À travers cet article, explorons la Bretagne, terre d’évasion entre patrimoine et légendes.

L’important à retenir de cet article :

La Bretagne est une région célèbre en France et à travers le monde. Ses spécialités gastronomiques, ses légendes et icônes ainsi que son patrimoine attirent les touristes. Pour les excursionnistes en quête d’évasion, entre patrimoine et légendes, la Bretagne est le territoire idéal.  

Ce qu’il faut retenir : 

– Le patrimoine naturel remarquable de la Bretagne est son atout principal, notamment son important littoral ;

– L’aura mystique qui se dégage des sites patrimoniaux bretons attise la curiosité des touristes et participe à l’imaginaire public à propos de la région ;

– Les activités en lien avec la découverte de la faune et de la flore sont un véritable levier pour capter les flux de touristes .

Introduction : 

La Bretagne est une région possédant une identité marquée, qui s’est diffusée hors de ses frontières, notamment grâce à la gastronomie. Cela participe à l’attractivité du territoire et attise la curiosité des touristes. En 2019, les chiffres du tourisme enregistrent 12,8 millions de touristes pour près de 100 millions de nuitées. Parmi ces touristes, les français représentent un taux de 83%, pour 17% d’étrangers. 

Particulièrement appréciée par les touristes locaux et voisins, le flux touristique le plus élevé concerne la période estivale. La clientèle française est majoritairement issue du Nord-Ouest de la France et de la région parisienne. Les visites culturelles sont très appréciées par les français. En 2019, 6,8 millions de touristes ont fréquenté des sites culturels (et 9% d’étrangers). 

Afin de permettre aux touristes de découvrir au mieux les trésors de la Bretagne, une soixantaine d’offices de tourisme jalonnent le territoire. Ils mettent en avant les différents atouts de la région. En effet, le patrimoine et la culture en Bretagne possèdent diverses facettes : patrimoine naturel et historique, gastronomie, traditions et légendes. 

La gastronomie bretonne est largement appréciée et réputée. Galettes, crêpes, cidre breton ou kouign-amann, autant de produits locaux qui se sont exportés. Il n’est pas rare de retrouver des crêperies bretonnes dans les grandes villes de France. Par ailleurs, à l’étranger, les boutiques vendant des produits français proposent souvent des produits bretons. La gastronomie est véritablement un atout pour la renommée et l’attractivité de la région.

Cidre

1. Le patrimoine naturel breton, décor idéal pour le tourisme vert

La Bretagne bénéficie d’un environnement remarquable et d’un important patrimoine naturel. Son littoral composé de 2 700km de côtes, représentant 42% du littoral français, en fait la région avec le plus grand littoral de France. C’est un atout majeur pour attirer les excursionnistes amateurs de tourisme itinérant, axé sur la nature. En outre, la région Bretagne bénéficie de la non-saturation ou surfréquentation de ses paysages. Son patrimoine naturel est resté très authentique malgré un territoire densément peuplé. Ainsi, même les plus grandes stations balnéaires de la région possèdent un charme unique, à l’instar de Saint-Malo.

En plus de son incroyable littoral, la Bretagne possède un patrimoine naturel varié et dont la qualité est reconnue. En effet, la région comtpe : 

– 2 Parcs Naturels Régionaux : l’Armorique et le Golfe du Morbihan ;

– 16 réserves naturelles, classées au niveau national ou régional ;

– Près de 700 sites classés ou inscrits au titre de la nature ou des paysages, dont trois Grands Sites.

Golfe du Morbihan

Sur son territoire, la région comtpe aussi 41 sites terrestres et 18 sites marins classés Natura 2000, tels que la Baie du Mont Saint-Michel , dont une partie se situe en terre bretonne, et l’autre en Normandie. Toutes ces protections garantissent la qualité du patrimoine naturel de la région et sont de véritables atouts pour renforcer la désirabilité du territoire auprès des amoureux de la nature.

Le tourisme itinérant pour découvrir ce patrimoine naturel

Divers circuits itinérants sont particulièrement réputés en Bretagne, dont la Vélodyssée et le GR 34, aussi nommé Sentier des Douaniers. La Vélodyssée fait partie d’un circuit international prisé par les amateurs de slow tourisme.

Les touristes qui empruntent ces chemins sont majoritairement des excursionnistes de passage, qui ne restent pas plusieurs jours dans un même lieu. Ces excursionnistes itinérants  aiment découvrir des endroits différents tous les jours.

Qu’il s’agisse des cyclistes ou des piétons, ils réalisent plusieurs escales tout au long de leur périple. Ces escales peuvent être de nature culturelle ou pour séjourner et se reposer avant de reprendre la route. Ainsi, pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux situés à proximité de ces circuits itinérants, il peut être intéressant de se positionner pour capter les flux de touristes en proposant une offre d’hébergement, de restauration ou de visite. 

Exemple : patrimoine et découverte au Domaine de la Bourbansais

Situé dans l’Ille-et-Vilaine, à proximité d’un circuit itinérant, le Domaine de la Bourbansais accueille les excursionnistes. Le château classé Monument Historique, fut construit entre le XVI et le XVIIIème siècle. Les extérieurs sont aménagés de jardins à la française, créés sous Louis XV, et d’un parc zoologique ouvert depuis 1965. 

Ici, les touristes viennent découvrir le patrimoine historique de la région tout en profitant du parc zoologique. Attirant toutes les générations, c’est un véritable atout d’attractivité pour le territoire. Le château a su tirer profit de son important patrimoine extérieur en y développant des activités auxquels les différents publics sont sensibles. De plus, la création d’un parc zoologique s’inscrit dans l’histoire du lieu, qui accueillait déjà des animaux auparavant, notamment un centre équestre. Le haras est d’ailleurs l’un des atouts phares du parc zoologique.

Le Domaine propose également deux gites, situés dans les anciennes dépendances du château, ainsi qu’une aire pour accueillir des camping-caristes. En complément de l’offre d’hébergement, le lieu dispose aussi d’un restaurant. Le domaine de la Bourbansais est un véritable complexe disposant de tous les équipements pour accueillir les touristes. En 2019, le lieu recense 137 000 visiteurs.

2. L’importance des sites culturels et parcs à thèmes axés sur la faune et la flore

Comme le démontre l’exemple précédent du Domaine de la Bourbansais, les touristes qui viennent en Bretagne apprécient les activités en lien avec la faune et la flore. Cette tendance n’est pas propre qu’à la Bretagne, néanmoins elle y est particulièrement importante. En effet, les trois lieux les plus visités de la région ont tous en rapport avec la faune la flore :

– L’Océanopolis de Brest, site le plus visité de la région, avec 391 000 visiteurs ;

– Le Grand Aquarium de Saint-Malo, tenant la deuxième place du podium avec une fréquentation de 359 800 visiteurs ;

– Le Parc Zoologique de Branféré et ses 222 800 visiteurs.

La faune et la flore sont des thématiques qui attirent des publics différents mais qui partagent une curiosité commune pour ces sujets.

3. Le patrimoine historique breton, entre histoire et légende

À côté de son patrimoine naturel, la Bretagne possède un patrimoine historique et religieux retraçant l’évolution de la région. Les plus célèbres constructions sont les constructions mégalithiques préhistoriques que sont les menhirs, dolmens, cairns ou tumulus. Parmi ces édifices, les alignements de Carnac, recensant des milliers de menhirs, constituent le plus grand site mégalithique du monde. Géré par le Centre des Monuments Nationaux, le site des alignements de Carnac est protégé au titre des Monuments Historiques.

Les alignements de Carnac 

Possédant une dimension mystique, ces mégalithes jalonnent le territoire et participent à son attractivité. En effet, la Bretagne est aussi une terre de légendes et de mythes.

Ces légendes entourent aussi les châteaux peuplant la Bretagne, à l’instar du château de Comper, au cœur de la forêt de Brocéliande. Inscrit Monument Historique, le château abrite le centre de l’imaginaire arthurien.

Ici, la célèbre légende arthurienne prend vie, s’entremêlant avec l’histoire véritable et l’architecture des lieux. Au cœur de la forêt de Brocéliande, c’est au château de Comper qu’est rédigée une charte relative aux us et coutumes de la forêt. Cette charte mentionne par exemple la Fontaine de Barenton, lieu légendaire connu pour son lien avec Merlin l’Enchanteur et la Dame du Lac.

Non loin du château de Comper se trouve le lac mythique dans lequel la Dame du Lac aurait vécu, élevé le chevalier Lancelot et forgé la plus légendaire des épées : Excalibur.

Bien que la légende arthurienne soit la plus célèbre de Bretagne, presque indissociable de ce territoire, nombreux sont les autres mythes qui sont liés au patrimoine historique de la région. 

Le Fort La Latte, plus célèbre site historique de la région

Premier site historique le plus fréquenté de Bretagne avec 180 000 visiteurs, le célèbre Fort La Latte ou Château de la Roche-Goyon possède lui aussi sa légende. Celle-ci met en scène le géant Gargantua, célèbre héros de François Rabelais. Figure majeure du folklore médiéval en France ainsi qu’en Grande-Bretagne, Gargantua serait passé par Fort La Latte pour traverser la Manche. Il serait encore possible aujourd’hui de voir les traces de son pied et de sa canne, imprimées dans le sol…

En parallèle de cette légende, le Fort La Latte bénéficie aussi de son emplacement idéal, en bord de mer. Situé dans les Côtes d’Armor, au cœur de la Baie du Mont Saint-Michel, le panorama autour du château est époustouflant. Grâce à son architecture, son environnement et l’aura mythique des lieux, le Fort a accueilli plusieurs tournages de films, pubs ou clips.  Parmi ces derniers, le château a accueilli le clip du célèbre groupe Manau et leur plus fameuse musique, La Tribu de Dana, symbolique de la Bretagne.

Accueillir un tournage est une excellente manière de rentabiliser son bien patrimonial tout en lui apportant de la visibilité.

Les légendes attirent les touristes et ajoutent de la magie aux lieux qu’elles concernent.

Émerveillant les enfants et les adultes, l’univers légendaire qui cohabite avec l’histoire bretonne fait intégralement partie de l’identité du territoire. Les légendes et mythes bretons sont même plus célèbres et symboliques de la région que son histoire.

En Bretagne, tous les châteaux ont leur légende, et si tel n’est pas le cas, le territoire regorge de mythes desquels s’inspirer pour attirer l’intérêt du public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites historiques, il peut être intéressant de se renseigner sur les légendes locales et de les valoriser.

Conclusion :

La Bretagne regorge de ressources à portée de main des propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux. En Bretagne, le patrimoine historique se mêle au patrimoine naturel et aux diverses légendes. Afin d’attirer les touristes, les propriétaires peuvent donc jouer sur la carte de l’imaginaire, sur la gastronomie bretonne ou valoriser le patrimoine naturel.

Il peut être intéressant aussi de proposer des hébergements, comme de l’hôtellerie ou des chambres d’hôtes. En effet, la région possède de nombreux sites d’hébergements de plein air, c’est-à-dire des campings. Ce type d’hébergement représente 66% des offres, ce qui signifie que le marché des autres hébergements reste à conquérir. 

Pour aller plus loin : 

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Idées pour rentabiliser un monument historique

Concevoir une activité durable dans un château

Formation Diagnostic


À travers cet article, découvrons ensemble pourquoi acquérir un château en France et les enjeux que cela implique.

L’important à retenir de cet article :

Acquérir un château en France est une grande décision, qui nécessite un temps de réflexion. En effet, la vie de châtelain est une vie particulière, souvent à l’opposé de l’ancienne vie des nouveaux propriétaires. 

Ce qu’il faut retenir :

– L’achat d’un château est un choix de vie, avec d’importants impacts sur la vie personnelle et professionnelle ;

– Il est nécessaire de se poser les bonnes questions avant de se lancer et de s’entourer d’experts, comme Hephata qui accompagne ce type de projet ;

– Il existe des aides financières diverses pour réaliser votre projet.

Introduction : 

Le patrimoine historique est un pilier du territoire français. La France dénombre près de 45 000 châteaux, soit plus d’un par commune. Certains de ces châteaux appartiennent à l’État, d’autres à des institutions ou propriétaires privés. Cependant, parmi les châteaux qui jalonnent notre territoire, nombreux sont ceux qui attendent un nouveau propriétaire

En effet, une enquête réalisée par le journal Le Figaro en 2019 auprès d’agences immobilières spécialisées dénombrait plus de 1 500 châteaux à vendre sur le territoire. Les châteaux sont des lieux uniques et possédant un potentiel intéressant. Investir dans un site historique tel qu’un château, ce n’est pas seulement investir dans un bien immobilier. Certes, les acquéreurs sont à la recherche d’un bien immobilier, néanmoins il y a des enjeux spécifiques qui sont liés à l’achat d’un château. Il est nécessaire d’en avoir conscience et de les comprendre.

Pour cela, les futurs acquéreurs peuvent faire appel à des experts qui les accompagneront lors de l’achat, comme des agences immobilières spécialisées, et par la suite, à une entreprise de valorisation comme Hephata

Toutefois, avant de commencer toute démarche de recherche du bien idéal, les futurs acquéreurs doivent connaitre leur projet et toutes les implications liées à l’achat d’un château. Il est important d’en définir les limites afin de ne pas acheter un château uniquement par coup de cœur, mais aussi en ayant conscience de tout ce que cela implique.

1. Contextualiser son projet : un prérequis indispensable

Replacer son projet d’achat dans son contexte permet de déterminer clairement ses motivations

Acquérir un château est une décision importante, impliquant un changement de vie parfois radical. Avant d’acquérir un bien immobilier de cette importance, il faut donc être certain de ses motivations. Ces dernières varient selon vos ressources, besoins et envies. Voici différentes options. 

1- Le porteur de projet a suffisamment de ressources financières propres pour acheter et entretenir le bien sur du long terme : il peut alors en faire l’usage qu’il souhaite sans devoir élaborer un modèle économique particulier. Mais le besoin de financements pourrait néanmoins se faire sentir.

2- Le porteur de projet souhaite investir dans un château en France afin d’y développer un projet professionnel personnel. Dans ce cas de figure, le business est la première finalité de l’investissement. Il lui faudra alors être certain que son projet est compatible avec le bien choisi et son territoire, afin de penser un projet qui permette de financer l’entretien du site et tous les frais annexes ;

3- Le porteur de projet est un passionné du patrimoine et sa finalité première est de le valoriser. Dans ce dernier cas de figure, le développement d’activité est avant tout une manière de valoriser le patrimoine pour ce qu’il est. Contrairement à la seconde situation, c’est l’activité qui sert le patrimoine.

En outre, la crise sanitaire a renforcé l’envie de sortir des villes, d’adopter un mode de vie plus qualitatif, en accord avec ses envies, le besoin d’espace et d’extérieur. C’est un quatrième moteur pour acheter un château.

