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Comment valoriser le patrimoine grâce au « click and mortar » ?

L’important à retenir de cet article :

La stratégie « click and mortar » permet de créer un lien avec sa clientèle grâce à l’utilisation d’un site internet dédié au lieu. De nos jours, à l’heure où internet fait intégralement partie de la vie quotidienne, il est indispensable de posséder un site internet qui soit à l’image du lieu.

Attention cependant : 

– le site internet ne doit pas cannibaliser l’offre du site physique ;

– le lieu (site physique) et le site internet doivent être complémentaires.

1. Présentation de la stratégie « click and mortar »

Détournement de l’expression « brick and mortar », qui désigne une entreprise de vente traditionnelle via des points de vente physiques, la stratégie « click and mortar » fait référence à l’utilisation d’internet. La stratégie « click and mortar » concerne des entreprises réalisant à la fois de la vente en ligne et en physique. Il s’agit d’une stratégie multicanal, communément appelé « click and mortar », mais qui prend aussi en compte une seconde stratégie.

En effet, la stratégie multicanal se réfère à deux formes de comportement :

– Le « click and mortar » (C&M) : le client s’informe sur internet puis achète dans une enseigne en physique, se rend sur le lieu, etc. ;

– Le « mortar and click » (M&C) : le client s’informe sur place puis se rend sur le site virtuel.

Nota Bene : sauf précision, les deux comportements seront compris sous l’appellation « click and mortar ».

Le « click and mortar » est une pratique qui s’est énormément popularisée et développée, notamment liée au boom de l’utilisation d’internet, devenu un essentiel dans la vie courante. Bien au-delà du quotidien, Internet est de plus en plus important dans les nouveaux marchés et dans la manière de consommer des clients. 

Bien qu’initialement appliquée aux entreprises marchandes, cette stratégie s’applique aussi aux entreprises non-marchandes, dans le sens où elles ne vendent pas d’objets mais proposent plutôt des services. Évidemment, les enjeux ne sont pas les mêmes selon l’entreprise et son secteur d’activité. Toutefois, l’interaction entre une entreprise et ses clients, grâce à internet, permet systématiquement de développer des intentions comportementales favorables envers l’entreprise. Le click and mortar est un donc un atout majeur pour les entreprises.

Les différentes e-stratégies existantes

Il existe deux grands modèles de sites internet, entre lesquels se trouve une pluralité de formes hybrides. Les deux grands modèles sont les suivants : les sites « minimalistes » et les sites « amiraux ».

Les sites « minimalistes »

L’objectif principal d’un site minimaliste est d’aider l’individu à préparer sa venue sur le site physique. Ce sont donc des sites avant tout fonctionnels, pragmatiques et utilitaristes. Ces sites sont souvent très épurés, avec des menus simples, faciles à comprendre, afin de communiquer l’essentiel. Pour cette raison, la stratégie de « réplication » est fréquemment utilisée pour la création de ces sites : c’est-à-dire que le site virtuel ne propose ni plus ni moins que ce qui existe en physique. À titre d’exemple, le site du Palais de Tokyo est la quintessence du site minimaliste.

Première page du site du Palais de Tokyo
Les sites « amiraux »

En ce qui concerne les sites « amiraux », c’est tout l’opposé. En effet, les sites amiraux sont des sites emblèmes, proposant des services variés et parfois complémentaires de ce que le visiteur trouverait sur le lieu physique. Dans ce cas, deux logiques principales peuvent être différenciées :

– Les sites amiraux dits « multimédias » : ces sites diversifient les informations et formats. Ils proposent des contenus ludiques et éducatifs à destination de divers publics. Ces sites sont de véritables outils de communication au service du site physique. Les sites multimédias développement des façons innovantes d’apporter le contenu à l’internaute ;

– Les sites amiraux « participatifs » qui créent une interaction avec le public pour le rendre acteur de son expérience sur internet. Ils peuvent proposer des sondages, des visites interactives et personnalisables, etc.

Avant de choisir la forme de son site internet et le contenu qui y sera valorisé, il est primordial d’avoir connaissance des enjeux du site : est-ce d’apporter au public les informations précises ou une expérience unique ? Lorsque les enjeux sont définis, il convient ensuite de réfléchir à la forme la plus adéquate. Avant tout, il est nécessaire que le site internet ne cannibalise pas le site physique. Les contenus doivent être complémentaires ou similaires, et égaux en termes de qualité, pour que l’un ne l’emporte pas sur l’autre.

Enfin, il est important que l’atmosphère du site internet corresponde à celle du site physique, pour rester cohérent et ne pas tromper le public. 

Les facteurs clés d’une stratégie réussie

D’après des études sociologiques relatives au comportement des consommateurs, il existe deux facteurs clés pour déterminer l’efficacité d’un site internet. Il s’agit de la confiance et la satisfaction.

– La confiance concerne notamment les informations disponibles sur le site, les contenus, etc. Un sentiment de confiance implique l’impression que l’entreprise fait preuve d’honnêteté, mais aussi qu’elle prend en compte l’intérêt du consommateur. Lorsque le consommateur a confiance envers une entreprise, un lieu, il considère que celui-ci veut son bien. Il sera donc plus enclin à se rendre sur le site physique et à en parler autour de lui. La confiance est une condition sine qua non du succès d’un site ;

– La satisfaction ressentie lors de la navigation influence favorablement l’intention de recommander le site virtuel et/ou physique, de visiter le lieu.

Pour savoir si les internautes de votre site sont satisfaits, il convient de réaliser des enquêtes en ligne pour recueillir leur témoignage. Cela peut aussi être réalisé auprès des visiteurs du site physique, si ceux-ci sont venus suite à la consultation du site virtuel. Ces enquêtes sont nécessaires pour connaitre l’efficacité d’un site internet.

La relation de confiance et la satisfaction engendrées par l’expérience sur le site virtuel ont des conséquences positives sur le bouche-à-oreille et la venue physique du public.

2. Comment le « click and mortar » s’est-il adapté au patrimoine ?

La stratégie « click and mortar » a su s’implanter dans les musées et les lieux patrimoniaux. De nos jours, presque tous ces lieux disposent d’un site internet dédié à leur activité. Il était donc logique que la stratégie « click and mortar » se développe, de manière consciente ou non. 

Les stratégies présentées précédemment sont toutes deux adaptables aux lieux patrimoniaux et aux musées. 

– Dans le cas du « click and mortar » : le public explore le site virtuel afin de trouver des informations, puis se rend dans le site physique ;

– Dans le cas du « mortar and click » : le client se rend sur le site virtuel suite à une visite physique. 

Le « mortar and click » est particulièrement adapté aux lieux patrimoniaux et aux musées, car cette pratique permet au lieu de garder le contact avec son public. En effet, la visite du site internet peut être considéré comme une prolongation de l’expérience physique :

– Regarder des photos du lieu et les partager avec des amis ;

– Revoir des œuvres ;

– Revivre des bons moments.

Le Château de Versailles 

Le site du château de Versailles est l’exemple type d’un site amiral, proposant des contenus supplémentaires et actualisés en complément des informations classiques. Le site propose une carte interactive, des dossiers thématiques ainsi qu’une boutique en ligne. Rien que sur la première page du site, une multitude de possibilité s’offrent à l’internaute. 

Extraits de la page d’accueil du site du Château de Versailles

Le concept le plus créatif développé par le site a été mis en place parallèlement à l’exposition « Koons ». À ce moment, le château a initié sur son site un partage de photographies prises par les internautes d’une des œuvres de l’exposition. De ce fait, le site virtuel proposait une seconde exposition virtuelle collective en impliquant les visiteurs. De cette manière, les visiteurs souhaitant participer étaient obligé de se rendre sur place pour prendre la photo, puis de retourner sur le site. Cette stratégie a donc impliqué à la fois du « click and mortar » et du « mortar and click », dans un cercle vertueux

Le Musée de Bibracte 

Bibracte est une ville éphémère témoin du passé. Fondée à la fin du IIème siècle avant notre ère, occupée pendant un siècle, il s’agit de l’une des villes gauloises les plus caractéristiques et mieux préservées de France. Avec ses remparts et ses quartiers s’étendant sur plus de 200 hectares, Bibracte est une véritable aventure dans le temps.

Première page du site du Musée de Bibracte

Le site internet de Bibracte, incluant le site du musée, met avant tout l’accent sur l’information donnée à l’internaute. En effet, Bibracte souhaite conserver une expérience qui soit intellectuelle, avec un apport de connaissances et d’informations différent du site physique. Le site du musée de Bibracte peut être considéré comme un site hybride, à la croisée entre le minimalisme et le site emblème. 

3. Les avantages du click and mortar 

Concrètement, la stratégie « click and mortar » (ou son miroir, le « mortar and click ») permet à une entreprise de s’adresser à un panel plus large. Pour cela, il faut que le site soit bien référencé sur les moteurs de recherche, grâce à un travail SEO (optimisation pour les moteurs de recherche, appelé également référencement naturel) de qualité. 

Ainsi, grâce au « click and mortar », l’entreprise peut :

– étendre sa clientèle, notamment grâce à l’élargissement de son public ;

– créer un véritable lien avec sa clientèle, mettre en place des expériences virtuelles exclusives afin de donner envie à l’internaute de venir sur le site ;

– maintenir le lien avec son public lors de période telle que la crise sanitaire récente et continuer ainsi à offrir du contenu même à distance.

La stratégie « click and mortar » permet véritablement de valoriser le patrimoine en maintenant le contact avec le public et en lui proposant une expérience client complète.

Conclusion : 

Néanmoins, il est important de prêter une grande attention à la qualité de son site. En effet, si le site n’est pas de bonne qualité, l’effet sur le public serait néfaste : refus d’aller sur le lieu, bouche à oreille négatif, etc. Une mauvaise expérience client sur le site pourrait laisser présumer à l’internaute que l’expérience physique ne serait pas meilleure. 

Les deux notions les plus importantes que le site internet doit apporter à l’internaute sont la confiance et la satisfaction, afin de lui donner envie de venir sur le site physique.

Pour aller plus loin :

Stratégie et valorisation du patrimoine

Adopter le naming pour son site historique

Design Thinking et patrimoine historique

À la découverte du dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine, quand le patrimoine expose son appartenance au présent.

L’important à retenir de cet article :

Longtemps considéré à l’opposé l’un de l’autre, l’art contemporain et le patrimoine ont entamé un véritable dialogue il y a quelques années. Fleurissant au sein des sites patrimoniaux, l’art contemporain apporte une nouvelle vision du patrimoine. De nombreux lieux exploitent l’art contemporain pour attirer de nouveaux publics, développer une activité complémentaire éphémère ou permanente, ou se réinventer complètement.

Introduction :

À priori, le patrimoine et l’art contemporain sont des domaines diamétralement opposés. En effet, tandis que le premier semble traditionnellement attaché au passé et témoigne d’un héritage historique, le second parait profondément ancré dans le présent et ouvert vers l’avenir. Pourtant, l’alliance du patrimoine et de l’art contemporain ouvre un nouveau champ des possibles. L’art contemporain permet de montrer que le patrimoine s’adapte à son époque, en mêlant son héritage aux nouveaux enjeux artistiques et culturels.

Grâce à l’art contemporain, le patrimoine s’adresse à un nouveau public, souvent plus jeune, amateur d’art ou de sorties « artys », c’est-à-dire tendances, branchées et culturelles. Il s’agit d’un public dont la motivation de consommation est la découverte de l’avant-garde artistique. De cette manière, un site patrimonial accueillant de l’art contemporain peut voir son public se diversifier : d’une part ceux qui viennent principalement pour le patrimoine en tant que tel, d’autre part ceux qui sont davantage attirés par l’art contemporain. 

Néanmoins, apporter de l’art contemporain au sein de son site patrimonial est une décision qui doit être murement réfléchis, afin de ne pas dénaturer la beauté et l’authenticité du lieu. Pour cela, il est essentiel d’instaurer un véritable lien entre l’artiste (lorsque cela est possible) et le lieu. Dans un premier temps, les propriétaires souhaitant installer de l’art contemporain au sein de leur site patrimonial peuvent faire appel à des artistes locaux. La relation de proximité facilite l’échange, tant sur le plan humain que professionnel.

1. Le choix des œuvres exposées : in situ ou ex situ ?

La qualité de l’intégration des œuvres exposées influence sa réception par le public. Si les œuvres dénotent, n’ont pas de cohérence conceptuelle, technique et/ou artistique avec l’espace, il se peut que le résultat ne soit pas convaincant pour les visiteurs. Ainsi, il existe deux grands modèles d’activités : accueillir des œuvres dites « in situ », ou à l’inverse des œuvres « ex situ ».

Ces qualifications correspondent à deux grandes catégories d’œuvres :

– Les œuvres « in situ ». Ce concept est formalisé par Daniel Buren, célèbre artiste créateur de l’œuvre « Les Deux plateaux », communément appelée « Les colonnes de Buren », dans la cour du Palais Royal, à Paris. Les œuvres dites « in situ » résultent d’une méthode artistique qui dédie l’œuvre à son site d’accueil : l’œuvre prend vie dans l’espace où elle s’inscrit et ne peut être imaginée ailleurs que dans ce lieu. Ce sont des œuvres cohérentes, dépendantes de leur lieu d’accueil.

« Les Deux plateaux » ou « Les colonnes de Buren », Palais Royal

– Les œuvres « ex situ », dont le processus de création est indépendant du lieu d’accueil. Elles peuvent être déplacées d’espaces en espaces sans que cela n’altère leur intégrité. Dans ce cas, un lieu patrimonial peut accueillir des œuvres déjà existantes.

Dans les deux situations, il est nécessaire de trouver le ou les bons artistes. Pour cela, les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux peuvent soit faire un travail de recherche personnel, soit faire appel à des professionnels, comme des commissaires d’exposition ou des curators. Ces-derniers sont chargés de trouver les artistes les plus adaptés au lieu, dont les univers résonnent avec l’architecture et l’histoire du monument.

Olafur Eliasson au Château de Versailles, une complémentarité parfaite

Depuis 2008, le Château de Versailles accueille des expositions temporaires. Clin d’œil au haut-lieu de la création artistique que fût Versailles au temps de Louis XIV, la scène contemporaine s’exprime à Versailles dans un cadre idyllique. Chaque année, un artiste français ou étranger, de renommée internationale, est invité à exposer des œuvres le temps d’une saison dans le Château et les Jardins. Par ailleurs, certaines œuvres contemporaines font désormais partie intégrante du Domaine. Les artistes qui exposent à Versailles créent des œuvres en résonnances avec l’histoire de Versailles, la beauté de son architecture, ses décors et extérieurs.

