À travers cet article, explorons la Bretagne, terre d’évasion entre patrimoine et légendes.

L’important à retenir de cet article :

La Bretagne est une région célèbre en France et à travers le monde. Ses spécialités gastronomiques, ses légendes et icônes ainsi que son patrimoine attirent les touristes. Pour les excursionnistes en quête d’évasion, entre patrimoine et légendes, la Bretagne est le territoire idéal.  

Ce qu’il faut retenir : 

– Le patrimoine naturel remarquable de la Bretagne est son atout principal, notamment son important littoral ;

– L’aura mystique qui se dégage des sites patrimoniaux bretons attise la curiosité des touristes et participe à l’imaginaire public à propos de la région ;

– Les activités en lien avec la découverte de la faune et de la flore sont un véritable levier pour capter les flux de touristes .

Introduction : 

La Bretagne est une région possédant une identité marquée, qui s’est diffusée hors de ses frontières, notamment grâce à la gastronomie. Cela participe à l’attractivité du territoire et attise la curiosité des touristes. En 2019, les chiffres du tourisme enregistrent 12,8 millions de touristes pour près de 100 millions de nuitées. Parmi ces touristes, les français représentent un taux de 83%, pour 17% d’étrangers. 

Particulièrement appréciée par les touristes locaux et voisins, le flux touristique le plus élevé concerne la période estivale. La clientèle française est majoritairement issue du Nord-Ouest de la France et de la région parisienne. Les visites culturelles sont très appréciées par les français. En 2019, 6,8 millions de touristes ont fréquenté des sites culturels (et 9% d’étrangers). 

Afin de permettre aux touristes de découvrir au mieux les trésors de la Bretagne, une soixantaine d’offices de tourisme jalonnent le territoire. Ils mettent en avant les différents atouts de la région. En effet, le patrimoine et la culture en Bretagne possèdent diverses facettes : patrimoine naturel et historique, gastronomie, traditions et légendes. 

La gastronomie bretonne est largement appréciée et réputée. Galettes, crêpes, cidre breton ou kouign-amann, autant de produits locaux qui se sont exportés. Il n’est pas rare de retrouver des crêperies bretonnes dans les grandes villes de France. Par ailleurs, à l’étranger, les boutiques vendant des produits français proposent souvent des produits bretons. La gastronomie est véritablement un atout pour la renommée et l’attractivité de la région.

Cidre

1. Le patrimoine naturel breton, décor idéal pour le tourisme vert

La Bretagne bénéficie d’un environnement remarquable et d’un important patrimoine naturel. Son littoral composé de 2 700km de côtes, représentant 42% du littoral français, en fait la région avec le plus grand littoral de France. C’est un atout majeur pour attirer les excursionnistes amateurs de tourisme itinérant, axé sur la nature. En outre, la région Bretagne bénéficie de la non-saturation ou surfréquentation de ses paysages. Son patrimoine naturel est resté très authentique malgré un territoire densément peuplé. Ainsi, même les plus grandes stations balnéaires de la région possèdent un charme unique, à l’instar de Saint-Malo.

En plus de son incroyable littoral, la Bretagne possède un patrimoine naturel varié et dont la qualité est reconnue. En effet, la région comtpe : 

– 2 Parcs Naturels Régionaux : l’Armorique et le Golfe du Morbihan ;

– 16 réserves naturelles, classées au niveau national ou régional ;

– Près de 700 sites classés ou inscrits au titre de la nature ou des paysages, dont trois Grands Sites.

Golfe du Morbihan

Sur son territoire, la région comtpe aussi 41 sites terrestres et 18 sites marins classés Natura 2000, tels que la Baie du Mont Saint-Michel , dont une partie se situe en terre bretonne, et l’autre en Normandie. Toutes ces protections garantissent la qualité du patrimoine naturel de la région et sont de véritables atouts pour renforcer la désirabilité du territoire auprès des amoureux de la nature.

Le tourisme itinérant pour découvrir ce patrimoine naturel

Divers circuits itinérants sont particulièrement réputés en Bretagne, dont la Vélodyssée et le GR 34, aussi nommé Sentier des Douaniers. La Vélodyssée fait partie d’un circuit international prisé par les amateurs de slow tourisme.

Les touristes qui empruntent ces chemins sont majoritairement des excursionnistes de passage, qui ne restent pas plusieurs jours dans un même lieu. Ces excursionnistes itinérants  aiment découvrir des endroits différents tous les jours.

Qu’il s’agisse des cyclistes ou des piétons, ils réalisent plusieurs escales tout au long de leur périple. Ces escales peuvent être de nature culturelle ou pour séjourner et se reposer avant de reprendre la route. Ainsi, pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux situés à proximité de ces circuits itinérants, il peut être intéressant de se positionner pour capter les flux de touristes en proposant une offre d’hébergement, de restauration ou de visite. 

Exemple : patrimoine et découverte au Domaine de la Bourbansais

Situé dans l’Ille-et-Vilaine, à proximité d’un circuit itinérant, le Domaine de la Bourbansais accueille les excursionnistes. Le château classé Monument Historique, fut construit entre le XVI et le XVIIIème siècle. Les extérieurs sont aménagés de jardins à la française, créés sous Louis XV, et d’un parc zoologique ouvert depuis 1965. 

Ici, les touristes viennent découvrir le patrimoine historique de la région tout en profitant du parc zoologique. Attirant toutes les générations, c’est un véritable atout d’attractivité pour le territoire. Le château a su tirer profit de son important patrimoine extérieur en y développant des activités auxquels les différents publics sont sensibles. De plus, la création d’un parc zoologique s’inscrit dans l’histoire du lieu, qui accueillait déjà des animaux auparavant, notamment un centre équestre. Le haras est d’ailleurs l’un des atouts phares du parc zoologique.

Le Domaine propose également deux gites, situés dans les anciennes dépendances du château, ainsi qu’une aire pour accueillir des camping-caristes. En complément de l’offre d’hébergement, le lieu dispose aussi d’un restaurant. Le domaine de la Bourbansais est un véritable complexe disposant de tous les équipements pour accueillir les touristes. En 2019, le lieu recense 137 000 visiteurs.

2. L’importance des sites culturels et parcs à thèmes axés sur la faune et la flore

Comme le démontre l’exemple précédent du Domaine de la Bourbansais, les touristes qui viennent en Bretagne apprécient les activités en lien avec la faune et la flore. Cette tendance n’est pas propre qu’à la Bretagne, néanmoins elle y est particulièrement importante. En effet, les trois lieux les plus visités de la région ont tous en rapport avec la faune la flore :

– L’Océanopolis de Brest, site le plus visité de la région, avec 391 000 visiteurs ;

– Le Grand Aquarium de Saint-Malo, tenant la deuxième place du podium avec une fréquentation de 359 800 visiteurs ;

– Le Parc Zoologique de Branféré et ses 222 800 visiteurs.

La faune et la flore sont des thématiques qui attirent des publics différents mais qui partagent une curiosité commune pour ces sujets.

3. Le patrimoine historique breton, entre histoire et légende

À côté de son patrimoine naturel, la Bretagne possède un patrimoine historique et religieux retraçant l’évolution de la région. Les plus célèbres constructions sont les constructions mégalithiques préhistoriques que sont les menhirs, dolmens, cairns ou tumulus. Parmi ces édifices, les alignements de Carnac, recensant des milliers de menhirs, constituent le plus grand site mégalithique du monde. Géré par le Centre des Monuments Nationaux, le site des alignements de Carnac est protégé au titre des Monuments Historiques.

Les alignements de Carnac 

Possédant une dimension mystique, ces mégalithes jalonnent le territoire et participent à son attractivité. En effet, la Bretagne est aussi une terre de légendes et de mythes.

Ces légendes entourent aussi les châteaux peuplant la Bretagne, à l’instar du château de Comper, au cœur de la forêt de Brocéliande. Inscrit Monument Historique, le château abrite le centre de l’imaginaire arthurien.

Ici, la célèbre légende arthurienne prend vie, s’entremêlant avec l’histoire véritable et l’architecture des lieux. Au cœur de la forêt de Brocéliande, c’est au château de Comper qu’est rédigée une charte relative aux us et coutumes de la forêt. Cette charte mentionne par exemple la Fontaine de Barenton, lieu légendaire connu pour son lien avec Merlin l’Enchanteur et la Dame du Lac.

Non loin du château de Comper se trouve le lac mythique dans lequel la Dame du Lac aurait vécu, élevé le chevalier Lancelot et forgé la plus légendaire des épées : Excalibur.

Bien que la légende arthurienne soit la plus célèbre de Bretagne, presque indissociable de ce territoire, nombreux sont les autres mythes qui sont liés au patrimoine historique de la région. 

Le Fort La Latte, plus célèbre site historique de la région

Premier site historique le plus fréquenté de Bretagne avec 180 000 visiteurs, le célèbre Fort La Latte ou Château de la Roche-Goyon possède lui aussi sa légende. Celle-ci met en scène le géant Gargantua, célèbre héros de François Rabelais. Figure majeure du folklore médiéval en France ainsi qu’en Grande-Bretagne, Gargantua serait passé par Fort La Latte pour traverser la Manche. Il serait encore possible aujourd’hui de voir les traces de son pied et de sa canne, imprimées dans le sol…

En parallèle de cette légende, le Fort La Latte bénéficie aussi de son emplacement idéal, en bord de mer. Situé dans les Côtes d’Armor, au cœur de la Baie du Mont Saint-Michel, le panorama autour du château est époustouflant. Grâce à son architecture, son environnement et l’aura mythique des lieux, le Fort a accueilli plusieurs tournages de films, pubs ou clips.  Parmi ces derniers, le château a accueilli le clip du célèbre groupe Manau et leur plus fameuse musique, La Tribu de Dana, symbolique de la Bretagne.

Accueillir un tournage est une excellente manière de rentabiliser son bien patrimonial tout en lui apportant de la visibilité.

Les légendes attirent les touristes et ajoutent de la magie aux lieux qu’elles concernent.

Émerveillant les enfants et les adultes, l’univers légendaire qui cohabite avec l’histoire bretonne fait intégralement partie de l’identité du territoire. Les légendes et mythes bretons sont même plus célèbres et symboliques de la région que son histoire.

En Bretagne, tous les châteaux ont leur légende, et si tel n’est pas le cas, le territoire regorge de mythes desquels s’inspirer pour attirer l’intérêt du public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites historiques, il peut être intéressant de se renseigner sur les légendes locales et de les valoriser.

Conclusion :

La Bretagne regorge de ressources à portée de main des propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux. En Bretagne, le patrimoine historique se mêle au patrimoine naturel et aux diverses légendes. Afin d’attirer les touristes, les propriétaires peuvent donc jouer sur la carte de l’imaginaire, sur la gastronomie bretonne ou valoriser le patrimoine naturel.

Il peut être intéressant aussi de proposer des hébergements, comme de l’hôtellerie ou des chambres d’hôtes. En effet, la région possède de nombreux sites d’hébergements de plein air, c’est-à-dire des campings. Ce type d’hébergement représente 66% des offres, ce qui signifie que le marché des autres hébergements reste à conquérir. 

Pour aller plus loin : 

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Idées pour rentabiliser un monument historique

Concevoir une activité durable dans un château

Formation Diagnostic


Dans cet article, Hephata présente les différentes activités liées à l’oenotourisme pour découvrir le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article : 

Le patrimoine français est varié et ne se limite pas au patrimoine bâti. L’œnotourisme met en avant différentes facettes du patrimoine : naturel, bâti, culturel et immatériel.

La France regorge d’atouts pour le développement de l’oenotourisme, dont l’impact économique positif est d’ores et déjà reconnu par les acteurs du tourisme. 

Ce qu’il faut retenir : 

– L’oenotourisme et le patrimoine sont intimement liés

– L’oenotourisme permet d’élargir son activité et d’attirer une nouvelle clientèle

– En temps de pandémie, alors que les frontières se ferment et qu’il est difficile de voyager à l’étranger, se positionner sur la thématique de l’oenotourisme est une réelle opportunité 

Introduction : 

Le patrimoine français est riche. Au-delà du patrimoine bâti, la France regorge de patrimoine naturel, culturel et immatériel. L’œnologie est l’un de ces patrimoines réputés dans le monde entier. En effet, trois vignobles français sont classés par l’UNESCO : Saint Emilion, la Champagne et la Bourgogne.

L’attrait pour ce savoir-faire ancestral et la curiosité des voyageurs ont participé à faire émerger depuis plusieurs années une nouvelle forme de tourisme centré sur l’activité viticole : l’oenotourisme. Cet intérêt porté par les touristes est grandissant. 

L’agence de développement touristique française Atout France comptabilisait en 2016 plus de 10 millions de touristes dans ce secteur, contre 7,5 millions en 2009. En termes économiques, l’oenotourisme génère 5,2 milliards d’euros de recettes / an. C’est un atout majeur pour les acteurs du territoire puisqu’il le structure  par des retombées économiques à court comme à long terme.

En France, l’oenotourisme fonctionne très bien. Le vin fait partie du patrimoine français et la France est reconnue à l’internationale pour ses excellents breuvages et ses savoir-faire. Selon les études d’Atout France, près de 60% des oenotouristes sont français. Les 40% restant sont composés principalement de voyageurs européens, venant majoritairement de pays frontaliers comme la Belgique et l’Angleterre. 

1. L’oenotourisme : faire découvrir des savoir-faire ancestraux

L’oenotourisme révèle les richesses des territoires français et permet aux voyageurs, étrangers ou non, de les découvrir. En France, le vignoble est présent dans de nombreuses régions. Chacune d’entre elle possède ses spécificités, autant en termes de culture, de paysage que d’architecture.

Par ailleurs, l’oenotourisme peut etre pratiqué en séjour de courte ou longue durée ainsi qu’en itinérance.

L’oenotourisme itinérant, découvrir une région au gré des vignobles

L’oenotourisme se prête particulièrement bien au tourisme en itinérance, permettant ainsi de découvrir plusieurs domaines viticoles et les subtilités de chaque terroir. Parmi les routes des vins célèbres, prenons l’exemple de la « Route des Vins d’Alsace », récemment labellisée Vignobles & Découverte. Cette dernière peut se parcourir grâce à des moyens de transports collectifs (bus), en voiture ou en vélo pour les voyageurs adeptes de cyclotourisme, mode de slow tourisme fort apprécié.

