Dans cet article, Hephata présente le lien entre l’insertion sociale, à travers les chantiers d’insertions, et la sauvegarde du patrimoine.

L’important à retenir de cet article : 

L’insertion sociale est une thématique très abordée sur le plan politique. Les institutions publiques et les collectivités débloquent des fonds afin de soutenir les projets favorisant l’inclusion sociale. Dans ce cadre, les chantiers d’insertions sont un bon outil pour le patrimoine en péril qui nécessitent de la main d’œuvre. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– Les chantiers d’insertion bénéficient d’aides financières diverses

– Le patrimoine est un terrain d’apprentissage parfait pour l’insertion sociale

– Les chantiers d’insertion apportent des ressources et de la main d’œuvre

Introduction :

La lutte contre l’exclusion sociale est une thématique qui prend de l’importance au sein de nombreux domaines professionnels.

Le patrimoine n’est pas en reste à ce sujet, bien au contraire. La sauvegarde du patrimoine possède elle aussi une dimension profondément humaine, sociale et territoriale. En effet, le patrimoine est le bien de tous, ce qui en fait un terrain parfait pour l’insertion sociale. 

En outre, il est parfois difficile pour les gestionnaires ou propriétaires de lieux patrimoniaux d’entretenir ces derniers, de les rénover et de les valoriser.

Les chantiers d’insertions sont généralement menés par des associations avec le soutient d’institutions publiques. Grâce à ces chantiers, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent restaurer leur patrimoine.

1. Les ACI : Ateliers Chantiers d’Insertion, acteurs de l’insertion sociale en France

Selon les chiffres du Ministère du Travail, la France comptait 3 803 structures de l’insertion par l’activité économique, les SIAE (en 2018). Au sein de ces structures, il existe les Ateliers et Chantiers d’Insertions (ACI), parfois appelés « Chantiers d’Utilité Sociale ». Ces derniers sont à l’origine de la mise en place des chantiers d’insertion en France. 

Les ACI développement des activités d’utilités sociales qui sont organisées à échelle territoriale : quartier, commune, département, etc. Les acteurs financiers soutenant les chantiers d’insertions sont donc variés, allant de pôle emploi au Fonds Social Européen (FSE), en passant par l’État et les collectivités territoriales.

Des associations interviennent aussi dans le soutien et la mise en place de ces chantiers, notamment des associations reconnues comme structures ACI. 

L’association des Amis du Château de Montaigut dans l’Aveyron

Reconnue ACI depuis 1993. Initialement concentrée sur la rénovation du château, l’association des Amis du Château de Montaigut est née dans les années 1960. À l’origine, l’association a bénéficié de l’aide de bénévoles de l’Union REMPART, célèbre organisation de sauvegarde du patrimoine.

Petit à petit, des équipes de salariées se sont chargées du chantier à temps plein, toujours avec l’aide de bénévoles, jusqu’à ce que le château soit complètement rénové à la fin des années 1980. 

En parallèle, dès 1976, les chantiers de restauration se sont étendus vers l’extérieur du château, afin d’aider les communes aux alentours. Depuis 1993, l’association agit en tant qu’ACI sur tout ce territoire, avec le soutien de divers acteurs :

– L’Etat

– Le Conseil départemental

– La mission locale

– Pôle Emploi

– Le FSE

L’ACI a deux objectifs : 

  1. Recruter des personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi en raison de leur état de santé, de leur situation sociale, familiale ou matérielle.
  2. Participer au développement local par la valorisation du patrimoine bâti. En effet, le chantier de restauration œuvre à la fois à la restauration d’anciens monuments et du petit patrimoine.

Parmi les exemples de chantiers d’insertions réalisés par l’association, la rénovation, l’animation du village écomusée Château de Montaigut démontre la pluralité des supports d’activités de ces chantiers : 

– Réhabilitation du patrimoine 

– Entretien des espaces verts 

– Accueil et guidage des visiteurs 

– Entretien des locaux

Au-delà de la dimension sociale primordiale portée par ces chantiers, les impacts touristiques et économiques ne doivent pas être oublier. En effet, le village écomusée Château de Montaigut est considéré comme un site remarquable de France et d’Europe. Il accueille chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, qui bénéficient directement ou indirectement des projets mis en place par les chantiers d’insertions.

L’association FAIRE

L’association FAIRE est une structure ACI située dans le département du Gard. À l’instar de l’association des Amis du Château de Montaigut, elle développe ses activités et restaure le patrimoine bâti et naturel des zones rurales et périurbaines. 

« Rendre au Patrimoine son sens et à l’Homme sa fierté »

Tel est leur slogan. L’Homme est indissociable du patrimoine, tout comme ce dernier est indispensable à l’humanité. Ainsi pour le sauvegarder et le valoriser, l’association réalise des chantiers d’insertions, qu’elle nomme des chantiers d’utilité sociale, soit CUS. Les objectifs de FAIRE sont les suivants : 

– La restauration du patrimoine, la mise en valeur des communes et des territoires d’accueil 

– L’accompagnement des publics en difficultés socioprofessionnelle à travers des chantiers d’utilité sociale

L’association intervient sur les domaines de compétences suivants : la pierre sèche, la restauration de petit patrimoine et des aménagements divers comme la signalétique, le mobilier en bois ou la mise en place de sentier de randonnés. Les chantiers sont destinés à des lieux oubliés qui tomberaient en désuétude sans l’intervention de l’association. 

Par ailleurs, les travaux sont effectués de manière traditionnelle, afin de valoriser l’authenticité des paysages et des techniques artisanales. Les chantiers ont lieu sur la totalité de l’agglomération d’Alès, comportant 73 communes.

Le réseau ACTA VISTA

Située à Marseille, ACTA VISTA fait partie des pionniers de l’insertion sociale grâce au patrimoine. Après s’être limité à des chantiers en région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, l’association s’est exportée pour la première fois hors région en 2017 pour le chantier de rénovation du Château de la Morinière à Mur de Sologne, en Centre-Val-de-Loire. Toujours en cours, le chantier emploi chaque année une nouvelle équipe. À l’issus de l’année, les travailleurs acquièrent une certification professionnelle reconnue par le Ministère du Travail.  

Le chantier du Château de la Morinière a commencé par la restauration de la chapelle, avant de s’étendre au bâtiment principal et à l’aile. Grâce aux rénovations, les propriétaires du château prévoient d’accueillir des artistes en résidence. 

2. Les chantiers d’insertions, un outil idéal pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine

Les ACI travaillent main dans la main avec les institutions publiques et les collectivités territoriales pour la sauvegarde du patrimoine, qu’il s’agisse de patrimoine naturel, immatériel ou bâti. En effet les chantiers d’insertions peuvent intervenir dans des domaines très variés, comme le secteur agricole, environnemental ou la rénovation d’un monument. 

Les chantiers d’insertions ont plusieurs atout pour un propriétaire ou un gestionnaire de lieu patrimonial : 

– Sur le plan économique, car les chantiers d’insertions sont financés par l’Etat, la main d’œuvre est donc peu coûteuse voir gratuite 

Socialement, car cela permet de valoriser l’humain, ses compétences et son travail

De plus, faire appel à un chantier d’insertion est un atout de communication et d’image, permettant de créer une communauté autour du lieu. 

SI un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaite faire intervenir un ACI sur son terrain, il peut se rapprocher des associations nationales ou de sa région.

Les chantiers « nature et patrimoine » de l’agglomération de Vannes

Dans l’agglomération de Vannes, dans le Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » sont en charge de la mise en valeur des sites touristiques et espaces naturels, de l’ouverture et l’entretien de sentiers de randonnées. Grâce à ces chantiers, les personnes en difficulté d’insertion socio-professionnelles se sentent valoriser dans leur travail, découvrent et développent de nouvelles compétences professionnelles. 

Vue du Golfe du Morbihan 

Pour la mise en place de ces chantiers de valorisation du patrimoine naturel au sein du Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » bénéficient d’une aide financière de l’État, du département et du FSE. 

D’ailleurs, la Région Bretagne soutien les travaux réalisés sur des bâtiments d’intérêt général, non protégés au titre des Monuments Historiques, et étant effectués dans le cadre de chantiers de jeunes bénévoles ou de personnes en insertion. Pour cela, la Région propose une subvention d’un montant maximum de 5 000€ par chantier.

Le chantier d’insertion Nature Solidaire à vocation environnementale dans le Marais Poitevin

Nature Solidaire – AIPEMP (pour Association d’Insertion par la Protection et l’Entretien du Marais Poitevin) est un ACI situé en Nouvelle Aquitaine. Nature Solidaire dirige deux types de chantiers d’insertions : en premier lieu des chantiers environnementaux, en second lieu des chantiers axés sur le maraichage bio.

Marais Poitevin

À travers les différents chantiers d’insertions, Nature Solidaire valorise l’environnement et le terroir du Marais Poitevin :

– Production de légumes issus du maraichage bio, dont production est commercialisée en circuit court et participe ainsi à l’économie locale 

– Restauration, entretien et protection des espaces naturels sur le territoire du Marais Poitevin

La surveillance et l’entretien des itinéraires cyclables assure aussi la qualité des trajets des cyclistes, dont les touristes pratiquant le cyclotourisme, une forme de slow tourisme dont les voyageurs sont de plus en plus friands.

La restauration d’un théâtre antique sur le site de Lillebonne, en Normandie

Le théâtre antique du site de Lillebonne nécessitait quelques travaux. Par conséquent, le Département de la Seine-Maritime a conjugué le besoin de personnels pour la réalisation de ces travaux avec la mise en place d’une structure d’insertions pour les personnes en difficulté.

Cette initiative, soutenue notamment par le FSE à hauteur de 95 000€, a ainsi permis de préserver le patrimoine bâti du site de Lillebonne tout en ayant un impact social positif. 

Les actions développées par le chantier sont variées : 

– Préparation du terrain au chantier de fouilles archéologiques 

– Mise en valeur et consolidation des vestiges mis à jour par ces fouilles 

– Création d’espace de jardins et de zones d’agréments 

– Participation à la mise en œuvre des parcours de visites au sein du théâtre

À cela s’ajoute le nettoyage et l’entretien de l’accueil, notamment des sols, ainsi qu’une équipe recrutée pour s’occuper de l’accueil des visiteurs sur le site. Depuis sa réhabilitation, le théâtre antique de Lillebonne est le premier site touristique de la ville.

Chantier école du patrimoine au Château de Fabrégoules

Situé dans les Bouches du Rhône, le Château de Fabrégoules a reçu un chantier école du patrimoine de l’association ACTA VISTA. Au cœur d’un immense parc naturel, comprenant des écuries et une chapelle, le Château de Fabrégoules est un lieu d’exception, fort apprécié des locaux.

Les actions mises en place par le chantier étaient axées autour de la restauration de divers éléments du château : 

– Couverture et charpente 

– Façades 

– Dépendances du château

Les travaux de restauration ont duré deux ans, ce qui a permis à ACTA VISTA de former deux promotions de salariés. L’intérêt des chantiers de longue durée est donc de permettre à plus d’individus d’être formés à de nouveaux métiers. Pour un propriétaire qui souhaiterait faire rénover l’entièreté des extérieurs de son bâtiment, le chantier d’insertion est une aubaine :

– Main d’œuvre assurée sur la longueur des travaux 

– Possibilité de faire rénover plusieurs parties du bâtiment grâce à la pluralité des métiers auxquels forment les chantiers d’insertions

Ce chantier a offert une seconde vie à ce bâtiment du 19ème siècle. Lieu mythique de la région marseillaise, le chantier a ainsi contribué à la sauvegarde d’un patrimoine unique.

Conclusion : 

Ces chantiers présentent de nombreux atouts pour la sauvegarde du patrimoine :

– L’assurance de techniques traditionnelles et durable

– Une main d’œuvre motivée, car valorisée par son travail

– La dimension éthique et responsable, bénéfique pour l’image du lieu

De plus, les chantiers d’insertions bénéficient de l’aide de nombreux acteurs : 

– A l’échelle européenne, le FSE 

– À l’échelle nationale à travers des aides de l’Etat 

– Et à l’échelle locale grâce aux collectivités territoriales et diverses institutions. 

Il peut donc être intéressant à la fois, éthiquement et économiquement, pour un gestionnaire ou propriétaire d’un lieu patrimonial nécessitant des travaux de rénovation ou d’aménagement d’y mettre en place un ACI.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Dans cet article, Hephata présente comment faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme.

L’important à retenir dans cet article :

L’agritourisme contribue à élargir la vision touristique du patrimoine. Le patrimoine ne renvoie pas seulement aux châteaux, maisons de maître ou abbayes. Il se compose aussi du patrimoine vernaculaire des petits villages, des anciens corps de ferme, des paysages naturels et des savoir-faire. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– L’agritourisme valorise le patrimoine naturel, culturel et immatériel

– Les collectivités territoriales ont un intérêt grandissant pour ce secteur et le soutienne financièrement

– L’agritourisme est particulièrement en vogue en période de crise sanitaire

Introduction : 

Le tourisme vert, tourné vers la découverte de la nature, est de plus en plus en vogue chez les voyageurs. Cette forme de tourisme, en rupture avec le tourisme de masse, se développe en plusieurs branches, parmi lesquelles on retrouve le tourisme rural. 

L’agritourisme est la forme la plus immersive du tourisme rural. Alors que ce dernier englobe toutes les activités touristiques en lien avec la ruralité, l’agritourisme s’axe autour de la vie à la ferme et des séjours en immersion complète.

Alors que la crise sanitaire a lourdement impacté le tourisme, notamment le tourisme de masse et le tourisme urbain ; le tourisme rural, dont l’agritourisme, est en plein essor. En effet, selon des études menées par Airbnb, la location en zone rurale a fortement augmenté. Les français ont besoin de prendre l’air, de sortir des grandes villes et de s’échapper le temps d’un bref voire long séjour.

L’agritourisme permet aux voyageurs de découvrir le patrimoine d’une autre façon, en s’intéressant au patrimoine naturel et culturel des régions. Destiné aux adeptes de la vie à la ferme aussi bien qu’aux curieux en recherche d’expérience, l’agritourisme se décline au gré des exploitations et des sites historiques.

1. Le patrimoine : un terreau fertile pour le développement d’activités touristiques

Aller vivre à la ferme est une expérience inédite pour la grande majorité des citadins. L’agritourisme permet de vivre un échange culturel et social entre les locaux et les touristes, dans un contexte intime.