En 2016, l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson est invité à Versailles . Reconnu mondialement pour ses installations spectaculaires et transcendantes, Olafur Eliasson est surnommé « l’homme des lumières ». Les œuvres in situ créées par l’artiste à cette occasion illustrent l’effet d’une complémentarité parfaite entre l’art contemporain et le patrimoine. 

« Your sense of unity » Olafur Eliasson ⓒchateauversailles.fr

Pour ses œuvres in situ au château de Versailles, l’artiste a utilisé les codes esthétiques et historiques du lieu : le cercle, évoquant le soleil et faisant référence au Roi Soleil ; la lumière et la couleur jaune / or, évoquant le rayonnement, le raffinement et la richesse ; les miroirs, symboles incontournables de Versailles et sa fameuse galerie des glaces. Dans les jardins, Olafur joue aussi avec l’eau, élément majeur à Versailles.

À propos de sa venue à Versailles, la présidente du château a déclaré : « Avec Olafur Eliasson, les astres peuvent se rencontrer, l’horizon se dérober et toutes nos perceptions se brouiller. L’homme des lumières va faire danser les lignes chez le Roi Soleil ». 

2. L’art contemporain fleurit dans les lieux patrimoniaux

Versailles est un exemple parmi d’autres de la présence fleurissante de l’art contemporain au sein des lieux patrimoniaux. À l’instar de Versailles, le Château de Chambord accueille lui aussi depuis 2011 des expositions d’artistes contemporains. 

Parmi les sites patrimoniaux accueillant de l’art contemporain, deux grands profils se distinguent : les lieux l’accueillant périodiquement à l’instar du Château de Versailles ou de Chambord, et les lieux accueillant de l’art contemporain de manière permanente et dont sa présence est une finalité, un positionnement marketing. Ces lieux peuvent par exemple être des châteaux transformés en musées ou centres d’art contemporain.

Le Château de Montsoreau devenu musée d’art contemporain

Situé dans le Val de Loire, le Château de Montsoreau s’est transformé en 2016 en Musée d’Art Contemporainfondé par Philippe Méaille. Ce dernier possède un bail pour exploiter le lieu durant 25 ans. Désormais, et pour au moins un quart de siècle, l’art contemporain est indissociable de l’identité du château.

Collectionneur d’art français détenant la plus importante collection mondiale d’œuvres Art & Language, Philippe Méaille a transformé le château en musée afin d’y exposer et conserver sa collection. Le lieu accueille donc des œuvres ex situ , qui s’intègrent très bien dans l’espace. Le travail de muséographie et de scénographie réalisé sur place permet de valoriser les œuvres autant que les pierres.

Grâce à cette collection, le lieu s’inscrit à la fois dans son histoire et dans le présent, « donnant à voir une nouvelle réalité ». Afin de permettre au public, néophyte ou connaisseur, de s’approprier la collection, le musée propose des ateliers et visites guidées thématiques : 

– « Atelier Graffiti : de Lascaux à Banksy » : atelier avec médiation sur l’histoire du graffiti, puis création d’une œuvre personnelle sur un mur d’expression. C’est un atelier ouvert aux adultes et aux enfants, dès l’âge de 7 ans, pour un moment de découverte et de partage en famille ;

– « Montsoreau Art Tour » : médiation autour de l’histoire du château et comment il est devenu un lieu de prédilection pour les artistes à travers les siècles. En effet, bien avant d’accueillir de l’art contemporain, le château de Montsoreau inspirait déjà les peintres impressionnistes. 

La mise en place d’ateliers et de visites guidées permet d’offrir au public une médiation active et interactive. En sollicitant l’attention des enfants, le musée s’adresse aussi aux familles et aux groupes scolaires.

L’art contemporain au Château Malromé

L’art contemporain peut aussi être une activité permanente complémentaire, comme au Château Malromé. Situé en Nouvelle Aquitaine, le château est l’ancienne demeure du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Dorénavant, le lieu accueille diverses activités, dont deux restaurants, des activités bien-être ainsi qu’une galerie d’art contemporain. 

Divan japonais, Henri de Toulouse-Lautrec

La galerie d’art contemporain de Malromé se trouve à l’étage, dans l’aile Est du château. Couvrant une impressionnante surface de 230 m2, la galerie accueille de nombreuses expositions. La programmation du château porte sur trois différents axes de recherche, qui sont en miroir avec l’histoire du lieu et du peintre Toulouse-Lautrec :

– Des expositions dont les thématiques explorées résonnent avec celles affectionnées par le peintre ;

– Des artistes venus d’Asie, car le peintre nourrissait une réelle passion pour l’art de l’estampe japonaise ;

– Ainsi que des expositions inspirées par Malromé, l’histoire du lieu et sa région : la culture de la vigne, l’histoire de la famille, etc.

L’art contemporain a Malromé s’imprègne donc du patrimoine et de l’aura du lieu, en y apportant une lecture différente selon l’artiste et sa propre sensibilité. De cette manière, l’art contemporain apporte d’autres bénéfices au patrimoine :

– Offrir une nouvelle lecture d’un lieu ;

– Bénéficier d’un prisme différent pour comprendre un lieu. 

En effet, lorsqu’un artiste travaille dans un site historique, il est avant tout spectateur. Il observe les particularités du lieu, puis crée grâce à l’inspiration que celui-ci lui procure.

Cette part de subjectivité majeure dans l’art contemporain permet donc une lecture unique du patrimoine.

Chaque année depuis 2018, la galerie du château Malromé accueille plusieurs expositions par an, centrées sur un ou deux artistes.

3. La médiation artistique, élément indispensable pour la réussite d’un tel projet

La médiation artistique est un aspect indispensable à la bonne réception de l’art contemporain au sein d’un lieu patrimonial. En effet, la médiation permet de faciliter l’accès du public à l’art contemporain. En réalité, même s’il est apprécié par un panel de plus en plus large, l’art contemporain peut paraitre difficile d’accès. Contrairement à l’art ancien qui parait plus facilement compréhensible de par son aspect très figuratif, la finalité de l’art contemporain varie d’un artiste à l’autre, d’une œuvre à l’autre. 

Il est donc nécessaire de mettre en place une bonne médiation artistique. Elle peut prendre différentes formes :

– Grâce à des visites guidées et/ou thématiques, réalisées par des médiateurs ;

– Avec l’utilisation de ressources numériques : tablettes avec parcours explicatifs, audioguide, etc. ;

– Grâce à des cartels, affiches et panneaux informatifs. 

La médiation passe aussi par la réalisation d’ateliers impliquant le public, comme l’atelier graffiti du Château de Montsoreau, cité précédemment.

Chaque typologie de public sera plus sensible à une forme de médiation qu’à une autre :

– Un public déjà averti utilisera plutôt des outils de lecture simple comme les cartels, qui lui procureront les informations importantes sans intervenir dans sa relation à l’exposition et aux œuvres ;

– Pour les familles, les outils numériques et interactifs permettent de captiver l’attention des plus jeunes en partageant un moment. Les familles peuvent aussi apprécier les visites guidées ;

– Enfin, un public moins réceptif appréciera la présence d’un guide pour le cadrer dans sa démarche de découverte.

Ainsi, il est pertinent de proposer à sa clientèle différentes formes de médiation, pour répondre aux attentes d’un large public.

Au-delà de médiation, il convient de prêter attention aussi à la scénographie de l’exposition. En effet, l’installation des œuvres est une étape primordiale pour valoriser les œuvres, ainsi que le site qui les accueille.

Conclusion :

L’art contemporain propose une nouvelle manière de découvrir et consommer le patrimoine, à travers un prisme différent.

Avant de se lancer dans l’aventure de l’art contemporain, il est essentiel de fixer les objectifs de ce projet, ses limites ainsi que les potentielles attentes du public. Est-il déjà sensibilisé à l’art contemporain ? En fonction de ces différents critères, la forme du projet se dessine. Permanent ou éphémère, l’art contemporain apporte une nouvelle raison de venir dans un site patrimonial.

Toutefois, il est absolument primordial que l’art exposé au sein du lieu soit cohérent avec l’identité du lieu, mais aussi des porteurs de projets, car c’est avant tout une aventure humaine.

Pour aller plus loin :

Lancer des activités dans un site historique

Organiser un Son et Lumières dans un site historique

La photographie au service des châteaux

Séduire par le patrimoine gastronomique : découvrez ce patrimoine qui fait la fierté des français et renforce leur identité.

L’important à retenir de cet article :

La gastronomie est un pilier de l’identité française. Inscrite dans le patrimoine français au même titre que les monuments et sites historiques, la gastronomie plait aux touristes français et internationaux. De cet attrait pour la gastronomie est né le tourisme culinaire, qui permet aux individus de découvrir un territoire grâce à sa gastronomie et à ses produits du terroir.

Introduction :

Selon Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, « il n’y a pas meilleure porte d’entrée pour la France que ses saveurs et ses goûts ». La France est une terre de saveurs, jalonnée par l’opulence de produits issus des terroirs de chaque région. Ainsi, la gastronomie est une manière pour les touristes de découvrir un territoire, au gré de ses produits du terroir, et son patrimoine.

À titre informatif, le mot « restaurant » est l’un des mots français les plus utilisés à travers le monde. Cette information qui parait anecdotique révèle l’importance de la gastronomie française et le lien, conscient ou non, que font les étrangers entre la gastronomie et la France. Les deux sont indissociables : la gastronomie fait intégralement partie de l’identité française.

Ainsi, le « repas gastronomique des français » a été classé au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2010. La protection concerne le déroulement des repas, la qualité des recettes et produits, ainsi que son aspect social. En effet, en France, la gastronomie est au cœur de nos pratiques sociales, comme le raconte le podcast de Louie Media, « Manger ».

L’importance de la gastronomie française est telle qu’elle inspire les artistes et écrivains  depuis des siècles. De l’écrivain François Rabelais au peintre Gustave Caillebotte, les créateurs ont été inspirés par la gastronomie française. Tandis que le premier met en avant l’opulence de la cuisine française et des banquets d’antan, le second a retranscrit sur sa toile le raffinement et l’élégance du dîner à la française. 

Nature morte au homard, Gustave Caillebotte, 1883

Dans une huile sur toile intitulée Nature morte au homard, le peintre représente un homard, sobrement disposé sur une nappe blanche. Ce tableau, acheté par des collectionneurs américains, rend hommage à la gastronomie française.

La gastronomie, symbole indissociable de la France

La France est reconnue de par le monde pour de nombreuses richesses, à l’instar de son patrimoine. La plus symbolique est la gastronomie, mêlant raffinement et simplicité, savoir-faire, culture et patrimoine. 

Le patrimoine gastronomique en France rassemble divers éléments : les savoir-faire et techniques culinaires, les recettes et les produits, mais aussi les coutumes et légendes liées à l’histoire culinaire du pays. En France, chaque région possède au moins une spécialité gastronomique, qu’il s’agisse d’un produit du terroir ou d’une recette, qui fait intégralement partie de son identité. 

Certaines de ces spécialités régionales sont tellement réputées à travers le monde qu’elles sont devenues symboliques de la région, et plus largement de la France. Par exemple, la galette bretonne à base de sarrasin se mange dans tous les pays, et c’est un incontournable pour les touristes. D’autres plats français sont aussi réputés à l’étranger, à l’instar du gratin dauphinois, du bœuf bourguignon ou de la ratatouille. D’ailleurs, Ratatouille (2007) est le titre d’un célèbre film d’animation Disney Pixar, qui rend hommage à la gastronomie française. 

Les plats traditionnels de nos régions ont su conquérir le monde, attisant toujours plus la curiosité des touristes pour la gastronomie française. 

« Goût de / Good France », ou le rayonnement de la gastronomie française à l’international

Chaque année, l’évènement « Goût de / Good France », mets à l’honneur la gastronomie française à travers le monde. Initié en 2015 par le célèbre chef cuisinier Alain Ducasse, l’évènement reprend l’idée des Dîners d’Épicure du chef Auguste Escoffier. Ces dîners se sont déroulés de 1911 à 1914 avant d’être arrêtés par la Première guerre mondiale. Il s’agissait d’évènements mondiaux au cours desquels des chefs, répartis dans divers pays, préparaient un repas gastronomique français, pour célébrer la cuisine française. 

Lorsqu’Alain Ducasse fait renaitre ces dîners à travers l’évènement intitulé « Goût de / Good France », il choisit de mettre en avant la diversité du patrimoine gastronomique français en valorisant chaque année une région différente. Un grand dîner est organisé à Paris, tandis qu’une multitude d’autres sont parallèlement servis dans les ambassades et consulats à travers le monde, ainsi que dans des restaurants. La dernière édition, qui aurait dû avoir lieu en 2020, prévoyait de mettre en avant les cheffes et chefs du Centre-Val-de-Loire.

Ces évènements contribuent au rayonnement international de la gastronomie française.

La diversité du patrimoine gastronomique en France

Le patrimoine gastronomique englobe aussi des lieux liés à la culture culinaire : les jardins, potagers et vergers, ainsi que les restaurants, cafés, etc. À ce titre, près de 90 potagers sont protégés au titre des Monuments Historiques, dont une quinzaine sont classés tels que :

– Le Potager du Roi au Domaine de Versailles ;

– Le potager du Château de la Roche-Guyon ;

– Celui du Château de Villandry, qui accueille chaque année environ 350 000 visiteurs. 

Les Jardins Potagers du Château de Villandry

Ces lieux sont à la fois du patrimoine historique, naturel et gastronomique. En effet, il n’est pas rare que ces trois domaines s’entremêlent, puisqu’ils sont tous intrinsèques à l’identité du pays. 

En plus des potagers protégés, nombreux sont les restaurants qui bénéficient d’une protection au titre des Monuments Historiques. Certains restaurants occupaient déjà les lieux avant d’être classés, tandis que d’autres se sont installés (a postériori) dans des monuments historiques. Parmi les restaurants installés dans des lieux historiques, en voici quelques-uns célèbres : 

– Le Jules Verne à Paris, au sein de l’emblématique Tour Eiffel ;

– La Cigale à Nantes, brasserie unique au décors somptueux, qui illumine le cœur de Nantes depuis 1895.

