Dans cet article, Hephata explique la démarche à suivre pour la décoration intérieure d’un site historique.

Ce qu’il faut retenir

Le réaménagement des espaces d’un site historique peut bénéficier de l’accompagnement d’un spécialiste en vue de son bon déroulement.

Il faut suivre une certaine démarche et faire appel aux bons interlocuteurs pour concevoir la décoration intérieure la plus adaptée au site historique sans le dénaturer.

Introduction

L’aménagement intérieur d’un site historique est une question majeure, notamment lorsque celui-ci a pour ambition d’être ouvert au public. Or, certains sites historiques possèdent des intérieurs dépouillés ou quelque peu inconfortables. Ceux-ci nécessitent donc d’être réaménagés afin de présenter une esthétique adaptée au cadre patrimonial auquel ils appartiennent. Ce type de réaménagement pose une certaine réflexion puisque l’enjeu est de valoriser un site patrimonial par sa décoration intérieure, sans pour autant le dénaturer.

Ainsi, peut-on adopter un design contemporain pour valoriser un intérieur historique et classique ? Doit-on se cantonner à réitérer la décoration traditionnelle du site ? Peut-on trouver une alternative en proposant par exemple du mobilier contemporain mais orné de motifs anciens ? Le contraire est également valable : user d’un mobilier ancien et classique mais en l’habillant de coloris et de motifs plus contemporains, … Tous ces questionnements méritent une réflexion approfondie. En effet, l’enjeu de créer un intérieur confortable et attirant pour le public tout en respectant l’unicité des lieux.

Mais pour engager cette démarche, vaut-il mieux faire appel à un architecte ou à un décorateur d’intérieur ? Quelle est ensuite la procédure à suivre pour réaménager les intérieurs d’un site historique ?

La différence entre architecte et décorateur d’intérieur

              L’architecte d’intérieur

L’architecte d’intérieur dispose de connaissances variées dans le domaine de l’architecture et du design, compétences qu’il acquiert à l’issu d’un diplôme variant entre trois et cinq ans. Il est davantage un créateur et un concepteur d’intérieur. Il peut en effet effectuer des travaux lourds, contrairement au décorateur, qui modifient complètement l’agencement intérieur ainsi que la distribution des pièces. L’architecte d’intérieur dispose donc d’un œil plus technique et conceptuel que le décorateur d’intérieur.

              Le décorateur d’intérieur

Le décorateur d’intérieur est davantage spécialisé dans les tendances et l’histoire du design. Ses capacités se portent donc plutôt sur l’aménagement des espaces et non pas sur l’aspect structurel de l’architecture. Il compose donc avec l’existant en apportant des éléments décoratifs : mobilier, bibelots, tableaux, objets d’ornement, couvrement des murs et des sols, etc., … S’il souhaite toucher à la structure de l’édifice, il doit donc faire appel à l’intervention d’un architecte d’intérieur.

Par ailleurs, l’exercice du métier de décorateur d’intérieur n’est pas obligatoirement soumis à l’obtention d’un diplôme, il peut donc être quelque peu moins compétent qu’un architecte d’intérieur.

Quelles démarches pour redécorer mon site historique

Redécorer un site historique nécessite de suivre une certaine démarche. Tout d’abord, il faut analyser les besoins de l’édifice. Celui-ci nécessite-t-il une simple décoration ou a-t-il besoin, en plus, d’un renforcement de ces parties structurelles internes ? Définir le besoin permettra de comprendre à quel type de professionnel il faut faire appel : un architecte d’intérieur, un décorateur, ou bien les deux ? La recherche du professionnel peut se faire via un appel d’offres afin de mettre en concurrence les différents candidats et ainsi bénéficier de propositions différentes.

Il faut ensuite rechercher ce professionnel et viser principalement ceux qui ont une appétence dans le domaine patrimonial. Ceci peut être visible dans les références de l’architecte ou du décorateur en question. Celui-ci a-t-il déjà travaillé pour un monument historique, un château ou toute autre belle demeure à caractère patrimonial ? Si c’est bel et bien le cas, quel a été le résultat de leur travail : était-il satisfaisant et suffisamment respectueux du patrimoine ? Il peut également être intéressant de vérifier que les références proposées par l’expert répondent à votre propre goût et à vos critères en matière d’esthétisme.

Lors de vos premiers contacts avec l’expert, celui-ci réalisera un état des lieux du monument. Puis il établira un cahier des charges. Il proposera ensuite des planches de tendances et d’inspirations ainsi que des croquis ou des mises en scènes 3D imagées. Cela permettra d’avoir un aperçu du projet et des choix opérés. Ces illustrations pourront être retravaillées ou complètement modifiées en fonction de vos attentes, pour que celles-ci soient satisfaites au maximum. S’ensuivra ensuite le chantier pour mettre en forme les espaces et les aménager en matière de décoration et d’ameublement.

Quels sont les points à ne pas négliger pour la décoration intérieure d’un site historique ?

Il y a plusieurs points à ne pas négliger pour la décoration intérieure d’un site historique. Tout d’abord, il faut veiller à ce que la décoration intérieure ne dénature pas l’intégrité du monument. Ensuite, il faut veiller à respecter la réglementation ERP du monument en question. Les normes ERP concernent les établissements recevant du public et visent à assurer la sécurité et l’accessibilité des visiteurs. Il faut donc veiller à ce que la décoration intérieure, et notamment la disposition du mobilier, ne viennent pas à l’encontre de la sécurité et la mobilité des visiteurs (accès aux issues de secours par exemple).

Enfin, il est bon de mettre en place une signalétique adaptée qui s’insert avec harmonie dans la décoration intérieure de l’édifice. Cette signalétique doit en effet donner des indications de circulation au public, sans pour autant « abîmer » l’image visuelle du lieu. Pour cela, il faut trouver un type de signalétique (esthétique et supports) qui s’intègre avec harmonie au monument tout en restant visible et percevable en un coup d’œil.

Conclusion

Un architecte d’intérieur étant plutôt spécialisé dans l’aménagement ergonomique des espaces, il intervient surtout sur la structure des édifices. Or, dans le cadre des sites historiques, il n’est pas pensable de toucher à la structure (hormis pour la restaurer ou la consolider), même si le monument n’est pas protégé. En effet, modifier la structure intérieure d’un site historique viendrait rompre l’unicité du site. Cela entraînerait donc la perte de sa valeur, à la fois architecturale, historique, artistique, culturelle et esthétique. Il est donc davantage recommandé de faire appel à un décorateur d’intérieur. Celui-ci dispose d’une connaissance plus large dans l’histoire et les tendances du design, à la condition, bien sûr, que celui-ci soit sensibilisé au patrimoine. Ce, afin qu’il propose une solution adaptée aux caractéristiques du site.

Pour aller plus loin

Réinventer les intérieurs des monuments historiques

Le métier de programmiste

Design Thinking et patrimoine historique

Dans cet article, Hephata étudie comment réinventer les intérieurs des monuments historiques en vue de leur valorisation.

Ce qu’il faut retenir

Réinventer les intérieurs des monuments historiques, c’est :

  • Repenser la décoration intérieure ;
  • S’intéresser à une scénographie appropriée pour un site historique ;
  • Intégrer une signalétique adaptée.

Introduction

En vue de leur valorisation, réinventer les intérieurs des monuments historiques devient une réelle nécessité. En effet, il s’agit de mettre une bâtisse en valeur en créant une ambiance confortable et chaleureuse qui respecte l’histoire du site. L’aménagement doit également comprendre une signalétique intuitive pour guider les visiteurs dans l’espace.

L’aspect intérieur des espaces est important car il entre en jeu pour donner vie au monument, retracer son histoire et lui conférer une âme en quelque sorte. Il s’agit d’établir une rencontre entre le lieu et le visiteur, de redonner un sens et un contexte à un site afin de renforcer son lien à l’histoire, l’art et la culture.

Souvent négligées, décoration intérieure, scénographie et signalétique doivent être prises en compte dans la mise en valeur d’un site historique. Elles doivent contribuer au confort des visiteurs et à la médiation. Ainsi, elles renforceront le rayonnement du site et participeront à son attractivité touristique au sein du territoire. En effet, il est toujours plus agréable de visiter ou de séjourner dans une demeure historique soignée plutôt que dans un grand château glacial et austère.

Repenser la décoration intérieure d’un château

Repenser la décoration intérieure d’un site d’exception vise à créer un intérieur confortable. L’objectif est de donner une ambiance et une atmosphère uniques à un espace. Le principal défi est d’attirer les visiteurs et de faire en sorte qu’ils se sentent bien tout en leur rappelant le caractère historique et culturel du site.

Pour repenser la décoration intérieure d’un monument historique, il faut donc prendre en compte plusieurs critères :

  • L’histoire du lieu et de sa construction ;
  • Les matériaux utilisés (bois, marbre, pierre, …) ;
  • Les teintes et coloris utilisés initialement ou ceux existants actuellement ;
  • La distribution et l’aménagement de l’espace (luminosité, volumes, décors existants type moulures, colonnes, etc., …) ;
  • Les activités et le concept thématique développés au sein du site historique.