Pour les propriétaires de domaines agricoles, cet intérêt pour les métiers de l’agriculture est une aubaine. L’agritourisme est l’opportunité pour eux de diversifier leur champ d’action grâce à des activités non agricoles comme de l’hébergement, de la restauration, des activités de loisirs et de la vente de produits directement à la ferme.

Le château du Colombier et sa ferme conservatoire

Du côté des propriétaires ou gestionnaire de lieux historiques possédant aussi des terres agricoles, l’agritourisme est un axe de développement intéressant. Par exemple, le domaine du Château du Colombier dans l’Aveyron dispose d’un jardin et d’une ferme-conservatoire, unique en Europe. 

En effet, sur les terres du domaine, la ferme-conservatoire permet aux touristes de découvrir des plusieurs espèces et races animales différentes, parmi lesquelles la Brebis Marron des Aravis. Le Château du Colombier a mis en place un plan de sauvegarde pour sauver cette espèce au bord de l’extinction.

Le Château du Colombier a su tirer avantage de ses terres agricoles pour offrir à sa clientèle une offre diversifié, alliant la richesse du patrimoine historique à celle du patrimoine naturel.

2. L’agritourisme en France : une offre très diversifiée 

L’agritourisme se développe de plus en plus en France et l’offre touristique est très diversifiée. En effet, chaque exploitation possède ses caractéristiques propres. 

Deux marques ont été créées dans le but de valoriser et mettre en avant les agriculteurs ayant choisi de diversifier leur activité. Ces marques sont des gages de qualité pour les touristes en recherche d’expériences et de destinations uniques : Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan.

a) Bienvenue à la ferme

L’une de ces marques, « Bienvenue à la Ferme » est coordonnée par le service des chambres d’agriculture de France. Les Chambres d’agriculture sont présentes dans tous les départements et régions. Ce sont des établissements publics, animés en lien avec les élus locaux. Les chambres d’agriculture contribuent au dynamisme de chaque département et région dans une démarche de développement durable. 

Créé en 1988, Bienvenue à la ferme est un réseau de près de 8 000 agriculteurs adhérents. Au sein de chaque région et département, des conseillers accompagnent les agriculteurs dans leur activité. Ils agissent pour la promotion de la marque localement et s’assurent de la qualité des services et activités proposés. 

Le réseau Bienvenue à la ferme promeut des expériences axées sur divers thèmes : « Mangez fermier », à travers la vente et la dégustation de produits fermiers, et « Vivez fermier » qui se décline comme ceci :

Se restaurer : repas préparés par les fermiers, activités pour découvrir et savourer la gastronomie et les produits du terroir ;

–  Dormir : séjours à la ferme dans un cadre authentique et naturel le temps d’un week-end, d’une semaine, d’une nuit. 

– Découvrir et s’amuser : découverte des savoir-faire de la ferme à travers des activités pédagogiques et ludiques.

Par ailleurs, le réseau propose aussi des offres « vacances d’enfants », spécialisées pour les séjours en famille, les voyages scolaires, les centres de loisirs, etc. 

Séjourner au Domaine Distaise

Situé aux portes de la Vallée de la Drôme, le mas provençal du Domaine Distaise accueille les visiteurs au cœur de son verger de 24 hectares. Recommandé par le Petit Futé et le Guide du Routard, le domaine dispose de plusieurs offres d’hébergement : 

– Quatre chambre d’hôtes, classées 3 épis au classement Gîtes de France ;

– Une aire d’accueil pour une dizaine de camping-car, labellisée aire d’accueil France Passion ;

– Trois gîtes ruraux, classés 3 épis et dispersés autour de l’exploitation agricole.

Le classement Gîtes de France auquel nous faisons référence dans cet article est expliqué dans l’article sur l’œnotourisme, forme très spécifique d’agritourisme, que nous vous invitons à aller lire afin de compléter ce sujet.

Le domaine Distaise dispose aussi d’une ferme-auberge, servant aussi de table d’hôtes pour les visiteurs. La ferme-auberge propose un menu composé des produits de la ferme, spécialisée dans l’élevage de cochons en plein air et le maraichage biologique. L’offre de la ferme-auberge s’est adaptée à la crise sanitaire, en proposant des paniers repas à emporter, à déguster dans le confort de son hébergement ou lors d’un pique-nique en extérieur.

L’offre touristique du Domaine Distaise se complète avec une boutique et de nombreux services pour satisfaire les clients : piscine chauffée, billard, ping-pong, terrain de boules, etc. Les visiteurs peuvent aussi profiter de la proximité avec les animaux de la ferme et se balader dans l’exploitation.

S’éveiller au camping ferme pédagogique de Prunay

Au cœur des châteaux de la Loire, le camping ferme pédagogique de Prunay accueille les vacanciers, en famille et entre amis. Dans un cadre tranquille et authentique, le camping ferme pédagogique de Prunay offre aux touristes un lieu pour se ressourcer.

À travers diverses activités ludiques et pédagogiques, les vacanciers s’échappent de leur quotidien : 

– Fabrication du pain, activités autour des céréales de l’exploitation et de la farine ;

– Balade en tracteur remorque ;

– Nourrissage des animaux ;

– Construction de nichoirs et boules de graisses pour les oiseaux ;

– Etc. 

Ces activités sont aussi proposées dans le cadre de classes vertes ou de classes découvertes, afin de sensibiliser les plus jeunes au milieu agricole. Deux jardins d’enfants situés au cœur du camping offrent des équipements tels que des châteaux gonflables et des toboggans. 

Le camping dispose de plusieurs offres d’hébergements pour accueillir sa clientèle :

– Mobil-homes ;

– Chalets tout conforts et chauffés ;

– Emplacements pour tentes, caravanes et camping-car.

Au-delà des activités proposées par le camping ferme pédagogique, le lieu bénéficie d’atouts extérieurs grâce à sa localisation. Au cœur du Val de Loire, le « Pays des châteaux », le camping est un point de départ pour des visites culturelles, complétant la dimension patrimoniale du séjour.

La proximité avec la Loire à Vélo ouvre le lieu aux adeptes du cyclotourisme, forme de slow tourisme très en vogue en France depuis plusieurs années.

Comment intégrer le réseau Bienvenue à la ferme ?

Pour un propriétaire agricole désirant étendre son activité et bénéficier de la marque Bienvenue à la ferme, il faut rentrer en contact avec la Chambre d’Agriculture de son département.

Pour bénéficier de la marque, le porteur de projet doit s’engager à : 

Satisfaire les attentes du consommateur ;

Promouvoir le métier d’agriculteur ;

Valoriser les produits de l’exploitation et les savoir-faire ;

Etre l’ambassadeur d’une agriculture durable et responsable.

Il est aussi impératif qu’il propose la viste de l’exploitation, par souci de transparence sur les pratiques agricoles. Dans le même objectif, il s’engage aussi à inscrire les noms, adresse, date de productions sur ses produits.

b) Accueil Paysan 

L’association Accueil Paysan, qui promeut l’agriculture paysanne, est un réseau composé de près d’un millier d’adhérents en France ainsi que de 300 dans 32 autres pays.

Ce réseau est composé d’agriculteurs et d’acteurs ruraux engagés en faveur d’une agriculture paysanne et d’un tourisme durable, équitable et solidaire. Accueil Paysan est partenaire du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. 

Les objectifs du réseau Accueil Paysan : 

– Faire découvrir dans le partage et l’échange le milieu rural, les activités de la ferme, ses métiers et savoir-faire ;

– Permettre aux paysans de vivre décemment sur leurs terres, contribuant ainsi au développement local ;

– Participer à la construction d’un monde rural, écologique et durable.

Le site du réseau Accueil Paysan permet au touriste de découvrir une grande variété d’offres.  

Séjourner au Domaine du Fot dans les Côtes d’Armor

Situé au cœur d’un domaine boisé longeant une rivière, le Domaine du Fot est une ancienne hospitalière des moines de Saint-Jean de Jérusalem datant du 12ème siècle. À 25 km de la mer, le domaine dispose de deux hébergements chaleureux : une longère indépendante ainsi qu’un gîte d’étape.

Entre vergers et prairies, les touristes peuvent découvrir les chevaux de traits et les vaches bretonnes du domaine. Le Domaine du Fot propose diverses activités :

– Randonnées sur le chemin botanique qui passe sur le domaine ;

– Partage de savoir-faire : complicité entre l’humain et le cheval au travail, découverte de la race bovine bretonne pie noir, ateliers de transformation laitière et cuisine ;

Les visiteurs ont aussi accès à un service de restauration, avec un menu élaboré sur place à partir de produits frais, bio, issus de la ferme et des productions locales.

le chateau partagé EN SAVOIE

Situé sur la commune de Dullin, en Savoie, le Château Partagé est un lieu regroupant habitations et activités autour de l’environnement et de l’agriculture.

Ancienne maison de maitre du 18ème siècle, le Château Partagé est divisé en plusieurs appartements individuels, habités par plusieurs familles. La rénovation du lieu et son aménagement ont été rendu possible grâce au soutient, notamment, de la NEF, banque éthique et solidaire.

Le Château Partagé héberge un large panel d’activités professionnelles, toutes contribuant à la bio-diversité du lieu.

– Du maraichage biologique, selon la pratique de la traction équine ;

– Une boulangerie avec un fournil à pain en bois ;

– Un atelier de tournage sur bois artisanal.

Le Château Partagé est un exemple de réhabilitation totale et complexe, axée sur des activités durables et responsable. Afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier de cet environnement unique, le Château Partagé proposent diverses prestations d’accueil :

Chambres et table d’hôtes ainsi que la possibilité de louer des locaux en gestion libre, en mode gîte ;

Résidences d’artistes et accueil d’évènements culturels ;

Accueil pédagogique et social ;

Accueil de stages, formations et séminaires.

Comment intégrer le réseau Accueil Paysan ? 

Si un propriétaire souhaite rejoindre le réseau Accueil Paysan, il peut pour se renseigner auprès de la FNAP, Fédération Nationale Accueil Paysan. Structurée sur trois niveaux, départemental, régional et national, le propriétaire peut rentrer en contact avec la délégation de son territoire.

En fonction de l’avancée du projet et de la motivation du porteur de projet, une ou plusieurs visites peuvent être effectuées ainsi qu’un entretien téléphonique. Lorsque la structure candidate est prête à accueillir, une visite est organisée à l’issue de laquelle commence une période probatoire d’un an. À la fin de la période probatoire, une ultime visite est réalisée pour confirmer ou infirmer la labellisation

3. Les collectivités territoriales s’impliquent dans l’agritourisme

Au-delà des acteurs comme Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan, d’autres institutions s’impliquent dans l’agritourisme. La popularité grandissante de cette pratique touristique attire l’attention des collectivités territoriales, qui lancent des appels à projets pour soutenir le développement d’activités liées à l’agritourisme. 

La région Pays de la Loire lance un appel à projet Agritourisme & Oenotourisme, à destination des professionnels des filières de l’agriculture, de la viticulture, de la pêche, de l’aquaculture et de la saliculture. 

Cet appel à projet soutien des projets de modernisation des installations d’accueil touristiques ainsi que la création de nouveaux aménagements spécifiques. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 31 décembre 2021. 

En Occitanie, la région a mis en place le PASS Agritourisme. La Région Occitanie figure parmi les trois régions avec l’offre d’agritourisme la plus importante aux côtes de l’Auvergne et l’Aquitaine. À travers cette aide, d’un montant maximum de 20 000€, la Région Occitanie s’engage aux côtés des acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire afin de soutenir le développement d’investissements agritouristiques. 

Les objectifs du PASS Agritourisme sont les suivants :

Accompagner des lancements d’activités sur ce secteur ;

Créer une nouvelle offre agritouristique dans un objectif de diversification des revenus ;

Mener des investissements de petite ampleur dans un objectif de professionnalisation, amélioration ou développement d’une offre existante.

4. MiiMOSA : le financement participatif pour aider l’agritourisme

La plateforme MiiMOSA propose des méthodes de financement participatif, le prêt rémunéré et le don avec contrepartie, pour soutenir l’agriculture et l’alimentation ainsi que l’agritourisme. 

Depuis 2018, la plateforme MiiMOSA organise un appel à projet Agritourisme, en partenariat avec Airbnb et Bienvenue à la ferme, et récompense une dizaine de lauréats. Les projets sélectionnés bénéficient d’une aide financière attribuée par Airbnb, pouvant aller jusqu’à 5 000€.

Les lauréats peuvent aussi profiter de l’accompagnement des conseillers du réseau Bienvenue à la ferme dans la mise en place de leur projet d’accueil. Ils deviennent alors adhérents au réseau pour une période d’un an.

Dormir dans une ruche géante à la Fontaine d’Airmeth

À Pontivy en Bretagne, la Fontaine d’Airmeth propose des chambres d’hôtes et un gîte au sein de deux corps de ferme entièrement rénovés. Le lieu dispose aussi d’un hébergement insolite, cœur du projet sélectionné lors de l’appel à projet.  

En effet, les propriétaires de la Fontaine d’Airmeth pratiquent l’apiculture. Ils souhaitent partager leur métier et passion avec les visiteurs, en créant un lien unique entre l’humain et les abeilles. 

Pour se faire, ils ont créé un chalet atypique et écologique, une tiny house, en forme de ruche. À l’intérieur se trouve une ruche pédagogique. Les abeilles entrent et sortent par une cheminée vitrée, à l’arrière de la tiny house, sans danger pour les habitants du chalet.

Par mesure de sécurité, des loquets cadenassés ont été installés. Ainsi, les habitants de la petite maison pourront observer grâce aux vitres la vie des abeilles, comprendre leur mode de vie.

Dans une démarche solidaire et responsable, le chalet a été entièrement aménagé et décoré grâce aux artisans locaux. 

Conclusion :

Le patrimoine agricole regorge de richesses culturelles, naturelles et immatérielles qui sont des atouts pour le tourisme. L’agritourisme répond aux envies d’ailleurs et d’authenticité de la clientèle tout en permettant aux agriculteurs de diversifier leur activité. En créant du dynamisme dans les territoires, l’agritourisme est un atout pour les collectivités territoriales qui peuvent y voir un nouvel axe de développement du territoire.

À l’instar du Château du Colombier qui a su tiré avantage de son terrain agricole pour y développer une ferme-conservatoire, un lieu historique possédant un patrimoine naturel peut se lancer dans l’agritourisme.

L’agritourisme est un véritable atout pour les propriétaires de sites historiques entourés de terrains agricoles, ou possédant un potentiel agricole. En effet, c’est un moyen pour eux d’attirer une nouvelle clientèle appréciant à la fois le patrimoine et l’agriculture.