La « Route des Vins d’Alsace » parcourt 170km de territoire piémont viticole, du Nord au Sud, de Marlenheim à Thann.  Assurément, c’est un pilier du rayonnement de la région alsacienne. Créée dès le début des années 1950, la Route des Vins d’Alsace est une destination complexe, composées de diverses offres : 

– Sentiers viticoles ;

– Rallyes dans les vignobles ;

– École des vins ;

Sans compter les nombreux domaines viticoles proposant des activités de découverte, des visites de caves suivies de dégustation, de la restauration ainsi que des hébergements.

Vignes et villages d’Alsace

L’évènement national « Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant » se déroule depuis 25 ans dans la région alsacienne. Ayant lieu pendant trois jours, le principe est le suivant : aller déjeuner chez un vigneron en apportant son panier repas. 

Les « Vins du Val de Loire au fil de l’eau » : vins, croisière et patrimoine

Le « Pays des châteaux » est aussi le pays du vin. À bord d’une touée cabanée, embarcation fluviale typique de la Loire,  le voyageur découvre les merveilles du patrimoine bâti, naturel et immatériel de la région Centre Val de Loire.

En compagnie d’un vigneron, parfois aussi capitaine du bateau, les touristes dégustent produits du terroir et vins des domaines locaux.

Cet itinéraire regroupe différents circuits fluviaux, parmi lesquels la « Toue de Nantes » et la balade « Régal Vigneron ». Tout en naviguant sur l’Erdre, la plus belle rivière de France selon François 1er, les voyageurs peuvent ainsi échanger avec un vigneron du vignoble nantais.

Au cœur de l’Anjou, Loire Vins Aventure propose des excursions sur la Loire à bord de l’Etoile qui Rit, qui se décline en trois offres dont « La Loire Pittoresque ». Au départ de Montsoreau jusqu’à Saint Germain sur Vienne, les voyageurs ont alors l’occasion de découvrir villages et châteaux, comme celui de Montsoreau, transformé en musée d’art contemporain.

En complément des excursions, Loire Vins Aventure propose restauration et dégustation de vins du Domaine des Champs Fleuris. Les touristes peuvent alors découvrir patrimoine bâti et patrimoine naturel , pour une expérience unique.  

2. L’oenotourisme : dynamiser l’évènementiel

L’œnologie entretient des liens étroits avec le patrimoine. Considérée elle-même comme un patrimoine immatériel, l’œnologie implique aussi le patrimoine naturel à travers les vignobles et le patrimoine historique via les différents monuments des domaines viticoles.

L’oenotourisme s’adresse à tous les publics, des néophytes aux passionnés. De nombreuses activités permettent de découvrir cet univers en famille, entre amis ainsi que dans le cadre de l’entreprise.

Rouge aux lèvres : agence spécialisée dans l’évènementiel œnologique auprès des entreprises

Créée par Margot Durancel, sommelière, journaliste et influenceuse vin, l’agence Rouge aux lèvres organise des évènements autour du vin pour les entreprises et leurs clientèles. Composée de sommeliers juniors et de sommeliers séniors, l’agence organise des masterclass, des dîners et voyages œnologiques, et propose la mise en place de bar à thèmes lors de cocktails professionnels.

Pour organiser ses évènements, l’agence dispose d’un carnet d’adresse exclusif composé de lieux prestigieux, parfois secrets, et souvent fermés au public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux remarquables, accueillir un évènement œnologique haut de gamme peut être un bon moyen de développer son réseau tout en préservant son intimité.

En temps de pandémie, l’agence propose à ses clients des « E@Degustation », « les Virtual Wine Tour », sorte de masterclass à domicile en visioconférence. Pour se faire, l’agence se charge de tout organiser : la conception du coffret, la livraison auprès des clients et l’expérience digitale avec un sommelier de l’agence. Un format évènementiel intéressant en période de crise sanitaire !

La plateforme Visit French Wine, véritable guide oenotouristique recensant les acteurs du secteur

La plateforme Visit French Wine recense des dizaines d’activités, d’expériences et de lieux pour partir faire de l’oenotourisme. Le site permet de chercher une expérience personnalisée répondant à différents critères. Parmi les diverses expériences répertoriées et valorisées par la plateforme, nombreuses sont celles qui mêlent oenotourisme et patrimoine.

Grâce à une telle plateforme, un gestionnaire de site historique peut s’inspirer d’expériences existantes, analyser la concurrence locale et se positionner. Si son activité est recensée par la plateforme, c’est aussi un atout de visibilité non négligeable.

La Maison Rémy Martin à Cognac : le spiritourisme, petit frère de l’oenotourisme

Bien que l’oenotourisme soit principalement axé sur le vin, la France possède un autre savoir-faire : les spiritueux. Le cognac est l’une des eaux-de-vie les plus appréciées dans le monde. D’ailleurs, les savoir-faire de l’élaboration du cognac sont inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français, première étape avant le classement au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

La Maison Rémy Martin à Cognac, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, est l’une des plus prestigieuses maisons de cognac. Fondée en 1724, le savoir-faire de la maison repose sur une distillation traditionnelle et l’utilisation de produits de grandes qualités. D’ailleurs, la Maison propose un large choix d’activités touristiques axées sur la gastronomie, la découverte du patrimoine et des savoir-faire. 

L’intérêt pour les grandes maisons de spiritueux grandit en France, donnant naissance à une nouvelle forme de tourisme complémentaire de l’oenotourisme : le spiritourisme. Pour les propriétaires de lieux patrimoniaux, créer des évènements en lien avec l’oenotourisme ou le spiritourisme est le moyen d’attirer une nouvelle clientèle.

Afin d’impliquer encore plus le touriste dans la découverte des vignobles, la plateforme Visit French Wine recense aussi des activités dans la veine de l’agritourisme. L’agritourisme, forme de tourisme à la ferme, propose aux voyageurs de découvrir les savoir-faire agricoles. Dans l’oenotourisme, ce sont les savoir-faire viticoles qui sont mis en avant, notamment les vendanges.

Le Château Guipière, entre vendanges et séminaires d’entreprises

Situé à quelques kilomètres de Nantes dans le vignoble du muscadet, le Château Guipière propose une salle de réunion jouxtant le chai. Pour les séminaires se déroulant au mois de septembre, c’est l’occasion pour les visiteurs d’expérimenter l’art des vendanges en pratiquant cette activité l’après-midi.

Vignes en automne
L’expérience « Vendanges » au Château de Pommard

En Bourgogne, les curieux sont invités à venir observer, apprendre et participer aux vendanges du Château de Pommard. Après avoir découvert la méthode de récolte traditionnelle, c’est le moment de déguster des spécialités de la gastronomie bourguignonne tout en savourant des vins typiques de la région. Les activités proposées au château de Pommard sont idéales pour le team-building et les séminaires d’entreprises.

Château de Pommard

Ne disposant pas d’une offre d’hébergement, le château a cependant mis en place un système de conciergerie afin d’accompagner au mieux leur clientèle dans la préparation de leur séjour en Bourgogne. 

Il serait judicieux pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, situé à proximité d’un domaine viticole, de servir d’hébergement partenaire pour les vignobles ne proposant pas ce service, à l’instar du Château de Pommard. 

3. L’oenotourisme : offrir des lieux d’hébergements ressourçant pour des séjours uniques

Que ce soit pour un séjour de courte durée dans le cadre d’un circuit touristique ou pour un séjour de longue durée, les domaines viticoles sont des lieux d’accueil privilégiés. Idéalement situés au cœur des vignes, les hébergements touristiques dans les domaines viticoles permettent aux touristes d’être plongés en immersion dans la vie des vignerons . L’espace d’un instant, le voyageur plonge dans une nature exceptionnelle et découvre des savoirs-faire ancestraux.

Il est donc judicieux, lorsque cela est possible, de proposer une offre d’hébergement au sein de son vignoble. Gîtes de France réalise un classement par « épis », à l’instar des étoiles pour les hôtels et restaurants. Cette classification s’applique à différents types d’hébergements :

– Les gîtes, classés de 1 à 5 épis ;

– Les gîtes de groupe, de 1 à 4 épis ;

– La chambre d’hôtes, de 1 à 5 épis ;

– Les campings et chalets, de 1 à 4 épis. 

Nota Bene : les hébergements dit « insolites » ne font pas l’objet d’un classement.

Le Domaine de Verchant : proposer un hébergement de luxe au cœur des vignes 

À seulement quelques minutes du centre de Montpellier se trouve le Domaine de Verchant. Maison de maitre transformé en hôtel 5 étoiles proposant des chambres et des suites. Le lieu est classé Relais & Châteaux. Par ailleurs, Le Domaine de Verchant propose aussi un appartement privé ainsi que deux maisons privatives.

Le Domaine de Verchant propose divers services ;

– Le Restaurant « Verchant » ;

– La « Plage dans les vignes » composée d’une piscine, d’un restaurant et d’un bar tel une oasis au cœur des vignes ;

– Un SPA, proposant aussi des cabines privatives ;

– Une salle de fitness ;

– La boutique-caveau, pour déguster et acheter les vins du domaine.

Vidéo Domaine de Verchant domainedeverchant.com

La vue imprenable sur les vignes du Languedoc fait du Domaine de Verchant un véritable havre de paix, de calme et de volupté pour la clientèle en recherche d’expérience haut de gamme. 

Camper chez le vigneron dans le Val de Loire, une offre d’hébergement plus accessible

Pour les touristes préférant l’itinérance et le camping, il est possible de faire étape chez le vigneron. En effet, dans le Val de Loire, plus particulièrement dans la région de Saumur, plusieurs vignerons proposent des emplacements à titre gratuit pour accueillir des campeurs comme au Clos des Cordeliers.

Conclusion 

Accessible à tous grâce à une diversité d’offres adaptées à un public très large, l’oenotourisme est un atout pour le patrimoine français. En effet, il permet d’étendre la vision du patrimoine, de penser plus large, en s’intéressant au patrimoine naturel, culturel et aux savoir-faire (patrimoine immatériel). 

L’oenotourisme est incontestablement un atout pour les propriétaires ou gestionnaires de domaines viticoles. Toutefois, il peut aussi s’adapter aux lieux historiques n’ayant visiblement aucun lien avec l’œnologie. Si la région où se situe le bien possède une histoire forte liée à l’œnologie ou est particulièrement réputée pour ses vins, un lieu historique peut en bénéficier et organiser des évènements autour de cette thématique.

Pour aller plus loin : 

Le slow tourisme, découvrir le patrimoine en flânant

Lancer des activités dans un site historique 

Quels financement pour lancer une activité touristique ?

Comment développer des activités au cœur des abbayes ? Dans cet article, Hephata vous donne quelques inspirations et pistes de réflexions.

L’important à retenir de cet article : 

Dans cet article, nous vous présenterons différents développements d’activités mis en place dans des abbayes, à travers un focus sur les différentes propositions réalisées par l’association Propolis autour de l’Abbaye de Bonnecombe.

En effet, généralement, les abbayes sont des lieux spacieux et chargés d’histoire, souvent entourés d’un patrimoine naturel remarquable. Ainsi, les abbayes présentent des atouts majeurs pour la mise en place d’activités variées.

Introduction : 

Les abbayes sont intimement liées au monachisme. Initialement issues de l’Orient, elles se sont beaucoup développées en Occident au fil des siècles.

Avec l’avènement de la chrétienté, des abbayes furent construites par centaines. La vie monastique s’appuie sur différents piliers, parmi lesquels le travail, souvent agricole. En effet, « Ora et Labora », signifiant en français « prie et travaille », est une expression latine faisant référence à la vie monastique bénédictine. À travers le travail dans les champs, les abbayes avaient pour vocation d’être auto-suffisantes.

En janvier 2021, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue dans le Calvados afin d’y signer une convention de partenariat de sauvegarde du patrimoine. Le premier édifice à bénéficier de ce programme est l’Abbaye de Mondaye, située à Saint-Martin-de-Mondaye.

Cette actualité démontre un intérêt toujours présent pour le patrimoine historique, notamment le patrimoine des abbayes. Assurément, la dimension humaine de ces lieux de vie particuliers les rend fascinants, tout comme leur architecture souvent remarquable. 

Au même titre que les châteaux, les abbayes sont des témoins de l’évolution des styles architecturaux en France et de l’histoire du pays. C’est un patrimoine reconnu et valorisé, à l’instar de l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne-Franche-Comté, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Pour sauvegarder de tels lieux, il est nécessaire de mettre en place des activités afin de les animer. L’enjeu est de les rendre rentables financièrement, les bénéfices pouvant par la suite être réinjectés dans la mise en valeur, le développement et l’entretien du lieu.

Cependant, il est important de garder une cohérence entre l’histoire du lieu et les nouvelles activités. Pour cela, il est judicieux de s’orienter vers des activités ayant une dimension sociale, environnementale, de bien-être ou spirituelle.

Focus sur l’étude du projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe

Pour la première édition du Prix du Patrimoine paysager et écologique, la Fondation Etrillard a sélectionné le projet de l’association Propolis pour la réhabilitation et la restauration des espaces paysagers de l’Abbaye de Bonnecombe.

Bien que tout ce que propose l’association Propolis est au stade de projet, il s’agit d’un travail d’étude très intéressant, axé autour de la construction d’un projet cohérent, qui peut être une excellente source d’inspiration. L’aboutissement sera par la suite décidé avec l’évêché de Rodez et Vabres, propriétaire des lieux.

L’Abbaye cistercienne de Bonnecombe dans l’Aveyron est un lieu patrimonial exceptionnel fondé au XIIème siècle. Inhabitée depuis 1965 et inoccupée depuis 2017, l’Abbaye est au cœur du travail d’étude réalisé pour le projet Propolis.

L’idée de l’association est d’implanter un centre de formation au sein de l’Abbaye ainsi qu’une pluralité d’autres activités axées sur les questions environnementales et sociétales. 

