçues, proposer des prestations haut de gamme ne nécessite pas forcément de réaliser des aménagements qui feraient perdre son âme à votre château. En revanche, cela nécessite une organisation bien rodée avec des personnes impliquées et des propriétaires qui restent très investis dans la vie du domaine en gardant une vision d’ensemble sur toutes ces activités.
HEPHATA– Quelles sont vos astuces pour proposer des activités haut de gamme sans grandes installations et sans dénaturer le charme de votre château ?
MATHILDE LORAND – Par exemple, parmi nos nombreuses activités, nous proposons du polo. L’activité en tant que telle ne nécessite pas de grosses infrastructures : le domaine possède un grand terrain d’honneur de dimensions règlementaires (275m x 145m) . L’aménagement a simplement consisté en un nivellement du sol, une tonte régulière, l’installation de quatre piquets aux extrémités et le tour était joué ! Il y a également des écuries sur le domaine de 75 hectares pour accueillir les chevaux.
Le polo, une histoire de famille
La création du club et l’histoire des propriétaires sont indissociables. En effet, plusieurs membres originaires d’Argentine, pays dans lequel le polo est une des disciplines phares, pratiquaient ce sport à haut niveau.
Toute l’année, nous accueillons également du public à « la Foulerie ». Il s’agit de notre salon de thé, réhabilité dans un ancien moulin à chanvre. Certains soirs, le temps d’un dîner des chefs du monde entier installent leurs brigades à La Foulerieet réalisent des plats directement avec les légumes du potager de Courances. Il est également possible de réserver la Foulerie pour des évènements privés. Concernant les aménagements, ils sont parfaitement authentiques ! Bien que la cuisine soit demeurée légèrement « spartiate », elle n’empêche pas de réaliser d’excellentes prestations !
Un potager biologique
En 2013, nous avons choisi de relancer le vieux potager de deux hectares qui a obtenu la certification Agriculture Biologique (AB) depuis Janvier 2015. La boutique se situe dans le domaine qui s’étend jusqu’au cœur du village de Courances. Elle est installée dans une vieille grange réhabilitée. Sa proximité avec le village permet aux habitants de venir acheter leurs produits du potager de Courances en vente directe. Nous collaborons également avec l’AMAP d’Epinay-sur-Orge.
De plus, nous bénéficions d’une appellation numérique, Tomato & Co qui propose des parcelles « dédiées » à des familles, des entreprises et des restaurateurs qui peuvent décider ce qui leur sera livré tout au long de l’année. Les jardins possèdent une entité juridique « les jardins de Courances » , il s’agit d’une entreprise agricole à responsabilité limitée (EARL). Ces labels confèrent une tonalité particulière aux activités autour des jardins. Grâce à eux, nous assurons d’une certaine qualité de produit, d’une organisation reconnue, un niveau de service important.
Un décor pour les tournages de film
Enfin, le château offre un merveilleux décor pour les tournages. Là encore, nous n’avons pas eu besoin de mettre en place des aménagements spécifiques pour accueillir ces sessions de tournage. L’équipe technique est libre de s’approprier le lieu. Les séances de tournage ont lieu en intérieur et en extérieur. Les metteurs en scène choisissent parfois de changer la décoration dans une pièce ou bien de repeindre un mur, mais nous n’effectuons pas d’aménagements particuliers. C’est une location à la journée, cependant si le tournage dure plusieurs semaines ou mois le tarif varie en fonction. Cela dépend également du nombre de techniciens présents sur place. Le domaine de Courances a accueilli un gros tournage en 2016 pour le film Le Sens de la fête. Les tournages aussi longs n’ont lieu que tous les cinq ans environ.
Finalement vous avez opté pour des activités avec une image plutôt prestigieuse qui se prêtent au lieu, mais… est-ce seulement une question d’image ? Qu’y a-t-il concrètement derrière tout ça ?
Certes, il y a de l’image, de la communication, etc… mais c’est avant tout grâce à desinfrastructures humaines et une véritable équipe de professionnels que nous pouvons maintenir cette prestance. J’essaie de coordonner un peu toutes ces activités : il y a des contraintes d’activités et de calendriers à respecter.
Ainsi, en temps normal le château n’accepte qu’entre deux semaines et un mois de tournage de cinéma par an. Ceux-ci stoppent la vie du domaine quasi totalement : « il suffit que l’on tonde la pelouse pour que le bruit dérange le tournage. »
Pour cette raison, nous ne pouvons pas nous permettre d’exercer certaines activités comme les mariages car cela empêcherait le bon déroulement de celles qui s’effectuent parallèlement. La contrainte est qu’ils nécessitent une privatisation à la journée, de plus le domaine offre déjà beaucoup de prestations, ce serait une activité supplémentaire à gérer !
Au quotidien, chaque activité est orchestrée par des professionnels du milieu
Ainsi, plusieurs maraîchers entretiennent et récoltent les légumes du potager. Ils proposent des initiations faites au jardin pour les groupes, écoles primaires, collèges, ou encore les écoles spécialisées en maraîchage ou en horticulture pour lesquelles la diversité du jardin suscite un intérêt tout particulier. Ces initiations sont directement données par les maraîchers.
Le club de polo, lui, propose des entraînements avec des professionnels, notamment Nelson Larocca, joueur de polo argentin depuis plus de vingt ans. Des cours de polo sont donnés par les joueurs professionnels et chaque week-end des sessions d’entraînementssont organisés . Pour s’inscrire, il faut simplement obtenir la Licence de la Fédération Française de Polo, la même démarche qu’une inscription dans un autre sport, et être membre de l’Association de Polo de Courances. Celle-ci organise occasionnellement des tournois amicaux et internationaux, jumelée avec l’association Roude Léiw Polo Club à Luxembourg, auxquels les visiteurs peuvent venir assister.
A la Foulerie, nous travaillons avec des grands chefs du monde entier. On peut citer le chef triplement étoilé, Yannick Alleno, le Meilleur Ouvrier de France Eric Trochon, ou encoreMikkel Maarbjerg, chef danois doublement étoilé au Guide Michelin.
Le domaine de Courances est un lieu très dynamique ! Avez-vous des collaborateurs extérieurs pour vous aider dans certaines activités ?
Oui, nous sommes en collaboration avec le Comité Départemental et Régional du tourisme. Plus particulièrement, dans la gestion de nos cottages, nous l’avons déléguée à Pierre d’histoire, entreprise spécialisée dans l’hébergement des sites du patrimoine d’exception. Nos cottages sont des gîtes situés face au jardin japonais, restaurés dans un vieux bâtiment. Il y avait notamment un vieux moulin, une scierie… Nous devions en faire quelque chose, nous ne voulions surtout pas laisser ce patrimoine à l’abandon.
Par ailleurs, l’agence City Junction à Fontainebleau contribue à la location de nos appartements aux étudiants de l’INSEAD (grande école de commerce) à Fontainebleau. Nous disposons de sept appartements qui se trouvent dans le domaine du château, plus précisément dans un corps de ferme réhabilité. Ils sont aujourd’hui tous occupés.
A l’avenir, y a-t-il des activités que vous aimeriez développer ?
Nous aimerions développer l’aspect séminaire sur deux ou trois jours et proposer des gîtes avec neuf couchages pour les groupes, restaurés dans une vieille bâtisse située dans le domaine.
Créer une école de cuisine dans un château : exemple des Master Class de Fey
L’important à retenir dans cet article :
Développer une activité adaptée en fonction de son histoire et de son territoire, c’est une question de convictions !
Vous possédez un château avec une histoire forte ? N’hésitez pas une seconde ! « Je conseillerais à tout propriétaire d’aller simplement là où on a envie d’aller et jusqu’au bout de ses rêves ! » Sylvie Angel.
Vous êtes dans une région avec un terroir et un caractère qui se prêtent à la gastronomie, à l’œnologie, ou à d’autres activités ? Utilisez ces ressources !
Seulement, comment orienter ses activités en cohérence avec l’image et les ressources de son territoire ? Dans cet article, Sylvie Angel nous explique comment elle est parvenue à faire revivre les masters class de cuisine au château du Feÿ, faisant écho à l’ancienne prestigieuse école de la Varenne, en utilisant les ressources locales.
Qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre ce château et à vous lancer dans ce projet de développement ambitieux ?
C’est une histoire de gastronomie…
C’est grâce à un ami restaurateur dans la région que nous avons découvert le château du Feÿ et son histoire culinaire : « mon mari et moi étant passionnés de cuisine, nous avons été tout de suite séduits ! »
La précédente propriétaire était Anne Willan, professeure de cuisine anglo-américaineformée au Cordon Bleu, école de cuisine d’excellence, et élève deJulia Child pionnière aux Etats-Unis dans la gastronomie française et ses techniques de cuisine.
Anne créa l’ école de cuisine de la Varenneen 1975, qui fut l’une des premières écoles de cuisine professionnelles en France à offrir un enseignement simultané en français et en anglais et des diplômes professionnels reconnus. L’école était initialement basée à Paris et les programmes de La Varenne qui comprenaient un mélange de programmes de certificat professionnel et de cours de dégustation gastronomique, se sont poursuivis au Château du Feÿ jusqu’en 2007.
La propriétaire écrit des livres de cuisine
Par ailleurs, Anne écrit de nombreux livres de cuisine comme « La Varenne Pratique » et la série « Look and Cook » mais aussi « Willan’s The Country Cooking de France » qui a reçu deux prix du livre de la Fondation James Beard 2008 pour le meilleur livre de cuisine international.
Cependant, des incidents familiaux les poussent à quitter le château en 2007. Les programmes de La Varenne au Château du Feÿ se terminent et La Varenne déménage à Santa Monica en Californie. Sylvie Angel et son mari décident de partir à la rencontre d’Anne Willan à la fondation Julia Child à Los Angeles dans le but de relancer les Master Class. Ils vont également à la rencontre d’ Amanda Hesser à New-York, une ancienne stagiaire à l’école de Varenne au château qui s’est passionnée pour le potager et a développé un jardin aromatique. Désormais, elle poursuit sa carrière dans l’alimentation aux Etats-Unis et dirige Food52, une entreprise de 45 employés. « Elle était très heureuse lorsque nous lui avons appris que nous avions racheté le château et que nous voulions faire revivre les masters class de cuisine. »
Le château accueille maintenant une grande diversité d’activités, en lien avec la gastronomie
Les masters class ne sont rouverts que depuis 6 mois, mais nous avons déjà pu reconstituer le jardin aromatique au château et développer un hectare de potager ainsi qu’une truffière. Nous effectuons en parallèle des promenades gourmandes, de découverte où l’on apprend au public ce qu’il est encore possible de manger dans la forêt. Des « week-end truffe » sont proposés, avec des initiations dans lesquelles nous montrons comment chercher les truffes.
Aviez-vous des compétences spécifiques concernant la gastronomie ou la pédagogie culinaire ? Comment vous êtes-vous organisés en famille ?