Les enjeux d’un investissement dans un château pour développer une activité professionnelle 

Dans les deux derniers cas de figure, impliquant le développement d’un projet professionnel au sein du lieu, il faut avoir conscience de :

L’importance de l’intégration au territoire : cela permet de renforcer l’attractivité du territoire, de créer un dynamisme territorial en devenant un véritable acteur, créateur de valeurs (économique, sociale, environnementale…). De cette manière, il sera d’ailleurs possible d’accéder plus facilement à des aides financières locales ;

La nécessité d’avoir un projet qui ressemble au porteur de projet, ce qui le rendra authentique ;

L’importance de s’adapter au lieu, à ses spécificités, à sa configuration et de connaitre ses limites. Par exemple, si un lieu est protégé au titre des Monuments Historiques (MH), il ne sera pas possible d’y effectuer tous types de travaux car il y a une réglementation spécifique.

Il peut alors être pertinent de s’entourer d’experts ou de se former. Se faire accompagner, notamment dans le cadre d’un développement d’activités, permet d’incarner la posture d’entrepreneur, parfaitement compatible avec le respect et l’amour du patrimoine. Accepter l’approche business c’est aussi comprendre le potentiel de son château

Etre conscient de l’impact sur sa vie personnelle

Un acquéreur qui choisit d’investir dans un lieu patrimoniale, que ce soit en famille, en couple ou pour des raisons professionnelles, doit discuter avec toutes les personnes concernées par le projet. D’ailleurs, qu’il s’agisse d’un investissement pour des raisons personnelles ou professionnelles, l’achat peut impliquer un déménagement dans le château – à moins d’investir pour en faire une résidence secondaire, ou d’externaliser la gestion du lieu.

Déménager dans un château, souvent doté d’un grand terrain et situé à la campagne, implique un changement de vie qui peut être radical. Vivre en châtelain est un mode de vie particulier : moins d’accessibilité, éloignement des villes, de ses proches, etc. Quitter une vie citadine peut s’avérer plus difficile que prévu.

Si l’acquéreur souhaite s’installer sur place et gérer le château en famille, il faut avoir conscience de la part que chacun veut prendre dans ce projet et les concessions que chacun est prêt à faire.

2. Les agences immobilières spécialisées, actrices essentielles dans l’achat d’un château

À l’instar de tout achat de bien immobilier, il est judicieux de faire appel à une agence immobilière pour être accompagné dans sa démarche. De plus, les châteaux ne sont pas des biens immobiliers comme les autres, il est donc essentiel de s’entourer d’experts qui portent un véritable intérêt pour le patrimoine, ainsi qu’à sa sauvegarde et son développement. Leur expertise vous aidera aussi à trouver le bien idéal.

Il existe de nombreuses agences immobilières spécialisées dans les lieux patrimoniaux telles que Maisons & Châteaux,  Belles Demeures et le Groupe Mercure. Parmi ces agences, l’une des pionnières est l’agence Patrice Besse. Pour beaucoup d’entre elles, ces agences agissent sur le territoire français ainsi qu’à l’international, à l’instar de l’agence BARNES.

Focus sur l’agence Patrice Besse

Agence immobilière spécialisée en biens d’exceptions et en monuments historiques, l’agence Patrice Besse agit sur le territoire français ainsi qu’à l’international. Il s’agit d’une des agences les plus essentielles dans le secteur patrimonial et culturel.

Le travail fournit par les agents et leurs collaborateurs garantit aux acheteurs une connaissance des lieux, de leur histoire et de leur particularité architecturale. Ce sont des critères importants concernant l’achat d’un château

Au-delà de son rôle d’agence immobilière, l’agence Patrice Besse agit véritablement en tant qu’acteur de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine. En effet, l’agence s’occupe de divers sites, s’intéressant aussi bien à des châteaux en bon état qu’à des bâtiments en périls ou des ruines. 

Le Château de Lauragais et sa ferme

Parmi les châteaux disponibles à la vente, certains ont été entièrement rénovés, ce qui peut être un premier atout pour les futurs propriétaires qui n’auront donc pas à investir dans des travaux de rénovation. Néanmoins, cela augmente le prix du bien.

Sur son site internet, l’agence Patrice Besse propose à la vente le Château de Lauragais et sa ferme. Édifice atypique mélangeant l’architecture locale du 16ème siècle et le style néo-roman du 19ème, le Château de Lauragais est en vente pour près d’1,6 millions d’euros. Entièrement rénové et modernisé, tout en respectant les éléments architecturaux et mobiliers originaux qui font le charme du lieu, l’endroit possède un fort potentiel.

– Un charme authentique ;

– Un patrimoine historique et naturel ;

– Plusieurs bâtiments, donnant la possibilité d’y développer plusieurs activités.

Le château médiéval et ses ruines romantiques 

Situé dans le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, au cœur de la Dordogne près de la ville de La Coquille, ce château médiéval aux ruines romantiques fait partie des biens proposés par l’agence dans la catégorie « ruines ». Mais pourquoi acheter un édifice en partie ou totalement en ruines ?

Ici, le château n’est pas complètement en ruine. Les deux pavillons principaux, qui constituent actuellement la partie habitée du château, sont reliés par un porche qui s’ouvre sur une cour intérieure. C’est là que se trouvent les ruines, entourant la cour et évoquant les pavillons d’autrefois. Ces ruines doivent être envisagées comme un plus pour l’acquéreur :

– Possibilité de les aménager pour y développer une activité culturelle ou historique ;

– Rénovation et réhabilitation des ruines ;

– Aménager les ruines qui peuvent l’être, ou reconstruire.

Acheter un château en partie ou totalement en ruines, c’est à la fois :

– Sauver un patrimoine précieux en péril ;

– Participer à l’histoire de France en veillant à sa sauvegarde ;

– S’offrir un terrain pour le plaisir ou pour y développer sa créativité ;

– Impacter durablement un lieu en y laissant sa trace.

Le défi d’un château en ruines annonce aussi le commencement d’une belle aventure pour les passionnés. La fierté qui en découle est inestimable pour les amoureux du patrimoine.

Focus sur l’agence Barnes, propriétés et châteaux

L’agence Barnes est la première société internationale d’immobilier haut-de-gamme. L’entreprise propose de nombreux biens à la vente, dont notamment des châteaux. Avec 18 bureaux en France, 14 à l’étranger et plus de 250 collaborateurs, l’agence immobilière Barnes est véritablement un leader du marché immobilier de biens d’exceptions.

Afin d’offrir à sa clientèle un véritable accompagnement, l’entreprise s’est calquée sur le modèle anglo-saxon et le service globale, c’est-à-dire couvrant un maximum de compétences professionnelles. Ainsi, l’agence Barnes met aussi à disposition de ses clients des services et compétences pour un suivi sur mesure, allant de l’expertise au conseil dans divers domaines : art, agriculture, viticulture, etc. 

Néanmoins, le rôle principal des agences immobilières telles que Patrice Besse ou Barnes est avant tout d’accompagner le futur propriétaire dans l’achat de son bien. Ensuite, ce sont plutôt des entreprises comme Hephata qui vont vous accompagner dans votre démarche de valorisation et de développement d’activité. L’entreprise vient aussi en aide à ses clients dans la recherche de financements.

3. Anticiper les financements disponibles pour vous aider dans votre projet

Il existe de nombreuses aides pour les propriétaires de châteaux. Ces aides peuvent venir d’organismes privés, sous formes des prix ou de mécénat, et d’organismes publics.

Les aides publiques : 

I) La DRAC 

La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) est un service déconcentré du ministère de la culture, intervenant sur le territoire. Les DRAC mettent en place diverses subventions destinées aux châteaux protégés au titre des Monuments Historiques et concernent différents projets : 

– Travaux de restauration ;

– Travaux d’entretien ou de réparation ;

Étude ou prestation intellectuelle.

En ce qui concerne les travaux, le taux de la subvention varie :

– Pour les monuments inscrits, le taux est entre 10% de 40% du montant hors-taxe des travaux ;

– Pour les monuments classés, le taux peut aller jusqu’à 50% du montant. 

En complément des subventions de la DRAC dont peuvent bénéficier les Monuments Historiques, la protection au titre des MH donne aussi accès à des avantages fiscaux.

II) Les collectivités territoriales 

Elles peuvent agir sur différents projets, selon les priorités définies par les politiques locales : 

– Développement d’activités créatrices de valeurs en accord avec le territoire ;

– Rénovation énergétique ;

– Etc. 

L’ancrage territorial du château à travers le projet que vous souhaitez développer est un point essentiel pour bénéficier de l’aide des collectivités territoriales. Pour savoir si votre projet s’ancre dans votre territoire et répond à ses besoins spécifiques, il peut être intéressant de faire appel à Hephata qui vous aidera à réaliser un diagnostic du territoire

Parmi les différentes collectivités territoriales qui peuvent intervenir, les conseils départementaux ont mis en place une convention avec la Fondation du Patrimoine. Cette convention concerne les monuments bénéficiant du Label de la Fondation du Patrimoine, et leur donne droit à des avantages financiers particuliers (variables selon les départements).

III) Les subventions des fonds européens

L’Union Européenne s’engage dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine à travers des fonds tels que le FEDER ou le FSE, qui soutiennent des projets comprenant, par exemple ;

– Un projet solidaire comme un chantier d’insertion ;

– Une dimension écologique à travers la mise en place d’action de valorisation du patrimoine naturel, des travaux écoresponsables et/ou participant à la transition énergétique ;

– Une dimension culturelle et innovante, comme la numérisation d’un lieu patrimonial.

Les projets soutenus peuvent aussi avoir une dimension pédagogique ou de formation. 

Les financements privés comme le mécénat 

Le mécénat permet de bénéficier de financements privés, souvent en complément d’un financement public

Les mécènes peuvent être des entreprises, des associations, fondations ou des particuliers. Il y a différentes manières de trouver des mécènes : 

Faire appel à une entreprise qui vous accompagnera dans vos recherches et vous aiguillera, comme le ferait Hephata ;

Utiliser des sites spécialisés, comme le site de mécénat dédié aux Monuments Historiques ;

Contacter spontanément des acteurs privés susceptibles d’être sensibles à votre projet.

Pour bénéficier de financements semblables au mécénat, vous pouvez aussi utiliser le financement participatif ou participer à des concours organiser par des institutions du patrimoine. Les dotations de ces concours peuvent être financières ou en nature, comme du mécénat de compétences.

Les fonds et l’emprunt

Afin de financer votre projet, vous pouvez aussi bénéficier d’un prêt bancaire ou faire appel à des fonds d’investissement ou de dette dédiés au patrimoine, comme les fonds de Hausmann Patrimoine.

Conclusion : 

L’achat d’un château nécessite de bien connaitre ses motivations ainsi que le cadre de son projet. Il est important d’avoir un projet précis, même s’il s’agit d’un achat purement personnel, car il faut prendre en compte l’environnement particulier du château et le mode de vie qui en découle.

Il est donc important de ne pas se précipiter dans son achat, de bien réfléchir même s’il s’agit d’un coup de coeur. Ce coup de cœur est très important dans l’achat d’un bien patrimonial, mais il doit correspondre aussi à ses besoins personnels.

Acquérir un château est un projet complexe, aux multiples facettes et enjeux, qui peuvent parfois décourager les futurs acquéreurs. La peur d’être seuls après l’achat, peut être paralysante. Toutefois, il est important d’être conscient que nombreuses sont les associations et entreprises, comme l’association Patrimoine Aurhalpin, qui accompagnent les nouveaux propriétaires dans leurs projets. S’entourer des bons experts et se faire accompagner dans sa démarche est indispensable pour acquérir un château en France.

Pour aller plus loin :

Défiscaliser les charges liées à la restauration d’un monument

Sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château

Combien coûte un château en France

Formation Diagnostic

À travers cet article, explorons ensemble quelles sont les protections qui existent pour valoriser le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article :

En France comme dans le monde, la notion de patrimoine est très importante. Elle s’est étendue avec le temps et inclue aussi bien le patrimoine bâti, que le patrimoine naturel et immatériel. Plusieurs institutions se sont saisi de l’importance de ce patrimoine et de sa sauvegarde. Il existe de nombreuses protections afin de préserver son existence

Ce qu’il faut retenir :

– Les protections du patrimoine peuvent intervenir à différentes échelles ;

– La notion de patrimoine a évolué avec le temps tout comme sa protection ;

– Il existe des protections générales ou spécifiques, en fonction de la nature du bien protégé ;

– Ces protections donnent accès à divers avantages.

Introduction :

Le patrimoine est un concept vaste : patrimoine bâti, patrimoine naturel, savoir-faire … nombreux sont les sujets qui dorénavant intègrent la notion de patrimoine. En France, le patrimoine est très varié et on assiste depuis plusieurs décennies à une prise de conscience relative à l’importance de sa sauvegarde. Afin de protéger ce patrimoine, il existe différentes protections à l’échelle nationale. Certaines s’appliquent à des domaines généraux et d’autres sont plus spécifiques. 

Il peut être difficile de s’y retrouver entre toutes ses protections, d’autant qu’elles sont régies par des institutions diverses. 

1. Les protections nationales 

Ces protections peuvent prendre différentes formes : label, marque, zone protégée, réseaux, etc. Voici un tableau récapitulant les différents classements existants à l’échelle nationale, ainsi que les institutions chargées de ces classements.

À cela s’ajoute les servitudes d’utilité publique telles que les Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), récemment remplacées par les Aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP). 

Les protections sont généralement des gages de qualités attestant du caractère remarquable et de l’intérêt de l’objet classé.

La répartition des protections

Les protections peuvent être générales ou concerner un élément spécifique comme :

– Le patrimoine naturel, ce qui comprend les paysages, les jardins et les parcs ;

– Le patrimoine bâti, comprenant les monuments, les éléments bâtis et plus généralement ce qui correspond au patrimoine matériel ;

– Des ensembles comprenant divers éléments bâtis et naturels, comme une commune par exemple.

Ces protections peuvent aussi concerner des savoir-faire ou tout ce qui relève du patrimoine culturel et immatérielCe sont ces protections qui sont regroupées dans la catégorie « divers ». Parmi celles-ci se trouve notamment le label « Vignobles et Découverte », le seul de la liste à être attribué et géré par une agence touristique, l’agence Atout France.

Ci-dessous, voici la répartition des protections citées précédemment, selon leur domaine d’action : 

La protection au titre des Monuments Historiques

Dans la liste présentée précédemment, une seule protection est générale, c’est-à-dire qu’elle s’adresse autant à des éléments bâtis qu’à des éléments naturels (non-bâtis), sans pour autant s’appliquer à un ensemble comme une ville ou une commune. Il s’agit de la protection au titre des Monuments Historique. Ce classement concerne des immeubles ou parties d’immeubles ainsi que des objets mobiliers, appartenant à des propriétaires publics ou privés.

La protection au titre des Monuments Historiques assure la reconnaissance de l’Etat concernant la valeur patrimoniale d’un bâtiment ou d’un objet, dans le but de le protéger et le conserver. Ainsi, cette protection se fait à deux niveaux distincts : l’inscription et le classement. Ces deux niveaux sont définis selon l’intérêt du bien, respectivement à l’échelle régionale et nationale.