1. La valorisation des extérieurs de l’Abbaye

Les sites patrimoniaux sont généralement entourés d’une nature remarquable. C’est assurément un atout à valoriser pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux. En effet, les visiteurs apprécient de plus en plus le patrimoine naturel. Par ailleurs, de nouvelles tendances touristiques attestent de cet attrait grandissant pour la nature, tels que l’agritourisme ou le slow tourisme, ainsi que toutes les formes de tourisme durable.

À travers la mise en place des différentes actions, l’association Propolis exprime un message fort et affirme l’importance des questions environnementales et sociétales à ses yeux.

Cadre naturel remarquable, le site de l’Abbaye, d’une dimension de 13000m2 bâtis, s’étend sur plus de 180 hectares comprenant de la forêt, un parc ainsi que des espaces au potentiel agricole comme un verger et un potager. Assurément, l’Abbaye de Bonnecombe possède les atouts nécessaires pour pratiquer une agriculture innovante et être le plus auto-suffisante possible.

Les extérieurs seront mis à profit pour y développer plusieurs activités et équipements, tels que :

– Un jardin ornemental ;

– Une pommeraie ;

– Un potager et jardin en agroécologie pour les visiteurs ; 

– Un potager en permaculture et un nouveau verger ; 

– Un espace dédié à la culture de plantes à parfum en agroécologie.

En effet, L’Abbaye de Bonnecombe prévoit d’expérimenter les méthodes de l’agroécologie en consacrant une partie de ses extérieurs à la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales, en proposant 300 espèces différentes.

Par ailleurs, des ateliers liés à la nature seront mis en place au sein de l’Abbaye, ainsi qu’un élevage de papillons. Un hangar agricole sera aussi créé. 

2. Une offre diversifiée permettant d’attirer différents publics

La superficie impressionnante de l’Abbaye de Bonnecombe est un atout pour y développer plusieurs activités variées permettant ainsi de s’adresser à un public plus large.

En tant que propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial, il est important de réaliser un diagnostic avant de se lancer dans le développement d’activité.

Comprendre les atouts du lieu et de son territoire ;

Analyser les attentes et besoins du public, autant des touristes que des locaux ;

Se positionner en fonction des critères précédents.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe utilise les atouts du lieu. Le premier atout est l’espace : en effet, un lieu aussi vaste que celui-ci permet d’y implanter différentes activités.

Chaque activité mise en place répond à une demande plus ou moins explicite du public.

a) Les activités culturelles pour attirer un large public

Les activités culturelles sont certainement celles qui attirent le plus de public. De ce fait, pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, inclure la culture dans son offre est une excellente idée. En effet, le secteur culturel, très diversifié, possède de nombreux atouts :

– Accessible à tous les âges, les activités culturelles plaisent autant aux enfants qu’aux adultes ;

– La culture est un des pans principaux de l’attractivité d’un territoire. En devenant un lieu culturel reconnu, le lieu participe au développement de son territoire.

Afin d’inclure un maximum d’individus et d’élargir encore son public, il est judicieux de mettre en place des activités destinées aux amateurs comme aux professionnels.

Ainsi, l’un des volets du projet Propolis est l’accueil d’artistes en résidence avec la création d’ateliers d’artistes, implantant ainsi un centre culturel sur le site de l’Abbaye. Afin de compléter l’offre culturelle, le projet prévoit : 

– Une salle de spectacle, ainsi que l’utilisation de l’Église en salle de célébrations et de concerts ; 

– Un cabinet de musique et de poésie. 

b) Les aménagements sociaux, le patrimoine au cœur de la vie quotidienne des habitants

Le patrimoine fait intégralement partie du territoire et de l’histoire d’une région. Pourtant, il est souvent oublié, laissé de côté. Pour les gestionnaires ou propriétaires de sites patrimoniaux, transformer son patrimoine en lieu de vie permet de l’inclure dans la vie de la commune. De cette manière, le lieu s’intègre dans le quotidien des habitants, qui, ne l’oublions pas, constituent son premier public.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe inclut un volet social très important. De plus, en redevenant un lieu de vie à la fois pour les personnes qui viendront en formation ou en résidence et pour les locaux, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation initiale. Toujours dans une démarche sociale, l’Abbaye accueillera un lieu de vie et d’accueil pour une dizaine de jeune de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

De cette manière, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation d’accueil des personnes dans le besoin.

L’association Propolis prévoit aussi la mise en place d’un cabinet de médecine alternative, offre presque inexistante jusqu’alors sur le territoire, en proposant un lieu où penser la santé autrement. Cette démarche est en adéquation avec leur pensée générale de durabilité et de responsabilité.

3. Le cœur du projet : l’implication politique et sociétale du centre de formation

À travers cette activité qui constitue le cœur du projet, le patrimoine devient un acteur de la vie politique. En effet, le centre de formation aux questions environnementales répond à de grandes questions sociétales. En formant des individus à ces thématiques, ces problématiques qui gangrènent notre société, l’Abbaye de Bonnecombe prend une place très importante au sein de la politique, de l’éducation et de la société.

Il est important pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux de comprendre les grands enjeux sociétaux. 

Le centre de formation est l’activité principale du projet Propolis. Le centre proposera un cursus intitulé « Penser la modernité ». Cette formation dispensera des enseignements et des activités pratiques en lien les questions environnementales et sociales.

Le cursus est divisé en trois modalités, se destinant chacun à une clientèle différente. Les cursus proposés vont d’une semaine à neuf mois de formations, se destinant autant aux particuliers qu’aux professionnels. 

Les étudiants du cursus seront logés, nourris et blanchis pour un forfait mensuel allant de 650€ à 800€. Les cours seront dispensés grâce aux subventions sollicitées, les participants n’auront donc pas à payer la formation.

Cependant, le centre de formation est un véritable atout économique pour la région. En effet, les individus venus en formation pourront :

Visiter la région et découvrir le territoire ;

Dépenser dans les activités et commerces de proximité ;

Participer à la vie économique de la région.

Le centre de formation constitue l’atout majeur du projet grâce sur plusieurs aspects : les loyers des étudiants assurent une rentabilité du lieu sur le long terme. De plus, le lieu constitue un écrin idéal pour une formation aux questions environnementales et sociales, ce qui en fait un rude concurrent face aux quelques rares écoles ou universités proposant ce type de cursus. 

4. Un grand projet au budget colossal

Afin d’accueillir toutes ces activités, l’Abbaye de Bonnecombe va être entièrement nettoyée et rénovée. L’association prévoit plusieurs années de nettoyage, de travaux et d’aménagement.

Pour un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaitant le rénover afin d’y développer un nouveau projet, les chantiers d’insertions ou de bénévoles sont une bonne solution.

Il peut aussi lancer une campagne de financement participatif. En effet, les contributeurs peuvent aussi devenir acteurs du chantier s’ils le désirent.

Pour financer un tel projet, nécessitant la réhabilitation du lieu, des travaux de rénovation et d’aménagements, l’association Propolis a lancé des levées de fonds, bénéficiant ainsi de différentes aides : 

– Des subventions publiques, de la part des collectivités locales, de l’Etat et de l’Europe à hauteur de 30% du coût du projet ;

– Des financements privés, venant d’entreprises, de fondations et de particuliers, représentant 30% du financement du projet.

L’association Propolis a perçu les atouts majeurs de l’Abbaye de Bonnecombe et de son territoire. Leur étude donne des axes de réflexions aux propriétaires afin d’y créer une offre utile pour le territoire.  

5. D’autres exemples de développement d’activités

L’exemple de l’Abbaye de Bonnecombe nous a permis d’explorer divers secteurs d’activités : la formation, l’écologie, l’agriculture et la cohésion sociale. 

Cependant, le développement d’activité au sein d’une abbaye peut aussi concerner la mise en tourisme du lieu avec la création d’une offre d’hébergement comme à l’Abbaye des Capucins à Montauban. Enfin, le développement peut aussi être très diversifié et englober différents secteurs d’activité, comme au sein de l’Abbaye de Royaumont.

L’Abbaye des Capucins à Montauban

Située en Occitanie, cette abbaye du XVIIème siècle a été transformée en hôtel haut de gamme en 2006. L’établissement comprend un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 116 chambres, un spa, une piscine et un restaurant.  

En plein cœur de la ville, au bord du Tarn, l’Abbaye des Capucins présente tous les atouts d’un lieu d’hébergement touristique : 

– Accessibilité ;

– Localisation idéale ;

– Proximité des commerces, des lieux de loisirs et de culture avec notamment le Musée Ingres Bourdelle à moins de 5 minutes à pied.

L’Abbaye des Capucins a de nouvelles ambitions, notamment la construction d’un nouveau bâtiment pour créer un véritable complexe hôtelier. Le projet devrait inclure : 

– Un amphithéâtre de 200 places ;

– Deux nouveaux restaurants panoramiques en roof-top ; 

– La création de 110 nouvelles chambres 3 étoiles, doublant ainsi la capacité d’accueil de l’hôtel. 

Ces aménagements viennent compléter le patrimoine existant pour créer un nouveau lieu unique, mêlant patrimoine et modernité. Ainsi, le lieu est capable de répondre à la demande grandissante de la clientèle.

L’Abbaye accueille des particuliers venus découvrir la région ainsi que des touristes d’affaires et des entreprises, le lieu disposant d’espaces pour recevoir séminaires et réunions. De cette manière, le propriétaire des lieux a transformé l’abbaye en un véritable acteur touristique du territoire, participant au développement local et à l’attractivité de la région. Les travaux d’extension de l’établissement permettent de pérenniser l’offre tout en préservant le monument historique.

L’Abbaye de Royaumont

L’Abbaye de Royaumont a été réhabilitée en 1938, devenant alors le Foyer de Royaumont. Lieu d’accueil et de repos pour artistes et intellectuels, le lieu évolue par la suite en centre culturel international.

Forte de sa renommée acquise au cours des décennies, la Fondation gérant l’Abbaye de Royaumont a diversifié ses activités :

– un centre de formation et de recherche autour de la culture, des arts, des sciences humaines ainsi que l’environnement ;

– une libraire-boutique, ainsi qu’une bibliothèque musicale et une bibliothèque générale ;

– des espaces de séminaires et d’évènementiels ;

– un hôtel et un restaurant. 

L’Abbaye organise des évènements annuels tel que le festival de musique de Royaumont. Consacré à la musique classique, la fréquentation augmente chaque année. Entre l’édition de 2017 et 2018, la fréquentation avait augmenté de 21%.

Conclusion :

Le développement d’activités dans des abbayes peut prendre différentes formes, en fonction des besoins et envies du gestionnaire des lieux. Toutefois, il faut aussi prendre en compte le territoire autour du lieu, comprendre son écosystème et comment rendre le lieu utile.

Les projets de développement d’activité au sein d’une abbaye peuvent nécessiter des travaux d’aménagements et de rénovation. Cela représente un investissement financier, plus ou moins important. Ainsi, en fonction de l’orientation du projet, différents acteurs peuvent soutenir sa réalisation.  

Pour aller plus loin : 

 Les acteurs du patrimoine : le financement

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Dans cet article, Hephata présente comment faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme.

L’important à retenir dans cet article :

L’agritourisme contribue à élargir la vision touristique du patrimoine. Le patrimoine ne renvoie pas seulement aux châteaux, maisons de maître ou abbayes. Il se compose aussi du patrimoine vernaculaire des petits villages, des anciens corps de ferme, des paysages naturels et des savoir-faire. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– L’agritourisme valorise le patrimoine naturel, culturel et immatériel

– Les collectivités territoriales ont un intérêt grandissant pour ce secteur et le soutienne financièrement

– L’agritourisme est particulièrement en vogue en période de crise sanitaire

Introduction : 

Le tourisme vert, tourné vers la découverte de la nature, est de plus en plus en vogue chez les voyageurs. Cette forme de tourisme, en rupture avec le tourisme de masse, se développe en plusieurs branches, parmi lesquelles on retrouve le tourisme rural. 

L’agritourisme est la forme la plus immersive du tourisme rural. Alors que ce dernier englobe toutes les activités touristiques en lien avec la ruralité, l’agritourisme s’axe autour de la vie à la ferme et des séjours en immersion complète.

Alors que la crise sanitaire a lourdement impacté le tourisme, notamment le tourisme de masse et le tourisme urbain ; le tourisme rural, dont l’agritourisme, est en plein essor. En effet, selon des études menées par Airbnb, la location en zone rurale a fortement augmenté. Les français ont besoin de prendre l’air, de sortir des grandes villes et de s’échapper le temps d’un bref voire long séjour.

L’agritourisme permet aux voyageurs de découvrir le patrimoine d’une autre façon, en s’intéressant au patrimoine naturel et culturel des régions. Destiné aux adeptes de la vie à la ferme aussi bien qu’aux curieux en recherche d’expérience, l’agritourisme se décline au gré des exploitations et des sites historiques.

1. Le patrimoine : un terreau fertile pour le développement d’activités touristiques

Aller vivre à la ferme est une expérience inédite pour la grande majorité des citadins. L’agritourisme permet de vivre un échange culturel et social entre les locaux et les touristes, dans un contexte intime.

Pour les propriétaires de domaines agricoles, cet intérêt pour les métiers de l’agriculture est une aubaine. L’agritourisme est l’opportunité pour eux de diversifier leur champ d’action grâce à des activités non agricoles comme de l’hébergement, de la restauration, des activités de loisirs et de la vente de produits directement à la ferme.

Le château du Colombier et sa ferme conservatoire

Du côté des propriétaires ou gestionnaire de lieux historiques possédant aussi des terres agricoles, l’agritourisme est un axe de développement intéressant. Par exemple, le domaine du Château du Colombier dans l’Aveyron dispose d’un jardin et d’une ferme-conservatoire, unique en Europe. 

En effet, sur les terres du domaine, la ferme-conservatoire permet aux touristes de découvrir des plusieurs espèces et races animales différentes, parmi lesquelles la Brebis Marron des Aravis. Le Château du Colombier a mis en place un plan de sauvegarde pour sauver cette espèce au bord de l’extinction.

Le Château du Colombier a su tirer avantage de ses terres agricoles pour offrir à sa clientèle une offre diversifié, alliant la richesse du patrimoine historique à celle du patrimoine naturel.

2. L’agritourisme en France : une offre très diversifiée 

L’agritourisme se développe de plus en plus en France et l’offre touristique est très diversifiée. En effet, chaque exploitation possède ses caractéristiques propres. 