En fonction des ces différents critères, il est possible de choisir un style décoratif adapté. Néanmoins, il faut déterminer au préalable un fil directeur afin de bénéficier d’une décoration cohérente et ainsi éviter une certaine forme d’éclectisme.

Il est tout d’abord possible d’opter pour un style entièrement classique et traditionnel qui reprenne le décor initial du site (meubles anciens chinés dans des ventes aux enchères, lustres d’époque, tapisseries, tableaux de maîtres, etc., …). Ce type de décors permettra de plonger les spectateurs dans une autre époque. Ils pourront ainsi bénéficier d’une expérience immersive unique.

Il est également possible de renoncer à un intérieur classique et d’opter plutôt pour un aménagement contemporain, sans pour autant dénaturer le lieu. Une bonne alternative peut être d’aménager l’espace avec des meubles contemporains mais d’opter pour des coloris ou des motifs d’époque. Le contraire peut être juste également : employer des meubles anciens mais les habiller de motifs contemporains ! Quoiqu’il en soit, une touche contemporaine amènera du caractère au décor. Elle donnera au lieu une atmosphère confortable et inédite tout en renouvelant l’image du site qui peut sembler archaïque de prime abord, du fait de son caractère historique.

              Exemple

La Maison de Haute Couture Fendi et le Mobilier National ont participé au réaménagement du Palais de l’Académie de France à Rome. La restauration des six salons d’apparat devait se faire en cohérence avec les précédentes interventions de Richard Peduzzi, architecte et scénographe, et du peintre Balthus. Le nouveau mobilier a donc été choisi dans le respect de l’environnement créé par ces deux individus :

  • Tapis tissés mains en laine recyclée, aux tons subtils et dégradés reprenant ceux des murs ;
  • Table modulable imitant les pavés de la Via Appia, dans un doux travertin bleuté parfait pour l’inscrire dans le Salon Bleu ;
  • Table Borghèse rappelant les élégants pins sylvestres, si chers à l’Italie, de par son marbre Verde Viana ;
  • Tapisseries contemporaines contrastant avec l’austérité des murs et tranchant avec le décor à l’Antique, etc., …

Mettre en place la scénographie d’un monument historique

La scénographie est un terme qui provient du monde du théâtre. Il désigne « l’art de dessiner la scène ». La scénographie consiste ainsi à créer une expérience immersive en faisant appel aux sens. L’objectif est de créer un fil de visite narratif et interactif par l’intermédiaire de cartels, de dispositifs audiovisuels, d’outils numériques et digitaux, etc., …

Il s’agit ainsi de fournir un contenu et un discours à l’attention du public en vu de lui donner des clés d’interprétation, de compréhension et de lecture du monument. Ce, de manière ludique et interactive afin de simplifier l’approche à la culture.

La mise en place d’une scénographie cohérente est donc plus que nécessaire dans un lieu historique proposant des visites mais elle peut également être utilisée dans des sites voués à des activités d’hébergement ou de restauration. Elle viendra alors en supplément de ces activités principales.

En ce qui concerne la scénographie, il faut penser au discours que l’on souhaite véhiculer (le contenu) et la manière dont on veut qu’il soit distribué (la forme). De larges choix sont alors possibles mais le tout est de garder une unité tant au niveau des objets utilisés, qu’au niveau de leur design.

Ainsi, la décoration intérieure peut également servir de scénographie. Le choix du mobilier et de sa disposition peut permettre d’illustrer les modes de vie et habitudes d’une époque.

Il faut noter que la scénographie peut également prendre en compte des animations éphémères telles que des décorations florales à l’occasion du printemps ou encore une mise en lumière de l’édifice durant les soirées d’été par exemple, …

              Exemple

L’agence Klapisch Scénographes s’est chargée de mettre en place une exposition permanente pour le château de Châteaubriant. L’enjeu étant d’unifier les différents espaces et temporalités, le parcours scénographique s’articule autour de trois piliers :

  • La création de supports inspirés de représentations picturales du Moyen Age et de la Renaissance ;
  • Une narration transmise par des personnages fictifs ;
  • Une immersion participative et interactive du public.

Intégrer la signalétique dans son site historique

Enfin, il est important d’intégrer une signalétique intuitive dans un monument historique. En effet, celle-ci vise à orienter les publics et à faciliter leurs déplacements au sein des espaces. Cette signalétique doit néanmoins s’intégrer avec naturel dans l’ensemble de la décoration et de la scénographie intérieures.

Par ailleurs, elle doit être unifiée afin que l’œil puisse tout de suite la capter et l’identifier comme un élément d’orientation au sein du parcours. Les supports peuvent être multiples et il est bon de réfléchir avant d’effectuer le choix définitif. En effet, il faut opter pour des supports qui ne portent pas atteinte ou ne détériore pas le monument en lui-même.

Conclusion

Réinventer les intérieurs des monuments historiques ne se fait donc pas sans réflexion. En effet, le cadre historique nécessite de comprendre comment il va pouvoir être mis en valeur sans être dénaturé. Qu’il s’agisse de la décoration intérieure, de la scénographie ou de la signalétique, il faut donc penser au message que l’on désire véhiculer ainsi qu’au discours que l’on souhaite transmettre au public.

La scénographie, la décoration intérieure et la signalétique doivent être cohérentes entre elles car elles peuvent prendre part à la médiation du monument. Médiation qui permet de donner des clés d’interprétation et de lecture du site historique en question.

Pour aller plus loin

Dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine

Comment créer un musée ?

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables

Dans cet article, Hephata fait part d’une anecdote amusante : l’emploi de bactéries pour rénover sa façade !

Ce qu’il faut retenir

Longtemps perçues comme des ennemies des œuvres d’art et des bâtiments, certaines bactéries sont aujourd’hui utilisées en restauration.

En effet, celles-ci peuvent favoriser :

  • La régénération des tissus minéraux (pierre, marbre, calcaire, etc., …) ;
  • L’absorption des micro-organismes corrosifs (champignons par exemple).

Introduction

Malgré leur dureté et leur résistance, les matériaux de construction souffrent du passage du temps. Les monuments historiques nécessitent donc des restaurations ponctuelles afin que leurs architectures, tant intérieure qu’extérieure, reprennent leurs éclats d’antan. Le plus compliqué réside dans la recherche d’une solution innovante afin que les méthodes de restauration des matériaux ne portent pas atteinte à leur intégrité et ne produisent pas de dégâts collatéraux.

Cette solution innovante apparaît dans l’emploi de bactéries qui permettent, d’une part de renforcer le maillage de la pierre, et, d’autre part d’éradiquer la formation et la progression de micro-organismes facteurs de détériorations.

Restaurer le patrimoine : la bio-minéralisation

La bio-minéralisation est un processus opéré par des molécules organiques afin de reproduire une structure minérale. On parle alors le biominéral car la nouvelle matière étant composée d’éléments vivants, elle se révèle davantage résistante que son homologue minéral.

En restauration, la bio-minéralisation est une technique révolutionnaire ayant pour objectif le traitement de la pierre et, plus particulièrement, du calcaire. Elle consiste à pulvériser des bactéries en surface du bâtiment afin d’en couvrir son enveloppe matérielle. A cette suite, les restaurateurs pulvérisent également une substance nutritive en vue de nourrir les bactéries. Ces organismes vivants vont alors jouer le rôle d’un véritable épiderme pour la pierre. Ils vont se glisser dans les interstices de la pierre, se nourrir, se multiplier et reproduire la structure minérale de la pierre, permettant ainsi de renforcer sa résistance sans pour autant modifier son intégrité au niveau de sa forme et de sa teinte.

La bio-minéralisation est tout à fait révolutionnaire. Non seulement de part la rapidité d’action des bactéries, mais également du fait que c’est une méthode tout à fait naturelle évitant l’intégration de molécules étrangères à la pierre.

La bio-consolidation : une alternative à la restauration de la pierre

La bio-consolidation prétend, elle aussi, à se servir des bactéries, dans l’objectif de renforcer la résistance de la pierre. Néanmoins, il s’agit cette fois de s’intéresser aux bactéries déjà présentes et de leur appliquer une solution nutritive afin qu’elles reconstituent l’épiderme aux endroits où ce dernier est manquant ou abîmé. L’activité métabolique de ces bactéries permet ainsi de recréer la texture de la pierre et de palier à sa porosité.  

Utiliser les bactéries contre l’encrassement

Un autre phénomène participant à la dégradation des matériaux de construction est l’encrassement et la formation au cours des siècles de tâches et de salissures. On peut aussi quelquefois constater le développement de champignons entraînant la création de traces de moisissures. Notons que ce phénomène peut apparaître à la fois sur des éléments architecturaux et sculpturaux mais également sur des tableaux, des peintures ou différents objets.

Là encore, l’emploi de bactéries peut s’avérer réellement adéquat. En effet, celles-ci peuvent freiner la progression et la formation de champignons ou autres micro-organismes.