J’ai dû effectuer un stage pour apprendre certaines règles, donner des cours et suivre le stage obligatoire d’hygiène. Cetteformation hygiène alimentaire (HACCP) est obligatoire depuis le 1er octobre 2012. Les responsables d’établissements de restauration doivent avoir au moins une personne justifiant d’une formation en matière d’hygiène alimentaire dans leur effectif.
La formation dure quatorze heures minimums et doit permettre au professionnel d’acquérir les capacités nécessaires pour organiser et gérer l’activité de restaurationdans des conditions d’hygiène conformes à la réglementation. Concernant la répartition des rôles entre les membres de la famille : je m’occupe de la partie « cuisine », mon mari des travaux, et ma fille de la location. Les cours de cuisine sont quant à eux donnés par des chefs cuisiniers.
Quelles installations spécifiques ou normes sont requises pour un tel projet ?
La cuisine de 45 mètres carrés a été refaite entièrement par Bernard Viot qui a aussi fait celle du Bristol à Paris. Nous avons dû respecter des normes d’hygiènes et de sécurité. Le mieux est de faire appel à une commission de sécurité auprès de la préfecture. Elle sera à même de vous dire les travaux à effectuer pour vous mettre aux normes. Il s’agit d’une cuisine professionnelle et privé soumises aux normes des restaurants. Il est compliqué d’aménager de telles infrastructures dans un château ancien, notamment avec la cheminée en plein milieu de la cuisine. De plus ces travaux engendrent un budget conséquent qui, pour notre part, ont été entièrement financés sur fonds propres.
Lancer ce type d’activité nécessite certainement d’être bien entouré… Pourriez-vous nous parler de « l’écosystème » que vous avez su mettre en place ?
D’abord, le marché local et le terroir sont des « donnés » indispensables. Par exemple, nous utilisons les truffes de bourgogne et du Périgord que nous cultivons nous-mêmes. Nous sommes sur le principe de « Farm to table » , ce qui signifie que nous utilisons exclusivement nos propres produits. Dans le potager nous comptons plus de 52 variétées de légumes plantés ! Nous avons aussi un verger, puis des truffiers du Périgord…
Puis, en termes d’entourage, nous travaillons avec Harry Drissen formé et diplômé du Cordon Bleu Paris. Dans un premier temps, il élabore les cours de cuisine sur plusieurs jours au château. Ensuite, il donne des cours en plusieurs langues. Nous faisons également appel à Jean luc Barnabetpour les diners spéciaux « truffe de bourgogne ». D’autres grands chefs viennent du monde entier comme Cathleen Clarityde l’école des chefs américaine , Keigo Kimura, chef étoilé d’Auxerre, Ruben Sarfatiqui a participé à Top chef.
Pour l’avenir, nous souhaiterions aller encore plus loin… Par exemple, établir des partenariats avec la CIA culinaire et le Cordon bleuen particulier avec le chef Briffard, chef exécutif et directeur des Arts Culinaires de l’école. Nous avons aussi un projet de jardin médicinal où il faudra certainement s’entourer d’experts de la question…
Finalement, monter un tel projet requière beaucoup de cohérence :
– Un désir de développement des propriétaires en cohérence avec les atouts du territoire et l’histoire du château
– Une organisation centrée autour d’une thématique unique, qui se structure grâce à des partenaires d’excellence, reconnus dans leur domaine
– Une préparation méticuleuse des activités : la formation et la mise aux normes en étant deux composantes essentielles
Prix et financements du patrimoine jardinier et paysager. Un jardin bien entretenu, apporte de nombreux avantages pour votre monument historique.
L’important à retenir dans cet article :
Un jardin bien entretenu, plus qu’une satisfaction personnelle pour les passionnées de végétaux, vous apportera également de nombreux avantages en termes d’attractivité ainsi que la possibilité d’obtenir des aides financières et labels.
Qu’a-t-on à gagner avec un bon entretien du jardin ?
La réponse est TOUT : le confort, l’éclat de votre monument, l’attractivité et des récompenses… Certains concours remettent des prix pour l’entretien de vos jardins.
L’obtention de Labels
Le label « Jardin Remarquable ».
C’est le Ministère de la Culture qui octroie ce label de qualité. Il est valable pour une durée de 5 ans renouvelables. Il donne lieu à des avantages divers et notamment à une signalisation routes et autoroutes. Cette signalisation répond au même processus que les édifices protégés au titre des monuments historiques.
Les dossiers de candidature doivent être adressés à votre direction régionale des affaires culturelles (DRAC). N’hésitez donc pas à vous référer au site du Ministère pour en savoir plus.
Vous pourrez ouvrir votre jardin au public et également participer à des évènements nationaux tels que les Rendez-vous aux Jardins. Les conditions principales à remplir pour demander le label sont diverses. Il faut justifier d’un intérêt historique, esthétique, architectural, paysager, ou encore botanique. La qualité de l’entretien est également prise en compte. A titre d’exemple de belle réussite : le Jardin de la Ballue.
Les Rendez-vous aux jardins sont organisés par le Ministère de la Culture en collaboration avec le Centre des monuments nationaux, le Comité des parcs et jardins, les Villes et Pays d’art et d’histoire, les Vieilles Maisons Françaises, la Demeure Historique, ainsi que de très nombreuses collectivités territoriales. Cette manifestation est mise en œuvre par les directions régionales des affaires culturelles (DRAC). Pour s’inscrire.
Le Label Eco Jardin
Le label “Eco Jardin” concerne tous les types d’espaces verts publics ou privés ouvert au public. Il peut s’agir d’un parc, d’un espace naturel ou d’arbres d’alignement. Ce label à dimension nationale est un véritable outil de communication auprès du public.
Il est attribué par le comité de pilotage du label, suite à un audit du site par un organisme indépendant compétent. Enfin, le label est octroyé pour une durée de 3 ans renouvelables. Il permet de valoriser le travail de jardiniers et gestionnaires d’espaces verts mais aussi d’encourager l’adoption de pratiques de gestion respectueuses de l’environnement.
Vous pouvez de même être récompensé pour votre gestion éco-responsable avec l’attribution du label Eve : Espaces végétaux écologiques. Il s’agit aussi d’un concours récompensant la gestion éco responsable de vos espaces verts. Il valorise les pratiques de gestion et de réhabilitation écologique des espaces végétaux. Pour cela, il convient de respecter plusieurs critères:
– Absence de produits chimiques – Politique d’économie de l’eau avec la mise en place d’un plan de réduction de la consommation – Une attention particulière pour le sol : paillage, apport de matière organique, et un suivi régulier – Actions en faveur de la biodiversité et maintien des végétaux spontanés
La participation aux concours
Les concours des associations du patrimoine sont nombreux à féliciter l’entretien des jardins. Des enveloppes de plusieurs dizaine de milliers d’euros sont souvent à la clé de ces concours, ainsi qu’une visibilité et une notoriété toujours plus importante . Vous pouvez également retrouver des enveloppes dans l’onglet « FINANCEMENT » de notre site. Certaines sont dédiées au financement de jardins, comme le Prix VMF « Jardin Contemporain et Patrimoine », le Prix « Décors sculptés parcs et jardins » ou encore le Prix « Villandry ».
Par ailleurs, le concours « Jardiner autrement » récompense les démarches les plus abouties en termes de préservation des équilibres biologiques au jardin par la réduction ou l’abandon de l’usage de produits chimiques.
En outre, pour participer, le jardinier doit déposer un dossier dans lequel il expose et ses espaces et ses pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement. Un jury composé de 5 membres de la Société Nationale d’Horticulture de France et de partenaires de Jardiner évalue ensuite les dossiers. Les cinq gagnants du concours remportent un week-end pour deux personnes sur le thème du végétal et du jardinage respectueux de la nature.
Innovez dans vos jardins et mettez son potentiel en avant
Outre les concours et les prix, l’exploitation de son jardin autour d’une thématique a fait ses preuves. Aussi, le château de Nanterre, a créé un « jardin thérapeutique » confié à l’association Endat. L’association propose des programmes personnalisés à des personnes souffrant de diabète, d’anorexie ou de boulimie, à qui l’on propose des ateliers au potager.
Votre jardin est un lieu de bien-être et d’harmonie. Le domaine de Chaumont a mis en place un « jardin de soin et de santé » qui doit respecter certaines règles d’aménagement et de pratiques pour assurer sa pérennité. Il est accessible à des personnes atteintes de pathologies et vise à répondre à un objectif précis de traitement. Le domaine propose d’ailleurs des journées de formation pour les propriétaires souhaitant mettre ce concept en place dans leur jardin. En savoir plus.
• Vous pouvez aussi inscrire votre jardin dans l’annuaire des Jardins partagés sur la plateforme Jardinons Ensembles. Ainsi vous pouvez participer à la « Ronde des pique-niques » en inscrivant votre jardin à l’événement. C’est d’ailleurs l’ occasion de partager un moment convivial et de faire connaitre vos espaces !
Club de mécènes de l’Abbaye de Fontevraud – Avec le chargé de mécénat de Fontevraud, découvrez comment créer un club d’entreprises pour un monument.
L’important à retenir dans cet article :
Crowdfunding, mécénat, subventions… Pour financer ses projets dans un site historique les moyens sont diverses.
Dans cet article, découvrez comment mettre en place une campagne de crowdfunding réussie et comment créer un club d’entreprises en respectant quatre points essentiels : – Créer un lien affectif entre le mécène et votre site patrimonial – Se servir de son réseau – Utiliser ses différentes campagnes de financement pour les alimenter mutuellement – Mettre en place tous ses outils avant de se lancer dans une campagne de financement
Introduction
Le Centre Culturel de l’Ouest, hébergé à l’Abbaye, a pour but de réaliser des projets culturels au sein de l’édifice. Arrivé il y a un an, Nicolas Dias a été chargé de mettre en place la cellule mécénat ainsi que le club entreprises du site afin de financer les projets portés par l’association. Auparavant, il a travaillé pendant 7 ans en tant que chargé de projets et de communication à la délégation régionale Centre-Ouest de la Fondation du Patrimoine. Nicolas Dias a accepté de nous décrire le déroulement d’une campagne de financement participatif.
Pour financer votre théâtre de verdure vous avez réalisé deux appels aux dons. Comment les avez-vous organisés ?
En effet, nous avons lancé deux campagnes de crowdfunding, l’une l’an passé et l’autre cette année, avec deux approches stratégiques différentes pour financer le théâtre de verdure. La première ne fut pas soutenue par une campagne de communication contrairement à la deuxième, ce qui fit une grosse différence.