Deux marques ont été créées dans le but de valoriser et mettre en avant les agriculteurs ayant choisi de diversifier leur activité. Ces marques sont des gages de qualité pour les touristes en recherche d’expériences et de destinations uniques : Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan.

a) Bienvenue à la ferme

L’une de ces marques, « Bienvenue à la Ferme » est coordonnée par le service des chambres d’agriculture de France. Les Chambres d’agriculture sont présentes dans tous les départements et régions. Ce sont des établissements publics, animés en lien avec les élus locaux. Les chambres d’agriculture contribuent au dynamisme de chaque département et région dans une démarche de développement durable. 

Créé en 1988, Bienvenue à la ferme est un réseau de près de 8 000 agriculteurs adhérents. Au sein de chaque région et département, des conseillers accompagnent les agriculteurs dans leur activité. Ils agissent pour la promotion de la marque localement et s’assurent de la qualité des services et activités proposés. 

Le réseau Bienvenue à la ferme promeut des expériences axées sur divers thèmes : « Mangez fermier », à travers la vente et la dégustation de produits fermiers, et « Vivez fermier » qui se décline comme ceci :

Se restaurer : repas préparés par les fermiers, activités pour découvrir et savourer la gastronomie et les produits du terroir ;

–  Dormir : séjours à la ferme dans un cadre authentique et naturel le temps d’un week-end, d’une semaine, d’une nuit. 

– Découvrir et s’amuser : découverte des savoir-faire de la ferme à travers des activités pédagogiques et ludiques.

Par ailleurs, le réseau propose aussi des offres « vacances d’enfants », spécialisées pour les séjours en famille, les voyages scolaires, les centres de loisirs, etc. 

Séjourner au Domaine Distaise

Situé aux portes de la Vallée de la Drôme, le mas provençal du Domaine Distaise accueille les visiteurs au cœur de son verger de 24 hectares. Recommandé par le Petit Futé et le Guide du Routard, le domaine dispose de plusieurs offres d’hébergement : 

– Quatre chambre d’hôtes, classées 3 épis au classement Gîtes de France ;

– Une aire d’accueil pour une dizaine de camping-car, labellisée aire d’accueil France Passion ;

– Trois gîtes ruraux, classés 3 épis et dispersés autour de l’exploitation agricole.

Le classement Gîtes de France auquel nous faisons référence dans cet article est expliqué dans l’article sur l’œnotourisme, forme très spécifique d’agritourisme, que nous vous invitons à aller lire afin de compléter ce sujet.

Le domaine Distaise dispose aussi d’une ferme-auberge, servant aussi de table d’hôtes pour les visiteurs. La ferme-auberge propose un menu composé des produits de la ferme, spécialisée dans l’élevage de cochons en plein air et le maraichage biologique. L’offre de la ferme-auberge s’est adaptée à la crise sanitaire, en proposant des paniers repas à emporter, à déguster dans le confort de son hébergement ou lors d’un pique-nique en extérieur.

L’offre touristique du Domaine Distaise se complète avec une boutique et de nombreux services pour satisfaire les clients : piscine chauffée, billard, ping-pong, terrain de boules, etc. Les visiteurs peuvent aussi profiter de la proximité avec les animaux de la ferme et se balader dans l’exploitation.

S’éveiller au camping ferme pédagogique de Prunay

Au cœur des châteaux de la Loire, le camping ferme pédagogique de Prunay accueille les vacanciers, en famille et entre amis. Dans un cadre tranquille et authentique, le camping ferme pédagogique de Prunay offre aux touristes un lieu pour se ressourcer.

À travers diverses activités ludiques et pédagogiques, les vacanciers s’échappent de leur quotidien : 

– Fabrication du pain, activités autour des céréales de l’exploitation et de la farine ;

– Balade en tracteur remorque ;

– Nourrissage des animaux ;

– Construction de nichoirs et boules de graisses pour les oiseaux ;

– Etc. 

Ces activités sont aussi proposées dans le cadre de classes vertes ou de classes découvertes, afin de sensibiliser les plus jeunes au milieu agricole. Deux jardins d’enfants situés au cœur du camping offrent des équipements tels que des châteaux gonflables et des toboggans. 

Le camping dispose de plusieurs offres d’hébergements pour accueillir sa clientèle :

– Mobil-homes ;

– Chalets tout conforts et chauffés ;

– Emplacements pour tentes, caravanes et camping-car.

Au-delà des activités proposées par le camping ferme pédagogique, le lieu bénéficie d’atouts extérieurs grâce à sa localisation. Au cœur du Val de Loire, le « Pays des châteaux », le camping est un point de départ pour des visites culturelles, complétant la dimension patrimoniale du séjour.

La proximité avec la Loire à Vélo ouvre le lieu aux adeptes du cyclotourisme, forme de slow tourisme très en vogue en France depuis plusieurs années.

Comment intégrer le réseau Bienvenue à la ferme ?

Pour un propriétaire agricole désirant étendre son activité et bénéficier de la marque Bienvenue à la ferme, il faut rentrer en contact avec la Chambre d’Agriculture de son département.

Pour bénéficier de la marque, le porteur de projet doit s’engager à : 

Satisfaire les attentes du consommateur ;

Promouvoir le métier d’agriculteur ;

Valoriser les produits de l’exploitation et les savoir-faire ;

Etre l’ambassadeur d’une agriculture durable et responsable.

Il est aussi impératif qu’il propose la viste de l’exploitation, par souci de transparence sur les pratiques agricoles. Dans le même objectif, il s’engage aussi à inscrire les noms, adresse, date de productions sur ses produits.

b) Accueil Paysan 

L’association Accueil Paysan, qui promeut l’agriculture paysanne, est un réseau composé de près d’un millier d’adhérents en France ainsi que de 300 dans 32 autres pays.

Ce réseau est composé d’agriculteurs et d’acteurs ruraux engagés en faveur d’une agriculture paysanne et d’un tourisme durable, équitable et solidaire. Accueil Paysan est partenaire du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. 

Les objectifs du réseau Accueil Paysan : 

– Faire découvrir dans le partage et l’échange le milieu rural, les activités de la ferme, ses métiers et savoir-faire ;

– Permettre aux paysans de vivre décemment sur leurs terres, contribuant ainsi au développement local ;

– Participer à la construction d’un monde rural, écologique et durable.

Le site du réseau Accueil Paysan permet au touriste de découvrir une grande variété d’offres.  

Séjourner au Domaine du Fot dans les Côtes d’Armor

Situé au cœur d’un domaine boisé longeant une rivière, le Domaine du Fot est une ancienne hospitalière des moines de Saint-Jean de Jérusalem datant du 12ème siècle. À 25 km de la mer, le domaine dispose de deux hébergements chaleureux : une longère indépendante ainsi qu’un gîte d’étape.

Entre vergers et prairies, les touristes peuvent découvrir les chevaux de traits et les vaches bretonnes du domaine. Le Domaine du Fot propose diverses activités :

– Randonnées sur le chemin botanique qui passe sur le domaine ;

– Partage de savoir-faire : complicité entre l’humain et le cheval au travail, découverte de la race bovine bretonne pie noir, ateliers de transformation laitière et cuisine ;

Les visiteurs ont aussi accès à un service de restauration, avec un menu élaboré sur place à partir de produits frais, bio, issus de la ferme et des productions locales.

le chateau partagé EN SAVOIE

Situé sur la commune de Dullin, en Savoie, le Château Partagé est un lieu regroupant habitations et activités autour de l’environnement et de l’agriculture.

Ancienne maison de maitre du 18ème siècle, le Château Partagé est divisé en plusieurs appartements individuels, habités par plusieurs familles. La rénovation du lieu et son aménagement ont été rendu possible grâce au soutient, notamment, de la NEF, banque éthique et solidaire.

Le Château Partagé héberge un large panel d’activités professionnelles, toutes contribuant à la bio-diversité du lieu.

– Du maraichage biologique, selon la pratique de la traction équine ;

– Une boulangerie avec un fournil à pain en bois ;

– Un atelier de tournage sur bois artisanal.

Le Château Partagé est un exemple de réhabilitation totale et complexe, axée sur des activités durables et responsable. Afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier de cet environnement unique, le Château Partagé proposent diverses prestations d’accueil :

Chambres et table d’hôtes ainsi que la possibilité de louer des locaux en gestion libre, en mode gîte ;

Résidences d’artistes et accueil d’évènements culturels ;

Accueil pédagogique et social ;

Accueil de stages, formations et séminaires.

Comment intégrer le réseau Accueil Paysan ? 

Si un propriétaire souhaite rejoindre le réseau Accueil Paysan, il peut pour se renseigner auprès de la FNAP, Fédération Nationale Accueil Paysan. Structurée sur trois niveaux, départemental, régional et national, le propriétaire peut rentrer en contact avec la délégation de son territoire.

En fonction de l’avancée du projet et de la motivation du porteur de projet, une ou plusieurs visites peuvent être effectuées ainsi qu’un entretien téléphonique. Lorsque la structure candidate est prête à accueillir, une visite est organisée à l’issue de laquelle commence une période probatoire d’un an. À la fin de la période probatoire, une ultime visite est réalisée pour confirmer ou infirmer la labellisation

3. Les collectivités territoriales s’impliquent dans l’agritourisme

Au-delà des acteurs comme Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan, d’autres institutions s’impliquent dans l’agritourisme. La popularité grandissante de cette pratique touristique attire l’attention des collectivités territoriales, qui lancent des appels à projets pour soutenir le développement d’activités liées à l’agritourisme. 

La région Pays de la Loire lance un appel à projet Agritourisme & Oenotourisme, à destination des professionnels des filières de l’agriculture, de la viticulture, de la pêche, de l’aquaculture et de la saliculture. 

Cet appel à projet soutien des projets de modernisation des installations d’accueil touristiques ainsi que la création de nouveaux aménagements spécifiques. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 31 décembre 2021. 

En Occitanie, la région a mis en place le PASS Agritourisme. La Région Occitanie figure parmi les trois régions avec l’offre d’agritourisme la plus importante aux côtes de l’Auvergne et l’Aquitaine. À travers cette aide, d’un montant maximum de 20 000€, la Région Occitanie s’engage aux côtés des acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire afin de soutenir le développement d’investissements agritouristiques. 

Les objectifs du PASS Agritourisme sont les suivants :

Accompagner des lancements d’activités sur ce secteur ;

Créer une nouvelle offre agritouristique dans un objectif de diversification des revenus ;

Mener des investissements de petite ampleur dans un objectif de professionnalisation, amélioration ou développement d’une offre existante.

4. MiiMOSA : le financement participatif pour aider l’agritourisme

La plateforme MiiMOSA propose des méthodes de financement participatif, le prêt rémunéré et le don avec contrepartie, pour soutenir l’agriculture et l’alimentation ainsi que l’agritourisme. 

Depuis 2018, la plateforme MiiMOSA organise un appel à projet Agritourisme, en partenariat avec Airbnb et Bienvenue à la ferme, et récompense une dizaine de lauréats. Les projets sélectionnés bénéficient d’une aide financière attribuée par Airbnb, pouvant aller jusqu’à 5 000€.

Les lauréats peuvent aussi profiter de l’accompagnement des conseillers du réseau Bienvenue à la ferme dans la mise en place de leur projet d’accueil. Ils deviennent alors adhérents au réseau pour une période d’un an.

Dormir dans une ruche géante à la Fontaine d’Airmeth

À Pontivy en Bretagne, la Fontaine d’Airmeth propose des chambres d’hôtes et un gîte au sein de deux corps de ferme entièrement rénovés. Le lieu dispose aussi d’un hébergement insolite, cœur du projet sélectionné lors de l’appel à projet.  

En effet, les propriétaires de la Fontaine d’Airmeth pratiquent l’apiculture. Ils souhaitent partager leur métier et passion avec les visiteurs, en créant un lien unique entre l’humain et les abeilles. 

Pour se faire, ils ont créé un chalet atypique et écologique, une tiny house, en forme de ruche. À l’intérieur se trouve une ruche pédagogique. Les abeilles entrent et sortent par une cheminée vitrée, à l’arrière de la tiny house, sans danger pour les habitants du chalet.

Par mesure de sécurité, des loquets cadenassés ont été installés. Ainsi, les habitants de la petite maison pourront observer grâce aux vitres la vie des abeilles, comprendre leur mode de vie.

Dans une démarche solidaire et responsable, le chalet a été entièrement aménagé et décoré grâce aux artisans locaux. 

Conclusion :

Le patrimoine agricole regorge de richesses culturelles, naturelles et immatérielles qui sont des atouts pour le tourisme. L’agritourisme répond aux envies d’ailleurs et d’authenticité de la clientèle tout en permettant aux agriculteurs de diversifier leur activité. En créant du dynamisme dans les territoires, l’agritourisme est un atout pour les collectivités territoriales qui peuvent y voir un nouvel axe de développement du territoire.

À l’instar du Château du Colombier qui a su tiré avantage de son terrain agricole pour y développer une ferme-conservatoire, un lieu historique possédant un patrimoine naturel peut se lancer dans l’agritourisme.

L’agritourisme est un véritable atout pour les propriétaires de sites historiques entourés de terrains agricoles, ou possédant un potentiel agricole. En effet, c’est un moyen pour eux d’attirer une nouvelle clientèle appréciant à la fois le patrimoine et l’agriculture.

Pour aller plus loin : 

– Investir dans le patrimoine historique naturel

– Quels financements pour lancer une activité touristique ?

– Le programme européen LEADER

Comment organiser une reconstitution historique dans un château ?

Introduction

En matière d’évènements de grande ampleur, la reconstitution historique sied tout particulièrement aux châteaux et sites d’exception, chargés d’histoire et porteurs d’une identité territoriale marquée. Se lancer dans la valorisation de son patrimoine en développant ce type de projet c’est à la fois attirer des mécènes qui partagent ses valeurs et produire des externalités positives sur l’ensemble du territoire.

Nous avons rencontré Bertrand Bailleul, délégué régional de la Fédération Patrimoine Environnement, qui est à l’initiative de la création du Camp de Vaussieux, dans le Bessin.