Exemple : restauration de la Basilique San Lorenzo de Michel Ange

Le projet de bio-minéralisation s’est appliqué sur l’espace renfermant la Chapelle funéraire des Médicis, la Nouvelle Sacristie. Il se trouvait qu’une partie du marbre était entachée depuis toujours par des salissures brunes. Celles-ci seraient provenues de la décomposition du corps en putréfaction d’Alexandre de Médicis. Or, rien n’avait jamais pu faire disparaître les vilaines tâches brunes. Rien, … jusqu’à ce que les restaurateurs aient l’idée de confier le défi à des bactéries ! Ils ont ainsi utilisé la bactérie Serratia Ficaria SH7. Le marbre étant un dérivé du calcaire, la bactérie avait la capacité de le nettoyer et de le regénérer. La bactérie a ainsi été appliquée sous la forme de gel et au bout de quelques jours, le miracle s’est produit : toute salissure avait disparue.

Exemple : restauration du Couronnement de la Vierge

Le Couronnement de la Vierge est une fresque peinte par Carlo Bononi au XVIIe siècle. Celle-ci a été peinte sur la coupole de l’église Sainte-Marie à Vado en Italie. La peinture, infectée de micro-organismes détériorant sa qualité picturale a été analysée par la microbiologiste Elisabetta Caselli. Elle a mis en lumière le fait que ces micro-organismes pouvaient sans doute être combattus par la bactérie Bacillus. En effet, cette dernière se révèle inoffensive pour les pigments picturaux mais participe pourtant à l’éviction des infections. Là encore, l’emploi de la bactérie permet d’éradiquer les micro-organismes infectieux, sans pour autant porter atteinte à l’intégrité initiale de l’œuvre.

Conclusion

Les bactéries ont longtemps été perçue comme ennemies de l’art, de l’architecture et de la peinture. En effet, certaines sont extrêmement nuisibles, se développant sous la forme de champignons. Ces derniers entraînent des traces de moisissures et impactent la qualité des matériaux en les fragilisant. C’est ce qui s’est passé à Lascaux par exemple, où les grottes ont dû être fermées au public, du fait de l’expansion d’un champignon fragilisant les pigments.

Néanmoins, certaines bactéries peuvent aujourd’hui être employées afin de restaurer les œuvres, les objets ou les bâtiments abîmés. Les techniques de bio-minéralisation et de bio-consolidation permettent ainsi de réparer le tissu minéral de la pierre, du marbre ou du calcaire. Autrement, les bactéries peuvent être appliquées sur les surfaces infectées par d’autres micro-organismes afin d’éviter que ceux-ci ne prolifèrent et ne détériorent la surface en question.

Pour aller plus loin

Défiscaliser les charges liées à la restauration d’un monument

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Le patrimoine historique face à la science

Dans cet article, Hephata aborde la question de la diversité du patrimoine industriel.

Introduction

Le patrimoine industriel est une notion qui a émergé en France dans les environs des années 1970. L’héritage industriel n’a intégré le champ patrimonial que tardivement. En effet, il a longtemps été perçu comme le témoignage visible de la chute d’une activité économique. Les anciennes usines et friches industrielles jalonnant le territoire reflétaient ainsi un sentiment de disgrâce et de honte. Elles étaient le reflet d’un échec et des conditions de vie déplorables des ouvriers. L’image s’est renversée progressivement, passant d’un sentiment négatif à une perception plus positive des friches industrielles. Ces éléments industriels, une fois patrimonialisés et réhabilités, participent à la refonte de l’identité territoriale. Ils permettent de redonner une certaine fierté aux habitants et renforcent l’attractivité touristique, ce qui permet de redynamiser les régions. Le patrimoine industriel revitalisé dispose donc d’un réel avenir en termes de revitalisation et de promotion des territoires.

Le patrimoine industriel fait référence aux éléments du passé qui témoignent du monde du travail. Il se traduit par des éléments architecturaux, par des paysages exploités par l’homme mais également par un héritage immatériel (savoir-faire, gestes, techniques, conditions de vie, histoire sociale et économique, etc., …). Le patrimoine industriel recouvre ainsi une multiplicité très diverse qui dépasse l’image unique de l’usine et de la friche industrielle.

Patrimoine proto-industriel ou patrimoine classique ?

Bien que le patrimoine industriel soit souvent assimilé aux usines, il concerne également les bâtiments plus anciens. Ceux voués aux productions artisanales ou agricoles par exemples. On peut citer les moulins, les verreries, les distilleries ou encore les papeteries. Ces bâtiments, souvent de taille modeste, présentent un intérêt au niveau de leur architecture. Ils présentent aussi un intérêt du point de vue technique ou par les savoir-faire qu’ils véhiculent. Néanmoins, ce patrimoine pourra souvent être qualifié de « rural » plutôt que « d’industriel », notamment du fait qu’il soit démuni, architecturalement parlant, du « style industriel », que nous évoquerons plus tard.

D’autres bâtiments, de plus grande ampleur, sont les manufactures royales. Celles-ci sont remarquables de par la qualité de leur architecture qu’elles empruntent aux palais princiers. Ce, afin de magnifier le pouvoir royal. Ces manufactures renferment le plus souvent des savoir-faire artisanaux. On peut citer notamment la manufacture de Sèvres. Néanmoins, on trouve également des manufactures de tabac (Morlaix ou Issy-les-Moulineaux) ou d’armement (Châtellerault). De même que pour les bâtis agricoles, par leur architecture plutôt traditionnelle et solennelle, ce type de monument pourra davantage être assimilé à un patrimoine classique plutôt qu’à un patrimoine industriel.

Le patrimoine des révolutions industrielles

La Première révolution industrielle a éclos dans le courant des années 1770-1850. Elle se caractérise par l’émergence du chemin de fer et de la machine à vapeur. Mais aussi par celle de la sidérurgie et de l’industrie textile. La Seconde révolution industrielle se déploie dans les années 1850-1914. Elle est marquée par l’invention de l’électricité, l’exploitation du pétrole ainsi que l’émergence de l’industrie chimique et automobile. C’est aussi la naissance du fordisme et du travail à la chaîne. Ce dernier impacte notamment l’organisation des usines.

La Première révolution industrielle pose les bases d’un vaste empire industriel qui perdura encore avec la Seconde révolution industrielle. C’est à ce moment-ci qu’émergent les premières usines. Celles-ci font généralement partie d’ensembles plus vastes, les ouvriers étant souvent logés sur place dans des quartiers et cités spécialement conçus pour eux. Ces espaces de logements font parfois preuve d’une volonté d’accorder du confort ainsi que de bonnes conditions de vie aux ouvriers. Il arrive ainsi que l’architecture de ces espaces d’habitation soit également qualitative et recherchée. C’est par exemple le cas du Familistère Godin à Guise.

Dans le Bassin Minier, au Nord de la France, on trouve également des cités ouvrières dont l’habitat, au briques typiques, est appelé « corons ». Ces cités côtoient les terrils et les sites d’extraction qui caractérisent les paysages culturels du Nord. 

Le style industriel

La dénomination de « patrimoine industriel » peut aussi être accordée aux biens qui possèdent un style industriel. Il s’agit alors de bâtiments dont les matériaux sont issus des révolutions industrielles : le fer, le béton, l’acier, le verre, la brique etc., … Ainsi l’architecture industrielle comprend tout à la fois les blocs massifs de béton, les palais d’aciers ornés de grandes verrières ou encore les anciennes cheminées de briques. Ces éléments architecturaux, typiques du style industriel, sont souvent conservés lors de réhabilitations du patrimoine industriel. En effet, ils constituent des éléments identitaires du passé industriel.

Ainsi l’école d’architecture Paris Val-de-Seine a décidé de conserver une halle métallique ainsi que la cheminée des locaux de l’ancienne usine d’air comprimée dans laquelle elle s’est installée.

Conclusion

Le patrimoine industriel recouvre donc de multiples réalités. Il renvoie en effet à différentes époques chronologiques bien distinctes. Ainsi, le Moyen Age et son économie agraire ont eux-mêmes transmis des bâtiments qui font partie du patrimoine industriel comme les moulins ou les ateliers d’artisans par exemple. Cette appartenance au patrimoine industriel est tout à fait justifiée du fait qu’il s’agit d’ouvrages dont la fonction n’est autre que productive. Néanmoins, ils sont souvent davantage assimilés aux patrimoines plus traditionnels, ruraux ou classiques, du fait de leur architecture dépourvue de toute trace industrielle (fer, béton, verrières, etc., …).

Les révolutions industrielles permettent le passage d’une économie agraire à une économie commerciale et industrielle de grande ampleur. De la Première révolution industrielle, on tire le patrimoine des grandes manufactures d’Etat, le patrimoine des premiers chemins de fer et celui des industries textiles et sidérurgiques. De la Seconde, on hérite surtout du patrimoine des grandes usines liées au fordisme et au travail à la chaîne.

Pour aller plus loin

Le tourisme durable : vers de nouvelles pratiques ?

La restauration et la réhabilitation du patrimoine religieux

Le tourisme de mémoire en France

Dans cet article Hephata tente de répondre à la question suivante : quel avenir pour le patrimoine industriel ?

Introduction

Ce n’est qu’à partir de la fin du XXe siècle que les bâtiments industriels ont été reconnus comme des éléments majeurs de notre patrimoine. L’extension du champ patrimonial a permis cette ouverture en ne se focalisant plus uniquement sur les monuments prestigieux et très anciens mais en visant désormais les bâtiments dont la fonction principale était la production industrielle. Derrière le patrimoine industriel se cachent en fait deux dimensions : le patrimoine matériel d’une part mais également le patrimoine immatériel. En effet, ce n’est pas seulement l’architecture de ces bâtiments qui est prise en compte mais également l’histoire sociale dont les espaces sont empreints. Il s’agit ainsi de faire mémoire des conditions de vie et du savoir-faire des artisans, des ouvriers, des miniers, etc., … qui ont travaillé dans ces sites de production.