Pour aller plus loin : 

– Investir dans le patrimoine historique naturel

– Quels financements pour lancer une activité touristique ?

– Le programme européen LEADER

Comment organiser une reconstitution historique dans un château ?

Introduction

En matière d’évènements de grande ampleur, la reconstitution historique sied tout particulièrement aux châteaux et sites d’exception, chargés d’histoire et porteurs d’une identité territoriale marquée. Se lancer dans la valorisation de son patrimoine en développant ce type de projet c’est à la fois attirer des mécènes qui partagent ses valeurs et produire des externalités positives sur l’ensemble du territoire.

Nous avons rencontré Bertrand Bailleul, délégué régional de la Fédération Patrimoine Environnement, qui est à l’initiative de la création du Camp de Vaussieux, dans le Bessin.

L’important à retenir dans cet article :

– La reconstitution historique permet de fédérer une multiplicité d’acteurs locaux et de mécènes autour d’un projet porteur de valeurs communes ;

– Le choix d’un thème fort et unique est essentiel afin de construire son évènement historique ;

– L’appui sur un ensemble d’acteurs locaux (financeurs, bénévoles, médiateurs) est nécessaire pour développer son projet de reconstitution historique ;

– La recherche de financements et la communication sont des points essentiels dans l’élaboration de son projet.

Focus sur la reconstitution historique au Camp de Vaussieux

En 2017, cinq passionnés d’Histoire et de la Normandie fondent l’association Un Nouveau Monde dans l’idée de faire connaître et revivre le patrimoine historique et militaire du XVIIIe siècle dans le Bessin. Parmi les diverses manifestations organisées par l’association, il en est une qui ne passe pas inaperçue. Des troupes de soldats tirent à l’artillerie, la cavalerie fonce vers leurs ennemis (comédiens), le tout au son des tambours et dans une clameur générale ! Pour un ticket d’entrée à 3 €, les visiteurs sont totalement plongés dans un univers haut en couleurs.

La reconstitution au Château de Vaussieux commémore un épisode de l’histoire commune des États-Unis et de la France et vise à faire connaître une histoire peu connue de la population locale. Plutôt que de reconstituer des thèmes phares de la Normandie (les Anglais, Guillaume le Conquérant, le débarquement), Un Nouveau Monde a choisi un thème tout à fait singulier et authentique.

L’évènement régional est rendu possible par la participation des bénévoles. Ce n’est pas moins d’une centaine de militaires et environ 80 civils qui sont impliqués dans la reconstitution. Nombreuses sont les associations qui soutiennent l’événement comme Un Nouveau Monde, la société des “Sons of the American Revolution”, Les Amis du musée du Baron Gérard, Patrimoine rural et Société des arts et des sciences de Bayeux. Les instances locales (la région, le département, les intercommunalités) soutiennent également le projet financièrement par des aides de 500 à 5.000 €.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est un projet unique qui participe au rayonnement territorial.

1. Le choix d’un thème unique : une clef pour développer un projet innovant à fort impact

Pour que le projet soit viable, il est nécessaire de cibler un thème qui soit original et singulier. Ce thème est la clé de l’élaboration d’un projet de reconstitution.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est centrée autour d’un évènement précis d’août 1778. Il s’agit de l’entraînement de troupes militaires françaises au Camp de Vaussieux avant leur envoi en Amérique. Elles allaient ensuite soutenir la guerre d’indépendance des futurs États-Unis contre l’Angleterre.

En Alsace, le château de Lichtenberg a accueilli en 2018 une reconstitution de la vie quotidienne des soldats entre 1940 et 1945. Le thème de la reconstitution a été choisi pour son originalité et son rapport direct avec l’histoire du château. Situé non loin de la frontière avec le territoire allemand, le château alors en ruines, était au plus près du théâtre de la guerre. Pendant cette période, il a été investi par les habitants du village de Lichtenberg et par quelques soldats.

Ces choix de thème ont permis à ces deux châteaux de rayonner sur leurs territoires respectifs en développant leur attractivité et en faisant travailler de multiples acteurs locaux (bénévoles, annonceurs, associations, costumiers, équipementiers). Par ailleurs, l’annualité de l’évènement permet de renforcer l’attractivité du site.

2. Sur quels financements s’appuyer ?

L’organisation d’une reconstitution est coûteuse matériellement et financièrement étant donné qu’il faut prévoir des costumes et accessoires d’époque pour les figurants, agencer le lieu avec des stands éphémères, des affichages, des outils prévus pour les activités sur le site (ateliers, démonstrations) en plus de divers équipements (électriques, sonores, de sécurité, publicité).

A titre d’exemple, la reconstitution du Camp de Vaussieux a nécessité entre 60.000 et 80.000 €. Le coût d’un seul costume de paysan s’élevait déjà à 200 € !

S’il est possible de s’appuyer sur de nombreux bénévoles, il faut toutefois prévoir des soutiens financiers. Un tel évènement est aussi un moyen d’attirer des mécènes.

Des financements dédiés aux territoires 

Une première solution efficace est de s’adresser aux acteurs qui financent directement les initiatives des territoires :

Régions et départements à travers des appels à projet ou des demandes de subventions.

L’Union Européenne à travers les aides du FEADER et le projet LEADER.

Pour la reconstitution du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a sollicité les fonds européens. Ces fonds cofinancent des projets qui participent au développement des zones rurales et disposent d’une stratégie de développement du territoire. L’association s’est également appuyée sur des aides diverses provenant de la région, du département et des intercommunalités.

Des financements locaux

Les demandes de financement auprès des acteurs locaux (administrations, associations et particuliers) sont un mode de financement particulièrement adapté pour les projets de reconstitutions historiques. En raison du caractère local, les meilleurs soutiens sont en effet ceux qui se sentent concernés par un tel projet. La création d’une identité locale forte est vectrice de participations financières.

La reconstitution au château de Lassay en Mayenne consistait en une recréation de l’ambiance Second Empire en 2019. Elle a notamment pu avoir lieu grâce à l’association des Amis du château de Lassay et les comédiens de l’association Virges Armes. Avec un succès qui a été au rendez-vous, l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une prochaine reconstitution.

Des financements participatifs en complément

Comme dans le cas de la reconstitution historique au Château de Vaussieux, le crowdfunding est une solution à adopter en complément des financements principaux. Il s’agit de faire appel à la générosité de particuliers, futurs visiteurs ou curieux par le biais de plateformes tel que Commeon ou Dartagnans.

Ils ont par exemple permis de lever près de 3 000 € supplémentaires pour la réalisation du Camp de Vaussieux, un complément non négligeable.

3. Un ancrage local qui bénéficie au site et au territoire

Les exemples de reconstitutions historiques dans des châteaux le montrent, l’ancrage dans le territoire est primordial avant et pendant le développement du projet. C’est la mobilisation des acteurs locaux qui participent largement du succès de l’évènement. Elle génère recettes, notoriété du lieu et externalités positives sur le territoire.

S’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux

Les acteurs locaux représentent un réseau solide sur lequel il est pertinent de s’appuyer. Ils peuvent intervenir à l’échelle du financement comme à celle de la participation au projet (dons matériels et humains). Les bénévoles ont en effet participé à toutes les étapes de la reconstitution. Ils sont intervenus du montage du site à la tenue des stands en passant par la participation en tant qu’acteurs et la réalisation des costumes et accessoires.

Dans le cas du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a fait appel à de nombreux acteurs locaux :

– Bénévoles comédiens, techniciens (pour le son et la lumière), personnels d’accueil

– Associations donatrices

– Collectivités territoriales et entreprises partenaires

– Les propriétaires du château de Vaussieux

Lors de la reconstitution militaire au château de Breteuil qui traversait l’histoire de France par le XIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en 2020, la participation de nombreux figurants de la région relève du même mode de gestion locale de l’évènement.

Miser sur la communication pour attirer visiteurs et financeurs

Après l’élaboration du projet de reconstitution, il est essentiel de penser à la communication de l’évènement (publicités locales, communication digitale). Cette communication doit avoir lieu avant le lancement du projet mais également après que la reconstitution ait eu lieu. Cela permet d’attirer visiteurs et futurs soutiens, financiers ou matériels, qui pourront participer au développement et à la valorisation futurs du site.

Il est nécessaire de miser d’abord sur la publicité ultralocale. Le public privilégié est en effet majoritairement issu des territoires très proches de l’évènement.

L’équipe du Camp de Vaussieux s’est d’abord appuyée sur la presse locale (Ouest France, Le Bessin libre, La renaissance du Bessin). Par la suite, le tractage et le bouche à oreille ont été indispensables. Pour le tractage, il a fallu éditer des documents publicitaires.

Quelques conseils pour se lancer dans l’aventure

Prendre conseil auprès des personnes réalisant des reconstitutions historiques, de préférence sur un thème proche du sien. Se rapprocher par exemple de la Fédération française des fêtes et spectacles historiques

Mobiliser au minimum une centaine de personnes sur un projet de ce type

– Se rapprocher des associations des Amis de… monuments, musées, etc.

Prendre de l’avance pour développer son projet, d’un à deux ans.

En savoir plus :

Le fond LEADER

Lancer des activités dans un site historique

Quelles associations autour des monuments historiques ?

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Le patrimoine culturel français – Hephata vous propose un historique de sa protection et une présentation des enjeux actuels de modernisation.

L’important à retenir dans cet article :

La protection du patrimoine est une notion qui a beaucoup évolué. C’est sous la Révolution de 1789 que la notion de monument historique se précise en devenant un élément de l’identité nationale. La nationalisation des biens du clergé, des nobles émigrés et de la Couronne, l’État se dote d’une nouvelle mission : sélectionner les biens qui méritent d’être conservés.

En 1830, une politique dédiée au patrimoine commence à apparaître avec notamment la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, qui consiste à recenser les édifices du royaume et à veiller à leur restauration.

Ce poste sera confié en 1834 à Prosper Mérimée qui instituera la commission des monuments historiques. Cette dernière accomplit un travail d’inventaire, de classement et de répartition des fonds consacrés à la sauvegarde des monuments jugés intéressants. En 1840, la commission publie une liste de près de mille édifices qui nécessitent un classement urgent. En 1849, grâce à son travail, le nombre de monuments historiques est triplé.

Cet article permettra de :

– Connaître les différentes lois qui ont créé la base juridique actuelle

– Saisir les différents enjeux de modernisation du patrimoine

Introduction

Selon le ministère de la Culture, la France compte plus de 45 000 monuments historiques protégés (inscrits et classés). La propriété se répartie entre les particuliers (44%), les communes (41%) et l’État (4%).

En 2019, le ministère de la culture a alloué au patrimoine un budget de 326 millions d’euros pour la rénovation et l’entretien des monuments soit 6 millions d’euros de plus qu’en 2018 (Source : article publié sur Challenges « Budget, emplois … les chiffres clés du patrimoine en France » https://www.challenges.fr/patrimoine/journees-du-patrimoine-2019-les-chiffres-cles-du-patrimoine-en-france_675295).

À côté de l’État, on retrouve d’autres acteurs qui financent le patrimoine (lien vers article Acteurs du patrimoine) comme les associations et les entreprises. En 2017, selon ADMICAL, près de 82 000 entreprises se sont investis dans le mécénat  d’entreprises en France pour un budget total de 2 milliards d’euros. La part d’entreprises qui s’engagent dans la préservation du patrimoine est en hausse : 38 % soutiennent aujourd’hui le patrimoine contre 26 % en 2015. Néanmoins, le budget qui leur est consacré est en baisse. La part du patrimoine dans le budget culturel est passé de 35 % en 2015 à 5 % aujourd’hui.

1. Petite historique de la protection du patrimoine en France

Tout au long du XIXème siècle, une série de lois sont venues protéger le patrimoine monumental français pour aboutir au système juridique actuel.   

La loi du 30 mars 1887 : conservation des monuments historiques et objets d’art

Il s’agit de la première grande loi qui vise à protéger le patrimoine. Sont classés d’office : les immeubles et meubles qui sont la propriété de l’État et ceux qui ont un intérêt national historique et artistique.

Pour les restaurer, ou les détruire, le consentement de l’État est obligatoire. Le classement des immeubles appartenant à des propriétaires privés n’est possible qu’avec leur consentement.

La loi du 9 décembre 1905 : séparation des Églises et de l’État

Cette loi confie aux collectivités locales et à l’État la responsabilité des édifices cultuels. La protection patrimoniale des églises devient alors responsabilité publique.

La loi du 31 décembre 1913 : fondement du système d’intervention de l’État pour la protection et la sauvegarde des monuments historiques

Cette loi est le fondement du système juridique actuel en matière de protection et de sauvegarde du patrimoine historique. Pour justifier le classement d’un bien, cette loi remplace la notion d’intérêt public à celle d’intérêt national d’art ou d’histoire. Par ailleurs, elle institue la possibilité de classer des biens immeubles ou meubles même en l’absence de consentement du propriétaire. Elle crée également l’inscription à l’inventaire supplémentaire pour les édifices qui, sans justifier un classement immédiat, présentent cependant un intérêt archéologique suffisant pour en rendre désirable la préservation. Les objets classés deviennent imprescriptibles.

La loi du 2 mai 1930 : protection des monuments naturels, des sites et de leurs abords

Cette loi considère le paysage et les sites d’un point de vue culturel. Par ailleurs, elle étend la notion de monument historique, et donc la protection qui en découle, à d’autres sites en prenant en compte les caractères artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Les sites naturels bénéficient désormais de l’inscription et du classement. Enfin, les abords de ces sites peuvent être protégés.

Plusieurs fois modifié, la loi a été codifiée en 2000 aux articles L. 341-1 à L. 341-15 du Code de l’environnement.

La loi du 25 février 1943 : institution d’une autorisation pour les travaux situés dans le champ de visibilité des monuments historiques

La loi instaure un champ de visibilité de 500 mètres, autour des monuments historiques. À l’intérieur de ce périmètre, aucune construction nouvelle ou modification ne peut être réalisée sans autorisation.