L’important à retenir dans cet article :

– La reconstitution historique permet de fédérer une multiplicité d’acteurs locaux et de mécènes autour d’un projet porteur de valeurs communes ;

– Le choix d’un thème fort et unique est essentiel afin de construire son évènement historique ;

– L’appui sur un ensemble d’acteurs locaux (financeurs, bénévoles, médiateurs) est nécessaire pour développer son projet de reconstitution historique ;

– La recherche de financements et la communication sont des points essentiels dans l’élaboration de son projet.

Focus sur la reconstitution historique au Camp de Vaussieux

En 2017, cinq passionnés d’Histoire et de la Normandie fondent l’association Un Nouveau Monde dans l’idée de faire connaître et revivre le patrimoine historique et militaire du XVIIIe siècle dans le Bessin. Parmi les diverses manifestations organisées par l’association, il en est une qui ne passe pas inaperçue. Des troupes de soldats tirent à l’artillerie, la cavalerie fonce vers leurs ennemis (comédiens), le tout au son des tambours et dans une clameur générale ! Pour un ticket d’entrée à 3 €, les visiteurs sont totalement plongés dans un univers haut en couleurs.

La reconstitution au Château de Vaussieux commémore un épisode de l’histoire commune des États-Unis et de la France et vise à faire connaître une histoire peu connue de la population locale. Plutôt que de reconstituer des thèmes phares de la Normandie (les Anglais, Guillaume le Conquérant, le débarquement), Un Nouveau Monde a choisi un thème tout à fait singulier et authentique.

L’évènement régional est rendu possible par la participation des bénévoles. Ce n’est pas moins d’une centaine de militaires et environ 80 civils qui sont impliqués dans la reconstitution. Nombreuses sont les associations qui soutiennent l’événement comme Un Nouveau Monde, la société des “Sons of the American Revolution”, Les Amis du musée du Baron Gérard, Patrimoine rural et Société des arts et des sciences de Bayeux. Les instances locales (la région, le département, les intercommunalités) soutiennent également le projet financièrement par des aides de 500 à 5.000 €.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est un projet unique qui participe au rayonnement territorial.

1. Le choix d’un thème unique : une clef pour développer un projet innovant à fort impact

Pour que le projet soit viable, il est nécessaire de cibler un thème qui soit original et singulier. Ce thème est la clé de l’élaboration d’un projet de reconstitution.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est centrée autour d’un évènement précis d’août 1778. Il s’agit de l’entraînement de troupes militaires françaises au Camp de Vaussieux avant leur envoi en Amérique. Elles allaient ensuite soutenir la guerre d’indépendance des futurs États-Unis contre l’Angleterre.

En Alsace, le château de Lichtenberg a accueilli en 2018 une reconstitution de la vie quotidienne des soldats entre 1940 et 1945. Le thème de la reconstitution a été choisi pour son originalité et son rapport direct avec l’histoire du château. Situé non loin de la frontière avec le territoire allemand, le château alors en ruines, était au plus près du théâtre de la guerre. Pendant cette période, il a été investi par les habitants du village de Lichtenberg et par quelques soldats.

Ces choix de thème ont permis à ces deux châteaux de rayonner sur leurs territoires respectifs en développant leur attractivité et en faisant travailler de multiples acteurs locaux (bénévoles, annonceurs, associations, costumiers, équipementiers). Par ailleurs, l’annualité de l’évènement permet de renforcer l’attractivité du site.

2. Sur quels financements s’appuyer ?

L’organisation d’une reconstitution est coûteuse matériellement et financièrement étant donné qu’il faut prévoir des costumes et accessoires d’époque pour les figurants, agencer le lieu avec des stands éphémères, des affichages, des outils prévus pour les activités sur le site (ateliers, démonstrations) en plus de divers équipements (électriques, sonores, de sécurité, publicité).

A titre d’exemple, la reconstitution du Camp de Vaussieux a nécessité entre 60.000 et 80.000 €. Le coût d’un seul costume de paysan s’élevait déjà à 200 € !

S’il est possible de s’appuyer sur de nombreux bénévoles, il faut toutefois prévoir des soutiens financiers. Un tel évènement est aussi un moyen d’attirer des mécènes.

Des financements dédiés aux territoires 

Une première solution efficace est de s’adresser aux acteurs qui financent directement les initiatives des territoires :

Régions et départements à travers des appels à projet ou des demandes de subventions.

L’Union Européenne à travers les aides du FEADER et le projet LEADER.

Pour la reconstitution du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a sollicité les fonds européens. Ces fonds cofinancent des projets qui participent au développement des zones rurales et disposent d’une stratégie de développement du territoire. L’association s’est également appuyée sur des aides diverses provenant de la région, du département et des intercommunalités.

Des financements locaux

Les demandes de financement auprès des acteurs locaux (administrations, associations et particuliers) sont un mode de financement particulièrement adapté pour les projets de reconstitutions historiques. En raison du caractère local, les meilleurs soutiens sont en effet ceux qui se sentent concernés par un tel projet. La création d’une identité locale forte est vectrice de participations financières.

La reconstitution au château de Lassay en Mayenne consistait en une recréation de l’ambiance Second Empire en 2019. Elle a notamment pu avoir lieu grâce à l’association des Amis du château de Lassay et les comédiens de l’association Virges Armes. Avec un succès qui a été au rendez-vous, l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une prochaine reconstitution.

Des financements participatifs en complément

Comme dans le cas de la reconstitution historique au Château de Vaussieux, le crowdfunding est une solution à adopter en complément des financements principaux. Il s’agit de faire appel à la générosité de particuliers, futurs visiteurs ou curieux par le biais de plateformes tel que Commeon ou Dartagnans.

Ils ont par exemple permis de lever près de 3 000 € supplémentaires pour la réalisation du Camp de Vaussieux, un complément non négligeable.

3. Un ancrage local qui bénéficie au site et au territoire

Les exemples de reconstitutions historiques dans des châteaux le montrent, l’ancrage dans le territoire est primordial avant et pendant le développement du projet. C’est la mobilisation des acteurs locaux qui participent largement du succès de l’évènement. Elle génère recettes, notoriété du lieu et externalités positives sur le territoire.

S’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux

Les acteurs locaux représentent un réseau solide sur lequel il est pertinent de s’appuyer. Ils peuvent intervenir à l’échelle du financement comme à celle de la participation au projet (dons matériels et humains). Les bénévoles ont en effet participé à toutes les étapes de la reconstitution. Ils sont intervenus du montage du site à la tenue des stands en passant par la participation en tant qu’acteurs et la réalisation des costumes et accessoires.

Dans le cas du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a fait appel à de nombreux acteurs locaux :

– Bénévoles comédiens, techniciens (pour le son et la lumière), personnels d’accueil

– Associations donatrices

– Collectivités territoriales et entreprises partenaires

– Les propriétaires du château de Vaussieux

Lors de la reconstitution militaire au château de Breteuil qui traversait l’histoire de France par le XIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en 2020, la participation de nombreux figurants de la région relève du même mode de gestion locale de l’évènement.

Miser sur la communication pour attirer visiteurs et financeurs

Après l’élaboration du projet de reconstitution, il est essentiel de penser à la communication de l’évènement (publicités locales, communication digitale). Cette communication doit avoir lieu avant le lancement du projet mais également après que la reconstitution ait eu lieu. Cela permet d’attirer visiteurs et futurs soutiens, financiers ou matériels, qui pourront participer au développement et à la valorisation futurs du site.

Il est nécessaire de miser d’abord sur la publicité ultralocale. Le public privilégié est en effet majoritairement issu des territoires très proches de l’évènement.

L’équipe du Camp de Vaussieux s’est d’abord appuyée sur la presse locale (Ouest France, Le Bessin libre, La renaissance du Bessin). Par la suite, le tractage et le bouche à oreille ont été indispensables. Pour le tractage, il a fallu éditer des documents publicitaires.

Quelques conseils pour se lancer dans l’aventure

Prendre conseil auprès des personnes réalisant des reconstitutions historiques, de préférence sur un thème proche du sien. Se rapprocher par exemple de la Fédération française des fêtes et spectacles historiques

Mobiliser au minimum une centaine de personnes sur un projet de ce type

– Se rapprocher des associations des Amis de… monuments, musées, etc.

Prendre de l’avance pour développer son projet, d’un à deux ans.

En savoir plus :

Le fond LEADER

Lancer des activités dans un site historique

Quelles associations autour des monuments historiques ?

Panorama des acteurs européens du patrimoine. Qui sont-ils ? Quel est leur rôle ?

L’important à retenir dans cet article :

En France, les institutions pour le patrimoine sont nombreuses. Elles effectuent un travail constant en matière de conservation et de valorisation du patrimoine. La Fondation du Patrimoine, la Demeure Historique, les Vieilles Maisons Françaises œuvrent à la sauvegarde de notre identité collective. 

En Europe, des organismes comme Europa Nostra fédèrent autour des politiques de valorisation du patrimoine européen. Ils créent de véritables mouvements citoyens. Actions concrètes, concours, mises en place de partenariats etc., les initiatives ne manquent pas. Elles prouvent que le patrimoine est, aujourd’hui encore, au cœur des préoccupations internationales. 

Les points clés de cet article : 
– Les grandes étapes de la reconnaissance d’un patrimoine culturel à l’échelle européenne depuis le début le XVIIIème siècle 
– La place du patrimoine en Europe aujourd’hui avec la création d’un espace culturel commun
– Les organismes ayant pour mission de sauvegarder ce patrimoine à l’échelle européenne
– L’avis des européens par rapport à l’Europe culturelle

Introduction

Selon le Conseil de l’Union Européenne, « le patrimoine culturel est un atout majeur pour l’Europe et une composante importante du projet européen […] en étant un socle de connaissances irremplaçable et [une] ressource précieuse pour la croissance économique, l’emploi et la cohésion sociale, il enrichit la vie de centaines de millions de personnes, nourrit l’inspiration des intellectuels et des artistes et est un moteur pour les industries culturelles et créatives ». Outre ces considérations, l’Union Européenne a mis en place des politiques culturelles communes en matière de patrimoine. Elle considère ce dernier comme étant le ciment matériel qui lie les européens entre eux. 

Le patrimoine culturel provoque ainsi un certain engouement au sein des mentalités et des politiques européennes. Il est un atout multidisciplinaire, vecteur transversal dans les relations humaines. Au-delà de sa dimension matérielle historique, le patrimoine est un outil de promotion territoriale.

1- La notion de patrimoine culturel dans l’histoire, une montée progressive vers la reconnaissance du Patrimoine comme « atout majeur » de l’Union Européenne

a) Le patrimoine culturel, acteur de la construction des identités nationales du XVIIIème au XXème siècle

Dans son ouvrage « Le patrimoine culturel, instrument de la stratégie de légitimation de l’Union européenne », Marie-Anne Guérin explique que l’apparition de la notion de patrimoine au sens culturel du terme est apparue avec l’idée de nation au moment de la Révolution française. Il joue « un rôle majeur dans la construction des identités nationales aux XIXème et XXème siècles ».

La philosophie des Lumières opère un changement de réflexion sur la légitimité des États. On passe d’un pouvoir de droit divin à la souveraineté nationale ou populaire. Les monuments historiques, les châteaux, les églises deviennent alors une propriété commune. Cette propriété participe « à la production ou encore à la mise en sens de la collectivité nationale, en l’inscrivant dans le Temps. Le patrimoine culturel va donc avoir la mission de donner un sens nouveau à la Nation. 

b) L’apparition de la notion d’identité européenne après la Seconde Guerre Mondiale

Avant les deux guerres mondiales, des rivalités culturelles bouleversaient déjà l’échiquier européen. Les rapports de dominations nationales étaient encore très forts. Aucune union communautaire n’avait été créée hormis le partage d’un même territoire géographique (Le Vieux continent) et d’une volonté commune : devenir la puissance dominante de l’Europe en étendant son territoire grâce aux colonies. C’est avec la fluidification des échanges, qu’une culture européenne a commencé à se diffuser entre les États. Le tourisme naît dès le XVIIIème siècle entraînant de premiers partages autour d’une culture commune. 

Après la montée des nationalismes, on assiste à une méfiance globale sur la mise en place d’actions voire de politiques culturelles, certains criant à « l’impérialisme ». Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les seules préoccupations sont alors d’ordre purement économique ! La priorité est de rétablir une stabilité économique au sein des relations interétatiques. En parallèle de cela, on remarque un intense désir de faire communauté et de s’investir davantage dans sa Nation. La Libération permet de mettre en exergue les identités culturelles et ethniques, mises sous silence par les idéologies. Elle permet également de mettre la culture au centre, en tant que dimension capitale et déterminante de l’identité européenne

Ainsi, à partir des années 1950, le Conseil de l’Europe commence à proposer des actions culturelles plus importantes pour l’UE. Se développe une volonté de garder en commun ce Patrimoine et de le pérenniser afin de pouvoir le transmettre. C’est ainsi que le Conseil de l’Europe décide de mettre la création de politiques culturelles au cœur des préoccupations des enjeux internationaux. Leur vocation est de valoriser cet héritage commun.

c) Les Traités, fondements des politiques culturelles à l’échelle européenne à la fin du XXème siècle

Le 7 février 1992 est signé le Traité de Maastricht. Il fait de la culture et du Patrimoine un atout majeur pour l’Union Européenne. Le Traité formule clairement la volonté de l’Union Européenne de « s’unir dans la diversité » , notamment grâce à la culture. L’article 128-1 l’évoque très clairement : « La Communauté contribue à l’épanouissement des cultures des États membres dans le respect de leur diversité nationale et régionale, tout en mettant en évidence l’héritage culturel commun. »

Le Traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009, prend des dispositions communes entre les états membres au sujet du Patrimoine. L’article 3 du Traité évoque la volonté de l’UE de « veiller à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen »

2- La place du Patrimoine en Europe aujourd’hui : valoriser un espace culturel commun

missions

Dans les années 2000, l’UE a développé un programme intitulé « Culture 2000 » afin de cadrer la mise en place de politiques culturelles. Sa vocation est de mettre en en valeur un espace culturel commun  aux européens en favorisant la  coopération entre les créateurs, les acteurs culturels et les institutions culturelles des Etats membres. Le programme Culture prévoit des subventions visant à promouvoir la coopération culturelle.

