Introduction

À retenir :

  • Les JO réveillent des velléités remarquables de conservation et de valorisation du patrimoine.
  • Le parcours de la flamme olympique permet de mettre en valeur les sites patrimoniaux mythiques français.
  • Mais il serait souhaitable que les efforts engagés ne soient pas seulement ponctuels.

En 2023, les Journées Européennes du Patrimoine ont choisi de célébrer le sport, initiant ainsi une année culturelle presque entièrement consacrée à cette thématique, en raison de l’arrivée imminente des Jeux Olympiques. Citons à titre d’exemple Paris Musées qui a préparé l’événement en organisant ses expositions autour du thème « Art et sport » : L’Art équestre dans la Chine ancienne au musée Cernuschi, Victor Hugo s’escrime à la maison de Victor Hugo, Le Corps en mouvement au Petit Palais, etc.

L’année 2024 a donc vu les liens entre sport et patrimoine se renforcer considérablement.

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 offrent une occasion unique de mettre en valeur le patrimoine français – et pas seulement le patrimoine sportif. De nombreux sites exceptionnels ont ainsi été rénovés à l’occasion des Jeux Olympiques, notamment dans le but d’en accueillir les épreuves. Le parcours de la flamme olympique renforce également le rayonnement international du pays et de son histoire, en traversant ses sites emblématiques.

I.               La flamme olympique parcourt les sites emblématiques français

Passage dans 30 lieux protégés par l’UNESCO

Le parcours de la flamme olympique de Paris 2024 traverse trente sites protégés par l’UNESCO. Parmi ces lieux, on retrouve des monuments historiques, des paysages naturels, ainsi que des sites témoins du patrimoine immatériel français. En voici quelques exemples:

  • Monuments historiques : le Château de Chambord, la grotte de Lascaux, la Basilique de Vézelay, Le Havre, la Cathédrale d’Amiens, etc.
  • Patrimoine naturel : le Mont-Saint-Michel et sa baie, le Canal du Midi, le Piton de la fournaise, etc.
  • Sites témoins du patrimoine immatériel français : les vignobles de Bourgogne et de Champagne.

Pourquoi ces lieux ?

De prime abord, il semble évident que c’est parce que ces lieux brillent par leur beauté ou par leur poids historique qu’ils ont été choisis.

Cependant, il existe une deuxième raison, liée à la première, qui va au-delà de cet aspect « instagrammable » et d’une vision de « carte postale » idéale de la France.

En parcourant ces sites emblématiques français, la flamme se fait le symbole unificateur d’une double diversité :

  • La diversité des nations, rassemblées autour des mêmes valeurs prônées par le sport : l’esprit d’équipe, le partage, l’amitié.
  • La diversité du patrimoine et des territoires français.

Ainsi, un site patrimonial local, ancré dans un territoire bien particulier, se trouve lié à tous les autres. Il forme alors comme une étape, un chapitre de la France et de son histoire. Il dévoile son identité, sa diversité, ses mutations. On le choisit donc parce qu’il est caractéristique, mais aussi parce qu’il diffère de tous les autres.

Au-delà du passage de la flamme, la mise en valeur du patrimoine liée aux JO passe aussi par le choix des lieux des épreuves: le château de Versailles, le Grand Palais, les Invalides, la place de la Concorde, etc.

II.             Un Paris des cartes postales offert aux visiteurs…

Vitrine internationale des caractéristiques des pays hôtes, les JO de Paris 2024 permettent de renforcer le visage d’une nation à forte identité touristique et patrimoniale.

Ainsi l’Etat et les différentes collectivités impliquées ont choisi de mieux mettre en valeur le patrimoine français aux yeux des visiteurs comme des téléspectateurs, en sélectionnant des lieux historiques comme zones d’épreuves olympiques, mais aussi parfois en restaurant des édifices dans le simple, et louable, objectif d’offrir aux visiteurs le meilleur de son patrimoine.

Quelques exemples ci-dessous de monuments qui ont bénéficié de ce mouvement de restauration et d’embellissement.

La Fontaine des Innocents : la Renaissance d’un joyau du XVIe siècle

Située place Joachim du Bellay, la Fontaine des Innocents est un chef-d’œuvre de la Renaissance française, classé monument historique depuis 1862. C’est l’une des plus anciennes fontaines de Paris : elle avait été érigée vers 1260 pour célébrer le retour des rois dans Paris après leurs sacres à Saint-Denis, et avait été remplacée par un édifice sous forme de loggia en 1548, sous le règne d’Henri II.

La fontaine, haute de 17 mètres, a vu à l’occasion des JO ses sculptures de nymphes, œuvres du génie de Jean Goujon, grand sculpteur français du XVIe siècle, être soigneusement nettoyées et protégées contre les effets néfastes du temps et de la pollution. Ce joyau architectural a également retrouvé toute sa splendeur grâce à la réactivation des jets d’eau et à l’installation d’un nouvel éclairage nocturne.

Une exposition au musée Carnavalet accompagne cette renaissance en plongeant ses visiteurs dans l’histoire mouvementée de la fontaine, qui n’a cessé de se métamorphoser au rythme des mutations urbaines.

Une nouvelle harmonie pour la place de la Concorde ?

À nouveau dans la perspective des Jeux d’été de 2024, la Ville de Paris a engagé des travaux de rénovation de la place de la Concorde, qui servira bientôt d’écrin des compétitions de basket 3×3, breakdance, BMX freestyle et de skateboard, et recevra même la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques.

Les travaux de restauration de cette place emblématique de Paris ont inclus entre 2022 et 2023 la rénovation de l’Obélisque de Louxor, qui a à cette occasion retrouvé sa pointe en acier doré, ainsi que celle des deux fontaines monumentales qui la ceignent – la Fontaine des Mers et la Fontaine des Fleuves – inaugurées en 1840. Ces travaux ont consisté en une mise en teinte minutieuse, en l’application d’une couche de cire protectrice sur les ornements et en la réfection des systèmes d’étanchéité des bassins.

Pas de Jeux…pas de rénovation, pas de rénovation…pas de Grand Palais, pas de Grand Palais…pas de Grand Palais ?

Le Grand Palais, fleuron de l’architecture parisienne de la fin du XIXe siècle, est fermé depuis 2021 pour de grands travaux de restauration. La première phase, achevée à temps pour les Jeux Olympiques de 2024, a permis de restaurer son immense Nef, qui accueillera les épreuves d’escrime et de taekwondo. Les rénovations apportées permettent à la fois de répondre aux exigences contemporaines en termes de sécurité et de confort, et de mettre en valeur l’histoire et la splendeur de ce bâtiment emblématique.

En effet, la Nef du Grand Palais, initialement conçue pour des exercices hippiques, a accueilli au fil des ans diverses activités culturelles, sanitaires (notamment transformée en hôpital pendant la Première Guerre mondiale) et sportives. Les JO permettront ainsi au Grand Palais de retrouver, l’espace de quelques semaines, l’une de ses fonctions premières.

Versailles (en) Chantiers : le château sous un nouveau Soleil

À Versailles, les JO ont aussi servi de catalyseur de la valorisation du patrimoine. Pour accueillir les épreuves équestres, le pentathlon et le cross-country autour de l’esplanade de l’Étoile royale et du Grand Canal, le château a tenu à se montrer sous son meilleur jour : restauration des berges du Grand Canal, du bassin d’Apollon, de la grille d’Honneur, de l’antichambre de l’Œil-de-Bœuf, des toitures de l’aile du Nord et du Grand Trianon.

De plus, les organisateurs ont pensé les épreuves de manière à ce qu’on n’endommage pas le parc: aucun arbre n’a été déplacé, et on n’a fait aucun ajout de terre extérieure qui aurait pu détériorer le sol. Tout sera remis en l’état après les Jeux.

III.            … avec des rénovations à marche forcée

Si les rénovations se sont achevées à temps pour les Jeux, celles-ci étaient souvent plébiscitées bien avant la période 2020-2024.

La fontaine des Innocents :

La fontaine des Innocents, comme la plupart des fontaines de la capitale, s’est trouvée abîmée par des décennies de pollution et d’intempéries qui ont corrodé son système hydraulique. Cependant, la Ville de Paris n’a cessé de reporter sa restauration, initialement prévue en 2014. En 2017, l’eau n’y coulait même plus.

L’arrivée imminente des Jeux Olympiques a donné l’impulsion nécessaire à l’État et à la Ville de Paris pour entamer enfin les travaux tant attendus. L’opération s’est achevée en juin dernier après un an de travaux, grâce à un investissement de 4,5 millions d’euros dont 600 000 financés par la DRAC Ile-de-France.

La place de la Concorde :

Le cas de la place de la Concorde est assez similaire à celui de la fontaine des Innocents. Après des années de plaintes et de pétitions, les travaux se sont enfin lancés pour restaurer la place, dont l’état avait atteint un niveau critique : fontaines à la mise en eau aléatoire, statues effritées, colonnes rouillées, lampadaires aux vitres brisées, pavement dégradé, etc.

Cela faisait un certain temps qu’historiens de l’art et citadins alertaient sur les dégradations de la Concorde, mais à nouveau, seule l’échéance des Jeux Olympiques parvint à faire réagir la Ville de Paris. Seulement, cette dernière étant trop proche, on dut concentrer les efforts : seules deux des huit guérites de la place représentant les grandes villes françaises (celles de Lille et Strasbourg) furent restaurées.

Cependant, la mairie de Paris a promis de rattraper le retard accumulé dès l’automne 2024, par d’importants travaux. Une commission d’experts, présidée par l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, a émis 12 propositions pour guider un projet de réaménagement qui débutera après approbation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA).

Le projet vise à « pacifier et rafraîchir » la place, lutter contre les îlots de chaleur, renouer avec le patrimoine végétal et historique, ainsi qu’à offrir de nouveaux usages. Il fait partie d’une initiative plus large de rénovation de l’axe porte Maillot/place Charles-de-Gaulle Étoile/avenue des Champs-Élysées. La réflexion de ces historiens, climatologues, architectes et autres spécialistes est nourrie par les contributions des Parisiens et des utilisateurs de la place, recueillies lors d’une concertation publique.

Le Grand Palais :

En ce qui concerne le Grand Palais, les travaux se poursuivront après les JO. On doit encore restaurer la moitié du site. La tâche est colossale puisque le bâtiment s’étend sur plus de 70 000 m², ce qui est plus grand que le château de Versailles. Il s’agit notamment de se prémunir d’un éventuel affaissement du bâtiment, puisque celui-ci est bâti sur des milliers de pilotis, et que dans la partie proche de la Seine, les pilotis pourrissent du fait de la baisse de la nappe phréatique.

La réouverture complète du palais au public est prévue pour 2026, preuve d’une restauration qui ne se limite pas aux Jeux et qui se veut a contrario instigatrice d’un avenir pérenne pour le monument.

Conclusion :

Les Jeux Olympiques ont globalement servi de catalyseur pour la valorisation et la rénovation du patrimoine français, tant par le passage de la flamme dans des lieux emblématiques, que par l’occasion que cette compétition au rayonnement international est pour une ville comme Paris de refaire peau neuve.

Cependant, bien que les récents efforts et travaux de rénovation témoignent d’une volonté louable de préserver et de valoriser le patrimoine, il est crucial qu’ils ne se limitent pas à des actions ponctuelles, mais qu’il fasse l’objet d’une attention continue et non seulement sporadique, ou au gré d’événements de grande envergure. De ce point de vue-là, l’État et la Ville de Paris ont engagé des efforts concrets. Espérons donc que cette dynamique se poursuive.

Pour aller plus loin

Habituellement utilisé pour accompagner la promotion immobilière ou le développement
d’activités commerciales, le crowdlending consiste à solliciter des prêteurs particuliers pour contribuer à financer un projet via des plateformes en ligne. 

Encore peu développé pour les projets de restauration du patrimoine, ce dispositif est une alternative intéressante au financement participatif de type don contre contrepartie car il permet de récolter des montants plus élevés, au-delà d’1 m€.

Tout comme un emprunt bancaire classique, les prêts octroyés dans le cadre du crowdlending sont assortis d’une durée et d’un échéancier de remboursement.
Plusieurs typologies de prêts sont possibles:

  • Le Prêt à taux 0% : le prêteur prête une certaine somme, sans intérêt, il sera
    remboursé du montant qu’il a prêté selon l’échéancier convenu. Ce type de prêts est
    souvent affinitaire et va attirer des personnes partageant les missions du projet sans
    recherche d’intérêts.
    o Exemple : Restauration de la toiture d’une chapelle. Montant total des
    travaux : 58 000 €, montant financé par le crowdlending : 54 000€.
    Dans ce cadre, les ressources nécessaires au remboursement ne reposaient
    pas sur un modèle économique, mais sur la collecte croissante du fonds de
    dotation qui réalisait l’opération, couvrant largement les dépenses mais trop
    étalées dans le temps par rapport au besoin de financement des travaux.
  • Prêts à taux d’intérêt : c’est le dispositif le plus proche d’un emprunt bancaire
    classique. Dans ce cas, le prêt est assorti d’un taux d’intérêt versé par l’emprunteur au
    prêteur (taux en général plus élevés qu’auprès d’une banque) et d’un calendrier de
    remboursement selon l’échéancier convenu.
    o Exemple : Rénovation de 2 maisons au sein d’un corps de ferme du XVIIIe
    siècle, en vue de les louer en séjour de courte durée. Montant total des
    travaux : 500 000€, montant collecté via le crowdlending : 50 000€.
    Dans ce cadre, les emprunts seront remboursés par le fruit des locations.
  • Prêts obligataires. Cette typologie d’emprunt est réservée aux personnes morales
    (associations, entreprises, collectivités) qui émettent des titres financiers
    (obligations) assimilables à une dette auprès d’investisseurs personnes morales ou
    personnes physiques (les obligataires). Cette dette est assortie d’intérêts et d’un
    échéancier de paiement.

o Exemple : Réhabilitation d’espaces au sein d’un bâtiment du XVIIIe siècle afin d’y accueillir des élèves en internat. Montant total des travaux : montant levé par crowdlending : 390 000 €. Dans ce cadre, la dette peut être remboursée par les recettes provenant des frais de scolarité et de logement des élèves.

Le crowdlending est assorti d’un certain nombre de conditions. La première, pour
l’emprunteur, est d’avoir une capacité de remboursement avérée. Le recours au crowdlending doit donc s’accompagner de ressources permettant d’assurer les remboursements voire le paiement d’intérêts. Ce mode de financement n’est par conséquent pas approprié pour tout type de projets. Il permet surtout une avance de trésorerie dans le cadre d’un projet de restauration ou de lancement d’activités. Cela peut constituer également un amorçage utile pour solliciter un établissement bancaire traditionnel en complément de fonds propres.


Une difficulté reste de mise : il existe à ce jour encore très peu de plateformes de
crowdlending qui permettent de financer ce type de projets, au premier rang desquels on
peut citer Credofunding, développé pour du patrimoine religieux ou cultuel. On ne peut que
souhaiter que la réhabilitation du patrimoine immobilier devienne une cause portée par les
plateformes de crowdfunding immobilier ayant pignon sur rue.

Article publié dans Courrier du patrimoine n°72 (2021)

Dans cet article, Hephata s’intéresse au financement participatif au service du patrimoine. Il souligne les récentes évolutions notamment juridiques qui lui permet aujourd’hui de s’imposer comme un vecteur majeur pour le financement.

Ce qu’il faut retenir

Le crowdfunding, le crowdlending et le crowdequity répondent à des besoins bien distincts et ont leur propres enjeux. La législation française et européenne est en pleine évolution pour développer et faciliter cette forme de financement populaire.

Introduction

La restauration des châteaux nécessite des investissements considérables. Face à cette réalité, de plus en plus de propriétaires de châteaux se tournent vers des formes de financements originales : les financements participatifs.

Trois outils existent dans ce domaine que vous découvrirez dans cet article : le crowdfunding, le crowdlending et le crowdequity.