En 2020, la Basilique du Sacré-Cœur a été inscrite au titre des Monuments Historiques, ainsi que quelques parties des annexes et du square Louise-Michel situé à proximité. Bien que la Basilique du Sacré-Cœur soit un monument iconique de la ville de Paris et du célèbre quartier de Montmartre, elle n’avait pas encore été inscrite. En cause, une mauvaise lecture de l’histoire de France.

Le processus de protection est le suivant :

– Constitution d’un dossier de candidature, qui est transmis au préfet de la région ;

– Regroupement des candidatures dans un dossier de recensement par le Préfet

– Consultation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) par le Préfet ;

– Émission d’un avis par la CNPA concernant le classement

– Validation ou rejet du ministre de l’avis de la CNPA par le ministre de la Culture 

Nota Bene : la demande de candidature peut émaner du propriétaire du bien ainsi que de toute personne y ayant intérêt, ou bien même des services de l’Etat.

2. Les protections internationales 

La protection du patrimoine est un concept qui s’étend au-delà de nos frontières, notamment avec l’idée d’un patrimoine commun à l’humanité. Cette notion est issue du travail mené par l’UNESCO depuis sa création en 1946, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale. 

Le Patrimoine Mondial de l’UNESCO

L’objectif initial de l’UNESCO est de maintenir la paix et de la sécurité en resserrant la collaboration entre les nations, le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sans aucune distinction entre les peuples.

Dans cet objectif, le patrimoine prend une place importante. En préservant des monuments et lieux remarquables partout à travers le monde, l’UNESCO contribue à l’idée qu’il existe un patrimoine commun à toute l’humanité, témoin de son histoire et ses différentes cultures.

La notion de « Patrimoine mondial » de l’UNESCO prend véritablement forme en 1972, grâce à l’adoption de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Depuis sa création, 1 121 biens ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial. D’ailleurs, la France est le cinquième pays possédant le plus grand nombre de biens inscrits. L’Italie et la Chine se partage la première place, suivies par l’Espagne et l’Allemagne.

La France compte 45 biens inscrits au patrimoine mondial. Parmi eux, on retrouve 39 sites culturels, 5 sites naturels et un site mixte. 

Sont notamment inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO Le Mont Saint-Michel et sa baie, le Palais et le parc de Fontainebleau ainsi que le centre historique de la ville de Lyon

Le « périmètre UNESCO » à Lyon

Le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO est une marque de reconnaissance internationale de l’intérêt culturel, patrimonial et architectural du centre historique de la ville. Le périmètre définit par l’UNESCO comme patrimoine mondial regroupe quatre quartiers de la ville de Lyon : les collines de Fourvière et de la Croix-Rousse, les quartiers du Vieux-Lyon et le cœur de la Presqu’Ile. 

La protection du périmètre au patrimoine mondial de l’UNESCO implique des dispositifs de gestion particulier. Cela inclue des outils de coordination comme les ateliers du patrimoine ainsi que des outils réglementaires relatif au code du patrimoine. Parmi ces outils, il y a par exemple l’archéologie préventive ou les règles relatives aux monuments historiques et leurs abords. Enfin, les dispositifs comprennent aussi des outils opérationnels tels que des conventions Etat-ville ou des chartes concernant le ravalement des façades.

De plus, la ville coordonne des programmes d’action sur toute la chaîne du patrimoine, en collaboration avec la métropole, la région et l’Etat. Tout ceci contribue à la sensibilisation aux valeurs du patrimoine et à la culture auprès des habitants locaux et des visiteurs. En effet, le classement à l’UNESCO attire davantage de touristes. Il faut donc s’adapter à la demande grandissante tout en préservant le lieu de la surfréquentation. En moyenne, le classement d’un territoire accroit le nombre de visiteurs de 20 à 30% selon la journaliste Valérie Heurtel.

Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO est une protection qui vise une variété d’éléments intangibles tel que :

– Les traditions orales et les rituels ;

– Les pratiques sociales et culturelles ainsi que les évènements festifs ;

– Les connaissances et les savoir-faire ;

– Les expressions vivantes et les langues

C’est la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, entrée en vigueur en 2006 et concernant 180 pays, qui protège le patrimoine culture immatériel. Actuellement, la liste du patrimoine culturel immatériel recense actuellement 314 éléments, dont 18 éléments français

Par ailleurs, certains de ces patrimoines sont communs à d’autres pays, à l’instar de la fauconnerie, patrimoine humain vivant partagé avec une dizaine d’autres pays. Le patrimoine culturel immatériel français regroupe diverses pratiques. Ce sont les témoins de la variété culturelle du pays, comme le Fest-Noz breton, le gwoka guadeloupéen ou le repas gastronomique à la française.

Le Label du patrimoine européen

À l’instar de l’UNESCO qui protège le patrimoine à l’échelle mondiale, l’Union européenne s’intéresse au patrimoine européen. En 2005, plusieurs États membres de l’Union européenne décident de créer le label « patrimoine européen ». Cette décision fait suite à une proposition de la France.

Formellement établi en 2011, le label est décerné officiellement depuis 2013. Ce label met l’accent sur des biens culturels, monuments, sites, lieux de mémoire, … qui contribuent à l’histoire commune de l’Union européenne. L’objectif de ce label est d’aider les citoyens à appréhender plus aisément l’histoire de l’Europe et la création de l’Union. À l’heure actuelle, le label « Patrimoine Européen » concerne 48 sites français.. 

Parmi ces sites, cinq sont situés en France, dont trois dans le Grand Est. Les sites labellisés « patrimoine européen » retracent l’histoire de l’Europe et notamment les moments tragiques qui l’ont marquée. En effet, parmi les cinq sites français labellisés se trouvent l’ancien camp de concentrations de Natzweiler et ses camps annexes ainsi que le lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon. Ainsi, le label entretient le devoir de mémoire, afin de sensibiliser les citoyens européens. 

Les trois autres sites labellisés sont les suivants :

– La maison Robert Schuman en Lorraine ;

– L’abbaye de Cluny en Saône-et-Loire, premier monument français à recevoir ce label ;

– Le quartier européen de Strasbourg.

3. Des initiatives locales de protection du patrimoine

En complément des protections du patrimoine à l’échelle nationale et internationale, certaines collectivités territoriales agissent localement pour la protection du patrimoine.

À l’échelle régionale, départementale ou communale, ces protections complètent les classements déjà existants pour valoriser un patrimoine local particulier.

De par leur caractère local, elles sont plus aisément accessibles pour les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux souhaitant les protéger.

Les sites touristiques emblématiques en Auvergne-Rhône-Alpes 

Cette protection mise en place par la région Auvergne-Rhône-Alpes est destinée aux sites remarquables présentant un intérêt culturel, patrimonial ou naturel. Les sites touristiques emblématiques sont des lieux qui contribuent à la valorisation du territoire de la région, auprès des touristes nationaux et internationaux. 

La région a labellisé 25 sites touristiques emblématiques. De nature diverses, les sites labellisés sont des monuments historiques, des espaces naturels et des lieux touristiques participant à l’attractivité du territoire. Quelques exemples de sites :

– Vulcania, au cœur des volcans d’Auvergne ;

– Le Geopark Beaujolais, aussi labellisé « UNESCO Global Geopark », label qui valorise un héritage géologique ;

– Le Château de Grignan, dans la Drôme.

Grâce à cette labellisation, les sites bénéficient d’actions de promotions et de communications réalisées par la région. En outre, une aide financière pour les projets de réhabilitation, d’aménagement et de développement est aussi disponible. 

Les protections de la Ville de Paris 

La ville de Paris a mis en place trois niveaux de protection afin de protéger le patrimoine parisien. Ce système de protection entre dans le cadre du projet local d’urbanisme.

Les trois niveaux sont les suivants :

– Protection ville de Paris (PVP), concernant tout ou partie des immeubles et équipements en interdisant leur démolition ;

– Traitement morphologique particulier, axé sur la protection du paysage, autorisant la destruction à une certaine échelle ;

– Signalement, simplement pour attirer l’attention sur un édifice sans pour autant le protéger.

Ce système de protection mis en place par la ville vient en complément des protections existantes, pour répondre à une lacune en matière de protection du patrimoine parisien. En effet, sur les 75 000 parcelles de Paris, seules 1 912 sont protégées au titre des Monuments Historiques. Grâce à ce système créé en 2005, la ville de Paris a pu protéger près de 5 000 sites supplémentaires.

Conclusion

Chaque protection donne accès à des avantages différents. Chacune présente ses spécificités. Certaines permettent d’avoir des avantages financiers ou fiscaux, d’autres de rejoindre un réseau de collaborateurs ou simplement de bénéficier d’une visibilité. Ainsi, le choix de la protection dépend de divers critères :

– La nature du bien ;

– Les besoins spécifiques du propriétaire ou du gestionnaire ;

– La visibilité du bien.

Pour un propriétaire possédant un site patrimonial peu connu, il est plus simple de commencer par une protection locale avant d’entamer une démarche à plus grande échelle.

Pour aller plus loin

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

La sauvegarde du patrimoine au service de l’Homme

Idées pour rentabiliser un monument historique

Dans cet article, Hephata présente quelques initiatives des acteurs du patrimoine pour le dynamiser à l’ère du covid.

L’important à retenir de cet article : 

Bien que la crise sanitaire impacte le secteur culturel, et par extension le patrimoine, c’est aussi l’opportunité pour les sites patrimoniaux de se réinventer. En étudiant les changements sociétaux liés à la crise du covid-19, en appréhendant la nouvelle ère liée à l’arrivée du covid avec créativité, le patrimoine peut renaitre. Diversifié, il regorge d’atouts pour permettre aux sites historiques de survivre à la crise. 

Ce qu’il faut retenir : 

– La crise sanitaire a eu et aura un impact sur la société, et par extension la culture qui va devoir se réinventer ;

– Il faut utiliser des biais détournés et adapter son activité pour permettre au public de revenir dans les lieux culturels ;

– Le patrimoine possède des atouts lui permettant de survivre en temps de crise.

Introduction : 

La crise sanitaire liée au covid-19 impacte de nombreux secteurs professionnels, parmi lesquels le secteur culturel. En stand-by depuis près d’un an, la culture souffre de divers maux liés à la pandémie : baisse de fréquentation, voir impossibilité d’accueillir du public dans certains cas, et pertes économiques. 

Selon une étude réalisée par le ministère de la culture, le patrimoine est l’un des secteurs de la culture qui sera le plus impacté par cette crise. Pour pallier à cela, certains acteurs du patrimoine ont mis en place des initiatives innovantes, en s’appuyant sur les outils à leur disposition. Ils ont aussi su appréhender la crise sanitaire et saisir de nouvelles opportunités. 

1. Adapter son activité pour continuer à accueillir le public en présentiel à l’ère du covid

Le numérique est un excellent outil de promotion et de valorisation. Cependant, il n’apporte ni bénéfices économiques directs ni lien social. 

Pour le moment, les visites de lieux culturels ne sont pas autorisées. Néanmoins, des activités restent autorisées. C’est le cas de l’hôtellerie qui reste la solution la plus rentable, d’autant qu’elle est autorisée même en temps de confinement. À l’ère du covid, une activité particulière voit le jour : proposer une offre hôtelière pour le télétravail. L’idée est d’offrir aux salariés pratiquant le télétravail un cadre idéal, calme et reposant. 

Le télétravail est le grand changement impulsé par la pandémie. Alors que la formule du télétravail existe depuis plusieurs années, elle n’a jamais été aussi pratiquée qu’aujourd’hui. Possédant un grand nombre d’avantages, beaucoup d’individus envisagent de continuer à pratiquer le télétravail de temps en temps, même lorsqu’un retour au bureau sera possible.

Cependant, le télétravail présente des désavantages, comme la monotonie ou l’angoisse liée à l’enfermement.

À l’ère du covid, le patrimoine regorge d’atouts pour offrir une expérience inédite aux adeptes du télétravail.

S’échapper au Château de Quinéville pour télétravailler

Le Château de Quinéville dans le Cotentin souhaite faire du télétravail une expérience à part entière. Disposant d’un patrimoine historique et naturel impressionnant, le Château possède des atouts non négligeables en temps de crise. En effet, les individus ressentent de plus en plus le besoin de sortir de leur quotidien, de prendre l’air et profiter des merveilles que la nature a à offrir. 

Dans cet optique, le château propose des séjours à destination des télétravailleurs, adaptés à leurs besoins : chambres toutes équipées avec bureau spécialement aménagé, accès internet haut débit, wifi … Tout est fait pour offrir un véritable confort de travail. 

Par ailleurs, le château se charge des repas, du petit déjeuner au dîner, concoctés avec des produits frais et locaux.

Le Château de Quinéville propose deux modèles d’offres : 

– La location à la semaine, au tarif de 750€ par personne en tout inclus ;

– La location au mois, au tarif de 2750€ par personne en tout inclus.

Situé sur un vaste domaine de quatre hectares, le château dispose d’un patrimoine naturel idéal pour s’aérer l’esprit. Parc, piscine, étang, jardin biologique et serre, les extérieurs du château sont variés. La plage à 800 mètres vient compléter l’offre. 

Expérimenter le télétravail grâce au Château de Craon

Surnommé « Le Petit Versailles de la Mayenne », le Château de Craon est un palais à l’architecture classique du 18ème, situé en pleine campagne. Au cœur de 47 hectares de terrain, le Château de Craon s’est lancé dans l’hébergement à destination des télétravailleurs.

Habituellement, le château accueille des touristes dans ses chambres d’hôtes et gîtes. Désormais, le château adapte son offre pour recevoir aussi des télétravailleurs grâce à la mise à disposition en libre accès de la wifi, gratuite et illimitée. En termes d’hébergements, le lieu propose : 

– Trois gîtes dispersés sur le domaine ;

– Six chambres d’hôtes à l’intérieur du château.

Le château de Craon dispose aussi d’un restaurant pour la confection des repas.

Le château dispose d’équipements de loisirs et de bien-être qui lui permettent de se démarquer. En venant au château de Craon, les télétravailleurs pourront faire des pauses en profitant des activités extérieures :

– Se promener dans le jardin à la française ;

– Faire un footing au sein du parc à l’anglaise ;

– Découvrir le petit patrimoine qui décore les extérieurs du domaine : glacière, fournil, pigeonnier et lavoir.

– Pratiquer le yoga sur la terrasse du domaine ou dans les jardins.

Grâce à la richesse de son patrimoine historique et naturel, ses équipements et services mis à la disposition des clients, le Château de Craon est un lieu idéal pour pratiquer le télétravail. Le lieu a su tirer avantage de la situation en valorisant ses atouts, à destination d’une nouvelle clientèle. 

