Gérer un château en couple. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Hephata a rencontré deux couples propriétaires pour vous donner des éléments de réponse.

L’important à retenir dans cet article :

Se retrouver à la tête d’un château c’est se lancer dans une sacrée aventure. Souvent affaire de famille, les châteaux attirent de nombreux couples qui sont amenés à travailler ensemble à la gestion de leur domaine. Mais comment savoir si travailler en couple est fait pour nous ?

Cet article permettra de comprendre les tenants et aboutissants de ce mode de fonctionnement pour les châteaux qui ont choisi de développer des activités autour de :

– La capacité à travailler ensemble

– La vision du projet à court, moyen et long terme

– Quelques conseils pratiques pour réussir une bonne gestion commune

Introduction

Beaucoup de propriétaires se demandent s’il est possible de mener en parallèle un métier extérieur et le projet de développement autour d’un monument historique. En outre, quels sont les avantages à travailler conjointement au projet ? Quels sont les inconvénients ? Quelles contraintes doit-on anticiper pour ne pas laisser pour compte sa vie de famille ?

Gérer les activités d’un château est une activité professionnelle à part entière. Tous les propriétaires le disent, reprendre la gestion d’un château mais aussi trouver un modèle économique qui tienne la route s’apparente à la création d’une entreprise. Pour travailler en couple, comme d’ailleurs avec un membre de sa famille (enfant, frère ou sœur), il convient de :

– Mettre son énergie au service d’un projet commun

– Apporter des compétences complémentaires à l’élaboration du projet

– Être capable de passer beaucoup de temps ensemble

Aussi, avant de se lancer, le couple doit avoir en tête que la séparation entre leur vie privée et leur vie professionnelle va inévitablement être réduite. Tous les couples ne sont pas nécessairement capables de travailler ensemble. Il est nécessaire, voire vital, de se poser les bonnes questions pour éviter la catastrophe. HEPHATA a pu interroger deux couples propriétaires pour en savoir un peu plus.

Thibaud et Julie de Rohan Chabot, propriétaires du château de Bonnefontaine en Bretagne ont développé des activités de réception (mariages, séminaires, gîtes) en parallèle de leur activité professionnelle. Il s’agit pour eux d’apporter des revenus supplémentaires pour entretenir le château. Leur choix est de « réinvestir à 100 % les revenus générés par les activités de la propriété ». Il est nécessaire pour eux d’avoir une activité professionnelle à l’extérieur de la propriété.

Géraud et Stéphanie de Laffon, propriétaires du château de Gizeux en Indre-et-Loire se sont positionnés sur une offre de visites grand public (surtout les familles) ainsi qu’une offre de chambres d’hôtes. Au lancement du projet, Géraud arrête son travail pour se consacrer entièrement à la valorisation du château (offre, axes stratégiques, marketing). Après trois ans, il décide de se mettre à son compte en choisissant une profession compatible avec l’activité économique du château. Selon eux, une activité salariée est inenvisageable avec le développement de ce style de projet. Stéphanie, quant à elle, travaille à temps plein pour le château pendant neuf mois de l’année. Pendant la période estivale, elle travaille sept jours sur sept.

1. Savoir si l’on est capable de travailler en couple

Comme dans une entreprise, travailler ensemble nécessite de savoir évacuer les sentiments et émotions personnelles, qui n’entrent pas dans le cadre professionnel. Pour gérer un château, il faut donc se mettre dans la peau d’un entrepreneur. Et entreprendre en couple nécessite de développer une très bonne communication. Celle-ci sera immanquablement favorisée par la connaissance mutuelle et la complémentarité des deux individus qui découle de toute vie de couple. En outre, les propriétaires s’accordent pour dire que la jeunesse est un facteur très positif qui favorise l’audace et la créativité.  

a) Savoir travailler en couple dans un château nécessite une communication sans tabou

La question qu’il convient de se poser est la suivante : communiquons-nous bien l’un avec l’autre ? Savons-nous nous dire les choses, simplement ? Entre associés, il faut adopter un mode d’échanges bienveillant. Il s’agit de se parler avec franchise, en évitant les non-dit, tout en restant respectueux des idées de l’autre. En outre, la vie de couple implique une grande connaissance mutuelle qui facilite le travail conjoint. Chacun apporte sa pierre à l’édifice grâce à une certaine complémentarité.