La loi du 4 août 1962 – loi Malraux : facilitation de la restauration immobilière

Plus communément appelée « loi Malraux » en raison du nom du ministre des Affaires culturelles qui en a porté le projet, la loi du 4 août 1962 introduit la notion de secteurs sauvegardés : délimités par arrêté ministériel, ils permettent d’assurer la sauvegarde et la mise en valeur d’ensembles urbains cohérents. Ils deviendront en 2016 les « sites patrimoniaux remarquables ». Par ailleurs, elle défiscalise la restauration immobilière. Les propriétaires d’immeubles anciens peuvent déduire de leur revenu global le déficit foncier résultant des travaux de restauration et des dépenses nécessaires à cette restauration. Leur montant n’est pas plafonné. Cette défiscalisation est applicable sous trois conditions. L’immeuble doit :

– Avoir fait l’objet d’une restauration complète

– Être donné en location pendant au moins neuf ans

– Se situer dans une zone entrant dans le cadre de la loi Malraux

Depuis le 1er janvier 2009, l’avantage fiscal ne concerne plus que les primes d’assurances, les travaux d’entretien et les taxes locales.

La loi du 7 janvier 1983 : institution des zones de protection

La loi du 7 janvier 1983 répartit les compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État. En outre, elle institue des zones de protection du patrimoine architectural et urbain (ZPPAU) qui deviennent des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) en 1993 puis des AVAP en 2010.

La loi du 7 juillet 2016 : liberté de la création, de l’architecture et du patrimoine

La loi modernise les modalités de protection du patrimoine culturel et architectural. Elle présent désormais en compte la dimension scientifique de la protection du patrimoine archéologique et renforcement des dispositions en matière d’archéologie préventive. Par ailleurs, elle réforme les instances consultatives nationales et locales du patrimoine. Enfin, cette loi crée les sites patrimoniaux remarquables : il s’agit d’un site d’une ville, d’un village ou d’un quartier dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public. Ce classement a le caractère juridique d’une servitude d’utilité publique et affecte l’utilisation des sols. Il se substitue aux secteurs sauvegardés, zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).

2. Les enjeux du patrimoine moderne : la place du numérique

Aujourd’hui plus que jamais, le patrimoine touristique et culturel a besoin de se réinventer pour s’ancrer d’avantage dans son époque. Indémodables, les châteaux continuent à attirer les touristes mais la visite passive est peu à peu remplacée par l’immersif et le numérique.

Le constat actuel

Dans un monde où le numérique est omniprésent, le constat est que le secteur du patrimoine a très bien su s’adapter aux nouveaux modes de communication. Sites web, pré-réservations et achat de billets en ligne, promotion des lieux via les réseaux sociaux et les vidéos etc. En outre, les musées et les châteaux se tournent de plus en plus vers la réalité augmentée et proposent des visites virtuelles ou des reconstitutions historiques diverses.

On pourrait craindre que le monde virtuel ne prenne le pas sur le monde réel et entraîne les visiteurs à visiter les lieux historiques depuis chez eux. Il n’en est rien. Les familles, couples, individuels, groupes, continuent à se déplacer pour venir vivre une expérience. Les visites de sites historiques demeurent des occasions de retrouvailles, de partages d’émotions et de moments de convivialité.

Le numérique reste un outil de communication qui, certes, facilite la diffusion des informations et des connaissances mais qui ne remplace en rien le lien humain. Beaucoup de propriétaires privés affirment que les visites libres sont moins appréciées que les visites guidées puisqu’il manque justement cette présence humaine. Le propre des guides-conférenciers touristiques est de retransmettre l’histoire et l’atmosphère des lieux. Le numérique vient en deuxième plan et permet de rendre les visites plus interactives. La simple visite, dites passive, laisse de plus en plus place à l’immersif et à la connexion pour offrir des formats de visites inédits. Il faut donc savoir concilier les deux !

Les exemples en France

En France, les innovations sont nombreuses. Elles allient digital et patrimoine pour la plus grande satisfaction de tous.

À Avignon, par exemple, « le Palais des Papes peut se découvrir tablette à la main ». Réalité augmentée et technologie 3D, voilà ce que propose le nouveau support de visite, l’HistoPad. Le Palais des Papes est le 1er Patrimoine Mondial de l’Unesco à l’avoir mis en place pour permettre aux visiteurs de découvrir les espaces reconstitués comme au XIVème siècle.

A Metz, le festival Constellations  a mis en place un parcours nocturne inédit, les Pierres Numériques. Installé au cœur historique de la ville, une vingtaine d’œuvres sont à explorer. En outre, le festival propose :

– Un concours international entre 10 vidéos mappings, projetés à la suite sur la façade de l’église Saint-Clément

– Un vote du public entre 12 créations d’arts numériques dans divers lieux patrimoniaux de Metz et sur la Moselle

Enfin, au château d’Amboise, un escape game dans les souterrains du château invitent les visiteurs à « percer, en moins d’une heure, les secrets de ces deux mystérieux émissaires du Saint Empire, reçus au château en ce mois de mai 1518 ».

Conclusion

Au XIXème siècle, la France a connu un long processus de reconnaissance du patrimoine bâti comme élément de l’identité culturelle nationale. Peu à peu des lois sont venues créer et encadrer la protection des monuments historiques. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises et associations travaillent, à côté de l’État, à financer ce patrimoine culturel si riche. Par ailleurs, le numérique vient faciliter la communication et la découverte des monuments tout en ne remplaçant pas l’aspect inévitablement humain des visites, moments de partage d’émotions et de convivialité.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français

Histoire du financement des châteaux d’hier et d’aujourd’hui

Installer une structure éphémère à proximité de son château : cadre juridique et formalités administratives

L’important à retenir dans cet article :

Beaucoup de propriétaires de châteaux, protégés ou non, cherchent à diversifier leurs revenus par l’accueil d’évènements (séminaires, soirées de gala, mariages etc.). Mais il est souvent difficile de recevoir de tels évènements dans des lieux historiques. Les questions de normes ERP, de superficie des espaces, de chauffage, de nuisances sonores et visuelles viennent complexifier la tâche.

L’orangerie éphémère peut donc apparaître comme une solution pour recevoir de grands évènements toute l’année sans abîmer le mobilier d’époque.

Mais loin, d’être facile, l’installation d’une orangerie éphémère implique de nombreuses démarches. Cet article permettre d’y voir plus clair sur : 

– Les formalités administratives relatives à l’installation des structures éphémères

– La soumission des structures éphémères à la réglementation des CTS

– Les particularités liées à la protection du monument ou de la zone dans laquelle il se situe

– Les tarifs et revenus espérés ainsi que les acteurs spécialisés dans leur installation

Introduction

Le droit de l’urbanisme français est assez récent. Il a connu un développement incroyable tout au long du XXème siècle avec un accroissement formidable de textes législatifs. La loi Cornudet du 14 mars 1919 entame une planification de l’organisation urbaine. Avant cette loi, seuls la voirie, l’organisation communale, l’alignement ou les procédures d’expropriation étaient réglementés. Aujourd’hui les textes législatifs et réglementaires relatifs à l’urbanisme sont tellement nombreux qu’il est difficile de s’y retrouver.

En outre, l’urbanisme éphémère prend une place de plus en plus importante. Désormais on construit puis on démonte très facilement. C’est une aubaine pour les monuments historiques qui ne peuvent pas construire comme ils le souhaitent. Quelles sont les règles qui s’appliquent en matière de structures éphémères ?

1. Les formalités administratives relatives à l’installation de structures éphémères

a) La règle : toutes les constructions sont soumises à permis de construire (PC)

L’article L. 421-1 du code de l’Urbanisme soumet toutes les constructions, y compris celles qui n’ont pas de fondation, au permis de construire : « quiconque désire entreprendre ou implanter une construction à usage d’habitation ou non, même ne comportant pas de fondations, doit, au préalable, obtenir un permis de construire. Cette obligation s’impose aux services publics et concessionnaires de services publics de l’État, des départements et des communes comme aux personnes privées. »

La demande de PC ne peut être instruite (article 3 de la loi n. 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture) que si la personne qui désire entreprendre des travaux soumis à une autorisation de construire a fait appel à un architecte pour établir le projet architectural.

Le projet architectural doit définir, par des plans et des documents écrits, l’implantation des bâtiments, leur composition, leur organisation, l’expression de leur volume, le choix des matériaux et des couleurs.

En outre, pour les immeubles de grande hauteur ou les établissements recevant du public (ERP), le permis de construire ne peut être délivré que si les constructions ou les travaux projetés sont conformes aux règles de sécurité propres à cet type d’immeubles ou d’établissements.

Cette règle concerne tous les locaux, qu’ils soient ou non à usage d’habitation.

b) Les exceptions : les constructions non soumises à PC

Ouvrages exemptés

Au regard des articles R.422-1 et R.422-2 du code de l’urbanisme, certains ouvrages devraient être soumis à PC mais en sont exemptés par mesure de simplification. Ils sont alors soumis à la procédure de déclaration préalable de travaux.

Ouvrages exclus

Au regard de l’article L. 421-1 alinéa 3 et alinéa 4 du code de l’urbanisme, certains ouvrages ne sont pas soumis à PC parce qu’un texte particulier en a spécifiquement décidé ou une autre législation en assure le contrôle.

D’autres ouvrages, que l’on appelle parfois « ouvrages atypiques » ne sont pas soumis à PC parce qu’ils ne peuvent être qualifiés de constructions au sens du code en raison de leur nature ou leurs très faibles dimensions.

une conception restrictive DE LA JURISPRUDENCE

L’appréciation des critères de « nature » et de « faibles dimensions » est néanmoins très subjective. On note d’ailleurs une absence de doctrine stable. Il appartient donc au juge de décider. Ainsi, la nature des matériaux, le caractère démontable ou le caractère saisonnier d’une installation ne peuvent, à eux seuls, écarter l’application du PC. En revanche, l’installation et le raccordement aux réseaux sont des critères suffisants pour déterminer le champ d’application du permis de construire.

CE, 24 juillet 1987, ville de Lyon : un chapiteau pouvant accueillir 8 000 personnes assises, solidement ancré au sol et bénéficiant d’importantes installations sanitaires et techniques, constitue une construction soumise à PC, en dépit « du caractère en principe temporaire de son implantation ».

CE, 9 janvier 1991, M. Selier : une crêperie sous tente démontable installée tous les ans pour les cinq mois de la saison balnéaire est soumise à PC au regard de ses conditions d’alimentation aux réseaux d’assainissement, d’eau et d’énergie. 

Nb : le critère de l’implantation

Est considérée provisoire toute structure installée en l’absence de fixation durable sur le terrain. Une simple autorisation préalable est demandée si l’installation ne dépasse pas 20 m² et si la durée d’implantation ne dépasse pas trois mois.

Au-delà de ces critères, l’implantation est donc considérée comme permanente. Il faut alors vérifier le critère « surface / hauteur » qui soumet ou non à PC.

Dans les périmètres des monuments historiques, le délai est raccourci à un mois. Il est néanmoins possible de demander des dérogations à la DRAC.

Cas particuliers

Les cabanes en bois

Elles nécessitent une simple déclaration de travaux lorsque la surface de plancher est inférieure ou égale à 5 m² et la hauteur sous toit est supérieure à 12 mètres. Il en est de même lorsque la surface de plancher est comprise entre 5 et 20 m² et la hauteur est inférieure à 12 mètres.

Les mobile home

Privé de ses roues, il est requalifié en habitation légère de loisirs, car il a perdu sa mobilité à considéré comme une construction légère, et soumis au droit des constructions. Si l’implantation dure moins de 3 mois/ an, aucune formalité n’est nécessaire. En revanche, il est interdit d’y loger et le mobile home doit conserver ses moyens de traction.

Si l’implantation dure plus de 3 mois/ an, une déclaration préalable est nécessaire pour une surface au sol de moins de 20 m² (R. 421-23). Pour une surface au sol de plus de 20 m², il faudra un permis de construire (R. 421-14).

Les yourtes et tipis

La réglementation applicable en matière d’urbanisme dépend des équipements dont la structure est pourvue. Si elle est non équipée, la structure est qualifiée de tente. Il faut une déclaration préalable dès que la surface hors œuvre nette (Shon) dépasse 35 m²

En revanche, si elle dispose d’équipements intérieurs (blocs cuisine ou sanitaires), la structure est qualifiée d’habitation légère de loisirs et relève du droit commun des constructions.

2. Les particularités liées à la protection des monuments

Lorsque on dépose d’un permis de construire à proximité d’un classement (le périmètre des abords), le dossier est déposé directement chez l’architecte des bâtiments de France (ABF). En dehors de ce périmètre, le dossier est déposé uniquement chez le service d’urbanisme de la mairie.

Pour les sites protégés comme le Mont-Saint-Michel où, en plus du bâti, l’environnement est classé, la demande de permis est examinée par le ministère de la culture.

Si le projet se situe dans une zone protégée, il y a un fort risque de blocage au niveau du service d’urbanisme. Il est donc nécessaire de présenter un plan de sauvegarde de la faune et de la flore. L’idée est de prouver comment votre projet inclue le passage des animaux et ne détruit pas la flore. Ce travail revient à l’architecte.

Si le domaine comporte des zones classées, des protégées, ou sans protection, il n’est pas toujours aisé de savoir où implanter la structure. Aussi, pour savoir dans quelle zone le projet a le droit d’être installé, il est conseillé de consulter le site atlas.patrimoine.culture.fr.

S’il s’agit d’une zone naturelle, les contraintes proviennent alors du PLU (plan local d’urbanisme). Il est possible de le retrouver sur le site internet de sa mairie ou directement sur place.

a) Protection au titres des abords – le rôle de l’ABF

La protection au titre des abords s’applique aux immeubles qui forment avec un monument historique un ensemble cohérent ou contribuent à sa conservation ou à sa mise en valeur.

La protection au titre des abords est une servitude d’utilité publique. Son but est de protéger, conserver et mettre en valeur le patrimoine culturel. Les travaux susceptibles de modifier l’aspect extérieur d’un immeuble protégé au titre des abords sont soumis à une autorisation préalable nécessitant l’accord de l’ABF.

Dans les périmètres délimités des abords, tous les travaux sur les immeubles protégés sont soumis à l’accord de l’ABF.

À défaut de périmètre délimité, seuls les travaux sur les immeubles situés dans le champ de visibilité d’un monument historique, à moins de 500 mètres de celui-ci, sont soumis à l’accord de l’ABF.

L’ABF s’assure que les travaux ne portent pas atteinte au monument historique ou à ses abords. Il s’assure également du respect de l’intérêt public attaché au patrimoine, à l’architecture, au paysage naturel ou urbain. Il contrôle la qualité des constructions et leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant.