2. La solidarité entre acteurs du patrimoine pour survivre à l’ère du covid

Alors que le patrimoine est durement touché par la crise sanitaire, la solidarité entre propriétaires et gestionnaires de sites historiques peut donner naissance à des initiatives intéressantes.

« Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes »

En Haute-Loire, quelques propriétaires de châteaux privés se sont ainsi regroupés avec deux objectifs communs : 

– Valoriser le patrimoine local ;

– Réussir à faire venir plus de visiteurs, lorsque les règles sanitaires le permettront.

Adhérents à La Demeure Historique, ils travaillent ensemble pour valoriser leurs monuments. Dans cet objectif s’est déroulé à l’été 2020 l’évènement « Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes », porté par le groupe de propriétaires, à l’initiative de la délégation départementale de La Demeure Historique.

C’est dans ce cadre qu’Arkhes, studio de communication spécialisé dans le patrimoine géré par Juliette Crouzet, a été créé.

Afin de mettre en valeur l’initiative collective des propriétaires et leurs châteaux, Arkhes met à leur disposition plusieurs outils et savoir-faire : 

– Flyers ;

– Dépliants, avec la création d’un prospectus commun aux treize châteaux ;

– Création de sites internet et community management.

Le studio de communication crée pour les châteaux de outils de communication offline et online, c’est-à-dire à la fois papier et digitale. Cependant, avec l’évolution de la situation, il pourrait être judicieux d’envisager d’axer d’avantage sa communication et la diffusion de l’information autour du numérique et du digital, afin d’éviter la manipulation de papier.

Pour se faire, le secteur du patrimoine pourrait s’inspirer des restaurants et des bars, qui avaient mis en place dès leur réouverture des menus sous forme de QR code, scannés par les clients grâce à leurs téléphones. Cette solution est adaptable aux châteaux et divers lieux patrimoniaux, qui peuvent ainsi digitaliser leurs flyers et dépliants.

Le groupe est ouvert à tous les propriétaires de la région, pour peu qu’ils soient prêts à ouvrir leur porte pour accueillir du public. C’est la seule condition pour rejoindre le groupe, qui pourrait devenir un réseau local de lieux à découvrir. 

3. Le numérique ou comment valoriser le patrimoine en distanciel

À l’ère du covid, à cause des divers confinements et mesures sanitaires, les lieux patrimoniaux peuvent être fermés pendant de longues périodes et ne recevoir donc aucun public, à moins de proposer un service d’hôtellerie. Pour les lieux dont ce n’est pas l’activité, il est nécessaire de trouver une autre solution pour continuer à exister auprès du public. 

Les outils numériques et digitaux sont des atouts pour valoriser un lieu et en faire la promotion auprès du grand public. Le numérique est accessible de tous et depuis l’intérieur des foyers. Cela permet de pallier l’interdiction de présentiel dans un cadre culturel ou de loisir. 

La communication digitale est un premier palier, une ressource déjà existante pour de nombreux sites historiques. À portée de main, la communication digitale passe principalement par l’animation des réseaux sociaux. 

Un réseau est souvent oublié des propriétaires de patrimoine, il s’agit de YouTube. Pourtant, le format du réseau est idéal. En effet, grâce aux vidéos, le propriétaire ou gestionnaire du lieu peut créer des visites virtuelles, des conférences, des vidéos thématiques, …. 

Découvrir le patrimoine du Domaine de Chantilly depuis son canapé

Les vidéos sont comme des échantillons, qui suscitent ou entretiennent l’intérêt du public pour un lieu, lui donnant par la suite l’envie de s’y rendre lorsque cela sera de nouveau possible. Ainsi, créer un panel de vidéos thématiques mettant en valeur son site historique permet d’en faire la promotion en attisant la curiosité du public.

Le Domaine de Chantilly dans les Hauts-de-France utilise beaucoup ses ressources numériques. Chaque mardi depuis avril 2020, le conservateur du patrimoine au musée de Condé, Mathieu Deldicque, réalise des vidéos thématiques. Diffusées sur les réseaux sociaux et la chaine YouTube du domaine. Les vidéos mettent en avant tour à tour une salle du château, une œuvre ou un pan de l’histoire du musée. 

Grâce à ces vidéos, le Domaine de Chantilly maintient l’intérêt du public tout en lui offrant des contenus exclusifs. La chaine propose des visites privées ou des ballades inédites dans un château complètement vide. De cette manière, le patrimoine continue d’exister et d’intriguer en s’adaptant aux enjeux de l’ère du covid.

Découvrir un lieu en vidéo présente des avantages :

– Le visiteur peut pleinement profiter de la beauté du lieu, sans l’afflux de touristes qui dénature parfois l’espace ;

– N’importe qui peut profiter des vidéos, du néophyte au connaisseur, en prenant son temps.

Accessible n’importe où grâce à son téléphone ou son ordinateur, les réseaux sociaux sont un atout non négligeable pour maintenir un lien avec le public. En effet, une personne qui aura développé un intérêt virtuel pour un site historique sera plus à même de s’y rendre ensuite. De plus, cette personne sera prête à dépenser dans la boutique du lieu ou pour une visite guidée.

Le patrimoine pour les enfants : le conte virtuel made-in Chambord

Les outils numériques permettent aussi de s’adresser à un public plus jeune en développant un contenu plus créatif. Pour cela, il est idéal d’inclure une part d’imaginaire, alliant découverte, émerveillement et apprentissage.

Dans cet objectif, Virginie Berdal, chargée de recherches à la Direction du patrimoine et de la programmation culturelle au Domaine de Chambord, a créé un conte pour enfant intitulé « Jehan et le grand chêne ». Ce dernier est inspiré de l’histoire de Chambord et de la Marine royale au 18ème siècle. Le conte s’est d’abord décliné sur les réseaux sociaux et la chaîne YouTube du Domaine de Chambord.

Domaine de Chambord

Le conte suit l’histoire d’un jeune garçon de 8 ans, vivant dans une ferme du parc de Chambord au 18èmesiècle. L’âge du personnage principal permet aux enfants de s’identifier à lui, ce qui leur permet de rentrer plus aisément dans l’histoire. Grâce à ce conte, richement illustré, documenté et suivi d’un petit documentaire, le Domaine de Chambord peut raconter son histoire à un jeune public, parfois moins accessible.

De plus, pendant le premier confinement les enfants ont été très isolés. Leur donner accès à ce type de contenu leur permet de s’évader, de rêver et de faire face à une période compliquée. À l’ère du covid, la culture et le patrimoine sont des acteurs essentiels pour continuer à rêver.

Le succès du conte est tel qu’il a été décliné sous forme de podcast. Puis, il a été autoédité au format papier par le Domaine de Chambord. L’initiative virtuelle a donné naissance à une nouvelle activité économique pour le Domaine, à travers la vente de l’album imprimé. Afin de se différencier du contenu virtuel, l’album contient des illustrations inédites.

Le conte pour enfant est aussi un atout pour attirer des familles sur son site historique. En effet, le conte suscite chez l’enfant un intérêt et de la curiosité pour le lieu. Il aura donc envie d’y aller pour marcher sur les traces du personnage principal.

Conclusion

La pandémie a impacté les secteurs touristique et culturel, et plus globalement la société. Les besoins et habitudes des individus ont changé. Afin de faire face à la crise, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux doivent prendre en compte ces changements et les nouvelles attentes du public.

Pour cela, les gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent s’appuyer sur les ressources déjà à leur portée. Ils peuvent aussi transformer leurs offres afin de viser un nouveau public, en adaptant leur activité.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Installer une structure éphémère à proximité de son château

Quels financements pour lancer une activité touristique ?

Dans cet article, Hephata présente les différentes activités liées à l’oenotourisme pour découvrir le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article : 

Le patrimoine français est varié et ne se limite pas au patrimoine bâti. L’œnotourisme met en avant différentes facettes du patrimoine : naturel, bâti, culturel et immatériel.

La France regorge d’atouts pour le développement de l’oenotourisme, dont l’impact économique positif est d’ores et déjà reconnu par les acteurs du tourisme. 

Ce qu’il faut retenir : 

– L’oenotourisme et le patrimoine sont intimement liés

– L’oenotourisme permet d’élargir son activité et d’attirer une nouvelle clientèle

– En temps de pandémie, alors que les frontières se ferment et qu’il est difficile de voyager à l’étranger, se positionner sur la thématique de l’oenotourisme est une réelle opportunité 

Introduction : 

Le patrimoine français est riche. Au-delà du patrimoine bâti, la France regorge de patrimoine naturel, culturel et immatériel. L’œnologie est l’un de ces patrimoines réputés dans le monde entier. En effet, trois vignobles français sont classés par l’UNESCO : Saint Emilion, la Champagne et la Bourgogne.

L’attrait pour ce savoir-faire ancestral et la curiosité des voyageurs ont participé à faire émerger depuis plusieurs années une nouvelle forme de tourisme centré sur l’activité viticole : l’oenotourisme. Cet intérêt porté par les touristes est grandissant. 

L’agence de développement touristique française Atout France comptabilisait en 2016 plus de 10 millions de touristes dans ce secteur, contre 7,5 millions en 2009. En termes économiques, l’oenotourisme génère 5,2 milliards d’euros de recettes / an. C’est un atout majeur pour les acteurs du territoire puisqu’il le structure  par des retombées économiques à court comme à long terme.

En France, l’oenotourisme fonctionne très bien. Le vin fait partie du patrimoine français et la France est reconnue à l’internationale pour ses excellents breuvages et ses savoir-faire. Selon les études d’Atout France, près de 60% des oenotouristes sont français. Les 40% restant sont composés principalement de voyageurs européens, venant majoritairement de pays frontaliers comme la Belgique et l’Angleterre. 

1. L’oenotourisme : faire découvrir des savoir-faire ancestraux

L’oenotourisme révèle les richesses des territoires français et permet aux voyageurs, étrangers ou non, de les découvrir. En France, le vignoble est présent dans de nombreuses régions. Chacune d’entre elle possède ses spécificités, autant en termes de culture, de paysage que d’architecture.

Par ailleurs, l’oenotourisme peut etre pratiqué en séjour de courte ou longue durée ainsi qu’en itinérance.

L’oenotourisme itinérant, découvrir une région au gré des vignobles

L’oenotourisme se prête particulièrement bien au tourisme en itinérance, permettant ainsi de découvrir plusieurs domaines viticoles et les subtilités de chaque terroir. Parmi les routes des vins célèbres, prenons l’exemple de la « Route des Vins d’Alsace », récemment labellisée Vignobles & Découverte. Cette dernière peut se parcourir grâce à des moyens de transports collectifs (bus), en voiture ou en vélo pour les voyageurs adeptes de cyclotourisme, mode de slow tourisme fort apprécié.

La « Route des Vins d’Alsace » parcourt 170km de territoire piémont viticole, du Nord au Sud, de Marlenheim à Thann.  Assurément, c’est un pilier du rayonnement de la région alsacienne. Créée dès le début des années 1950, la Route des Vins d’Alsace est une destination complexe, composées de diverses offres : 

– Sentiers viticoles ;

– Rallyes dans les vignobles ;

– École des vins ;

Sans compter les nombreux domaines viticoles proposant des activités de découverte, des visites de caves suivies de dégustation, de la restauration ainsi que des hébergements.

Vignes et villages d’Alsace

L’évènement national « Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant » se déroule depuis 25 ans dans la région alsacienne. Ayant lieu pendant trois jours, le principe est le suivant : aller déjeuner chez un vigneron en apportant son panier repas. 

Les « Vins du Val de Loire au fil de l’eau » : vins, croisière et patrimoine

Le « Pays des châteaux » est aussi le pays du vin. À bord d’une touée cabanée, embarcation fluviale typique de la Loire,  le voyageur découvre les merveilles du patrimoine bâti, naturel et immatériel de la région Centre Val de Loire.

En compagnie d’un vigneron, parfois aussi capitaine du bateau, les touristes dégustent produits du terroir et vins des domaines locaux.

Cet itinéraire regroupe différents circuits fluviaux, parmi lesquels la « Toue de Nantes » et la balade « Régal Vigneron ». Tout en naviguant sur l’Erdre, la plus belle rivière de France selon François 1er, les voyageurs peuvent ainsi échanger avec un vigneron du vignoble nantais.

Au cœur de l’Anjou, Loire Vins Aventure propose des excursions sur la Loire à bord de l’Etoile qui Rit, qui se décline en trois offres dont « La Loire Pittoresque ». Au départ de Montsoreau jusqu’à Saint Germain sur Vienne, les voyageurs ont alors l’occasion de découvrir villages et châteaux, comme celui de Montsoreau, transformé en musée d’art contemporain.

En complément des excursions, Loire Vins Aventure propose restauration et dégustation de vins du Domaine des Champs Fleuris. Les touristes peuvent alors découvrir patrimoine bâti et patrimoine naturel , pour une expérience unique.  

2. L’oenotourisme : dynamiser l’évènementiel

L’œnologie entretient des liens étroits avec le patrimoine. Considérée elle-même comme un patrimoine immatériel, l’œnologie implique aussi le patrimoine naturel à travers les vignobles et le patrimoine historique via les différents monuments des domaines viticoles.

L’oenotourisme s’adresse à tous les publics, des néophytes aux passionnés. De nombreuses activités permettent de découvrir cet univers en famille, entre amis ainsi que dans le cadre de l’entreprise.

Rouge aux lèvres : agence spécialisée dans l’évènementiel œnologique auprès des entreprises

Créée par Margot Durancel, sommelière, journaliste et influenceuse vin, l’agence Rouge aux lèvres organise des évènements autour du vin pour les entreprises et leurs clientèles. Composée de sommeliers juniors et de sommeliers séniors, l’agence organise des masterclass, des dîners et voyages œnologiques, et propose la mise en place de bar à thèmes lors de cocktails professionnels.

Pour organiser ses évènements, l’agence dispose d’un carnet d’adresse exclusif composé de lieux prestigieux, parfois secrets, et souvent fermés au public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux remarquables, accueillir un évènement œnologique haut de gamme peut être un bon moyen de développer son réseau tout en préservant son intimité.

En temps de pandémie, l’agence propose à ses clients des « E@Degustation », « les Virtual Wine Tour », sorte de masterclass à domicile en visioconférence. Pour se faire, l’agence se charge de tout organiser : la conception du coffret, la livraison auprès des clients et l’expérience digitale avec un sommelier de l’agence. Un format évènementiel intéressant en période de crise sanitaire !

La plateforme Visit French Wine, véritable guide oenotouristique recensant les acteurs du secteur

La plateforme Visit French Wine recense des dizaines d’activités, d’expériences et de lieux pour partir faire de l’oenotourisme. Le site permet de chercher une expérience personnalisée répondant à différents critères. Parmi les diverses expériences répertoriées et valorisées par la plateforme, nombreuses sont celles qui mêlent oenotourisme et patrimoine.

Grâce à une telle plateforme, un gestionnaire de site historique peut s’inspirer d’expériences existantes, analyser la concurrence locale et se positionner. Si son activité est recensée par la plateforme, c’est aussi un atout de visibilité non négligeable.