Au château de Gizeux par exemple, Stéphanie est plus prudente que Géraud. Cela permet « d’équilibrer avec l’enthousiasme, parfois trop débordant » de son mari. Pour Géraud, l’idée de reprendre la gestion du château familial était déjà présente lorsqu’ils se sont rencontrés. La question d’une gestion commune a donc été abordée très rapidement. Même s’ils ne savaient pas la tournure que prendrait une potentielle reprise, le projet était présent dans leurs têtes dès le départ. Sans l’accord de principe de sa future épouse, il aurait pris un tout autre cheminement professionnel.

À Gizeux il n’y a pas de tabou : les préjugés ferment les portes. Sans essayer, aucun succès. Alors on saisit toutes les opportunités : une logique qui favorise la créativité.

Thibaud de Rohan Chabot explique, quant à lui, que collaborer ensemble demande un réel travail pour anticiper les réactions de l’un et de l’autre. L’objectif premier est celui de ne pas se marcher sur les pieds : à chacun ses activités ! La communication est donc fondamentale pour éviter les doublons.

b) Savoir travailler en couple c’est faire preuve d’audace et d’inventivité, des critères favorisés par la jeunesse

Pour Stéphanie, il faut commencer jeune ! Avec Géraud, ils ont eu la chance de reprendre la gestion économique et touristique du château à 32 et 38 ans. Un vrai atout au niveau de l’énergie. D’autant que plus on est jeune, moins on est exigeant sur le confort de vie. On peut plus facilement se permettre de venir s’installer dans le château avec peu de chauffage et de s’adapter à un cadre rustique, à la décoration parfois démodée. Seule l’aventure compte.

Pour Thibaud et Julie, arriver jeune leur a permis d’avoir l’énergie et l’envie nécessaires pour mener à bien le projet. « La motivation peut s’estomper avec le temps, d’autres projets pouvant prendre la place » nous explique Thibaud. Il s’agit donc de savoir commencer au bon moment.

c) Savoir travailler en couple c’est optimiser la répartition des tâches pour éviter les conflits

L’une des principales difficultés du travail en couple consiste à bien définir le rôle et les tâches de chacun afin d’éviter un empiètement de l’un sur le travail de l’autre. Sans cela, le couple va droit au conflit. La confiance en l’autre est également indispensable pour ne pas se sentir étouffé dans son travail.

Au château de Gizeux, Géraud gère la réflexion stratégique, la rédaction des messages de communication, la recherche d’opportunités ainsi que la diversification des offres (axe, conception, test). Stéphanie s’occupe quant à elle de la phase opérationnelle. Ainsi, elle gère les chambres d’hôtes : accueil, tables d’hôtes, visites privées. Elle se charge également de la partie touristique : visites scolaires, ateliers, visites de groupes pour les adultes et les touristes étrangers. Enfin, la gestion des équipes lui revient : guides, billetterie, restauration.

À Bonnefontaine, Thibaud nous explique que la gestion en couple implique une grande discipline : segmenter les tâches permet d’éviter les doublons, les contre-ordres. Chacun doit avoir ses propres missions et les piloter seul. Pour eux, la répartition des tâches s’est effectuée naturellement, en fonction des affinités et du temps de chacun. Julie s’occupe des réceptions, de l’accueil du public et de la gestion des travaux. Thibaud gère la partie administrative ainsi que la gestion rurale et forestière du domaine.

Bilan

Vous êtes capables de travailler en couple dans un château si vous savez communiquer sans tabou, faire preuve d’audace et d’inventivité mais aussi optimiser la répartition des tâches !

2. Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle

Pour mener à bien un projet de développement d’activités économiques dans un château en couple, il est indispensable de séparer vie privée et vie professionnelle. Pour cela, il faut savoir analyser les conséquences qu’aura un projet entrepreneurial sur la vie de famille, choisir l’éducation que l’on veut donner à ses enfants, ne pas faire une croix sur les temps de vacances et réfléchir les espaces selon leurs fonctions.

a) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est analyser les conséquences sur la vie de famille

Pour Thibaud de Rohan Chabot, il est important de préserver sa vie de couple : en l’absence d’enfants, notamment, et si l’activité est exercée à domicile, il est parfois difficile de se ménager du temps personnel. Pour maintenir un bon équilibre au sein de l’entreprise, il conseille donc d’instaurer un rituel.  

En outre, il faut toujours garder à l’esprit l’objectif principal de l’activité. Il convient de trouver un équilibre avec les activités commerciales. Pour eux, il s’agit avant tout de conserver l’esprit d’une maison de famille, accueillante, transmissible à la génération suivante.

b) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est anticiper l’éducation que l’on veut pour ses enfants

La question de l’éducation des enfants est une réelle problématique qui implique de se demander s’il sera possible de rester habiter le château à l’approche du collège. La question réside avant tout dans le fait de décider de vivre ou non à la campagne ce qui a des conséquences sur la scolarité des enfants.

c) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est ne pas oublier de prendre des temps de vacances

À Gizeux, la grande contrainte est celle de l’absence de vacances. Avec les visites, il est impossible de partir en vacances l’été. Et pendant l’année, les chambres d’hôtes bloquent également la situation. Pendant longtemps, les vacances de Noël ont permis de s’extraire un peu du château. Avec le confinement dû à la crise sanitaire de mars à mai 2020, Stéphanie avoue avoir redécouvert la joie de se mettre dans un transat ou de faire un barbecue en famille.

Pour Thibaud et Julie, savoir décrocher et ne pas cannibaliser la sphère privée est une priorité. Prendre des vacances permet donc de s’éloigner et de revenir avec une motivation renouvelée.

d) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est réfléchir les espaces par rapport à leur destination

À Gizeux, Stéphanie donne les conseils suivants : « si on veut travailler à deux, il faut être sûr de pouvoir le faire ». Et pour cela il faut, dès le départ, réfléchir la demeure dans sa globalité avec ses différentes fonctions. Les lieux privés doivent servir à la vie de couple et la vie familiale. Les bureaux sont destinés au travail. Les espaces d’accueil sont destinés aux visiteurs et aux hôtes.

Pendant longtemps le château de Gizeux n’avait pas pour priorité d’avoir d’espace familial dédié. La volonté principale étant de monter rapidement en flux économique. Mais attention, revenir en arrière pour délimiter les espaces est beaucoup plus difficile. L’arrivée des premiers petits-enfants peut changer la donne. Il est indispensable que les enfants de la famille puissent se sentir en vacances quand ils viennent passer quelques jours au château.

3. Quelques conseils pour une bonne reprise à deux

Reprendre la gestion d’un monument historique implique d’être curieux de tout et d’avoir la volonté de transformer des idées en réalisations concrètes. Ensuite, il faut rester compétitif sur son marché ce qui implique de se réinventer en permanence. Pour cela, et si c’est possible, il faut s’entourer d’une équipe dynamique qui aidera les propriétaires à porter les différents projets. En outre, il semble nécessaire d’avoir le regard ouvert sur le monde extérieur pour garder le cap tout en ne s’enfermant pas dans son projet.

a) S’entourer d’une bonne équipe pour renforcer la dynamique du lieu

En tant que propriétaire et porteur de projet, il est plus facile d’avancer sereinement dans le développement d’activités lorsqu’on est entouré par une équipe dynamique et compétente. Mais pas toujours facile de dégager le flux nécessaire à l’entretien du domaine et à sa restauration en embauchant des saisonniers.