Cette volonté d’inclure le passé industriel dans le patrimoine est de plus en plus présente. De nombreux lieux sont patrimonialisés et bénéficient aujourd’hui de certains labels et protection. On peut par exemple citer :

Néanmoins, les lieux du patrimoine industriel sont engagés dans une vaste problématique. La plupart sont aujourd’hui abandonnés et constituent des friches industrielles. Dès lors, comme les revaloriser et les réhabiliter pour les faire perdurer dans le temps et les transmettre aux générations futures ? Autrement dit, quel avenir pour le patrimoine industriel ?

La prise de conscience autour du patrimoine industriel

La prise en compte du patrimoine industriel n’est pas chose aisée. En effet, bien qu’il recouvre une multitude de formes (ponts, écluses, gares, etc.,…), le patrimoine industriel fait aussi penser aux bâtiments liés aux usines. Usines qui ont périclitées puis ont été abandonnées. C’est pourquoi la notion de patrimoine n’est admise que progressivement. En effet, les regards perçoivent plutôt les vestiges des usines comme des éléments négatifs qui témoignent d’un échec ou de la chute de l’activité économique du territoire.

La patrimonialisation du bâti industriel passe donc nécessairement par un changement du regard qui s’opère au niveau des visiteurs et étrangers mais également au niveau des habitants. Tout l’enjeu est de rendre aux habitants la fierté d’appartenir à un territoire. Dès que les regards changent, la patrimonialisation des biens industriels peut s’enclencher.

C’est par exemple ce qu’il s’est passé dans le cadre du Bassin Minier. Grâce à son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, à l’ouverture du Louvre-Lens et à la création d’une marque de destination, « ALL », le regard sur ce territoire a considérablement changé. Le noir du charbon, image négative d’un territoire en déclin économique et marqué de friches industrielles et minières a su réacquérir ses lettres noblesses. En effet, les éléments miniers (couleur noir, terrils, corons) sont aujourd’hui des éléments forts de l’identité du territoire et véhiculent une image positive. Ils sont des éléments constitutifs de la marque et ont permis un retournement de situation : on ne parle désormais plus de paysages en friches mais de paysages culturels.  Ce retournement a permis la promotion du territoire du Bassin Minier au niveau international. Il est aujourd’hui devenu une destination touristique majeure en France.

La réhabilitation du patrimoine industriel

La réhabilitation du patrimoine industriel s’est donc faite progressivement, du fait de l’image négative qui y était associée.

En fait, la première forme de réhabilitation du patrimoine industriel est la création du concept de « loft ». En effet, un loft est une ancienne usine ou un vieil entrepôt aménagé en logement d’habitation. Il est caractérisé par de vastes espaces lumineux. La structure est laissée visible, dans un style tout à fait épuré. D’abord initiée par les artistes aux Etats-Unis, cette forme d’habitat devient rapidement l’apanage des « bourgeois-bohèmes ».

Néanmoins, c’est justement du fait de leurs volumes si étendus, que les différents patrimoine industriels ont fait émerger la nécessité de trouver des fonctions autre que l’habitat. Ces derniers sont ainsi réhabilités sous de multiples formes. On trouve par exemple :

  • des centres d’interprétation et de collections ou des lieux culturels ;
  • des tiers-lieux ou espaces partagés ;
  • des centres de formations ou d’éducation ;
  • des espaces commerciaux, etc., …

Voici quelques exemples de réhabilitation du patrimoine industriel :

Mise en tourisme du patrimoine industriel

Réhabiliter le patrimoine industriel peut également nécessiter une mise en tourisme. Lorsqu’il s’agit de donner aux sites concernés des fonctions liées à la découverte de la culture, de l’art ou du patrimoine par exemple.

L’objectif est alors de faire des anciens bâtis et friches industriels, des lieux attractifs proposant une offre touristique. Généralement, la création de cette offre s’appuie sur des éléments caractéristiques de l’activité industrielle. Le but est alors de se servir de ces éléments qui, autrefois, étaient généralement perçus négativement. L’objectif est d’en faire des atouts constitutifs de l’identité des sites.

Ainsi en est-il par exemple pour la Piscine de Roubaix. Cette dernière a été transformée en Musée autour des thématiques de l’art et de l’industrie. L’architecture initiale de la piscine a été conservée. Pour faire référence à la fonctionnalité première de l’édifice, un bassin d’eau allongé et peu profond a été inscrit au sol du monument. Par ailleurs, des bandes-son diffusent des bruits d’eau et des cris d’enfants. Ce afin de faire référence au passé et aux loisirs d’antan qui se déroulaient au sein du lieu.

Conclusion

La prise en compte des bâtiments et friches industriels dans le champ patrimonial s’est donc fait tardivement. Aujourd’hui, le regard se transforme et accepte les bâtiments témoins d’une activité économique révolue. Au lieu de faire table rase du passé, les acteurs du patrimoine cherchent à conserver le patrimoine industriel. Soit en le restaurant, soit en lui trouvant de nouvelles fonctions. Celles-ci sont diverses : logements, commerces, espaces de travail, ateliers d’art ou d’artisanat, centres de culture, etc., … Les projets sont nombreux et tous plus originaux les uns que les autres.

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Dans cet article, Hephata met en lumière la contribution du patrimoine au tourisme durable.

Introduction

Le tourisme durable est une alternative au tourisme de masse et repose sur trois piliers :

  • Economie ;
  • Société ;
  • Environnement.

Le troisième pilier fait en fait référence au patrimoine qu’il soit naturel ou culturel. Il recouvre ainsi une multitude de réalités : à la fois les paysages et la biodiversité mais également le bâti et les créations humaines.

En ce qui concerne le tourisme, l’environnement est d’une importance capitale. En effet, c’est lui qui est la cause de l’intérêt touristique d’une destination. Sans cet intérêt, les visiteurs ne voyageraient pas vers le lieu en question. L’entretien et la préservation de l’environnement sont donc des enjeux majeurs pour garder l’intérêt touristique d’un site. Paradoxalement, c’est pourtant l’afflux touristique qui est sans doute le plus gros risque de dégradation d’un site. En effet, le tourisme de masse et la sur-fréquentation entraînent la pollution ainsi que la détérioration de certains espaces. C’est pourquoi le tourisme responsable cherche à protéger au maximum l’environnement, non seulement pour des questions d’éthique mais également pour bénéficier d’une économie touristique viable sur le long terme.

Ainsi, tourisme durable et patrimoine sont faits pour fonctionner ensemble. Ils se soutiennent l’un l’autre. En effet, le tourisme peut contribuer à la valorisation, à la protection et à la préservation du patrimoine. Parallèlement, le patrimoine constitue l’intérêt d’une destination, permettant un afflux touristique contribuant à l’enrichissement économique du territoire. Par ailleurs, le patrimoine, par son esthétique, son histoire et/ou son intérêt culturel, participe au bien-être des Hommes, ce qui l’inclut parfaitement dans un des piliers du tourisme durable : la société.

Source : Atout France repris par Acteurs du Tourisme Durable

Le patrimoine, un point-clé de l’attractivité touristique

Le patrimoine est un des facteurs qui favorise l’attractivité touristique d’une destination. Il est donc important de le maintenir dans un bon état et de le faire perdurer. Cela est d’autant plus important qu’il constitue tout un héritage et est porteur d’histoire. Le conserver et le préserver est donc une question d’éthique avant tout même si le patrimoine peut aussi être perçu comme un outil de retombées économiques.

Ce patrimoine peut couvrir diverses réalités telles que :

  • La nature (paysages et biodiversité) ;
  • L’architecture (monuments historiques, bâtiments industriels, villas d’architectes, etc. …) ;
  • Les objets d’art et objets témoignant d’un savoir-faire ;
  • Les savoir-faire et les techniques ;
  • Les pratiques culturelles et gastronomiques, etc. …

Selon ces divers types de patrimoines, les enjeux de sauvegarde et de valorisation ne sont pas les mêmes. Néanmoins, les autorités compétentes du tourisme cherchent, par différents moyens, à les protéger et les valoriser. Ce, à la fois pour les faire perdurer dans le temps et les préserver des impacts négatifs de l’activité humaine mais aussi pour les rendre accessibles au plus grand nombre via l’activité touristique.

Exemple

Cette protection et cette valorisation passent par la mise en place de labels. On peut penser notamment à celui des Grands sites de France. Ce label cherche à préserver et promouvoir les grands sites naturels de France. Parmi eux, on trouve Bibracte – Morvan des Sommets. Le site comprend à la fois les paysages naturels du Morvan ainsi que les vestiges archéologiques gallo-romains retrouvés au Mont Beuvray. Le label permet de prendre des mesures pour préserver les paysages et continuer les fouilles archéologiques tout en les promouvant en proposant une offre d’accueil et d’activités aux touristes.