Sublimer le patrimoine historique grâce à la gastronomie

La gastronomie partage avec le patrimoine historique quelques caractéristiques. Tous les deux sont importants dans l’identité du pays et témoignent de son histoire, chacun à leur manière. Ils sont aussi les témoins de l’évolution du mode de vie des français, selon les époques et les territoires.

De plus, le patrimoine historique et le patrimoine gastronomique partagent des valeurs telles que l’authenticité, le raffinement mais aussi la simplicité, ainsi que le respect des matières premières.

Ainsi, nombreux sont les chefs qui ont décidé de s’installer dans des lieux patrimoniaux afin d’y développer leurs restaurants.

L’Auberge du Père Bise du chef Jean Sulpice

Créée au début du XXème siècle, l’Auberge du Père Bise est une ancestrale maison de bien-être, théâtre du patrimoine culinaire de la région. En effet, l’Auberge est particulièrement réputée pour avoir été tenue par Marguerite Bise, grande cheffe française. Elle est la troisième femme ayant obtenu trois étoiles au Guide Michelin. L’Auberge a longtemps été tenue par la même famille, la famille Bise, avant d’être rachetée par le jeune chef Jean Sulpice.

Bordée par les eaux du Lac d’Annecy, l’Auberge est un lieu unique et intemporel, entre patrimoine gastronomique, historique et naturel. La beauté du lieu a séduit Jean Sulpice et sa compagne, qui ont repris l’Auberge en 2016. Depuis, le jeune chef laisse sa créativité s’épanouir, proposant une gastronomie qui se veut responsable et durable, alliant tradition et modernité.

L’Auberge propose deux types de restauration, un restaurant gastronomique 2 étoiles, ainsi qu’un espace bar. Dans ses restaurants, le chef propose une cuisine ancrée dans son terroir, à l’écoute des saisons et respectueuse des produits.

De par son histoire, l’Auberge du Père Bise est le lieu idéal pour l’épanouissement d’un chef. Toutefois, même des lieux patrimoniaux dont l’histoire n’est pas marquée par la gastronomie, c’est-à-dire qui ne sont pas des brasseries ou restaurants historiques, peuvent devenir de parfaits théâtres pour un restaurant.

La gastronomie au château de Fonscolombe

Situé au cœur d’un terrain de 12 hectares, près d’Aix-en-Provence, le Château de Fonscolombe est un sublime édifice construit au XVIIIème siècle dans le style Quattrocento. À l’issue d’une vingtaine d’années de restauration, l’édifice rouvre ses portes en 2017. 

Devenu un hôtel 5 étoiles, le lieu possède aussi deux restaurants ainsi que des vignes, véritable atout pour accueillir les amateurs d’oenotourisme, ce dernier étant intimement lié au tourisme gastronomique. De plus, le lieu possède un potager, dont les productions sont directement utilisés dans les restaurants. 

Classé parmi les Relais & Châteaux, le restaurant accueille les touristes , les locaux ainsi que les résidents du château, venus séjourner quelques jours en vacances.

Le restaurant principal du Château de Fonscolombe est le restaurant L’Orangerie, dont les terrasses offrent une vue imprenable sur le parc du domaine. Le chef du restaurant est Quentin Durand, jeune chef français ayant travaillé auprès des plus grands.

Afin d’offrir une expérience unique à ses clients, ces derniers ont la possibilité d’échanger avec le chef à leur arrivée. Au cours de cette discussion, le chef prend connaissance de la « Madeleine de Proust » des clients, afin de leur faire revivre ce souvenir. À travers cette expérience, le moment au sein du restaurant s’imprime dans la mémoire sensorielle de la clientèle. De cette manière, le lieu crée un véritable lien émotionnel avec le client. C’est une manière de pérenniser la clientèle grâce à une technique s’approchant du neuromarketing.

Charmer le public grâce au tourisme gastronomique

L’attrait des touristes pour la gastronomie a donné naissance à une branche du tourisme nommée le tourisme gastronomique ou tourisme culinaire. En France, environ 13 millions de touristes déclarent pratiquer le tourisme gastronomique. Pour certains touristes, il s’agit de la première motivation pour découvrir un lieu, premier critère de choix. Pour d’autres, le tourisme gastronomique est un atout supplémentaire, mais pas la raison de leur voyage. Les activités complémentaires appréciées par les touristes sont les visites culturelles et patrimoniales, ainsi que les activités de plein air.

Le tourisme gastronomique englobe différentes pratiques, prenant aussi en compte l’oenotourisme ou l’agritourisme. En effet, le tourisme culinaire ou gastronomique concerne toutes les pratiques qui vont mettre en avant le patrimoine gastronomique d’un lieu. 

Tandis que certains touristes désirent simplement découvrir les mets et recettes traditionnels d’un territoire, d’autres recherchent une véritable expérience culinaire mémorable. Ils ont alors le désir de s’initier à la cuisine, de s’immerger dans la culture et le patrimoine grâce à la gastronomie. Ainsi, les activités proposées dans le cadre du tourisme gastronomique sont variées :

– Atelier dégustation en compagnie d’un chef ;

– Stages de cuisine auprès d’un chef ;

– Visites de vignes, de fermes ou de marchés en compagnie d’un spécialiste.

Développer l’une de ces activités en complément de son restaurant est un bon moyen d’attirer les touristes en recherche d’expérience.

Le restaurant La Chapelle Saint-Martin de Gilles Dudognon

Installé dans une ancienne résidence de porcelainiers du XIXème siècle, caractéristique de la ville de Limoges, le restaurant La Chapelle Saint-Martin accueille les clients dans l’univers du chef Gilles Dudognon. Le restaurant de Gilles Dudognon met en valeur le patrimoine bâti de la région, notamment l’histoire de la porcelaine, ainsi que le patrimoine gastronomique.

Une image contenant bâtiment, villégiature

Description générée automatiquement
La Chapelle Saint-Martin ⓒgroupon.fr

Originaire de la région, Gilles Dudognon revendique fièrement son amour pour ce territoire et son patrimoine à travers sa cuisine. Il travaille principalement avec des artisans et producteurs locaux, créant ainsi une synergie entre le lieu et les autres acteurs du territoire.

Afin de diversifier l’expérience autour de la gastronomie locale, le lieu propose diverses activités thématiques :

– Des cours de cuisine ainsi qu’une expérience en immersion en cuisine avec le chef ;

– Un menu thématique « Grande Escapade », incluant une dégustation Accord Mets et Vins ;

– Les « Ruches à manger », déjeuner atypique au sein du parc.

Grâce à ces différentes expériences qui complètent les simples repas au restaurant, le lieu propose aux touristes amateurs de gastronomie un véritable panel d’activités adaptées aux envies et besoins de chacun. 

Conclusion :

 Le tourisme gastronomique est un véritable levier pour attirer des clients au sein d’un territoire ou d’un site patrimonial. Premièrement, il apporte de la visibilité au lieu ainsi qu’une rentabilité sur le long terme. Ensuite, il permet de créer un lien avec la clientèle grâce à la gastronomie, à travers une expérience sensorielle unique que seuls les plaisirs de la table peuvent procurer.

Que ce soit du côté des chefs cuisinier ou du côté des propriétaires et gestionnaires de sites patrimoniaux, mêler patrimoine historique et patrimoine gastronomique est une excellente manière d’offrir à la clientèle une expérience unique. De plus, le patrimoine historique est généralement lié au patrimoine naturel, qui est lui-même essentiel en gastronomie.

Pour aller plus loin :

Lancer des activités dans un site historique

Créer une école de cuisine dans un château

© Miel du Château de Selles-sur-Cher. Adopter le naming pour son site historiqe en créant sa marque.

L’objectif de cet article est de donner des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

L’important à retenir de cet article

Dans cet artcicle, vous trouverez des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique. Celle-ci implique deux méthodes de financement différentes mais efficaces :

– la création d’une marque affiliée à son site historique pour générer des recettes suite à la vente de produits griffés (signés) au nom du château

– l’apport de nouveaux mécènes en permettant l’inscription de leur nom dans l’histoire du château ou du site d’exception

Introduction

En marketing, le naming désigne deux réalités bien distinctes.

Il concerne, d’une part, la création d’une marque par une entreprise, une société ou une infrastructure afin de profiter directement des recettes liées à la vente des produits porteurs de la marque.

D’autre part, le terme de naming est utilisé lorsqu’une marque, une entreprise ou une personne donne son nom à une infrastructure afin de gagner en visibilité en échange de contreparties financières.

Voici nos explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

I. Adopter le naming pour son site historique en créant sa marque

Adopter une stratégie de naming pour son site historique peut consister à créer une marque affiliée à un site historique. Les châteaux étant des sites d’exception, ils bénéficient d’une image de haut prestige qu’il est essentiel de savoir exploiter.

1) Le naming dans les monuments nationaux

A Versailles, les caisses à orangers, les bancs ou vases monumentaux des jardins du château sont également vendus au public. Empreints d’un caractère historique fortement lié au Roi Soleil et à son célèbre jardinier le Nôtre, ces équipements extérieurs font l’objet d’une forte demande. Griffés « Château de Versailles », ils deviennent des produits de consommation extrêmement attractifs. Ce prestige entraîne des retombées financières bénéficiant directement au Château. Le domaine patrimonial de Versailles passe ainsi de nombreux contrats de licence avec plusieurs organismes afin de diversifier son offre. De même, toute une gamme de bougies odorantes et de parfums imprégnée du Château de Versailles et du raffinement à la française ont été conçues par Elisabeth de Feydeau sous la marque Arty Fragance. La reconstitution du parfum de la reine Marie-Antoinette a notamment contribué au prestige de la marque.

Outre Versailles, Chambord a su lui aussi exploiter son image. Les produits mis en vente dans les boutiques sont signés Chambord. Séduits, les visiteurs peuvent repartir avec des souvenirs fabriqués à partir des matières premières du site (bois, miel, andouillers de cerfs, …) sur lesquels est apposée la griffe du célèbre domaine patrimonial et naturel de Chambord.

2) Adopter le naming pour les abbayes et châteaux privés

Mais passons les grands châteaux nationaux, vous aussi propriétaires privés pouvez pratiquer le naming. Nombreux sont les châteaux, abbayes ou vieilles demeures qui mettent en vente des produits portant leurs noms. A Selles-sur-Cher, le miel du château est vendu au public. En ce qui concerne les abbayes, un concept de divine box a été mis en place. L’abonnement à la box permet de recevoir chaque mois des produits fabriqués par les abbayes. Il y anotamment des bières trappistes (Westmalle, Chimay, Spencer, …). Ainsi pour les petits propriétaires, la pratique du naming peut être salutaire. Elle permet de générer des revenus supplémentaires et de faire connaître le domaine. En effet, le produit devient ambassadeur du site historique sur le quel il est produit puis vendu.

Pour Jean d’Haussonville, directeur général du domaine national de Chambord,

« Chambord est passé d’une phase de défense de sa marque à une phase de valorisation, en particulier grâce au développement de produits. La signature de la France passe par des noms de lieux, par une séduction de ses territoires »

II. Adopter le naming pour son site historique dans une logique de sponsoring

Déjà pratiqué dans les secteurs du sport et du spectacle, le naming en tant que pratique de parrainage tend à s’appliquer désormais aux musées et sites historiques.

1) Adopter le naming pour son site historique : exemples de parrainages

Ainsi, la première salle du Musée d’Art Moderne de Paris s’est vue rebaptisée « Albert Amon ». Il s’agit du père de Maurice Amon, grand passionné et collectionneur d’art contemporain. C’est une grande première pour un musée d’art français qu’un mécène puisse apposer son nom au sein d’une structure muséale. Le conservateur du Mam de Paris souhaite poursuivre cette politique du naming. Il propose des salles à un million ou 500 000 euros en fonction de leurs dimensions. Cela lui permet d’élargir ses recettes en vue de l’embellissement du musée et de l’acquisition de nouvelles œuvres. Mis en place en 2017, le naming a ainsi permis de participer en partie au financement du réaménagement du musée.

« Cette opération a permis de participer à hauteur de 20% aux grands travaux de rénovation de 2019 »

A Vaux-le-Vicomte, en récompense des dons effectués pour la plantation de tilleuls le long du grand canal, une plaque gravée au nom du mécène figure au pied de chaque arbre.

2) Adopter le naming pour son site historique : conseils

Pour un propriétaire de château ou un conservateur de musée, le naming est une opportunité de financement non négligeable à laquelle il peut être intéressant d’avoir recours. Néanmoins, le c’est une solution délicate encore mal implantée en France et quelquefois vilipendée. En effet, certains individus y voit une commercialisation voire une marchandisation du patrimoine muséal ou architectural et c’est en cela qu’ils dénoncent la pratique du naming. Par ailleurs il arrive souvent que les nouveaux noms affiliés à des entreprises ou des enseignes se substituent aux appellations traditionnelles et historiques. Le Centre d’interprétation de l’histoire du Loure et des ses collections, situé dans Pavillon de l’Horloge, a ainsi été renommé le Centre Sheikh Zayed bin Sultan al Nahyan (fondateur de la fédération des Emirats arabes unis).

Quoiqu’il en soit, il est possible d’user de cette stratégie de financement pour son site historique ou pour une institution muséale tout en respectant le patrimoine culturel. Il s’agit simplement de suivre un cadre réglementaire rigoureux et en cela nous vous invitons à suivre plusieurs conseils :

Bien réfléchir à l’affectation du don dans le naming

Avec le naming, il faut se montrer inventif afin que les contreparties soient attractives mais sans être trop contraignantes. Il est important de réfléchir à l’objet, à l’espace ou à l’évènement que l’on souhaite mettre à disposition des mécènes. Cela est sans doute plus avantageux de viser des objets, des salles ou des activités plutôt que le monument en lui-même. En effet, ce n’est pas très agréable de rebaptiser un château en lui supprimant son nom historique. C’est pourquoi il est certainement préférable de proposer aux mécènes de donner leur nom à un banc, une porte, une salle, etc … Cependant, il faut également préciser l’affectation du don afin que les contributeurs ne se sentent pas trompés. Leurs dons seront-ils destinés à la restauration, l’entretien ou l’embellissement du site ou encore à l’acquisition d’œuvres ou de meubles ?