À Gizeux, par exemple les équipes de stagiaires se succèdent ce qui n’est pas toujours facile à gérer. Pour satisfaire l’offre, il arrive parfois qu’il faille y avoir six stagiaires en même temps afin de gérer l’accueil, la billetterie, les visites, la vie pratique etc. Le problème est de réussir à trouver des étudiants multifonction avec des profils complets ce qui s’avère être de plus en plus complexe. Avoir une équipe plus stable faciliterait le travail.

b) Conserver une ouverture d’esprit sur le monde

Avoir vu autre chose

Pour Thibaud de Rohan Chabot, il faut identifier le bon moment pour se lancer, ni trop tôt ni trop tard. Avant de se « retirer » à la campagne il faut avoir vu le monde, gagner de l’expérience, faire ses armes ailleurs. La frustration de ne rien connaitre d’autre s’accroît avec le temps. À Bonnefontaine, ils ont repris le projet en 2013, au retour d’une expatriation à l’étranger (Dubaï).

Mais il ne faut pas non plus trop attendre car le désir d’entrepreneuriat peut passer, donc il ne faut pas laisser passer le bon moment et se lancer. La difficulté est de savoir identifier le bon moment. En outre, il ne faut jamais s’installer si la situation juridique, successorale, familiale n’est pas claire, cela finit toujours, ou presque, en catastrophe. 

Garder le cap

Thibaud et Julie expliquent qu’il ne faut surtout pas « se laisser écraser par une tâche qui parfois peut sembler bien lourde ». Il faut sans cesse se rappeler les raisons qui ont poussé à se lancer. Autrement dit, l’objectif principal est à toujours garder, comme un fil rouge. Pour eux, il s’agit avant tout de préserver le caractère familial du lieu. Le business développé est un moyen mais non une fin en soi. 

À Gizeux, dès que l’année est bonne économiquement, l’argent est réinvesti dans des chantiers de restauration. C’est la priorité que se sont donnée Géraud et Stéphanie. En outre, faire de son mieux est fondamental ce qui aide à ne pas se décourager. 

Ne pas s’enfermer dans le projet

Rester libre par rapport au projet est primordial. Pour Géraud, le développement d’activités au château de Gizeux est une belle aventure. Néanmoins, s’il fallait choisir entre la famille et le château, il n’hésiterait pas, ce serait la famille.

« On s’est dit qu’on donnerait 25 ans de notre vie mais c’est tout. Cette activité est usante et on a envie de vivre une dernière période de grands-parents pour voyager, revoir nos amis plus régulièrement. » Il ne faut pas se sentir prisonnier du projet. Aussi, se fixer une deadline permet de :

– Ne pas s’accrocher avec entêtement sur la façon dont on voit les choses : il faut pouvoir dès le début aborder ce sujet et mettre sur la table l’avenir souhaité

– Prendre du recul face aux choses : le propriétaire n’est qu’un maillon dans la grande histoire du lieu.

Pour Géraud, « entrer dans le business doit toujours être accompagné de la question : comment on en sort ? »

Conclusion

Gérer un château en couple est un projet de vie. À la fois fascinant et motivant, il implique de savoir se poser les bonnes questions avant de se lancer. Éducation des enfants, délimitation des espaces dédiés à la vie privée et à la vie professionnelle, répartition des tâches etc., se lancer dans un projet de développement économique de son château n’est pas à prendre à la légère. En outre les propriétaires qui parviennent à avancer sereinement dans leur projet sont ceux qui ont appris à se détacher de leur propriété en considérant qu’ils ne sont que des dépositaires du lieu et de son histoire.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

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Comment choisir ses outils de gestion hôtelière ?

Reprendre un château abandonné

Moderniser la communication d’un site historique gratuitement, c’est possible ! Dans le cadre de ses actions de mécénat, Hephata a mis en relation l’école du Web de Paris, Digital Campus, avec l’Association Historique de Marcoussis. En charge de la préservation du château de Montagu, en Essonne, cette association travaille régulièrement avec des étudiants et des chantiers REMPART. Ancienne forteresse médiévale, seuls des vestiges subsistent du château de Montagu ainsi qu’une tour. Elle est la propriété du lycée horticole de la Fondation d’Auteuil.

Pour valoriser le patrimoine de la commune, l’association dispose d’un site internet qui présente ces différentes activités. Un site qui a besoin d’un léger rafraichissement ! Pour moderniser la communication d’un site historique, quoi de mieux que des étudiants spécialisés dans le digital ?