La Maison Rémy Martin à Cognac : le spiritourisme, petit frère de l’oenotourisme

Bien que l’oenotourisme soit principalement axé sur le vin, la France possède un autre savoir-faire : les spiritueux. Le cognac est l’une des eaux-de-vie les plus appréciées dans le monde. D’ailleurs, les savoir-faire de l’élaboration du cognac sont inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français, première étape avant le classement au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

La Maison Rémy Martin à Cognac, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, est l’une des plus prestigieuses maisons de cognac. Fondée en 1724, le savoir-faire de la maison repose sur une distillation traditionnelle et l’utilisation de produits de grandes qualités. D’ailleurs, la Maison propose un large choix d’activités touristiques axées sur la gastronomie, la découverte du patrimoine et des savoir-faire. 

L’intérêt pour les grandes maisons de spiritueux grandit en France, donnant naissance à une nouvelle forme de tourisme complémentaire de l’oenotourisme : le spiritourisme. Pour les propriétaires de lieux patrimoniaux, créer des évènements en lien avec l’oenotourisme ou le spiritourisme est le moyen d’attirer une nouvelle clientèle.

Afin d’impliquer encore plus le touriste dans la découverte des vignobles, la plateforme Visit French Wine recense aussi des activités dans la veine de l’agritourisme. L’agritourisme, forme de tourisme à la ferme, propose aux voyageurs de découvrir les savoir-faire agricoles. Dans l’oenotourisme, ce sont les savoir-faire viticoles qui sont mis en avant, notamment les vendanges.

Le Château Guipière, entre vendanges et séminaires d’entreprises

Situé à quelques kilomètres de Nantes dans le vignoble du muscadet, le Château Guipière propose une salle de réunion jouxtant le chai. Pour les séminaires se déroulant au mois de septembre, c’est l’occasion pour les visiteurs d’expérimenter l’art des vendanges en pratiquant cette activité l’après-midi.

Vignes en automne
L’expérience « Vendanges » au Château de Pommard

En Bourgogne, les curieux sont invités à venir observer, apprendre et participer aux vendanges du Château de Pommard. Après avoir découvert la méthode de récolte traditionnelle, c’est le moment de déguster des spécialités de la gastronomie bourguignonne tout en savourant des vins typiques de la région. Les activités proposées au château de Pommard sont idéales pour le team-building et les séminaires d’entreprises.

Château de Pommard

Ne disposant pas d’une offre d’hébergement, le château a cependant mis en place un système de conciergerie afin d’accompagner au mieux leur clientèle dans la préparation de leur séjour en Bourgogne. 

Il serait judicieux pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, situé à proximité d’un domaine viticole, de servir d’hébergement partenaire pour les vignobles ne proposant pas ce service, à l’instar du Château de Pommard. 

3. L’oenotourisme : offrir des lieux d’hébergements ressourçant pour des séjours uniques

Que ce soit pour un séjour de courte durée dans le cadre d’un circuit touristique ou pour un séjour de longue durée, les domaines viticoles sont des lieux d’accueil privilégiés. Idéalement situés au cœur des vignes, les hébergements touristiques dans les domaines viticoles permettent aux touristes d’être plongés en immersion dans la vie des vignerons . L’espace d’un instant, le voyageur plonge dans une nature exceptionnelle et découvre des savoirs-faire ancestraux.

Il est donc judicieux, lorsque cela est possible, de proposer une offre d’hébergement au sein de son vignoble. Gîtes de France réalise un classement par « épis », à l’instar des étoiles pour les hôtels et restaurants. Cette classification s’applique à différents types d’hébergements :

– Les gîtes, classés de 1 à 5 épis ;

– Les gîtes de groupe, de 1 à 4 épis ;

– La chambre d’hôtes, de 1 à 5 épis ;

– Les campings et chalets, de 1 à 4 épis. 

Nota Bene : les hébergements dit « insolites » ne font pas l’objet d’un classement.

Le Domaine de Verchant : proposer un hébergement de luxe au cœur des vignes 

À seulement quelques minutes du centre de Montpellier se trouve le Domaine de Verchant. Maison de maitre transformé en hôtel 5 étoiles proposant des chambres et des suites. Le lieu est classé Relais & Châteaux. Par ailleurs, Le Domaine de Verchant propose aussi un appartement privé ainsi que deux maisons privatives.

Le Domaine de Verchant propose divers services ;

– Le Restaurant « Verchant » ;

– La « Plage dans les vignes » composée d’une piscine, d’un restaurant et d’un bar tel une oasis au cœur des vignes ;

– Un SPA, proposant aussi des cabines privatives ;

– Une salle de fitness ;

– La boutique-caveau, pour déguster et acheter les vins du domaine.

Vidéo Domaine de Verchant domainedeverchant.com

La vue imprenable sur les vignes du Languedoc fait du Domaine de Verchant un véritable havre de paix, de calme et de volupté pour la clientèle en recherche d’expérience haut de gamme. 

Camper chez le vigneron dans le Val de Loire, une offre d’hébergement plus accessible

Pour les touristes préférant l’itinérance et le camping, il est possible de faire étape chez le vigneron. En effet, dans le Val de Loire, plus particulièrement dans la région de Saumur, plusieurs vignerons proposent des emplacements à titre gratuit pour accueillir des campeurs comme au Clos des Cordeliers.

Conclusion 

Accessible à tous grâce à une diversité d’offres adaptées à un public très large, l’oenotourisme est un atout pour le patrimoine français. En effet, il permet d’étendre la vision du patrimoine, de penser plus large, en s’intéressant au patrimoine naturel, culturel et aux savoir-faire (patrimoine immatériel). 

L’oenotourisme est incontestablement un atout pour les propriétaires ou gestionnaires de domaines viticoles. Toutefois, il peut aussi s’adapter aux lieux historiques n’ayant visiblement aucun lien avec l’œnologie. Si la région où se situe le bien possède une histoire forte liée à l’œnologie ou est particulièrement réputée pour ses vins, un lieu historique peut en bénéficier et organiser des évènements autour de cette thématique.

Pour aller plus loin : 

Le slow tourisme, découvrir le patrimoine en flânant

Lancer des activités dans un site historique 

Quels financement pour lancer une activité touristique ?

Comment développer des activités au cœur des abbayes ? Dans cet article, Hephata vous donne quelques inspirations et pistes de réflexions.

L’important à retenir de cet article : 

Dans cet article, nous vous présenterons différents développements d’activités mis en place dans des abbayes, à travers un focus sur les différentes propositions réalisées par l’association Propolis autour de l’Abbaye de Bonnecombe.

En effet, généralement, les abbayes sont des lieux spacieux et chargés d’histoire, souvent entourés d’un patrimoine naturel remarquable. Ainsi, les abbayes présentent des atouts majeurs pour la mise en place d’activités variées.

Introduction : 

Les abbayes sont intimement liées au monachisme. Initialement issues de l’Orient, elles se sont beaucoup développées en Occident au fil des siècles.

Avec l’avènement de la chrétienté, des abbayes furent construites par centaines. La vie monastique s’appuie sur différents piliers, parmi lesquels le travail, souvent agricole. En effet, « Ora et Labora », signifiant en français « prie et travaille », est une expression latine faisant référence à la vie monastique bénédictine. À travers le travail dans les champs, les abbayes avaient pour vocation d’être auto-suffisantes.

En janvier 2021, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue dans le Calvados afin d’y signer une convention de partenariat de sauvegarde du patrimoine. Le premier édifice à bénéficier de ce programme est l’Abbaye de Mondaye, située à Saint-Martin-de-Mondaye.

Cette actualité démontre un intérêt toujours présent pour le patrimoine historique, notamment le patrimoine des abbayes. Assurément, la dimension humaine de ces lieux de vie particuliers les rend fascinants, tout comme leur architecture souvent remarquable. 

Au même titre que les châteaux, les abbayes sont des témoins de l’évolution des styles architecturaux en France et de l’histoire du pays. C’est un patrimoine reconnu et valorisé, à l’instar de l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne-Franche-Comté, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Pour sauvegarder de tels lieux, il est nécessaire de mettre en place des activités afin de les animer. L’enjeu est de les rendre rentables financièrement, les bénéfices pouvant par la suite être réinjectés dans la mise en valeur, le développement et l’entretien du lieu.

Cependant, il est important de garder une cohérence entre l’histoire du lieu et les nouvelles activités. Pour cela, il est judicieux de s’orienter vers des activités ayant une dimension sociale, environnementale, de bien-être ou spirituelle.

Focus sur l’étude du projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe

Pour la première édition du Prix du Patrimoine paysager et écologique, la Fondation Etrillard a sélectionné le projet de l’association Propolis pour la réhabilitation et la restauration des espaces paysagers de l’Abbaye de Bonnecombe.

Bien que tout ce que propose l’association Propolis est au stade de projet, il s’agit d’un travail d’étude très intéressant, axé autour de la construction d’un projet cohérent, qui peut être une excellente source d’inspiration. L’aboutissement sera par la suite décidé avec l’évêché de Rodez et Vabres, propriétaire des lieux.

L’Abbaye cistercienne de Bonnecombe dans l’Aveyron est un lieu patrimonial exceptionnel fondé au XIIème siècle. Inhabitée depuis 1965 et inoccupée depuis 2017, l’Abbaye est au cœur du travail d’étude réalisé pour le projet Propolis.

L’idée de l’association est d’implanter un centre de formation au sein de l’Abbaye ainsi qu’une pluralité d’autres activités axées sur les questions environnementales et sociétales. 

1. La valorisation des extérieurs de l’Abbaye

Les sites patrimoniaux sont généralement entourés d’une nature remarquable. C’est assurément un atout à valoriser pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux. En effet, les visiteurs apprécient de plus en plus le patrimoine naturel. Par ailleurs, de nouvelles tendances touristiques attestent de cet attrait grandissant pour la nature, tels que l’agritourisme ou le slow tourisme, ainsi que toutes les formes de tourisme durable.

À travers la mise en place des différentes actions, l’association Propolis exprime un message fort et affirme l’importance des questions environnementales et sociétales à ses yeux.

Cadre naturel remarquable, le site de l’Abbaye, d’une dimension de 13000m2 bâtis, s’étend sur plus de 180 hectares comprenant de la forêt, un parc ainsi que des espaces au potentiel agricole comme un verger et un potager. Assurément, l’Abbaye de Bonnecombe possède les atouts nécessaires pour pratiquer une agriculture innovante et être le plus auto-suffisante possible.

Les extérieurs seront mis à profit pour y développer plusieurs activités et équipements, tels que :

– Un jardin ornemental ;

– Une pommeraie ;

– Un potager et jardin en agroécologie pour les visiteurs ; 

– Un potager en permaculture et un nouveau verger ; 

– Un espace dédié à la culture de plantes à parfum en agroécologie.

En effet, L’Abbaye de Bonnecombe prévoit d’expérimenter les méthodes de l’agroécologie en consacrant une partie de ses extérieurs à la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales, en proposant 300 espèces différentes.

Par ailleurs, des ateliers liés à la nature seront mis en place au sein de l’Abbaye, ainsi qu’un élevage de papillons. Un hangar agricole sera aussi créé. 

2. Une offre diversifiée permettant d’attirer différents publics

La superficie impressionnante de l’Abbaye de Bonnecombe est un atout pour y développer plusieurs activités variées permettant ainsi de s’adresser à un public plus large.

En tant que propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial, il est important de réaliser un diagnostic avant de se lancer dans le développement d’activité.

Comprendre les atouts du lieu et de son territoire ;

Analyser les attentes et besoins du public, autant des touristes que des locaux ;

Se positionner en fonction des critères précédents.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe utilise les atouts du lieu. Le premier atout est l’espace : en effet, un lieu aussi vaste que celui-ci permet d’y implanter différentes activités.

Chaque activité mise en place répond à une demande plus ou moins explicite du public.

a) Les activités culturelles pour attirer un large public

Les activités culturelles sont certainement celles qui attirent le plus de public. De ce fait, pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, inclure la culture dans son offre est une excellente idée. En effet, le secteur culturel, très diversifié, possède de nombreux atouts :

– Accessible à tous les âges, les activités culturelles plaisent autant aux enfants qu’aux adultes ;

– La culture est un des pans principaux de l’attractivité d’un territoire. En devenant un lieu culturel reconnu, le lieu participe au développement de son territoire.

Afin d’inclure un maximum d’individus et d’élargir encore son public, il est judicieux de mettre en place des activités destinées aux amateurs comme aux professionnels.

Ainsi, l’un des volets du projet Propolis est l’accueil d’artistes en résidence avec la création d’ateliers d’artistes, implantant ainsi un centre culturel sur le site de l’Abbaye. Afin de compléter l’offre culturelle, le projet prévoit : 

– Une salle de spectacle, ainsi que l’utilisation de l’Église en salle de célébrations et de concerts ; 

– Un cabinet de musique et de poésie. 

b) Les aménagements sociaux, le patrimoine au cœur de la vie quotidienne des habitants

Le patrimoine fait intégralement partie du territoire et de l’histoire d’une région. Pourtant, il est souvent oublié, laissé de côté. Pour les gestionnaires ou propriétaires de sites patrimoniaux, transformer son patrimoine en lieu de vie permet de l’inclure dans la vie de la commune. De cette manière, le lieu s’intègre dans le quotidien des habitants, qui, ne l’oublions pas, constituent son premier public.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe inclut un volet social très important. De plus, en redevenant un lieu de vie à la fois pour les personnes qui viendront en formation ou en résidence et pour les locaux, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation initiale. Toujours dans une démarche sociale, l’Abbaye accueillera un lieu de vie et d’accueil pour une dizaine de jeune de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

De cette manière, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation d’accueil des personnes dans le besoin.

L’association Propolis prévoit aussi la mise en place d’un cabinet de médecine alternative, offre presque inexistante jusqu’alors sur le territoire, en proposant un lieu où penser la santé autrement. Cette démarche est en adéquation avec leur pensée générale de durabilité et de responsabilité.

3. Le cœur du projet : l’implication politique et sociétale du centre de formation

À travers cette activité qui constitue le cœur du projet, le patrimoine devient un acteur de la vie politique. En effet, le centre de formation aux questions environnementales répond à de grandes questions sociétales. En formant des individus à ces thématiques, ces problématiques qui gangrènent notre société, l’Abbaye de Bonnecombe prend une place très importante au sein de la politique, de l’éducation et de la société.

Il est important pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux de comprendre les grands enjeux sociétaux. 

Le centre de formation est l’activité principale du projet Propolis. Le centre proposera un cursus intitulé « Penser la modernité ». Cette formation dispensera des enseignements et des activités pratiques en lien les questions environnementales et sociales.

Le cursus est divisé en trois modalités, se destinant chacun à une clientèle différente. Les cursus proposés vont d’une semaine à neuf mois de formations, se destinant autant aux particuliers qu’aux professionnels. 