Les travaux en abords des monuments historiques et dans les sites patrimoniaux remarquables relèvent du même régime d’autorisation de travaux.

conseils

Dans un premier temps, il est conseillé de se fixer une enveloppe budgétaire concernant l’implantation de la structure éphémère. Ensuite, il est vivement conseillé de se rapprocher d’un architecte qui fera toutes les demandes auprès de l’ABF. Dans bien des cas, ce-dernier préfère discuter avec un architecte plutôt qu’un propriétaire.

En outre, il est particulièrement bien vu de contacter l’ABF en amont du projet et de l’associer à la démarche. Et pourquoi ne pas le faire venir ? Beaucoup d’ABF sont sensibles à ce geste. Ensuite, il est indispensable de présenter le projet de manière architecturale. Seront notamment regardés l’esthétique du projet, le respect du patrimoine et de l’histoire du lieu. En outre, il est nécessaire d’être exigent au niveau de l’aménagement. Certains ABF sont d’ailleurs très ouverts au développement économique des lieux historiques.

Ensuite enfin, il sera possible de déposer le PC auprès de la commune.

Certains acteurs professionnels comme l’Orangerie Éphémère gèrent toute la partie administrative : dépôt de permis etc.

b) Procédures et délais d’instruction des travaux

Les procédures et délais d’instruction des autorisations de travaux ont été harmonisés par la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Toute demande d’autorisation de travaux doit être déposée à la mairie de la commune où sont projetés les travaux. Les délais d’instruction des dossiers de demande d’autorisation de travaux sont de deux mois pour les déclarations préalables. Elles sont de quatre mois pour les permis de construire, autres que maisons individuelles.

Le délai à disposition de l’ABF pour donner son accord est de 1 mois pour les déclarations préalables et de 2 mois pour tous les permis. Son accord peut être assorti de prescriptions afin que le projet ne porte pas atteinte à la conservation ou à la mise en valeur du monument historique ou des abords.

À défaut d’accord de l’ABF, la demande d’autorisation de travaux ne peut être accordée. Néanmoins, un recours contre le refus de l’ABF peut être exercé par les demandeurs ou l’autorité compétente chargée de délivrer l’autorisation de travaux (commune ou intercommunalité généralement).

Si l’ABF participe à l’instruction des demandes d’autorisation de travaux, il tient également un rôle prépondérant en amont de la réalisation des projets. Il peut être à ce titre consulté sur un avant-projet et formuler des observations qui permettront aux demandeurs d’adapter leur projet en fonction des enjeux patrimoniaux.

3. La réglementation des CTS

Cette réglementation concerne les « Chapiteaux, Tentes, Structures » qui relèvent de la législation de l’Arrêté du 23/01/85. Il s’agit d’une réglementation spécifique qui affranchit de toute réglementation sismique, thermique applicable au bâtiments en dur.

Les structures éphémères de plus de 50m² pouvant recevoir plus de 50 personnes sont réglementées par la réglementation des « Établissements Recevant du Public type CTS ». Les normes de sécurité CTS s’appliquent pour toutes les structures qui accueillent des convives mais qui ne sont pas considérées comme des constructions.

Les orangeries éphémère relèvent de cette réglementation. Il convient donc déposer un permis de construire de type CTS. On considère qu’il s’agit d’une salle de réception nomade (même si ce n’est pas le cas) car facilement démontable.

FOCUS : le registre de sécurité

Chaque propriétaire d’une structure type CTS de plus de 50 m² et pouvant accueillir au moins 50 personnes,  doit tenir à jour un registre de sécurité propre à sa structure. Le registre de sécurité d’une structure représente d’ailleurs la preuve de la réalisation de la procédure d’homologation par la Préfet.

Ce document comporte : 

– L’attestation de conformité (Article CTS 3)

– Une partie qui concerne l’exploitation et qui se doit d’être tenue à jour par le propriétaire

– Le plan de base et une photographie de la structure (avec les extensions)

Si la structure est concernée par ce registre de sécurité, il convient de déposer son dossier de demande de conformité auprès de la Préfecture de son département.

4. Tarifs et revenus espérés

Plus la tente est grande moins son installation est coûteuse. Une tente de 500 m² coûte aux alentours de 500€/ m² (hors aménagement intérieur).

Avec une orangerie, on peut espérer accueillir entre 15 et 25 évènements d’entreprise/ an et entre 15 et 50 mariages/ an (à partir de 2 500€/ mariage).

Conseils

Pour garantir une bonne commercialisation de sa structure éphémère, il faut l’inaugurer en invitant les parties prenantes locales et les agences évènementielles. En outre, communiquer dans la presse locale et auprès des acteurs spécialisés (wedding planner, traiteurs) est recommandé.

Conclusion

Installer des constructions éphémères nécessite d’être très au clair sur la réglementation qui leur est applicable. Pour les orangeries éphémères, il faut rester vigilent sur le permis de construire et prouver aux ABF que le projet ne dénature pas le site mais, qu’au contraire, il le valorise.

Lorsque l’installation n’est pas soumise à PC ou à déclaration de travaux (code de l’urbanisme), elle peut néanmoins être soumise à d’autres autorisations comme celles liées à l’occupation du domaine public, à l’équipement commercial, aux sites et monuments protégés ou au respect des normes de sécurité et d’accessibilité du public. C’est au maître d’ouvrage d’obtenir les autorisations nécessaires.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

La réglementation ERP dans les MH

Idées pour rentabiliser un monument historique

Recevoir du public dans les jardins classés

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Les acteurs du patrimoine : la gestion. Troisième et dernier volet du « Guide pratique pour savoir vers qui se tourner ».

Introduction

Dans l’article Les acteurs du patrimoine : le financement, ont été présentés les acteurs spécialisés dans le financement de projets autour du patrimoine (restauration, développement d’activités etc.). Dans cette troisième partie, retrouvez les acteurs spécialisés dans la gestion de lieux. Certains acteurs se sont développés dans le but exclusif de valoriser le patrimoine en articulant leurs actions autour de la culture et de l’événementiel. Conscients des enjeux actuels que le patrimoine implique, ils cherchent à apporter des outils de réponses innovants pour permettre au patrimoine de prendre le virage de la modernité. Ils apportent un nouveau regard sur le monde du tourisme et favorisent l’accès au numérique au sein des visites.

Cet article permettra de mieux connaître les différents acteurs du marché :

– Les entreprises qui proposent leurs compétences logistiques

– Les acteurs qui agissent en qualité de médiateur culturel

– Ceux qui proposent des outils innovants pour faciliter la gestion des sites ouverts au grand public

– Les distributeurs de lieux qui proposent des lieux d’exception comme une sorte d’Airbnb de luxe

1. Les acteurs qui proposent leurs compétences logistiques

Les acteurs dits « gestionnaires » s’occupent de la gestion des monuments. Ils peuvent conseiller sur des projets de développement d’activités (visites, évènementiel, hôtellerie), assurer la commercialisation et la communication des lieux ou encore gérer l’opérationnel (accueil des visiteurs ou des hôtes, billetterie).  

a) Château Expérience : l’apport de solution de gestion de séjours grâce aux outils digitaux

Jeune entreprise, Château Expérience accompagne les propriétaires dans le développement économique de leur château sur trois aspects concrets :

– La définition d’un projet d’activités : mariage, séminaire, tournage, chambres d’hôtes…

– La commercialisation de l’offre

– L’accompagnements dans la mise en place d’une solution opérationnelle grâce à la mise à disposition d’outils digitaux

L’objectif principal est de permettre aux propriétaires de trouver une solution de gestion de séjours pour leur château.​ 

b) Pierres d’Histoire : le sauvetage de maisons historiques à l’abandon par des séjours d’exception

Pierres d’Histoire s’inspire du modèle des manoirs sauvés et gérés par le Landmark Trust au Royaume-Uni. Sa mission est de « sauver des maisons historiques à l’abandon, de leur redonner vie et d’en faire des lieux d’exception accessibles, alliant confort, élégance et modernité ». Aussi, l’entreprise accueille ses hôtes pour des séjours en pleine nature, dans une atmosphère « comme à la maison » où l’âme des lieux est respectée. En outre, son objectif est d’offrir des expériences uniques.

c) Alfran : du conseil à la gestion de site en passant par la communication touristique

Créé en 2003, Alfran se définit comme le « partenaire de votre développement touristique ». En outre, l’entreprise accompagne les propriétaires privés et publics dans deux principaux domaines. Sa première proposition est la gestion de site. Alfran construit un projet de valorisation du site, met en place un système d’exploitation adapté au besoin du propriétaire puis installe ses équipes.

Sa deuxième mission repose sur la communication touristique. L’entreprise compte plus de 2 500 meubles d’information touristique, en particulier dans le Grand Ouest. Elle s’occupe de la diffusion de brochures, de l’affichages au coeur des villes, du flocage de véhicules de diffusion, etc.

d) Tous au château : une initiative familiale qui propose des solutions de gestion touristique

Certains gestionnaires de lieux sont issus d’une même initiative familiale comme par exemple la famille Guyot avec Tous au Château.

Créée en 2014 par Lancelot Guyot, Tous au Château propose des solutions de gestions touristiques sur mesure à destination des propriétaires privés ou publics. La société fonde une partie de sa stratégie sur des économies d’échelles concernant les coûts incontournables de tout site touristique. Elle propose donc à d’autres sites d’en bénéficier par le biais de commandes groupées.  

e) Chateauform’ : l’accueil de séminaires d’entreprise « comme à la maison »

Châteauform’ voit le jour en 1996 avec l’ouverture d’une propriété familiale, transformée comme une maison d’amis pour l’accueil de séminaires et d’évènements d’entreprise. Un couple d’hôtes vit sur place et accueille chaque événement en lui apportant une note chaleureuse.

L’entreprise rachète des châteaux, demeures historiques, hôtels particuliers ou les prend en gestion pour permettre aux entreprises de se retrouver en dehors de ses bureaux. Mais attention, les sites historiques sont entièrement remodulés et, bien souvent, l’âme des lieux en est dénaturée au profit de la fonctionnalité des espaces.

2. Les acteurs qui agissent en qualité de médiateur culturel

a) Kléber Roussillon : la création de muséographies vivantes et d’offres complètes pour valoriser le patrimoine culturel ouvert au grand public

Kléber Rossillon est une société créée en 1995 autour de quatre axes :

  1. La valorisation du patrimoine culturel
  2. L’accueil de tous les publics
  3. La mise à disposition de services en plus de l’offre de visite
  4. La proposition d’une politique marketing et de commercialisation

La société prend en gestion des lieux culturels et touristiques qui lui sont confiés dans le cadre d’ouverture au public. Chaque année, les douze lieux qui sont gérés par l’entreprise accueillent plus d’un million et demi de visiteurs.

La politique globale de valorisation repose principalement sur la valorisation des espaces extérieurs via une intégration paysagère forte, la création de muséographies vivantes et cohérentes grâce à la conduite et l’exécution des parcours de visite et la mise en œuvre d’importants programmes de restauration dont elle assure la maîtrise d’ouvrage.

b) Culturespaces : la gestion globale et directe de monuments et musées

Créé en 1990, Culturespaces se définit comme « le premier acteur privé pour la gestion globale de monuments et musées, la création de centres d’art, l’organisation d’expositions temporaires et d’expositions numériques immersives ». En outre, sa mission repose sur l’accueil des publics et la médiation culturelle.

Pour cela, Culturespaces gère en direct tous les services proposés aux visiteurs, de la billetterie à l’entretien des jardins en passant par la restauration. Les sites gérés sont principalement des musées et centre d’art comme le Musée Jacquemart-André à Paris, des monuments historiques prestigieux  comme le château des Baux de Provence, des jardins remarquables et collections comme les collections de la Villa Ephrussi de Rothschild et des centres d’art numériques comme l’Atelier des Lumières.

c) Le Centre des Monuments Nationaux : le gestionnaire des monuments de l’État

Le Centre des Monuments Nationaux (CMN) est le gestionnaire des monuments publics. Il est donc chargé de « conserver, restaurer et entretenir, les monuments et les collections placés sous sa responsabilité en y conduisant, sous le contrôle scientifique et technique des services du ministère de la Culture et de la Communication, des opérations visant à prévenir leur dégradation et à étendre leur durée de vie ». En outre, le CMN a pour principales missions de :

– Rendre accessible ces monuments au plus grand nombre et en particulier aux publics prioritaires (publics éloignés de la culture et publics en situation de handicap)

– Contribuer à la politique d’éducation artistique et culturelle et en particulier des publics scolaires

– Participer à la vie culturelle et au développement du tourisme, en concertation avec les directions régionales des affaires culturelles, les collectivités territoriales et les réseaux d’institutions culturelles

– Assurer une mission d’éditeur public sous la marque Éditions du patrimoine 

d) Culturevent : le spécialiste des concerts et évènements musicaux

Culturevent est une entreprise spécialisée dans la conception, la scénarisation, l’organisation et la production de concerts et d’événements musicaux (classique, opéra, jazz et variété). Aussi, sa mission consiste à créer des passerelles entre les entreprises, agences, collectivités, lieux de patrimoines, institutions culturelles avec la musique et les musiciens professionnels.

En outre, l’entreprise intervient auprès des organisateurs d’événements occasionnels ou professionnels autour de quatre domaine d’activités : l’évènementiel, le team-buildin, la programmation culturelle et la production de concerts et de spectacles.

3. Les acteurs qui proposent des outils innovants pour faciliter la gestion des sites ouverts au grand public

De nouveaux acteurs percent la toile en proposant des outils adaptés et innovants afin de valoriser et de conserver le patrimoine ouvert au grand public.

a) Histovery : les nouvelles technologies au service du patrimoine

Cette jeune entreprise s’est donné pour mission de valoriser le patrimoine culturel grâce aux nouvelles technologies. C’est donc dans ce cadre qu’elle crée des visite augmentées sur tablette, l’HistoPad.

b) Weekisto : un progiciel pour faciliter la diffusion de l’histoire des hommes et du patrimoine

Weekisto est une entreprise « dédiée à la valorisation de l’histoire des hommes et du patrimoine sur vos territoires ». Sa mission est en effet de valoriser les informations historiques et de faciliter leur diffusion. Il s’agit donc d’un travail en collaboration avec les archives, les associations d’historiens et des spécialistes.

L’entreprise a créé un progiciel dédié au patrimoine (plate-forme-web, application mobile, base de données partagée etc.), pensé comme un carrefour entre les recherches effectuées par des spécialistes et la demande en connaissances certifiées du grand public.