Les différentes formes de financements participatifs et leurs enjeux

Crowdfunding

Le crowdfunding, ou financement participatif, repose sur la contribution financière d’un grand nombre de personnes. Dans le contexte de la restauration d’un château, cela peut prendre la forme de dons, souvent assortis de contreparties symboliques comme des visites privées du site ou des noms gravés sur une plaque commémorative. Le crowdfunding mobilise la solidarité d’une communauté, qu’elle soit locale ou mondiale, autour de la préservation du patrimoine.

Cependant, le crowdfunding peut présenter des défis :

  • La collecte des fonds peut être incertaine, dépendant fortement de la capacité du porteur de projet à mobiliser l’attention et l’intérêt du public.
  • Les montants récoltés peuvent ne pas suffire à financer intégralement la restauration. Cela nécessite souvent de combiner plusieurs sources de financement. Les montants récoltés pour le crowdfunding immobilier sont généralement autour de 450 000 €. Les campagnes spécifiquement dans le patrimoine tournent généralement plus autour de 20 000 €.

Par exemple, le Louvre mène une campagne de financement « Tous mécènes ! » pour contribuer à la restauration ou à l’acquisition d’œuvres majeures. Il a ainsi acquis La Victoire de Samothrace en 2013. Une nouvelle campagne de don a lieu jusqu’au 28 février 2024. L’objectif est réunir les 1,3 millions d’euros restants pour acquérir le Panier de fraises des bois de J.S. Chardin, tableau emblématique du maître de la nature morte.

Plusieurs plateformes à l’instar de la Fondation du patrimoine ou Ulule sont spécialisés dans le crowdfunding pour le patrimoine. Un article existe spécifiquement sur ce sujet.

Crowdlending

Le crowdlending, ou prêt participatif, fonctionne sur le principe du prêt d’argent par des particuliers à un projet en échange d’un remboursement avec intérêts. Dans le cadre de la restauration d’un château, le porteur de projet emprunte une somme déterminée. Il s’engage ensuite à la rembourser sur une période fixée. Cette approche offre une alternative intéressante au financement traditionnel, en contournant parfois les institutions bancaires.

Deux enjeux du crowdlending existent :

  • La capacité du porteur de projet à garantir le remboursement
  • Les intérêts à rembourser qui peuvent accroître la pression financière

Cependant, cette méthode offre l’avantage de mobiliser une communauté prête à investir dans la préservation du patrimoine. Elle permet également de contourner en partie la banque si celle-ci n’accorde pas de prêt pour le projet.

De nombreuses plateformes de crowdlending qui ne sont pas spécifiques au patrimoine comme Wesharebonds ou October existent.

Crowdequity

Le crowdequity, ou financement participatif en capital, se distingue en permettant aux investisseurs de devenir propriétaires d’une partie du projet. Les contributeurs acquièrent des actions ou des parts du château, devenant ainsi des copropriétaires. Cela offre une implication plus directe dans la gestion du site, tout en partageant les risques et les éventuelles retombées financières.

Plusieurs enjeux du crowdequity existent :

  • La gestion complexe des intérêts des investisseurs. Les copropriétaires peuvent avoir des opinions divergentes sur la manière dont le château devrait être restauré ou géré, ce qui nécessite une communication transparente et/ ou une gouvernance solide.

Par exemple, le château Saint-Laurent, propriété de Tony Parker, a atteint son objectif de financement grâce au crowdequity. Il a levé un million d’euros en seulement une heure. Le basketteur Tony Parker a organisé cette levée de fonds sur la plateforme de la start-up montpelliéraine Bricks.co.

Un paysage en pleine évolution en raison d’un cadre réglementaire en construction


La démocratisation du financement participatif, notamment pour le patrimoine, s’est accompagnée d’une transformation significative de son cadre réglementaire. Initialement perçu comme un terrain non balisé, le crowdfunding a d’abord été une source d’inquiétude pour les investisseurs. La traçabilité des fonds n’était en effet pas toujours assurée dans tous les projets. Cependant, au fil des années, les autorités ont su répondre à la hausse du recours à ce type de financement. Des règles ont ainsi été progressivement posées pour garantir la pérennité des services de crowdfunding.

  • Au niveau national, c’est en septembre 2014 qu’une ordonnance crée les statuts d’intermédiaires et de conseiller en financement participatif.
  • Au niveau de l’Union européenne, le Parlement européen a approuvé en octobre 2020 l’extension des plateformes de crowdfunding à l’ensemble du marché unique.
  • Un statut unique de prestataire de services de financement participatif a également été imposé en février 2022 pour simplifier la législation.

Le développement conjoint de solutions de financement participatif adaptées au patrimoine historique et d’un cadre règlementaire rassurant a alors permis une importante hausse du recours à cette activité.

En moins de 10 ans, le secteur s’est organisé progressivement, avec la récente disparition des trois statuts légaux des plateformes au profit d’un seul, harmonisé à l’échelle de l’Union européenne : l’agrément de « Prestataire de services en financement participatif » (PSFP). Il permet d’ouvrir les financeurs potentiels à l’ensemble de l’UE. Un des anciens statuts, l’IFP, existe encore mais uniquement pour le crowdlending et le crowdequity.

Ce nouvel agrément, le PSFP, créé en 2021 permet d’avoir un plafond à 5 M€ (contre 1 M€ pour l’IFP et 8 M€ pour le CSP) par projet par an. 110 sociétés basées dans l’UE dont 35 françaises ont l’agrément et peuvent donc continuer de proposer ce service de financement participatif. C’est le cas de Anaxago ou encore de Happy Capital.


Ces évolutions juridiques ont eu un impact positif sur la crédibilité du crowdfunding dans le domaine du patrimoine. Les investisseurs sont plus enclins à participer lorsque des limites claires sont en place et sont plus nombreux grâce à l’ouverture du financement participatif à l’ensemble de l’Union Européenne. Le patrimoine historique français ne peut donc que s’en réjouir.

La structuration progressive des modèles de financement du patrimoine

Parallèlement à l’évolution règlementaire, les modèles de financement participatif se sont adaptés avec le temps à leurs cibles, en se répartissant différents secteurs. Certains se sont alors tournées vers le patrimoine, en se spécialisant. Les plateformes ont développé des stratégies variées pour répondre aux besoins spécifiques des différents types d’apporteurs de capitaux. Un article concernant les plateformes de financement participatif spécialisées dans la culture existe sur notre site.

Conclusion

Finalement, le financement participatif s’est progressivement imposé comme un vecteur majeur de gestion de projets patrimoniaux. Il a permis de raviver l’intérêt des petits porteurs et de faire de la sauvegarde du patrimoine un effort collectif.
La diversité de ces financements innovants ont bénéficié tant aux financeurs qu’aux porteurs de projets patrimoniaux, et l’évolution règlementaire a contribué à établir un cadre propice au développement de certaines plateformes.
Grâce à cette innovation, une multitude de projets ont pu être concrétisés. La préservation du patrimoine devient alors l’affaire de tous.

Pour aller plus loin

Ce qu’il faut retenir

La muséographie au sein des sites historiques est essentielle pour la préservation et la transmission du patrimoine culturel. Celle-ci se distingue de la scénographie parce qu’elle se préoccupe du fond. Des exemples français développés dans cet article tels que le Musée d’Art moderne de Troyes et le Château de Suscinio illustrent quelques bonnes pratiques.

Introduction

La muséographie, en tant que discipline centrale de la présentation et de la médiation des lieux historiques, joue un rôle clé dans la transmission du patrimoine. Mais qu’est-ce que la muséographie? et en quoi se distingue-t-elle de la scénographie? comment créer une muséographie de qualité au sein d’un lieu historique? Illustrations et réponses à l’aide de quelques exemples de lieux historiques ayant déployé des muséographies différentes.

Comprendre la muséographie

La muséographie en un coup d’œil ?

La muséographie en tant que métier est souvent méconnue malgré son rôle crucial dans les lieux historiques. Le blog, Les Muséographes la définit comme étant « ce qui a trait aux contenus du parcours de visite et aux modalités de la médiation de ces contenus avec les visiteurs. ». En d’autres termes, elle désigne l’ensemble des techniques utilisées pour la présentation et la mise en valeur des collections. Il s’agit à la fois du concept de l’exposition, de sa trame ou scénario, et de l’articulation des contenus de l’exposition – les collections ainsi que toutes les médiations nécessaires à leur valorisation – au sein de cette trame.

3 types de muséographie existent :

  • La muséographie communicationnelle : Faire accéder à un savoir
  • La muséographie esthétique : Volonté d’émerveiller
  • La muséographie ludique : Faire réagir le spectateur par le jeu, le spectaculaire, etc.

La muséographie joue un rôle essentiel dans la manière dont les visiteurs interagissent avec l’histoire, la culture et l’art.

Différence entre muséographie et scénographie

La muséographie est souvent confondue avec la scénographie, discipline qui concerne la création d’espaces et d’ambiances visuelles et spatiales pour donner un corps à l’histoire racontée par le muséographe. Ce travail intervient après la muséographie.

Les décors, les costumes, l’éclairage, et les effets spéciaux sont utilisés pour immerger le spectateur dans une expérience narrative. La scénographie est donc avant tout axée sur la forme. Elle met en scène la narration dans l’espace. A contrario, la muséographie se concentre sur le fond, la narration. Elle a pour objectif la transmission de connaissances et d’informations précises ou l’émerveillement et la réaction du visiteur. Elle cherche à éduquer, à informer, documenter et émerveiller. La muséographie raconte des éléments tangibles de l’histoire, de la culture ou de l’art. Elle utilise par exemple des artefacts authentiques, des textes explicatifs, des médias interactifs pour faciliter la compréhension et l’appréciation du contenu présenté.

Les deux disciplines peuvent se chevaucher, mais elles servent des objectifs différents. La scénographie est davantage orientée vers la forme, tandis que la muséographie a pour principal objectif la narration, soit le fond.

Exemples de Muséographie dans des lieux historiques

Explorons désormais des exemples concrets de muséographie au sein de lieux historiques en France. Ces exemples illustrent comment construire une muséographie de qualité pour mettre en valeur le patrimoine culturel et historique. Ils soulignent également comment offrir une expérience mémorable aux visiteurs.

Le musée d’Art moderne de Troyes a récemment fait peau neuve en rafraîchissant sa muséographie et en ajoutant quatre cents mètres carrés supplémentaires d’espace d’exposition. Les collections du musée comprennent des œuvres de Courbet, Gauguin, Seurat, Derain, Picasso, et d’autres artistes de premier plan. La muséographie offre un parcours qui met en avant les grands moments de l’histoire de l’art moderne, tout en intégrant des œuvres d’arts non occidentaux. Les nouveaux espaces permettent également la tenue d’expositions temporaires et la création d’un cabinet d’arts graphiques. La restauration du palais épiscopal qui abrite le musée contraste favorablement avec l’état de certains autres musées de la ville.

Après cinq ans de travaux, le château a réouvert ses portes. Les travaux ont inclus la réfection des enduits, des sols en tommettes et des installations électriques, ainsi que la création d’ouvertures donnant sur la cour à l’Est. Ces améliorations étaient cruciales pour garantir la pérennité de ce site historique. Depuis la réouverture du site le 5 avril, le château de Suscinio propose un nouveau parcours qui transporte les visiteurs dans le passé, en particulier en 1485, lors des pourparlers autour du mariage d’Anne de Bretagne.

La muséographie utilise la visio projection pour présenter des scènes de l’époque. Cela permet aux visiteurs de se sentir immergés dans le contexte historique. De plus, du mobilier d’époque a été reconstitué pour recréer l’atmosphère authentique de cette époque fascinante. La muséographie offre également la possibilité de découvrir une collection d’arbalètes datant du XIIIe au XVIIe siècle et de s’initier au tir de cette arme médiévale. Elle offre une expérience éducative unique pour mieux comprendre la technologie militaire de l’époque. Cette nouvelle muséographie au sein d’un site historique est une réussite puisque le nombre de visiteurs est largement supérieur à celui de 2022.

Le Musée national de l’histoire de l’immigration, situé dans le palais de la Porte Dorée à Paris, a récemment fait l’objet d’une refonte complète de sa muséographie. Cette rénovation s’inscrit dans le contexte des nouvelles vagues migratoires et de la dénonciation de l’héritage colonial. La muséographie du musée vise à présenter les problématiques liées à l’immigration de manière plus nuancée. L’objectif est également d’inscrire la relation de la France avec ses immigrés dans une perspective historique à long terme. Le parcours s’étend de 1685, marquée par le Code noir et la révocation de l’Édit de Nantes, jusqu’à l’époque contemporaine. Les archives, les photographies, les témoignages et les œuvres d’art racontent une histoire complexe, celle des hommes et des femmes poussés à l’exil, mais aussi celle de la France en tant que pays d’accueil.

Après s’être installé au Japon ainsi qu’en Corée du Sud, c’est à Arles que Lee Ufan a ouvert un troisième lieu d’exposition. Cet espace au cœur de la ville est un hôtel particulier construit entre le XVIème et le XVIIIème siècle. La visite de l’hôtel Vernon entièrement rénové plonge les visiteurs dans l’univers de l’artiste, Lee Ufan. La muséographie organise l’exposition pour mettre en valeur le talent de l’artiste et ses grandes œuvres. Elle fait ceci en soulignant le caractère épuré des œuvres dans le décor de l’hôtel particulier.

Conclusion

Les exemples cités illustrent la diversité des approches possibles en matière de muséographie au sein des sites historiques. 5 principes cruciaux sont donc à retenir pour une muséographie de qualité : une compréhension approfondie du contenu à présenter, une adaptation au public cible, une créativité pour proposer une muséographie innovante, un respect du lieu historique et de son histoire et enfin un contenu accessible à un public large. En combinant ces principes, la muséographie peut transformer des lieux historiques en des expériences éducatives et culturelles inoubliables. Celle-ci joue donc un rôle essentiel dans la préservation du patrimoine culturel. La rénovation d’un site historique est l’occasion de repenser sa muséographie.

Pour aller plus loin

Dans cet article, Hephata fait part des différents types d’habitats partagés pour un site historique ou patrimonial.

Introduction

L’habitat partagé est un logement communautaire qui présente à la fois des espaces privés (chambres et salles de bain par exemple) et des espaces collectifs (cuisine, salon, jardin, etc., …).  Par ailleurs, ce type d’habitat propose généralement des prestations supplémentaires telles que :

  • La restauration ;
  • Les services de blanchisserie ;
  • La mise à disposition d’équipements sportifs ;
  • Des abonnements à internet, à Netflix, … ;
  • Des aides médicales et soins à la personne, etc., …

On distingue différents types d’habitats partagés : le cohabitât, le béguinage, l’habitat intergénérationnel, le coliving ainsi que l’habitat accompagné. Ces types de logements ont souvent une vocation sociale à destination des individus ayant un accès plus fragile au logement ou souffrant de solitude : étudiants, personnes âgées et/ou handicapées, individus souffrant d’addiction, etc., …

Dans le cadre du patrimoine, l’habitat partagé peut constituer une nouvelle activité et donc une nouvelle source de revenus permettant la valorisation économique du bâti. Dans cet article, Hephata présente donc les différents types d’habitats partagés à développer dans un site historique, avec leurs atouts et contraintes.

Les différents types d’habitats partagés

Le béguinage

Le béguinage a été fondé au Moyen Age. Il concernait alors des communautés religieuses laïques. Le terme béguinage a été repris pour des raisons uniquement marketing. En effet, il désigne aujourd’hui un type d’habitat partagé à destination des seniors, sans qu’il y ait forcément une vocation religieuse à ce type de logements. Ainsi, c’est une sorte d’alternative aux EHPAD, pour les personnes âgées qui n’ont pas nécessairement besoin d’une aide médicale spécialisée.

Le béguinage tente donc de répondre aux besoins du vieillissement en proposant des ensembles de petits logements séparés ou non pour des personnes âgées mais autonomes. Ce type de résidences permet essentiellement de rompre la solitude, d’augmenter la sécurité des personnes et de faciliter leur accessibilité aux commerces de première nécessité.

En termes de structure, le propriétaire d’un site de béguinage peut être une collectivité ou une foncière. Le site peut être géré par une association ou une société mixte dans le premier cas, par une association ou une société d’exploitation dans le second cas. Ces acteurs perçoivent des loyers de la part des résidents, dont une partie est reversée pour les prestations (ménage, animations, aides médicales, etc., …).