Analyse des résultats de la campagne sans communication
Nous avions déjà réalisé un appel aux dons pour ce projet l’année dernière. Ce premier appel aux dons s’est fait au travers de la plateforme Dartagnans, spécialisée dans ce type de projets. Pour nous, c’était une première action et nous n’avions donc pas mis en place de campagne de communication. Nous l’avions relayée sur nos différents réseaux sans essayer d’obtenir des articles dans la presse. Cependant, grâce à la notoriété de l’Abbaye, l’appel aux dons a été concluant puisque nous avons récolté les 8 575 € que nous nous étions fixés, grâce à 28 contributeurs.
Nous avions mis en place différents paliers qui allaient d’un remerciement sur notre page facebook à un dîner au restaurant étoilé et une nuit d’hôtel pour 2 personnes, en passant par une visite privée pour 2 personnes sur « les secrets de Fontevraud ».
Nous avons observé que les contreparties les plus prisées par les donateurs sont celles qui leur permettent de s’inscrire dans l’histoire du site comme une pierre de l’Abbaye avec leur nom gravé.
Analyse des résultats de la campagne avec communication
Pour le deuxième appel aux dons, qui a été lancé cette année, nous avons utilisé la plateforme Commeon. Nous avons récolté 46 000 € en cinq semaines grâce à 169 généreux donateurs alors que nous souhaitions atteindre les 20 000 €. Pourtant les contreparties proposées étaient du même type que celles du premier appel aux dons.
En revanche, nous avons mis en place une véritable campagne de communication, organisée autour d’un retroplanning avec : – Un relais par la presse ; – La mise en place d’un emailing à tous nos contacts ; – L’envoi d’une newsletter à tous nos visiteurs ; – L’annonce sur nos réseaux sociaux ;
Ce fut un réel succès, nous avons vraiment noté un engouement pour cet appel. Il y a eu un effet « boule de neige » que nous n’avions pas observé lors de la précédente campagne. Une bonne communication est donc primordiale.
Outre ces appels aux dons, vous avez aussi lancé des campagnes de mécénat. Comment se sont-elles organisées ?
Je suis arrivé à l’Abbaye de Fontevraud il y a un an maintenant, et ma mission première fut de créer une cellule mécénat puisqu’il n’y en avait pas à ce moment-là. Il m’a donc fallu à peu près six mois pour la construire.
La première étape préparatoire, consista à mettre en place tous les outils dont nous avions besoin en constituant le kit mécénat standard , à savoir les outils de communication comme les plaquettes de présentation, le dossier mécénat, les différents e-mails… mais aussi les différents paliers et les contreparties qui y correspondent et qui doivent être attractives et parler aux entreprises mais aussi aux particuliers. Notre but était de créer un club d’entreprises à l’Abbaye de Fontevraud.
L’étape suivante fut la prospection. Nous avons orienté nos premières recherches sur le territoire et notamment en faisant appel au cercle proche de l’Abbaye . Nous avons contacté les entreprises et les particuliers qui avaient un lien avec l’Abbaye. Si les chefs d’entreprises n’étaient pas forcément venus eux-mêmes sur le site, leur structure avait déjà participé à des événements.
Pourquoi avoir voulu créer un club d’entreprises ?
Tout d’abord, il faut rappeler ce qu’est un club d’entreprises. Ses membres sont unis par une même volonté de jouer un rôle dans le tissu économique local. C’est aussi une association qui défend les intérêts de ses adhérents.
Nous souhaitions rassembler 15 à 20 entreprises pour le début du club. Au bout d’un an de travail et de préparation, nous avons déjà une petite dizaine d’entreprises. Notre souhait est d’avoir un potentiel financier de 50 000 à 100 000 € pour mener à bien nos projets en engageant les entreprises sur trois ans. Un club d’entreprises permet de créer un lien plus fort entre les mécènes et l’Abbaye, tout en les fidélisant et en leur offrant des contreparties qu’ils ne trouveraient pas avec une convention de dons plus classique.
Ce club sera l’occasion pour les chefs d’entreprises de partager des moments conviviaux et d’échanger avec d’autres patrons qu’ils n’auraient sûrement pas rencontrés autrement. Il est aussi la meilleure publicité qu’un site patrimonial puisse avoir, notamment auprès d’autres chefs d’entreprises. En effet, les membres seront beaucoup plus enclins à partager autour d’eux leur appartenance à ce groupe puisqu’ils sont bénéficiaires d’avantages plus nombreux qu’un simple mécénat.
Comment avez-vous abordé les différents mécènes pour les faire entrer dans le club ?
Mise en relation avec les premiers contacts
Après avoir mis en place tous les outils de communication, nous sommes donc entrés en relation avec notre premier réseau de contacts.
Nous sommes d’abord passés par des mails dans lesquels nous annoncions le lancement de la cellule de mécénat. Nous les avons ensuite relancés par mail et téléphone, mais nous n’avons pas eu beaucoup de résultats. Ces contacts, bien qu’ils ne donnent pas lieu à des retombées directes, sont importants puisqu’ils permettent de faire connaître le projet que l’on souhaite financer.
C’est à ce moment que nous leur avons proposé un rendez-vous. Le but, pour nous, était de leur présenter le projet en détail, les contreparties et les travaux. Après la réunion, nous avions prévu un cocktail dînatoire suivi d’une visite nocturne privée de l’Abbaye. C’est après cette entrevue que les retours se sont faits et que nous avons gagné des mécènes. Le rendez-vous physique sur le site est une étape importante dans la prospection puisque c’est à ce moment-là que le chef d’entreprise, ou le particulier, va pouvoir créer un lien affectif avec le site patrimonial, ce qui est l’élément central de l’acte de mécénat. Un afterwork ou un petit-déjeuner sur le site est une très bonne occasion de les inviter et de présenter tout le dossier.
Tout ce processus est assez long puisqu’après les six mois de préparation de la cellule de mécénat, il faut en compter six autres avant de signer les premières conventions de mécénat. C’est un long travail qui doit impérativement être fait par une seule et même personne . C’est elle qui va créer une relation amicale avec les chefs d’entreprise, elle représentera le lieu et tout transitera par elle, il est donc primordial d’y assigner un seul représentant.
Appels aux dons
Outre cette campagne de prospection, les appels aux dons que nous avions mis en place au cours des deux dernières années nous ont été utiles. Ils apportent de la notoriété au site et aux projets culturels qui s’y développent, la structure étant reconnue comme active. Ils nous ont aussi permis de dégager un potentiel mécène, qui avait donné une somme importante pour un particulier, et qui avait donc retenu notre attention. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur ces campagnes de financement participatif pour alimenter sa prospection en mécénat.
Pour la suite de la prospection, nous comptons nous appuyer sur nos premiers mécènes.Une solution envisagée serait d’organiser un gala et les mécènes auraient comme « mission » d’inviter d’autres chefs d’entreprise à leur table. Les mécènes sont nos meilleurs ambassadeurs, cela leur permettra aussi de rencontrer d’autres patrons et d’échanger avec eux, comme au sein d’un club.
Un dernier conseil ?
Chouchoutez vos mécènes, invitez-les, ainsi que leurs collaborateurs, à des événements privés, à des visites thématiques. Ils seront d’autant plus satisfaits de leur collaboration et reviendront probablement visiter le site avec leur famille.
Comment choisir ses outils de gestion hôtelière ? Hephata a rencontré Colas Guyonnaud, fondateur de Châteaux Expériences. Le gestionnaire de la marque Rêve de Châteaux nous explique.
L’important à retenir dans cet article :
Colas Guyonnaud est un entrepreneur hors du commun. Depuis près de 7 ans, Colas développe une vision du marché du patrimoine privé innovante.Il invite à penser autrement la façon de gérer des activités d’accueil, depuis la façon de communiquer, jusqu’à la façon d’accueillir ses visiteurs.
C’est autour des outils déployés par les deux sociétés que Colas s’exprime. Il apporte une motivation ambitieuse à tous les propriétaires qui se risqueront à la lire. Il cherche à répondre à cette question que chaque propriétaire se pose : comment choisir ses outils de gestion hôtelière ?
Quelle est ton activité ?
Pour résumer, avec Châteaux Expériences , notre activité initiale, nous gérons des châteaux pour le compte des propriétaires. Les propriétaires interviennent rarement et nous font confiance. Pour eux, nous offrons un service « clé-en-main ». Le propriétaire « ne fait rien ». Nos équipes s’occupent de toute la gestion d’accueil de publics (chambres d’hôtes, séminaires, locations saisonnières, mariages) de A à Z. Rêve de Châteaux est un outil. C’est une plateforme, qui permet aux propriétaires de gérer eux-mêmes leurs activités (séminaires, visites, mariages…). Ils peuvent communiquer sur ces dernières et gérer directement leurs réservations et paiements.
Donc pour résumer l’ensemble de nos actions :
• En amont, nous pouvons conseiller sur les activités que les propriétaires peuvent développer dans leurs châteaux, mais aussi sur la façon de les promouvoir ; • Puis, nous gérons les réservations de A-à-Z… Très concrètement, il s’agit presque de services de « conciergerie ». Nous sommes rapidement opérationnels pour les réservations, les paiements, les contrats, la gestion des informations de dernière minute et l’accueil sur place…; • Enfin, nous pouvons aussi accompagner le recrutement et la formation de l’intendant, c’est-à-dire la personne sur place qui accueille les gens. Nous pouvons également réaliser des sites internet pour des châteaux ou les améliorer.
Finalement, sur quel périmètre d’activités te considères-tu (distribution, communication, entretien…) ?
Nous nous occupons des activités de séjours, de chambres d’hôtes, de locations, de privatisations de châteaux… donc nous nous devons d’être présents sur tous les périmètres d’activité de la chaine de valeur, depuis la distribution à la communication en passant le calendrier, la gestion des espaces…
Comment es-tu organisé sur chaque activité ?
On peut distinguer différents niveaux d’organisation :
La communication Pour la communication, nous distribuons d’abord sur les sites de Châteaux Expériences et de Rêve de Châteaux puis sur certains canaux pertinents comme d’autres plateformes : soit connues (Airbnb) soit celles des partenaires (Wedding Planner…). Mais nous avons peu d’activités sur les réseaux sociaux, car pour 3000 personnes qui utilisent la plateforme, il y a seulement 300 followers Facebook par exemple !
La gestion des réservations Ensuite, il y a un processus de négociation, avec des échanges téléphoniques ou de mails, et une gestion des réservations. Cette fonction de conciergerie et de services prend du temps. Il faut être présent s’il y a un problème pendant le séjour et nous nous renseignons si cela s’est bien passé.
A la fin, nous les conseillons d’en parler autour d’eux, sur de multiples canaux. Il s’agit d’un certain nombre d’actions menées toujours en relation avec le propriétaire.