Adopter et mettre en place une grille tarifaire et la respecter

Avant de procéder à la stratégie du naming, il est impératif de fixer une grille tarifaire et une durée après avoir choisi le montant envisagé de la collecte. Pour financer son déménagement sur le plateau de Saclay, Centrale Supélec a lancé un phase de collecte établie à 14 millions d’euros en 2014. Les mécènes peuvent choisir de sponsoriser une terrasse (250 000 €), une salle de cours (100 000 €), une salle de réunion (50 000 €) ou encore un fauteuil d’amphithéâtre (10 000 €) pour une durée de dix ou quarante ans (mise doublée). Ensuite, il s’agira de toujours respecter les tarifs en place. En effet, pour garder en crédibilité, aucune exception ne doit être admise, peu importe le degré d’affinité du donateur avec le site patrimonial.

Adopter et définir une charte éthique

Il est tout à fait possible d’adopter le naming pour son site historique mais il est conseillé de définir une charte éthique pour éviter de défigurer et dénaturaliser le lieu. Celle-ci fait l’objet d’une convention très précise entre les différents acteurs et parties prenantes en charge de la sauvegarde du patrimoine en question. Il faut à tout prix respecter la signalétique et l’architecture du bâti qui pourraient être menacés par une trop grande influence du donateur. Il est ainsi possible de veiller à l’interdiction de la présence de logos au sein du château ou du site d’exception.

Garder son indépendance dans le naming

Le plus compliqué dans la stratégie du naming de mécénat est de garder une certaine indépendance vis à vis des donateurs. Flattés de pouvoir être intégrés à l’histoire du château, ils pourront avoir l’ambition de participer à son aménagement et à sa politique de décoration et de restauration. Il convient donc de trouver un équilibre entre l’intégration des donateurs et la maîtrise de son bien.

Protéger son château et s’assurer de l’intérêt du naming

En adoptant le naming, il faut être vigilant sur l’identité des personnes ou entreprises qui souhaitent donner leurs noms. On peut notamment penser à la question des couples donateurs : les individus sont-ils tous deux d’accord pour donner leur nom en contrepartie d’un versement financier ? … Autre étude de cas : que faire si la personne ayant cédé son nom est condamnée pour cause judiciaire ? La mise en place d’une clause juridique particulière pour résilier le contrat de naming peut donc être une bonne option.

Conclusion

Le naming est une technique de marketing qui propose deux types de propositions. L’une vise à développer une marque affiliée directement au site historique pour attirer les clients prestigieux et générer des recettes. La seconde offre aux mécènes d’apposer leurs noms à des espaces, des objets, des lieux ou encore des activités. Ces deux alternatives peuvent être des sources de financement utiles et efficaces.

Pour aller plus loin

Utiliser le patrimoine naturel à des fins marketing

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables

Le mécénat patrimonial : fonctionnement et utilisation

Quels financements pour mon château

À travers cet article, explorons ensemble quelles sont les protections qui existent pour valoriser le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article :

En France comme dans le monde, la notion de patrimoine est très importante. Elle s’est étendue avec le temps et inclue aussi bien le patrimoine bâti, que le patrimoine naturel et immatériel. Plusieurs institutions se sont saisi de l’importance de ce patrimoine et de sa sauvegarde. Il existe de nombreuses protections afin de préserver son existence

Ce qu’il faut retenir :

– Les protections du patrimoine peuvent intervenir à différentes échelles ;

– La notion de patrimoine a évolué avec le temps tout comme sa protection ;

– Il existe des protections générales ou spécifiques, en fonction de la nature du bien protégé ;

– Ces protections donnent accès à divers avantages.

Introduction :

Le patrimoine est un concept vaste : patrimoine bâti, patrimoine naturel, savoir-faire … nombreux sont les sujets qui dorénavant intègrent la notion de patrimoine. En France, le patrimoine est très varié et on assiste depuis plusieurs décennies à une prise de conscience relative à l’importance de sa sauvegarde. Afin de protéger ce patrimoine, il existe différentes protections à l’échelle nationale. Certaines s’appliquent à des domaines généraux et d’autres sont plus spécifiques. 

Il peut être difficile de s’y retrouver entre toutes ses protections, d’autant qu’elles sont régies par des institutions diverses. 

1. Les protections nationales 

Ces protections peuvent prendre différentes formes : label, marque, zone protégée, réseaux, etc. Voici un tableau récapitulant les différents classements existants à l’échelle nationale, ainsi que les institutions chargées de ces classements.

À cela s’ajoute les servitudes d’utilité publique telles que les Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), récemment remplacées par les Aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP). 

Les protections sont généralement des gages de qualités attestant du caractère remarquable et de l’intérêt de l’objet classé.

La répartition des protections

Les protections peuvent être générales ou concerner un élément spécifique comme :

– Le patrimoine naturel, ce qui comprend les paysages, les jardins et les parcs ;

– Le patrimoine bâti, comprenant les monuments, les éléments bâtis et plus généralement ce qui correspond au patrimoine matériel ;

– Des ensembles comprenant divers éléments bâtis et naturels, comme une commune par exemple.

Ces protections peuvent aussi concerner des savoir-faire ou tout ce qui relève du patrimoine culturel et immatérielCe sont ces protections qui sont regroupées dans la catégorie « divers ». Parmi celles-ci se trouve notamment le label « Vignobles et Découverte », le seul de la liste à être attribué et géré par une agence touristique, l’agence Atout France.

Ci-dessous, voici la répartition des protections citées précédemment, selon leur domaine d’action : 

La protection au titre des Monuments Historiques

Dans la liste présentée précédemment, une seule protection est générale, c’est-à-dire qu’elle s’adresse autant à des éléments bâtis qu’à des éléments naturels (non-bâtis), sans pour autant s’appliquer à un ensemble comme une ville ou une commune. Il s’agit de la protection au titre des Monuments Historique. Ce classement concerne des immeubles ou parties d’immeubles ainsi que des objets mobiliers, appartenant à des propriétaires publics ou privés.

La protection au titre des Monuments Historiques assure la reconnaissance de l’Etat concernant la valeur patrimoniale d’un bâtiment ou d’un objet, dans le but de le protéger et le conserver. Ainsi, cette protection se fait à deux niveaux distincts : l’inscription et le classement. Ces deux niveaux sont définis selon l’intérêt du bien, respectivement à l’échelle régionale et nationale.

En 2020, la Basilique du Sacré-Cœur a été inscrite au titre des Monuments Historiques, ainsi que quelques parties des annexes et du square Louise-Michel situé à proximité. Bien que la Basilique du Sacré-Cœur soit un monument iconique de la ville de Paris et du célèbre quartier de Montmartre, elle n’avait pas encore été inscrite. En cause, une mauvaise lecture de l’histoire de France.

Le processus de protection est le suivant :

– Constitution d’un dossier de candidature, qui est transmis au préfet de la région ;

– Regroupement des candidatures dans un dossier de recensement par le Préfet

– Consultation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) par le Préfet ;

– Émission d’un avis par la CNPA concernant le classement

– Validation ou rejet du ministre de l’avis de la CNPA par le ministre de la Culture 

Nota Bene : la demande de candidature peut émaner du propriétaire du bien ainsi que de toute personne y ayant intérêt, ou bien même des services de l’Etat.

2. Les protections internationales 

La protection du patrimoine est un concept qui s’étend au-delà de nos frontières, notamment avec l’idée d’un patrimoine commun à l’humanité. Cette notion est issue du travail mené par l’UNESCO depuis sa création en 1946, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale. 

Le Patrimoine Mondial de l’UNESCO

L’objectif initial de l’UNESCO est de maintenir la paix et de la sécurité en resserrant la collaboration entre les nations, le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sans aucune distinction entre les peuples.

Dans cet objectif, le patrimoine prend une place importante. En préservant des monuments et lieux remarquables partout à travers le monde, l’UNESCO contribue à l’idée qu’il existe un patrimoine commun à toute l’humanité, témoin de son histoire et ses différentes cultures.

La notion de « Patrimoine mondial » de l’UNESCO prend véritablement forme en 1972, grâce à l’adoption de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Depuis sa création, 1 121 biens ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial. D’ailleurs, la France est le cinquième pays possédant le plus grand nombre de biens inscrits. L’Italie et la Chine se partage la première place, suivies par l’Espagne et l’Allemagne.

La France compte 45 biens inscrits au patrimoine mondial. Parmi eux, on retrouve 39 sites culturels, 5 sites naturels et un site mixte. 

Sont notamment inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO Le Mont Saint-Michel et sa baie, le Palais et le parc de Fontainebleau ainsi que le centre historique de la ville de Lyon

Le « périmètre UNESCO » à Lyon

Le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO est une marque de reconnaissance internationale de l’intérêt culturel, patrimonial et architectural du centre historique de la ville. Le périmètre définit par l’UNESCO comme patrimoine mondial regroupe quatre quartiers de la ville de Lyon : les collines de Fourvière et de la Croix-Rousse, les quartiers du Vieux-Lyon et le cœur de la Presqu’Ile. 

La protection du périmètre au patrimoine mondial de l’UNESCO implique des dispositifs de gestion particulier. Cela inclue des outils de coordination comme les ateliers du patrimoine ainsi que des outils réglementaires relatif au code du patrimoine. Parmi ces outils, il y a par exemple l’archéologie préventive ou les règles relatives aux monuments historiques et leurs abords. Enfin, les dispositifs comprennent aussi des outils opérationnels tels que des conventions Etat-ville ou des chartes concernant le ravalement des façades.

De plus, la ville coordonne des programmes d’action sur toute la chaîne du patrimoine, en collaboration avec la métropole, la région et l’Etat. Tout ceci contribue à la sensibilisation aux valeurs du patrimoine et à la culture auprès des habitants locaux et des visiteurs. En effet, le classement à l’UNESCO attire davantage de touristes. Il faut donc s’adapter à la demande grandissante tout en préservant le lieu de la surfréquentation. En moyenne, le classement d’un territoire accroit le nombre de visiteurs de 20 à 30% selon la journaliste Valérie Heurtel.

Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO est une protection qui vise une variété d’éléments intangibles tel que :

– Les traditions orales et les rituels ;

– Les pratiques sociales et culturelles ainsi que les évènements festifs ;

– Les connaissances et les savoir-faire ;

– Les expressions vivantes et les langues

C’est la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, entrée en vigueur en 2006 et concernant 180 pays, qui protège le patrimoine culture immatériel. Actuellement, la liste du patrimoine culturel immatériel recense actuellement 314 éléments, dont 18 éléments français

Par ailleurs, certains de ces patrimoines sont communs à d’autres pays, à l’instar de la fauconnerie, patrimoine humain vivant partagé avec une dizaine d’autres pays. Le patrimoine culturel immatériel français regroupe diverses pratiques. Ce sont les témoins de la variété culturelle du pays, comme le Fest-Noz breton, le gwoka guadeloupéen ou le repas gastronomique à la française.

Le Label du patrimoine européen

À l’instar de l’UNESCO qui protège le patrimoine à l’échelle mondiale, l’Union européenne s’intéresse au patrimoine européen. En 2005, plusieurs États membres de l’Union européenne décident de créer le label « patrimoine européen ». Cette décision fait suite à une proposition de la France.

Formellement établi en 2011, le label est décerné officiellement depuis 2013. Ce label met l’accent sur des biens culturels, monuments, sites, lieux de mémoire, … qui contribuent à l’histoire commune de l’Union européenne. L’objectif de ce label est d’aider les citoyens à appréhender plus aisément l’histoire de l’Europe et la création de l’Union. À l’heure actuelle, le label « Patrimoine Européen » concerne 48 sites français.. 

Parmi ces sites, cinq sont situés en France, dont trois dans le Grand Est. Les sites labellisés « patrimoine européen » retracent l’histoire de l’Europe et notamment les moments tragiques qui l’ont marquée. En effet, parmi les cinq sites français labellisés se trouvent l’ancien camp de concentrations de Natzweiler et ses camps annexes ainsi que le lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon. Ainsi, le label entretient le devoir de mémoire, afin de sensibiliser les citoyens européens. 

Les trois autres sites labellisés sont les suivants :

– La maison Robert Schuman en Lorraine ;

– L’abbaye de Cluny en Saône-et-Loire, premier monument français à recevoir ce label ;

– Le quartier européen de Strasbourg.

3. Des initiatives locales de protection du patrimoine

En complément des protections du patrimoine à l’échelle nationale et internationale, certaines collectivités territoriales agissent localement pour la protection du patrimoine.

À l’échelle régionale, départementale ou communale, ces protections complètent les classements déjà existants pour valoriser un patrimoine local particulier.

De par leur caractère local, elles sont plus aisément accessibles pour les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux souhaitant les protéger.

Les sites touristiques emblématiques en Auvergne-Rhône-Alpes 

Cette protection mise en place par la région Auvergne-Rhône-Alpes est destinée aux sites remarquables présentant un intérêt culturel, patrimonial ou naturel. Les sites touristiques emblématiques sont des lieux qui contribuent à la valorisation du territoire de la région, auprès des touristes nationaux et internationaux. 

La région a labellisé 25 sites touristiques emblématiques. De nature diverses, les sites labellisés sont des monuments historiques, des espaces naturels et des lieux touristiques participant à l’attractivité du territoire. Quelques exemples de sites :

– Vulcania, au cœur des volcans d’Auvergne ;

– Le Geopark Beaujolais, aussi labellisé « UNESCO Global Geopark », label qui valorise un héritage géologique ;

– Le Château de Grignan, dans la Drôme.

Grâce à cette labellisation, les sites bénéficient d’actions de promotions et de communications réalisées par la région. En outre, une aide financière pour les projets de réhabilitation, d’aménagement et de développement est aussi disponible. 

Les protections de la Ville de Paris 

La ville de Paris a mis en place trois niveaux de protection afin de protéger le patrimoine parisien. Ce système de protection entre dans le cadre du projet local d’urbanisme.

Les trois niveaux sont les suivants :

– Protection ville de Paris (PVP), concernant tout ou partie des immeubles et équipements en interdisant leur démolition ;

– Traitement morphologique particulier, axé sur la protection du paysage, autorisant la destruction à une certaine échelle ;

– Signalement, simplement pour attirer l’attention sur un édifice sans pour autant le protéger.