Parmi les acteurs et financeurs du béguinage, on trouve :

  • Béguinage & compagnie (cabinet de conseil) ;
  • Amundi, la Caisse des Dépôts et Atland (investisseurs)  ;
  • Esprit béguinage et Béguinage solidaire (foncières et associations œuvrant uniquement dans le bâti ancien) ;
  • Vivr’Alliance et Floralys (foncières et associations œuvrant en partie dans du bâti ancien) ;
  • Domani (foncière).

                            Le béguinage dans un site historique

L’association Nouvelles Solidarités a installé un béguinage solidaire dans l’ancien hôtel Sivard de Beaulieu, à Valognes. Ce béguinage est à destination des personnes âgées de plus de 60 ans. Le domaine dispose de 28 logements dont 18 appartements et dix petites maisons. Les résidents ont accès à des espaces communs et notamment au jardin, ce qui leur permet d’accroître leur bien-être social.

La cohabitation intergénérationnelle

La cohabitation intergénérationnelle est une forme d’habitat partagé entre un senior et un jeune (moins de trente ans). Ce type de contrat fonctionne et est intéressant puisque les deux parties en sont bénéficiaires. En effet, le jeune bénéficie généralement d’un loyer à moindre coût en contrepartie duquel il apporte une présence sécurisante à un senior. Cette combinaison permet donc de mettre un terme à la souffrance sociale et à la solitude des personnes âgées encore autonomes tout en facilitant l’accès au logement aux jeunes.

La cohabitation intergénérationnelle peut prendre deux formes différentes :

  • Le senior est propriétaire de son bien immobilier et en loue une partie à un ou plusieurs jeunes. Dans certains cas, une entreprise spécialisée peut gérer la mise en relation. En échange, elle prend une commission sur la signature du contrat.
  • Le lieu est propriété d’une collectivité qui établit un bail avec une association ou une société mixte. Celle-ci établit alors un contrat de location avec les résidents : personnes âgées, étudiants ou jeunes actifs.

Atland Résidentiel est le principal investisseur des cohabitations intergénérationnelles. Quand aux acteurs de la cohabitation intergénérationnelle, on peut trouver :

  • La Maison de Marianne et Réséda (propriétaires et exploitants) ;
  • Xenia, Colette, le Pari Solidaire, Cohabilis, Ensemble 2 générations et Colibree (plateformes).

                            Une cohabitation intergénérationnelle au Fort de Montauban

Le Fort de Montauban se situe en Tarn-et-Garonne. L’édifice actuel date du XVIIe siècle et la réhabilitation de 2003. Le Fort est une résidence intergénérationnelle depuis 1986. La résidence est également une auberge de jeunesse depuis 2006 et bénéficie également d’une programmation culturelle : espace d’animation ouvert sur la ville, galerie d’art, salle de spectacles, etc., …

Le coliving

Le coliving est un type d’habitat partagé destiné principalement aux jeunes professionnels mais également aux étudiants. Il s’agit de colocations bénéficiant d’une certaine dimension de coworking. Les jeunes disposent d’un espace privatif individuel et d’espaces collectifs où ils peuvent se retrouver pour échanger et discuter, travailler, pratiquer du sport, etc., …

Pour la structure, le propriétaire est toujours une foncière. Celle-ci délègue la gestion du site à une société commerciale d’exploitation qui elle-même établit un contrat de location avec des étudiants ou de jeunes actifs. Des contrats de services sont également établis avec les prestataires pour les services de ménage, de blanchisserie, de conciergerie, de coaching sportif, etc., …

Les principaux acteurs et financeurs du coliving sont :

  • Coliving.com et Colivme (plateformes) ;
  • Colonies, la Casa, My name is Bernard, The Badel Community, Homies, Château Coliving & Coworking et Colivys (propriétaires et exploitants) ;
  • Braxton, Audacia, la Caisse des Dépôts et Ares (investisseurs).

                            Un site historique dédié au coliving

La Maison Luna, dans le 14e arrondissement de Paris, propose 15 couchages à destination des jeunes actifs et étudiants. Un grand jardin, un barbecue, un Home cinéma ainsi qu’une buanderie agrémentent le coliving. Sont également compris des prestations de ménage, d’assurance, d’abonnement streaming, de brunch, etc., …

Le cohabitat

Le cohabitat est une manière de vivre en communauté en mutualisant les biens et les ressources afin de concevoir, réaliser et financer ensemble le logement. Il s’agit avant tout d’une démarche sociale et environnementale. Le cohabitat bénéficie ainsi d’espaces privatifs mais certains éléments sont en commun : chambre d’amis, vélos et voitures, jardin, salon, cuisine, etc., …

Les propriétaires des sites destinés au cohabitat peuvent être des particuliers ou des collectivités. Dans le premier cas, la gestion est déléguée à une société coopérative, une société d’attribution et d’autopromotion ou une SCI. Dans le second cas, le site est géré par une association ou une société mixte. Les gestionnaires établissent ensuite des contrats de location, aux résidents.

Habitat & Partage ainsi que Bellevilles Foncière Responsable sont les deux principaux acteurs de l’habitat partagé.

                            Le cohabitat dans un bâti ancien

A Dullin, en Savoie, le Château Partagé propose vingt couchages à destination de tous types d’individus : familles, célibataires, couples, … tant que ces personnes disposent d’une sensibilité à l’intention de l’environnement durable.

L’habitat partagé accompagné 

L’habitat partagé accompagné met à disposition un logement privé complété par des espaces collectifs destinés aux personnes fragilisées. C’est donc un type d’habitat socialement très engagé et qui souhaite venir en aide aux personnes en situation précaire : femmes seules ou battues, personnes en situation de handicap, etc., …

L’habitat partagé accompagné peut prendre deux formes :

  • Le propriétaire du lieu est une collectivité qui délègue la gestion à une association ou à une SEM qui établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires ;
  • Le propriétaire du lieu est une foncière qui accorde la gestion à une société commerciale d’exploitation. De même, celle-ci établit des contrats de location avec les résidents et des contrats de service avec les prestataires.

Les différents acteurs et financeurs de l’habitat partagé accompagné sont :

  • Ostalada (cabinet de conseil) ;
  • Le Club des 6 et Familles solidaires (associations) ;
  • Résidences Mobicap (propriétaires-gestionnaires).

                            Ouvrir un habitat partagé accompagné dans un site patrimonial

La Bergerie de Berdine est située dans le Vaucluse et propose 15 couchages pour les personnes addictes et dépendantes afin de les aider à se reconstruire physiquement et psychologiquement ainsi qu’à se réinsérer socialement. La reconstruction des personnes passe notamment par un travail dans un milieu rural avec des activités agricoles et artisanales. Il faut noter que l’hébergement ne donne pas lieu à un loyer ou une contrepartie financière mais à la réalisation d’une prestation de service au sein de la Bergerie.

Pour aller plus loin

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

La réglementation ERP dans les MH

La sauvegarde du patrimoine au service de l’homme

Accueillir des mariages dans un château est un excellent moyen de le valoriser tout en rentabilisant le lieu.

Introduction

Quoi de plus romantique qu’une belle terrasse en pierre, surplombant un splendide parc ? 

De nombreux châteaux ont opté pour l’évènementiel, et notamment les mariages, comme développement d’activité. Décors idylliques, belles pierres et grands espaces verts, les châteaux sont des lieux de réception très appréciés. L’offre continue de croître au fil des années. En 2016, le marché du mariage représente cinq milliards d’euros !

Toutefois, avant de se lancer dans un tel développement d’activités, il faut être conscient des prérequis et attentes de la clientèle. 

Les prérequis pour accueillir des mariages dans son château

Avant toute chose, qui dit évènement dit accueil des publics. Cela implique donc le respect des règles relatives aux établissements recevant du Public (ERP). En fonction du site et de sa capacité d’accueil, la réglementation varie. Chaque catégorie implique des obligations de sécurité plus ou moins lourdes, comme les règles d’accessibilité des personnes en situation de handicap ou bien l’utilisation de matériaux résistants au feu.

Dans le cadre de la réglementation ERP, une commission de sécurité doit intervenir avant l’ouverture au public afin de vérifier le respect de la réglementation.  Même lorsque l’évènement est ponctuel, le propriétaire des lieux ainsi que l’organisation doivent faire une demande. Dans le cas où le château bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques, il peut faire une demande de dérogation si les travaux relatifs aux normes ERP nuisent à l’intégrité de l’édifice.

De plus, il s’avère souvent nécessaire de souscrire un contrat d’assurance qui soit conforme à l’activité de salle de réception. Ce contrat peut être souscrit par le locataire, mais il reste préférable de s’informer auprès de son cabinet d’assurance. Il faut connaître quels sont les risques couverts par le contrat. 

S’adapter au rythme des mariages

Il faut aussi être conscient du rythme impliqué par les mariages : ceux-ci se déroulent souvent durant la belle saison, à la période estivale, les week-end et pendant les vacances. Le porteur de projet doit donc être conscient de cela, afin de s’organiser, d’autant plus s’il souhaite profiter de son bien durant cette période. Il faut jongler avec la demande de la clientèle et les souhaits du propriétaire. Parfois, les deux ne sont pas compatibles. 

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Être attentif aux critères de la clientèle

Lorsqu’un couple opte pour un château afin d’y organiser son mariage, c’est un choix qui résulte de diverses envies. Généralement, les clients qui optent pour un château sont à la recherche d’un lieu de réception unique, avec un décor idéal et une esthétique particulière. Il ne faut pas oublier que de nombreux mariés font appel à des photographes pour immortaliser ce moment. Un château est donc un décor idyllique pour une séance photo merveilleusement romantique.

Qui dit château dit généralement grands espaces verts, ou tout du moins de ravissants jardins. Les mariages se déroulant plus fréquemment à la période estivale, c’est un atout majeur et un critère de choix. Un bel espace extérieur, facilement aménageable, est un avantage. 

Une image contenant herbe, ligné, rang, ligne

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La clientèle est également attentive aux critères suivants :

– L’accessibilité ;

– Les équipements et les formules proposées ;

– Ainsi que les modalités de réservation et les éléments techniques. 

Les différents modèles possibles

Afin de satisfaire la clientèle, le château peut proposer soit : 

– Une offre clé-en-main, qui propose aux clients une prestation complète où ils n’ont rien à gérer ;

– Une offre à la carte, sur-mesure, qui laisse libre choix aux clients en proposant une variété de services et de prestataires partenaires.

Quelle que soit l’offre, il est important que les clients puissent communiquer facilement avec les organisateurs du mariage afin de transmettre leurs envies et leurs besoins. Ce jour étant mémorable, il doit correspondre aux attentes des clients.

Le château de Loulans

Situé en Haute-Saône, le château de Loulans est une magnifique demeure construite en 1732. Entouré de deux cours d’eau et de cinq hectares de verdure, le château de Loulans est un théâtre idéal pour un mariage inoubliable. Facilement accessible depuis Besançon et Vesoul, il y a également une gare à proximité du château. Cela permet d’assurer aux convives un déplacement facile jusqu’au lieu de réception. C’est un point essentiel pour la clientèle. 

Le château de Loulans propose un mariage clé en main à partir de 13 000 €, ainsi que la location nue des lieux pour 7 500 €. Dans l’offre clé en main, les clients peuvent bénéficier de l’expertise et des compétences d’un groupe de professionnel. Le package inclue d’office la décoration des lieux et le service traiteur. Ensuite, la clientèle peut piocher parmi une multitude de services supplémentaires : coiffure, robe de mariée, chocolatier, caviste, bijoutier, structures gonflables … Toutes ces prestations sont proposées par des partenaires, à des tarifs préférentiels. 

Une offre qui soit à la fois clé en main et personnalisable est une excellente manière de satisfaire un large panel de clientèle, en proposant un accompagnement personnalisé. C’est également rassurant pour les clients, qui peuvent compter sur l’expertise de professionnels pour faire de ce jour le plus beau de leur vie.

L’importance d’un bon réseau de partenaires

Posséder un bon réseau de prestataires partenaires est un atout face à la clientèle. En effet, organiser un mariage n’est pas une tâche facile. Même si les clients décident d’organiser la réception majoritairement, s’ils peuvent compter sur l’expertise d’un professionnel, ils n’en seront que davantage satisfaits. 

Ainsi, pour proposer aux clients un beau panel de prestataires, il est essentiel pour le château de créer des liens avec des entreprises locales : traiteurs, photographes, entreprise de matériel évènementiel, scénographie … Tous ces corps de métiers contribuent à la réalisation d’un évènement mémorable. 

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Le château du Plessis-de-Vair

En partie inscrit aux Monuments Historiques, le château du Plessis-de-Vair se situe en Loire-Atlantique. Entre Nantes et Angers, à proximité d’Ancenis, le château est idéalement situé pour accueillir un mariage : à la fois en pleine nature, au calme, mais facilement accessible. Magnifique bâtisse, le château a d’ailleurs inspiré Chrétien de Troyes pour ses romans légendaires sur les chevaliers de la table ronde. Le château de Vair serait le château du Graal !

Aujourd’hui, les mariés viennent chercher au château, non pas le Graal, mais une expérience inoubliable.  Les deux mots d’ordre pour les mariages au château sont « liberté » et « conseil ».

D’une part, le château offre une grande liberté de choix à sa clientèle, notamment concernant les préparatifs et les horaires. Par exemple, il est possible de louer le lieu sans inclure les services du traiteur, bien qu’inclure le service traiteur fasse baisser la TVA de la prestation. En effet, le traiteur prime sur le reste de la prestation, réduisant donc la TVA de 20% à 10%. 

D’autre part, les propriétaires du château bénéficie d’une grande expérience dans l’évènementiel et d’un réseau de prestataires partenaires. Ils peuvent ainsi apporter les meilleurs conseils à la clientèle. Tous les prestataires partenaires ont été sélectionnés pour la qualité de leur service et savoir-faire, ainsi que leurs valeurs. En reprenant l’exemple du traiteur, le château travaille avec différents prestataires afin de proposer plusieurs styles de cuisine et des menus adaptés aux allergies alimentaires.

Proposer des activités pour rendre l’expérience unique

Lors d’un mariage, certains clients peuvent avoir envie de profiter d’instants conviviaux avec leurs proches. Pour cela, le château peut proposer des activités en complément, afin de ponctuer la journée ou le séjour de différents temps forts. Le château de Vair, présenté précédemment, propose une multitude d’activités et d’équipements annexes, tels que :

– Une tyrolienne et une slackline ;

– Une chasse au trésor et des jeux en bois, pour amuser les plus jeunes ;

– Ou encore une scène ouverte et une animation cocktail, pour un moment festif et convivial. 

Tout château accueillant un mariage n’est pas obligé de proposer des activités annexes, mais c’est un complément fort sympathique et attrayant pour les clients. 

Opter pour une orangerie éphémère pour augmenter sa capacité

Pour augmenter sa capacité d’accueil mais également préserver l’intérieur de son château, il est tout à fait possible d’opter pour une orangerie éphémère, une tente ou encore un chapiteau. Des entreprises sont d’ailleurs spécialisées dans la mise à disposition de ce type d’équipement, à l’instar d’Atawa

Les orangeries présentent différents avantages. Entièrement modulable, l’espace s’adapte selon les besoins des clients. Des cloisons peuvent être installées afin de délimiter l’espace. De plus, ce sont des structures qui sont facilement démontables durant les périodes creuses, où le château n’accueille pas d’évènements. Les propriétaires peuvent ainsi retrouver leur espace extérieur dans son état initial. 

Enfin, les orangeries éphémères apportent une touche de modernité et une esthétique bien particulière, qui saura conquérir le coeur de la clientèle. Spacieuses et lumineuses, ce sont des espaces idéaux pour organiser un bel évènement.

Conclusion 

Une image contenant extérieur, bâtiment

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Accueillir des mariages dans un château est une excellente manière d’avoir une vision à long terme et une activité rentable. Avec un panier moyen de 12 000 € pour un mariage d’une centaine de personnes en 2021, le marché des mariages n’est pas prêt de s’éteindre. C’est un moment que les clients souhaitent mémorable et chaleureux, dans un décor à la fois beau et apaisant.