Les services complémentaires de distribution aux propriétaires Par ailleurs, le fait de récupérer la gestion de Rêve de Châteaux a pour objectif d’apporter des outils aux châtelains afin qu’ils puissent tout gérer eux mêmes à travers la plateforme. L’objectif est d’avoir un canal puissant. Le fait de rassembler tout le monde sur un seul site favorise la visibilité de chacun. C’est une logique nouvelle que nous proposons. En effet, sur le marché des châteaux, tous les logiciels de gestion sont séparés par activité (chambres d’hôtes, mariages…). Nous voulons instaurer un système avec un calendrier par produit que le propriétaire veut vendre et un calendrier pour synchroniser le tout.
Quels outils utilisez-vous pour gérer chacune de vos activités (distribution, communication, gestion des espaces, calendrier, trésorerie, gestion RH…) ?
La distribution Nous utilisons Rêve de Château, les sites des châteaux et l’ensemble des sites et plateforme existantes (Airbnb, Booking, etc). Mais ces dernières ne sont généralement pas appropriées aux propositions des propriétaires de châteaux ou de manoirs : les montants ne sont pas comparables, les prestations attendues sont plus importantes…
Les réservations Pour Châteaux Expériences, nous utilisons principalement un logiciel de PMS (il s’agit d’un système de gestion des établissements hôteliers « Product Management System » qui gère les réservations et le système de facturation), pour gérer les réservations car il permet de rentrer toutes les informations et de suivre les actions. Par exemple, les informations de réservation (dates…), le paiement en deux temps (un acompte et un solde), les mails (pour le solde, la caution…). Il s’agit de l’équivalent des logiciels qu’utilisent les hôtels pour gérer leurs chambres. Ainsi, il est aussi possible de tenir informer les propriétaires de ce qu’il se passe dans leurs demeures, les missions de l’intendant… Cela orchestre le tout.
Pour Rêve de Châteaux, les réservations se font à travers le site. Libres aux propriétaires d’y insérer leur propre logiciel de suivi.
La communication Essentiellement, elle se fait à travers l’envoi d’une Newsletter mensuelle et des publications sur les réseaux sociaux (principalement Instagram et Facebook).
La gestion RH Etant donné la variété des sujets à traiter, mais aussi des spécificités liées à chaque domaine, nous avons différentes formes de gestion. En direct, avec le téléphone, mail ou en étant sur place ; ou en indirect via les outils de la plateforme…
Combien êtes-vous au sein de l’équipe ? Travailles-tu seul ou en équipe pour assumer l’ensemble de ces fonctions ?
Nous sommes trois à temps plein, un sur chaque site et moi même qui en dirige deux. Il y a également des consultants extérieurs qui nous apportent de l’aide ponctuellement (pour le développement internet, la communication…).
Selon toi, qu’est-ce qui est le plus important et que tout propriétaire devrait avoir ?
En fait, cela dépend de ce que le propriétaire veut faire, si c’est une petite ou une grosse activité, il y a différentes formules (louer de temps en temps, des activités culturelles…).
Il faut bien réfléchir à ce qu’il peut faire chez lui, ce qu’il veut faire, les ressources qu’il est prêt à mettre et en fonction, s’équiper d’un certain nombre d’outils (site internet, réseaux sociaux…).
Cela devient compliqué s’il n’y a personne pour gérer derrière, c’est pourquoi il faut une plateforme claire et utile comme Rêve de Châteaux ou bien un gestionnaire « clé-en-main » comme Châteaux Expériences.
La réalité virtuelle au service du parcours de visite. Hephata s’est penché sur l’exemple des châteaux de Nemours et de Chamarade.
L’important à retenir dans cet article :
Les nouvelles technologies permettent de développer votre offre et vos publics. La réalité virtuelle et la réalité augmentée se développent et s’affirment comme de nouveaux outils de médiation efficaces et divertissants, qui plaisent et attirent de nouveaux publics. Les musées comme les châteaux s’emparent de ces dispositifs pour faire vivre à leurs visiteurs une véritable expérience au cœur de leur histoire. Par ailleurs, ils peuvent bénéficier d’aides apportées par la région, des DRAC, ou dans le cadre d’appels à projets.
Vous pouvez vous démarquer en proposant une expérience originale.
Dans cet article, vous trouverez : – Deux études de cas avec leurs contextes et leurs résultats et leurs modes de financement – Les avantages et points d’attention liés à la mise en place de ce type d’outils – Quelques exemples de prestataires
Réalité virtuelle / réalité augmentée, quelle différence ?
La réalité virtuelle plonge l’utilisateur dans un univers en trois dimensions dans lequel il peut être possible de se déplacer et d’interagir, tandis que la réalité augmentée enrichit le réel d’éléments 3D que vous pouvez également manipuler. La principale différence est qu’avec la réalité virtuelle vous êtes entièrement coupés du réel, ce qui n’est pas le cas de la réalité augmentée.
Le choix de l’utilisation de l’une ou de l’autre dépend de l’expérience que vous souhaitez construire.
Exemple de l’utilisation de la réalité augmentée au Domaine de Chamarande (Essonne)
Le contexte
Le domaine de Chamarande en Essonne a conduit une expérience de réalité augmentée dans son château du 1er septembre au 4 novembre 2018 pour valoriser son histoire de manière originale. Intitulé « Chamarande à travers les âges », le dispositif conçut par l’équipe du musée et la startup française Realcast (incubée à la Station F à Paris) permet de se mettre dans la peau d’un bâtisseur pour reconstituer les principales étapes de la construction du domaine, du château et des jardins, du XVIIe siècle au XXIe siècle.
Le produit
Equipé d’un casque HoloLens et installé dans une galerie du château, l’expérience se joue seul ou à plusieurs. L’aventure dure 15 minutes et nécessite la présence d’un médiateur pour équiper les visiteurs de casques et leur communiquer les instructions nécessaires au bon déroulement du jeu. La mission consiste à trouver les dates cachées à divers endroits de la pièce pour replacer les éléments de construction autour de la maquette holographique du Domaine.François Miron, le premier propriétaire de l’actuel château, viens en aide aux joueurs pour les aider à trouver les dates tout en racontant l’histoire du domaine décomposée en différentes séquences interactives.
Les résultats
Aurélie Gros, Vice-présidente déléguée à la Culture, au tourisme et à l’action internationale en Essonne, indique que « l’expérience est une réussite et a reçu un excellent accueil du public. Outre le divertissement, l’immersion permet de découvrir le domaine dans son intégralité, ce qui facilite la visite par la suite. En devenant acteur, le visiteur mémorise mieux le contenu pédagogique qui lui est délivré ».
Exemple de l’utilisation de la réalité virtuelle au château de Nemours (Seine-Maritime)
Le contexte
Depuis le 14 octobre 2018, le château de Nemours propose un film immersif 360° avec son immersif en réalité virtuelle. Il permet de plonger le public au cœur du XIIème siècle afin de lui faire découvrir l’histoire du château. La visite se fait en compagnie Gauthier de Villebéon (1125-1205), fondateur du château et de la ville de Nemours et Premier Ministre de deux rois de France.
Les besoins liés à la production
La réalisation du film VR de 4 minutes a nécessité l’intervention de plusieurs acteurs :
– La société de production Phare Ouest a filmé les lieux. – L’agence 17 mars a réalisé la modélisation graphique et la reconstitution d’une partie des décors d’autrefois. – L’équipe Live Drone s’est occupée des prises de vues aériennes par drone. – Enfin l’association La geste de l’Hurepoix a fait appel à un acteur pour endosser le rôle de Gautier de Villebéon.
Les soutiens financiers
Pour ce projet, le château a reçu le soutien financier de la DRAC d’Île de Francedans le cadre d’un appel à projet autour d’applications et de dispositifs culturels numériques innovants. Sur les 36 000€ nécessaires au lancement du projet, la DRAC a contribué à hauteur de 15 000€.
Intérêts et avantages de l’utilisation de la réalité virtuelle ou augmentée pour un château
Rendre accessible l’inaccessible
Ces technologies peuvent permettre de faire visiter des espaces habituellement fermés au public pour raisons de sécurité ou de compenser l’inaccessibilité de votre château au public en situation de handicap moteur.
Rendre visible l’invisible
Ces projets peuvent permettent de palier à l’absence de mobilier dans certaines pièces ou partie du château en présentant une reconstitution 3D. Il est possible par exemple de faire apparaître des tableaux aujourd’hui disparus (perdus ou volés) ou encore montrer le site comme à différentes époques.
Pallier à la fermeture périodique du château
Il est possible d’exporter un dispositif de réalité virtuelle. Par exemple en le proposant à l’office du tourisme ou aux écoles. Ainsi, l’expérience permet de continuer à faire visiter virtuellement votre château durant les périodes de fermeture au public. En revanche, une expérience de réalité augmentée ne peut pas être nomade de la même façon, puisqu’elle est conçue dans et pour un lieu spécifique.
Proposer une offre de médiation originale
Les nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle ou augmentée présentent un réel intérêt en matière de médiation et d’usage. Elles permettent d’inscrire votre monument dans la modernité, de valoriser son histoire et ses collections. Vous pouvez ainsi développer l’offre d’activités proposées dans votre château et attirer de nouveaux publics. Elles sont également un atout pour votre communication.
Communiquer et améliorer son image de marque
Les technologies comme la réalité virtuelle et augmentée permettent d’inscrire votre château dans la modernité, et se faisant, de contribuer à son image de marque et à sa notoriété. Vous pouvez vous servir de ces outils pour communiquer sur vos réseaux sociaux en affichant votre différence. Une visite virtuelle sur votre site peut également donner envie aux visiteurs de se rendre sur place.
Surprendre les visiteurs
Ces outils sont très appréciés des visiteurs qui cherchent de plus en plus à vivre des expériences immersives et innovantes au cours de leur visite. Si l’intérêt ludique est évident, ces outils apportent également un véritable supplément pédagogique. En devenant acteur de son expérience, l’utilisateur mémorise mieux les informations qui lui sont délivrées.
Questions à se poser avant de se lancer dans la réalité virtuelle ou augmentée
Ces projets représentent encore un investissement financier important, et il est donc important de se poser les bonnes questions avant d’investir du temps et de l’argent :
– Pourquoi proposer une offre de médiation numérique ? Qu’est-ce que je souhaite montrer, valoriser, expliquer ? – Quelle sera la valeur ajoutée ? – Ce type de projet est-il en adéquation avec mon positionnement ? – Suis-je capable de promouvoir efficacement mon projet ?
Le numérique ne doit pas se présenter comme un simple gadget superflu, il doit être employé lorsqu’il permet de faire quelque chose qu’on ne peut faire autrement.
Le fonds de dotation : un outil avantageux pour financer le patrimoine
L’important à retenir dans cet article :
Si les associations et les fondations sont bien connues pour mener à bien des projets de financement pour le patrimoine, le droit français s’est doté d’un nouvel outil. Il a le mérite, dans un système administratif lourd, d’être souple et très avantageux.
Le fonds de dotation se positionne au carrefour des avantages de l’association et de la fondation reconnue d’utilité publique.