La mission des étudiants est de repenser l’arborescence et la direction artistique du site internet. Celui-ci devait intégrer une présentation de l’association, de son fonctionnement et de ses activités. En outre, un accès aux archives, de type cloud, doit être créé pour les membres de l’association.

Les objectifs sont d’abord de communiquer sur les activités de l’association. Ensuite, le site a pour vocation de sensibiliser les habitants et partenaires potentiels à soutenir l’association. Enfin, il devra fédérer des acteurs locaux et de possibles partenaires autour des actions de l’association via un blog.

Les étudiants doivent proposer des maquettes pour la refonte du site internet et une nouvelle charte graphique.

Assistance ponctuelle autour du développement de site patrimonial

Hephata propose d’assister ponctuellement le développement d’un site patrimonial et catalyse le développement d’activités dans des sites d’exception, en combinant des expertises multisectorielles et des équipes capables de concevoir des Stratégies de développement et de les mettre en oeuvre dans des sites historiques.

Hephata intervient d’abord auprès d’équipes de gestion de sites historiques ou touristiques autour de missions spécifiques de façon ponctuelle. A la différence des Missions de gestion de projets, l’assistance HEPHATA consiste à :
1. D’abord, former sur le terrain les équipes opérationnelles :
2. Ensuite, remplacer ponctuellement des équipes absentes,
3. Enfin, à compenser des difficultés opérationnelles rencontrées.

Pour assister ponctuellement le développement d’un site patrimonial, Hephata s’adapte en fonction des besoins. Par exemple, en deux mois, l’équipe HEPHATA organise le développement marketing et commercial d’un site. Elle peut aussi préparer la gestion opérationnelle des activités. Par ailleurs, en un an, Hephata peut déployer ou réorganiser l’artillerie commerciale et l’accueil des évènements pour booster les activités.

En plus de ces actions, Hephata distribue les offres auprès de son propre réseau de partenaires engagés et développe le réseau local du monument accompagné.

Exemple de missions :
– Gestion d’appel à projets
– Communication et animation de communautés (adhérents, mécènes, bénévoles…)
– Distribution et commercialisation touristique (CRM, PMS / CMS, réseaux sociaux…)
– Développement d’offre de produits locaux pour la boutique d’un site patrimonial ou d’un réseau de sites patrimoniaux
– Création de supports de communication pour un site patrimonial
– Assistance commerciale sur l’évènementiel d’affaires reposant sur le réseau propre d’Hephata – prospection, facturation, administration
– Sélection de projet touristique et de site historique selon la politique d’investissement
– Sélection d’opérateurs de monuments historiques

Concept marketing château privé Hephata

Concept marketing château privé Hephata

Hephata a accompagné les acquéreurs d’un château, situé sur le territoire de la Somme, pour créer un concept marketing adapté à projet.

Les points communs du territoire, des propriétaires et de cette ancienne forteresse, sont leur ancrage local, une force qui repose sur :
Un site accessible et visible, situé au cœur de son village et connu par les habitants locaux.
Des porteurs de projets dynamiques, implantés et visibles localement, qui ont l’expérience du travail partagé ;
Un territoire marqué par la stabilité : une terre d’installation et de cultures, plus qu’une terre touristique.

La création d’un concept marketing cohérent, car adapté au projet existant, a reposé sur : la capacité du lieu à s’adapter ; celle des porteurs de projets à être créatifs et novateurs en termes de produit proposé et de service apporté au territoire ; et le mode de gestion des espaces.

D’abord, le lieu est constitué d’un ensemble de bâtiments diversifiés marqué par différentes époques et destinations. Ensuite, les porteurs de projet – entrepreneurs par ailleurs – ont une forte propension à inventer, oser entreprendre et créer du lien. Enfin, le projet s’inscrit sur un territoire naturel et travaille sa biodiversité tout en valorisant la beauté de la nature.

Adapter un concept marketing à un projet existant autour d’un château a nécessité de s’accorder en amont sur la teneur du projet lui-même.