Pour aller plus loin

Organiser des shooting photos dans son château

Lancer des activités dans un site historique

Cet article dévoile comment inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine. Il montre les lien entre mode et patrimoine.

Ce qu’il faut retenir

Inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine peut se faire de différentes façons :

– collabs entre la mode et le patrimoine ;

– shootings et tournages dans des lieux historiques ;

– installation des points de vente dans des sites d’exception ;

– naming ;

– mécénat des entreprises pour le patrimoine.

Inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine n’est pas anodin. Cette association entre mode et patrimoine sert à la fois :

– la cause patrimoniale ;

– les objectifs commerciaux de la marque en terme de marketing.

Introduction

Si l’on observe bien le monde qui nous entoure, on s’aperçoit qu’il y a plus de liens qu’on ne le croit entre les marques de prêt-à-porter et le patrimoine. La raison est bien simple. Pour exister et accroître leur notoriété, les marques du luxe ont besoin d’affirmer leur identité, leur authenticité et leur légitimité aux yeux du public. Le patrimoine est alors l’outil adéquate car il porte des valeurs similaires à celles dont se revendiquent les marques de prêt-à-porter.

En effet, le patrimoine architectural est porteur d’un cachet historique, esthétique et haut-de-gamme. Or, par leurs collections, les enseignes de mode, et notamment celles du haut-de-gamme, portent un intérêt majeur au sens de l’esthétique. Par ailleurs, accoler leur nom avec le patrimoine, qui est un élément du passé, permet d’augmenter leur légitimité. En effet, une marque haut-de-gamme se doit de montrer à ses clients qu’elle existe depuis longtemps et qu’elle est durable dans le temps.

Pour inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine, les marques de mode peuvent opter pour différentes méthodes :

– être mécène du patrimoine ;

– installer leurs points de vente dans des lieux historiques ;

– établir des collabs avec le patrimoine ;

– réaliser des shootings et tournages dans des sites d’exception ;

– adopter une stratégie de naming ou de sponsoring.

I. Inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine grâce au mécénat

Grâce à la Loi Aillagon, votée en 2003 et réformée en 2020, le mécénat s’est considérablement accru. Les entreprises de la mode et du luxe se sont elles aussi investies dans ces actions et notamment celles du domaine de la culture, de l’art et du patrimoine. Ce soutien, outre le fait de leur apporter des déductions fiscales, leur permet de mettre en visibilité leurs engagements auprès d’une cause. Elles gagnent ainsi en notoriété et promeuvent une image positive de l’enseigne auprès de la société.

Ainsi, en 2013, Tod’s devient mécène du Colisée en réalisant un don de 25 millions d’euros. Pendant ce temps-là, Gucci participe à la restauration d’une dizaine de tapisseries datant de la fin du Moyen Age, et ce, à hauteur de 340 000 euros. Notons que cette célèbre marque du groupe Kering détient par ailleurs à Florence le Gucci Garden, musée situé dans l’ancien Palazzo della Mercanzia, patrimoine d’architecture gothique. Enfin, on peut également rappeler le mécénat de Dior en 2014 pour la restauration du Hameau de la Reine à Versailles.

© Le Colisée, Pixabay.

II. Inscrire les points de vente des marques de prêt-à-porter dans le patrimoine

Un autre lien entre les marques de prêt-à-porter et le patrimoine est l’intégration de leurs points de vente dans des sites historiques d’exception. C’est surtout le cas pour les marques de mode de luxe. En effet, celles-ci ont un enjeu d’image plus important que les autres. Elles se doivent donc d’accueillir leur clientèle dans des espaces spécifiques qui reflètent le caractère haut-de-gamme de la marque. Le cachet historique et esthétique d’un lieu patrimonial est donc le bienvenu pour servir de support à l’installation d’une collection et d’une boutique.

Lors des Journées du Patrimoine de 2017, Balenciaga a installé ses collections dans l’ancien Hôpital Laennec à Paris (classé MH en 1977), siège du groupe Kering.

III. Collabs entre mode et patrimoine

Un autre phénomène très en vogue n’est autre que la création de « collabs ». Les collabs sont initialement des collaborations que créent les marques entre elles afin d’accroître leur notoriété. Aujourd’hui ces collabs se sont étendues au patrimoine. Ce type d’association permet un transfert d’image du patrimoine vers la marque.

Une expérience de collabs a été lancée par le Palais de l’Elysée. Celui-ci, vieux d’environ 300 ans, nécessite un entretien récurrent. Pour financer les rénovations, l’Elysée a ouvert une boutique de produits 100 % français. Les bénéfices obtenus via la vente des produits sont investis directement et en totalité dans les travaux de restaurations afin de préserver et de sauvegarder ce patrimoine républicain. Dans la boutique de l’Elysée, on trouve ainsi différentes marques françaises telles que Le Slip français, Aigle, Les Georgettes ou encore Lemahieu. Pour marquer le coup, Aigle a d’ailleurs conçu un modèle de bottines en caoutchouc griffées Elysée. Elles sont ainsi ornées du drapeau tricolore français mais également de l’emblème de l’Elysée.

Une autre expérience de collabs entre le patrimoine et la mode : l’association du Mont-Saint-Michel avec la marque Saint-James. En ce qui concerne le Mont-Saint-Michel, l’enjeu était de trouver un soutien financier pour la restauration du cloître dont le coût est estimé à 2,2 millions d’euros. Pour ce faire, Saint-James a sorti une collection de pulls et marinières portant la silhouette brodée du monument. Pour chaque produit vendu, Saint-James s’est engagé à reverser 2,50 € au Centre des Monuments nationaux (CMN) pour la restauration du cloître de l’Abbaye du Mont-Saint-Michel.

Afin d’accroître les ventes, les produits étaient vendus à la fois dans les boutiques Saint-James mais également dans trois boutiques du CMN.

Celles :

– de l’Abbaye du Mont-Saint-Michel ;

– des Alignements de Carnac ;

– des Tours de la Rochelle.

IV. Inscrire les shootings et tournages dans le patrimoine

Les marques du prêt-à-porter peuvent également utiliser le patrimoine pour mettre en avant leurs collections. Ainsi, de nombreux shootings ou tournages de mode sont aujourd’hui réalisés au sein de sites patrimoniaux.

Les lieux historiques offrent en effet un cadre esthétique primordial pour les marques de mode. Les mannequins posent devant des éléments architecturaux qui mettent en valeur les vêtements. Le choix du lieu des tournages et des shootings est de plus en plus important. Il faut réussir à faire jouer la collection avec le lieu. Les éléments architecturaux, les couleurs, les matières mais également le degré de luminosité créeront des aspects complètement différents qui donneront un certain sens à la collection. Inscrire la collection dans un site patrimonial c’est aussi lui affecter les valeurs d’esthétisme, d’authenticité et de légitimité du lieu. Le patrimoine permet donc aux marques du prêt-à-porter de bénéficier de supports de communication pour leurs spots publicitaires mais également de renforcer leur notoriété et leur image de marque.

Dior a par exemple pris l’habitude d’organiser ses campagnes publicitaires au Château de Versailles dont elle est un des principaux mécènes. La collection automne/hiver de l’année 2021/2022 de la célèbre marque a par exemple été mise en scène au sein de la Galerie des Glaces du Château.

D’autres marques de prêt-à-porter font de même. D’après InSitu (plateforme de distribution de lieux pour les shootings, tournages et autres évènements), la marque Staccato a fait shooter sa collection printemps/été dans un château particulier parisien.

© Shooting Gucci, Pexels.

V. Naming et sponsoring des marques du luxe du prêt-à-porter

Les marques du prêt-à-porter peuvent également se servir du patrimoine comme support de naming ou de sponsoring.

Sponsoring des marques de prêt-à-porter pour le patrimoine

Le sponsoring est un partenariat établi entre une entreprise et un espace ou un évènement. L’entreprise verse des fonds à une entité et en contrepartie, elle bénéfice des infrastructures de l’entité comme support de ses campagnes publicitaires.

Le sponsoring est souvent employé dans la mode. Il n’est en effet pas rare de rencontrer d’immenses affiches publicitaires de mode sur les échafaudages couvrant les monuments en restauration. La raison en est bien simple : les marques du prêt-à-porter bénéficient de ces immenses spots publicitaires tout simplement parce qu’elles ont participé financièrement à la restauration de l’édifice.

Normalement, l’affichage est proscrit sur les Monuments Historiques. Néanmoins, un décret de 2007 l’autorise si la toile publicitaire est apposée sur les échafaudages et si la marque s’engage à soutenir financièrement la restauration. Par ailleurs, le spot publicitaire doit couvrir moins de la moitié de la bâche de couverture de l’échafaudage. L’autre moitié restante doit servir de support à une représentation graphique du monument.

L’exemple le plus probant est sans doute le Louvre dont les façades donnant sur la scène s’ornent d’immenses publicités dont celles de la marque Balenciaga.

Naming

Le naming consiste en un sponsoring encore plus pointu. Il s’agit pour une marque de soutenir financièrement un espace ou un évènement. En échange, l’entité bénéficiaire lui accorde de renommer l’espace ou l’évènement. La stratégie de naming permet donc à la marque de gagner en visibilité tandis que le patrimoine touche une contribution financière nécessaire à son entretien, sa sauvegarde et sa protection. Le naming s’applique surtout dans le domaine sportif. Cependant, il est en train de s’étendre aux équipements et institutions culturelles et urbaines.

Chanel a souhaité effectuer une opération de naming dans le cadre du chantier du Grand Palais. En échange de 25 millions d’euros, la célèbre marque a proposé que l’entrée du monument soit nommée « Gabrielle Chanel ». L’opération qui a été acceptée par le RMN (Rassemblement des musées nationaux).

Conclusion

Inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine est donc réalisable selon différentes manières. Le patrimoine, par son esthétique, son histoire et son authenticité permet de valoriser le secteur de la mode.

Bien plus, il offre des lieux concrets où les enseignes peuvent non seulement inscrire leurs collections (shooting, tournages, points de vente) mais où elles peuvent aussi inscrire de manière visuelle les valeurs et les engagements qu’elles portent, renforçant ainsi leur image de marque et leur notoriété (mécénat, naming).

Par ailleurs, on pourrait également parler des musées de la mode situés dans des sites patrimoniaux. Le premier qui vient à l’esprit n’est autre que le Palais Galliera. On peut également citer le Musée des arts décoratifs situé dans l’Aile de Marsan du Louvre à Paris. Ce dernier possède un département axé sur la mode et les textiles.

Pour aller plus loin

Adopter le naming pour son site historique

La stratégie du naming comme méthode de financement

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables

Cet article aborde la stratégie du naming comme méthode de financement. Il met en avant les avantages et limites du naming.

Ce qu’il faut retenir

La stratégie de naming comme méthode de financement peut être employée avec succès. Les domaines d’application de la stratégie de naming sont divers.

Cette stratégie peut se rapprocher d’une logique :

– de mécénat ;

– ou de sponsoring

Néanmoins plusieurs différences demeurent entre le naming et ces deux autres stratégies.

Introduction

La stratégie de naming est une méthode de marque permettant un apport en financement. Initialement, cette technique de marketing consistait à donner un nom à un produit. Elle s’est aujourd’hui beaucoup étendue, jusqu’à attribuer un nom propre ou celui d’une marque à un évènement, à une infrastructure sportive ou à un équipement culturel.

Autrement dit, le naming cherche à mettre en visibilité une personne ou une marque en l’associant à un bâtiment ou à un espace. Plus précisément, le naming consiste à acheter un équipement afin de lui attribuer son nom ou celui de son enseigne pour en faire un vecteur de marque et gagner en notoriété. Le partenaire, appelé « namer » peut ainsi bénéficier d’une aura forte. En effet, l’ensemble des animations, activités et évènements organisés dans le site s’associeront à son nom. Le partenaire et le propriétaire signent un contrat d’intérêt dont la durée avoisine généralement une dizaine d’années. En échange de cette communication sur long terme, le propriétaire bénéficie de contre-parties économiques.

Bien plus que d’associer à la structure d’accueil un nom, le namer peut être autorisé à organiser des évènements dans l’enceinte et à réaliser des campagnes publicitaires au sein des espaces. Le naming est surtout l’usage des équipements sportifs mais il se déploie dans des sphères de plus en plus diverses allant de l’évènement à l’équipement culturel voire aux institutions muséographiques ainsi qu’aux sites patrimoniaux.

I. Différences entre naming, mécénat et sponsoring

Quoique relativement proches, il existe des différences entre le naming, le mécénat et le sponsoring. Tandis que le naming et le sponsoring sont des techniques de branding pur (image de la marque), le mécénat peut être perçu davantage comme une méthode de déduction fiscale.

Une stratégie de financement : le mécénat

Le mécénat consiste à apporter un soutien en nature, de compétence ou financier à une personne ou à une œuvre présentant un intérêt général. Il s’agit d’une sorte de don car les contre-parties sont faibles voir inexistantes. Il apporte néanmoins des déductions fiscales intéressantes aux personnes mécènes, d’où son intérêt. Le mécénat s’est considérablement développé grâce à la Loi Aillagon qui l’a rendu plus attractif en terme d’abattement fiscal. Un autre intérêt du mécénat pour une entreprise est de valoriser son image de marque mais cet intérêt est moindre que dans le naming et le sponsoring où il est véritablement affiché. En effet, lorsque des marques de luxe sont mécènes de projets de restauration du patrimoine, elles cherchent surtout à affirmer et valoriser leur authenticité mais également à exprimer les valeurs de l’entreprise.

C’est par exemple le cas pour l’entreprise Kärcher qui réalise régulièrement des actions de mécénat de compétence auprès de sites patrimoniaux. Elle a par exemple participé à la restauration de l’escalier du Château de Fontainebleau.

© Château de Fontainebleau, Pixabay

Dans le cadre du mécénat, le bénéficiaire n’est pas obligé de fournir de contre-parties, celles-ci sont même limitées. S’il en propose, c’est davantage dans une volonté de fidéliser le donateur (invitations à des évènements, privatisations d’espaces, goodies, …).

Le sponsoring : une méthode de financement

Contrairement au mécénat, le sponsoring est une technique marketing. Le sponsor soutient financièrement ou matériellement un projet en échange d’une visibilité publicitaire. Ainsi, le sponsoring apporte des bénéfices directs tandis que le mécénat se veut être « sans-contreparties ». Le sponsoring s’est surtout développé dans le domaine sportif et dans le cadre d’évènements.

Le sponsoring permet à un bénéficiaire d’obtenir des financements pour son projet. En échange, il doit simplement permettre au sponsor de se servir des différentes structures et équipements comme supports de communication et de publicité. Il est également amené à convier le sponsor aux différents évènements et activités. Bien évidemment, l’entité bénéficiaie se doit d’être un vecteur positif de l’image de marque du sponsor.

Le 4L Trophy est un exemple probant. Il s’agit d’un rallye d’orientation entre Biarritz et Dakar destiné aux jeunes entre 18 et 28 ans. Et ce rallye, qui traverse le Sahara … se réalise en 4L ! Afin de financer leur expédition, les jeunes font appel à des sponsors. En échange, ils apposent les logos des mécènes sur la carrosserie des voitures.

© 4L Trophy, Pixabay

La stratégie de naming : une méthode de financement et de marque

Enfin, la stratégie de naming peut s’identifier à une sorte de sponsoring puisqu’elle est une méthode de financement et vise elle aussi la visibilité et la notoriété de la marque.

Cependant, le naming est plus spécifique puisque le namer octroie des financements à la structure non seulement pour se servir d’elle comme support d’images publicitaires, mais également pour lui donner son nom. C’est pourquoi le naming est aussi appelé « parrainage ». Notons que ce parrainage a l’avantage d’être plus exclusif que le sponsoring. Par rapport à ce dernier, l’intérêt du naming consiste surtout à promouvoir la marque dans ses valeurs et dans son authenticité. Il y a alors une sorte de transfert d’image qui permet au namer de bénéficier des caractéristiques du lieu ou de l’évènement concerné. Alors que le sponsoring affiche directement un objectif commercial, le naming se fait plus discret en cherchant surtout à promouvoir la marque et à lui faire gagner en notoriété.