Un outil de financement récent et inspiré
Les fonds de dotations sont créés en 2008 par la loi de modernisation de l’économie. Cousins des endowments funds américains, l’utilisation de ces fonds a pour vocation le financement de missions mais aussi d’œuvres d’intérêt général. De droit privé, le fonds de dotation peut recevoir tous biens de toute nature. Ces revenus (dons, legs, biens…), une fois capitalisés, sont utilisés pour financer un objectif présentant un intérêt philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial ou culturel. L’objet peut également concourir à la mise en valeur du patrimoine artistique, la défense de l’environnement naturel ou la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises.
L’incroyable succès des fonds de dotation en France
Aujourd’hui, dix ans après leur création par la loi du 4 aout 2008, le bilan des fonds de dotation est très positif. Plus de 3 000 fonds de dotation ont été créés. Les modifications apportées par un décret en 2015 ont renforcé le cadre législatif du fonds de dotation. L’obligation d’un investissement initial de 15 000 euros en est un bon exemple. Cela n’a d’ailleurs pas entravé le succès fulgurant de ce nouvel outil de financement.
Ainsi, le patrimoine a su tirer parti des fonds de dotation. Ils ont d’ailleurs été initialement créer par le ministère de l’Économie et des Finances. L’objectif était de répondre aux besoins d’une structure financière pour la « franchise » du musée du Louvre à Abou Dabi…
Le patrimoine est donc au cœur de ces évolutions. De nombreux fonds de dotation ayant pour vocation la sauvegarde patrimoniale existent déjà. D’autres continuent à se créer, à l’initiative de personnes privées, d’associations, ou encore de collectivités publiques. Ces dernières ont également vu l’intérêt d’utiliser un fonds de dotation pour permettre aux dotations privées de conserver la maîtrise. Une gérance qui passe par le conseil d’administration du fonds.
Comment créer un fonds de dotation ?
Le fonds de dotation se distingue notamment de la fondation par sa facilité de création. Une personne physique ou morale privée ou publique peut créer un fonds de dotation par une déclaration faite en préfecture et une publication au Journal Officiel. La rédaction des statuts est d’ailleurs assez souple. Mais lorsqu’il s’agit d’affectations de patrimoine de manière irrévocable et gratuite, comme dans le cas d’une donation, il est vivement conseillé de rédiger un acte authentique pour formaliser la création du fonds. Depuis 2015, une dotation immobilisée de départ de 15 000 euros est demandée pour la création d’un fonds.
Pourquoi créer un fonds de dotation ? Quels en sont les avantages ?
Le fond de dotation est fiscalement avantageux
Le fonds de dotation bénéficie du régime fiscal du mécénat. Les dons (numéraires, valeurs mobilières, droits immobiliers – en pleine propriété ou démembrés – droits d’usufruit, notamment temporaire) des particuliers ou des entreprises sont affectés au fonds qui a lui-même un objet d’intérêt général. La fiscalité avantageuse de mécénat trouve à s’appliquer. Tout affectation au fonds de dotation donne droit à des réductions d’impôts. 66 % du montant des sommes affectés dans la limite de 20% du revenu imposable pour les particuliers et 60% dans la limite de 5% du CA pour les entreprises. De plus, les dons et legs à destination du fonds de dotation sont exonérés de droits de mutation.
Le fonds de dotation est plus souple juridiquement
Cette fiscalité attractive n’est pas uniquement l’apanage du fonds de dotation puisqu’il s’applique également aux associations et aux fondations. En revanche, le fonds de dotation se distingue de la fondation d’utilité publique par sa souplesse et sa rapidité de financement. La flexibilité de ces outils permet aussi de contourner certaines problématiques de transmission et de gestion d’un monument historique.
Le fonds de dotation favorise la transmission des biens capitalisés
Ainsi, le placement de l’usufruit temporaire d’un château dans le fonds de dotation, sur une certaine durée, peut faciliter la transmission du bien in fine, en bénéficiant du régime avantageux en matière de droits de mutation qu’offre le fonds de dotation. Ce placement pourrait d’ailleurs, avec le temps, alléger les droits de succession grâce au démembrement de la propriété. Ce démembrement permettra un rachat plus facile des parts de la nue-propriété entre les héritiers.
Le fonds de dotation permet le financement direct de projets de restauration du patrimoine
Le fonds de dotation apparaît comme un outil de financement très utile pour le patrimoine aujourd’hui. S’il est très souvent utilisé pour la restauration et l’entretien, il peut aussi l’être pour le développement d’activités. Il est rare en droit français de pouvoir bénéficier d’autant de souplesse et de liberté pour la création et la gestion d’une telle structure. Il serait donc dommage de ne pas profiter avant qu’un vent de réformes vienne encadrer plus strictement le fonds de dotation.
Comment distinguer un fonds de dotation d’une association ou d’une fondation ? Quelles sont les différences à connaitre pour choisir la bonne structure fiscale ?
Les fonds de dotation, au carrefour des avantages de l’association et de la fondation d’utilité publique.
L’association est un groupement de personnes qui défend un objectif d’intérêt général.
La fondation d’utilité publique est une entité qui regroupe des biens affectés à un but d’intérêt général et non lucratif. Néanmoins, sa dotation initiale, pour être reconnue d’utilité publique, doit être d’au moins 800.000 euros. En outre, elle est assujettie à une tutelle administrative contraignante et un contrôle comptable lourd.
Ces deux entités bénéficient donc du régime avantageux de la fiscalité du mécénat pour les dons.
Le fonds de dotation répond au même objectif qu’une fondation, mais bénéficie de la souplesse de constitution et de gestion d’une association sans la contrainte d’une tutelle administrative.
Ci-dessous, un tableau comparatif résumant les spécificités des différentes formes juridiques :
Quelques exemples de fonds de dotation dans les châteaux :
Plusieurs châteaux possèdent aujourd’hui leurs propres fonds de dotation. C’est le cas notamment des château de la Bussière, de Panassou, de Vendeuvre, du château Royal de Montargis ou encore du fonds de dotation pour le rayonnement des châteaux de la Loire… Tous ces fonds, créés à l’initiative des propriétaires, d’associations ou encore de collectivités, permettent de financer la restauration, l’entretien ou le rayonnement de ces sites.
Le célèbre château de Thoiry a, en 2009, choisi de créer deux fonds de dotations (l’un pour le château et l’autre pour la parc zoologique). Ces deux entités permettent de répondre aux problématiques financières des deux structures. Elles participent indirectement à la réussite et à la pérennité de Thoiry.
Il est donc important de longuement réfléchir au choix de sa structure juridique, qui sera essentielle pour qui souhaite assurer le succès d’un projet pour son monument…
Organiser un festival éléctro : quelles étapes ? Voici l’exemple de Château Perché.
L’important à retenir dans cet article :
Samy el Moudni, tout droit sorti d’école de commerce, s’est lancé dans la folle aventure de l’organisation de festivals dans les châteaux.
En préparation de la 5ème édition, il accepte de livrer quelques-unes de ces clés, conscient de la difficulté des propriétaires à développer de tels événements chez eux !
Avec lui, vous découvrirez l’organisation humaine et calendaire, les parties prenantes à intégrer, les contraintes et les impacts réels d’une telle organisation.
Samy a commencé à travailler avec des châteaux en 2015 lorsque son association Perchépolis, s’est lancée dans le projet château perché : « Nous cherchions dès le début à attirer la « vibration berlinoise » en Auvergne pour offrir aux Auvergnats un festival d’une qualité à la hauteur des meilleurs du genre européens ! Pour cela, nous avons pensé qu’il nous fallait un lieu hors pair… et, comme les volcans étaient trop compliqués nous, nous nous sommes naturellement tournés vers les châteaux. C’est là que tout a commencé !
Activité et organisation humaine et calendaire
Concrètement, qu’est-ce que tu organises en tant qu’organisateur d’événement ?
Concrètement, le château perché est un festival organisé sur 3 à 4 jours, constitué de multiples scènes de musique – principalement électroniques, mais on y trouve aussi du jazz, du classique… – et des ateliers en tout genre qui permettent de donner aux festivaliers des instants particuliers.
Nous aimons leur apporter le sentiment de liberté, favoriser la rencontre et permettre de savourer différents types d’arts.
Nous sublimons aussi le lieu grâce à une multitude de décorateurs et de scénographies, de chefs lumière afin que l’endroit devienne totalement féerique.
Tout cela demande une organisation, en plus des aspects plus logistiques (s’assurer de la présence alimentaire sur place, les douches, préparer la gestion des flux, les sujets de sécurité…)
Quelles sont les grandes actions à mener pour l’organisation de 11 concerts de 6000 personnes par jour dans un château ?
Il faut une équipe expérimentée pour une telle jauge.
Il faut tout organiser de A-à-Z, depuis la recherche de l’artiste jusqu’au technicien de l’équipe de sécurité, en passant par les bénévoles…
D’abord, il faut fixer l’objectif de date et d’évènement, de nombre de personnes, etc avec les institutions (préfecture, gendarmerie, mairie…).
Puis il faut annoncer une date et prévenir la presse.
Il faut ensuite prévenir les amis et les proches qui nous soutiennent pour entamer une campagne de recrutement de bénévoles et bien mélanger l’ensemble pour faire prendre la mayonnaise.
Puis en parallèle, il y a l’organisation pure et dure !
Concrètement, quelle a été ton organisation humaine pour le faire au château d’Avrilly en 2018 ?
Pour cette édition à Avrilly, nous étions environ 6 à l’année pour nous occuper de tous ces dossiers.
En amont de l’événement, de nouveaux managers arrivent, le recrutement des bénévoles se fait, puis nous organisons un plan de montage pour les techniciens qui ont tous une feuille de route.
Il faut environ une centaine de manager et techniciens pendant une semaine sur place. Pour le démontage, il suffit d’être une trentaine de personnes bien motivées et de disposer des bons outils pour pouvoir libérer le lieu en moins d’une semaine.
Les parties prenantes
Qui sont les parties prenantes publiques ? Quand leur parler ? Comment les impliquer ?
D’abord, il y a la mairie, puis les autorités de police compétentes, la préfecture, le SDIS, la gendarmerie, les secours, la direction routière…
À notre échelle c’est la préfecture qui prend en charge la coordination de toutes ces institutions. À savoir qu’elle communique avec chacune d’entre elles et qu’elle s’assure de la bonne construction du dossier de sécurité qui lui est remis par nous !
Il faut bien respecter toutes ces institutions qui donnent tout au long de l’année des conseils pour que l’événement se passe au mieux dans de bonnes conditions sanitaires et de sécurité.
Il faut les contacter 8 mois avant environ.
Qui sont les parties prenantes privées ? Quand leur parler ? Comment les impliquer ?