L’organisation d’un séminaire dans un château privé du Vexin, a permis à Hephata d’ouvrir le lieu à l’évènementiel d’affaires. Pour Hephata, créateur d’évènements au service du patrimoine, la beauté élève les organisations. Choisir des lieux beaux répond donc à sa vocation. Pour chaque évènement, Hephata fait parler les vieilles pierres et tisse des liens entre le lieu et l’histoire de l’entreprise par un topo historique introductif. Le lieu qui accueille l’évènement doit incarner les enjeux de l’entreprise. En outre, la visite des lieux par le propriétaire est à chaque fois proposée aux organisateurs de l’évènement.

Le château, construit selon les plans de Mansard, se situe sur un territoire proche de Paris. Il offre un cadre chaleureux et intime propice aux discussions. Son parc aux allures classiques invite à la contemplation.

Le projet a reposé sur :
L’aménagement et l’équipement technique des différents espaces (vidéoprojecteur, ordinateur, écran, tables et chaises, papeterie, décoration). Les espaces doivent être modulables pour permettre de passer facilement d’une occupation familiale à une occupation évènementielle. – La capacité des propriétaires à se former à l’accueil des entreprises grâce à leur présence sur place ;
L’existence d’un marché d’entreprises en quête de sens et d’implication locale.

La contrainte principale est la volonté des propriétaires de dégager un résultat positif rapidement. Ils souhaitent en effet engager des travaux de restauration d’u parc à la française originel. Néanmoins, ouvrir un château privé à l’évènementiel nécessite de se faire connaître auprès des réseaux d’entreprise et des potentiels partenaires. C’est un travail de longue haleine qui implique de s’implanter localement. En outre, il faut mettre en place une année test afin d’expérimenter des formats d’évènements différents. Cela permettra d’adapter au mieux l’offre à la demande.

Organiser des évènements dans un château privé en IDF implique de faire face à une forte concurrence. Hephata accompagne les propriétaires de châteaux privés à s’ouvrir aux évènements d’entreprise. Pour cela, elle identifie les hypothèses utiles à la construction des projections financières (charges, ressources, etc). Puis, elle construit des hypothèses adaptées au projet à partir de sources fiables. Enfin, elle élabore des scenarii fiables dans le cadre du développement du projet.

Ensuite, Hephata organise des évènements professionnels de A à Z (cocktails, journées d’étude, soirées, team-building…). Dans un premier temps elle assure la communication autour du lieu, la prospection et la visite des prospects. Ensuite elle envoie les devis et factures. Enfin, elle gère la réalisation de l’évènement en étant présente sur place.

Beaucoup d’entreprises cherchent à organiser des évènements dans un château en IDF puisque ce sont des lieux qui offrent de grands espaces facilitant la prise de recul. Hephata crée des évènements engagés en faveur du patrimoine pour faire face à la concurrence présente en Ile-de-France. En effet, 25% des dépenses de l’évènement organisé sert directement à entretenir et restaurer le lieu qui l’accueille. Par ailleurs, 10% des bénéfices d’Hephata sont reversés à des monuments en péril sous forme de mécénat.

camping-chateau-bretagne

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Pour restaurer un château historique en activité, Hephata souhaite profiter des activités et infrastructures déjà développées sur place. Le projet cible la restauration des terrasses du château et l’installation de jardins à l’italienne.

Le domaine se situe sur un territoire authentique qui bénéficie d’un climat particulièrement doux. Ce climat permet de faire pousser tous types de plantes, y compris des palmiers. Le rapprochement de Paris en train favorise une nouvelle dynamique économique et touristique. Par ailleurs, le port de Roscoff facilite la présence du tourisme anglais.

Le domaine dispose déjà d’une équipe complète. C’est la famille propriétaire qui gère le lieu qu’elle occupe d’ailleurs à temps-plein. Elle est accompagnée d’un jardinier-paysagiste. Son entourage bénéficie d’acteurs bien implantés localement (distributeurs, exploitants, associations, acteurs publics, etc). Cette équipe lui permet donc de gérer facilement un domaine aux multiples activités : golf, hébergement autour d’un camping 5 étoiles, locations de salles, location d’équipement, restauration.