Les étudiants du cursus seront logés, nourris et blanchis pour un forfait mensuel allant de 650€ à 800€. Les cours seront dispensés grâce aux subventions sollicitées, les participants n’auront donc pas à payer la formation.

Cependant, le centre de formation est un véritable atout économique pour la région. En effet, les individus venus en formation pourront :

Visiter la région et découvrir le territoire ;

Dépenser dans les activités et commerces de proximité ;

Participer à la vie économique de la région.

Le centre de formation constitue l’atout majeur du projet grâce sur plusieurs aspects : les loyers des étudiants assurent une rentabilité du lieu sur le long terme. De plus, le lieu constitue un écrin idéal pour une formation aux questions environnementales et sociales, ce qui en fait un rude concurrent face aux quelques rares écoles ou universités proposant ce type de cursus. 

4. Un grand projet au budget colossal

Afin d’accueillir toutes ces activités, l’Abbaye de Bonnecombe va être entièrement nettoyée et rénovée. L’association prévoit plusieurs années de nettoyage, de travaux et d’aménagement.

Pour un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaitant le rénover afin d’y développer un nouveau projet, les chantiers d’insertions ou de bénévoles sont une bonne solution.

Il peut aussi lancer une campagne de financement participatif. En effet, les contributeurs peuvent aussi devenir acteurs du chantier s’ils le désirent.

Pour financer un tel projet, nécessitant la réhabilitation du lieu, des travaux de rénovation et d’aménagements, l’association Propolis a lancé des levées de fonds, bénéficiant ainsi de différentes aides : 

– Des subventions publiques, de la part des collectivités locales, de l’Etat et de l’Europe à hauteur de 30% du coût du projet ;

– Des financements privés, venant d’entreprises, de fondations et de particuliers, représentant 30% du financement du projet.

L’association Propolis a perçu les atouts majeurs de l’Abbaye de Bonnecombe et de son territoire. Leur étude donne des axes de réflexions aux propriétaires afin d’y créer une offre utile pour le territoire.  

5. D’autres exemples de développement d’activités

L’exemple de l’Abbaye de Bonnecombe nous a permis d’explorer divers secteurs d’activités : la formation, l’écologie, l’agriculture et la cohésion sociale. 

Cependant, le développement d’activité au sein d’une abbaye peut aussi concerner la mise en tourisme du lieu avec la création d’une offre d’hébergement comme à l’Abbaye des Capucins à Montauban. Enfin, le développement peut aussi être très diversifié et englober différents secteurs d’activité, comme au sein de l’Abbaye de Royaumont.

L’Abbaye des Capucins à Montauban

Située en Occitanie, cette abbaye du XVIIème siècle a été transformée en hôtel haut de gamme en 2006. L’établissement comprend un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 116 chambres, un spa, une piscine et un restaurant.  

En plein cœur de la ville, au bord du Tarn, l’Abbaye des Capucins présente tous les atouts d’un lieu d’hébergement touristique : 

– Accessibilité ;

– Localisation idéale ;

– Proximité des commerces, des lieux de loisirs et de culture avec notamment le Musée Ingres Bourdelle à moins de 5 minutes à pied.

L’Abbaye des Capucins a de nouvelles ambitions, notamment la construction d’un nouveau bâtiment pour créer un véritable complexe hôtelier. Le projet devrait inclure : 

– Un amphithéâtre de 200 places ;

– Deux nouveaux restaurants panoramiques en roof-top ; 

– La création de 110 nouvelles chambres 3 étoiles, doublant ainsi la capacité d’accueil de l’hôtel. 

Ces aménagements viennent compléter le patrimoine existant pour créer un nouveau lieu unique, mêlant patrimoine et modernité. Ainsi, le lieu est capable de répondre à la demande grandissante de la clientèle.

L’Abbaye accueille des particuliers venus découvrir la région ainsi que des touristes d’affaires et des entreprises, le lieu disposant d’espaces pour recevoir séminaires et réunions. De cette manière, le propriétaire des lieux a transformé l’abbaye en un véritable acteur touristique du territoire, participant au développement local et à l’attractivité de la région. Les travaux d’extension de l’établissement permettent de pérenniser l’offre tout en préservant le monument historique.

L’Abbaye de Royaumont

L’Abbaye de Royaumont a été réhabilitée en 1938, devenant alors le Foyer de Royaumont. Lieu d’accueil et de repos pour artistes et intellectuels, le lieu évolue par la suite en centre culturel international.

Forte de sa renommée acquise au cours des décennies, la Fondation gérant l’Abbaye de Royaumont a diversifié ses activités :

– un centre de formation et de recherche autour de la culture, des arts, des sciences humaines ainsi que l’environnement ;

– une libraire-boutique, ainsi qu’une bibliothèque musicale et une bibliothèque générale ;

– des espaces de séminaires et d’évènementiels ;

– un hôtel et un restaurant. 

L’Abbaye organise des évènements annuels tel que le festival de musique de Royaumont. Consacré à la musique classique, la fréquentation augmente chaque année. Entre l’édition de 2017 et 2018, la fréquentation avait augmenté de 21%.

Conclusion :

Le développement d’activités dans des abbayes peut prendre différentes formes, en fonction des besoins et envies du gestionnaire des lieux. Toutefois, il faut aussi prendre en compte le territoire autour du lieu, comprendre son écosystème et comment rendre le lieu utile.

Les projets de développement d’activité au sein d’une abbaye peuvent nécessiter des travaux d’aménagements et de rénovation. Cela représente un investissement financier, plus ou moins important. Ainsi, en fonction de l’orientation du projet, différents acteurs peuvent soutenir sa réalisation.  

Pour aller plus loin : 

 Les acteurs du patrimoine : le financement

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Dans cet article, Hephata présente le lien entre l’insertion sociale, à travers les chantiers d’insertions, et la sauvegarde du patrimoine.

L’important à retenir de cet article : 

L’insertion sociale est une thématique très abordée sur le plan politique. Les institutions publiques et les collectivités débloquent des fonds afin de soutenir les projets favorisant l’inclusion sociale. Dans ce cadre, les chantiers d’insertions sont un bon outil pour le patrimoine en péril qui nécessitent de la main d’œuvre. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– Les chantiers d’insertion bénéficient d’aides financières diverses

– Le patrimoine est un terrain d’apprentissage parfait pour l’insertion sociale

– Les chantiers d’insertion apportent des ressources et de la main d’œuvre

Introduction :

La lutte contre l’exclusion sociale est une thématique qui prend de l’importance au sein de nombreux domaines professionnels.

Le patrimoine n’est pas en reste à ce sujet, bien au contraire. La sauvegarde du patrimoine possède elle aussi une dimension profondément humaine, sociale et territoriale. En effet, le patrimoine est le bien de tous, ce qui en fait un terrain parfait pour l’insertion sociale. 

En outre, il est parfois difficile pour les gestionnaires ou propriétaires de lieux patrimoniaux d’entretenir ces derniers, de les rénover et de les valoriser.

Les chantiers d’insertions sont généralement menés par des associations avec le soutient d’institutions publiques. Grâce à ces chantiers, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent restaurer leur patrimoine.

1. Les ACI : Ateliers Chantiers d’Insertion, acteurs de l’insertion sociale en France

Selon les chiffres du Ministère du Travail, la France comptait 3 803 structures de l’insertion par l’activité économique, les SIAE (en 2018). Au sein de ces structures, il existe les Ateliers et Chantiers d’Insertions (ACI), parfois appelés « Chantiers d’Utilité Sociale ». Ces derniers sont à l’origine de la mise en place des chantiers d’insertion en France. 

Les ACI développement des activités d’utilités sociales qui sont organisées à échelle territoriale : quartier, commune, département, etc. Les acteurs financiers soutenant les chantiers d’insertions sont donc variés, allant de pôle emploi au Fonds Social Européen (FSE), en passant par l’État et les collectivités territoriales.

Des associations interviennent aussi dans le soutien et la mise en place de ces chantiers, notamment des associations reconnues comme structures ACI. 

L’association des Amis du Château de Montaigut dans l’Aveyron

Reconnue ACI depuis 1993. Initialement concentrée sur la rénovation du château, l’association des Amis du Château de Montaigut est née dans les années 1960. À l’origine, l’association a bénéficié de l’aide de bénévoles de l’Union REMPART, célèbre organisation de sauvegarde du patrimoine.

Petit à petit, des équipes de salariées se sont chargées du chantier à temps plein, toujours avec l’aide de bénévoles, jusqu’à ce que le château soit complètement rénové à la fin des années 1980. 

En parallèle, dès 1976, les chantiers de restauration se sont étendus vers l’extérieur du château, afin d’aider les communes aux alentours. Depuis 1993, l’association agit en tant qu’ACI sur tout ce territoire, avec le soutien de divers acteurs :

– L’Etat

– Le Conseil départemental

– La mission locale

– Pôle Emploi

– Le FSE

L’ACI a deux objectifs : 

  1. Recruter des personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi en raison de leur état de santé, de leur situation sociale, familiale ou matérielle.
  2. Participer au développement local par la valorisation du patrimoine bâti. En effet, le chantier de restauration œuvre à la fois à la restauration d’anciens monuments et du petit patrimoine.

Parmi les exemples de chantiers d’insertions réalisés par l’association, la rénovation, l’animation du village écomusée Château de Montaigut démontre la pluralité des supports d’activités de ces chantiers : 

– Réhabilitation du patrimoine 

– Entretien des espaces verts 

– Accueil et guidage des visiteurs 

– Entretien des locaux

Au-delà de la dimension sociale primordiale portée par ces chantiers, les impacts touristiques et économiques ne doivent pas être oublier. En effet, le village écomusée Château de Montaigut est considéré comme un site remarquable de France et d’Europe. Il accueille chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, qui bénéficient directement ou indirectement des projets mis en place par les chantiers d’insertions.

L’association FAIRE

L’association FAIRE est une structure ACI située dans le département du Gard. À l’instar de l’association des Amis du Château de Montaigut, elle développe ses activités et restaure le patrimoine bâti et naturel des zones rurales et périurbaines. 

« Rendre au Patrimoine son sens et à l’Homme sa fierté »

Tel est leur slogan. L’Homme est indissociable du patrimoine, tout comme ce dernier est indispensable à l’humanité. Ainsi pour le sauvegarder et le valoriser, l’association réalise des chantiers d’insertions, qu’elle nomme des chantiers d’utilité sociale, soit CUS. Les objectifs de FAIRE sont les suivants : 

– La restauration du patrimoine, la mise en valeur des communes et des territoires d’accueil 

– L’accompagnement des publics en difficultés socioprofessionnelle à travers des chantiers d’utilité sociale

L’association intervient sur les domaines de compétences suivants : la pierre sèche, la restauration de petit patrimoine et des aménagements divers comme la signalétique, le mobilier en bois ou la mise en place de sentier de randonnés. Les chantiers sont destinés à des lieux oubliés qui tomberaient en désuétude sans l’intervention de l’association. 

Par ailleurs, les travaux sont effectués de manière traditionnelle, afin de valoriser l’authenticité des paysages et des techniques artisanales. Les chantiers ont lieu sur la totalité de l’agglomération d’Alès, comportant 73 communes.

Le réseau ACTA VISTA

Située à Marseille, ACTA VISTA fait partie des pionniers de l’insertion sociale grâce au patrimoine. Après s’être limité à des chantiers en région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, l’association s’est exportée pour la première fois hors région en 2017 pour le chantier de rénovation du Château de la Morinière à Mur de Sologne, en Centre-Val-de-Loire. Toujours en cours, le chantier emploi chaque année une nouvelle équipe. À l’issus de l’année, les travailleurs acquièrent une certification professionnelle reconnue par le Ministère du Travail.  

Le chantier du Château de la Morinière a commencé par la restauration de la chapelle, avant de s’étendre au bâtiment principal et à l’aile. Grâce aux rénovations, les propriétaires du château prévoient d’accueillir des artistes en résidence. 

2. Les chantiers d’insertions, un outil idéal pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine

Les ACI travaillent main dans la main avec les institutions publiques et les collectivités territoriales pour la sauvegarde du patrimoine, qu’il s’agisse de patrimoine naturel, immatériel ou bâti. En effet les chantiers d’insertions peuvent intervenir dans des domaines très variés, comme le secteur agricole, environnemental ou la rénovation d’un monument. 

Les chantiers d’insertions ont plusieurs atout pour un propriétaire ou un gestionnaire de lieu patrimonial : 

– Sur le plan économique, car les chantiers d’insertions sont financés par l’Etat, la main d’œuvre est donc peu coûteuse voir gratuite 

Socialement, car cela permet de valoriser l’humain, ses compétences et son travail

De plus, faire appel à un chantier d’insertion est un atout de communication et d’image, permettant de créer une communauté autour du lieu. 

SI un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaite faire intervenir un ACI sur son terrain, il peut se rapprocher des associations nationales ou de sa région.

Les chantiers « nature et patrimoine » de l’agglomération de Vannes

Dans l’agglomération de Vannes, dans le Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » sont en charge de la mise en valeur des sites touristiques et espaces naturels, de l’ouverture et l’entretien de sentiers de randonnées. Grâce à ces chantiers, les personnes en difficulté d’insertion socio-professionnelles se sentent valoriser dans leur travail, découvrent et développent de nouvelles compétences professionnelles. 

Vue du Golfe du Morbihan 

Pour la mise en place de ces chantiers de valorisation du patrimoine naturel au sein du Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » bénéficient d’une aide financière de l’État, du département et du FSE. 

D’ailleurs, la Région Bretagne soutien les travaux réalisés sur des bâtiments d’intérêt général, non protégés au titre des Monuments Historiques, et étant effectués dans le cadre de chantiers de jeunes bénévoles ou de personnes en insertion. Pour cela, la Région propose une subvention d’un montant maximum de 5 000€ par chantier.

Le chantier d’insertion Nature Solidaire à vocation environnementale dans le Marais Poitevin

Nature Solidaire – AIPEMP (pour Association d’Insertion par la Protection et l’Entretien du Marais Poitevin) est un ACI situé en Nouvelle Aquitaine. Nature Solidaire dirige deux types de chantiers d’insertions : en premier lieu des chantiers environnementaux, en second lieu des chantiers axés sur le maraichage bio.

Marais Poitevin

À travers les différents chantiers d’insertions, Nature Solidaire valorise l’environnement et le terroir du Marais Poitevin :

– Production de légumes issus du maraichage bio, dont production est commercialisée en circuit court et participe ainsi à l’économie locale 

– Restauration, entretien et protection des espaces naturels sur le territoire du Marais Poitevin

La surveillance et l’entretien des itinéraires cyclables assure aussi la qualité des trajets des cyclistes, dont les touristes pratiquant le cyclotourisme, une forme de slow tourisme dont les voyageurs sont de plus en plus friands.