Les parties prenantes privées sont surtout des fournisseurs de matériel en tout genre tels que : – le matériel électrique et la lumière – la sonorisation – les barrières – les toilettes
Ce sont aussi la famille des propriétaires qui accueillent, les voisins… : tous doivent être impliqués le plus tôt possible dans le processus afin que la préparation soit fluide.
Contraintes
Y a-t-il des sujets particulièrement complexes à connaitre, propre au MH ou non, et que tu as dû traiter ?
Oui, la législation sur les bâtiments et les normes ERP. Pour le reste, c’est le dossier de sécurité à déposer auprès de la préfecture qui aide à traiter correctement l’ensemble des sujets !
Impacts et retombées
Quelles retombées (financière, image, notoriété etc) pour le propriétaire accueillant l’événement ?
Pour le propriétaire, le gain est aujourd’hui estimé entre 10 et 35k € en flux financier réel, en fonction du projet développé.
De facto, cela rajeunit l’image du château et cela donne une visibilité énorme, surtout chez les jeunes adultes. En effet, Château Perché fait plusieurs millions de vues par an sur ses réseaux.
Quels autres objectifs poursuis-tu?
Nous aimerions que les gens repartent de notre festival le plus ouvert d’esprit possible, plus respectueux de leur prochain et de leur environnement. Nous essayons d’apporter un cadre qui les bonifie au quotidien.
Quel impact pour le territoire ?
Pour les environs : le tourisme est boosté, plusieurs centaines de milliers d’euros sont dépensés dans le territoire où l’évènement a lieu, directement lorsque nous travaillons avec des professionnels de la région, et indirectement lorsque nos festivaliers s’installent dans les hôtels alentour, consomment dans les restaurants ou visitent les lieux !
L’image du territoire aussi est rajeunie !
Ton conseil
Comment les propriétaires pourraient, selon toi, se « simplifier la vie » dans leur organisation événementielle ?
Prévenir la mairie locale en amont et entretenir de bonnes relations avec celle-ci me semble primordial !
Ensuite, il faut prévoir une petite présence sur place en amont et avant l’événement, ou apprendre à déléguer à un employé.
Le gros bonus est d’organiser une rencontre entre organisateurs et habitants voisins du château. Cela évite les conflits lors de la réalisation du festival dont le son peut porter assez loin !
Quels événements conseilles-tu d’organiser à des propriétaires pour avoir des répercussions positives sur les territoires et la sphère culturelle ?
Des festivals sur n’importe quelle thématique, des escapes games, des séminaires alternatifs, des colonies de vacances pour adultes… tout est imaginable…
Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique
L’important à retenir dans cet article :
Ronan Le Roscoët, assistant à maîtrise d ouvrage dans le domaine du patrimoine et gérant de Pierre de Liens, est un passionné de patrimoine depuis son cursus d’ingénieur bâtiment à l’ESITC Paris. Après une orientation dans le domaine de la restauration du patrimoine, concrétisée par une première expérience professionnelle au sein du groupe Lefèvre (aujourd’hui Aurige), puis 8 années au Centre des Monuments Nationaux, il s’est formé à d’autres pratiques que celles de la France pour apporter une vision complémentaire.
Dans cet article, vous trouverez des éléments concernant : – La problématique de la protection du patrimoine en Inde et en Chine (implications touristiques, architecturales…) – Le rôle indispensable des acteurs privés et leur marge de manœuvre – Des directions qui pourraient être pensées pour la France
Introduction
« Pour plusieurs raisons sans doute, je me suis retrouvé dans le monde du patrimoine. Mais la première, et la plus importante, est sûrement mon environnement familial… depuis que je suis en âge de marcher, ou de porter un costume breton ! Par les choix de voyages et de visites, lors de vacances, ou encore, plus inconsciemment peut être, par ma sensibilité au travail artisanal de la matière, peut-être transmise par mon grand-père qui était menuisier, je me suis forgé une sensibilité au patrimoine. »
Concrètement, pourquoi as tu fais ton voyage en Asie (en Chine, au Népal, en Inde et en Iran) et que cherchais-tu ?
Un pressentiment trottait dans ma tête depuis longtemps, mais le déclic est venu d’une seule expression, prononcée par Alain Marinos, « aujourd’hui, le Sud parle au Sud », c’était le 06 février 2016 !
Au cours de cette conférence, il expliquait que beaucoup de choses évoluaient dans le monde, en termes d’approches et de pratiques patrimoniales. Il ne s’agissait pas d’un Sud géographique, mais plutôt des pays développés occidentaux, par rapport aux pays encore considérés comme « émergents », sud-américains ou asiatiques.
Ceci, combiné avec 2 constats personnels : • Le manque d’ouverture française vers les pays d’Asie, traduite par une couverture quasi absente de l’actualité asiatique, sortie des scandales climatiques, ou caricatures de productivismes industriels, de pollution… • Un deuxième, vis-à-vis de la position conservatrice que nous pouvons avoir en terme de restauration patrimoniale…
Je cherchais à connaître d’autres relations que pouvait entretenir une civilisation à la notion de « Patrimoine ». J’ai pour cela cherché où celles-ci pouvaient être réellement différentes, sans parcourir des distances trop ‘’importantes’’. Le choix de la Chine, de l’Inde et de l’Iran, 3 civilisations majeures, s’est vite imposé. Ma volonté était également de comprendre comment avait pu évoluer la situation dans ces pays depuis les années 1830, début des politiques de protection du patrimoine en Europe, qui coïncide justement avec la présence coloniale occidentale dans ces régions orientales.
Il semble que tu aies été marqué par une notion de « protection patrimoniale » différente en Inde ou en Chine. Peux-tu nous en dire plus ?
L’absence de protection en Inde
En Inde, l’un des premiers constats, d’un point de vue patrimonial, est l’absence de protection sur le patrimoine privé.
Cela a pour conséquence de ne pas figer l’histoire, et d’éviter une muséification que l’on peut quelques fois regretter en France . Vis-à-vis des édifices religieux, une protection entraine un arrêt du culte, puisque le bien devient propriété de l’Etat.
Exemple
J’ai été moins touché par le Taj Mahal, ou les temples de Khajurâho, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, aux pelouses tirées au cordeau, agents de sécurité ou barbelés, interdisant l’accès aux habitants, que par un temple décrépi et souillé par fumées et cires de bougies mais « habités » par les fidèles, dans lequel résonnent les mantras, ou par un fort du Rajasthan s’autorisant des ajouts assumés, et non tranchés architecturalement (cf. charte de Venise), mais souhaitant y faire vivre les traditions indiennes, de musique, danse, ou encore gastronomie.
Les répercussions de la protection du patrimoine sur les sites et sur le tourisme Il est clair que la question des protections, qu’elles soient nationales ou internationales, et qui est souvent calquée sur la vision occidentale conservatrice, est un vrai problème dans ces pays aux populations aussi nombreuses.
La simple obtention d’un label Unesco pour un site historique en Chine, d’autant plus s’il est géré par des entreprises privées, peut conduire à de vrais désastres en matière de conservation puisqu’il est le point de départ de l’arrivée de millions de visiteurs en quelques mois. Ci-dessous, l’exemple des jardins de Suzhou.
La gestion d’un site Unesco en Inde, relevant de l’Etat, tel que le site d’Hampi, ne garantit pas de la qualité des travaux de conservation, au contraire.
Ces constats m’auront finalement incité à m’éloigner, au fur et à mesure du voyage, des sites les plus reconnus, Unesco ou non, pour me concentrer sur les rencontres des acteurs du patrimoine . Le caractère informel de mes échanges m’a permis de recueillir des points de vue personnels, sans langue de bois, depuis un directeur de l’Unesco, jusqu’aux artisans sur leurs chantiers, ou membres de communauté au pied des temples.
Le modèle indien et les parties prenantes
Voici quelques exemples d’acteurs aux rôles différents mais importants que j’ai pu rencontrer pour étayer ma vision. En Inde, Aman Nath , écrivain et co-fondateur de la chaine de palaces Neemrana hôtels. Il m’a fait découvrir à l’occasion d’une visite de chantier, le premier fort qu’il a restauré et ouvert il y a 25 ans dans le Rajasthan. Ou encore, Aishwarya Tipnis , architecte très engagé sur des projets de restauration de Patrimoine. A.G Krishna Menon un des membres fondateurs de l’INTACH et plusieurs autres membres de sections nationales ou locales. Mais aussi Abhay Mangaldas ou Ravik Patel, tous deux impliqués dans la ville d’Ahmedabad. Enfin, Raphaël Gastebois , architecte des bâtiments de France, actuellement en poste dans le Sud de l’Inde, à Pondichéry, pour développer le concept de Smart City.
Le modèle patrimonial de l’Inde…
Le modèle indien est la combinaison de 2 systèmes, révélateur de deux approches différentes. Avant toute chose, le secteur privé est beaucoup plus libre d’agir comme il ne souhaite.
L’Archeological Survey of India (ASI)
D’un côté, il y a l’Archeological Survey of India (ASI) , l’équivalent du ministère de la Culture, qui gère uniquement des monuments publics. Son organisation et ses méthodologies d’action sont l’héritage de la présence anglaise jusqu’au début du XXème siècle. Elles s’inspirent donc des doctrines de préservations occidentales. Les monuments dont il a la charge sont protégés, tel que pourrait l’être un monument inscrit ou classé au titre des monuments historiques en France. C’est-à-dire qu’aucune transformation n’y est autorisée. L’avantage est qu’ils bénéficient d’un entretien et d’un suivi réguliers, et d’une bonne conservation (avec quelques exceptions comme vu précédemment). La contrepartie est l’impossibilité de poursuivre l’usage traditionnel du lieu, comme le culte. Les temples relèvent en effet de la sphère privée. Les constructions et l’entretien sont très souvent financés par des mécènes privés, parfois clairement affichés
Concernant les palais prestigieux de l’Histoire de l’Inde, ou d’autres patrimoines privés : ils évoluent encore aujourd’hui, autorisant des adjonctions. Ces lieux poursuivent donc leurs évolutions, avec quelques fois les techniques et matériaux de construction contemporains, ou des techniques traditionnelles. Ils suivent les ressources disponibles (humaines et financières) et la sensibilité des propriétaires… D’autres peuvent être à l’abandon, puisque l’usage a disparu.
Ce patrimoine privé, ne bénéficie ni de la protection ni de l’entretien par l’Etat. Un trust a donc vu le jour en 1984. Il s’agit de L’INTACH : Indian National Trust for Archeological and Cultural Heritage. Cette organisation ont pour mission de mettre sur pied des projets de restauration ou rénovation avec les propriétaires. J’ai rencontrée plusieurs membres dirigeants et j’ai pour projet de faire venir en France afin qu’ils exposent leur travail,
Son but est d’essayer de concilier le respect des traditions et usages locaux, et la protection des bâtiments. Il constate entre autre le caractère trop conservateur et rigide des protections de l’Etat.