Le patrimoine, un apport positif pour la société

Le patrimoine est un élément à ne pas négliger au sein de la société. En effet, c’est un élément porteur du passé des hommes. Il est donc un héritage historique qui permet aux générations actuelles et futures de prendre connaissance du passé de l’humanité. Il témoigne ainsi des anciens savoir-faire et techniques mais également des différents modes de vie et traditions au travers de l’architecture, de la culture, des savoir-faire, des techniques et même des paysages.

Outre ses caractéristiques historiques, le patrimoine est souvent porteur d’une certaine esthétique. Le patrimoine participe ainsi au bien-être des êtres humains. Hephata a d’ailleurs vérifié cette hypothèse lors de son Etude d’impact publiée en 2017. Il s’est avéré que le patrimoine est porteur d’un effet thérapeutique. Ainsi, on observe une baisse des dépressions de 8% chez les individus âgés de plus de 50 ans se rendant dans un lieu culturel au moins une fois par mois.

Même si ce bien-être est généré par l’ensemble du patrimoine, il est en grande partie dû au patrimoine naturel : à la fois les paysages mais également les parcs et jardins dépendant de monuments historiques.

Exemple

Le Pont du Gard est un patrimoine protégé par de nombreux labels :

Il se trouve qu’en plus d’être un des uniques témoignages des aqueducs romains, le Pont du Gard est un site naturel d’exception. Il s’agit donc d’un lieu fort tant au niveau de son histoire que de sa biodiversité.

Le paysage méditerranéen de garrigue et la rivière offrent un cadre idyllique pour le bien-être et le repos. Les individus peuvent participer à des circuits et à des balades respectueuses de l’environnement. L’environnement paisible est idéal pour retrouver une certaine sérénité, faire un exercice physique et respirer du bon air frais.

On peut ainsi dire que le Pont du Gard est un exemple de destination touristique durable notamment parce qu’il participe au bien-être de la société (habitants et touristes) mais aussi parce qu’il est doté de nombreux labels qui protègent à la fois son environnement naturel mais aussi son architecture en tant que telle.

Le tourisme, un acteur de mise en valeur du patrimoine ?

Le tourisme est une activité créatrice de richesse. En effet, l’activité touristique permet à un territoire d’attirer des visiteurs qui seront des consommateurs. Il faut ainsi mettre à leur disposition des produits et des services pour satisfaire à leurs besoins et à leur bien-être. En échange, la mise à disposition de ces produits et services est rémunérée par ces visiteurs. Ainsi, le territoire pourra bénéficier de retombées économiques. Bien plus, l’offre de ces biens et services nécessitera la création d’emplois locaux permettant ainsi de redynamiser le territoire.

Or, si cette création de richesse est bénéfique au territoire ainsi qu’à ses habitants, elle l’est aussi pour le patrimoine local. En effet, le patrimoine est le plus souvent un élément constituteur de l’offre touristique du fait de son intérêt artistique et historique. Il peut donc, par ce biais, bénéficier des retombées économiques de l’activité touristique. Le ou les propriétaires d’un patrimoine qu’ils soient des particuliers, des associations, des entreprises ou des collectivités territoriales et qu’il s’agisse de patrimoine bâti, culturel ou naturel, a donc tout intérêt à promouvoir son patrimoine dans la sphère du tourisme.

Par ailleurs, bien plus que de le revaloriser économiquement, le tourisme peut être un canal de promotion d’un patrimoine. En effet, pour mettre en valeur une destination, d’importantes campagnes de communication sont mises en place. Celles-ci intègrent les lieux et activités intéressants du territoire (paysages, monuments, savoir-faire locaux, etc. …).

Le tourisme est donc un acteur de la mise en valeur du patrimoine puisqu’il lui permet une mise en visibilité et lui apporte des retombées économiques.

Conclusion

Le patrimoine a donc un rôle majeur à jouer dans le tourisme durable et inversement. Le patrimoine accroît en effet l’intérêt des sites touristiques. Néanmoins, il nécessite des actions de préservation et de protection pour ne pas subir les dégradations d’un tourisme de masse. Le tourisme responsable répond justement à cet enjeu en essayant de protéger au maximum l’environnement grâce à des modes de tourisme alternatif tels que :

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Dans cet article, Hephata se penche sur les nouvelles pratiques liées au tourisme durable.

Introduction

Le tourisme durable est une alternative au tourisme de masse. Il vise à réduire, limiter voire contrer les effets négatifs du tourisme sur la société et l’environnement.

Le tourisme est une activité transversale touchant à de nombreux secteurs économiques. C’est un levier majeur pour les territoires pour leur enrichissement et leur développement. Ainsi, le tourisme est la première industrie économique mondiale. Elle représente environ 7,5% du PIB français selon le Rapport d’activité publié par Atout France en 2019. Il s’agit donc d’une activité qu’il faut encourager et développer. Néanmoins, le tourisme a des impacts souvent très négatifs sur la société et l’environnement. La sur-fréquentation est notamment la cause de ces troubles. Celle-ci crée une atmosphère d’inconfort pour les communautés d’accueil ainsi que des risques pour l’environnement et la gestion des ressources naturelles et culturelles.

Le tourisme durable cherche donc à inverser la tendance en essayant de concilier à la fois :

  • Le bien-être des visiteurs ;
  • Celui des habitants locaux ;
  • Celui des professionnels du tourisme (conditions de travail) ;
  • Le respect des ressources (naturelles et culturelles).

Ainsi, d’après l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), il repose sur trois piliers :

  • L’économie ;
  • La société ;
  • L’environnement.

Source : Atout France repris par Acteurs du Tourisme Durable

Autrement dit, le tourisme durable cherche à favoriser l’économie tout en inscrivant cette activité à long terme dans le respect de la nature et des Hommes.

Contexte historique du tourisme durable

Le tourisme durable est un concept qui est apparu progressivement. En effet, il résulte d’une prise de conscience suite aux phénomènes de tourisme de masse, de sur-fréquentation entraînant la pollution, la dégradation de l’environnement ainsi que le mal-être des visiteurs, des habitants et des professionnels du tourisme.

Lors du Sommet de Rio en 1992, l’impact des activités socio-économiques humaines sur l’environnement est interrogé. L’Agenda 21 est adopté durant cette grande rencontre mondiale. Ce dernier fixe l’objectif du développement touristique durable. Le défi est le suivant :

« Rendre compatible l’amélioration des conditions environnementales et sociales qui résultent du développement touristique avec le maintien de capacités de développement pour les générations futures ».

Les principes du tourisme durable sont définis en 1995 lors de la conférence mondiale du tourisme durable à Lanzarote. Y est aussi adoptée la Charte mondiale du tourisme durable. Les principes du tourisme durable sont réactualisés en 2004 par l’OMT. Ces principes sont les trois piliers évoqués précédemment :

  • Economie ;
  • Société ;
  • Environnement.

En 1999, l’Assemblée Générale de l’OMT adopte le Code mondial d’éthique du tourisme. Il cherche à guider les porteurs de projets touristiques pour que les différentes parties prenantes proposent des offres en adéquation avec le respect de l’Homme et de l’environnement.

En 2000, le Sommet mondial en Jordanie et la Déclaration d’Amman abordent la question du tourisme comme vecteur de paix entre les nations.

Lancé en 2006, le Groupe de travail international sur le développement du tourisme durable permet de soutenir une quarantaine de projets provenant d’une vingtaine de pays différents et d’environ 25 organisations.

En 2010, le PNUE (programme des nations unies pour l’environnement) lance le partenariat Mondial pour le tourisme durable.

Enfin, l’ONU proclame l’année 2017 comme année internationale du tourisme durable pour le développement.

Les principes du tourisme durable

Le tourisme durable s’articule autour de trois grands principes :

  • Economie ;
  • Société ;
  • Environnement.

Ces derniers lui permettent de réduire l’impact négatif de l’Homme sur l’environnement tout en garantissant une activité économique viable sur le long terme ainsi qu’un respect et la garantie du bien-être des consommateurs, des résidents locaux et des professionnels du tourisme.

Economie

Etant donné l’importance économique du tourisme, le tourisme responsable cherche à poursuivre voire à accroître la rentabilité économique des différentes activités touristiques. Il cherche à créer de la valeur et à générer de la richesse pour les territoires d’accueil. Ce, afin de garder une place importante dans le PIB d’un pays.

Néanmoins, le tourisme durable détient la particularité de vouloir créer de la richesse pour servir véritablement de levier économique pour les territoires et les habitants locaux. Ainsi, l’objectif n’est pas d’enrichir un petit nombre mais bien les communautés d’accueil. Cela passe par la lutte contre la corruption, la création d’emplois sur place ainsi que la valorisation des savoir-faire et services locaux.

Société

Le tourisme responsable a également à cœur de répondre de manière satisfaisante aux besoins et au bien-être des Hommes, qu’il s’agisse :

  • Des visiteurs et consommateurs (les touristes) ;
  • Des habitants et communautés d’accueil ;
  • Des professionnels et acteurs du tourisme.

L’objectif est ici de créer des emplois locaux avec de bonnes conditions de travail. En effet, les emplois du secteur du tourisme sont souvent précaires (CDD, emplois saisonniers, travail de nuit ou le week-end, etc. …). Ils sont le plus souvent liés à l’hôtellerie et à la restauration.