Ce système de protection mis en place par la ville vient en complément des protections existantes, pour répondre à une lacune en matière de protection du patrimoine parisien. En effet, sur les 75 000 parcelles de Paris, seules 1 912 sont protégées au titre des Monuments Historiques. Grâce à ce système créé en 2005, la ville de Paris a pu protéger près de 5 000 sites supplémentaires.

Conclusion

Chaque protection donne accès à des avantages différents. Chacune présente ses spécificités. Certaines permettent d’avoir des avantages financiers ou fiscaux, d’autres de rejoindre un réseau de collaborateurs ou simplement de bénéficier d’une visibilité. Ainsi, le choix de la protection dépend de divers critères :

– La nature du bien ;

– Les besoins spécifiques du propriétaire ou du gestionnaire ;

– La visibilité du bien.

Pour un propriétaire possédant un site patrimonial peu connu, il est plus simple de commencer par une protection locale avant d’entamer une démarche à plus grande échelle.

Pour aller plus loin

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

La sauvegarde du patrimoine au service de l’Homme

Idées pour rentabiliser un monument historique

Dans cet article, Hephata présente la région Centre-Val-de-Loire, le « Pays des châteaux » et ses quelques particularités qui participent à la désirabilité du territoire.

L’important à retenir dans cet article :

La région Centre-Val-de-Loire est principalement connue grâce au célèbre Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et ses châteaux emblématiques. L’importance de ces derniers lui vaut le surnom de « Pays des châteaux ». Le territoire ligérien, c’est-à-dire qui borde la Loire, est un important atout touristique pour la région grâce à :

– Un flux touristique important, notamment les amateurs de patrimoine et de slow tourisme, qui découvrent la région à travers le célèbre circuit de la Loire à Vélo ;

– Un patrimoine historique incroyable et diversifié, attirant des publics variés ;

– Un patrimoine naturel aussi très touristique.

Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux désirant attirer des publics, il est important d’avoir conscience des atouts de son territoire. Cela permet ensuite de se positionner pour proposer des offres touristiques adaptées aux besoins du territoire, comme de l’hébergement ou de la restauration.

Introduction : 

L’histoire du Centre-Val-de-Loire est rythmée par la construction de nombreux châteaux au fil des siècles. En effet, la région en recense 860 sur son territoire, dont la majeure partie est située dans le Val de Loire. Parmi ces châteaux, plusieurs sont emblématiques de la région et attirent des touristes locaux et étrangers. En effet, les chiffres clés du tourisme de la région Centre-Val-de-Loire montrent que plus d’un tiers des touristes sont étrangers. Les études démontrent aussi que l’activité la plus cotée dans la région est la visite de sites patrimoniaux, avec un taux de 96%. Puis viennent, les activités liées à la découverte de la gastronomie, du terroir ou des espaces naturels.  

Les « châteaux de la Loire » sont des témoins de l’histoire de France et des évolutions architecturales, artistiques, politiques et sociétales du pays. Il s’agit d’un atout économique majeur pour la région. 

Le Val de Loire s’étend aussi sur des départements de la région des Pays de la Loire qui  possèdent également de nombreux châteaux. Il existe un mystère autour du nombre exact de châteaux de la Loire. Les chiffres oscillent entre un millier et plus de trois milles. L’importance du patrimoine historique fait partie intégrante de l’identité touristique du Centre-Val-de-Loire et contribue à la désirabilité du territoire. La notion de désirabilité renvoie à l’attractivité d’un lieu et à tous les éléments qui donnent envie au public de venir, qui rendent donc désirable une région.

1. L’origine du nombre de châteaux dans le Val de Loire 

Tout commence au XIVème siècle, en pleine guerre de Cent Ans. Les armées françaises et anglaises s’affrontent sur le territoire ligérien. Pour se défendre, les français construisent des forteresses, comme par exemple la célèbre Forteresse de Chinon. Ce lieu chargé d’histoire fait partie des constructions emblématiques du Val de Loire, ayant attiré 124 000 excursionnistes en 2019. 

Classée Monument historique, comme la grande majorité des châteaux emblématiques de la Loire, la Forteresse de Chinon bénéficie de deux atouts qui participent à son attractivité. Son premier atout est son architecture et son environnement. Ils offrent une vue imprenable sur le Val de Loire, idéale pour les excursionnistes amateurs de tourisme vert.

Son deuxième atout relève de la légende impliquant Jeanne d’Arc. Cette légende raconte que le Roi Charles VII y aurait rencontré Jeanne d’Arc pendant la Guerre de Cent ans. Ce dernier aurait voulu la tester en prenant le costume d’un de ses serviteurs. Jeanne ne s’y trompa pas et marcha à sa rencontre, au beau milieu de tous les serviteurs.  Cette légende ravie l’imaginaire des enfants : un atout supplémentaire pour attirer des familles.

La Forteresse de Chinon

La Renaissance, période clé pour les châteaux de la Loire

L’histoire du Val de Loire continue ensuite à la Renaissance. Au XVème siècle puis au XVIème, l’architecture, le paysagisme et les arts connaissent un véritablement tournant en France. L’influence de la Renaissance italienne est importante au XVème siècle, notamment grâce au roi Charles VII. 

En effet, ce dernier entreprend la transformation de la bâtisse médiévale d’Amboise en un somptueux palais, à l’origine de l’emblématique Château royal d’Amboise. Inséparable de ce dernier, liés l’un à l’autre par un passage souterrain, le Château du Clos Lucé participe aussi à la désirabilité du territoire. En effet, il s’agit de la dernière demeure du célèbre peintre Léonard de Vinci. La renommée du lieu autant que celle du peintre attirent de nombreux visiteurs, amateurs de patrimoine et d’art.

Le château royal d’Amboise

L’influence de l’art italien s’intensifie au XVIème siècle, qui voit émerger la Renaissance française, notamment grâce au Roi François Ier.

En effet, François Ier s’intéresse particulièrement aux arts et à l’architecture. Cela le mène à mettre en place une importante politique culturelle, incluant la construction ou l’agrandissement de plusieurs châteaux et la réalisation d’importants décors. Pendant son règne, il entame des réalisations extraordinaires dans la région. La première est l’aile de l’emblématique Château royal de Blois, portant son nom.

L’aile François Ier et son escalier semi-extérieur attirent de nombreux touristes, curieux de découvrir l’art architectural de l’époque. En 2019 le site historique a recensé près de 354 000 visiteurs.

Entrée du château de Blois

2. La richesse architecturale et patrimoniale du « Pays des châteaux »

Cette histoire donne naissance à de nombreuses merveilles architecturales, impressionnantes par leurs variétés et leurs particularités. Bien que le territoire soit pourvu de centaines de châteaux, seuls 120 châteaux sont ouverts au public. Parmi eux, une vingtaine seulement est réputée. Grâce à ces châteaux, le Val de Loire bénéficie d’un flux touristique important.

En outre, chaque édifice est célébré pour une particularité :

– Le Château de Chenonceau, incroyable construction sur l’eau inspirée du Ponte Vecchio à Florence, qui attire chaque année environ 850 000 visiteurs, faisant du lieu le monument historique privé le plus visité de France ;

– Le Domaine de Chaumont-sur-Loire, sa forteresse et son incroyable patrimoine naturel, valorisé par la manifestation culturelle du Festival International des JardinsLe lieu accueille chaque année plus d’un demi-million d’excursionnistes.

Le château de Chenonceau

Le plus célèbre d’entre tous, le Domaine national de Chambord

Le Domaine national de Chambord est le lieu le plus visité de la région, générant un flux touristique extraordinaire. En 2019, le site a accueilli  1 130 000 de visiteurs, venus admirer la grandeur du lieu. Le château est célèbre pour son architecture et son escalier à double révolution, création emblématique de Chambord.

Le domaine national de Chambord

Le Domaine national de Chambord bénéficie aussi d’une visibilité numérique importante. En effet, le lieu dispose d’une chaîne YouTube qu’il a particulièrement mis à profit depuis le début de l’ère du covid. Grâce à son conte pour enfant, disponible sur la chaîne YouTube, le château capte l’attention des enfants, créant un intérêt chez eux afin d’attirer les familles.

3. Des sites touristiques axés autour de la nature, la faune et la flore

Afin de permettre aux touristes de découvrir la pluralité des châteaux qui jalonnent le Val de Loire, de nombreux circuits itinérants ont été mis en place. Le plus célèbre d’entre eux est la Loire à Vélo, qui a attiré 1,2 millions d’excursionnistes en 2019. Cet itinéraire leur offre une manière de découvrir le patrimoine historique en flânant le long du fleuve. Destiné initialement aux amateurs de tourisme vert et itinérant, ce mode de tourisme est de plus en plus en vogue. Le taux d’excursionnistes le pratiquant est en hausse, et devrait continuer d’augmenter après la crise sanitaire.

C’est aussi l’occasion de mettre en avant le patrimoine naturel de la région, ainsi que le fort intérêt du public pour les parcs zoologiques et botaniques. On retrouve ainsi l’un des parcs les plus célèbres de France : le ZooParc de Beauval. Considéré parmi les plus beaux au monde, le ZooParc de Beauval s’étend sur une quarantaine d’hectares. Il génère un important flux touristique, attirant chaque année plus d’un million et demi de visiteurs.

Affiche du ZooParc de Beauval 

Le Parc Floral de la Source est un autre site naturel touristique de la région. Il s’agit d’un parc bénéficiant de l’inscription aux Monuments Historiques et du label « Jardin Remarquable ». En 2019, le lieu a accueilli près de 127 000 excursionnistes à la recherche de nature. 

Il est donc aussi important de prendre la mesure de l’intérêt que porte le public à ce type de lieu et de comprendre que ce sont de véritables atouts pour renforcer l’attractivité du territoire, bien qu’ils soient minoritaires face au patrimoine historique.

Conclusion : 

La richesse architecturale et patrimoniale de la région participe à la désirabilité du territoire et génère un important flux touristique autour de chaque grand château. Pour tout propriétaire ou gestionnaire de site patrimonial privé, ce flux touristique est un atout car il leur permet d’espérer capter une partie de ce flux en proposant des activités différenciantes. 

Le Val de Loire est incontournable pour les touristes en quête de découverte, d’authenticité et d’architecture. Valoriser son patrimoine et y installer une activité touristique peut permettre d’offrir aux excursionnistes un lieu d’accueil et de repos en adéquation avec leurs envies : hébergements, restauration, visites thématiques, ateliers, activités extérieures, etc. 

En ce qui concerne les hébergements, les possibilités sont variées, en fonction du lieu et de la typologie de public que le propriétaire souhaite accueillir : hôtellerie, chambres d’hôtes, gîtes, camping, etc. Dans le Val de Loire, les études touristiques ont démontré un plus fort taux de fréquentation des hôtels, gîtes et locations type airbnb.

Pour aller plus loin : 

Organiser une reconstitution historique dans un château

Organiser des shooting photos dans son château

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Voici un top des 10 sites les plus visités dans la région des Pays-de-la-Loire en 2019. À travers cet article, Hephata vous présente ces sites qui participent à la désirabilité du territoire régional.

Introduction : 

La région Pays de la Loire englobe cinq départements : la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, La Sarthe et la Vendée. L’un des avantages touristiques principaux de la région, notamment de la Vendée et de la Loire-Atlantique, c’est son important littoral. En effet, le littoral de la région s’étend sur 450km de long, incluant de nombreux ports, chemins côtiers et des plages sur 215km. 

Carte de la région ⓒsolutions-pro-tourisme-paysdelaloire.com

Le patrimoine naturel de la région est un patrimoine varié, mêlant le littoral et les terres. C’est un atout pour la désirabilité des territoires et qui attire des publics amateurs de vacances nature et détente. La Loire est aussi très importante dans la région. 

D’ailleurs 75km du fleuve de la Loire sont situés dans la région des Pays-de-la-Loire et inscrits patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Val de Loire est, quant à lui, réputé pour sa biodiversité, sa richesse historique et culturelle ainsi que son célèbre parcours de cyclotourisme, une version du slow tourisme à vélo, la Loire à Vélo. C’est un lieu idéal pour les excursionnistes adeptes de découverte et de nature. 

La région se caractérise par : 

– L’existence d’un patrimoine naturel très riche et varié ;

– L’importance du littoral ;

– Une diversité historique et culturelle.

La région est aussi dotée d’un patrimoine immatériel important tel que les Marais Salants de Guérande et la fleur de sel, reconnue et commercialisée à l’internationale, ou le patrimoine gastronomique et œnologiquede la région.

Les parcs à thèmes les plus visités de la région Pays-de-la-Loire

1. Le Puy du Fou aux Épesses, premier site le plus visité de la région

Sa renommée dépasse les frontières. Le Puy du Fou est l’un des parcs à thèmes les plus célèbres et fréquentés de France. Situé près de la commune des Épesses en Vendée, le site a accueilli 2 308 000 visiteurs en 2019. Cet important flux touristique participe grandement à l’attractivité du territoire. 

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Affiche du Puy du Fou ⓒlareclame.fr

Unique en son genre, le Puy du Fou mélange histoire, découverte et loisirs dans un lieu magique. Chaque spectacle contribue à la renommée de ce lieu, qui attire chaque année des millions de visiteurs, soit presque 3 fois plus de visiteurs que le deuxième lieu le plus visité de la région. Fort de sa popularité, le parc du Puy du Fou s’est récemment exporté en Espagne.

2. L’univers magique du site très visité des Machines de l’Île à Nantes en Loire-Altantique

Avec 705 318 visiteurs, les Machines de l’Ile à Nantes sont le deuxième site le plus fréquenté de la région Pays-de-la-Loire. Emblématiques de la ville de Nantes, les Machines de l’Île sont situées sur le site des anciens chantiers navals. Mélange entre l’univers de Jules Vernes et celui de Léonard de Vinci, les Machines de l’Île font partie d’un projet artistique unique.

Le Grand Éléphan

La Machine la plus emblématique est certainement le Grand Éléphant, fortement apprécié de tous les locaux. La Machine peut emmener une cinquantaine de touristes en balade dans la ville de Nantes, profitant d’une vue imprenable depuis le haut de son dos. Un salon intérieur et une terrasse permettent aux touristes de profiter pleinement de la balade. Petit bonus : en été, il est possible d’actionner la trompe de l’Éléphant pour arroser les passants !