Leur doctrine se résume par un terme : « Jeernodharanam ». On peut aussi le rapprocher d’un proverbe indien : Tradition and heritage do not mean to preserve the ashes but to keep the flame alight”. « Tradition et patrimoine ne signifient pas conserver les cendres mais garder la flamme allumée »
Aga Khan Trust for Culture
Il existe d’autres trusts, ceux-ci privés, tels que l’Aga Khan Trust for Culture . Des structures d’ailleurs difficiles à cerner (comme l’INTACH), car n’ayant pas de modèle administratif ou économique en France.
Les autres monuments
Par opposition aux monuments gérés par l’ASI, l’ensemble du patrimoine privé bénéficie de sorts très variables. Lorsque l’usage est maintenu, tel que pour un lieu de culte, la notion de « beautification » est prépondérante. Il est donc important que le lieu soit beau (régulièrement entretenu et recoloré de peintures), perpétuellement objet de rites (supposant la présence de fleurs, de flammes et de cires de bougies…). La vie, la force du lieu, sa symbolique priment avant toute problématique de conservation telle qu’on pourrait les envisager en France.
…applicable en France ?
D’abord, à chacun ses spécificités dont chaque pays doit être le protecteur Ce qui me semble faire la richesse d’un pays, d’une culture, ce sont ces spécificités. Il ne s’agit donc pas de calquer ce qui se fait ailleurs. Avant de dire ce qui serait applicable en France, je voudrais surtout dire que l’on ne devrait pas essayer de faire appliquer aux autres, ce que nous pensons être la bonne règle.
La vision asiatique du patrimoine est différente de la nôtre. Deux raisons peuvent l’expliquer : le rapport à la matérialité et le rapport au temps.
exemple n°1
En Chine, les temples en bois sont nécessairement moins durables. La littérature et la calligraphie ont joué un rôle très important. Le passé vit dans le souvenir, les récits, plus importants que toute réalité matérielle. Cette attitude différente face à la pérennité peut aussi se retrouver dans le rapport à la vie et à la mort. Ce rapport est vécu comme un cycle naturel, différent d’une compétition pour la longévité.
Exemple n°2
Je pendrai ici un exemple marquant d’une équipe d’étudiants italiens et de leur professeur, en voyage d’étude au Népal. Ils souhaitaient apporter une analyse technique des édifices ayant été endommagés ou non, par le tremblement de terre de 2015. Armés de sondes et d’endoscopes, pour ausculter les temples encore debouts suite au tremblement de terre, une réaction du professeur de l’équipe m’avait choqué. Il s’était en effet s’offusqué du fait qu’il ne puisse pas rentrer dans la partie la plus sacrée d’un temple. Il n’avait pas suivi le protocole de demandes nécessaires auprès des autorités locales responsables des rites et de la protection du temple.
Il « venait de loin » et avait « des éléments importants à porter à leur connaissance ». Mais il n’avait peut-être pas suffisamment discuté avec les habitants. Auprès d’eux, il aurait compris que ces tremblements de terre font partie de leur quotidien. Des rites traditionnels existants sont d’ailleurs liés à cette particularité. Le travail des artisans lors des reconstructions successives fait partie du maintien des savoirs faire et des coutumes locales.
Par chance, un petit film le résume très bien, et c’était justement sur ce temple que l’équipe travaillait :
Heureusement, les choses ont changé depuis une quinzaine d’années.Les pays d’Asie ont pu faire avancer leur vision des choses, en particulier sur la notion de patrimoine immatériel.
Quatre directions intéressantes à étudier pour la France
Les niveaux de protection
La mise en place de plus de deux niveaux de protection (inscrit, classé), afin de mieux hiérarchiser les enjeux. Il existe 4 niveaux en Inde et aussi 4 niveaux en Chine. En évitant de concentrer notre vigilance (parfois excessive) et nos moyens financiers, sur quelques monuments uniquement, au détriment des autres.
Cela pourrait se traduire par une plus grande place donnée à l’initiative locale et privée. L’omniprésence de l’Etat en France, dans l’ensemble des secteurs (réglementaire, économique, judicaire…), a je crois tendance à déresponsabiliser la société civile.
La reconnaissance des artisans
Accorder une réelle reconnaissance aux artisans, détenteurs des savoir-faire, patrimoine immatériel encore trop peu reconnu en France.
La reconnaissance plus visible des mécènes
Il faut rendre plus visibles et moins tabous les dons des particuliers et des entreprises. Pour cela, il est nécessaire de transformer la façon dont on nous présente le principe du don, du mécénat. Il ne s’agit pas d’une simple déduction fiscale, mais plus positivement, d’une réelle belle action pour une cause noble, assumée, y compris vis-à-vis du patrimoine religieux, malgré la sécularisation souhaitée de la société.
Renouveler nos réalisations de façon très audacieuse
Fort de 150 ans de politique conservatrice, nous avons accumulé aujourd’hui une qualité patrimoniale indéniable. Pourquoi ne pas ouvrir la possibilité de réaliser des projets audacieux, sur nos édifices classés ou non, d’architecture contemporaine ou non, à l’image du permis de faire de la Loi LCAP ? Laissant réellement une place à la création, l’innovation, l’ambition…
La question des centres-villes anciens : quelle gestion en Inde ?
L’Inde se confronte aux mêmes problématiques que la France concernant sa gestion des centres-villes anciens. Une ville nouvelle (New Delhi), et une ville ancienne (Old Delhi) peuvent réussir à perdurer lorsque l’attachement aux commerces et souks du centre reste fort. Mais il est parfois difficile de maintenir les habitants dans le centre ancien. Ceci provient notamment des problèmes de propriétés et de successions familiales qui ralentissent les travaux nécessaires.
Dossiers fonciers et immobiliers en attente pendant des années, c’est le début de la dégradation… Problématique que j’ai pu aborder dans la ville d’Ahmenabad qui a décidé de mettre en place des incitations fiscales, pour encourager les habitants des quartiers historiques à rester dans la ville.
L’Inde a réellement pris conscience de ces problématiques croisées de développement nécessaire de l’activité en générale mais aussi du tourisme. Un plan national d’étude est en cours dans cette dynamique : « Heritage City Development and Augmentation Yojana », donnant lieu à des études intéressantes.
Conclusion
En Inde est le fonctionnement des religions et la gestion des temples est complexe. Deux mois sur place n’auront pas suffit à approfondir cette problématique, que j’avais un peu commencé à comprendre au Népal. Il s’agit d’un fonctionnement autour de communauté d’individus, chargée de l’organisation des rites et de la protection des temples. Précédemment, j’ai pu exposer des tendances générales, conclusions de mon ressenti et de ma compréhension globale des différentes approches patrimoniales locales. Néanmoins, j’ai pu ressentir la frustration de plusieurs interlocuteurs, vis-à-vis de la lenteur des prises de décisions des autorités locales, disposant pourtant de belles études conduites par des équipes d’architectes ou encore des travaux d’écoles d’architecture. La corruption est un reproche revenant assez régulièrement comme origine des blocages des projets !
Mais enfin, il n’en demeure pas moins que si le modèle indien s’inspire du nôtre, nous pourrions aussi songer à nous inspirer de ce qui se fait ailleurs pour palier à certains manques.
8 campagnes de communication efficaces pour des sites culturels
L’important à retenir dans cet article :
La communication est un enjeu et un défi pour tout site culturel qui souhaite attirer plus de visiteurs et gagner en visibilité. Mais il est difficile de se démarquer dans un secteur très concurrentiel.
Dans cet article, découvrez 8 exemples de stratégies de communication dans le patrimoine historique pour apprendre à : – Communiquer de manière décalée et originale pour se démarquer ; – Impliquer vos publics pour en faire des ambassadeurs ; – Utiliser l’humour pour attirer l’attention ; – Travailler en réseau pour être plus fort ; – Réagir à la critique et la censure ; – Ancrer votre communication dans l’actualité.
1/ La campagne de communication la plus immersive pour promouvoir un projet culturel dans un château
Réalisée en 2013, cette campagne n’est pas toute récente, mais a marqué les esprits. Le musée de la Grande Guerre de Meaux et l’agence DDB Paris ont eu la bonne idée de créer une page Facebook au nom de Léon Vivien, personnage fictif, pour raconter la vie d’un soldat français pendant la première guerre mondiale. L’objectif était de faire revivre aux utilisateurs le quotidien d’un poilu. Si l’histoire est fictive, elle témoigne d’une véritable réalité historique soutenue par des documents d’archives. Ainsi, pendant 10 mois, Léon Vivien a raconté sur Facebook son quotidien dans les tranchées, entre juin 1914 et mai 1915, date de « sa mort ».
Les résultats
Brillamment exécutée, intelligente et sensible, la campagne a connu un grand succès et a très fortement impacté son public. Près de 60 000 utilisateurs Facebook ont suivi le profil. La campagne a connu des moments forts, comme le post annonçant la naissance du fils de Léon Vivien, qui a déclenché près de 3 000 likes. Lors du post final annonçant son décès, ce fut près de 2 000 likes, 810 commentaires et 500 partages, ce qui représente des centaines de milliers de personnes touchées.
Des scores incroyables et un engagement peu commun des utilisateurs ; sur le compte, on peut par exemple lire en commentaire « Prends bien soin de toi Léon, repose-toi aussi et si tu ne peux pas dormir, pense au parfum de ta femme, il t’enverra direct au pays des rêves. On pense bien à toi ici » ou encore « Courage Léon, courage pour ce qu’il te reste à affronter et que tu ignores encore ». La campagne complètement immersive a réussi à impliquer émotionnellement le lecteur dans la vie de Léon.
Le musée de la Grande Guerre a ainsi bénéficié d’un véritable gain de visibilité et son propre compte Facebook a connu une très forte hausse de likes. Pour l’opération, le musée n’a pas eu à faire d’achat d’espace ou de contenu sponsorisé. Un travail de relations presse avait en revanche été réalisé en amont pour s’assurer que le compte soit suivi. Ce projet représente un très bel exemple de médiation numérique. Un travail important d’écriture a été mis en place pour préparer les 10 mois de post, qui ont d’ailleurs fait l’objet d’une publication sous forme de livre par la suite.
L’opération en quelques chiffres
– 61 227 likes sur la page ; – Un compte suivi dans plus de 20 pays ; – Près de 60% des fans âgés de moins de 35 ans ; – Environ 9 000 000 d’internautes touchés ; – Preque 6 000 commentaires ; – 20 posts ayant atteint les 1000 likes.
Comment s’en inspirer ?
Pour s’inspirer de la campagne de communication Léon Viven : choisissez un personnage marquant de l’histoire de votre château et : – Racontez son histoire sur une période délimitée ; – Illustrez le récit à l’aide de documents d’archives et d’illustrations ; – Utilisez un langage moderne et actuel, utilisez les codes de Facebook, Twitter ; – Utilisez des thèmes universels qui touchent un large public ; – Soyez pédagogique en restant divertissant.