Une fois le progiciel paramétré, on peut ainsi organiser et géo-localiser chacune des informations importantes en les enrichir d’images et de vidéos et créer des cartes, des parcours, des quiz, des flux d’informations, publiables sur des supports d’informations existants.

c) Patrivia : la plateforme de billetterie en ligne

Patrivia est une start’up du patrimoine, fondée en 2016, qui a créé une billetterie en ligne pour les châteaux : « la plateforme indispensable pour découvrir, planifier et réserver toutes vos visites culturelles à travers la France et la Belgique ».

Partant du constat que beaucoup de trésors du patrimoine restent méconnus, faute de visibilité, la start’up a créé la plateforme pour rassembler les monuments et sites culturels, publics et privés, ouverts au grand public pour la visite. La plateforme permet d’offrir une visibilité accrue à tous ces sites en permettant aux visiteurs d’acheter leurs billets en ligne.

d) Dart’Ngo : la plateforme de vente d’expériences en ligne

Dart’Ngo se définit comme « le point de départ d’expériences inoubliables avec le patrimoine : visites à la bougie, nuitées, concerts, reconstitutions historiques et visites exclusives ». Elle appartient au groupe Dartagnans.

4. Les distributeurs de lieux : l’airbnb des lieux d’exception 

Il existe un grand nombre de distributeurs de lieux. Néanmoins, il convient de distinguer entre :

Les réseaux d’exploitants : certains propriétaires décident de déléguer la gestion de leur domaine à un réseau d’exploitants. Ceux-ci gèrent différents lieux qui s’inscrivent tous dans un même standard

Les distributeurs de lieux : ils valorisent le patrimoine en proposant des séjours dans des lieux d’exception : hôtels de luxe, hôtels de charme, restaurants etc.

Exemples de chaînes d’hôtels dans des lieux d’exception et notamment dans des monuments historiques : Relais & Châteaux, Hôtels & Préférence, Esprit de France, Les collectionneurs.

On peut également citer la plateforme Rêve de châteaux, issue de la rencontre entre la start-up Châteaux Expériences et l’Association des Vieilles Maisons Françaises.

Conclusion

Qu’ils soient investisseurs économiques, gestionnaires, privés ou publics, les acteurs du Patrimoine sont nombreux et assurent des missions diverses mais complémentaires. En effet, aujourd’hui conseil et gestion sont devenus indissociables. Partout un même objectif, celui de faire du Patrimoine l’affaire de tous. Ainsi, conserver, restaurer, valoriser et pérenniser sont les maître-mots qui accompagnent ces acteurs engagés.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Les acteurs du patrimoine : le financement

Les acteurs du patrimoine : conseil, sensibilisation et lobbying

Gérer un château en couple

Panorama des acteurs européens du patrimoine

Comment choisir ses outils de gestion hôtelière ?

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Les acteurs du patrimoine : le financement. Deuxième volet du « Guide pratique pour savoir vers qui se tourner ».

L’important à retenir dans cet article :

Dans le premier volet du Guide pratique pour savoir vers qui se tourner, ont été présentés les acteurs spécialisés dans le conseil juridique et fiscal, dans l’information et la sensibilisation du public et ceux qui sont impliqués dans la sphère publique. Dans cette deuxième partie, retrouvez les acteurs du patrimoine qui proposent des financements ou accompagnent la recherche de financements.

Introduction

Quand on est propriétaire d’un site patrimonial, son entretien et sa restauration constituent une réelle priorité ! Bien souvent, il y a même urgence à agir. Un très grand nombre d’organismes dédient l’essentiel de leur activité à cette mission fondamentale : trouver des fonds. Il n’est pourtant pas toujours facile de savoir à quelle porte toquer.

Dans cet article découvrez :

– Les organismes entièrement dédiés au patrimoine

– Les institutions qui consacrent une partie de leur activité au patrimoine

– Les nouveaux acteurs qui innovent dans la recherche de financements

1. Les organismes entièrement dédiés au patrimoine

Certains organismes ont été créés dans le but unique de préserver le patrimoine, qu’il soit naturel ou bâti, et de favoriser sa sauvegarde et sa restauration.

a) La Fondation Mérimée : restauration et accessibilité du patrimoine

La Fondation Mérimée est un organisme à but non lucratif reconnu d’utilité publique en 2018. Elle favorise la restauration et l’accessibilité à tous du patrimoine.

Sa principale mission est de financer des projets de restauration par différents biais. En premier lieu, on retrouve les aides à projets « Restauration ». Ces aides concernent les travaux de restauration des édifices publics et privés. En deuxième lieu, la Fondation a créé les aides à projets « Accessibilité ». Celles-ci ciblent les programmes de mise en accessibilité des sites pour favoriser l’accueil des personnes en situation de handicap. Enfin, la Fondation distribue des prix.

Par ailleurs, la Fondation soutient le savoir-faire des métiers d’art et de recherche par l’octroi de bourses d’études

b) La Fondation du Patrimoine : préservation du patrimoine de proximité

La Fondation du Patrimoine, créée en 1996, est la première organisation privée en France dédiée à la préservation du patrimoine de proximité. Elle œuvre à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine français et accompagne les particuliers, les collectivités et les associations dans leurs projets de restauration.

Pour cela, elle s’appuie sur trois mécanismes :

Le label : la Fondation du patrimoine est le seul organisme privé habilité par le ministère de l’Économie et des finances à octroyer un label à une opération de restauration d’un immeuble non protégé au titre des monuments historiques. En outre, ce label permet aux propriétaires privés de bénéficier de déductions fiscales.

La souscription publique : la Fondation engage des campagnes de souscriptions publiques et d’appel aux dons pour financer des projets de sauvegarde du patrimoine public et associatif. Elle collecte ensuite les dons qui ouvrent droit à des réductions d’impôts pour les donateurs.

Le mécénat d’entreprise : la Fondation sollicite les entreprises pour les investir de projets de sauvegarde et de valorisation du patrimoine de proximité.

Enfin, la Fondation du Patrimoine abrite la mission Stéphane Bern, qui identifie le patrimoine en péril et a pour objectif de sauver, en urgence, les lieux les plus « en danger ».

Abritée par l’association du même nom depuis 2009, la fondation des Vieilles Maisons Françaises (VMF) a pour mission de soutenir les savoir-faire et les acteurs de la sauvegarde du patrimoine en péril. Aussi, elle attribue des aides directes à des projets de restauration de monuments en péril. Par ailleurs, elle organise des collectes faisant appel au mécénat populaire.

d) La fondation de la Sauvegarde de l’Art Français : sauvegarde du patrimoine religieux

La Fondation de la Sauvegarde de l’Art Français est une association reconnue d’utilité publique, créée en 1920, qui œuvre principalement pour le patrimoine religieux (églises et chapelles rurales). Elle lui consacre ainsi plus d’un million d’euros par an.

Ses principales missions sont, d’une part, de sauvegarder les édifices et œuvres d’art (tableaux, sculptures, tapisseries, objets d’art) en péril. D’autre part, elle doit faire connaître et aimer les merveilles de nos régions via des prix (Prix Maillé : elle récompense un travail de recherche en faveur du patrimoine et Prix Trévise : elle distingue une restauration exemplaire).

2. Les institutions qui consacrent une partie de leur activité au patrimoine

Si certains organismes œuvrent à la recherche de financements pour l’entretien et la restauration du patrimoine parce qu’ils ont été créés dans cet unique but, d’autres organismes s’engagent dans cette voie, en en faisant une mission complémentaire.

a) La Fondation de France

La Fondation de France, fondation dite « de toutes les causes », œuvre pour différents intérêts dont celui du patrimoine. En effet, elle abrite de nombreuses fondations qui luttent elles-mêmes pour la sauvegarde du patrimoine local.

b) La Caisse des dépôts et consignations : l’engagement patrimonial via le mécénat

Créée en 1816, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) , est une institution financière publique française. Elle est placée sous le contrôle direct d’une commission de surveillance, qui rend des comptes au Parlement, et exerce des activités d’intérêt général pour le compte de l’État et des collectivités territoriales.  En matière de culture, elle œuvre, par le biais du mécénat, au développement d’initiatives territoriales de trois ordres : la musique classique, la danse, l’architecture et les paysages.

3. Les nouveaux acteurs qui innovent dans la recherche de financements

Enfin, à côté de ces organismes et institutions très ancrées dans la sphère du patrimoine, se dressent depuis quelques années de nouveaux acteurs aux concepts innovants. Des initiatives pouvant déstabiliser au premier abord mais qui apportent des solutions modernes s’appuyant sur des outils digitaux performants.

a) Adopte un château : sauver le patrimoine pour un 1€ / mois

Adopte un château est une association créée en 2015. Sa mission permet de concevoir des projets autour des monuments en danger et de rechercher des partenaires pour participer au sauvetage de ces monuments en péril.

b) Hephata : une banque de financements en libre-service


Hephata est une entreprise spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine historique, labellisée par le Ministère de la Culture et soutenue par les VMF en tant que  » Jeune startup innovante du patrimoine  » (prix 2018).

Parmi ses différentes missions, Hephata conseille et accompagne les propriétaires de monuments historiques dans la recherche de financements. Pour cela l’entreprise a créé une banque de financements qui permet de recenser, au même endroit, les enveloppes de financement intéressantes dans le cadre de restaurations ou de développements d’activités autour du patrimoine.

Pour aller plus loin, Hephata, propose des accompagnements personnalisés sur :

La recherches d’enveloppes de financement sur un sujet ad hoc : remise d’un tableau détaillé avec un minimum de 10 enveloppes à cibler

Le montage de dossier de financement : du simple montage de dossier au portage du projet devant les instances sollicitées

Le montage de la stratégie de mécénat : montage des plaquettes de présentation, identification des cibles de mécène, création d’un calendrier évènementiel, choix de contreparties, prospection des mécènes

La mise en relation avec des financeurs : investisseurs, banques, collectivités, etc.

c) Dartagnans : une plateforme dédiée au financement participatif et à l’achat collectif de monuments

Dartagnans est la première plateforme de financement participatif dédiée au patrimoine. Elle permet à n’importe quelle personne de faire un don en ligne pour un projet culturel qui lui plaît.

Par ailleurs la plateforme permet d’acheter collectivement des sites monumentaux à partir de 50 €. Un nouveau système qui a fait sensation avec La Mothe Chandeniers puis l’Ebaupinay.

Conclusion

Qu’il s’agisse d’acteurs engagés pour le patrimoine depuis longtemps ou non, la sauvegarde du patrimoine est au cœur des préoccupations de nombreux organismes. En effet, bien connaître son besoin en terme de restaurations ou de charges d’entretien permet de cibler plus rapidement les acteurs susceptibles d’y répondre.

Pour aller plus loin

Les acteurs du patrimoine : la gestion

Les acteurs du patrimoine : conseil, sensibilisation et lobbying

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Monter un bon dossier de financement

Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement

La réglementation ERP dans les MH, un incontournable pour toute ouverture au public ! En quoi consistent ces normes ?

Introduction

L’appellation « Établissements Recevant du Public » (ERP) désigne tout bâtiment accueillant des personnes extérieures. Les ERP sont soumis à un certain nombre de normes visant à assurer la sécurité des visiteurs et l’accès à tous les citoyens. La loi accessibilité du 11 février 2005 rend obligatoire l’accessibilité des monuments historiques voulant s’ouvrir au public. La complexité réside dans le fait que la mise en accessibilité du monument et sa préservation peuvent rentrer en conflit. Il existe donc des dérogations aux normes classiques concernant les monuments historiques. Il est important de se renseigner en amont d’une ouverture au public afin de connaître les règles précises imposées à son monument. Rendre accessible son monument historique peut comporter des contraintes mais  cela permet de toucher un public beaucoup plus vaste, pouvant représenter un avantage économique non négligeable.

Vous trouverez donc dans cet article : 
– En quoi consistent ces normes dans le cadre d’un MH
– Les dérogations possibles en cas d’incompatibilité avec les spécificités des monuments MH et ISMH

1. Monuments historiques et normes ERP, les différents cas de figures possibles

Les MH privés connaissent des situations diverses. Ils accueillent en effet des évènements variés. Des réglementations différentes peuvent donc leur être appliqués.

Certains sites sont ouverts au public toute l’année, ils doivent donc être classé ERP. D’autres ouvrent occasionnellement pour un concert, une réunion ou une exposition, l’ERP n’est alors pas nécessaire, mais une autorisation doit être demandé. Quel que soit le cas, les services compétents fixent une capacité maximum.

a) Le cas des MH « ERP » accueillant plus de 200 personnes

On calcule les jauges sur une base d’1m² par personne sur l’espace dédié au public. Néanmoins, une salle de 30m² dans un château n’équivaut pas forcément à une jauge de 30 personnes pour cette salle. Il faut donc prendre en compte la surface où le public a le droit de déambuler ainsi que le mobilier.

Les sites devant répondre aux normes ERP se doivent d’assurer l’accessibilité et la prévention incendie. Aussi, ils doivent remplir un cahier des charges précis.

Pour l’accessibilité

L’entrée et le cheminement extérieur doivent être accessibles par tous. Aussi, s’il faut franchir une marche, il est obligatoire d’installer une rampe d’accès PMR (personne à mobilité réduite). Les équipements d’accueil (comptoir principalement) doivent être accessibles par une personne en fauteuil roulant. En outre, le cheminement intérieur du bâtiment doit pouvoir permettre le passage d’un fauteuil roulant (largeur de portes, couloirs principalement). Les portes et baies vitrées doivent être signalées à l’intérieur et l’extérieur pour les personnes mal voyantes. Les escaliers doivent être accessibles sans danger pour les personnes mal voyantes grâce notamment à l’installation de bandes podotactiles et d’une rampe d’escalier. Il faut adapter au moins un sanitaire pour les PMR.

Enfin, il faut mettre à disposition des PMR au moins une place de stationnement à proximité du monument

Pour la prévention sécurité

Il est nécessaire de disposer d’un espace extérieur libre permettant l’évacuation du public ainsi que l’accès et la mise en service des moyens de secours. En outre, il faut aménager et répartir les sorties en prévoyant des sas d’attente sécurisés. Un éclairage électrique et un éclairage de sécurité sont également à prévoir. Par ailleurs, il est nécessaire de vérifier le bon fonctionnement des ascenseurs, dispositifs électriques, ventilation, chauffage et gaz. Un autre incontournable : être doté de dispositifs d’alarmes.