La propriétés et ses activités disposent d’une image « haut-de-gamme » grâce à des atouts qui les différencient. Ils offrent à la fois un cadre verdoyant exceptionnel et une histoire familiale riche qui remonte à plusieurs siècles. Enfin, le lieux dispose d’une infrastructure solide (Camping 5* avec centre aquatique et golf, une salle de réception aux normes ERP).

Restaurer le château historique sans compromettre son activité implique un accompagnement dans les maîtrises d’oeuvre et d’ouvrages gérées par les propriétaires. La recherche active de financements vient appuyer la démarche. L’idée est d’impliquer et de sensibiliser les publics dans la démarche de restauration et notamment de les faire participer au développement de nouvelles activités dans les jardins.

chateau-peril-appel-a-projets

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Hephata sollicite l’intérêt d’acteurs variés pour sauver un monument historique en péril grâce à un appel à projets. Le projet s’articule autour d’un site entièrement fermé, inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1945. Il est aussi référencé « Monument en Péril » depuis 2018. Il est urgent d’engager d’importants travaux au niveau des menuiseries et maçonneries du château. En outre, la restauration des dépendances est une priorité en ce qu’elles pourront accueillir un gardien pour protéger le site quotidiennement. Une remise en état de l’intérieur et des extérieurs du château est également nécessaire. Grâce aux dons, le château pourra amplifier son projet de restauration et retrouver sa prestance d’autrefois pour accueillir du public.

L’appel à projets vise les acteurs économiques, culturels ou sociaux de tous secteurs confondus qui proposeront une réaffectation pertinente des espaces. Il implique ainsi les acteurs dans la proposition de solutions pérennes de réhabilitation et de conservation. Les projets doivent en outre valoriser le site à long terme et soutenir le territoire d’un point de vue touristique, professionnel ou hôtelier.

Aussi, chaque candidat doit proposer des mesures techniques et / ou financières pour conserver durablement et respectueusement les espaces. Les porteurs de projets sélectionnés élaboreront les modalités pratiques de l’occupation qui permettra de sauver le monument historique en péril.

Confier la valorisation et la conservation du château à des organismes privés a pour vocation de créer un pôle dynamique. Ce pôle fera notamment bénéficier le territoire d’externalités positives économiques et culturelles.

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Hephata accompagne un couple de jeunes repreneurs à organiser le planning de développement économique de leur château.

Dans le cadre du développement, et en amont des investissements, Hephata conseille de dérouler plusieurs étapes successives afin de valider la solidité du projet. En premier lieu, il faut tester les activités ne demandant pas d’investissement comme par exemple l’évènementiel d’entreprise ou les visites. Cette phase permet de concevoir une offre évènementielle entreprise ainsi qu’une offre location à la journée / coworking entreprise. C’est également le moment de commercialiser les offres après des entreprises locales et de réaliser les investissements légers nécessaires à l’accueil et à la gestion des évènements. Hephata invite les porteurs de projet à rencontrer et inviter le Maire pour lui présenter le projet d’ensemble.

Ensuite, Hephata envisage de tester l’appétence du site par des offres flexibles auprès des différents occupants. Il s’agit ici de lancer le développement des activités pré-validées dans la première phase. Aussi, le format d’accueil des entreprises et artisans le plus performant et les cibles les plus pertinentes doivent être sélectionnées. En outre, il convient d’élaborer un logo et une image de marque et de fixer la structure juridique du projet.

Enfin, Hephata invite les porteurs de projet à investir en ressources humaines et en capitaux. Mais pour cela, il convient d’avoir valider le projet d’ensemble, en partenariat avec des banques.

Organiser le planning de développement économique d’un château implique d’être rigoureux et de ne pas se précipiter dans le lancement du projet. Aller trop vite dans le lancement d’un projet peut lui être fatal.

Hériter d’un monument historique : charge ou opportunité ? Hephata a réalisé une étude auprès d’une vingtaine d’enfants et petits-enfants de propriétaires de monument d’exception.

L’important à retenir dans cet article :

 L’étude en cours révèle ses premiers résultats mais ce sondage n’est pas encore représentatif. Néanmoins, il offre une première vision de l’appréhension du patrimoine par les enfants et des problématiques soulevées.