Cependant, l’UE a rencontré, au moment de la formulation de ces dernières, des obstacles de taille puisque chaque état membre n’avait pas les mêmes capacités économiques ni matérielles de les appliquer. L’Union Européenne a donc adopté un positionnement de conseil et de recommandation dans l’exercice de ces politiques puisqu’elles ne pouvaient s’appliquer uniformément à l’ensemble de l’Europe

De ce fait, en matière de politiques patrimoniales, l’Europe s’attache à définir le patrimoine non pas en tant que politique mais en tant qu’identité justifiante du peuple européen.

Financement

L’Union Européenne a alors mis en place un programme commun « Europe Créative ». Ce programme vise à financer la valorisation et la sauvegarde du Patrimoine européen. 

Selon le Parlement Européen, il dispose d’un budget de 1,46 milliard d’euros pour la période 2014-2020. Cela couvre principalement des projets culturels et médiatiques. Sur ce montant, près de 27 millions d’euros ont été affectés à des projets liés au patrimoine culturel. Ces financements œuvrent en faveur de la stratégie Europe 2020 qui vise à augmenter le nombre de d’emplois. « Elle met l’accent sur une croissance intelligente, durable et inclusive comme moyen de surmonter les faiblesses structurelles de l’économie européenne, d’en améliorer la compétitivité et la productivité et de jeter les bases d’une économie sociale de marché durable. »

En collaboration avec la Banque européenne d’investissement, les acteurs de l’UE comme  Europa Nostra en faveur de la protection du patrimoine culturel européen participent d’une même voix à la préservation des sept sites patrimoniaux considérés comme étant les plus en danger d’Europe.

a) Favoriser les relations inter-étatiques en matière culturelle – le rôle de la Commission Européenne

Missions

L’Union Européenne a dépêché sa commission pour mettre en place un cadre théorique en matière de politiques patrimoniales et fédérer ses états membres autour de rencontres, d’assemblées afin de prendre des décisions communes. L’objectif est de favoriser les relations inter-étatiques et de développer des projets communs. 

OUtils

Pour répondre à cette mission, a notamment été mis en place en 2018 l’année européenne du patrimoine culturel https://patrimoineeurope2018.culture.gouv.fr/ qui fixe une campagne de communication autour du Patrimoine et de la valorisation des projets qui y sont liés. Elle a pour objectif de mettre en évidence par l’octroi d’un label les meilleures pratiques de valorisation et de conservation inter-étatiques afin de renforcer un sentiment d’appartenance à un espace européen commun.

Impacts

Le Parlement Européen continue à prendre des mesures pour la sauvegarde du patrimoine culturel de l’Union Européenne en mettant en place des initiatives, comme le programme « Europe créative », et en encourageant les actes des institutions nationales pour le Patrimoine. Cela a un impact considérable notamment en matière d’éducation. Selon un sondage réalisé en octobre 2017, 47% de la population européenne serait favorable à l’intégration d’un volet « patrimoine culturel » dans les programmes scolaires.

De même, on assiste à un intérêt croissant ces dernières années pour la préservation de l’environnement, non seulement sur le plan écologique mais aussi sur le plan historique, avec une véritable envie de le pérenniser pour le transmettre aux générations futures. Ainsi, l’Union Européenne a mis en place un nouveau programme intitulé « Horizon 2020 » qui soutient tous « les projets liés au patrimoine culturel dans des domaines tels que le patrimoine scientifique, la primauté industrielle et les défis sociétaux. »

Avec un budget de plus de 100 millions d’euros, ce programme soutient des initiatives innovantes comme la numérisation des espaces culturels (réalité virtuelle, animations 3D…). En 2016, « Horizon 2020 » avait soutenu au Prix du Patrimoine Culturel de l’UE d’Europa Nostra le projet de recherche SASMAP qui permet par une modélisation 3D de reconstruire « in situ » le patrimoine subaquatique. Il serait composé, selon l’UNESCO, d’environ 3 millions d’épaves de navires, sans oublier les paysages et les ruines sous-marines. 

b) Mettre le patrimoine au premier plan de la conscience collective – le rôle d’Europe Nostra

Missions

Créée à la fin du XXème siècle, cette organisation non gouvernementale (ONG) est aujourd’hui à la tête d’une fédération européenne pour le patrimoine culturel. Sur plus de 50 pays, Europa Nostra agit en partenariat avec l’UNESCO, l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe. Avec aujourd’hui à sa tête le chanteur d’opéra Plácido Domingo, le but permanent d’Europa Nostra est de mettre le patrimoine, sa conservation et valorisation au premier plan de la conscience collective.

Pour cela, ces missions sont multiples. Son rôle est de : 
– Agir comme un groupe de pression représentatif du patrimoine culturel en Europe. Elle mène en ce sens une véritable action militante. Une de leur dernière initiative, #Ode2Joy permettait à quiconque de prouver son attachement au patrimoine en réinterprétant l’Ode à la Joie de Beethoven devant son monument favori. Ce challenge a eu un impact exceptionnel sur les réseaux sociaux puisque des milliers de vidéos ont été tournées dans toute l’Europe autour d’une même communion, d’un même chant : l’hymne européen. 
– Célébrer et promouvoir l’excellence à travers les Prix du Patrimoine culturel de l’Union Européenne et met en place plusieurs récompenses d’un montant maximal de 10 000€ ; 
– Sauver les monuments historiques, sites et paysages culturels de l’Europe considérés en danger ;
– Animer un réseau d’acteurs du patrimoine culturel en Europe. 

Europa Nostra a un réel impact politique sur le financement européen avec des actions directes ou indirectes. Leur action principale réside dans la mise en place d’un Prix pour le patrimoine culturel de l’Union Européenne qui récompense toutes les actions mises en place pour la conservation du patrimoine culturel avec notamment la restauration de bâtiments et des collections d’art. 

outils

Le Prix européen du Patrimoine mis en place avec l’Union Européenne est l’outil le plus précieux de l’organisation pour faire passer son message sur les solutions qu’elle peut apporter concrètement au monde culturel européen dans un mouvement citoyen.  

Ce Prix récompense les initiatives européennes selon 4 catégories : 
– Les projets de conservation ;
– La recherche ;
– La contribution exemplaire à la conservation du patrimoine ;
– L’éducation, la formation et la sensibilisation.

Pour l’édition 2019, plus de 140 candidatures ont été examinées par un jury international afin de valoriser chaque initiative et de mettre en exergue les meilleures d’entre elles. Vingt-sept lauréats ont été sélectionnés dans toute l’Europe selon les catégories énoncées précédemment. Sur ces vingt-sept lauréats, des Français ont été distingués pour leurs efforts notamment en matière de conservation comme en témoigne le château de Montreuil-Bonnin (Vienne) récompensé pour son travail de restauration engagé en 2013. 

La Commission Européenne et Europa Nostra, dans le cadre du Prix du Patrimoine culturel européen, ont même honoré la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris suite à leur précieuse intervention lors de la tragédie qui a frappé Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019. 

Financement

Europa Nostra reçoit ses fonds principalement du mécénat et de l’Union Européenne. Cette dernière lui attribue une subvention de 40 000 € chaque année. Des familles influentes et mécènes comme les Leventis, des Chypriotes, ou les Koster, une famille hollandaise, participent activement à proposer de nouveaux dons mais il ne faut pas oublier le mécénat d’entreprise qui réalise quant à lui une importante part des fonds financiers d’Europa Nostra.

c) Une Europe culturelle reconnue par les européens

Une enquête réalisée par Ipsos et le Ministère de la Culture réalisée en 2007 montre que, s’il existe beaucoup de désaccords entre les États européens sur le plan politique, économique ou social, « l’Europe Culturelle semble être aujourd’hui une réalité véritablement ressentie par une bonne part des citoyens de l’Union Européenne ».

83% des européens considèrent qu’au moins une partie de leur patrimoine national est intégré au sein du patrimoine culturel européen. Ainsi, pour 60% des européens, le patrimoine culturel européen apparaît comme un élément incontournable du sentiment d’appartenance à l’UE. Selon l’enquête, « si ce sentiment est aussi fort, c’est très certainement aussi parce que les racines culturelles de l’Europe sont plus anciennes que le projet institutionnel et politique qui ne date que de l’après-guerre. »

L’Europe apparaît également comme une chance pour la sauvegarde des patrimoines nationaux et ne représente pas nécessairement un risque de perte d’identité nationale. Pour 58% des européens, l’Europe peut d’ailleurs être un levier supplémentaire pour trouver des aides de sauvegarde. En outre, les patrimoines culturels européens des autres intéressent de plus en plus les citoyens européens. 

Pour les enquêteurs la date d’adhésion à l’Union Européenne et le sentiment d’appartenance à une communauté culturelle européenne sont liés. « Peut-être le fait que Florence, Berlin, Paris, Avignon, Bologne et Helsinki aient été déclarées capitales ou villes européennes de la culture, a-t-il contribué à l’émergence d’une conscience dans ce domaine en France, en Italie, en Allemagne et en Finlande. »

Conclusion :

Préserver le patrimoine culturel en Europe est donc une affaire collective qui déclenche de nombreuses initiatives citoyennes encouragées par les institutions du patrimoine. Cela se remarque notamment par l’engouement provoqué par le nombre de membres d’Europa Nostra. Même si la Commission Européenne ne peut établir des politiques communes aux états membres de l’UE, elle apporte des recommandations et des conseils permanents afin de construire une unité globale autour du Patrimoine et de sa valeur identitaire. 

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Le National Trust : une success story

Le modèle économique des châteaux du XXIème

Idées pour rentabiliser un monument historique

Quels sont les modèles d’activités des châteaux français ?

La couronne de la France, c’est son Patrimoine. Cette métaphore royale est, et sera toujours d’actualité, tant que les monuments historiques français seront conservés. Mais quels sont les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français ?

Les joyaux de cette couronne nous les connaissons bien, ce sont les châteaux de Versailles, de Chambord, de Vaux-le-Vicomte, de Fontainebleau… ils sont gros, ils sont beaux, ils sont éclatants. Ils scintillent même jusque dans les yeux des chinois !

Mais ce qui fait l’éclat et la beauté de cette couronne, ce sont aussi tous ses petits brillants. Ces diamants de toutes tailles sont nos monuments historiques. Pour la plupart privés, ils sont répartis partout en France, et composent notre patrimoine. Aujourd’hui, notre couronne s’abime, car beaucoup de ces brillants se ternissent et finissent par tomber.

Des joyaux qui éblouissent et font oublier les autres, les stars du système…

100 monuments en France regroupent à eux seuls plus de 9,5 millions de visiteurs(Ministère de la Culture). Pour reprendre l’image de la couronne, ce qui saute aux yeux, ce sont les joyaux ! Ces pierres précieuses bénéficient d’une notoriété telle qu’elles rayonnent au delà de nos frontières. Ces fameux châteaux s’inscrivent alors dans un cercle vertueux : ils attirent, ils profitent, ils attirent, ils profitent…

C’est ce qu’on pourrait appeler le « star system » du patrimoine. Nos célèbres châteaux de la Loire, mais aussi celui de Versailles bénéficient d’un tourisme massif, ainsi que d’une image de marque qu’ils peuvent décliner.

Plus de 800 000 visites à Chambord en 2016, chiffres semblables à Chenonceau, et près de 4 millions de visiteurs pour le Château de Versailles. Les recettes sont là et les travaux de conservation et de valorisation sont possibles. C’est ainsi que Chambord a vu récemment éclore de superbes jardins à la française et que Vaux-le-Vicomte a pu magnifiquement restaurer ses plafonds ornés de peintures XVIIème. Ces étoiles du patrimoine architectural français brillent et nous pouvons en être fiers.

Ces chiffres pourraient faire fantasmer beaucoup de châteaux plus modestes… ou pas du tout. Le tourisme de masse a aussi ses inconvénients. On constate parfois une surexploitation touristique des lieux qui pourrait les mettre en péril. Ces monuments sont nécessairement altérés par le passage quotidien de centaines de personnes. Entretenir la Galerie des Glaces n’est pas une mince affaire. Il faut rester vigilant.

De plus, des alternatives au tourisme massif classique, existent. Ces moyens pourraient permettre de réaliser des recettes sans trop abimer les lieux. Le maître mot serait alors : rentabiliser, oui mais à condition de « préservaloriser ». Il en découle de véritables enjeux pour la sauvegarde du patrimoine français notamment privé !

Des brillants qui pâtissent, autant de « Monsieur et Madame Patrimoine » oubliés…

Et puis il y a les autres… les milliers de « petits » brillants. Si les « grands » monuments arrivent à s’en sortir car ils peuvent compter sur de nombreux mécènes ou sur une communication professionnelle pour rayonner, les « petits » châteaux sont victimes de leur isolement et de leur manque de notoriété.

La Demeure Historique recense près de 9000 châteaux, manoirs, abbayes et prieurés. Plus de 44 000 monuments sont protégés en France (Source : Mérimée).

De ces nombreuses demeures, nous n’en connaissons qu’un très faible pourcentage. Les milliers d’autres sont plus en marge… Certains sont ouverts au public quelques mois dans l’année, d’autres seulement aux Journées du Patrimoine, certains organisent des mariages/séminaires pour faire quelques recettes et puis, il y aussi ceux qui se cachent et ceux qui s’effritent en silence.

Si l’on regarde la carte de France, il n’y a pas une région, pas un département qui ne dispose pas d’au moins un monument. Si l’on regarde les chiffres, il y a plus de monuments classés que de communes en France, et ils ne sont pas tous classés ! C’est une chance pour nos territoires qui doivent prendre conscience des enjeux qui découlent de la sauvegarde de ce patrimoine français inestimable.

Toutefois, ce patrimoine architectural d’exception n’est pas homogène. Leur taille, leur style, leur notoriété différencient ces monuments. Mais, aujourd’hui, la distinction majeure s’opère au regard de leur état de conservation.

Ainsi beaucoup de propriétaires de monuments historiques, sont découragés face à l’ampleur des chantiers et le coût des travaux, bien qu’ils détiennent souvent de véritables bijoux. Le drame est tel que certains châteaux qui ont traversé des siècles, peuvent tomber en ruine en seulement deux générations. L’association Chefs d’œuvres en péril ou à l’abandon recense tous ces sites qui tombent en ruine ou sont dans l’oubli. Après les friches industrielles, sommes-nous déjà dans la friche patrimoniale ?