Il est obligatoire d’installer des extincteurs (qui seront entretenus régulièrement par une entreprise spécialisée) et de disposer d’un réseau anti-vol (serrures, portails, alarmes, vidéo-surveillance). Enfin, vous devez tenir un registre de sécurité comportant le descriptif des installations techniques, les dates de vérification par un technicien, les dates de passage de la commission de sécurité, les modifications d’installations techniques, les exercices d’évacuation effectués, les déclenchements d’alarmes.

b) Les sites disposant d’une jauge de 200 personnes maximum

Dans le cadre d’un monument ayant une jauge de 200 personnes maximum, les consignes d’accessibilités sont les mêmes. Pour ce type de monument, on note un allègement des consignes de sécurités. Il faut prévoir un extincteur par niveau. Le lieu doit disposer d’issues de secours et d’un signal d’alertes audible par tous. Pour faciliter l’action des secours, un plan du bâtiment doit être visible par tous.

En outre, il convient d’afficher, les consignes de sécurité (numéro d’appel des pompiers, adresse du centre de secours le plus proche, dispositions immédiates à prendre en cas de sinistre).

Enfin, il est obligatoire de tenir un registre de sécurité. Il doit comporter le descriptif des installations techniques, les dates de vérification par un technicien, les dates de passage de la commission de sécurité, les modifications d’installations techniques, les exercices d’évacuation effectués, les déclenchements d’alarmes.

attention

Lors d’une ouverture au public, le dossier de sécurité et d’accessibilité doit impérativement être présenté à la mairie et validé par ses soins. Dans le cadre de l’ouverture au public d’un MH, le dossier doit être accompagné de l’attestation du maître d’ouvrage et du bureau de contrôle ainsi que du rapport de vérification règlementaire après travaux. Il est fortement conseillé de s’appuyer sur l‘aide d’un bureau d’étude ou d’un architecte pour constituer le dossier de demande.

c) Le cas des MH ouverts ponctuellement

Lorsqu’un monument est habituellement fermé au public mais ouvert ponctuellement à l’occasion d’un festival ou d’un concert par exemple, le propriétaire doit  effectuer une demande d’autorisation en mairie entre 5 mois et 6 semaines avant l’événement (selon l’importance et la taille de l’événement).

Par ailleurs, il faut qu’il fournisse un dossier de sécurité listant l’organisation du festival ou de l’événement, la jauge, les accès, les plans et les certificats de conformité des installations électriques. Un dossier de sécurité est également nécessaire en cas d’installation de chapiteaux, tentes ou gradins.

Enfin, il a l’obligation de prendre des dispositions auprès de son assureur afin que sa responsabilité civile couvre tout éventuel préjudice causé au public.

D’un point de vue pratique, le propriétaire doit ensuite se soumettre aux règles de sécurité et d’accessibilité présentées plus haut. S’il s’agit d’un événement accueillant moins de 20 personnes, le propriétaire doit uniquement veiller à la conformité des installations électriques et à la possibilité d’évacuer rapidement les personnes. Aucune autre contrainte n’est nécessaire.

conseil

Dans le cadre d’un festival, faire appel à des bénévoles pour gérer la sécurité peut être une excellente idée. Cela permet de garder l’assurance que des personnes restent opérationnelles toute la journée et pourront aider à une potentielle évacuation. Si l’événement peut présenter le moindre danger, ne pas oublier de prévenir la caserne de pompier la plus proche.

2. Les dérogations apportées aux Monuments historiques : quelles sont-elles et comment les obtenir ?

Les règles d’accessibilité et de sécurité énoncées ci-dessus sont parfois incompatibles avec les spécificités d’un MH. Dans certains cas, les sites classés monuments historiques peuvent bénéficier de dérogations à la règle théorique.

Ces dérogations peuvent s’appliquer :

Si l’accessibilité à tous est impossible techniquement. Exemple : un parcours de visite qui traverse nécessairement une ouverture ne permettant pas à un fauteuil roulant ou une poussette de passer

Si la mise en accessibilité ou la consigne sécuritaire va à l’encontre de la préservation architecturale du lieu. Exemple : la seule solution d’accès aux PMR serait l’installation d’un ascenseur extérieur qui défigurerait la façade.

Si la disproportion s’avère flagrante entre les travaux mis en œuvre et leurs conséquences. Pa exemple : le coût des travaux entrepris risquerait d’être fatal à la viabilité économique du site.

Attention

Dérogation ne signifie pas exonération d’obligations. Les dérogations sont toujours partielles et doivent être compensées.

Exemple n°1

Un site ne permettant pas l’installation d’un ascenseur empêchera donc aux PMR de monter à l’étage. En compensation, le site peut créer un film de présentation ou une tablette présentant les parties non accessibles salle par salle, ou même, mettre au point un dispositif de réalité virtuelle.

Exemple N°2

En matière de sécurité incendie, un MH peut ne pas répondre aux normes demandées pour les matériaux de construction et prend donc des risques quant au comportement du bâtiment au feu. En contrepartie, le site pourra mettre en place davantage de moyens d’évacuation.

Les dérogations s’obtiennent suite à une procédure précise. Elles peuvent être délivrées par le représentant de l’Etat dans le département (article R.111-19-10 du code de la construction et de l’habitation). La demande doit être accompagnée de l’avis d’un architecte des bâtiments de France.

Il existe plusieurs formulaires, selon le cas de figure, au sein desquels se fait la demande de dérogation :

Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un ERP

Dossier simplifié de demande de mise aux normes accessibilités

Dossier spécifique de conformité pour les travaux soumis à permis de construire

3. Récapitulatif des normes 

Cette liste reste soumise à l’avis de l’ABF qui, pour tous travaux d’accessibilité ou de sécurité, peut s’opposer à l’application des normes.

* Concerné

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Tout savoir sur l’accessibilité des ERP 

La prévention incendie dans les ERP

Pour calculer sa jauge d’accueil

La réalité virtuelle au service du parcours de visite

Gérer un château en couple. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Hephata a rencontré deux couples propriétaires pour vous donner des éléments de réponse.

L’important à retenir dans cet article :

Se retrouver à la tête d’un château c’est se lancer dans une sacrée aventure. Souvent affaire de famille, les châteaux attirent de nombreux couples qui sont amenés à travailler ensemble à la gestion de leur domaine. Mais comment savoir si travailler en couple est fait pour nous ?

Cet article permettra de comprendre les tenants et aboutissants de ce mode de fonctionnement pour les châteaux qui ont choisi de développer des activités autour de :

– La capacité à travailler ensemble

– La vision du projet à court, moyen et long terme

– Quelques conseils pratiques pour réussir une bonne gestion commune

Introduction

Beaucoup de propriétaires se demandent s’il est possible de mener en parallèle un métier extérieur et le projet de développement autour d’un monument historique. En outre, quels sont les avantages à travailler conjointement au projet ? Quels sont les inconvénients ? Quelles contraintes doit-on anticiper pour ne pas laisser pour compte sa vie de famille ?

Gérer les activités d’un château est une activité professionnelle à part entière. Tous les propriétaires le disent, reprendre la gestion d’un château mais aussi trouver un modèle économique qui tienne la route s’apparente à la création d’une entreprise. Pour travailler en couple, comme d’ailleurs avec un membre de sa famille (enfant, frère ou sœur), il convient de :

– Mettre son énergie au service d’un projet commun

– Apporter des compétences complémentaires à l’élaboration du projet

– Être capable de passer beaucoup de temps ensemble

Aussi, avant de se lancer, le couple doit avoir en tête que la séparation entre leur vie privée et leur vie professionnelle va inévitablement être réduite. Tous les couples ne sont pas nécessairement capables de travailler ensemble. Il est nécessaire, voire vital, de se poser les bonnes questions pour éviter la catastrophe. HEPHATA a pu interroger deux couples propriétaires pour en savoir un peu plus.

Thibaud et Julie de Rohan Chabot, propriétaires du château de Bonnefontaine en Bretagne ont développé des activités de réception (mariages, séminaires, gîtes) en parallèle de leur activité professionnelle. Il s’agit pour eux d’apporter des revenus supplémentaires pour entretenir le château. Leur choix est de « réinvestir à 100 % les revenus générés par les activités de la propriété ». Il est nécessaire pour eux d’avoir une activité professionnelle à l’extérieur de la propriété.

Géraud et Stéphanie de Laffon, propriétaires du château de Gizeux en Indre-et-Loire se sont positionnés sur une offre de visites grand public (surtout les familles) ainsi qu’une offre de chambres d’hôtes. Au lancement du projet, Géraud arrête son travail pour se consacrer entièrement à la valorisation du château (offre, axes stratégiques, marketing). Après trois ans, il décide de se mettre à son compte en choisissant une profession compatible avec l’activité économique du château. Selon eux, une activité salariée est inenvisageable avec le développement de ce style de projet. Stéphanie, quant à elle, travaille à temps plein pour le château pendant neuf mois de l’année. Pendant la période estivale, elle travaille sept jours sur sept.

1. Savoir si l’on est capable de travailler en couple

Comme dans une entreprise, travailler ensemble nécessite de savoir évacuer les sentiments et émotions personnelles, qui n’entrent pas dans le cadre professionnel. Pour gérer un château, il faut donc se mettre dans la peau d’un entrepreneur. Et entreprendre en couple nécessite de développer une très bonne communication. Celle-ci sera immanquablement favorisée par la connaissance mutuelle et la complémentarité des deux individus qui découle de toute vie de couple. En outre, les propriétaires s’accordent pour dire que la jeunesse est un facteur très positif qui favorise l’audace et la créativité.  

a) Savoir travailler en couple dans un château nécessite une communication sans tabou

La question qu’il convient de se poser est la suivante : communiquons-nous bien l’un avec l’autre ? Savons-nous nous dire les choses, simplement ? Entre associés, il faut adopter un mode d’échanges bienveillant. Il s’agit de se parler avec franchise, en évitant les non-dit, tout en restant respectueux des idées de l’autre. En outre, la vie de couple implique une grande connaissance mutuelle qui facilite le travail conjoint. Chacun apporte sa pierre à l’édifice grâce à une certaine complémentarité.

Au château de Gizeux par exemple, Stéphanie est plus prudente que Géraud. Cela permet « d’équilibrer avec l’enthousiasme, parfois trop débordant » de son mari. Pour Géraud, l’idée de reprendre la gestion du château familial était déjà présente lorsqu’ils se sont rencontrés. La question d’une gestion commune a donc été abordée très rapidement. Même s’ils ne savaient pas la tournure que prendrait une potentielle reprise, le projet était présent dans leurs têtes dès le départ. Sans l’accord de principe de sa future épouse, il aurait pris un tout autre cheminement professionnel.

À Gizeux il n’y a pas de tabou : les préjugés ferment les portes. Sans essayer, aucun succès. Alors on saisit toutes les opportunités : une logique qui favorise la créativité.

Thibaud de Rohan Chabot explique, quant à lui, que collaborer ensemble demande un réel travail pour anticiper les réactions de l’un et de l’autre. L’objectif premier est celui de ne pas se marcher sur les pieds : à chacun ses activités ! La communication est donc fondamentale pour éviter les doublons.

b) Savoir travailler en couple c’est faire preuve d’audace et d’inventivité, des critères favorisés par la jeunesse

Pour Stéphanie, il faut commencer jeune ! Avec Géraud, ils ont eu la chance de reprendre la gestion économique et touristique du château à 32 et 38 ans. Un vrai atout au niveau de l’énergie. D’autant que plus on est jeune, moins on est exigeant sur le confort de vie. On peut plus facilement se permettre de venir s’installer dans le château avec peu de chauffage et de s’adapter à un cadre rustique, à la décoration parfois démodée. Seule l’aventure compte.

Pour Thibaud et Julie, arriver jeune leur a permis d’avoir l’énergie et l’envie nécessaires pour mener à bien le projet. « La motivation peut s’estomper avec le temps, d’autres projets pouvant prendre la place » nous explique Thibaud. Il s’agit donc de savoir commencer au bon moment.

c) Savoir travailler en couple c’est optimiser la répartition des tâches pour éviter les conflits

L’une des principales difficultés du travail en couple consiste à bien définir le rôle et les tâches de chacun afin d’éviter un empiètement de l’un sur le travail de l’autre. Sans cela, le couple va droit au conflit. La confiance en l’autre est également indispensable pour ne pas se sentir étouffé dans son travail.

Au château de Gizeux, Géraud gère la réflexion stratégique, la rédaction des messages de communication, la recherche d’opportunités ainsi que la diversification des offres (axe, conception, test). Stéphanie s’occupe quant à elle de la phase opérationnelle. Ainsi, elle gère les chambres d’hôtes : accueil, tables d’hôtes, visites privées. Elle se charge également de la partie touristique : visites scolaires, ateliers, visites de groupes pour les adultes et les touristes étrangers. Enfin, la gestion des équipes lui revient : guides, billetterie, restauration.

À Bonnefontaine, Thibaud nous explique que la gestion en couple implique une grande discipline : segmenter les tâches permet d’éviter les doublons, les contre-ordres. Chacun doit avoir ses propres missions et les piloter seul. Pour eux, la répartition des tâches s’est effectuée naturellement, en fonction des affinités et du temps de chacun. Julie s’occupe des réceptions, de l’accueil du public et de la gestion des travaux. Thibaud gère la partie administrative ainsi que la gestion rurale et forestière du domaine.

Bilan

Vous êtes capables de travailler en couple dans un château si vous savez communiquer sans tabou, faire preuve d’audace et d’inventivité mais aussi optimiser la répartition des tâches !

2. Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle

Pour mener à bien un projet de développement d’activités économiques dans un château en couple, il est indispensable de séparer vie privée et vie professionnelle. Pour cela, il faut savoir analyser les conséquences qu’aura un projet entrepreneurial sur la vie de famille, choisir l’éducation que l’on veut donner à ses enfants, ne pas faire une croix sur les temps de vacances et réfléchir les espaces selon leurs fonctions.

a) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est analyser les conséquences sur la vie de famille

Pour Thibaud de Rohan Chabot, il est important de préserver sa vie de couple : en l’absence d’enfants, notamment, et si l’activité est exercée à domicile, il est parfois difficile de se ménager du temps personnel. Pour maintenir un bon équilibre au sein de l’entreprise, il conseille donc d’instaurer un rituel.  