Un autre objectif est d’établir de bons contacts entre les populations d’accueil et les visiteurs. En effet, le visiteur est souvent celui qui porte l’étiquette du « touriste » qui vient déranger. Il peut être perçu comme un étranger qui vient modifier les conditions de vie quotidienne des habitants. Ainsi, le bien-être des résidents est un axe majeur du tourisme durable qui cherche notamment à contrer la sur-fréquentation des lieux. Cette sur-fréquentation et le phénomène de masse sont d’ailleurs également un poids pour les touristes eux-mêmes. Le but est donc de satisfaire le mieux possible aux exigences des touristes en leur assurant un séjour confortable et vivable, sans pressions, en paix et selon leurs envies.

Environnement

L’environnement comprend à la fois le patrimoine naturel mais également le patrimoine culturel. Il s’agit de préserver les lieux du tourisme qui souffrent souvent de la pollution et de dégradations du fait du nombre excessif de visiteurs et de touristes. Il s’agit également de limiter la surexploitation et la mauvaise gestion de ces ressources patrimoniales.

La protection de ces différents espaces est importante non seulement parce qu’il s’agit de notre patrimoine et de notre planète mais également parce qu’ils présentent souvent l’intérêt des destinations touristiques. Ainsi, préserver les espaces naturels, la biodiversité ou encore les monuments permet de les transmettre aux générations futures afin qu’elles en profitent à leur tour.

Le patrimoine occupe donc une place importante dans le tourisme durable.

Les sous-principes du tourisme durable

Le tourisme responsable présente des sous-principes qui se situent au croisement des valeurs principales. Celles-ci sont les suivantes :

  • L’équité, à la croisée entre société et économie en favorisant une juste rémunération au juste prix ;
  • La viabilité, qui fait le pont entre économie et environnement en encourageant les acteurs et professionnels du tourisme pour les objectifs mis en place afin de préserver l’environnement ;
  • La vivabilité, qui promeut une qualité de vie en proposant aux population un environnement plus sain grâce au respect de la biodiversité et grâce à la présence du patrimoine et d’activités culturelles.

Les différentes activités du tourisme durable

Le tourisme responsable peut être décliné en plusieurs activités. Celles-ci sont de plus en vogue et de plus en plus privilégiées par les touristes. En effet, elles sont plus agréables et répondent parfaitement au refus du tourisme de masse et de la sur-fréquentation.

L’écotourisme se situe à la croisée entre environnement et économie. Également connu sous la dénomination de « tourisme vert », il s’agit d’une pratique touristique orientée vers la découverte de la nature, de réserves naturelles, de l’agriculture (agritourisme, œnotourisme, spiritourisme, etc. …), de la ruralité ou de la nature urbaine (parcs, jardins écologiques, etc. …). L’objectif est dé découvrir la faune et la flore en la respectant.

Le tourisme éthique et solidaire cherche à bénéficier à la fois à l’économie et à l’environnement. C’est une forme de tourisme responsable qui cherche à impliquer au maximum les populations locales afin de favoriser le développement économique de leurs territoires. Il s’agit donc d’une forme de tourisme qui cherche à profiter au plus grand nombre en incluant toutes les parties prenantes.

Le tourisme social touche à la fois la société et l’économie. En effet, il souhaite favoriser la pratique touristique en la rendant accessible au plus grand nombre. Pour y parvenir, plusieurs mesures sont mises en place telles que :

  • La mise en accessibilité et l’aménagement des accès ;
  • L’attribution de chèques-vacances ;
  • La distribution de subventions ;
  • L’augmentation du nombre de congés payés ;
  • L’encouragement des voyages professionnels, etc. …

Conclusion

Le tourisme durable est un tourisme d’avenir, est le tourisme de demain. En effet, il tend enfin à remplacer le tourisme de masse. Celui-ci est de plus en plus exécré par les populations locales mais aussi par les visiteurs eux-mêmes.

Cette forme de tourisme alternatif cherche à avoir des impacts positifs à la fois sur l’environnement, la société et l’économie. Néanmoins, certains aspects de ce tourisme doivent toujours être requestionnés. Ainsi, si l’on prend exemple du tourisme éthique et solidaire, on peut se demander s’il est toujours une forme de tourisme responsable. En effet, cette forme de tourisme peut être perçue comme une « consommation » de la misère des populations les plus pauvres. Le visiteur vient-il alors véritablement pour aider ces populations en les enrichissant ou pour être un simple spectateur de leur pauvreté ?

Pour aller plus loin

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Le-ticket-mécène-Hephata-Labo-du-patrimoine

Grâce au ticket mécène : parrainez une oeuvre d’art et contribuez à l’enrichissement culturel des collections d’un musée !

Ce qu’il faut retenir

Si un musée souhaite accroître et enrichir ses collections, il doit recourir au don ou au mécénat. En effet, ses ressources primaires sont généralement insuffisantes pour acquérir une œuvre.

Initié par le Musée d’art contemporain de Bordeaux, le ticket mécène est une forme de mécénat ou de financement participatif. Développé dans le domaine culturel et artistique des institutions muséales, il pourrait également être employé pour le patrimoine architectural.

Introduction

Avec le ticket mécène : parrainez une oeuvre ! Il est une sorte de financement participatif ou de crowdfunding. C’est un procédé qu’a mis en place le musée d’art contemporain de Bordeaux (le CAPC) en 2013. C’est Thomas Boisserie qui l’a initié et l’a aussitôt déposé à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle).

Le ticket mécène permet à l’institution de bénéficier de micro-dons de la part des visiteurs. Il s’agit donc d’une stratégie de financement qui vise le grand public. Même si le montant de chaque don est infime, la somme cumulée de ces dons permet un apport financier important.

L’avantage de cette stratégie est qu’elle est assez simple à mettre en place. Ici, il ne s’agit ni de faire appel à de grands mécènes, ni de mettre en place des levées de fonds complexes. Il suffit simplement de proposer un tarif supplémentaire pour les billets d’entrée et de mettre en place une signalétique adaptée. Il y a donc moins de moyens et d’outils (communication, médiation, etc …) à mettre en place que lors de grandes campagnes de financement.

Par ailleurs, les contreparties du ticket mécène sont simples à mettre en œuvre. Elles exigent moins d’inventivité et de complexité que dans le cadre du mécénat, du sponsoring ou du naming.

Ticket-mécène-Hephata-Labo-du-patrimoine

Le ticket mécène : parrainez une oeuvre du CPAC

Le ticket mécène : le concept

Le CAPC est le musée d’art contemporain de Bordeaux. Inauguré en 1983, il est devenu Musée de France en 2003. Malgré sa collection de 1299 œuvres qui totalisent environ 190 artistes, le CAPC cherche toujours et encore à enrichir sa collection en y intégrant de nouvelles œuvres contemporaines.

Cet enrichissement des collections est nécessaire pour le rayonnement culturel du musée sur le territoire. L’enrichissement des collections est même un devoir des musées et notamment ceux labellisés « Musée de France ».

Néanmoins, l’achat d’une œuvre est très coûteuse et les musées ne bénéficient pas forcément de l’appui de l’État pour ces acquisitions. Ils ne peuvent pas non plus compter sur leurs fonds propres, ceux-ci étant trop faibles.

C’est ainsi que le CAPC a eu l’idée du ticket mécène. Comme son nom l’indique, le ticket mécène fait appel au mécénat. Cependant, il possède la particularité de s’adresser au grand public. En effet, le ticket mécène est un billet spécial dont le prix est plus élevé qu’un billet d’entrée initial. Ce ticket propose une contribution spéciale de 3€ minimum en complément du tarif de base. Ce supplément financier est destiné à l’achat d’une œuvre supplémentaire pour la collection.

Par ailleurs, le partenariat avec l’association des amis du CAPC entraîne un abondement au ticket mécène. Chaque micro-don effectué est ainsi multiplié par deux.

Le ticket mécène : coûts

En ce qui concerne les différents coûts liés à la mise en place du ticket mécène, ceux si sont relativement faibles. En effet, ils ne concernent que l’édition des magnets, la communication sur l’opération et l’organisation de l’évènement de clôture de la campagne d’acquisition.

Une question néanmoins se pose : comment engager le public à payer un prix plus élevé ? Généralement, une des réponses consiste à afficher le prix du ticket mécène de manière plus explicite que le prix normal, de façon à ce que la possibilité du don ressorte de manière explicite. Il faut donc agir sur la signalétique. Cela demande cependant de la modération. En effet, il faut veiller à ce que l’engagement des donateurs reste libre et non pas imposé.

Le ticket mécène : contreparties

Afin d’attirer les publics et de leur donner envie de contribuer à l’acquisition d’une œuvre, il faut tout de même mettre en place quelques contreparties. Le CAPC de Bordeaux a eu l’idée de distribuer des magnets représentant des parties de l’œuvre. Ainsi, chaque donateur repart avec un fragment de l’œuvre ce qui permet de concrétiser le fait qu’il en est en partie propriétaire. Cette pièce symbolique de l’œuvre lui permet de se ressentir comme un acteur du rayonnement culturel sur le territoire.