Par manque de moyens (humains, financiers, réseaux, idées..), de nombreux sites ne s’en sortent pas. Pourtant, des associations et fondations encouragent les battants du Patrimoine. Ainsi la Demeure Historique, les VMF, la Fondation du Patrimoine forment un accompagnement rassurant pour ces propriétaires marginalisés. Elles s’engagent aussi pour que la politique et les règlementations évoluent favorablement pour les monuments historiques.

Toutefois, le fossé qui sépare ces nombreux châteaux de ceux qui tirent leur épingle du jeu, est toujours profond. Ce constat est injuste.

Pour que la couronne tienne, il faut recréer un maillage cohérent et dense entre ces demeures !

Au nom de l’Histoire, au nom de la beauté architecturale et du potentiel non exploité, ces brillants de France méritent autant que les autres de retrouver leur éclat d’antan. Pour ce faire, les carcans traditionnels réglementaires et intellectuels qu’on attache aux monuments doivent nécessairement évoluer.

De même, le patrimoine monumental devra et pourra compter sur de nouveaux modes de financement, plus ouverts, plus « décomplexés ». L’exploitation de ces sites doit opérer elle aussi une profonde mutation et s’adapter au monde qui bouge.

Conclusion

 L’idée n’est pas de remplacer ces authentiques brillants par des pierres de synthèse. L’idée c’est de ne plus seulement les lustrer à la peau de chamois mais peut être bien de les exposer aux ultrasons…

Pour aller plus loin

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Stéphane Bern et le patrimoine : un duo de choc

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Comment rendre utile le patrimoine français ? Hephata trouve des solutions d’ingénierie pour valoriser les monuments et les rendre utile à long terme.

L’important à retenir dans cet article :

 Autant en emporte le temps…
C’est FAUX !

Lancée en mars 2017, Hephata trouve des solutions pour valoriser les monuments français et leurs domaines à (très) long terme…

Les châteaux doivent s’ouvrir à la collaboration pour favoriser la transmission

Hephata vient de « ephatta » qui signifie « ouvre-toi » en araméen, la plus vieille langue du monde. Car pour servir l’avenir, il faut se souvenir, c’est à dire créer des liens.

Des liens pour réconcilier le passé avec l’avenir, les anciennes générations avec les nouvelles, les vieilles traditions avec les modes de vie modernes…

Pour cela les propriétaires de châteaux, de manoirs, de palais, de vergers, de potagers et de forêts sont invités à renouveler leurs modes de gestion. Ils doivent s’ouvrir aux nouveaux modèles technologiques, économiques, opérationnels qui sont proposés, inventés et discutés sur notre plateforme, et commencer à changer de vision !

A terme, les acteurs économiques seront invités à développer, valoriser, utiliser, chacun selon ses possibilités, la multiplicité des richesses que peuvent présenter espaces intérieurs et extérieurs d’exception. Bref, chaque initiative, savoir-faire et technologie a sa place pour faire passer le, ou plutôt notre, patrimoine à l’âge adulte…

Pour Hephata, le patrimoine historique est en pleine crise d’adolescence, il n’est pas sénile…

Si nos pierres tombent en ruine, ce n’est ni la faute du temps qui avance, ni des finances mal allouées. C’est la faute de nos lunettes qui sont mal ajustées !

Nos monuments ne sont pas des grabataires à béquilles, inutiles rentiers ou pire, assistés. Ils semblent subir une sévère crise d’adolescence, ne sachant pas à quelle identité, à quelle fonction se vouer.

A l’âge d’enfance, sous la houlette de leurs parents, le siècle-père protecteur, et l’implantation-mère nourricière, ils furent occupés à servir la devise de leur foyer. A l’un reviendra de nourrir avant de s’éteindre (Nutrisco et Extinguo avec François Ier), à l’autre de prier et d’élever la justice (Pietate et Justitia avec Charles IX) ; à celui-là de protéger les deux autres (Duo Praetendit Unus avec Henry IV). Le temps a passé, jusqu’à ce que père et mère ne se décidassent à se tourner vers les nouveaux-nés, père vers l’avenir technologique, mère vers la globalisation.

Ah… la période de l’enfance est douce. Celle de l’adolescence est bien amère, pleine de révolte et de fatigue mélangées face à son sentiment d’inutilité. Et, le corps change, il semble malade, il fait peur. Autant le font les palais qui perdent leurs tuiles, gagnent en crevasse ou perdent leurs eaux. Heureusement, ils ont de fidèles alliés, leurs propriétaires et gestionnaires qui sont, un peu comme eux, inclassables …

Bref, la pauvre pierre adolescente se cherche encore. Elle n’a pas encore trouvé le lien entre sa taille, son poids, son histoire et sa vocation. De fait, elle pense encore souvent que l’unique moyen de se faire investir est de se travestir en fille de son temps, changeante au gré des modes et des envies de ses visiteurs. Tant de gens lui passent alors dessus sans la regarder vraiment, car elle ne les accueille que pour une visite ou pour une nuit. Certes, ces « passages » permettent de payer des crèmes de soin, mais cela ne peut être la solution de tous les patrimoines à long terme…

Chaque patrimoine peut (re-)trouver son rôle, selon ses spécificités territoriales, pour servir l’avenir

L’époque peine à faire le lien entre les « vieilles » pierres et l’innovation. La classification même de l’INSEE marque une frontière claire entre l’activité de gestion de sites historiques et toute autre activité d’exploitation ou de développement économique. Pourtant, aujourd’hui, on peut rarement faire l’un sans l’autre ! Cette barrière conceptuelle qui isole et muséifie d’un seul trait nos monuments loin de la sphère économique ne permet pas d’unifier des principes a priori opposés : la longévité et l’innovation ; le passé et l’avenir ; la mobilité et l’ancrage territorial…

Au contraire, déployer et faire rayonner la France en associant des initiatives complémentaires, voire contraires, c’est possible. Ces lieux historiques, hors-du-commun, ont tous les attributs pour servir les acteurs économiques, culturels et sociaux d’aujourd’hui et de demain. A chacun son échelle : locale, nationale ou internationale.

Conclusion

Chaque monument doit retrouver son utilité, conformément aux besoins de son économie locale mais aussi de ses traditions locales. Pour cela, il faut rouvrir les frontières de la pensée. 

Le tout, sans déloger leurs propriétaires qui leur apportent leur cohérence !

Pour aller plus loin

Transmettre et partager des valeurs avec le patrimoine

Stéphane Bern et le patrimoine : un duo de choc

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Réaliser une bonne analyse territoriale pour développer une offre attractive pour un monument. Hephata a rencontré Laurent Chalard pour vous apporter des clés de réponse.

L’important à retenir dans cet article :

 – pourquoi est il intéressant de réaliser une étude de territoire
– quels sont les critères à prendre en compte
– quels sont les outils à utiliser

Introduction

Géographe consultant, Laurent Chalard réalise des travaux pour les collectivités territoriales, concernant les dynamiques socio-démographiques.
Il écrit des articles de recherche sur ces mêmes thématiques dans des revues spécialisées, ainsi que dans la presse pour grand public (Le Figaro, Le Monde, Libération…), et tient également un blog
avec ses différents articles et interventions médiatiques.

1. L’analyse du territoire

Dans quel contexte et pour quelle raison faut-il réaliser une étude du territoire ? 

Cette analyse va permettre un point essentiel qui est de problématiser une thématique, préalable à tout lancement d’activité économique ou d’action autour de ces activités (communication, partenariats, évènementiel…)

Quelques exemples de problématiques :

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects sociaux, pour identifier mon public cible et adapter mon activité évènementielle (étudier les grands flux touristiques, les principales thématiques culturelles présentes dans la région, la typologie de visiteurs sera alors utile)

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects économiques, pour connaitre mon positionnement par rapport à mes concurrents et identifier les besoins de mes clients avant de lancer une activité de chambres d’hôtes (étudier le nombre d’hôtels, le prix moyen des chambres, le PIB généré par le secteur dans le département, l’emplacement des espaces d’accueil, la typologie de voyageurs… me seront alors plus utiles)

– Réaliser une étude du territoire sur les aspects géographiques, pour connaître les lieux et bâtiments alentours et voir si je peux établir des partenariats avec ses derniers autour de mes activités culturelles (connaitre mes homologues, les activités et prix pratiqués, la typologie de clientèle, les routes / chemins sur lesquels ils sont présents, leurs outils de communication… seront alors des outils clés pour s’assurer de notre complémentarité)

Etablir une problématique permet de gagner un temps considérable dans la multiplication des données et des sources. Il faut toujours rester fixé sur les informations qui vont nourrir la problématique et les synthétiser.

Très concrètement, à quoi cela doit il permettre in fine ? 

En fait, tout dépend de la raison de la mission donc vous vous occupez : cela peut être pour connaître les dynamiques du territoire, sa structure de population, ses centres d’intérêts, pour des besoins d’équipements, pour créer des externalités positives… Il y a beaucoup d’utilités différentes qui dépendent entièrement des motifs du demandeur de l’étude.

En théorie, cela permet de bien comprendre les dynamiques du territoire, afin de gérer les équipements (transports par exemple), les installations pour le public (pour accueillir un public, pour compléter les offres)…

Cela sert exactement de la même façon que les démarches marketing menées par les entreprises privées : par exemple, un supermarché qui veut s’installer sur un territoire a besoin des caractéristiques de consommation de ses potentiels futurs clients.

Pour les propriétaires de château, il s’agit d’une étude de marché territorial, c’est-à-dire de connaître les caractéristiques de son territoire pour orienter les décisions en termes de valorisation économique du château, en étant cohérent avec les opportunités et les menaces (structurelles ou conjoncturelles) offertes par l’environnement.

Comment réaliser une analyse du territoire ? (géographique, historique, économique…) 

Pour réaliser une étude efficace du territoire, il faut effectuer d’une manière générale :

1. Une analyse géographique (ou migratoire)

Le premier élément important est de parcourir le terrain à pieds. Aujourd’hui, on est davantage dans les statistiques alors qu’il est fondamental de bien analyser les paysages, l’environnement (s’il est humide/sec, rural/urbain, beau/laid…). C’est cet aspect géographique, souvent négligé, qui est à l’origine des secteurs d’activités prépondérants, de l’organisation des transports, de la typologie de population présente…

2. Une analyse de l’humain

En ce qui concerne les statistiques, cela nécessite un minimum d’informations afin de reconnaître la dynamique démographique (le nombre d’habitants, l’âge…), mais surtout de mesurer l’attractivité du territoire considéré. Au-delà du profil social du territoire, étudié sur la base de critères objectifs (aisées, populaires, urbaines, péri-urbaines, CSP…), il est indispensable d’étudier les populations « en visite » (les flux de tourisme, les saisons, etc) pour comprendre objectivement les motifs d’attraction des touristes saisonniers, permanents, locaux, nationaux ou internationaux (tourisme culturel, tourisme d’affaire…)

3. Une analyse économique

Il faut tout d’abord regarder la situation économique, qui peut être « productive » (c’est-à-dire, de quoi se compose le PIB du département ou de la région : industries, services aux entreprises, agriculture…) ou bien « résidentielle » (c’est-à-dire, les centres urbains ou péri-urbains, sont-ils des stations balnéaires, occupés à l’année, ponctuellement, des maisons secondaires…)

4. une analyse politique

Il est bon de s’interroger sur les orientations stratégiques des politiques locales (régionales, départementales, communales). S’appuyer sur les éléments présentés permet d’anticiper de nouvelles opportunités de développement et de s’intégrer dans des programmes.

L’offre ne sera pas la même selon le territoire où le château se situe. C’est pourquoi il est essentiel de percevoir tous les éléments de la façon la plus précise possible.

Où trouver les sources, les documents qui aident à la réalisation de ces études ? 

Il y a plusieurs types de sources, souvent indispensables et « assez simple » d’utilisation.

Les données principales, fournies par l’INSEE

Il s’agit d’une base d’études territoriales. On y trouve également des données d’autres instituts, comme la Chambre de Commerce pour les données économiques par exemple.

Les PLU (Plans Locaux d’Urbanisme), situés dans les communes

Ils synthétisent les données de l’INSEE propres à leurs territoires. Il est possible d’y avoir accès à la Mairie de sa commune. Certains sites internet peuvent parfois y donner accès. Il leur est obligatoire d’avancer ces données au public.

Les ScoT (Schéma de Cohérence Territoriale), dans les zones urbaines

Ce sont des documents plus généraux, car ils sont établis à échelle plus large. Le diagnostic d’un territoire est d’une qualité inégale selon les cas car ils sont commandés à des structures privées. Il s’agit donc essentiellement d’informations basiques et non d’une analyse profonde du territoire.

Les recherches vidéographiques sur le territoire à étudier
Les documents d’orientations stratégiques fournis par les Régions ou les Départements

Les DRAC fournissent généralement des analyses assez consistantes de leur territoire sur les plans économique, culturel… et fournissent aussi des éléments concernant les orientations stratégiques de développement. 

Quels sont les outils pour réaliser une analyse du territoire ? 

Les professionnels utilisent souvent l’analyse SIG (Système d’Information Géographique), qui est un programme informatique avec une cartographie détaillée du territoire. Ce n’est cependant pas accessible au public, mais un bon élément pour une analyse environnementale « pure ».

Pour les études géographiques, un autre outil important est la carte topographique au 1/25000ème. Il s’agit de cartes détaillées et en vues aériennes. Elles couvrent l’ensemble du territoire communale, avec de nombreuses informations au niveau de la structure du bâti et du paysage.

L’application Google Map, qui fonctionne sur le même système que la carte topographique, peut être utilisée avant d’aller sur le terrain, bien qu’elle ne soit pas toujours à jour (il y a une rotation sur 10-15 ans de l’INSEE qui relève une portion du territoire) ; et tout le monde peut s’en servir, surtout les propriétaires.

Quelles sont les étapes d’une analyse du territoire ? 