En outre, il faut toujours garder à l’esprit l’objectif principal de l’activité. Il convient de trouver un équilibre avec les activités commerciales. Pour eux, il s’agit avant tout de conserver l’esprit d’une maison de famille, accueillante, transmissible à la génération suivante.

b) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est anticiper l’éducation que l’on veut pour ses enfants

La question de l’éducation des enfants est une réelle problématique qui implique de se demander s’il sera possible de rester habiter le château à l’approche du collège. La question réside avant tout dans le fait de décider de vivre ou non à la campagne ce qui a des conséquences sur la scolarité des enfants.

c) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est ne pas oublier de prendre des temps de vacances

À Gizeux, la grande contrainte est celle de l’absence de vacances. Avec les visites, il est impossible de partir en vacances l’été. Et pendant l’année, les chambres d’hôtes bloquent également la situation. Pendant longtemps, les vacances de Noël ont permis de s’extraire un peu du château. Avec le confinement dû à la crise sanitaire de mars à mai 2020, Stéphanie avoue avoir redécouvert la joie de se mettre dans un transat ou de faire un barbecue en famille.

Pour Thibaud et Julie, savoir décrocher et ne pas cannibaliser la sphère privée est une priorité. Prendre des vacances permet donc de s’éloigner et de revenir avec une motivation renouvelée.

d) Apprendre à séparer vie privée et vie professionnelle c’est réfléchir les espaces par rapport à leur destination

À Gizeux, Stéphanie donne les conseils suivants : « si on veut travailler à deux, il faut être sûr de pouvoir le faire ». Et pour cela il faut, dès le départ, réfléchir la demeure dans sa globalité avec ses différentes fonctions. Les lieux privés doivent servir à la vie de couple et la vie familiale. Les bureaux sont destinés au travail. Les espaces d’accueil sont destinés aux visiteurs et aux hôtes.

Pendant longtemps le château de Gizeux n’avait pas pour priorité d’avoir d’espace familial dédié. La volonté principale étant de monter rapidement en flux économique. Mais attention, revenir en arrière pour délimiter les espaces est beaucoup plus difficile. L’arrivée des premiers petits-enfants peut changer la donne. Il est indispensable que les enfants de la famille puissent se sentir en vacances quand ils viennent passer quelques jours au château.

3. Quelques conseils pour une bonne reprise à deux

Reprendre la gestion d’un monument historique implique d’être curieux de tout et d’avoir la volonté de transformer des idées en réalisations concrètes. Ensuite, il faut rester compétitif sur son marché ce qui implique de se réinventer en permanence. Pour cela, et si c’est possible, il faut s’entourer d’une équipe dynamique qui aidera les propriétaires à porter les différents projets. En outre, il semble nécessaire d’avoir le regard ouvert sur le monde extérieur pour garder le cap tout en ne s’enfermant pas dans son projet.

a) S’entourer d’une bonne équipe pour renforcer la dynamique du lieu

En tant que propriétaire et porteur de projet, il est plus facile d’avancer sereinement dans le développement d’activités lorsqu’on est entouré par une équipe dynamique et compétente. Mais pas toujours facile de dégager le flux nécessaire à l’entretien du domaine et à sa restauration en embauchant des saisonniers.

À Gizeux, par exemple les équipes de stagiaires se succèdent ce qui n’est pas toujours facile à gérer. Pour satisfaire l’offre, il arrive parfois qu’il faille y avoir six stagiaires en même temps afin de gérer l’accueil, la billetterie, les visites, la vie pratique etc. Le problème est de réussir à trouver des étudiants multifonction avec des profils complets ce qui s’avère être de plus en plus complexe. Avoir une équipe plus stable faciliterait le travail.

b) Conserver une ouverture d’esprit sur le monde

Avoir vu autre chose

Pour Thibaud de Rohan Chabot, il faut identifier le bon moment pour se lancer, ni trop tôt ni trop tard. Avant de se « retirer » à la campagne il faut avoir vu le monde, gagner de l’expérience, faire ses armes ailleurs. La frustration de ne rien connaitre d’autre s’accroît avec le temps. À Bonnefontaine, ils ont repris le projet en 2013, au retour d’une expatriation à l’étranger (Dubaï).

Mais il ne faut pas non plus trop attendre car le désir d’entrepreneuriat peut passer, donc il ne faut pas laisser passer le bon moment et se lancer. La difficulté est de savoir identifier le bon moment. En outre, il ne faut jamais s’installer si la situation juridique, successorale, familiale n’est pas claire, cela finit toujours, ou presque, en catastrophe. 

Garder le cap

Thibaud et Julie expliquent qu’il ne faut surtout pas « se laisser écraser par une tâche qui parfois peut sembler bien lourde ». Il faut sans cesse se rappeler les raisons qui ont poussé à se lancer. Autrement dit, l’objectif principal est à toujours garder, comme un fil rouge. Pour eux, il s’agit avant tout de préserver le caractère familial du lieu. Le business développé est un moyen mais non une fin en soi. 

À Gizeux, dès que l’année est bonne économiquement, l’argent est réinvesti dans des chantiers de restauration. C’est la priorité que se sont donnée Géraud et Stéphanie. En outre, faire de son mieux est fondamental ce qui aide à ne pas se décourager. 

Ne pas s’enfermer dans le projet

Rester libre par rapport au projet est primordial. Pour Géraud, le développement d’activités au château de Gizeux est une belle aventure. Néanmoins, s’il fallait choisir entre la famille et le château, il n’hésiterait pas, ce serait la famille.

« On s’est dit qu’on donnerait 25 ans de notre vie mais c’est tout. Cette activité est usante et on a envie de vivre une dernière période de grands-parents pour voyager, revoir nos amis plus régulièrement. » Il ne faut pas se sentir prisonnier du projet. Aussi, se fixer une deadline permet de :

– Ne pas s’accrocher avec entêtement sur la façon dont on voit les choses : il faut pouvoir dès le début aborder ce sujet et mettre sur la table l’avenir souhaité

– Prendre du recul face aux choses : le propriétaire n’est qu’un maillon dans la grande histoire du lieu.

Pour Géraud, « entrer dans le business doit toujours être accompagné de la question : comment on en sort ? »

Conclusion

Gérer un château en couple est un projet de vie. À la fois fascinant et motivant, il implique de savoir se poser les bonnes questions avant de se lancer. Éducation des enfants, délimitation des espaces dédiés à la vie privée et à la vie professionnelle, répartition des tâches etc., se lancer dans un projet de développement économique de son château n’est pas à prendre à la légère. En outre les propriétaires qui parviennent à avancer sereinement dans leur projet sont ceux qui ont appris à se détacher de leur propriété en considérant qu’ils ne sont que des dépositaires du lieu et de son histoire.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

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Quelles entreprises s’appuient sur l’acquisition d’actifs naturels ou patrimoniaux pour renforcer leur stabilité financière ?

L’important à retenir dans cet article

C’est une véritable stratégie des entreprises qui, pour renforcer leur stabilité financière, acquièrent des biens fonciers issus du patrimoine naturel. 

Une entreprise, pour renforcer sa stabilité financière peut choisir d’axer sa stratégie sur des acquisitions foncières. Acheter du patrimoine naturel lui permet de :
– Asseoir sa stratégie financière sur l’acquisition de biens tangibles ayant une valeur, a priori intrinsèque, bien que de plus en plus sensible aux spéculations
– Dé-risquer son portefeuille d’actifs à travers des actifs décorrélés des marchés financiers
– S’engager dans une politique écologique, voire ISR (Investissement Socialement Responsable), utile et durable en plus d’être tendance

Avant toute chose, que faut-il entendre par « stabilité financière » ?

Selon la Banque Centrale Européenne (BCE), « la stabilité financière est une situation dans laquelle le système financier – qui englobe les intermédiaires, les marchés et les infrastructures de marché – est capable de résister aux chocs, en réduisant la probabilité d’une interruption du processus d’intermédiation financière qui serait suffisamment importante pour perturber l’allocation optimale des ressources ». Pour une entreprise, devenir stable financièrement implique donc d’avoir des ressources extérieures à son activité principale qui lui permettent de survivre en cas de crise (krach boursier, crise sanitaire, effondrement du marché, très forte concurrence etc.).

La notion de « foncier » quant à elle, se distingue de l’immobilier en ce qu’elle désigne tout ce qui relève de la terre. On parle de foncier bâti ou de foncier non bâti. Aussi le foncier renvoie aussi bien aux terrains constructibles qu’aux terres agricoles ou aux forêts. 

Asseoir une stratégie financière sur l’acquisition de biens tangibles ayant une valeur, a priori, intrinsèque, bien que de plus en plus sensible aux spéculations

Les biens fonciers issus du patrimoine naturel sont, par essence, tangibles. Il s’agit de biens  physiques. C’est le cas des matières premières, issues des forêts (le bois) ou des terres agricoles (le blé, le maïs, le raisin…) ou encore de l’or. Par son caractère réel, le bien ne peut être séparé de sa valeur qui lui est intrinsèque. 

Les rendements de ces biens réels sont moins importants que les produits issus des placements en bourse. Néanmoins, un tel investissement présente une plus grande sécurité qui réside dans cette valeur tangible. Fonder sa stratégie d’entreprise sur ce type de biens est une stratégie qui permet de renforcer sa stabilité financière à  long terme. 

En revanche, le risque est de se retrouver face à une situation où la spéculation, pratique liée aux opérations financières et commerciales fondées sur les fluctuations du marché, vient dénaturer le marché. L’intention première de l’achat devient alors une volonté de revendre plus cher quelques années plus tard. Selon Dominique Plihon, professeur d’économie financière à l’Université Paris XIII et membre des économistes attérés, la spéculation est critiquable notamment  parce que la spéculation peut contribuer à l’instabilité des marchés ou à des crises graves comme la crise sur la dette publique grecque ou sur l’euro.

Dé-risquer son portefeuille d’actifs à travers des actifs décorrélés des marchés financiers

Les entreprises possèdent de nombreux actifs (immobilisés ou circulants). Il s’agit de tous les biens et droits qu’elles possèdent : bâtiments, matériel, créances, personnel, parts de marché etc. Beaucoup d’entreprises décident de placer leur argent, ce qu’on appelle le portefeuille d’actifs, pour le faire fructifier. Il existe différents moyens : 
– L’achat de parts de capital 
– L’investissement en bourse

Ces actifs sont attachés au aléas des marchés financiers mondiaux, lieux physiques ou virtuels où les investisseurs négocient des titres à l’achat ou à la vente. 

Avec la crise de 2008, les investisseurs ont pu être amenés à changer de stratégie. Isabelle Scemama, head of fund groups et responsable des actifs réels au sein d’AXA IM, explique que « les effets de la crise et la baisse des taux d’intérêt ont conduit les investisseurs à se tourner de plus en plus vers des placements moins liquides, mais plus rentables ». L’acquisition de foncier naturel apparaît comme une solution possible . Comme dit précédemment, acheter du foncier naturel c’est investir dans des actifs assis sur des biens réels, par essence, décorrélés des marchés financiers. 

Investir dans des actifs décorrélés de ces marchés permet aux entreprises de :
– Augmenter le rendement global de leur portefeuille grâce à des rendements compris entre 2 et 15%
– Accroître la diversification de leur portefeuille financier 
– Se protéger contre l’inflation et sécuriser leurs revenus
– Investir dans des actifs stables qui ne souffrent pas de la cyclicité des marchés boursiers et dont la valorisation n’est pas remise en cause à chaque crise boursière
– Réduire la volatilité des performances du portefeuille financier

Olivier Héreil, directeur général adjoint, directeur des investissements et des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif, précise qu’il préfère « attendre de trouver des opportunités sur les marchés au meilleur prix plutôt que de nous contraindre à investir tous les ans ».

Sur le long terme, la demande pour le bois présente un potentiel réel de prise de valeur dans deux secteurs principalement l’énergie et la construction. Les revenus issus de l’exploitation sylvicole (vente de bois, location de chasse etc.) lui permettront de renforcer sa résilience. 

S’engager dans une politique écologique, voire ISR

Plusieurs entreprises ont pour stratégie d’investir dans le patrimoine. Elles achètent donc des châteaux pour servir une politique RSE ou ISR (Investissement Socialement Responsable). Cette stratégie se décline également pour les entreprises qui cherchent à valoriser le patrimoine naturel.. 

En outre, à l’heure de la protection environnementale, acquérir une forêt ou des terres agricoles a du sens d’un point de vue ISR. L’investissement socialement responsable (ISR) cherche à concilier placement financier et critères environnementaux. On parle « d’application des principes du développement durable à l’investissement ». Aussi, une entreprise qui fonderait sa stratégie sur l’acquisition foncière de biens issus du patrimoine naturel s’engage dans une politique écologique, utile et durable. Un tel engagement peut considérablement renforcer son image de marque. Il s’inscrit dans une dynamique de protection. de l’environnement très en vogue, tel que le pratique la marque d’ameublement Ikea.

Les risques inhérents à ce type d’investissement 

Ce type d’investissements présentent des risques non négligeables :
L’illiquidité de ce type d’actifs : pour devenir rentables, ces actifs doivent être détenus sur le long terme. En cas de besoin de capitaux à court terme, l’investisseur ne peut donc pas compter sur la vente de ses actifs
La sélection des actifs : les investisseurs doivent notamment s’assurer de :

– La viabilité des projets financés sur le long terme
– La solidité de l’exploitant qui le gère
– Les perspectives des marchés sélectionnés, notamment ceux dont les prix sont régulés par l’État

Dans la filière du bois par exemple, ces risques sont ceux liés à la perte en capital en raison :
– Des risques naturels (incendies, tempêtes) 
– De la baisse de la valeur du bois 

Exemple

Groupama Immobilier, qui gère les actifs de la Société Forestière Groupama a investi dans la filière sylvicole. Propriétaire d’environ 22 000 hectares de forêts, la société gère, pour ses mandants, un patrimoine valorisé à 3,2 milliards d’euros. À ce titre, Groupama Immobilier est un des principaux gestionnaires d’actifs immobiliers français. La Société Forestière Groupama est le troisième propriétaire forestier institutionnel français. En investissant dans les forêts, l’entreprise s’assure une stabilité financière. Cet investissement est particulièrement pertinent aux vues de son domaine de compétences et d’actions. En outre, ces actions de valorisation contribue au bon entretien du parc forestier français, une aubaine pour le patrimoine naturel.

Conclusion

Si acquérir du patrimoine naturel pour renforcer la stabilité financière de son entreprise se fait beaucoup, il n’est pas nécessaire de le faire soi-même. Aussi, certains acteurs économiques réalisent des transactions de biens fonciers (des forêts, des vignobles etc.) pour le compte de leurs clients (holding familiales, investisseurs…). 

Pour aller plus loin 


Renforcer sa production en valorisant le patrimoine

Patrimoine et politique RSE des entreprises

Entreprises : investir dans le patrimoine bâti