Par ailleurs, les contrats de naming sont plus longs que dans le cadre du sponsoring. Ils couvrent une période pouvant s’étendre de 10 à 25 ans. L’entité parrainée bénéficie ainsi d’une source de financement plus pérenne en même temps que le namer profite d’une communication sur le long terme.

Les contrats de naming sont ceux qui apportent les plus grosses contre-parties financières aux bénéficiaires, le namer étant considéré comme un des plus importants partenaires.

Exemples

Là encore, cette stratégie s’est initialement développée dans le domaine sportif. Le premier stade de France ayant fait l’objet d’un parrainage n’est autre que celui de la Ville du Mans. En effet, il pris le nom du groupe d’assurance MMA durant une durée de dix années, devenant ainsi le MMArena.

Néanmoins, la naming s’applique également à des équipements culturels. Bien que la France soit encore réticente pour ce type d’expérience, on trouve beaucoup d’autres exemples à l’international, et notamment aux Etats-Unis. Ainsi, le Centre O’Keefe de Tonroto change de nom en 1996 et devient le Hummingbird Centre for the Performing Arts (du nom d’une entreprise de logiciels canadienne). Sony le rebaptise ensuite Sony Centre for the Performing Arts de 2007 à 2019. Enfin, depuis 2019, il porte le nom de Meridian Hall, en raison du partenariat entre le centre et Meridian Credit Union.

II. Adopter une stratégie de naming comme méthode de financement

Pour signer un contrat de naming, le propriétaire doit donner son accord à l’exploitant du site. Les droits de l’exploitant seront donc préalablement vérifiés avant toute signature du contrat. Ce contrat doit porter les modalités de communication (dénomination, supports d’affichage, conditions d’utilisation du nom, …). Il doit aussi mentionner les différentes et éventuelles conditions de suspension du contrat (lors de grands évènements internationaux par exemple où la publicité est généralement proscrite).

Un des conseils pour adopter une stratégie de naming, est d’être implanté localement. Il est également suggéré de partager des valeurs et des activités similaires à l’évènement ou à l’espace concerné. Ce pour que la population accepte plus facilement ce parrainage.

Par ailleurs, il est important de modérer la congruence entre le parrain et l’évènement ou le lieu bénéficiant du parrainage. Autrement dit, la population ne doit pas percevoir comme trop banale et naturelle la possible association entre ces deux entités. En effet,le public risquerait alors d’y voir un grossier accord commercial. Au contraire, les publics percevront plus positivement une association inattendue entre un namer et un évènement ou un lieu. Cela provoquera leur curiosité.

Ensuite, le choix du nom a son importance. 2 possibilités s’offrent au namer :

– accoler le nom de la marque au nom existant (Route du Rhum – Banque postale par exemple) au risque qu’il soit long et fastidieux à retenir. Moins naturel et apparaissant comme davantage commercial, les individus l’adopteront avec plus de difficultés ;

– privilégier le nom de la marque et y ajouter une dénomination générique du lieu (MMArena pour le stade du Mans). La nouvelle appellation sera plus simple à retenir mais ce choix risque néanmoins une désapprobation plus forte du public du fait de l’abandon du nom d’origine.

III. Intérêts et limites de la stratégie de naming

Intérêts de la stratégie de naming

Comme vu précédemment, le naming permet un transfert d’image du lieu ou de l’évènement concerné vers la marque. En effet, le naming est vecteur des valeurs de la marque. La stratégie de naming conduit le public à affecter à la marque les caractéristiques du lieu ou de l’évènement ainsi que les émotions ressenties. Ce dernier va directement associer la dimension culturelle, artistique, sportive, patrimoniale, … à la marque, se forgeant ainsi une représentation de cette marque. Pour certaines entreprises, il s’agit également de gagner en image citoyenne lorsque le naming les engage à investir dans un équipement permettant d’accroître le dynamisme local.

Un des intérêts majeurs du naming c’est également de permettre à une marque de s’ancrer dans le réel. Cela concerne notamment les marques digitales et les grandes enseignes numériques qui ne disposent pas de magasins physiques. En effet, alors que le monde numérique et digital s’accroît de plus en plus, les consommateurs éprouvent toujours plus le besoin de se rencontrer et de vivre une expérience. Le naming est alors une stratégie qui peut répondre à ce besoin avec l’implantation des marques dans des lieux physiques mais surtout dans des lieux patrimoniaux qui sont porteurs de sens et vecteurs de valeurs.

Limites de la stratégie de naming

Le naming est souvent objet de la critique. La raison est que le nom d’un équipement ou d’un évènement a un fort pouvoir symbolique. Ainsi accoler le nom du namer au nom initial d’un espace ou d’un évènement touche à l’identité et à l’authenticité de cet espace ou de ce projet. Ainsi, il n’est pas rare que les publics s’opposent au naming qu’ils perçoivent comme une sorte d’usurpation d’identité et d’appropriation d’un bien public. Qui plus est, cette ursurpation est imposée et donc subie. Les rétracteurs du naming y voient également un outil purement économique servant « à faire de l’argent » sur un bien public qui devient alors une « boîte à fric ». Ils craignent aussi que le naming touchent progressivement les biens publics, s’étendant des équipements sportifs aux équipements culturels, aux institutions muséales, aux sites patrimoniaux voire aux aménagements urbains (places, rues, stations de métro, écoles, …).

Par ailleurs, un changement de nom est toujours négatif pour l’identité d’un lieu : alors que certaines personnes vont employer le nouveau nom, d’autres continueront d’utiliser l’ancien. Bien pire, le nouveau nom risque de devenir générique. Ce même s’il n’est pas censé être durable.

C’est pourquoi la stratégie de naming peut parfois passer à côté de son objectif initial : celui d’être une méthode de financement grâce à la valorisation positive d’une marque. En effet, si l’attribution du nom d’une marque à un évènement ou à un espace est jugée illégitime et non appropriée voire irrespectueuse, c’est la tendance inverse qui s’enclenche : l’image du lieu est touchée et le nom peut même être abandonné au profit de celui d’origine. Les deux parties sont alors touchées : l’entité parrainée ne perçoit plus les financements et perd en crédibilité tandis que la visibilité et la notoriété du namer sont entachées.

Exemples

C’est ce qui s’est passé avec l’évènement BNP Paribas Masters. Les journalistes français montrent une certaine hostilité vis-à-vis de cette appellation. Ils préfèrent de loin citer cet évènement sous le nom de tournoi du Paris-Bercy. Autre exemple : l’aile Sackler du Louvre. Le Musée du Louvre avait rebaptisé « Aile Sackler » l’espace d’exposition des antiquités orientales en 1996. Il avait fait ce choix pour remercier la famille Sackler de ses dons financiers. Ce parrainage a commencé à faire polémique en 2019. Cette année là, l’Association PAIN (Prescription Addiction Intervention Now) demanda le retrait du nom Sackler. En effet, ces riches mécènes américains avaient fait fortune grâce à la vente massive d’un médicament antidouleur. Ce dernier étant très addicitf, il avait provoqué une crise d’overdose aux Etats-Unis. Ainsi, l’aile Sackler fut bel et bien débaptisée. Le nom fut retiré de tous les cartels et affichages à destination du public.

Conclusion

La stratégie de naming est donc une une méthode de financement. C’est aussi une technique de sponsoring très avancée. Par ailleurs, elle place le namer en tête des partenaires titres en lui conférant une mise en visibilité majeure. Les différentes institutions ou équipements sportifs et culturels apprivoisent de plus en plus le naming. Celui-ci étant une source de financements réguliers et durables. Cependant, en France (contrairement aux Etats-Unis), il s’attache surtout à des équipements sportifs. Les équipements culturels, muséaux et sportifs pourraient pourtant l’employer. Néanmoins, une des grandes limites du naming est qu’il touche à des question éthiques liées à la symbolique d’un lieu. Dépossédé de son nom d’origine, un site perd de son authenticité et de son identité.

Pour aller plus loin

Adopter le naming pour son site historique

Inscrire les marques de prêt-à-porter dans le patrimoine

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables

Cet article aborde la question et les enjeux liés à la restauration et la réhabilitation du patrimoine religieux en France.

Introduction

Cet article permet d’aborder la question de la restauration et de la réhabilitation du patrimoine religieux en France et les questions qui l’entourent. Il sert aussi d’introduction à la micro-étude produite précisément autour de la question de la réhabilitation du patrimoine religieux désacralisé.

Ce qu’il faut retenir : 

– Réhabiliter son patrimoine religieux est un projet qui doit être mené au cœur d’une politique de développement territorial ;

– Restaurer son patrimoine religieux nécessite quasi-systématiquement de créer un tour de table de financement à la fois public et privé ;

– Il existe une solution alternative à l’action de financement direct de son patrimoine avec la possibilité de recourir au bail emphytéotique administratif (BEA).

Réhabiliter le patrimoine religieux, une question de développement territorial et d’enjeux actuels

Le développement territorial est un sujet à la fois vaste et complexe à appréhender. Il existe une multitude de manières et de façons de faire pour y contribuer. 

Pour y parvenir, la tentation primordiale qui vient à l’esprit est de créer de nouveaux espaces, de nouvelles zones d’activités ex-nihilo afin de répondre le plus précisément possible à ce besoin. Cependant, vient alors rapidement le problème du coût pour acheminer cette méthode. Aujourd’hui, on ne parle d’ailleurs plus uniquement de coût financier mais aussi de coût -ou plutôt d’impact- écologique. Les pouvoirs publics font face à des défis soumis à des enjeux de plus en plus variés et plus grands encore qu’il y a quelques décennies.

Alors, l’autre option à envisager est celle de s’appuyer sur les ressources que possèdent le territoire. Ainsi, les infrastructures que l’Histoire a laissé en héritage sont une ressource essentielle sur lesquelles les pouvoirs publics peuvent s’appuyer. Optimiser l’espace laissé disponible par les bâtiments historiques est l’autre moyen commun à tous les territoires qui peut être intégré à une politique de développement économique, social, culturel et/ou écologique. On parle alors de nouveaux usages ou de réhabilitation. 

La place importante du patrimoine religieux dans le paysage urbain et rural

Or, quel type de bâtiment répondant à ces caractéristiques retrouve-t-on dans chacun ou presque des territoires qui composent notre paysage ? Il s’agit bien sûr du patrimoine religieux, composé très majoritairement d’églises mais aussi d’abbayes, de chapelles ou encore de couvents. Avec le recul de plus en plus important de la pratique religieuse, les édifices sont de plus en plus délaissés. De plus, cela rejoint une autre problématique intimement liée au développement du territoire. La bonne conservation du patrimoine est un autre défi majeur pour beaucoup de communes aujourd’hui. La question du financement de cette conservation est également au cœur des préoccupations.

Ces enjeux sont en France soumis à des problématiques d’actions. Suite à la politique de décentralisation des services de l’Etat mise en œuvre depuis les années 1960 et poursuivie jusque ces dernières années, de nombreux acteurs ont reçu des pouvoirs d’intervention concernant la conservation et la restauration du patrimoine. Cela n’échappe pas au patrimoine religieux qui s’est retrouvé sous le giron des collectivités publiques dès 1907 et la loi concernant l’exercice public des cultes. 

Restaurer le patrimoine religieux nécessite souvent des montages financiers complexes

Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on cherche à obtenir des financements pour entretenir son patrimoine religieux. Lorsque l’édifice est protégé aux Monuments Historiques, la Direction des Affaires Culturelles (DRAC) peut être sollicitée pour aider au financement. Le ministère de la Culture peut lui-même être directement intégré à un projet via les fonds dédiés à la restauration du patrimoine des petites communes qu’il met à disposition. D’autres acteurs comme le département, la région, la mairie ou encore les différentes intercommunalités comme les métropoles ou les communautés de communes ont également des réserves pour le financement du patrimoine. 

En bref, financer la sauvegarde de son patrimoine religieux, qui est menacé par le temps et parfois de démolition, réclame de réussir un sacré jeu d’équilibriste pour réunir un tour de table de financements. Ce tour de table n’est d’ailleurs jamais entièrement complété par les seules dotations publiques. 

Ainsi, les communes qui cherchent à restaurer leur patrimoine religieux doivent presque systématiquement compléter ces ressources par des financements privés. Il peut s’agir de sources venues d’entreprises ou de particuliers, de mécènes ou d’investisseurs également usagers des lieux.

En effet, l’Observatoire du Patrimoine Religieux estime à quelques milliers d’euros par an les dépenses d’entretien d’un édifice cultuel. Les travaux de structure importants quant à eux dépasseraient régulièrement le million d’euros. L’OPR souligne également qu’un « entretien régulier demeure bien moins coûteux sur le long terme que des travaux urgents et massifs qui auraient été trop longtemps négligés ».

Il est alors aisément imaginable que ces coûts pèsent énormément dans le budget des diverses collectivités. Surtout si elles n’en retirent aucune ressource financière permettant de contrebalancer ces coûts.

Valoriser autrement son patrimoine religieux et l’intégrer dans sa politique de développement du territoire

Donc si la « simple » restauration est la solution la plus préférable, les élus réfléchissent de plus en plus à valoriser le patrimoine religieux via sa réhabilitation. Celle-ci peut prendre des formes aussi diverses qu’insolites. Régulièrement l’objet d’appels à projets, les églises, couvents et autres abbayes désaffectés attirent les intérêts d’investisseurs. Ceux-ci sont en quête de lieux à la fois disponibles, souvent déjà ancrés au sein et au centre d’un territoire, et louables sous des conditions juridiques intéressantes. 

En effet, il existe un outil juridique qui permet aux collectivités de valoriser financièrement l’attractivité de son patrimoine. Il s’agit du BEA ou bail emphytéotique administratif . Celui-ci s’adresse aux collectivités publiques (et aux établissements de santé) . Il permet à ces dernières de concéder en location à très long terme l’utilisation d’un bâtiment. La durée du bail peut aller de 18 ans à 99 ans. Ainsi, en contrepartie d’un loyer très faible, l’emphytéote (autre nom donné au locataire) investit l’endroit. Il prend entièrement en charge les coûts de restauration et d’entretien nécessaires. À la fin du bail, la collectivité récupère le bâtiment dans son entièreté. Elle peut choisir de reconduire ou non le bail.

Pour les mairies et les pouvoirs publics, il s’agit d’un moyen efficace de lancer ou relancer les dynamiques de son territoire. Les lieux patrimoniaux religieux peuvent se prêter à des activités foisonnantes qui permettent d’accroître la dynamique économique et culturelle du territoire. Le patrimoine religieux peut également voir ses lieux utilisés en dernier recours pour améliorer la politique sociale de la ville. Finalement, réhabiliter sa chapelle ou son église est un choix intimement lié à la politique de développement d’un territoire dans son ensemble.

Conclusion

La restauration et la réhabilitation du patrimoine religieux répondent à des enjeux multiples et sont des questions qui peuvent pleinement s’intégrer à des politiques de développement territorial. Ce patrimoine participe à faire rayonner un territoire. Trouver des moyens pour toujours davantage le mettre en valeur est crucial pour réussir à le conserver.

La micro-étude qui a été produite permet d’aborder cette question des nouveaux usages du patrimoine religieux désaffecté très concrètement.  Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, téléchargez notre micro-étude ci dessous :

Si elle n’a pas pour but d’être exhaustive, elle permet de dégager les principaux enjeux liés à la réhabilitation du patrimoine religieux désacralisé. Elle met également en lumière des projets réels qui ont vu le jour ces dernières années. Des projets aboutis ou non, des réussites ou non, la micro-étude tend à faire un tour de la question. Son but est également d’analyser les évènements survenus lors de leur production pour en établir des synthèses. 

Pour aller plus loin : 

Développer des activités au cœur des abbayes

Club de mécènes de Fontevraud

Ah la gastronomie française ! Saviez-vous que le repas gastronomique des français était classé au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco ?  Pour rendre hommage à la gastronomie française, voilà un top 10 des Team building sur le patrimoine gastronomique !

Organiser un Team Building autour du patrimoine gastronomique est plutôt un grand classique, mais voici des activités originales pour honorer le patrimoine culinaire tout en passant un agréable moment avec vos équipes ! De bons souvenirs garantis ! 