3. Terra Botanica, parc à thème autour du végétal et du patrimoine naturel

Situé près d’Angers dans le Maine-et-Loire, Terra Botanica a accueilli 334 000 visiteurs en 2019. Dédié au patrimoine naturel et au végétal, le parc retrace un voyage sensoriel et temporel pour comprendre l’écosystème actuel. Le site est un lieu unique qui participe à la désirabilité du territoire grâce à une offre inédite. Terra Botanica est le premier parc à thème dédié au végétal d’Europe.

Les parcs animaliers les plus visités de la région 

4. Le Zoo de la Flèche dans la Sarthe, parc animalier le plus visité de la région

Avec 407 000 visiteurs en 2019, le Zoo de la Flèche est un incontournable de la région. Il s’agit aussi du site le plus touristique du département de la Sarthe. 

Très réputé en France pour la qualité de ses équipements, installations et le respect de ses animaux, le Zoo de la Flèche fait partie des cinq premiers parcs de France. Étendu sur 14 hectares, le Zoo de la Flèche accueille les visiteurs et leur présente plus d’un millier d’animaux. 

Le Zoo de la Flèche est l’atout majeur du département de la Sarthe. Situé au sein d’un Pays d’Art et d’Histoire, le zoo contribue à l’attractivité et au développement du territoire. L’important flux de touristes lié au Zoo génère des clients potentiels pour les divers acteurs du territoire local, notamment en ce qui concerne l’hébergement ou la restauration.

5. Le site du BioParc Zoo de Doué-la-Fontaine dans le Maine-et-Loire

Situé dans le département du Maine-et-Loire, le BioParc Zoo de Doué-la-Fontaine a accueilli 241 169 visiteurs en 2019. Le site a récemment été élu 2ème meilleur zoo d’Europe. Ce prestigieux classement assure désormais au site une visibilité européenne. Le BioParc Zoo détrône même le célèbre ZooParc de Beauval, qui obtient la troisième place. 

Ainsi, il est à supposer que la fréquentation du parc devrait augmenter dans les années à venir, lorsque la situation sanitaire le permettra. C’est un atout important pour l’attractivité du territoire. 

Les sites présentant un intérêt historique, culturel ou patrimonial les plus visités

6. Le Château d’Angers, château le plus visité de la région

Situé dans le département du Maine-et-Loire, le Château d’Angers a accueilli 262 936 visiteurs en 2019. Aussi appelé le Château des Ducs d’Anjou, la forteresse surplombe la Maine. De style médiéval, le château est géré par le Centre des Monuments Nationaux. Classé Monument Historique, le château est un élément qui renforce la désirabilité du territoire. Premier château touristique de la région en termes de fréquentation, il attire des excursionnistes amateurs de patrimoine et d’histoire. 

Le château d’Angers

7. L’Abbaye royale de Fontevraud dans le Maine-et-Loire, entre patrimoine et modernité

L’Abbaye Royale de Fontevraud est établie sur un domaine de 13 hectares, ce qui en fait la plus vaste cité monastique héritée du Moyen-Âge. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Abbaye abrite aujourd’hui un musée d’art moderne. Réunissant patrimoine, histoire, art et culture, l’Abbaye Royale de Fontevraud est un atout pour l’attractivité du territoire. 

Abritant aussi un hôtel, un restaurant et des espaces pouvant accueillir réceptions, séminaires et même des tournages, l’Abbaye dispose de tous les équipements pour être un important acteur local du tourisme. En 2019, l’Abbaye a accueilli 160 000 visiteurs, la plaçant en quatrième position parmi les lieux les plus touristiques du département du Maine-et-Loire. En termes de sites patrimoniaux, c’est le deuxième site le plus touristique après le Château d’Angers.

8. Le Château des Ducs de Bretagne à Nantes, en Loire-Atlantique

Situé en plein cœur de la ville de Nantes, à quelques minutes de la gare, le Château des Ducs de Bretagneabrite le musée d’histoire de Nantes. En 2019, le lieu a accueilli 123 322 visiteurs.

Le château des Ducs de Bretagne

9. Les Grottes de Saulges, Musée de Préhistoire en Mayenne

Situé dans le massif armoricain, les Grottes de Saulges et le Musée de Préhistoire est le premier site mayennais à s’être engagé dans la démarche Natura 2000. Le patrimoine naturel et historique du canyon de Saulges s’adresse à un tourisme de niche, notamment auprès des touristes amateurs de tourisme vert et durable. 

En 2019 le site a accueilli 40 387 visiteurs. Le département de la Mayenne n’est pas un département disposant de nombreux sites touristiques. Le lieu le plus visité du département est un parc animalier, le Refuge de l’Arche à Château-Gontier. Les Grottes de Saulges et le Musée de Préhistoire sont le deuxième site touristique le plus fréquenté du département, et le premier à présenter un intérêt historique.

Le patrimoine industriel le plus visité dans la région

10. Le Port de Saint-Nazaire

Citée dans l’aventure de Tintin en bande dessinée « Les 7 boules de Cristal » , la ville de Saint-Nazaire est une ville portuaire située en Loire-Atlantique. En 2015, Saint-Nazaire Tourisme et Patrimoine a lancé « Saint-Nazaire, Port de tous les Voyages ». Un ensemble d’activités et de visites touristiques autour du Port de Saint-Nazaire, afin de faire découvrir les différentes attractions portuaires et marines de la ville. 

Qu’il s’agisse de la Base Sous-Marine, son aventure « Escal’Altantic » et son sous-marin l’Espadon, ou des chantiers navals, la ville de Saint-Nazaire dispose de nombreux atouts. 

Plage et pont de Saint-Nazaire

En 2019, le dispositif « Saint-Nazaire, Port de tous les voyages » a attiré 313 215 visiteurs. Ce fort afflux touristique s’explique grâce au patrimoine historique et industriel de la ville, combiné à la présence du bord de mer et ses nombreuses pêcheries. De plus, le dispositif est mis en avant par l’office du tourisme de la ville.

Conclusion :

La Région Pays-de-la-Loire regorge d’atouts touristiques qui participent à l’attractivité du territoire. L’important flux touristique créé est un bénéfice pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux, qui peuvent alors se positionner pour répondre aux besoins et envies de cette clientèle.

Pour aller plus loin : 

Organiser une reconstitution historique dans un château

Investir dans le patrimoine historique naturel

Sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château

Dans cet article, Hephata présente quelques initiatives des acteurs du patrimoine pour le dynamiser à l’ère du covid.

L’important à retenir de cet article : 

Bien que la crise sanitaire impacte le secteur culturel, et par extension le patrimoine, c’est aussi l’opportunité pour les sites patrimoniaux de se réinventer. En étudiant les changements sociétaux liés à la crise du covid-19, en appréhendant la nouvelle ère liée à l’arrivée du covid avec créativité, le patrimoine peut renaitre. Diversifié, il regorge d’atouts pour permettre aux sites historiques de survivre à la crise. 

Ce qu’il faut retenir : 

– La crise sanitaire a eu et aura un impact sur la société, et par extension la culture qui va devoir se réinventer ;

– Il faut utiliser des biais détournés et adapter son activité pour permettre au public de revenir dans les lieux culturels ;

– Le patrimoine possède des atouts lui permettant de survivre en temps de crise.

Introduction : 

La crise sanitaire liée au covid-19 impacte de nombreux secteurs professionnels, parmi lesquels le secteur culturel. En stand-by depuis près d’un an, la culture souffre de divers maux liés à la pandémie : baisse de fréquentation, voir impossibilité d’accueillir du public dans certains cas, et pertes économiques. 

Selon une étude réalisée par le ministère de la culture, le patrimoine est l’un des secteurs de la culture qui sera le plus impacté par cette crise. Pour pallier à cela, certains acteurs du patrimoine ont mis en place des initiatives innovantes, en s’appuyant sur les outils à leur disposition. Ils ont aussi su appréhender la crise sanitaire et saisir de nouvelles opportunités. 

1. Adapter son activité pour continuer à accueillir le public en présentiel à l’ère du covid

Le numérique est un excellent outil de promotion et de valorisation. Cependant, il n’apporte ni bénéfices économiques directs ni lien social. 

Pour le moment, les visites de lieux culturels ne sont pas autorisées. Néanmoins, des activités restent autorisées. C’est le cas de l’hôtellerie qui reste la solution la plus rentable, d’autant qu’elle est autorisée même en temps de confinement. À l’ère du covid, une activité particulière voit le jour : proposer une offre hôtelière pour le télétravail. L’idée est d’offrir aux salariés pratiquant le télétravail un cadre idéal, calme et reposant. 

Le télétravail est le grand changement impulsé par la pandémie. Alors que la formule du télétravail existe depuis plusieurs années, elle n’a jamais été aussi pratiquée qu’aujourd’hui. Possédant un grand nombre d’avantages, beaucoup d’individus envisagent de continuer à pratiquer le télétravail de temps en temps, même lorsqu’un retour au bureau sera possible.

Cependant, le télétravail présente des désavantages, comme la monotonie ou l’angoisse liée à l’enfermement.

À l’ère du covid, le patrimoine regorge d’atouts pour offrir une expérience inédite aux adeptes du télétravail.

S’échapper au Château de Quinéville pour télétravailler

Le Château de Quinéville dans le Cotentin souhaite faire du télétravail une expérience à part entière. Disposant d’un patrimoine historique et naturel impressionnant, le Château possède des atouts non négligeables en temps de crise. En effet, les individus ressentent de plus en plus le besoin de sortir de leur quotidien, de prendre l’air et profiter des merveilles que la nature a à offrir. 

Dans cet optique, le château propose des séjours à destination des télétravailleurs, adaptés à leurs besoins : chambres toutes équipées avec bureau spécialement aménagé, accès internet haut débit, wifi … Tout est fait pour offrir un véritable confort de travail. 

Par ailleurs, le château se charge des repas, du petit déjeuner au dîner, concoctés avec des produits frais et locaux.

Le Château de Quinéville propose deux modèles d’offres : 

– La location à la semaine, au tarif de 750€ par personne en tout inclus ;

– La location au mois, au tarif de 2750€ par personne en tout inclus.

Situé sur un vaste domaine de quatre hectares, le château dispose d’un patrimoine naturel idéal pour s’aérer l’esprit. Parc, piscine, étang, jardin biologique et serre, les extérieurs du château sont variés. La plage à 800 mètres vient compléter l’offre. 

Expérimenter le télétravail grâce au Château de Craon

Surnommé « Le Petit Versailles de la Mayenne », le Château de Craon est un palais à l’architecture classique du 18ème, situé en pleine campagne. Au cœur de 47 hectares de terrain, le Château de Craon s’est lancé dans l’hébergement à destination des télétravailleurs.

Habituellement, le château accueille des touristes dans ses chambres d’hôtes et gîtes. Désormais, le château adapte son offre pour recevoir aussi des télétravailleurs grâce à la mise à disposition en libre accès de la wifi, gratuite et illimitée. En termes d’hébergements, le lieu propose : 

– Trois gîtes dispersés sur le domaine ;

– Six chambres d’hôtes à l’intérieur du château.

Le château de Craon dispose aussi d’un restaurant pour la confection des repas.

Le château dispose d’équipements de loisirs et de bien-être qui lui permettent de se démarquer. En venant au château de Craon, les télétravailleurs pourront faire des pauses en profitant des activités extérieures :

– Se promener dans le jardin à la française ;

– Faire un footing au sein du parc à l’anglaise ;

– Découvrir le petit patrimoine qui décore les extérieurs du domaine : glacière, fournil, pigeonnier et lavoir.

– Pratiquer le yoga sur la terrasse du domaine ou dans les jardins.

Grâce à la richesse de son patrimoine historique et naturel, ses équipements et services mis à la disposition des clients, le Château de Craon est un lieu idéal pour pratiquer le télétravail. Le lieu a su tirer avantage de la situation en valorisant ses atouts, à destination d’une nouvelle clientèle. 

2. La solidarité entre acteurs du patrimoine pour survivre à l’ère du covid

Alors que le patrimoine est durement touché par la crise sanitaire, la solidarité entre propriétaires et gestionnaires de sites historiques peut donner naissance à des initiatives intéressantes.

« Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes »

En Haute-Loire, quelques propriétaires de châteaux privés se sont ainsi regroupés avec deux objectifs communs : 

– Valoriser le patrimoine local ;

– Réussir à faire venir plus de visiteurs, lorsque les règles sanitaires le permettront.

Adhérents à La Demeure Historique, ils travaillent ensemble pour valoriser leurs monuments. Dans cet objectif s’est déroulé à l’été 2020 l’évènement « Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes », porté par le groupe de propriétaires, à l’initiative de la délégation départementale de La Demeure Historique.

C’est dans ce cadre qu’Arkhes, studio de communication spécialisé dans le patrimoine géré par Juliette Crouzet, a été créé.

Afin de mettre en valeur l’initiative collective des propriétaires et leurs châteaux, Arkhes met à leur disposition plusieurs outils et savoir-faire : 

– Flyers ;

– Dépliants, avec la création d’un prospectus commun aux treize châteaux ;

– Création de sites internet et community management.

Le studio de communication crée pour les châteaux de outils de communication offline et online, c’est-à-dire à la fois papier et digitale. Cependant, avec l’évolution de la situation, il pourrait être judicieux d’envisager d’axer d’avantage sa communication et la diffusion de l’information autour du numérique et du digital, afin d’éviter la manipulation de papier.

Pour se faire, le secteur du patrimoine pourrait s’inspirer des restaurants et des bars, qui avaient mis en place dès leur réouverture des menus sous forme de QR code, scannés par les clients grâce à leurs téléphones. Cette solution est adaptable aux châteaux et divers lieux patrimoniaux, qui peuvent ainsi digitaliser leurs flyers et dépliants.

Le groupe est ouvert à tous les propriétaires de la région, pour peu qu’ils soient prêts à ouvrir leur porte pour accueillir du public. C’est la seule condition pour rejoindre le groupe, qui pourrait devenir un réseau local de lieux à découvrir. 

3. Le numérique ou comment valoriser le patrimoine en distanciel

À l’ère du covid, à cause des divers confinements et mesures sanitaires, les lieux patrimoniaux peuvent être fermés pendant de longues périodes et ne recevoir donc aucun public, à moins de proposer un service d’hôtellerie. Pour les lieux dont ce n’est pas l’activité, il est nécessaire de trouver une autre solution pour continuer à exister auprès du public. 