Par ailleurs, le musée a décidé de créer une véritable intégration des donateurs dans le processus d’achat de l’œuvre. En effet, l’institution muséale tient ces derniers sont tenus au courant de l’évolution de la campagne d’acquisition. Lorsque l’œuvre est enfin entrée dans la collection, le musée invite tous les donateurs à un temps de convivialité. Il s’agit d’un évènement ou l’œuvre est accueillie comme il se doit, en présence de tous ses contributeurs. Ces derniers ont alors le privilège d’assister à « l’ouverture de caisse ». Il s’agit du moment où l’œuvre se dévoile enfin et entre définitivement dans la collection. Or, ces moments sont généralement réservés au personnel des musées.

Enfin, même s’il s’agit de micro-dons, les contributeurs peuvent bénéficier de déductions fiscales, grâce à la loi Aillagon, et ce, à hauteur de 66 % du don effectué. Néanmoins, comme il s’agit de micro-dons, très peu de personnes y ont recours.

Le ticket mécène : parrainez l’oeuvre Understanding through peace

La première œuvre qui a bénéficié de l’expérience du ticket mécène n’est autre que Understanding through peace de Nicolas Garait-Leavenworth. La galerie bordelaise Cortex Athletico l’a vendu pour une somme de 12 000 €. 800 contributeurs ont participé à l’acquisition de l’oeuvre via le ticket mécène. Les donateurs ont apporté 5 000 € et l’institution muséale 2 000 €. Les 5 000 € restants sont le fait de l’abondement opéré par l’association des amis du CPAC.

Le ticket mécène : autres alternatives

En France d’autres institutions et musées ont adopté le ticket mécène. C’est le cas du Musée de la Piscine de Roubaix qui cherche à financer la restauration d’une de ses œuvres. Il s’agit des Trois amis de Pierre-Jean-Edmond Castan. On estime à 1800 € la restauration de l’oeuvre.

Une concession du droit d’usage du ticket mécène a aussi été autorisée pour la Ville de Chartres pour son Musée des Beaux-arts. La participation des donateurs est libre et vise davantage la restauration d’œuvres plutôt que l’acquisition de nouvelles. Le Musée des Beaux arts de Chartres cherche notamment à restaurer le tableau Métabus, roi des Volsques de Léon Cogniet. Le coût de la restauration s’élève 17 000 €.

Conclusion

Le ticket mécène permet donc de parrainer une oeuvre. Il est donc une méthode de financement très intéressante. Son succès est dû au montant très faible que chaque don requiert. Si l’opération est encore assez originale en France, elle est plus courante au Royaume-Uni. Elle tend cependant à se déployer dans d’autres musées mais également à se diversifier.

Par exemple, il est tout à fait envisageable de développer des sortes de tickets mécènes pour les monuments historiques. Il est possible de majorer les billets d’une faible contribution pour financer la restauration ou l’entretien du site.

Quoiqu’il en soit, le ticket mécène a remporté le prix de l’Association française des fundraisers pour l’innovation mécénale.

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Le Crowdfunding : un nouvel outil de financement

Une image contenant personne, intérieur

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Cet article présente le métier de programmiste, intervenant dans divers projets de construction ou d’aménagement. Mais qu’est-ce qu’un programmiste ?

Présentation du programmiste

Programmiste, quèsaco ? Ce métier de l’architecture, méconnu, est pourtant essentiel à la bonne réalisation d’un projet de construction ou d’aménagement. C’est lui qui étudie la faisabilité d’un projet, les différentes contraintes et conditions de réalisation. Son travail permet ensuite à l’architecte de gagner un temps précieux lors de la conception des plans. 

Le travail du programmiste

Pour mener à bien un projet de construction ou d’aménagement, il faut étudier plusieurs aspects, tels que :

– les couts liés au projet ;

– les contraintes sociales ou environnementales ;

– Ou bien les équipements nécessaires à la réalisation du projet.

Le programmiste intervient pour étudier tous ces points. C’est lui qui, dans un rapport détaillé, présente les contraintes techniques, les objectifs et les besoins du projet. Il réalise une étude de faisabilité, qui donne les grandes lignes du projet. Le travail du programmiste permet de mettre en place une préparation minutieuse du chantier et ainsi éviter les changements une fois celui-ci démarré. De cette manière, les frais engagés pour le chantier ne sont pas alourdis par des imprévus. En résumé, le travail du programmiste est un travail d’anticipation. 

Le programmiste travaille avec l’architecte et le maître d’ouvrage. Certains programmistes sont d’ailleurs assistants maitres d’ouvrage (AMO) sur les chantiers

Le travail de programmiste est un travail complexe, qui se déroule en plusieurs étapes.

La phase pré-opérationnelle

Dans un premier temps, le programmiste intervient dans une phase pré-opérationnelle. Cette phase couvre l’ensemble des études préalables. Il s’agit d’une phase d’imprégnation, pendant laquelle le programmiste effectue une analyse du contexte et de la situation générale. Ce travail permet d’identifier les différentes options pouvant être envisagées en fonction de cette analyse et des ambitions du maître d’ouvrage. 

À l’issue de cette phase, le programmiste réalise un « préprogramme », qui permet à l’AMO ou au maitre d’ouvrage de décider s’il faut lancer le programme ou bien l’abandonner. Ainsi, c’est une phase importante qui détermine la faisabilité ou non d’un projet.

La phase opérationnelle

Cette phase opérationnelle permet d’établir le programme. Elle comprend plusieurs phases, comme l’élaboration du programme, l’assistance lors de la consultation des maîtres d’œuvre, et le suivi de l’adéquation programme-projet. Le programmiste apporte des précisions et délimite les contours du programme. De ce fait, il aide à comprendre quelles sont les compétences nécessaires à la réalisation du projet.

Le programme réalisé par le programmiste contient des données essentielles comme le rapport d’objectifs du projet, les exigences techniques et fonctionnelles ainsi que l’expression des besoins. Le programme présente aussi le dossier de site, avec les éléments de contexte physique de l’opération. Ce dossier met en évidence les potentialités et les contraintes techniques du projet. Enfin, le programme comprend également l’intégralité des fiches espaces, présentant entre autres les performances spatiales et techniques du site.

Comment bien choisir son programmiste ?

Le programmiste tient un rôle essentiel dans la conception d’un projet de construction ou d’aménagement. Ainsi, il est essentiel de bien choisir son programmiste, en se fiant à différents critères.

Dans un premier temps, pour choisir le bon programmiste, il faut avoir une idée déjà plutôt claire de sa commande. Pour permettre au programmiste de bien comprendre la demande, plusieurs documents doivent être réalisés :

– Le règlement de consultation, qui présente l’organisation générale de la consultation, des critères de choix ainsi que la définition des éléments attendus ;

– Le projet de marché, présentant la mission qui serait confiée au programmiste ;

– La note de présentation, qui expose le plus clairement et distinctement possible la nature de la mission confiée au programmiste.

Ensuite, il est conseillé de favoriser une consultation restreinte et de prévoir un dialogue entre le programmiste et les équipes consultées pour le projet. Pour connaitre les capacités, compétences et domaines d’actions d’un programmiste, rien n’est plus parlant que son curriculum vitae. Jeter un coup d’œil aux projets sur lesquels il est intervenu permet d’avoir une idée de son travail. Analyser l’expérience du programmiste est essentiel. 

Une grande partie des programmistes exercent dans le secteur du conseil privé en nom propre, dans le cadre d’une agence ou au sein de bureaux d’études d’ingénierie.

Filigrane Programmation

Basée à Paris, Filigrane Programmation est une agence composée de programmistes généralistes. L’équipe composée d’une dizaine de personnes met ses compétences au service de projets divers.

Faire appel à un programmiste spécialisé

La majorité des programmistes interviennent dans de très nombreux secteurs d’activités, car le métier de programmiste s’applique dans plusieurs domaines. Cependant, certains se sont spécialisés dans le patrimoine et les lieux culturels.

L’agence AVEC Ingénierie-Programmation

Basée à Bordeaux, l’agence AVEC Ingénierie-Programmation propose ses compétences en ingénierie, programmation, conseil à maîtrise d’ouvrage et aide à la gestion. Créée en 1985, l’agence est composée d’une équipe pluridisciplinaire de six salariés. L’équipe dispose de compétences dans divers domaines comme l’architecture, le patrimoine, l’archéologie, le tourisme ou encore les musées. Ainsi, elle applique ces compétences dans le cadre d’aménagement de sites et d’équipements culturels et touristiques.

L’agence dispose de multiples références, telles que :

– Le diagnostic et la programmation pour la reconversion du château et du parc de Launaguet, protégé aux Monuments Historiques ;

– L’étude de faisabilité et de programmation pour la rénovation des dépendances du domaine de Richelieu ;

– L’étude de programmation muséographique et scénographique pour le Musée National des Douanes, à Bordeaux.

Les références de l’agence incluent également des sites naturels, des sites archéologiques, des salles de spectacles, du patrimoine religieux ou encore du patrimoine industriel.

L’agence Médiéval AFDP

Fondée par Guillemette Gardette, programmiste et ingénieure en valorisation du patrimoine, l’agence Médiéval AFDP est basée à Lyon. L’agence est spécialisée dans la mise en valeur du patrimoine et des territoires par différents biais, dont le travail de programmiste. La fondatrice est entourée d’une équipe pluridisciplinaire de huit personnes.