En sucré ou en salé, à boire ou à manger, découvrez notre sélection d’activités pour un Team Building mémorable et ludique ! 

Création de vin 

Le concept : 

Les dégustations de vin sont un grand classique des Team Building. Mais pourquoi faire une simple dégustation de vin alors que c’est possible d’en créer un de A à Z ! Une activité qui révèlera le vigneron qui sommeille en chacun ! 

Afableco vous propose une activité Team Building création de vin pour des équipes de 6 à 200 personnes sur une après-midi.

Le Team Building « créer son vin » , est une activité mêlant l’œnologie et la cohésion d’équipe. La création passe par plusieurs étapes comme la sélection des cépages, le choix de la bouteille, le choix du bouchon et le design de votre étiquette. Des décisions qui feront travailler la communication et l’harmonie de vos collaborateurs pour créer un vin parfait : le vôtre ! 

Pour la fin de l’activité, les sommeliers qui sont présents pour vous guider, vous font déguster les différents vins à l’aveugle et ainsi déterminer le meilleur et, qui sait, les futurs vignerons de votre entreprise ! 

Les apports : cohésion d’équipe, communication 

Les secrets de la gastronomie française 

Le concept : 

Une activité mêlant patrimoine et découverte qui plonge les participants dans l’histoire de la gastronomie française. Féru d’histoire ou de nature gourmand, cette activité saura convaincre tout le monde !

Promenade des Sens vous propose un Team Building sur une après-midi autour des secrets de la gastronomie française soit dans leurs locaux dans le 8ème arrondissement ou sur votre lieu de réception. 

L’activité « les secrets de la gastronomie française » emmène vos collaborateurs à la découverte de l’histoire de notre incroyable cuisine. Au fil des anecdotes historiques et des dégustations, qui éveilleront tous vos sens, explorer l’histoire de France de façon inédite. Rythmé par un quizz, cette activité est un moment ludique qui saura charmer vos collaborateurs !

Les apports : détente, découverte, bonne ambiance

Dégustation d’huile d’olive 

Le concept :

L’huile d’olive, c’est comme un voyage express en Provence ! Mais il n’existe pas qu’une seule huile d’olive mais des centaines de variétés, rien qu’en France il y en a plus de 200 ! Une alternative originale à la dégustation de vin classique ! 

Dimension Sud propose un Team Building bar à huiles d’olive pour vous faire découvrir les richesses de l’olivier, arbre emblématique de la Méditerranée ! Une activité qui peut se réaliser de 10 à 100 personnes. 

Le Team Building « bar à huiles d’olive » initie vos collaborateurs à l’oléologie de façon ludique accompagnés d’un professionnel qui vous révèlera tous les secrets de cet or vert. Avec 6 dégustations d’huiles d’olive différentes, de Nice en passant par les Alpilles avec des notes de citron, d’épices et de truffe noire ; faites un tour de la côte méditerranéenne avec vos papilles ! 

Les apports : découverte, voyage, détente, bonne humeur

Initiation aux fleurs dans la gastronomie

Le concept : 

Les fleurs comestibles sont de plus en plus en vogue chez les grands chefs et plus en simple décoration mais comme un mets à part entières. Une découverte pleine de beauté et de finesse avec des saveurs inédites ! 

Dimension Sud propose un Team Building sur la découverte des fleurs dans la gastronomie autour de plusieurs fleurs iconiques ! Une activité qui peut se faire avec 10 à 1000 personnes. 

L’activité dégustation commentée des « fleurs dans la gastronomie », propose de réaliser plusieurs sirops de fleurs comme de mimosa ou encore de coquelicot, des confits de fleurs comme de jasmin ainsi que des fleurs cristallisées à croquer comme la rose. Faites découvrir à vos collaborateurs une autre manière d’apprécier les fleurs en se régalant avec ! Un moment de partage qui saura faciliter les relations entre vos équipes. 

Les apports : découverte, cohésion, communication 

Atelier Armagnac 

Le concept :

L’armagnac, une eau-de-vie produite en France, qui est son berceau, depuis le Moyen-Âge ! Un grand du terroir qui mérite d’être reconnue comme tous les autres. Laissez sa chance à cet alcool de légende et les connaisseurs en seront plus que ravis ! 

Le gout des bonnes choses propose un atelier Team Building découverte autour de l’Armagnac sur une après-midi. Une activité qui peut se faire de 15 à 200 participants.

Le Team Building « Atelier Armagnac », vous fera découvrir cet alcool ancestral en toute simplicité. En omettant aucune facette de ce breuvage tombé dans les oubliettes, qui a pourtant eu de grandes heures de gloire jusqu’au XIXème siècle, vous découvrirez comment le marier de la meilleure façon. Qu’il soit blanc ou ambré, l’Armagnac n’aura plus aucun secret pour vos collaborateurs ! 

Les apports : découverte, bonne humeur, détente

Atelier Bonbons et Caramels 

Le concept :

Qui n’a jamais voulu découvrir les secrets des confiseurs et leur impressionnant travail du sucre ! Une pause sucrée et gourmande qui replonge en enfance tout en douceur. 

Pepite vous propose un atelier bonbons et caramels 100% maison ! Ce Team Building qui se déroule sur une après-midi et en équipe ! Le Team Building « bonbons et caramels », vous propose de devenir expert en confiserie ! 

Au programme ; apprentissage des différentes techniques pour travailler le sucre, avec la maitrise des parfums et des couleurs, réalisations de trois recettes différentes et évidemment dégustation tout au long de l’activité ! Cela peut paraître plus simple qu’il n’y paraît, mais avec cette initiation, vos collaborateurs vont devoir faire appel à leur précision et leur concentration !  Vous pourrez à la fin de l’activité repartir avec vos créations et ainsi les partager.

Les apports : concentration, patience, gourmandise 

Promenade et dégustations saveurs oubliées 

Le concept :

Retour à l’essentiel et au naturel, loin du tumulte de la ville, avec une promenade pleine de saveurs, qui viennent non pas d’ailleurs mais tout simplement des bois et forêts français ! Le Temps des Savoir-Faire propose un Team Building sur les saveurs oubliées en Île de France et sur une après-midi. 

L’activité « Saveur oubliées », est proposée comme une évasion en pleine nature où vous allez pouvoir au fil de votre balade goûter à plusieurs produits récupérer directement sur votre route ! Des jeux et quizz seront également au programme pour rythmer la promenade et également vous apportez quelques anecdotes. Pour terminer profiter d’une dégustation de recettes gastronomiques préparées à partir des plantes observées ! 

Les apports : ludique, découverte, sensibilisation environnementale, convivialité 

Dégustation Fromages de France 

Le concept :

Le fromage est une des fiertés nationales. Comment parler de la gastronomie française sans parler de fromage ! Une dégustation gourmande avec des explications sur les secrets de fabrication qui va pour sûr enchanter la majorité !

Dimension Sud propose un Team Building autour des fromages de France sur une après-midi ou une soirée et avec jusqu’à 1000 participants ! 

L’activité « Dégustations commentées : Fromages de France », vous propose une dégustation de grands fromages iconiques comme le Brie de Meaux, le comté ou encore le fromage de chèvre frais, accompagné d’explications sur leurs histoires et leurs modes de fabrication. Un tour de France des fromages qui devrait faire passer un bon moment convivial à vos collaborateurs ! 

Les apports : bonne humeur, détente, convivialité, communication 

Brasser sa bière 

Le concept : 

Quel amateur de bières n’a pas voulu un jour brasser sa propre bière ? Une découverte des techniques de maître brasseur et des secrets de conceptions pour une activité à vivre sans modération ! 

La Beer Fabrique propose un atelier de brassage de bière avec jusqu’à 60 participants, pendant une demi-journée. 

Le Team Building « Maître Brasseur », vous propose de réaliser une recette de bière, parmi une large sélection, et d’en réaliser une cuvée de 15 litres, que vous pourrez personnaliser avec des étiquettes ornées aux couleurs de votre entreprise ! Dégustations, quiz et anecdotes sont aussi au programme de cette activité qui vous plongera dans l’univers de la bière artisanal. Un moment ludique et amusant !

Les apports : communication, bonne humeur, convivialité

Initiation à la boulangerie française

Le concept : 

Comment faire un article sur le patrimoine gastronomique sans parler de notre très chère boulangerie. Un passage journalier obligatoire pour la plupart, mais derrière les fourneaux c’est une autre histoire à découvrir ! « Oui oui baguette » ! 

Cours de créateurs propose une activité boulangerie française où vous préparez votre propre brunch en petit groupe !

Le Team Building « Boulangerie Française, Baguette et Brunch » vous propose de découvrir comment réaliser l’iconique baguette de pain, mais aussi une fougasse et même des croissants aux amandes ! Découvrez et apprenez les tours de main du boulanger et ses autres secrets pour des articles de boulangerie parfait et fait maison ! Évidemment l’activité se termine par une dégustation du brunch que vous aurez préparé, après l’effort le réconfort ! 

Les apports : convivialité, communication, bonne humeur

Conclusion 

Le patrimoine gastronomique français est très riche et le mettre en avant lors de Team Building est très bénéfique pour vos équipes. Les activités culinaires ont toujours du succès auprès des équipes et elles ont plein d’avantages comme la cohésion d’équipe et la communication qui s’installe plus facilement autour d’une ambiance conviviale ! 

Avec cette sélection Hephata vous assure d’avoir la bonne activité qui transformera votre team building en un évènement mémorable, et quoi de mieux que la cuisine pour se rapprocher ! 

Pour aller plus loin : 

Séduire par le patrimoine gastronomique

Les clés pour un Team Building réussi

45 idées d’animations et d’activités de séminaire incentive

Cet article met en avant les nouveaux enjeux post-covid du Ministère de la Culture. La Cour des Comptes a publié en décembre 2021 des travaux analysant le fonctionnement actuel du Ministère de la Culture. À travers ce rapport, la Cour des Comptes évoque des biais d’amélioration, notamment en lien avec les nouveaux enjeux post-covid.

Introduction

Aujourd’hui, le secteur de la Culture représente un poids économique de plus de 36 Mds d’€ avec 500 000 emplois en son sein, sans compter les retombées indirectes liées au tourisme.Ainsi, il existe plus de 45 000 monuments classés, 1 200 lieux publics d’exposition et 1 200 lieux de diffusion du Spectacle vivant.


Parmi les monuments classés les plus remarquables, il y a notamment le grandiose Palais-Royal où logent les quartiers du Ministère de la Culture au 3 rue de Valois, mais où sont aussi présents le Conseil d’Etat ou encore la Comédie Française.

Enfin, la logistique culturelle tourne notamment grâce à 9 400 agents présents au Ministère de la Culture ainsi que grâce à quelques 14 000 opérateurs.

Les constats de la Cour des Comptes

La crise sanitaire a endommagé le secteur culturel. Le rapport publié par la Cour des Comptes en décembre 2021 met en avant différents problèmes inhérents au Ministère de la culture, qu’il s’agisse de problèmes structurels ou opérationnels.

Les problèmes du Ministère : actions & missions


La Cour des Comptes remarque que si la stratégie d’action déconcentrée du Ministère a réussi en termes de développement culturel, c’est au détriment de sa propre action.
En effet, le Ministère structure ses interventions en institutionnalisant (établissements publics de coopération culturelle) ou en labelisant (centres dramatiques nationaux, centres chorégraphiques nationaux, scènes nationales, scènes de musiques actuelles, etc.). Il transfert également ses compétences à des opérateurs nationaux qui sont des établissements publics nationaux très autonomes. Et cette autonomie coûte sur le pouvoir d’action direct du Ministère.


En outre, tous ces mouvements jettent une certaine confusion vis-à-vis des priorités culturelles, d’autant plus que des politiques de guichet et de distribution de fonds publics accrue envers les grands opérateurs sont en vigueur.


Le patrimoine est alors un des grands perdants de cette manière de fonctionner. Les grands opérateurs sont favorisés au détriment du patrimoine communal/rural pourtant plus fragile car possédant moins de moyens. Les DRAC agissent avec des moyens fragilisés tandis que la Cour note l’absence d’homogénéité dans leurs politiques d’aides à l’entretien et la restauration.

Les problèmes structurels du Ministère


Au niveau structurel, la Cour remarque que le Ministère doit disposer avec de plus en plus de champs d’actions, lui conférant une très grande polyvalence. Conséquence, il se concentre sur ses missions les plus importantes : le poids financier des grands chantiers prive l’Etat des moyens pour conserver son patrimoine (ex : dégradation des cathédrales,…).
L’instabilité ministérielle importante (8 ministres en 14ans) a aussi des conséquences. Les directeurs généraux sont très portés sur leur rôle administratif et non celui de la mise en œuvre de projets (car potentiellement abandonnés à chaque changement…).


La Cour des Compte note qu’il y a beaucoup moins d’experts techniques de haut niveau que chez les opérateurs ou dans le secteur privé, faute d’une politique de recrutement peu attractive (mal payé + missions plus difficiles). Elle pointe également du doigt une très mauvaise gestion tutélaire des établissements publics :

– Lettres de missions quasi inexistantes ;

– Contrats d’objectifs et de performance peu claires dans leurs timings ;

– Objectifs stratégiques flous, etc.


Enfin, la Cour des Compte critique la politique actuelle de guichet dans la distribution des subventions. Ce fonctionnement accroît considérablement les charges financières qui pèsent ensuite durablement sur son budget.

Les recommandations de la Cour des Comptes

Redéfinir des objectifs stratégiques globaux


Une fois ces constats effectués, la Cour des Comptes entreprend de proposer des conseils pour améliorer l’état du fonctionnement administratif et stratégique  au sein du Ministère.
Elle note ainsi que plusieurs axes sur lesquels le Ministère devrait définir sa stratégie globale  :

– La création de relation avec les ministères de l’Enseignement Supérieur et de l’Education Nationale ;

– La promotion de la culture Français et Européenne sur la scène internationale (soft power) ;

– Ainsi que la veille active des mutations technologiques au sein du secteur culturel.


Achever la politique de déconcentration


La Cour préconise de mettre un terme à la politique de déconcentration du Ministère au profit des opérateurs et des collectivités territoriales.  Ne pas le faire porte défaut au fonctionnement des Musées Nationaux qui relèvent directement du Ministère. En effet, cela leur enlève l’autonomie nécessaire pour se développer.

Autre mesure de déconcentration à achever, la question des agents de musées nationaux rémunérés et administrés directement par le ministère (agents de Titre II). La Cour indique qu’il faudrait transférer la gestion de ce personnel directement aux musées. Les établissement pourront ensuite définir une politique de ressources humaines cohérente. 


Enfin, la Cour des Comptes revient sur des mesures de déconcentration déjà entreprises par le passé mais n’ayant pas abouti. Par exemple, accorder la gestion des sites du CMN (Centre des Monuments Nationaux) et des musées nationaux aux collectivités territoriales. Cela aurait l’intérêt de permettre une gestion plus dynamique des sites mais ces mesures sont impopulaires auprès des intéressées.


Toutes ces préconisations autour de la politique de déconcentration permettraient à l’Etat de rendre plus nette la ligne de partage des échelons national et territorial. Cela aurait également pour conséquence de fluidifier la lecture et l’analyse des politiques mises en place.

Réformer l’organisation du Ministère


En dernier lieu, la Cour des Comptes propose de réformer l’organisation le fonctionnement central du Ministère. En effet, la Cour estime qu’elle nuit aujourd’hui au potentiel d’expertise technique de très haut niveau de ses agents.

Cela passe d’abord par un réexamen des processus d’instruction, de décision et de gestion pour gagner en efficacité et en fluidité. Par exemple, en donnant un mode global de gestion pluriannuelle par les objectifs et les résultats. La Cour insiste sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les directions générales et le secrétariat général afin d’optimiser les ressources humaines à disposition. 


Au niveau économique, la Cour préconise de réviser le modèle des opérateurs, actuellement sous tutelle du Ministère et mis à mal par la crise sanitaire. Les ressources propres se sont effondrées et il semble impossible de revenir aux niveaux antérieurs à la crise. Cela pourrait passer par une mutualisation des fonctions afin de réduire les coûts de fonctionnement et fixer un cadre général de contrôle de gestion. 