1ère étape

En théorie, on effectue d’abord les premières recherches d’informations sur le territoire, par Google, des données statistiques… Phase de défrichage qui permet généralement d’affiner l’objectif de l’étude.

2ème étapte

Il s’agit de la phase « problématique », lors de l’analyse du territoire on problématise la situation. Dans le cadre de travaux de géographes, un exemple de problématique pourrait être « détailler le fait que les terres sont en voies de désertification dans telle ou telle région et identifier les conséquences que cela engendre ». Pour un propriétaire ou gestionnaire de monument, ce pourrait être « identifier les principales sources de revenus touristiques dans la région et les potentiels à développer ».

Attention : le travail se fait sur plusieurs mois et les recherches prennent parfois plus de temps que prévu.

3Ème étape

Il faut aller sur le terrain, soit faire un tour de la commune, du quartier, des offres concurrentes… afin de faire un travail statistique, et une récolte des données. 

4Ème étape

Le travail d’un consultant sera d’insérer ces données dans des tableaux statistiques, d’analyser et de commenter ces tableaux, puis de synthétiser les recommandations. Pour un propriétaire, il s’agira plus simplement de compiler les éléments selon la logique qui lui est propre pour dégager les grandes tendances du sujet étudié et décider des orientations à prendre en conséquence.

5Ème étape (optionnelle)

La phase finale, pour le consultant, est celle de la restitution auprès des interlocuteurs, grâce à un schéma synthétique. Pour le propriétaire gestionnaire qui agit seul, il sera bon de présenter le résultat de ses recherches à un tiers afin d’éviter les biais naturels liés à la volonté d’aller dans une direction précise en amont de la recherche. Le tiers saura apporter l’objectivité.

Peut on le faire seul facilement ? Quelles compétences faut il avoir ? 

Il est possible pour un propriétaire de le réaliser seul, ce qui lui évitera de faire appel à un professionnel et ce qui sera moins coûteux. 

Néanmoins cela va dépendre de son temps. Une personne retraitée pourra le faire tandis que cela sera plus difficile pour une personne active car le temps des recherches est significatif (compter 2 semaines à 1 mois selon les problématiques des propriétaires). 

Il faut aussi de l’intérêt pour le territoire et surtout ne pas être rebuté par les documents techniques et statistiques. En effet, ces derniers ne sont pas toujours très faciles à appréhender, surtout si cela n’est pas le cœur d’activité de celui qui se fait chercheur ! Bien sûr, il ne faut pas être rebuté par les chiffres. C’est parfois un peu long, surtout lorsque l’on ne sait pas où chercher les données : il faut alors être préparé et patient.

En termes de compétences, il faut en premier lieu de la curiosité intellectuelle, un peu comme pour la démarche historique (par exemple les propriétaires qui exécutent des recherches sur l’histoire de leur château). Donc de la curiosité sur l’espace où a été inscrit le château dans le paysage, véritable moteur à l’époque de sa construction, dans des espaces immenses et ouverts.

Il est aussi utile de posséder des compétences statistiques de base, afin de comprendre les pourcentages, sachant que toute personne un peu diplômée est en capacité de le faire.

Conclusion

Il faut savoir apprivoiser les sources et jongler avec ces dernières, c’est à dire vérifier leur fiabilité et leur cohérence entre elles. Faites attention s’il s’agit de sources différences. Par exemple si elles ne sont pas à la même date ou la même échelle pour un seul territoire. Il devient alors difficile de les comparer. 

Il est également indispensable d’éviter que les informations importantes soient noyées parmi d’autres et que les conclusions soient erronées.

Et enfin il faut avoir du temps.

Pour aller plus loin

Monter un bon dossier de financement

Auto-diagnostic des besoins et des ressources

Se former

Comment concevoir une activité attractive et durable dans un château ? Paul de La Panouse, à l’origine du zoo de Thoiry raconte l’histoire de ce site remarque, devenu mythique !

L’important à retenir dans cet article :

Tout château ou domaine possède ses particularités et ses atouts qu’il est important d’identifier afin de construire un projet qui soit cohérent avec son territoire, son époque et avec les opportunités du marché du tourisme. 

Il est par ailleurs nécessaire de connaître les rudiments du marketing pour construire son projet. 
Paul de La Panouse, à l’origine du zoo de Thoiry nous raconte l’histoire de ce lieu devenu mythique !

Dans cet article vous pourrez retenir que : 
– Pour développer un projet dans un château, il faut nécessairement un porteur de projet réaliste et libre ;
– Il est bon d’utiliser des techniques de marketing de base ;
– Le développement est l’histoire… d’une vie !

Introduction

Paul de La Panouse vient d’écrire et publier « Thoiry, une aventure aventure sauvage » aux éditions L’Archipel, diffusé par Hachette. L’ouvrage, au format d’un livre d’art, raconte en 256 pages et 400 photos une saga familiale sur les deux châteaux ancestraux et les parcs qu’il a créés. Un prix très bas de 25€ a été fixé afin de privilégier une diffusion culturelle auprès du plus grand nombre.

À l’origine du parc zoologique de Thoiry

Un patrimoine historique exceptionnel…

Le château de Thoiry est l’œuvre de Philibert Delorme. Elevé en 1559, il appartient à la même famille depuis plus de quatre siècles. Remarquable par son architecture Renaissance, son plan est élaboré en respectant les règles liées au nombre d’or, ce qui fait du château le pivot d’un calendrier solaire, étudié par de nombreux spécialistes francs-maçons et druides…

L’impressionnant vestibule est par exemple imaginé autour de quatre triangles de Pythagore, en référence à la chambre royale de la pyramide de Kheops ! 

… menacé par des difficultés financières.

Cependant, très vite, le jeune Paul de La Panouse, actuel propriétaire, entrevoit les difficultés financières liées à l’entretien du domaine. Il pousse alors ses parents à ouvrir le château au public en 1965, à une époque ou peu de châteaux en région parisienne l’étaient. 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, puisque deux ans plus tard, Paul de la Panouse pour attirer plus de grand public dévoile un nouveau projet ! Ne voulant se résoudre à faire un parc d’attraction qui aurait détruit son parc de 400 hectares, et pour ne pas risquer l’obsolescence à l’arrivée certaine de Disney en Europe, il décide finalement de faire un parc zoologique unique en France ! 

Sur le modèle d’un safari, les animaux y évoluent librement tandis que les visiteurs sont en sécurité dans leurs voitures. Le succès est immédiat et les retombées médiatiques impressionnantes. 

50 ans plus tard, le parc zoologique de Thoiry porte toujours ses fruits

Entièrement recréé, le domaine se réinvente et se transforme en un immense parc semblable à une arche de Noé. Dans cette version cependant, ce sont les animaux qui mettent le château et sa famille hors de l’eau !  

Le Zoo en quelques chiffres


– Plus d’un millier d’animaux en semi-liberté ;
– 450.000 visiteurs par an en moyenne, 23 millions de visiteurs depuis l’ouverture ;
– Troisième site touristique d’Île-de-France ;
– 155 hectares de collections botaniques et zoologiques ouvertes au public sur un domaine de 400 hectares ;
– Environ 12 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel ;
– Une usine de méthanisation qui chauffe le parc animalier, le château, huit villages et une partie de la ville de Plaisir, a été réalisée par Colomba, fille de Paul de la Panouse.

Un regard sur le concept de Thoiry

D’une PME familiale au groupe Thoiry

Thoiry connait un véritable succès populaire, la PME familiale se développe progressivement pour devenir un véritable groupe, actuellement dirigé par Thierry Duguet, et qui comprend, en plus du parc de Thoiry, le Safari de Peaugres et le ZOO de Santo Inàcio au Portugal. 
En 2011, le groupe ouvre son capital, jusqu’alors entièrement familial à trois groupes d’investissement : BNP Paribas Développement, Bred Développement et Ile-de-France Capital, et en 2015 au fond d’investissement touristique Ekkio. Les deux enfants de La Panouse gardent une participation significative et la famille conserve la totalité du capital immobilier.

 Mettre en scène et surprendre

Afin de rester attractif, Paul de La Panouse a su mettre en scène son parc animalier pour toujours surprendre le visiteur, faire vivre des expériences uniques et raconter de nouvelles histoires. Son originalité et ses idées font sa force. Il fait par exemple construire un tube de verre pour observer au plus près les tigres, une tyrolienne survolant les lions, un « Safari Air Park », air de jeux où les jeunes rebondissent sur 1 500m2 de fils tendus entre les arbres à 9 mètres de hauteur. 

Thoiry c’est aussi une programmation événementielle, sportive avec la « Thoiry Wild Race » et musicale avec le « Happy Thoiry Festival » qui réunissait en 2018 des chanteurs populaires tels que Amir, Claudio Capeo ou Ardcadiane. Dernière création, le « Thoiry Festival des Lumières » présente durant tout l’hiver 2019 plus de 600 sculptures « lanterne chinoise » répartis sur 6 hectares du jardin botanique.  

Innover sans cesse

En 2018, 50 ans après la création du parc, Colomba de la Panouse, héritière avec son frère Edmond de l’affaire familiale, et directrice générale déléguée du Groupe, fonde sa propre entreprise « Thoiry Bioénergie ». En septembre de la même année elle inaugure son usine de méthanisation, inscrivant le parc dans une logique forte de développement durable proche de la nature. L’usine permet de produire du gaz, le biométhane, en utilisant les déchets du parc et de ses partenaires (fumier des animaux, déchets végétaux et agricoles) par le procédé dit de méthanisation par voie sèche. L’usine permet d’apporter le chauffage à 3 bâtiments du parc abritant des animaux : la maison des girafes, l’arche des petites bêtes et la maison des éléphants. 

Pour ce projet, Thoiry a reçu une subvention à hauteur de 1,16 millions d’euros dans le cadre du Plan régional énergie climat voté en juillet 2018, et qui dispose d’une enveloppe totale de 150 millions d’euros pour verdir la consommation d’énergie d’Ile-de-France d’ici 2030.

Edmond de La Panouse, quant à lui, vient de faire construire une Orangerie avec une salle de 504 m², près du château et au milieu du Jardin d’Automne.

S’inspirer du modèle Thoiry pour développer son offre touristique

 Comment développer son offre touristique ? Hephata vous propose la méthode suivante en reprenant comme exemple le modèle de Thoiry.

 Lire aussi DEVELOPPER DES ACTIVITES COHERENTES AVEC SON HISTOIRE ET SON TERRITOIRE – Les masters class de cuisine ressuscitent le château du Feÿ – Interview avec Sylvie Angel, propriétaire

I/ Définir sa problématique

Il s’agit d’identifier les difficultés rencontrées par le site et de formaliser ses besoins. Le problème peut être d’ordre financier, de gestion, de notoriété ou encore de communication.

L’exemple de Thoiry

Dépositaire d’un patrimoine historique merveilleux, transmis depuis 13 générations, la famille de la Panouse doit néanmoins faire face à des difficultés financières liées à l’entretien et à la gestion du château et du parc. Elle se voit donc dans l’obligation de développer un modèle économique et une stratégie touristique pour assurer la survie de la propriété.

 II/ Diagnostiquer ses forces et faiblesses les opportunités et menaces

Il s’agit d’utiliser la méthode d’analyse marketing SWOT. 
L’analyse SWOT permet de développer sa stratégie marketing et d’évaluer la réussite d’un projet, en étudiant conjointement différentes données, comme les atouts et les défauts de son site, mais également la concurrence sur la typologie d’activités envisagée ou les marchés potentiels.

 L’exemple de Thoiry (simplifié) :

Analyse interne

Forces :
Superficie du domaine 400 hectares
– Importance historique du patrimoine bâti (architecture, histoire…)
– Compétence, dynamisme et réseau du porteur de projet

Faiblesses :
– Difficultés de gestion ;
– Nécessité de se créer de nouvelles sources de revenus pour financer l’entretien du domaine ;
– Inexpérience dans la gestion d’un parc zoologique.

Analyse externe

Opportunités :
Peu de châteaux ouverts à la visite en Ile-de-France ;
– Volonté d’attirer un nouveau type de public ;
Possibilité d’exploiter le domaine pour développer des activités touristiques de loisirs et toucher un public familial (parc zoologique, parc d’attractions…).

Menaces :
Arrivée possible d’un concurrent important en Europe : Disney ;
• Concurrence parc zoologique de Paris.

III/ Définir un public cible

Quelle typologie de public je souhaite faire venir ? Quels sont leurs besoins, leurs attentes, leurs envies ? Comment puis-je y répondre ?

L’exemple de Thoiry

Public cible : Familles et enfants
Besoins et attentes :se divertir le week-end et en vacances, sortir de son quotidien, découvrir la nature et le monde animal. 

 IV/ Définir un concept et un positionnement

Quel est mon projet ? Comment se matérialise-t-il ? Quelles sont mes valeurs ? En quoi est-il différent ?

L’exemple de Thoiry

Paul de la Panouse souhaite attirer les enfants et leurs familles.
Il possède un grand domaine de plusieurs centaines d’hectares. 
– Il y voit une immense opportunité et décide d’exploiter cette surface, d’en faire une richesse pour le château en construisant un parc animalier.
Le projet répond aux attentes et besoins du public ciblé. Le thème animalier est porteur.
Il se différencie de sa concurrence en décidant de faire un parc sur le modèle d’un safari et non d’un simple zoo. Dans son concept, les animaux évoluent en liberté et seront chez eux, tandis que les hommes, visiteurs, devront rester dans leurs véhicules. 
C’est la construction d’une image proche de la nature, où le règne animal est roi dans sa savane artificielle.

Ainsi le parc de Thoiry s’inscrit dans des valeurs ultra modernes pour l’époque, anticipant les préoccupations de demain. Il témoigne d’une vision et se crée un ADN.
Il s’agit ensuite d’exprimer son positionnement en une phrase qui synthétise la particularité de l’offre, pour Thoiry : « Source naturelle d’Aventures ».

Conclusion

Concevoir une activité durable dans un château passe donc par l’élaboration d’un bon concept. Un bon concept est celui qui rencontre les attentes et besoins du public ciblé et qui se différencie de la concurrence. Avec son parc zoologique, Thoiry a su pérenniser son avenir et se développer à la manière d’une entreprise tout en continuant d’innover.

Pour aller plus loin :

 La communication au château de la Ballue