Les outils numériques et digitaux sont des atouts pour valoriser un lieu et en faire la promotion auprès du grand public. Le numérique est accessible de tous et depuis l’intérieur des foyers. Cela permet de pallier l’interdiction de présentiel dans un cadre culturel ou de loisir. 

La communication digitale est un premier palier, une ressource déjà existante pour de nombreux sites historiques. À portée de main, la communication digitale passe principalement par l’animation des réseaux sociaux. 

Un réseau est souvent oublié des propriétaires de patrimoine, il s’agit de YouTube. Pourtant, le format du réseau est idéal. En effet, grâce aux vidéos, le propriétaire ou gestionnaire du lieu peut créer des visites virtuelles, des conférences, des vidéos thématiques, …. 

Découvrir le patrimoine du Domaine de Chantilly depuis son canapé

Les vidéos sont comme des échantillons, qui suscitent ou entretiennent l’intérêt du public pour un lieu, lui donnant par la suite l’envie de s’y rendre lorsque cela sera de nouveau possible. Ainsi, créer un panel de vidéos thématiques mettant en valeur son site historique permet d’en faire la promotion en attisant la curiosité du public.

Le Domaine de Chantilly dans les Hauts-de-France utilise beaucoup ses ressources numériques. Chaque mardi depuis avril 2020, le conservateur du patrimoine au musée de Condé, Mathieu Deldicque, réalise des vidéos thématiques. Diffusées sur les réseaux sociaux et la chaine YouTube du domaine. Les vidéos mettent en avant tour à tour une salle du château, une œuvre ou un pan de l’histoire du musée. 

Grâce à ces vidéos, le Domaine de Chantilly maintient l’intérêt du public tout en lui offrant des contenus exclusifs. La chaine propose des visites privées ou des ballades inédites dans un château complètement vide. De cette manière, le patrimoine continue d’exister et d’intriguer en s’adaptant aux enjeux de l’ère du covid.

Découvrir un lieu en vidéo présente des avantages :

– Le visiteur peut pleinement profiter de la beauté du lieu, sans l’afflux de touristes qui dénature parfois l’espace ;

– N’importe qui peut profiter des vidéos, du néophyte au connaisseur, en prenant son temps.

Accessible n’importe où grâce à son téléphone ou son ordinateur, les réseaux sociaux sont un atout non négligeable pour maintenir un lien avec le public. En effet, une personne qui aura développé un intérêt virtuel pour un site historique sera plus à même de s’y rendre ensuite. De plus, cette personne sera prête à dépenser dans la boutique du lieu ou pour une visite guidée.

Le patrimoine pour les enfants : le conte virtuel made-in Chambord

Les outils numériques permettent aussi de s’adresser à un public plus jeune en développant un contenu plus créatif. Pour cela, il est idéal d’inclure une part d’imaginaire, alliant découverte, émerveillement et apprentissage.

Dans cet objectif, Virginie Berdal, chargée de recherches à la Direction du patrimoine et de la programmation culturelle au Domaine de Chambord, a créé un conte pour enfant intitulé « Jehan et le grand chêne ». Ce dernier est inspiré de l’histoire de Chambord et de la Marine royale au 18ème siècle. Le conte s’est d’abord décliné sur les réseaux sociaux et la chaîne YouTube du Domaine de Chambord.

Domaine de Chambord

Le conte suit l’histoire d’un jeune garçon de 8 ans, vivant dans une ferme du parc de Chambord au 18èmesiècle. L’âge du personnage principal permet aux enfants de s’identifier à lui, ce qui leur permet de rentrer plus aisément dans l’histoire. Grâce à ce conte, richement illustré, documenté et suivi d’un petit documentaire, le Domaine de Chambord peut raconter son histoire à un jeune public, parfois moins accessible.

De plus, pendant le premier confinement les enfants ont été très isolés. Leur donner accès à ce type de contenu leur permet de s’évader, de rêver et de faire face à une période compliquée. À l’ère du covid, la culture et le patrimoine sont des acteurs essentiels pour continuer à rêver.

Le succès du conte est tel qu’il a été décliné sous forme de podcast. Puis, il a été autoédité au format papier par le Domaine de Chambord. L’initiative virtuelle a donné naissance à une nouvelle activité économique pour le Domaine, à travers la vente de l’album imprimé. Afin de se différencier du contenu virtuel, l’album contient des illustrations inédites.

Le conte pour enfant est aussi un atout pour attirer des familles sur son site historique. En effet, le conte suscite chez l’enfant un intérêt et de la curiosité pour le lieu. Il aura donc envie d’y aller pour marcher sur les traces du personnage principal.

Conclusion

La pandémie a impacté les secteurs touristique et culturel, et plus globalement la société. Les besoins et habitudes des individus ont changé. Afin de faire face à la crise, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux doivent prendre en compte ces changements et les nouvelles attentes du public.

Pour cela, les gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent s’appuyer sur les ressources déjà à leur portée. Ils peuvent aussi transformer leurs offres afin de viser un nouveau public, en adaptant leur activité.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Installer une structure éphémère à proximité de son château

Quels financements pour lancer une activité touristique ?

Comment organiser une reconstitution historique dans un château ?

Introduction

En matière d’évènements de grande ampleur, la reconstitution historique sied tout particulièrement aux châteaux et sites d’exception, chargés d’histoire et porteurs d’une identité territoriale marquée. Se lancer dans la valorisation de son patrimoine en développant ce type de projet c’est à la fois attirer des mécènes qui partagent ses valeurs et produire des externalités positives sur l’ensemble du territoire.

Nous avons rencontré Bertrand Bailleul, délégué régional de la Fédération Patrimoine Environnement, qui est à l’initiative de la création du Camp de Vaussieux, dans le Bessin.

L’important à retenir dans cet article :

– La reconstitution historique permet de fédérer une multiplicité d’acteurs locaux et de mécènes autour d’un projet porteur de valeurs communes ;

– Le choix d’un thème fort et unique est essentiel afin de construire son évènement historique ;

– L’appui sur un ensemble d’acteurs locaux (financeurs, bénévoles, médiateurs) est nécessaire pour développer son projet de reconstitution historique ;

– La recherche de financements et la communication sont des points essentiels dans l’élaboration de son projet.

Focus sur la reconstitution historique au Camp de Vaussieux

En 2017, cinq passionnés d’Histoire et de la Normandie fondent l’association Un Nouveau Monde dans l’idée de faire connaître et revivre le patrimoine historique et militaire du XVIIIe siècle dans le Bessin. Parmi les diverses manifestations organisées par l’association, il en est une qui ne passe pas inaperçue. Des troupes de soldats tirent à l’artillerie, la cavalerie fonce vers leurs ennemis (comédiens), le tout au son des tambours et dans une clameur générale ! Pour un ticket d’entrée à 3 €, les visiteurs sont totalement plongés dans un univers haut en couleurs.

La reconstitution au Château de Vaussieux commémore un épisode de l’histoire commune des États-Unis et de la France et vise à faire connaître une histoire peu connue de la population locale. Plutôt que de reconstituer des thèmes phares de la Normandie (les Anglais, Guillaume le Conquérant, le débarquement), Un Nouveau Monde a choisi un thème tout à fait singulier et authentique.

L’évènement régional est rendu possible par la participation des bénévoles. Ce n’est pas moins d’une centaine de militaires et environ 80 civils qui sont impliqués dans la reconstitution. Nombreuses sont les associations qui soutiennent l’événement comme Un Nouveau Monde, la société des “Sons of the American Revolution”, Les Amis du musée du Baron Gérard, Patrimoine rural et Société des arts et des sciences de Bayeux. Les instances locales (la région, le département, les intercommunalités) soutiennent également le projet financièrement par des aides de 500 à 5.000 €.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est un projet unique qui participe au rayonnement territorial.

1. Le choix d’un thème unique : une clef pour développer un projet innovant à fort impact

Pour que le projet soit viable, il est nécessaire de cibler un thème qui soit original et singulier. Ce thème est la clé de l’élaboration d’un projet de reconstitution.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est centrée autour d’un évènement précis d’août 1778. Il s’agit de l’entraînement de troupes militaires françaises au Camp de Vaussieux avant leur envoi en Amérique. Elles allaient ensuite soutenir la guerre d’indépendance des futurs États-Unis contre l’Angleterre.

En Alsace, le château de Lichtenberg a accueilli en 2018 une reconstitution de la vie quotidienne des soldats entre 1940 et 1945. Le thème de la reconstitution a été choisi pour son originalité et son rapport direct avec l’histoire du château. Situé non loin de la frontière avec le territoire allemand, le château alors en ruines, était au plus près du théâtre de la guerre. Pendant cette période, il a été investi par les habitants du village de Lichtenberg et par quelques soldats.

Ces choix de thème ont permis à ces deux châteaux de rayonner sur leurs territoires respectifs en développant leur attractivité et en faisant travailler de multiples acteurs locaux (bénévoles, annonceurs, associations, costumiers, équipementiers). Par ailleurs, l’annualité de l’évènement permet de renforcer l’attractivité du site.

2. Sur quels financements s’appuyer ?

L’organisation d’une reconstitution est coûteuse matériellement et financièrement étant donné qu’il faut prévoir des costumes et accessoires d’époque pour les figurants, agencer le lieu avec des stands éphémères, des affichages, des outils prévus pour les activités sur le site (ateliers, démonstrations) en plus de divers équipements (électriques, sonores, de sécurité, publicité).

A titre d’exemple, la reconstitution du Camp de Vaussieux a nécessité entre 60.000 et 80.000 €. Le coût d’un seul costume de paysan s’élevait déjà à 200 € !

S’il est possible de s’appuyer sur de nombreux bénévoles, il faut toutefois prévoir des soutiens financiers. Un tel évènement est aussi un moyen d’attirer des mécènes.

Des financements dédiés aux territoires 

Une première solution efficace est de s’adresser aux acteurs qui financent directement les initiatives des territoires :

Régions et départements à travers des appels à projet ou des demandes de subventions.

L’Union Européenne à travers les aides du FEADER et le projet LEADER.

Pour la reconstitution du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a sollicité les fonds européens. Ces fonds cofinancent des projets qui participent au développement des zones rurales et disposent d’une stratégie de développement du territoire. L’association s’est également appuyée sur des aides diverses provenant de la région, du département et des intercommunalités.

Des financements locaux

Les demandes de financement auprès des acteurs locaux (administrations, associations et particuliers) sont un mode de financement particulièrement adapté pour les projets de reconstitutions historiques. En raison du caractère local, les meilleurs soutiens sont en effet ceux qui se sentent concernés par un tel projet. La création d’une identité locale forte est vectrice de participations financières.

La reconstitution au château de Lassay en Mayenne consistait en une recréation de l’ambiance Second Empire en 2019. Elle a notamment pu avoir lieu grâce à l’association des Amis du château de Lassay et les comédiens de l’association Virges Armes. Avec un succès qui a été au rendez-vous, l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une prochaine reconstitution.

Des financements participatifs en complément

Comme dans le cas de la reconstitution historique au Château de Vaussieux, le crowdfunding est une solution à adopter en complément des financements principaux. Il s’agit de faire appel à la générosité de particuliers, futurs visiteurs ou curieux par le biais de plateformes tel que Commeon ou Dartagnans.

Ils ont par exemple permis de lever près de 3 000 € supplémentaires pour la réalisation du Camp de Vaussieux, un complément non négligeable.

3. Un ancrage local qui bénéficie au site et au territoire

Les exemples de reconstitutions historiques dans des châteaux le montrent, l’ancrage dans le territoire est primordial avant et pendant le développement du projet. C’est la mobilisation des acteurs locaux qui participent largement du succès de l’évènement. Elle génère recettes, notoriété du lieu et externalités positives sur le territoire.

S’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux

Les acteurs locaux représentent un réseau solide sur lequel il est pertinent de s’appuyer. Ils peuvent intervenir à l’échelle du financement comme à celle de la participation au projet (dons matériels et humains). Les bénévoles ont en effet participé à toutes les étapes de la reconstitution. Ils sont intervenus du montage du site à la tenue des stands en passant par la participation en tant qu’acteurs et la réalisation des costumes et accessoires.

Dans le cas du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a fait appel à de nombreux acteurs locaux :

– Bénévoles comédiens, techniciens (pour le son et la lumière), personnels d’accueil

– Associations donatrices

– Collectivités territoriales et entreprises partenaires

– Les propriétaires du château de Vaussieux

Lors de la reconstitution militaire au château de Breteuil qui traversait l’histoire de France par le XIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en 2020, la participation de nombreux figurants de la région relève du même mode de gestion locale de l’évènement.

Miser sur la communication pour attirer visiteurs et financeurs

Après l’élaboration du projet de reconstitution, il est essentiel de penser à la communication de l’évènement (publicités locales, communication digitale). Cette communication doit avoir lieu avant le lancement du projet mais également après que la reconstitution ait eu lieu. Cela permet d’attirer visiteurs et futurs soutiens, financiers ou matériels, qui pourront participer au développement et à la valorisation futurs du site.

Il est nécessaire de miser d’abord sur la publicité ultralocale. Le public privilégié est en effet majoritairement issu des territoires très proches de l’évènement.

L’équipe du Camp de Vaussieux s’est d’abord appuyée sur la presse locale (Ouest France, Le Bessin libre, La renaissance du Bessin). Par la suite, le tractage et le bouche à oreille ont été indispensables. Pour le tractage, il a fallu éditer des documents publicitaires.

Quelques conseils pour se lancer dans l’aventure

Prendre conseil auprès des personnes réalisant des reconstitutions historiques, de préférence sur un thème proche du sien. Se rapprocher par exemple de la Fédération française des fêtes et spectacles historiques

Mobiliser au minimum une centaine de personnes sur un projet de ce type

– Se rapprocher des associations des Amis de… monuments, musées, etc.

Prendre de l’avance pour développer son projet, d’un à deux ans.

En savoir plus :

Le fond LEADER

Lancer des activités dans un site historique

Quelles associations autour des monuments historiques ?

Installer une structure éphémère à proximité de son château : cadre juridique et formalités administratives

L’important à retenir dans cet article :

Beaucoup de propriétaires de châteaux, protégés ou non, cherchent à diversifier leurs revenus par l’accueil d’évènements (séminaires, soirées de gala, mariages etc.). Mais il est souvent difficile de recevoir de tels évènements dans des lieux historiques. Les questions de normes ERP, de superficie des espaces, de chauffage, de nuisances sonores et visuelles viennent complexifier la tâche.