Enfin, la Cour des Comptes propose que l’Etat adopte une politique de ressources humaines spécifique à la catégorie « cadres supérieurs ». Cela permettrait de clarifier leurs rôles et renforcer l’attractivité des postes.

Conclusion :

Finalement, la Cour des Comptes démontre que le rôle du Ministère de la Culture est aujourd’hui légèrement opaque. Il nécessite de vraies réformes en profondeur. La période post crise sanitaire a permis de mettre un peu plus en lumière ses défauts. Il s’agit également du moment opportun à saisir pour mettre ces réformes en route.

Pour aller plus loin : 

Les acteurs du patrimoine : le financement

Les acteurs du patrimoine : la gestion   

Panorama des acteurs européens du patrimoine

De plus en plus d’entreprises organisent des Team Building pour leurs collaborateurs. Cet article présente les clés logistiques primordiales pour un Team Building réussi, mémorable et répondant aux besoins des collaborateurs !

Qu’est-ce-qu’un Team Building?

Le temps des pique-niques et des fêtes d’entreprise ringardes pour fédérer les collaborateurs est révolu. Désormais la plupart des entreprises font appel à des professionnels de l’événementiel pour organiser de A à Z leurs évènements : séminaires, team-building, journées d’études ou soirées d’entreprises.

Le terme « Team Building », qui signifie « consolidation d’équipe », a pour objectif de renforcer les liens entre les employés d’une même entreprise ou institution. En effet, les liens qui résultent d’un excellent Team Building permettent aux collaborateurs d’accomplir le travail et les objectifs de l’entreprise plus efficacement qu’un groupe d’employés qui ne se connaissent pas et qui n’interagissent pas ensemble. 

Les enjeux d’un Team Building

Que l’animation de Team Building soit destinée à un pôle de l’entreprise en particulier, aux salariés tous secteurs confondus ou aux collaborateurs directs, l’idée reste la même : fédérer un maximum de participants autour d’une ou plusieurs activités à caractère ludique et/ou amusante. Ces activités ont pour but :

– D’apprendre à connaître les collaborateurs ;

– Renforcer l’esprit d’équipe ;

– Trouver des idées inspirantes ;

– Améliorer la communication ;

– Diminuer le stress ;

– Fidéliser les employés.

Le Team Building utilise des activités car une simple fête où l’on réunit un maximum de personnes n’est pas suffisante pour créer une vraie cohésion d’équipe. C’est ainsi que les activités qui sont choisies pour un Team Building sont très soigneusement sélectionnées, puisqu’elles seront mises en place en fonction des valeurs que l’entreprise souhaite transmettre à ses collaborateurs comme. Ces valeurs peuvent être variées telles que l’harmonie, l’ouverture d’esprit, le courage, l’initiative ou la force de caractère.  

Les clés pour un Team Building réussi !

Voici 5 conseils pour un Team Building mémorable :

Définir des objectifs

Quand l’équipe manque de confiance en elle et d’esprit d’équipe, ou alors lorsque les collaborateurs ne se connaissent pas, le Team Building est la solution. 

Dans un premier temps, il faut s’interroger :

– Qu’est-ce que l’on doit créer, susciter ou apporter ?

– Quel message doit transmettre cet évènement ?

– En quoi cela est pertinent avec la situation actuelle de l’entreprise ?

En se basant sur ces questions, il est plus aisé de trouver quel type d’évènement correspond à l’entreprise. 

Une bonne logistique 

Pour un Team Building réussi rien ne doit être laissé au hasard. 

L’une des premières choses à faire est de définir le budget. Celui-ci doit être établi en amont et entièrement détaillé. Certains Team Building peuvent durer plusieurs jours et ainsi il faut prévoir la restauration et le logement où passer la ou les nuits. Il faut également penser aux prestataires, aux transports et/ ou stationnement, les assurances etc. Rien ne doit être laissé de côté, tout compte !

Ensuite, il faut établir la liste d’invités. En effet il faut que prévoir s’il s’agira d’un événement obligatoire ou simplement sur inscription, mais également combien de personnes le budget peut-il prendre en compte et est-ce que certains des employés sont en situation d’handicap. 

Il faut également choisir une date pour l’événement. Puisque que certaines activités peuvent être réalisées en extérieur, il faut donc penser à quel moment de l’année est le plus propice pour profiter au mieux du Team Building. 

Le choix du thème

Le choix du thème peut paraître anodin mais il va permettre par la suite de décider du lieu et des animations. C’est un choix très important. 

Il faut prendre en compte le nombre de participants. En effet, un évènement pour 300 personnes et un pour 20 personnes ne se déroulent pas de la même façon. Pour une vingtaine de personnes, un thème intimiste pour se connaître peut-être intéressant, tandis qu’avec 300 personnes la compétitivité en équipe est plus prédestinée.

De plus, le choix doit être en adéquation avec les objectifs. En effet il faut adapter le thème en fonction du message qui doit être transmis à l’équipe. Par exemple, si l’objectif est de détendre les collaborateurs, un thème sur le bien-être serait recommandé. 

Enfin, il faut prendre en compte les avis des collaborateurs : il se peut que le team building imaginé ne soit pas forcément au goût de tous. Par exemple, certains individus n’auront pas du tout envie de faire une activité sportive. L’avis des collaborateurs est primordial pour que l’expérience se passe bien !

Le choix du lieu

Le choix du lieu de réception de l’événement est essentiel car si le thème est déjà défini, le lieu doit aussi apporter sa contribution.  De ce fait, il faut choisir un lieu qui fait sens. Si le thème choisi est plutôt un thème fantastique ou historique, par exemple, le choix d’un château peut-être très intéressant car il contribue ainsi au thème.

Il faut également prendre en compte la météo, car en fonction de la saison durant laquelle l’évènement se déroule, le type de lieu peut varier.

Le déplacement doit être sagement réfléchis en amont. En effet,  si l’événement d’entreprise se déroule de son périmètre proche, il faut prendre en compte le temps de trajet. De ce fait, il faut réfléchir aux différents modes de transport possibles pour éviter aux collaborateurs toute difficulté d’accès. L’accessibilité est un élément primordial dans la sélection d’un lieu.

Les animations 

Enfin, il est essentiel de choisir les bonnes animations, car elles sont le cœur même du Team Building.

Avant toute chose, il faut définir les objectifs : rassembler, créer de la cohésion, se détendre, améliorer l’esprit de compétitivité. Pour chaque objectif, plusieurs animations peuvent correspondre !

Ensuite, il faut essayer de penser aux participants : comment réussir à satisfaire tout le monde. Comme ce n’est pas toujours faisable, il est important de varier les activités afin qu’il y en ait pour tous les goûts, aussi bien le sportif que le créatif !

Enfin, il est essentiel de prévoir une animation pour tout le monde, comme un jeu géant où tout le monde participe tel qu’un quiz ou un blind-test. Ces animations sont toujours très fédératrices et offrent de bons souvenirs aux participants.

Petit Bonus :  Choisir un professionnel pour réaliser votre évènement

Un professionnel de l’événementiel est une aide précieuse pour la création de votre événement. Certaines entreprises font le choix d’organiser leur Team Building seul, néanmoins si une entreprise n’a jamais réalisé d’évènement de ce type une aide est toujours la bienvenue 

Une expertise qui s’est construit sur des années. En effet faire appel à une entreprise qui a de l’expérience est rassurant. Ensuite, un professionnel du secteur pourra vous proposer différentes formules pour correspondre au mieux à vos attentes. Les professionnels prennent en compte tous les points clés cités précédemment, qui pourraient échapper à la vigilance de l’entreprise.

– Un suivi détaillé et organisé. Étant des professionnels, ils assurent la mise en place de l’évènement de A à Z pour satisfaire les besoins de l’entreprise.

– Une aide sur-mesure pour vos différentes problématiques : des employés en situation d’handicap, un petit budget, une petite équipe ou au contraire une immense équipe ; avec des professionnels, plus d’inquiétude !

Conclusion

La clé principale pour un Team Building de qualité est l’organisation. Chaque détail a son importance, il est essentiel de prendre en compte tous les points évoqués dans cet article afin de créer un évènement inoubliable.

 L’organisation d’un évènement d’entreprise n’est pas à prendre à la légère et peut se révéler être un vrai casse-tête, surtout si l’entreprise souhaite apporter de l’originalité pour vos collaborateurs. C’est pour cela qu’il est toujours rassurant d’avoir une aide d’un professionnel du secteur.

Alors n’hésitez pas à faire confiance à Hephata pour un Team Building réussi !

Pour aller plus loin :

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Cet article présente les plus grands chefs de l’histoire de la cuisine et leurs liens très étroits avec le patrimoine historique où ils ont exercé leur art. 

Introduction :

La France peut se targuer d’être l’héritière d’une histoire riche et plurielle en matière de culture. Que ce soit avec son patrimoine historique ou son patrimoine gastronomique, il s’agit d’un pays qui est parmi les plus prolifiques en la matière. Ainsi, ce sont inévitablement deux domaines culturels qui se rencontrent et cela donne naissance à des chefs cuisiniers prestigieux avec des parcours de vie fascinants. 

Ainsi, de nombreux chefs ont laissé leur empreinte dans des lieux considérés aujourd’hui comme des lieux d’exception. Voici le portrait de quelques-uns des plus grands chefs cuisiniers de l’histoire et des lieux où ils ont servi.

François Vatel

François Vatel ou Fritz Karl Watel de son vrai nom est né à Tournai le 17 janvier 1631 et mort à Chantilly le 24 avril 1671. C’était un pâtissier-traiteur et maître d’hôtel français, il fut au service de Nicolas Fouquet et à celui du prince Louis II de Bourbon-Condé. Plusieurs anecdotes folles entourent la notoriété de cet illustre cuisinier.

François Vatel © Domaine public  

Il organisa un jour une grandiose et somptueuse fête incluant un dîner de 80 tables, 30 buffets avec de la vaisselle en or massif pour les hôtes d’honneur et en argent pour le reste de la cour. Lors de cet évènement, Molière et Lully font jouer les Fâcheux, une comédie-ballet composée exprès pour l’occasion … Cet évènement est parvenu aux oreilles du roi Louis XIV, alors résident du château de Fontainebleau. Rongé par la jalousie il fit arrêter le surintendant Nicolas Fouquet !

Par la suite, il rentra au service du Grand Condé au château de Chantilly. Lors de desserts, il servit ce que nous connaissons aujourd’hui comme étant la « crème chantilly » : cette originalité lui vaut souvent l’attribution de l’invention de la recette, à tort.

Antoine Beauvilliers

Son nom vous est peut-être méconnu mais Antoine Beauvilliers (1754-1817) est un restaurateur français renommé pour avoir ouvert le premier véritable grand restaurant à Paris. Cet artisan du XVIIIe siècle s’est créé une grande réputation de cuisinier, ce qui lui permit d’ouvrir un des plus beaux restaurants de la capitale au Palais-Royal sous son propre nom, à la veille de la Révolution française. 

© Domaine public

Ce lieu de cuisine d’exception n’eût pas de mal à garder une économie florissante durant ces évènement historique car il était prisé par les acteurs réactionnaires. Beauvilliers ouvrit également plus tard un autre restaurant nommé La Grande Taverne de Londres, 26 rue de Richelieu. Comme au Palais Royal, il y obtint un grand succès jusqu’à son décès en 1817, avant que le restaurant ne ferme définitivement ses portes en 1825.

La Mère Poulard  

Voilà une des figures les plus emblématiques de la cuisine française, et qui plus est féminine ! La Mère Poulard ou Anne Boutiaut de son vrai nom est une cuisinière française née le 16 avril 1851 à Nevers et morte le 7 mai 1931 au Mont-Saint-Michel. Elle est renommée pour sa fameuse auberge au Mont-Saint-Michel, où elle prépare sa fameuse spécialité d’omelette. Presque aussi célèbre que le Mont-Saint-Michel lui-même !

© Domaine public


C’est en 1888 que Victor et Annette Poulard ont quitté leur ancien établissement pour acquérir l’« hôtel du Lion d’or ». Ils le font démolir pour édifier un imposant hôtel qui prit pour enseigne : « À l’omelette renommée de la mère Poulard. » 
Outre à sa célèbre omelette, la Mère Poulard doit sa renommée de cuisinière d’exception à l’attrait grandissant pour le Mont-Saint-Michel au cours du XIXe et XXe siècles. À tel point que cela attire régulièrement des célébrités, dont des grandes figures diplomatiques ! Ainsi, le roi des Belges Léopold II ou encore Georges Clémenceau, qui fut l’un de ses plus fidèles amis, figurent parmi ses anciens clients.

Auguste Escoffier

Les amateurs d’histoire de la cuisine doivent probablement connaître Auguste Escoffier et notamment son surnom de « roi des cuisiniers, cuisinier des rois ». Né à Villeneuve-Loubet le 28 octobre 1846 et mort à Monte-Carlo le 12 février 1935, c’était un chef cuisinier, restaurateur et auteur culinaire français.

© Domaine public

Il a codifié, modernisé et professionnalisé la cuisine raffinée des palaces hôteliers. Créant dans des établissements de prestige de nombreuses recettes, reprises ensuite par d’autres chefs, il a participé à faire grandir la renommée internationale de la cuisine française.

En 1928, alors au sommet de sa gloire, il fut le premier chef cuisinier à devenir officier de la Légion d’honneur ! Il avait alors œuvré à diriger des cuisines d’hôtels d’exception étrangers avec l’hôtel Savoy et le Carlton, tous deux grands lieux d’hôtellerie internationale situés à Londres.

V. Raymond Olivier

Raymond Oliver est un cuisinier français né le 27 mars 1909 à Langon en Gironde et mort le 5 novembre 1990 à Paris. La cuisine était une affaire de famille. En effet, son père était disciple d’Auguste Escoffier du Savoy à Londres. Il fut également chef étoilé à l’hôtel du Lion d’or à Langon.


En 1948, il acheta le restaurant Le Grand Véfour, dans le 1er arrondissement de Paris. Ce restaurant, donnant sur le jardin du Palais Royal, était très fréquenté par des figures populaires de l’époque tels que Malraux ou Jean Cocteau. Ce qui contribua ce lieu d’exception à devenir une véritable institution qui tint longtemps ses 3 étoiles au Guide Michelin. 


Raymond Oliver devint surtout connu pour sa création de la première émission de télévision consacrée à la cuisine, Art et magie de la cuisine diffusée en 1954, qu’il anima pendant 13 ans avec Catherine Langeais.

Paul Bocuse

Impossible de parler de gastronomie et de cuisine française sans évoquer l’un des plus célèbres et représentatifs chefs français. Paul Bocuse, chef cuisinier né le 11 février 1926 et mort le 20 janvier 2018, était une véritable vitrine humaine de la gastronomie française.

© Pixabay 

Vêtu d’une veste blanche brodée à son nom et ornée d’un col tricolore, référence à son titre de Meilleur Ouvrier de France qu’il a obtenu en 1961. Célèbre pour sa cuisine, il est également un représentant de la convivialité à la française. En effet, il se faisait un devoir d’accueillir personnellement chaque convive dans son restaurant de Collonges pendant des décennies. À la fois précurseur de la nouvelle cuisine et maître de la cuisine traditionnelle, il incarne une cuisine simple et authentique, fidèle au terroir et exécutée avec l’amour du geste. Son personnage chaleureux et authentique aurait d’ailleurs inspiré le chef du film d’animation Ratatouille (2007) !


C’est en 1958 qu’il obtint sa première étoile au Guide Michelin avec son père dans le restaurant familial « L’Auberge du Pont de Collonges », avant d’en acquérir deux autres par la suite.

Alain Ducasse

Et voici une autre figure emblématique et populaire dans la cuisine française, celle d’Alain Ducasse, né le 13 septembre 1956 à Orthez dans les Basses-Pyrénées.

© Creative Commons


Il est un chef d’exception, triplement étoilé au Guide Michelin avec trois établissements différents :

– Le Louis XV à l’hôtel de Paris Monte-Carlo (en 1990)

– Le Alain Ducasse au Plaza Athénée à Paris (en 1997)

– Ainsi que le Alain Ducasse at The Dorchester à Londres (en 2010). 