La restauration d’un théâtre antique sur le site de Lillebonne, en Normandie

Le théâtre antique du site de Lillebonne nécessitait quelques travaux. Par conséquent, le Département de la Seine-Maritime a conjugué le besoin de personnels pour la réalisation de ces travaux avec la mise en place d’une structure d’insertions pour les personnes en difficulté.

Cette initiative, soutenue notamment par le FSE à hauteur de 95 000€, a ainsi permis de préserver le patrimoine bâti du site de Lillebonne tout en ayant un impact social positif. 

Les actions développées par le chantier sont variées : 

– Préparation du terrain au chantier de fouilles archéologiques 

– Mise en valeur et consolidation des vestiges mis à jour par ces fouilles 

– Création d’espace de jardins et de zones d’agréments 

– Participation à la mise en œuvre des parcours de visites au sein du théâtre

À cela s’ajoute le nettoyage et l’entretien de l’accueil, notamment des sols, ainsi qu’une équipe recrutée pour s’occuper de l’accueil des visiteurs sur le site. Depuis sa réhabilitation, le théâtre antique de Lillebonne est le premier site touristique de la ville.

Chantier école du patrimoine au Château de Fabrégoules

Situé dans les Bouches du Rhône, le Château de Fabrégoules a reçu un chantier école du patrimoine de l’association ACTA VISTA. Au cœur d’un immense parc naturel, comprenant des écuries et une chapelle, le Château de Fabrégoules est un lieu d’exception, fort apprécié des locaux.

Les actions mises en place par le chantier étaient axées autour de la restauration de divers éléments du château : 

– Couverture et charpente 

– Façades 

– Dépendances du château

Les travaux de restauration ont duré deux ans, ce qui a permis à ACTA VISTA de former deux promotions de salariés. L’intérêt des chantiers de longue durée est donc de permettre à plus d’individus d’être formés à de nouveaux métiers. Pour un propriétaire qui souhaiterait faire rénover l’entièreté des extérieurs de son bâtiment, le chantier d’insertion est une aubaine :

– Main d’œuvre assurée sur la longueur des travaux 

– Possibilité de faire rénover plusieurs parties du bâtiment grâce à la pluralité des métiers auxquels forment les chantiers d’insertions

Ce chantier a offert une seconde vie à ce bâtiment du 19ème siècle. Lieu mythique de la région marseillaise, le chantier a ainsi contribué à la sauvegarde d’un patrimoine unique.

Conclusion : 

Ces chantiers présentent de nombreux atouts pour la sauvegarde du patrimoine :

– L’assurance de techniques traditionnelles et durable

– Une main d’œuvre motivée, car valorisée par son travail

– La dimension éthique et responsable, bénéfique pour l’image du lieu

De plus, les chantiers d’insertions bénéficient de l’aide de nombreux acteurs : 

– A l’échelle européenne, le FSE 

– À l’échelle nationale à travers des aides de l’Etat 

– Et à l’échelle locale grâce aux collectivités territoriales et diverses institutions. 

Il peut donc être intéressant à la fois, éthiquement et économiquement, pour un gestionnaire ou propriétaire d’un lieu patrimonial nécessitant des travaux de rénovation ou d’aménagement d’y mettre en place un ACI.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

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Le patrimoine culturel français – Hephata vous propose un historique de sa protection et une présentation des enjeux actuels de modernisation.

L’important à retenir dans cet article :

La protection du patrimoine est une notion qui a beaucoup évolué. C’est sous la Révolution de 1789 que la notion de monument historique se précise en devenant un élément de l’identité nationale. La nationalisation des biens du clergé, des nobles émigrés et de la Couronne, l’État se dote d’une nouvelle mission : sélectionner les biens qui méritent d’être conservés.

En 1830, une politique dédiée au patrimoine commence à apparaître avec notamment la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, qui consiste à recenser les édifices du royaume et à veiller à leur restauration.

Ce poste sera confié en 1834 à Prosper Mérimée qui instituera la commission des monuments historiques. Cette dernière accomplit un travail d’inventaire, de classement et de répartition des fonds consacrés à la sauvegarde des monuments jugés intéressants. En 1840, la commission publie une liste de près de mille édifices qui nécessitent un classement urgent. En 1849, grâce à son travail, le nombre de monuments historiques est triplé.

Cet article permettra de :

– Connaître les différentes lois qui ont créé la base juridique actuelle

– Saisir les différents enjeux de modernisation du patrimoine

Introduction

Selon le ministère de la Culture, la France compte plus de 45 000 monuments historiques protégés (inscrits et classés). La propriété se répartie entre les particuliers (44%), les communes (41%) et l’État (4%).

En 2019, le ministère de la culture a alloué au patrimoine un budget de 326 millions d’euros pour la rénovation et l’entretien des monuments soit 6 millions d’euros de plus qu’en 2018 (Source : article publié sur Challenges « Budget, emplois … les chiffres clés du patrimoine en France » https://www.challenges.fr/patrimoine/journees-du-patrimoine-2019-les-chiffres-cles-du-patrimoine-en-france_675295).

À côté de l’État, on retrouve d’autres acteurs qui financent le patrimoine (lien vers article Acteurs du patrimoine) comme les associations et les entreprises. En 2017, selon ADMICAL, près de 82 000 entreprises se sont investis dans le mécénat  d’entreprises en France pour un budget total de 2 milliards d’euros. La part d’entreprises qui s’engagent dans la préservation du patrimoine est en hausse : 38 % soutiennent aujourd’hui le patrimoine contre 26 % en 2015. Néanmoins, le budget qui leur est consacré est en baisse. La part du patrimoine dans le budget culturel est passé de 35 % en 2015 à 5 % aujourd’hui.

1. Petite historique de la protection du patrimoine en France

Tout au long du XIXème siècle, une série de lois sont venues protéger le patrimoine monumental français pour aboutir au système juridique actuel.   

La loi du 30 mars 1887 : conservation des monuments historiques et objets d’art

Il s’agit de la première grande loi qui vise à protéger le patrimoine. Sont classés d’office : les immeubles et meubles qui sont la propriété de l’État et ceux qui ont un intérêt national historique et artistique.

Pour les restaurer, ou les détruire, le consentement de l’État est obligatoire. Le classement des immeubles appartenant à des propriétaires privés n’est possible qu’avec leur consentement.

La loi du 9 décembre 1905 : séparation des Églises et de l’État

Cette loi confie aux collectivités locales et à l’État la responsabilité des édifices cultuels. La protection patrimoniale des églises devient alors responsabilité publique.

La loi du 31 décembre 1913 : fondement du système d’intervention de l’État pour la protection et la sauvegarde des monuments historiques

Cette loi est le fondement du système juridique actuel en matière de protection et de sauvegarde du patrimoine historique. Pour justifier le classement d’un bien, cette loi remplace la notion d’intérêt public à celle d’intérêt national d’art ou d’histoire. Par ailleurs, elle institue la possibilité de classer des biens immeubles ou meubles même en l’absence de consentement du propriétaire. Elle crée également l’inscription à l’inventaire supplémentaire pour les édifices qui, sans justifier un classement immédiat, présentent cependant un intérêt archéologique suffisant pour en rendre désirable la préservation. Les objets classés deviennent imprescriptibles.

La loi du 2 mai 1930 : protection des monuments naturels, des sites et de leurs abords

Cette loi considère le paysage et les sites d’un point de vue culturel. Par ailleurs, elle étend la notion de monument historique, et donc la protection qui en découle, à d’autres sites en prenant en compte les caractères artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Les sites naturels bénéficient désormais de l’inscription et du classement. Enfin, les abords de ces sites peuvent être protégés.

Plusieurs fois modifié, la loi a été codifiée en 2000 aux articles L. 341-1 à L. 341-15 du Code de l’environnement.

La loi du 25 février 1943 : institution d’une autorisation pour les travaux situés dans le champ de visibilité des monuments historiques

La loi instaure un champ de visibilité de 500 mètres, autour des monuments historiques. À l’intérieur de ce périmètre, aucune construction nouvelle ou modification ne peut être réalisée sans autorisation.

La loi du 4 août 1962 – loi Malraux : facilitation de la restauration immobilière

Plus communément appelée « loi Malraux » en raison du nom du ministre des Affaires culturelles qui en a porté le projet, la loi du 4 août 1962 introduit la notion de secteurs sauvegardés : délimités par arrêté ministériel, ils permettent d’assurer la sauvegarde et la mise en valeur d’ensembles urbains cohérents. Ils deviendront en 2016 les « sites patrimoniaux remarquables ». Par ailleurs, elle défiscalise la restauration immobilière. Les propriétaires d’immeubles anciens peuvent déduire de leur revenu global le déficit foncier résultant des travaux de restauration et des dépenses nécessaires à cette restauration. Leur montant n’est pas plafonné. Cette défiscalisation est applicable sous trois conditions. L’immeuble doit :

– Avoir fait l’objet d’une restauration complète

– Être donné en location pendant au moins neuf ans

– Se situer dans une zone entrant dans le cadre de la loi Malraux

Depuis le 1er janvier 2009, l’avantage fiscal ne concerne plus que les primes d’assurances, les travaux d’entretien et les taxes locales.

La loi du 7 janvier 1983 : institution des zones de protection

La loi du 7 janvier 1983 répartit les compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État. En outre, elle institue des zones de protection du patrimoine architectural et urbain (ZPPAU) qui deviennent des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) en 1993 puis des AVAP en 2010.

La loi du 7 juillet 2016 : liberté de la création, de l’architecture et du patrimoine

La loi modernise les modalités de protection du patrimoine culturel et architectural. Elle présent désormais en compte la dimension scientifique de la protection du patrimoine archéologique et renforcement des dispositions en matière d’archéologie préventive. Par ailleurs, elle réforme les instances consultatives nationales et locales du patrimoine. Enfin, cette loi crée les sites patrimoniaux remarquables : il s’agit d’un site d’une ville, d’un village ou d’un quartier dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public. Ce classement a le caractère juridique d’une servitude d’utilité publique et affecte l’utilisation des sols. Il se substitue aux secteurs sauvegardés, zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).

2. Les enjeux du patrimoine moderne : la place du numérique

Aujourd’hui plus que jamais, le patrimoine touristique et culturel a besoin de se réinventer pour s’ancrer d’avantage dans son époque. Indémodables, les châteaux continuent à attirer les touristes mais la visite passive est peu à peu remplacée par l’immersif et le numérique.

Le constat actuel

Dans un monde où le numérique est omniprésent, le constat est que le secteur du patrimoine a très bien su s’adapter aux nouveaux modes de communication. Sites web, pré-réservations et achat de billets en ligne, promotion des lieux via les réseaux sociaux et les vidéos etc. En outre, les musées et les châteaux se tournent de plus en plus vers la réalité augmentée et proposent des visites virtuelles ou des reconstitutions historiques diverses.

On pourrait craindre que le monde virtuel ne prenne le pas sur le monde réel et entraîne les visiteurs à visiter les lieux historiques depuis chez eux. Il n’en est rien. Les familles, couples, individuels, groupes, continuent à se déplacer pour venir vivre une expérience. Les visites de sites historiques demeurent des occasions de retrouvailles, de partages d’émotions et de moments de convivialité.

Le numérique reste un outil de communication qui, certes, facilite la diffusion des informations et des connaissances mais qui ne remplace en rien le lien humain. Beaucoup de propriétaires privés affirment que les visites libres sont moins appréciées que les visites guidées puisqu’il manque justement cette présence humaine. Le propre des guides-conférenciers touristiques est de retransmettre l’histoire et l’atmosphère des lieux. Le numérique vient en deuxième plan et permet de rendre les visites plus interactives. La simple visite, dites passive, laisse de plus en plus place à l’immersif et à la connexion pour offrir des formats de visites inédits. Il faut donc savoir concilier les deux !

Les exemples en France

En France, les innovations sont nombreuses. Elles allient digital et patrimoine pour la plus grande satisfaction de tous.

À Avignon, par exemple, « le Palais des Papes peut se découvrir tablette à la main ». Réalité augmentée et technologie 3D, voilà ce que propose le nouveau support de visite, l’HistoPad. Le Palais des Papes est le 1er Patrimoine Mondial de l’Unesco à l’avoir mis en place pour permettre aux visiteurs de découvrir les espaces reconstitués comme au XIVème siècle.

A Metz, le festival Constellations  a mis en place un parcours nocturne inédit, les Pierres Numériques. Installé au cœur historique de la ville, une vingtaine d’œuvres sont à explorer. En outre, le festival propose :

– Un concours international entre 10 vidéos mappings, projetés à la suite sur la façade de l’église Saint-Clément

– Un vote du public entre 12 créations d’arts numériques dans divers lieux patrimoniaux de Metz et sur la Moselle

Enfin, au château d’Amboise, un escape game dans les souterrains du château invitent les visiteurs à « percer, en moins d’une heure, les secrets de ces deux mystérieux émissaires du Saint Empire, reçus au château en ce mois de mai 1518 ».

Conclusion

Au XIXème siècle, la France a connu un long processus de reconnaissance du patrimoine bâti comme élément de l’identité culturelle nationale. Peu à peu des lois sont venues créer et encadrer la protection des monuments historiques. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises et associations travaillent, à côté de l’État, à financer ce patrimoine culturel si riche. Par ailleurs, le numérique vient faciliter la communication et la découverte des monuments tout en ne remplaçant pas l’aspect inévitablement humain des visites, moments de partage d’émotions et de convivialité.

A vous de jouer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous écrire : contact@hephata.fr

Pour aller plus loin

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français

Histoire du financement des châteaux d’hier et d’aujourd’hui

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Les acteurs du patrimoine : le financement. Deuxième volet du « Guide pratique pour savoir vers qui se tourner ».

L’important à retenir dans cet article :

Dans le premier volet du Guide pratique pour savoir vers qui se tourner, ont été présentés les acteurs spécialisés dans le conseil juridique et fiscal, dans l’information et la sensibilisation du public et ceux qui sont impliqués dans la sphère publique. Dans cette deuxième partie, retrouvez les acteurs du patrimoine qui proposent des financements ou accompagnent la recherche de financements.

Introduction

Quand on est propriétaire d’un site patrimonial, son entretien et sa restauration constituent une réelle priorité ! Bien souvent, il y a même urgence à agir. Un très grand nombre d’organismes dédient l’essentiel de leur activité à cette mission fondamentale : trouver des fonds. Il n’est pourtant pas toujours facile de savoir à quelle porte toquer.

Dans cet article découvrez :

– Les organismes entièrement dédiés au patrimoine

– Les institutions qui consacrent une partie de leur activité au patrimoine

– Les nouveaux acteurs qui innovent dans la recherche de financements

1. Les organismes entièrement dédiés au patrimoine

Certains organismes ont été créés dans le but unique de préserver le patrimoine, qu’il soit naturel ou bâti, et de favoriser sa sauvegarde et sa restauration.

a) La Fondation Mérimée : restauration et accessibilité du patrimoine

La Fondation Mérimée est un organisme à but non lucratif reconnu d’utilité publique en 2018. Elle favorise la restauration et l’accessibilité à tous du patrimoine.