L’orangerie éphémère peut donc apparaître comme une solution pour recevoir de grands évènements toute l’année sans abîmer le mobilier d’époque.

Mais loin, d’être facile, l’installation d’une orangerie éphémère implique de nombreuses démarches. Cet article permettre d’y voir plus clair sur : 

– Les formalités administratives relatives à l’installation des structures éphémères

– La soumission des structures éphémères à la réglementation des CTS

– Les particularités liées à la protection du monument ou de la zone dans laquelle il se situe

– Les tarifs et revenus espérés ainsi que les acteurs spécialisés dans leur installation

Introduction

Le droit de l’urbanisme français est assez récent. Il a connu un développement incroyable tout au long du XXème siècle avec un accroissement formidable de textes législatifs. La loi Cornudet du 14 mars 1919 entame une planification de l’organisation urbaine. Avant cette loi, seuls la voirie, l’organisation communale, l’alignement ou les procédures d’expropriation étaient réglementés. Aujourd’hui les textes législatifs et réglementaires relatifs à l’urbanisme sont tellement nombreux qu’il est difficile de s’y retrouver.

En outre, l’urbanisme éphémère prend une place de plus en plus importante. Désormais on construit puis on démonte très facilement. C’est une aubaine pour les monuments historiques qui ne peuvent pas construire comme ils le souhaitent. Quelles sont les règles qui s’appliquent en matière de structures éphémères ?

1. Les formalités administratives relatives à l’installation de structures éphémères

a) La règle : toutes les constructions sont soumises à permis de construire (PC)

L’article L. 421-1 du code de l’Urbanisme soumet toutes les constructions, y compris celles qui n’ont pas de fondation, au permis de construire : « quiconque désire entreprendre ou implanter une construction à usage d’habitation ou non, même ne comportant pas de fondations, doit, au préalable, obtenir un permis de construire. Cette obligation s’impose aux services publics et concessionnaires de services publics de l’État, des départements et des communes comme aux personnes privées. »

La demande de PC ne peut être instruite (article 3 de la loi n. 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture) que si la personne qui désire entreprendre des travaux soumis à une autorisation de construire a fait appel à un architecte pour établir le projet architectural.

Le projet architectural doit définir, par des plans et des documents écrits, l’implantation des bâtiments, leur composition, leur organisation, l’expression de leur volume, le choix des matériaux et des couleurs.

En outre, pour les immeubles de grande hauteur ou les établissements recevant du public (ERP), le permis de construire ne peut être délivré que si les constructions ou les travaux projetés sont conformes aux règles de sécurité propres à cet type d’immeubles ou d’établissements.

Cette règle concerne tous les locaux, qu’ils soient ou non à usage d’habitation.

b) Les exceptions : les constructions non soumises à PC

Ouvrages exemptés

Au regard des articles R.422-1 et R.422-2 du code de l’urbanisme, certains ouvrages devraient être soumis à PC mais en sont exemptés par mesure de simplification. Ils sont alors soumis à la procédure de déclaration préalable de travaux.

Ouvrages exclus

Au regard de l’article L. 421-1 alinéa 3 et alinéa 4 du code de l’urbanisme, certains ouvrages ne sont pas soumis à PC parce qu’un texte particulier en a spécifiquement décidé ou une autre législation en assure le contrôle.

D’autres ouvrages, que l’on appelle parfois « ouvrages atypiques » ne sont pas soumis à PC parce qu’ils ne peuvent être qualifiés de constructions au sens du code en raison de leur nature ou leurs très faibles dimensions.

une conception restrictive DE LA JURISPRUDENCE

L’appréciation des critères de « nature » et de « faibles dimensions » est néanmoins très subjective. On note d’ailleurs une absence de doctrine stable. Il appartient donc au juge de décider. Ainsi, la nature des matériaux, le caractère démontable ou le caractère saisonnier d’une installation ne peuvent, à eux seuls, écarter l’application du PC. En revanche, l’installation et le raccordement aux réseaux sont des critères suffisants pour déterminer le champ d’application du permis de construire.

CE, 24 juillet 1987, ville de Lyon : un chapiteau pouvant accueillir 8 000 personnes assises, solidement ancré au sol et bénéficiant d’importantes installations sanitaires et techniques, constitue une construction soumise à PC, en dépit « du caractère en principe temporaire de son implantation ».

CE, 9 janvier 1991, M. Selier : une crêperie sous tente démontable installée tous les ans pour les cinq mois de la saison balnéaire est soumise à PC au regard de ses conditions d’alimentation aux réseaux d’assainissement, d’eau et d’énergie. 

Nb : le critère de l’implantation

Est considérée provisoire toute structure installée en l’absence de fixation durable sur le terrain. Une simple autorisation préalable est demandée si l’installation ne dépasse pas 20 m² et si la durée d’implantation ne dépasse pas trois mois.

Au-delà de ces critères, l’implantation est donc considérée comme permanente. Il faut alors vérifier le critère « surface / hauteur » qui soumet ou non à PC.

Dans les périmètres des monuments historiques, le délai est raccourci à un mois. Il est néanmoins possible de demander des dérogations à la DRAC.

Cas particuliers

Les cabanes en bois

Elles nécessitent une simple déclaration de travaux lorsque la surface de plancher est inférieure ou égale à 5 m² et la hauteur sous toit est supérieure à 12 mètres. Il en est de même lorsque la surface de plancher est comprise entre 5 et 20 m² et la hauteur est inférieure à 12 mètres.

Les mobile home

Privé de ses roues, il est requalifié en habitation légère de loisirs, car il a perdu sa mobilité à considéré comme une construction légère, et soumis au droit des constructions. Si l’implantation dure moins de 3 mois/ an, aucune formalité n’est nécessaire. En revanche, il est interdit d’y loger et le mobile home doit conserver ses moyens de traction.

Si l’implantation dure plus de 3 mois/ an, une déclaration préalable est nécessaire pour une surface au sol de moins de 20 m² (R. 421-23). Pour une surface au sol de plus de 20 m², il faudra un permis de construire (R. 421-14).

Les yourtes et tipis

La réglementation applicable en matière d’urbanisme dépend des équipements dont la structure est pourvue. Si elle est non équipée, la structure est qualifiée de tente. Il faut une déclaration préalable dès que la surface hors œuvre nette (Shon) dépasse 35 m²

En revanche, si elle dispose d’équipements intérieurs (blocs cuisine ou sanitaires), la structure est qualifiée d’habitation légère de loisirs et relève du droit commun des constructions.

2. Les particularités liées à la protection des monuments

Lorsque on dépose d’un permis de construire à proximité d’un classement (le périmètre des abords), le dossier est déposé directement chez l’architecte des bâtiments de France (ABF). En dehors de ce périmètre, le dossier est déposé uniquement chez le service d’urbanisme de la mairie.

Pour les sites protégés comme le Mont-Saint-Michel où, en plus du bâti, l’environnement est classé, la demande de permis est examinée par le ministère de la culture.

Si le projet se situe dans une zone protégée, il y a un fort risque de blocage au niveau du service d’urbanisme. Il est donc nécessaire de présenter un plan de sauvegarde de la faune et de la flore. L’idée est de prouver comment votre projet inclue le passage des animaux et ne détruit pas la flore. Ce travail revient à l’architecte.

Si le domaine comporte des zones classées, des protégées, ou sans protection, il n’est pas toujours aisé de savoir où implanter la structure. Aussi, pour savoir dans quelle zone le projet a le droit d’être installé, il est conseillé de consulter le site atlas.patrimoine.culture.fr.

S’il s’agit d’une zone naturelle, les contraintes proviennent alors du PLU (plan local d’urbanisme). Il est possible de le retrouver sur le site internet de sa mairie ou directement sur place.

a) Protection au titres des abords – le rôle de l’ABF

La protection au titre des abords s’applique aux immeubles qui forment avec un monument historique un ensemble cohérent ou contribuent à sa conservation ou à sa mise en valeur.

La protection au titre des abords est une servitude d’utilité publique. Son but est de protéger, conserver et mettre en valeur le patrimoine culturel. Les travaux susceptibles de modifier l’aspect extérieur d’un immeuble protégé au titre des abords sont soumis à une autorisation préalable nécessitant l’accord de l’ABF.

Dans les périmètres délimités des abords, tous les travaux sur les immeubles protégés sont soumis à l’accord de l’ABF.

À défaut de périmètre délimité, seuls les travaux sur les immeubles situés dans le champ de visibilité d’un monument historique, à moins de 500 mètres de celui-ci, sont soumis à l’accord de l’ABF.

L’ABF s’assure que les travaux ne portent pas atteinte au monument historique ou à ses abords. Il s’assure également du respect de l’intérêt public attaché au patrimoine, à l’architecture, au paysage naturel ou urbain. Il contrôle la qualité des constructions et leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant.

Les travaux en abords des monuments historiques et dans les sites patrimoniaux remarquables relèvent du même régime d’autorisation de travaux.

conseils

Dans un premier temps, il est conseillé de se fixer une enveloppe budgétaire concernant l’implantation de la structure éphémère. Ensuite, il est vivement conseillé de se rapprocher d’un architecte qui fera toutes les demandes auprès de l’ABF. Dans bien des cas, ce-dernier préfère discuter avec un architecte plutôt qu’un propriétaire.

En outre, il est particulièrement bien vu de contacter l’ABF en amont du projet et de l’associer à la démarche. Et pourquoi ne pas le faire venir ? Beaucoup d’ABF sont sensibles à ce geste. Ensuite, il est indispensable de présenter le projet de manière architecturale. Seront notamment regardés l’esthétique du projet, le respect du patrimoine et de l’histoire du lieu. En outre, il est nécessaire d’être exigent au niveau de l’aménagement. Certains ABF sont d’ailleurs très ouverts au développement économique des lieux historiques.

Ensuite enfin, il sera possible de déposer le PC auprès de la commune.

Certains acteurs professionnels comme l’Orangerie Éphémère gèrent toute la partie administrative : dépôt de permis etc.

b) Procédures et délais d’instruction des travaux

Les procédures et délais d’instruction des autorisations de travaux ont été harmonisés par la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Toute demande d’autorisation de travaux doit être déposée à la mairie de la commune où sont projetés les travaux. Les délais d’instruction des dossiers de demande d’autorisation de travaux sont de deux mois pour les déclarations préalables. Elles sont de quatre mois pour les permis de construire, autres que maisons individuelles.

Le délai à disposition de l’ABF pour donner son accord est de 1 mois pour les déclarations préalables et de 2 mois pour tous les permis. Son accord peut être assorti de prescriptions afin que le projet ne porte pas atteinte à la conservation ou à la mise en valeur du monument historique ou des abords.

À défaut d’accord de l’ABF, la demande d’autorisation de travaux ne peut être accordée. Néanmoins, un recours contre le refus de l’ABF peut être exercé par les demandeurs ou l’autorité compétente chargée de délivrer l’autorisation de travaux (commune ou intercommunalité généralement).

Si l’ABF participe à l’instruction des demandes d’autorisation de travaux, il tient également un rôle prépondérant en amont de la réalisation des projets. Il peut être à ce titre consulté sur un avant-projet et formuler des observations qui permettront aux demandeurs d’adapter leur projet en fonction des enjeux patrimoniaux.

3. La réglementation des CTS

Cette réglementation concerne les « Chapiteaux, Tentes, Structures » qui relèvent de la législation de l’Arrêté du 23/01/85. Il s’agit d’une réglementation spécifique qui affranchit de toute réglementation sismique, thermique applicable au bâtiments en dur.

Les structures éphémères de plus de 50m² pouvant recevoir plus de 50 personnes sont réglementées par la réglementation des « Établissements Recevant du Public type CTS ». Les normes de sécurité CTS s’appliquent pour toutes les structures qui accueillent des convives mais qui ne sont pas considérées comme des constructions.

Les orangeries éphémère relèvent de cette réglementation. Il convient donc déposer un permis de construire de type CTS. On considère qu’il s’agit d’une salle de réception nomade (même si ce n’est pas le cas) car facilement démontable.

FOCUS : le registre de sécurité

Chaque propriétaire d’une structure type CTS de plus de 50 m² et pouvant accueillir au moins 50 personnes,  doit tenir à jour un registre de sécurité propre à sa structure. Le registre de sécurité d’une structure représente d’ailleurs la preuve de la réalisation de la procédure d’homologation par la Préfet.

Ce document comporte : 

– L’attestation de conformité (Article CTS 3)

– Une partie qui concerne l’exploitation et qui se doit d’être tenue à jour par le propriétaire

– Le plan de base et une photographie de la structure (avec les extensions)

Si la structure est concernée par ce registre de sécurité, il convient de déposer son dossier de demande de conformité auprès de la Préfecture de son département.

4. Tarifs et revenus espérés

Plus la tente est grande moins son installation est coûteuse. Une tente de 500 m² coûte aux alentours de 500€/ m² (hors aménagement intérieur).

Avec une orangerie, on peut espérer accueillir entre 15 et 25 évènements d’entreprise/ an et entre 15 et 50 mariages/ an (à partir de 2 500€/ mariage).

Conseils

Pour garantir une bonne commercialisation de sa structure éphémère, il faut l’inaugurer en invitant les parties prenantes locales et les agences évènementielles. En outre, communiquer dans la presse locale et auprès des acteurs spécialisés (wedding planner, traiteurs) est recommandé.

Conclusion

Installer des constructions éphémères nécessite d’être très au clair sur la réglementation qui leur est applicable. Pour les orangeries éphémères, il faut rester vigilent sur le permis de construire et prouver aux ABF que le projet ne dénature pas le site mais, qu’au contraire, il le valorise.

Lorsque l’installation n’est pas soumise à PC ou à déclaration de travaux (code de l’urbanisme), elle peut néanmoins être soumise à d’autres autorisations comme celles liées à l’occupation du domaine public, à l’équipement commercial, aux sites et monuments protégés ou au respect des normes de sécurité et d’accessibilité du public. C’est au maître d’ouvrage d’obtenir les autorisations nécessaires.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

La réglementation ERP dans les MH

Idées pour rentabiliser un monument historique

Recevoir du public dans les jardins classés