Par exemple, votre objectif pourrait être d’imaginer « comment un duc/un prince/un seigneur aurait partagé son quotidien sur les réseaux sociaux ? »
2/ La campagne de communication la plus connectée pour promouvoir un projet culturel dans un château
Dispositif inédit et original, (peut-être inspiré de la campagne Léon Vivien) lancé pour accompagner l’exposition « le roi est mort » qui s’était tenue à Versailles du 27 octobre 2015 au 21 février 2016. Le concept, simple et efficace a permis de faire revivre, étape par étape en direct sur tweeter les derniers jours du roi à l’occasion du tricentenaire de sa mort le 1 septembre 2015 : une incroyable plongée dans l’histoire.
Les résultats
Pari réussi pour le château de Versailles et formidable coup de communication. Une opération peu coûteuse car entièrement digitale. Une communication originale, immersive, qui a fait le buzz autour de l’exposition. Un site internet avait été mis en place spécialement autour de l’événement. L’idée était de créer du trafic depuis twitter vers le site.
Comment s’en inspirer ?
Une idée facile à adapter pour faire revivre de grands événements liés à votre monument. Il vous sera simplement nécessaire de : – Bien connaître votre histoire ; – Faire le travail d’écriture et de recherche d’illustrations en amont de la campagne ; – Planifier vos publications pour simplifier le travail de publication ; – Communiquer avant la campagne pour attirer l’attention sur votre projet, notamment auprès des influenceurs, des blogs de références, des journalistes et médias ; – Penser à mettre en place un hashtag.
3/ La campagne de communication la plus collaborative pour promouvoir un projet culturel dans un château
Communiquer quand on est un château dans l’ombre de géants du tourisme tel que Chambord n’est pas facile. Pour tenter de se démarquer et attirer de nouveaux visiteurs, cinq châteaux indépendants et moins connus de la destination Blois-Chambord ont décidé de s’unir en juin 2018 pour faire front ensemble.
Tous situés dans une même zone de 40km, avec la possibilité de se rendre de l’un à l’autre en vélo, les châteaux de Beauregard , Fougères-sur-Bièvre , Talcy , Troussay , Villesavinont lancé une campagne de communication commune, appuyée par l’office de tourisme Blois-Chambord afin de proposer aux visiteurs de sortir des sentiers battus pour venir les visiter. Ils répondent de cette façon à la demande actuelle du « slow tourisme ».
Les 5 châteaux ont ainsi mis en place un « Pass petit château » à 34€ pour la saison estivale, mis à disposition dans les points d’informations touristiques de Blois, Chambord, Cheverny et Chaumont-sur-Loire ainsi que sur le site de Blois Chambord. Pour chacun des sites, une signalétique a été mise en place afin de présenter les 4 autres châteaux, dans une véritable logique de partenariat.
Les résultats
Ensemble, ils ont pu s’offrir une campagne d’affichage : – Sur 6 communes de la destination ; – À la sortie des centres commerciaux du département 41 ; – À la gare de Blois-Chambord et dans le parking du château à Blois.
Ils ont également acheté une page de publicité dans le magazine Château de la Loire et fait imprimer 30 000 cartes postales diffusées sur le Val de Loire. Une opération qui n’aurait pas été possible sans le financement commun. Les visuels proposés pour les affiches créent une véritable unité dans la communication avec un slogan commun « nos petits châteaux ont du caractère ».
Une démarche avantageuse : – Une mutualisation des coûts, des dépenses et des moyens – Un impact plus fort en ligne en diffusant une information commune sur 5 réseaux sociaux – Une mise en commun des relations presses
Comment s’en inspirer ?
Pour faire campagne commune, il est nécessaire de prévoir: – Une planification organisée ; – Une bonne coordination entre les parties prenantes ; – Une juste répartition des tâches et des coûts ; – Une communication unifiée ; – Un dossier de presse commun.
4/ Les campagnes de communication les plus amusantes et humoristiques pour promouvoir un projet culturel dans un château
« Emmenez vos enfants voir… » une campagne du musée d’Orsay et de l’Orangerie, réalisée par l’agence Madame Bovary et lancée le 27 octobre 2015 afin de valoriser les collections du musée en apportant un regard nouveau sur des pièces phares. Le ton et l’humour décalés détonnent, font sourire et donnent envie de venir. Le public cible est évidemment la famille, ô combien importante pour les musées. Les visuels associent une des œuvres de la collection mise en perspective avec des références universelles.
#Adopte un tableau, ou quand le musée des Beaux-arts de Bordeaux détourne le slogan d’un célèbre site de rencontres pour faire le buzz. L’idée est née d’un partenariat entre le musée et l’école de communication Sup de Pub. À la suite d’un travail pédagogique, l’un des projets d’étudiants s’est démarqué des autres et a attiré l’attention de l’institution à tel point que la campagne a finalement été réalisée. Une série de tableaux a ainsi été détournée en s’amusant des clichés tels que le hipster. Présentés de manière originale, les portraits vous invitent à venir à leur rencontre au musée, et qui sait, tomber amoureux.
« Une surprise à chaque visite », là encore l’idée du musée d’art de Philadelphie et de son agence de publicité Brownstein Group est d’inviter le visiteur à venir visiter les collections permanentes, souvent moins attrayantes que les expositions temporaires qui font le plein. Le maître mot de cette campagne lancée en février 2017 « Une surprise à chaque visite » appuie le fait que l’on peut revenir sans cesse au musée et redécouvrir perpétuellement de nouvelles histoires. La campagne s’est déclinée en affichages et vidéos humoristiques, dont vous trouverez le lien ci-dessous :
Les résultats
De ces trois campagnes, vous pourrez retenir que : – L’humour est un excellent moyen d’attirer l’attention et de se démarquer ; – Il ne faut pas hésiter parfois à employer un ton décalé ; – À bien y regarder l’idée est plus importante que la forme, les visuels d’affiches étant esthétiquement simples et faciles à reproduire. Le site Canva permet largement de les réaliser si vous ne maîtrisez pas Indesign (qui reste tout de même la solution la plus pro).
Comment s’en inspirer ?
Pour réussir une campagne décalée : – Utilisez vos ressources existantes ; – Ayez un regard neuf sur vos collections, et pour cela, n’hésitez pas à organiser un groupe de brainstorming ; avec vos visiteurs, clients ou bénévoles les plus passionnés ; – Il est nécessaire d’avoir des images en très haute résolution de vos œuvres ou de votre site afin qu’elles supportent l’agrandissement lors de l’impression ; – Faites appel à une agence de communication spécialisée ou élaborez un partenariat avec une école ; – Changez votre manière habituelle de transmettre vos messages ; – Appuyez-vous sur des références populaires, connues de tous ; – Appropriez-vous les codes sociaux, les typologies de langage ; – Testez vos idées auprès de votre entourage et observez leurs réactions ; – Demandez-vous « à qui s’adresse ma communication ? ».
5/ La campagne de communication la plus révoltée pour promouvoir un projet culturel dans un château
Exposition Egon Schiele Affiche « Désolés, cent ans mais toujours aussi scandaleux aujourd’hui » réponse censure – Musée Leopold Vienne
Le concept
Parfois, une campagne ne se passe pas comme prévue. Lorsque la ville de Vienne décide de célébrer les 100 ans de la mort d’Egon Schiele disparu en 1918, elle prévoit une opération de communication de grande envergure afin de faire la promotion de l’événement et de l’exposition organisée au Léopold Museum. Seulement, les tableaux sélectionnés pour les affiches « L’Homme assis nu » (1910) et « Fille aux bas oranges » (1914) dérangent à cause de la nudité qu’ils exposent. Les affiches sont même refusées par des villes comme Londres, ou Cologne et Hambourg en Allemagne. Il est demandé à l’Office de tourisme de Vienne de flouter les sexes, ce qu’il refuse absolument de faire. La réponse ne se fait pas attendre, et il est finalement décidé de couvrir les sexes par une bannière blanche sur laquelle on peut lire « Désolés, cent ans, mais toujours trop audacieux aujourd’hui ».
Les résultats
La solution adoptée a finalement fait un buzz inattendu et boosté la campagne. Sur l’affiche, on peut également lire l’hashtag engagé : #DerKunstihreFreiheit signifiant « La liberté de l’art ».
Comment s’en inspirer ?
Si la campagne a eu autant de succès, c’est qu’elle a su utiliser à son avantage ce qui lui était reproché pour valoriser le travail d’Egon Schiele pour faire un argument de communication. Et vous, qu’est-ce qui vous est reproché ? Quels sont les a priori « points faibles » sur lesquels construire votre campagne ?
6/ La campagne de communication la plus engagée pour promouvoir un projet culturel dans un château
Avec sa campagne #startdrawing de fin 2015, le Rijksmuseum, bien connu pour ses talents de communication, invite le visiteur à venir dessiner au musée. La volonté de la campagne est de pousser son public à ralentir et prendre le temps de contempler pour comprendre le beau. Dans une société où tout va trop vite, c’est là une mission essentielle. Or, lorsqu’on dessine, on est forcé de s’attarder, de prendre son temps, d’être attentif. La campagne, portée par les puissants réseaux sociaux du musée, est accompagnée de nombreuses activités organisées au musée.
Les résultats
Pour comprendre la portée de cette initiative originale, il faut savoir qu’au même moment, les musées Belges faisaient scandale pour leur interdiction de dessiner dans les galeries, motif d’expulsion. L’action du Rijksmuseum relève alors d’un discours engagé qui résonne avec l’actualité engendrant ainsi des retombées médiatiques peut-être plus importantes qu’à l’ordinaire. Le musée se positionne ainsi comme un acteur de poids qui entend donner l’exemple.
Comment s’en inspirer ?
Restez attentifs à l’actualité, soyez curieux. Il faut également être capable d’organiser une programmation culturelle, pour cela Hephata vous conseille de : – Commencer par rédiger une note d’intention, le propos de votre projet ; – Penser à l’ensemble des sujets que recouvre votre thématique ; – Définir le ou les publics cibles, ils doivent être au cœur de votre projet ; – Etablir rapidement un budget ; – Réfléchir à des partenaires / aux acteurs impliqués ; – Réaliser des documents de présentation de votre projet ; – Bien penser votre communication autour de votre projet culturel.
Conclusion
À défaut parfois d’avoir des moyens financiers, on peut néanmoins avoir de bonnes idées. Indubitablement, l’humour reste un vrai bon moyen de se démarquer. La communication peut également se penser en collectif, avec des logiques partenariales présentant bien des avantages pour les monuments moins connus du grand public.
Il faut savoir penser hors des sentiers battus, porter son message de manière décalée ou imaginer des dispositifs vraiment originaux pour faire la différence. L’exemple de l’expérience Léon Vivien et #startdrawing montre qu’il est également important d’impliquer le visiteur au cœur de son action pour créer l’adhésion.
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