Quel âge avez-vous ?

Dans quelle tranche d’âge sont vos parents ?

Vos 5 raisons de « reprendre » la maison ?

La raison n°1 est le rôle de la transmission et de l’histoire : Faire perdurer ce patrimoine, le transmettre aux générations d’après, la sauvegarde, la transmission depuis l’origine.
Ensuite, en deuxième position vient l’attachement personnel : Sentiment, souvenirs, fierté. Puis vient le tour de la situation et du cadre de vie : Emplacement, esthétique, calme, taille, état, adaptée aux enfants et aux réunions familiales.
Les projets économiques et la valeur immobilière arrivent en quatrième position : faire vivre le lieu. Enfin la cinquième raison est le devoir familial.

Vos 5 raisons de ne pas « reprendre » la maison ?

La première réponse est le manque de moyens financiers c’est à dire d’investissement lié à la reprise, aux entretiens, impôts et charges régulières, travaux lourds.

Ensuite vient la question de la complexité liée à la reprise. En effet beaucoup de difficultés proviennent des indivisions, de la gestion entre frères et sœurs ou encore de la cohabitation des générations difficiles.

Puis vient le  manque de temps et le choix de vie difficile que cela implique de reprendre un château. Car il faut être disponible en permanence. La gestion à distance est complexe et la vie à l’étranger impossible.

En outre, un manque d’attrait pour la maison (moi et/ou la génération suivante) peut empêcher une reprise. Aujourd’hui la préférence pour la ville est visible. Habiter dans un château fait craindre le manque de relations dans la région, la difficulté d’accès.

Enfin, beaucoup d’enfants et petits-enfants ont peur du manque de compétence et du peu d’innovation possible : maison familiale engendre « blocages », manque de connaissances.

Avez-vous la claire vision de la façon dont ce patrimoine est géré (activités, chantiers, revenus, dépenses, personnes impliquées autour de cette propriété…) ?

Avez-vous la claire vision du périmètre délimitant votre propriété (bâtiments, parcelles environnantes) ?

Si vous héritez, là, maintenant, quelles sont vos premières 5 actions ?

Dans l’ordre d’apparition :

– (Re-)découvrir l’environnement naturel / cartographier les espaces existants
– Faire un état des lieux des bâtiments / Estimer les travaux pour une remise en état
– Identifier un repreneur parmi les enfants ou ailleurs
– Estimer la maison
– Identifier les spécificités de la maison et du territoire
– Trouver un moyen de valoriser la maison par l’activité économique autre que la visite
– Régler les détails pratiques avec les notaires
– Gérer l’évolution professionnelle du gardien
– Ouvrir au public
– Sensibiliser les habitants du/des villages alentours pour préserver ensemble le patrimoine de la commune
– Rendre la maison rentable par l’exploitation (forêts, champs…)
– Faire un bilan financier des grands travaux et un business plan à 3, 5 10, 20 ans avec des solutions adaptées pour être à l’équilibre

Qu’est-ce qui vous aiderait à réaliser rapidement ces 5 actions (personnes ou choses) ?

Dans l’ordre d’apparition :

– Trouver des personnes qui pourraient habiter sur place
– Parler avec des propriétaires comme la famille Guyot pour comprendre comment ils ont fait
– Lire des méthodes, des techniques, des études de marché concernant ma gestion (financement, juridique, chantier, développement d’activité, optimisation des espaces)
– Rencontrer un entrepreneur ou un gestionnaire d’activités
– Avoir accès à des experts (notaires, avocat, fiscaliste, conseiller en patrimoine…)
– Utiliser des outils pratiques (tableaux de bord, suivi de trésorerie, états des lieux…)
– Lire de la documentation sur ma propriété (cadastres, dossiers, archives…)

Hériter d’un monument historique : charge ou opportunité ? Savez-vous répondre à cette question ?

Pour aller plus loin

Réaliser une bonne analyse territoriale

Comment faciliter l’accès d’un monument éloigné ?

Comment gérer un château aux allures de village ?