Voici quelques références de l’agence :

– L’étude de faisabilité pour le Musée de Cerin, premier musée paléoécologique d’Europe ;

– La mission de programmation pour l’élaboration d’un parcours lumière dans la ville de Cognac ;

– L’étude de valorisation touristique et culturelle pour le Cabanon Le Corbusier et la Villa Eileen Gray.

De plus, Médiéval AFDP travaille également sur des sites naturels, du patrimoine religieux ou encore pour le développement des territoires.

L’agence Syllab

Associant conseil, programmation architecturale et assistance à la mise en œuvre, l’agence Syllab est basée à Paris. L’agence est organisée autour de deux pôles principaux, parmi lesquels se trouve la programmation architecturale. Spécialisée dans le secteur culturel, Syllab a été créée en 2009 par des anciens consultants issus des principales agences d’ingénierie culturelle. À travers cette agence, ils abordent une nouvelle approche du métier en incluant des enjeux sociaux, touristiques ou bien environnementaux.

L’agence dispose de multiples références, telles que :

– La réalisation d’un schéma directeur de valorisation du château de Pouancé ;

– L’étude de programmation architecturale et muséographique de l’écomusée d’Ouessant ;

– L’étude de programmation d’un espace culturel dans le prieuré de la Charité-sur-Loire, classé Monument Historique.

Conclusion 

En réponse à la question , il s’avère que le métier de programmiste est essentiel au bon déroulé des projets de construction ou d’aménagements de site. La programmation s’applique dans divers domaines et à différentes étapes d’un projet. C’est un travail d’une importance majeure qui permet au maitre d’ouvrage et au commanditaire du projet d’avoir un programme clair du déroulé du projet, ce qui permet d’anticiper les différents scénarios possibles.

Pour aller plus loin

Comment choisir le bon architecte ?

Un AMO inspiré et spécialisé dans le patrimoine historique

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Les lieux patrimoniaux rayonnent par leur histoire et les personnages célèbres qui les ont parcourus. Cet article met un coup de projecteur sur des femmes qui ont laissé leur empreinte sur le monde et dans des lieux emblématiques du patrimoine. Voici un top 5 des lieux patrimoniaux emblématiques marqués par des femmes.

Introduction 

Célèbres ou restées dans l’ombre pendant des siècles, les figures féminines qui parsèment l’Histoire ne manquent pas. Qu’elles aient brillé en politique, dans l’architecture, la littérature ou encore les arts, ces femmes ont laissé une trace sur le monde.

Chenonceau, le « château des Dames »

Surnommé le « château des Dames », le château de Chenonceau a été marqué par plusieurs femmes tout au long de son histoire. Ce fleuron de l’architecture Renaissance dans le Val-de-Loire est le fruit de l’investissement de Katherine Briçonnet, dont le mari était général des finances de François Ier. Pendant qu’il est sur le champ de bataille, elle se fait l’architecte du château, s’occupant de sa conception et supervisant son édification. C’est elle qui prend toutes les décisions architecturales.

Le château devient ensuite propriété de la Couronne et verra de nombreuses femmes influentes arpenter ses murs, à l’instar de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis. Tandis que la première fait aménager de sublimes terrasses et jardins ainsi qu’un pont, la seconde a imaginé les fameuses galeries qui contribuent au charme du château d’aujourd’hui, édifiées sur le pont commandé par Diane de Poitiers. Louise de LorraineLouise DupinMarguerite Pelouze ainsi que Simone Menier ont également contribué chacune à la renommée de ce château et à son histoire, que ce soit pour leurs décisions architecturales, décoratives ou pour leur utilisation du lieu.

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L’identité du château de Chenonceau est indissociable des femmes qui l’ont arpenté. Ce lien si particulier entre ces femmes et le château a d’ailleurs inspiré la maison Chanel lors du défilé Métiers d’arts qu’ils ont organisé à Chenonceau.

Le Hameau de la Reine à Versailles

Au coeur des Jardins de Trianon se trouve un lieu enchanteur composé d’une ferme, de chaumières, d’un moulin et d’un colombier. Tous ces charmants édifices bordent un étang, à proximité d’un étang. Cette dépendance du Petit Trianon située dans le parc du château de Versailles est le Hameau de la Reine

Ce hameau est une initiative de Marie-Antoinette d’Autriche, qu’elle commanda pour trouver un refuge loin de la vie de cour. Dans ce hameau, elle pouvait laisser de côté sa condition de reine en renouant avec la terre, la campagne et la vie champêtre. Au centre du Hameau se trouve la « Maison de la Reine », une bâtisse élégante et toute en simplicité. 

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La reine désirait que ses enfants aient également un rapport à la terre et apprennent à faire du lait, ramasser des œufs, pêcher … Ainsi, le Hameau était réellement et régulièrement exploitée. À la fois lieu de promenade et de ressourcement loin de la Cour, le Hameau était aussi un véritable lieu pédagogique où l’insouciance côtoyait le savoir.

Le château de Bourdeilles

Situé dans le Périgord, le château de Bourdeilles est en réalité constitué de deux bâtiments distincts. D’une part, il y a la partie médiévale, comportant un donjon et un logis seigneurial du XIIIe siècle. D’une part, il y a le Palais Renaissance, dont la construction fut décidée et supervisée par Jacquette de Montbron au XVIe siècle. À l’époque, il s’agit de l’une des seules femmes architectes de France !

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En 1582, après le décès de son mari, vicomte de Bourdeilles, Jacquette de Montbron hérite de multiples biens. En 1587, elle entre au service de Catherine de Médicis, devenant l’une de ses favorites. Lorsque Jacquette de Montbron retourne sur ses terres en Dordogne, la reine lui offre 4000 écus avec lesquels. Elle décide alors de faire bâtir le Palais Renaissance. Elle avait elle-même conçu les plans et s’impliquait dans l’édification du Palais, tout comme Katherine Briçonnet à Chenonceau. Grâce à sa grande culture et ses multiples connaissances, Jacquette de Montbron a conçu un palais unique, savante synthèse architecturale des styles français et italien. C’est un château unique dans le Périgord. 

La maison de George Sand à Nohant

George Sand s’installe à Nohant en 1853, après avoir hérité de la maison en 1821 suite au décès de sa grand-mère, Madame Dupin de Francueil. Dans cet écrin de verdure en plein cœur du Berry, la célèbre écrivain jardin et étudie la botanique. Elle y puise son inspiration pour la majeure partie de son œuvre littéraire. Derrière le nom de plume de George Sand se cache en réalité Aurore Dupin … Eh oui, il ne s’agit pas moins de l’arrière-petite-fille de Louise Dupin, qui a elle-même marquée l’histoire de Chenonceau !

Lorsque George Sand y vit, Nohant devient le lieu de rendez-vous de toute une génération d’écrivains et d’artistes. Balzac, Flaubert, Dumas fils s’y rencontrent. Les compositeurs Liszt et Chopin, avec qui la romancière partage une histoire d’amour, y viennent également, ainsi que Delacroix qui y avait même son atelier. Les environs champêtres de la demeure constituent une véritable source d’inspiration pour ses contes, ses pièces de théâtre et ses nouvelles tout au long de sa carrière. Elle encourage d’ailleurs les représentations chez elle : entre 1850 et 1875, plus de 200 pièces sont jouées à Nohant !

Le 31 rue Cambon, appartement de Coco Chanel

Icône controversée de l’élégance à la française, Gabrielle Chanel révolutionna le monde de la mode au XXe siècle. En 1918, elle installe sa maison de couture au 31 rue Cambon à Paris. La boutique est au rez-de-chaussée, les salons de défilés au premier étage, son appartement au deuxième. Vient ensuite le studio, et enfin les ateliers. Le 31 rue Cambon est devenu un lieu emblématique de l’histoire de la Haute-Couture, célèbre également pour son style original, à la fois exotique et raffiné. La décoration, restée inchangée depuis que Coco Chanel a décoré l’appartement. De sublimes paravents en laque de Coromandel, des tentures de soie et d’or, des lustres en cristal et pierres précieuses offrent un cachet exceptionnel à l’intérieur de l’appartement.

Le fameux escalier Art Déco qui mène à l’appartement au deuxième étage était très apprécié de Coco Chanel. Tapissé de centaines de miroirs, avec des marches recouvertes de moquette beige gansées de cuir blanc, c’est une véritable œuvre de d’architecture d’intérieure. La créatrice aimait s’y asseoir et regarder ses défilés haute-couture dans les salons du premier étage, en observant grâce aux miroirs muraux les réactions de ses clientes. Une décoration à la fois ingénieuse et élégante, caractéristique des créations de Coco Chanel. 

Conclusion 

Des appartements royaux jusqu’au chic parisien du XXe siècle, en passant par la demeure champêtre ou le palais Renaissance, la France ne manque pas de lieux restés célèbres grâce aux femmes qui y ont laissé leur marque. Leur aura a forgé l’histoire de ces demeures et gravé dans la pierre la mode de leur époque. 

Aujourd’hui plus que jamais, les femmes continuent de marquer l’Histoire à travers des créations incroyables.

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