Sa principale mission est de financer des projets de restauration par différents biais. En premier lieu, on retrouve les aides à projets « Restauration ». Ces aides concernent les travaux de restauration des édifices publics et privés. En deuxième lieu, la Fondation a créé les aides à projets « Accessibilité ». Celles-ci ciblent les programmes de mise en accessibilité des sites pour favoriser l’accueil des personnes en situation de handicap. Enfin, la Fondation distribue des prix.

Par ailleurs, la Fondation soutient le savoir-faire des métiers d’art et de recherche par l’octroi de bourses d’études

b) La Fondation du Patrimoine : préservation du patrimoine de proximité

La Fondation du Patrimoine, créée en 1996, est la première organisation privée en France dédiée à la préservation du patrimoine de proximité. Elle œuvre à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine français et accompagne les particuliers, les collectivités et les associations dans leurs projets de restauration.

Pour cela, elle s’appuie sur trois mécanismes :

Le label : la Fondation du patrimoine est le seul organisme privé habilité par le ministère de l’Économie et des finances à octroyer un label à une opération de restauration d’un immeuble non protégé au titre des monuments historiques. En outre, ce label permet aux propriétaires privés de bénéficier de déductions fiscales.

La souscription publique : la Fondation engage des campagnes de souscriptions publiques et d’appel aux dons pour financer des projets de sauvegarde du patrimoine public et associatif. Elle collecte ensuite les dons qui ouvrent droit à des réductions d’impôts pour les donateurs.

Le mécénat d’entreprise : la Fondation sollicite les entreprises pour les investir de projets de sauvegarde et de valorisation du patrimoine de proximité.

Enfin, la Fondation du Patrimoine abrite la mission Stéphane Bern, qui identifie le patrimoine en péril et a pour objectif de sauver, en urgence, les lieux les plus « en danger ».

Abritée par l’association du même nom depuis 2009, la fondation des Vieilles Maisons Françaises (VMF) a pour mission de soutenir les savoir-faire et les acteurs de la sauvegarde du patrimoine en péril. Aussi, elle attribue des aides directes à des projets de restauration de monuments en péril. Par ailleurs, elle organise des collectes faisant appel au mécénat populaire.

d) La fondation de la Sauvegarde de l’Art Français : sauvegarde du patrimoine religieux

La Fondation de la Sauvegarde de l’Art Français est une association reconnue d’utilité publique, créée en 1920, qui œuvre principalement pour le patrimoine religieux (églises et chapelles rurales). Elle lui consacre ainsi plus d’un million d’euros par an.

Ses principales missions sont, d’une part, de sauvegarder les édifices et œuvres d’art (tableaux, sculptures, tapisseries, objets d’art) en péril. D’autre part, elle doit faire connaître et aimer les merveilles de nos régions via des prix (Prix Maillé : elle récompense un travail de recherche en faveur du patrimoine et Prix Trévise : elle distingue une restauration exemplaire).

2. Les institutions qui consacrent une partie de leur activité au patrimoine

Si certains organismes œuvrent à la recherche de financements pour l’entretien et la restauration du patrimoine parce qu’ils ont été créés dans cet unique but, d’autres organismes s’engagent dans cette voie, en en faisant une mission complémentaire.

a) La Fondation de France

La Fondation de France, fondation dite « de toutes les causes », œuvre pour différents intérêts dont celui du patrimoine. En effet, elle abrite de nombreuses fondations qui luttent elles-mêmes pour la sauvegarde du patrimoine local.

b) La Caisse des dépôts et consignations : l’engagement patrimonial via le mécénat

Créée en 1816, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) , est une institution financière publique française. Elle est placée sous le contrôle direct d’une commission de surveillance, qui rend des comptes au Parlement, et exerce des activités d’intérêt général pour le compte de l’État et des collectivités territoriales.  En matière de culture, elle œuvre, par le biais du mécénat, au développement d’initiatives territoriales de trois ordres : la musique classique, la danse, l’architecture et les paysages.

3. Les nouveaux acteurs qui innovent dans la recherche de financements

Enfin, à côté de ces organismes et institutions très ancrées dans la sphère du patrimoine, se dressent depuis quelques années de nouveaux acteurs aux concepts innovants. Des initiatives pouvant déstabiliser au premier abord mais qui apportent des solutions modernes s’appuyant sur des outils digitaux performants.

a) Adopte un château : sauver le patrimoine pour un 1€ / mois

Adopte un château est une association créée en 2015. Sa mission permet de concevoir des projets autour des monuments en danger et de rechercher des partenaires pour participer au sauvetage de ces monuments en péril.

b) Hephata : une banque de financements en libre-service


Hephata est une entreprise spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine historique, labellisée par le Ministère de la Culture et soutenue par les VMF en tant que  » Jeune startup innovante du patrimoine  » (prix 2018).

Parmi ses différentes missions, Hephata conseille et accompagne les propriétaires de monuments historiques dans la recherche de financements. Pour cela l’entreprise a créé une banque de financements qui permet de recenser, au même endroit, les enveloppes de financement intéressantes dans le cadre de restaurations ou de développements d’activités autour du patrimoine.

Pour aller plus loin, Hephata, propose des accompagnements personnalisés sur :

La recherches d’enveloppes de financement sur un sujet ad hoc : remise d’un tableau détaillé avec un minimum de 10 enveloppes à cibler

Le montage de dossier de financement : du simple montage de dossier au portage du projet devant les instances sollicitées

Le montage de la stratégie de mécénat : montage des plaquettes de présentation, identification des cibles de mécène, création d’un calendrier évènementiel, choix de contreparties, prospection des mécènes

La mise en relation avec des financeurs : investisseurs, banques, collectivités, etc.

c) Dartagnans : une plateforme dédiée au financement participatif et à l’achat collectif de monuments

Dartagnans est la première plateforme de financement participatif dédiée au patrimoine. Elle permet à n’importe quelle personne de faire un don en ligne pour un projet culturel qui lui plaît.

Par ailleurs la plateforme permet d’acheter collectivement des sites monumentaux à partir de 50 €. Un nouveau système qui a fait sensation avec La Mothe Chandeniers puis l’Ebaupinay.

Conclusion

Qu’il s’agisse d’acteurs engagés pour le patrimoine depuis longtemps ou non, la sauvegarde du patrimoine est au cœur des préoccupations de nombreux organismes. En effet, bien connaître son besoin en terme de restaurations ou de charges d’entretien permet de cibler plus rapidement les acteurs susceptibles d’y répondre.

Pour aller plus loin

Les acteurs du patrimoine : la gestion

Les acteurs du patrimoine : conseil, sensibilisation et lobbying

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Monter un bon dossier de financement

Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement

Quelles entreprises s’appuient sur l’acquisition d’actifs naturels ou patrimoniaux pour renforcer leur stabilité financière ?

L’important à retenir dans cet article

C’est une véritable stratégie des entreprises qui, pour renforcer leur stabilité financière, acquièrent des biens fonciers issus du patrimoine naturel. 

Une entreprise, pour renforcer sa stabilité financière peut choisir d’axer sa stratégie sur des acquisitions foncières. Acheter du patrimoine naturel lui permet de :
– Asseoir sa stratégie financière sur l’acquisition de biens tangibles ayant une valeur, a priori intrinsèque, bien que de plus en plus sensible aux spéculations
– Dé-risquer son portefeuille d’actifs à travers des actifs décorrélés des marchés financiers
– S’engager dans une politique écologique, voire ISR (Investissement Socialement Responsable), utile et durable en plus d’être tendance

Avant toute chose, que faut-il entendre par « stabilité financière » ?

Selon la Banque Centrale Européenne (BCE), « la stabilité financière est une situation dans laquelle le système financier – qui englobe les intermédiaires, les marchés et les infrastructures de marché – est capable de résister aux chocs, en réduisant la probabilité d’une interruption du processus d’intermédiation financière qui serait suffisamment importante pour perturber l’allocation optimale des ressources ». Pour une entreprise, devenir stable financièrement implique donc d’avoir des ressources extérieures à son activité principale qui lui permettent de survivre en cas de crise (krach boursier, crise sanitaire, effondrement du marché, très forte concurrence etc.).

La notion de « foncier » quant à elle, se distingue de l’immobilier en ce qu’elle désigne tout ce qui relève de la terre. On parle de foncier bâti ou de foncier non bâti. Aussi le foncier renvoie aussi bien aux terrains constructibles qu’aux terres agricoles ou aux forêts. 

Asseoir une stratégie financière sur l’acquisition de biens tangibles ayant une valeur, a priori, intrinsèque, bien que de plus en plus sensible aux spéculations

Les biens fonciers issus du patrimoine naturel sont, par essence, tangibles. Il s’agit de biens  physiques. C’est le cas des matières premières, issues des forêts (le bois) ou des terres agricoles (le blé, le maïs, le raisin…) ou encore de l’or. Par son caractère réel, le bien ne peut être séparé de sa valeur qui lui est intrinsèque. 

Les rendements de ces biens réels sont moins importants que les produits issus des placements en bourse. Néanmoins, un tel investissement présente une plus grande sécurité qui réside dans cette valeur tangible. Fonder sa stratégie d’entreprise sur ce type de biens est une stratégie qui permet de renforcer sa stabilité financière à  long terme. 

En revanche, le risque est de se retrouver face à une situation où la spéculation, pratique liée aux opérations financières et commerciales fondées sur les fluctuations du marché, vient dénaturer le marché. L’intention première de l’achat devient alors une volonté de revendre plus cher quelques années plus tard. Selon Dominique Plihon, professeur d’économie financière à l’Université Paris XIII et membre des économistes attérés, la spéculation est critiquable notamment  parce que la spéculation peut contribuer à l’instabilité des marchés ou à des crises graves comme la crise sur la dette publique grecque ou sur l’euro.

Dé-risquer son portefeuille d’actifs à travers des actifs décorrélés des marchés financiers

Les entreprises possèdent de nombreux actifs (immobilisés ou circulants). Il s’agit de tous les biens et droits qu’elles possèdent : bâtiments, matériel, créances, personnel, parts de marché etc. Beaucoup d’entreprises décident de placer leur argent, ce qu’on appelle le portefeuille d’actifs, pour le faire fructifier. Il existe différents moyens : 
– L’achat de parts de capital 
– L’investissement en bourse

Ces actifs sont attachés au aléas des marchés financiers mondiaux, lieux physiques ou virtuels où les investisseurs négocient des titres à l’achat ou à la vente. 

Avec la crise de 2008, les investisseurs ont pu être amenés à changer de stratégie. Isabelle Scemama, head of fund groups et responsable des actifs réels au sein d’AXA IM, explique que « les effets de la crise et la baisse des taux d’intérêt ont conduit les investisseurs à se tourner de plus en plus vers des placements moins liquides, mais plus rentables ». L’acquisition de foncier naturel apparaît comme une solution possible . Comme dit précédemment, acheter du foncier naturel c’est investir dans des actifs assis sur des biens réels, par essence, décorrélés des marchés financiers. 

Investir dans des actifs décorrélés de ces marchés permet aux entreprises de :
– Augmenter le rendement global de leur portefeuille grâce à des rendements compris entre 2 et 15%
– Accroître la diversification de leur portefeuille financier 
– Se protéger contre l’inflation et sécuriser leurs revenus
– Investir dans des actifs stables qui ne souffrent pas de la cyclicité des marchés boursiers et dont la valorisation n’est pas remise en cause à chaque crise boursière
– Réduire la volatilité des performances du portefeuille financier

Olivier Héreil, directeur général adjoint, directeur des investissements et des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif, précise qu’il préfère « attendre de trouver des opportunités sur les marchés au meilleur prix plutôt que de nous contraindre à investir tous les ans ».

Sur le long terme, la demande pour le bois présente un potentiel réel de prise de valeur dans deux secteurs principalement l’énergie et la construction. Les revenus issus de l’exploitation sylvicole (vente de bois, location de chasse etc.) lui permettront de renforcer sa résilience. 

S’engager dans une politique écologique, voire ISR

Plusieurs entreprises ont pour stratégie d’investir dans le patrimoine. Elles achètent donc des châteaux pour servir une politique RSE ou ISR (Investissement Socialement Responsable). Cette stratégie se décline également pour les entreprises qui cherchent à valoriser le patrimoine naturel.. 

En outre, à l’heure de la protection environnementale, acquérir une forêt ou des terres agricoles a du sens d’un point de vue ISR. L’investissement socialement responsable (ISR) cherche à concilier placement financier et critères environnementaux. On parle « d’application des principes du développement durable à l’investissement ». Aussi, une entreprise qui fonderait sa stratégie sur l’acquisition foncière de biens issus du patrimoine naturel s’engage dans une politique écologique, utile et durable. Un tel engagement peut considérablement renforcer son image de marque. Il s’inscrit dans une dynamique de protection. de l’environnement très en vogue, tel que le pratique la marque d’ameublement Ikea.

Les risques inhérents à ce type d’investissement 

Ce type d’investissements présentent des risques non négligeables :
L’illiquidité de ce type d’actifs : pour devenir rentables, ces actifs doivent être détenus sur le long terme. En cas de besoin de capitaux à court terme, l’investisseur ne peut donc pas compter sur la vente de ses actifs
La sélection des actifs : les investisseurs doivent notamment s’assurer de :

– La viabilité des projets financés sur le long terme
– La solidité de l’exploitant qui le gère
– Les perspectives des marchés sélectionnés, notamment ceux dont les prix sont régulés par l’État

Dans la filière du bois par exemple, ces risques sont ceux liés à la perte en capital en raison :
– Des risques naturels (incendies, tempêtes) 
– De la baisse de la valeur du bois 

Exemple

Groupama Immobilier, qui gère les actifs de la Société Forestière Groupama a investi dans la filière sylvicole. Propriétaire d’environ 22 000 hectares de forêts, la société gère, pour ses mandants, un patrimoine valorisé à 3,2 milliards d’euros. À ce titre, Groupama Immobilier est un des principaux gestionnaires d’actifs immobiliers français. La Société Forestière Groupama est le troisième propriétaire forestier institutionnel français. En investissant dans les forêts, l’entreprise s’assure une stabilité financière. Cet investissement est particulièrement pertinent aux vues de son domaine de compétences et d’actions. En outre, ces actions de valorisation contribue au bon entretien du parc forestier français, une aubaine pour le patrimoine naturel.

Conclusion

Si acquérir du patrimoine naturel pour renforcer la stabilité financière de son entreprise se fait beaucoup, il n’est pas nécessaire de le faire soi-même. Aussi, certains acteurs économiques réalisent des transactions de biens fonciers (des forêts, des vignobles etc.) pour le compte de leurs clients (holding familiales, investisseurs…). 

Pour aller plus loin 


Renforcer sa production en valorisant le patrimoine

Patrimoine et politique RSE des entreprises

Entreprises : investir dans le patrimoine bâti