Son activité dans le monde de la cuisine ne s’arrête pas derrière les fourneaux. Il est président de Châteaux et Hôtels Collection depuis 1999. C’est également le dirigeant consultant du Groupe Alain Ducasse, une société d’hôtellerie-restauration. Cela lui vaut d’ailleurs une anecdote plutôt flatteuse. En effet, il a été classé 94e des 100 personnalités les plus influentes du monde selon le magazine Forbes en 2012.

Thierry Marx

Chef célèbre et moderne, Thierry Marx est né le 19 septembre 1959 à Paris dans le 20ème arrondissement. C’est un cuisinier français dont s’inspirant de la gastronomie moléculaire, cette cuisine fantasque qui est souvent spectaculaire à regarder.


Dans les années 1980, il fut à la tête des cuisines du luxueux hôtel quadruplement étoilé Le Cheval Blanc à Nîmes, situé face aux Arènes. Une expérience incroyable puisque cet hôtel était le symbole du faste de ces années-là , recevant le Tout-Paris de l’époque.


En 1988, il reçut sa première étoile au Guide Michelin pour le restaurant Roc en Val à Montlouis-sur-Loire. Chef au relais et château Cordeillan-Bages à Pauillac à partir de 1996, il y obtint également une première étoile au Michelin en 1996 puis une deuxième en 1999.

https://www.youtube.com/watch?v=bxTCx5o9lvg&ab_channel=Mill%C3%A9simaSA 


Conclusion : 

Il n’est pas possible de retracer le parcours des grands chefs cuisiniers français sans évoquer les endroits où ils ont forgé leurs destins. S’ils sont devenus aujourd’hui des légendes , c’est aussi en partie grâce aux lieux dans lesquels ils ont servi. 

Pour aller plus loin : 

Séduire par le patrimoine gastronomique

Découvrir le patrimoine par l’œnotourisme

Faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme

Voici une sélection de 10 sites historiques ayant accueilli un tournage de cinéma.

Introduction

Avez-vous déjà eu ce sentiment, devant un film au cinéma, d’être subjugué par le décor au point parfois d’en oublier l’intrigue qui s’y déroule ? Ou bien celui d’être totalement transporté dans une époque, comme une plongée dans l’Histoire qui détache le spectateur de la réalité ? 

L’esthétique visuelle est primordiale au cinéma. Ainsi, il est très important de repérer des endroits qui correspondent à l’œil du réalisateur ou à la réalité du contexte historique. C’est ainsi que l’on se retrouve dans cet état second, happé et transcendé par les œuvres cinématographiques.

Voici une sélection de ces sites historiques d’exception qui ont participé au tournage de longs-métrages. 

L’abbaye cistercienne de Fontenay

©Borvan53 – CC By SA

L’abbaye cistercienne de Fontenay, située dans le département de la Côte d’Or et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un monument à la fois un édifice riche en histoire. Il s’agit de la plus ancienne abbaye conservée ! C’est également un lieu privilégié par les cinéastes. En effet, plusieurs tournages de films populaires s’y sont déroulés tels que ceux de :

– Angélique, marquise des Anges (1946) ;

– Cyrano de Bergerac (1990), long-métrage multi-récompensé par le monde du cinéma national et international.

Le château de Courances

Le château de Courances est situé dans l’Essonne, non loin de Paris. Si le nom ne vous dit peut-être rien, il y a de fortes chances que vous l’ayez vu au moins une fois sur un écran.

© Patrick GIRAUD – CC By SA

En effet, ce modeste château du XVIIe siècle apparaît dans plusieurs films sortis au cinéma, comme dans Le Masque de Fer (1962) avec l’immense Jean Marais, ou encore dans le Molière (2007) avec Romain Duris et Fabrice Luchini. Il s’agit également du décor du film Le Sens de la fête (2017) avec Jean-Pierre Bacri et Jean-Paul Rouve.

Le château de Ferrières

Le château de Ferrières, situé en Seine-et-Marne est avant tout connu car il s’agit du fruit d’une commande de James de Rothschild par l’architecte Joseph Paxton, mais c’est aussi un cadre apprécié pour les réalisateurs.

© MOSSOT – CC By SA 

Aperçu dans le film Le Guignolo avec Jean-Paul Belmondo, il s’agit surtout du décor choisi par Jean-Marie Poiré pour l’hilarant Papy fait de la résistance (1983) dans la fameuse scène où Jacques Villeret chante le morceau Je n’ai pas changé

L’abbaye de Royaumont

© Pierre Poschadel – CC By SA 

La grandiose abbaye de Royaumont dans l’Oise, ancien monastère cistercien d’exception construit sous l’égide du roi Saint-Louis lui-même, est un lieu qui a également servi de décor pour les tournages de plusieurs films au cinéma. Parmi eux, deux sont à mettre particulièrement en avant :

– Le légendaire La Belle et la Bête de Jean Cocteau ;

– La comédie Hibernatus (1969) d’Edouard Molinaro avec le fantasque Louis de Funès.

Le château de Champs-sur-Marne

Le château de Champs-sur-Marne est un de ces exemples de château qui se sont reconvertis dans une deuxième vie de lieu de tournage audiovisuels et cinématographiques. Cette maison de plaisance à la française du XVIIIe siècle a en effet servi de décor remarquable pour près de 80 productions ! En effet, sa ressemblance avec le palais de l’Elysée explique sa popularité. Parmi les films qui ont vu quelques scènes tournées dans ce décor, il y a notamment Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006).

Le château du Plessis-Bourré

Le château du Plessis Bourré est un de ces magnifiques châteaux de la Loire. Situé près d’Angers, il est un lieu d’exception prisé des tournages car il n’a subi que très peu de modifications extérieures depuis son édification. Ainsi, on y retrouve de nombreux films de réalisateurs français qui ont posés leurs caméras dans ce décor, tel que :

– Le célèbre Peau d’Âne (1970) de Jacques Demy avec Catherine Deneuve et Jean Marais

– La Princesse de Montpensier (2010) de Bertrand Tavernier.

L’abbaye Sainte-Marie de Frontfroide

L’abbaye Sainte-Marie de Frontfroide est un site religieux d’exception situé à Narbonne. Elle possède une grande histoire puisqu’elle a été initialement édifiée en 1093 par des bénédictins. Cependant, elle n’a pas encore de riche histoire cinématographique mais nul doute qu’un avenir productif lui tend les bras ! C’est en effet un des lieux qui a servi pour le tournage du dernier film blockbuster du grand réalisateur d’Hollywood Ridley Scott : Le Dernier Duel (2021), avec Matt Damon et Ben Affleck, entre autres stars dans le casting !

Le château de Vaux-le-Vicomte

Le château de Vaux-le-Vicomte ne se présente plus. Situé près de Melun, chef d’œuvre du XVIIème siècle et du style classique, il s’agit de la version 1.0 du château de Versailles, dont il fut le modèle. Comme souvent avec les monuments historiques remarquables, de nombreux tournages s’y sont déroulés. Parmi les plus remarquables d’entre eux, il y a notamment :

–  La Folie des Grandeurs (1971) avec l’immense Louis de Funès ;

– Moonraker (1979), une aventure du célèbre James Bond ;

.- L’empereur de Paris (2018) avec Vincent Cassel dans le rôle de Vidocq. 

Le château d’Ermenonville

Le château d’Ermenonville situé dans l’Oise est de style classique. S’il ressemble à nombre des châteaux de cette période florissante de l’architecture, il tient une place privilégiée dans l’histoire du cinéma français. En effet, il s’agit du fameux château de Montmirail moderne présent dans le film à grand succès populaire Les Visiteurs (1993), avec le remarquable duo formé par Godefroy de Montmirail (alias Jean Reno) et Jacquouille (alias Christian Clavier). 

Le château de Vigny

Le château de Vigny, de style troubadour, a été construit par George d’Amboise, principal ministre du roi Louis XII. Situé dans le Val d’Oise, ce site historique partage un point commun avec le château d’Ermenonville… celui d’avoir été le théâtre de scènes du film Les Visiteurs (1993) ! Son histoire cinématographique est plutôt riche puisqu’il a également été choisi par plusieurs réalisateurs comme :

 – George Lauthner pour quelques scènes dans son cultissime Les Tontons flingueurs (1963) ;

– Claude Zidi pour des scènes dans son film l’Animal (1977) avec Jean-Paul Belmondo.

Conclusion 

Dans le monde du cinéma, les choix des lieux de tournage ont une importance extrême, souvent oubliée des spectateurs. 
De par leur authenticité et l’âme qui les habitent, les châteaux et différents sites historiques passent alors pour des sujets inévitables pour les réalisateurs, tels mille et une Joconde disponibles à l’œil d’un Léonard de Vinci. 

Il existe une symbiose remarquable entre les films et les lieux qui leur servent de décors, notamment dans la sélection de lieux proposés. Ainsi, si les sites magnifient les scènes des films, ces dernières servent aussi la magnificence des lieux où elles se trouvent. 

Pour aller plus loin : 

Comment recevoir des tournages dans son château ?

La photographie au service des châteaux

Organiser des shootings photos dans son château

Cet article vous explique le dispositif de la loi Aillagon et son impact sur le mécénat culturel.

Introduction

La Loi Aillagon, proposée par le Ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon (en poste de 2002 à 2004), a été votée le 1er août 2003. C’est une loi qui concerne le mécénat à la fois financier, en nature ou de compétence. Par ailleurs elle ne s’applique que pour les structures reconnues d’intérêt général et concernées par les articles 200 et 238bis du Code Général des Impôts.

Son objectif premier est de favoriser le mécénat. Notamment en modifiant le dispositif de dons ; mais aussi en revoyant les critères de reconnaissance d’utilité publique d’une structure.

La Loi Aillagon a un impact sur le mécénat culturel également : œuvres d’art, monuments historiques, activités touristiques dans des lieux patrimoniaux, … Tout un panel d’activités culturelles ont pu bénéficier de ce projet.

Ce qu’il faut retenir

Le mécénat est un soutien aux actions d’intérêt général d’une personne ou d’un organisme. Contrairement au sponsoring, le mécénat n’envisage pas de contreparties directes pour le donateur.

– En France, la pratique a connu un véritable développement suite à l’instauration de la loi Aillagon en 2003

– Elle a touchée de nombreux secteurs et notamment celui de la culture, de l’art et du patrimoine

– Devenu trop déficitaire pour l’État une réforme du dispositif Aillagon a été envisagée

I. La Loi Aillagon et le mécénat

A) Une loi pour favoriser le mécénat

La loi Aillagon s’organise autour de quatre axes en faveur du mécénat :

– mécénat des particuliers ;

– mécénat des entreprises ;

– fiscalité des fondations reconnues d’utilité publique ;

– reconnaissance d’utilité publique.

a/ Mécénat des particuliers

La loi Aillagon prévoit d’encourager le mécénat des particuliers grâce à la mise en place de déductions fiscales incitant aux dons. Ainsi, les particuliers peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt de 66 %. Celle-ci est plafonnée à 20 % du revenu imposable (contre 10 % auparavant) et peut être reportée sur cinq ans en cas d’excédent de versement.

b/ Mécénat des entreprises

Pour les entreprises, la Loi Aillagon développe également un avantage fiscal. En effet, les entreprises peuvent bénéficier d’une déduction fiscale de 60 % de l’impôt des sociétés. Cette déduction fiscale peut s’élever à 90 % lorsque le don est réalisé en faveur des trésors nationaux. Cette spécificité montre déjà l’impact positif de la loi Aillagon en faveur du patrimoine.

Enquête réalisée en 2013, portant sur 213 réponses formulées par des acteurs concernés par la Loi Aillagon

© Fidal, Enquête réalisée en 2013, portant sur 213 réponses formulées par des acteurs concernés par la Loi Aillagon

c/ Fiscalité des fondations reconnues d’utilité publique

Les fondations reconnues d’utilité public (FRUP) bénéficient elles aussi de défiscalisation pour les donateurs et fondateurs mais également d’un abattement fiscal de l’impôt sur les sociétés. Cet abattement fiscal est doublé, passant de 15 000 à 30 000 euros. Cet allègement de la fiscalité encourage ainsi le mécénat des fondations.

d/ Reconnaissance d’utilité publique

Comme dernier objectif, la loi Aillagon prévoit de faciliter la démarche de reconnaissance d’utilité publique en l’accélérant et en la simplifiant. Cela permet le développement des fondations reconnues d’utilité publique qui jouent un rôle social et culturel très important. Le statut de FRUP est en effet attractif pour diverses raisons. En effet, il permet au fondateur de diversifier les sources de financements pour la cause bénéficiaire (dons, legs, …). Il permet également :

  • d’obtenir une déduction fiscale ;
  • d’accroître la notoriété de l’entreprise en proposant des actions d’utilité publique et en devenant mécène ;
  • d’élargir son audience et de fidéliser les clients grâce à des contreparties (n’exédant pas 25% du don).

B) Une loi qui s’avère trop déficitaire pour l’État

La Loi Aillagon et son impact sur le mécénat culturel s’est vérifié ces dernières années. Le dispositif de la loi Aillagon a tellement bien fonctionné qu’il s’est révélé trop déficitaire pour l’État. En effet, les pratiques de mécénat se sont considérablement développées. Le volume global des dons s’est vu multiplié par quatre depuis 2004, passant d’un million d’euros à quatre millions d’euros. Quant aux entreprises mécènes, leur nombre s’est multiplié par douze. Ainsi, quinze ans après cette loi, on compte 61 000 entreprises mécènes et 5,8 millions de foyers donateurs.

Cet essor fulgurant du mécénat entraîne des dépenses fiscales toujours croissantes pour l’État. La perte budgétaire causée par le mécénat a ainsi été multipliée par dix en treize ans, passant de 90 millions d’euros en 2004 à plus de 900 millions d’euros en 2017. Le coût de grâce a été porté par l’incendie de la Cathédrale de Paris où de nombreux dons, le plus souvent très élevés, ont afflué pour la restauration, causant une perte budgétaire considérable pour l’État. Le dispositif Aillagon devient donc étouffant financièrement pour le gouvernement, d’où la volonté portée par ce dernier de le limiter.

Deux autres problèmes suscitent également la volonté de limiter la Loi Aillagon :

– Le constat est fait que le dispositif bénéficie davantage aux grandes entreprises qu’aux plus petites qui en auraient pourtant davantage besoin ;

– La multiplication des fondations d’art portant le nom de leurs entreprises devenant ainsi des vecteurs de marque.

C) Un projet de réforme

L’État souhaite réformer la loi Aillagon pour la rendre moins déficitaire. La réforme a commencé à s’appliquer dès décembre 2020.

Les nouvelles mesures sont les suivantes :

  • La déduction fiscale des entreprises sur l’ l’impôt des sociétés passe de 60 % à 40 % (seulement pour un don de plus de 2 million d’euros). Cette mesure ne concerne pas les organismes relevant de la loi Coluche (associations humanitaires et caritatives telles que les Restos du Coeur, la Fondation Abbé Pierre, etc …) ;
  • Concernant le mécénat de compétence : la défiscalisation des salaires des employés mis à disposition est désormais plafonnée à environ 120 000 € brut par année et par salarié.
  • Pour les TPE : augmentation de 10 000 à 20 000 € de la franchise afin d’éloigner la limite de versement qu’elles atteignent plus rapidement (rappel : celle-ci est fixée à 0,5 % du chiffre d’affaire) ;
  • Obligation de renseigner l’État sur les bénéficiaires des dons ainsi que sur les contreparties reçues afin de faciliter la visibilité et d’éviter les fraudes et abus fiscaux.

II. La Loi Aillagon : impact sur le mécénat culturel

A) Impact du mécénat sur le patrimoine et la culture

La loi Aillagon a permis de développer le mécénat d’une manière impressionnante. Outre les associations et fondations caritatives et humanitaires, beaucoup de donnateurs ciblent le secteur culturel : art, musées, monuments historiques, …

18% du mécénat d’entreprise est affecté à la culture et au patrimoine

22,4% des fonds de dotation créés ont pour objet principal l’action artistique et culturelle

*Chiffres donnés par le Ministre de la Culture

Enquête sur les bénéficiaires de la Loi Aillagon

© Fidal, Enquête réalisée en 2013, portant sur 213 réponses formulées par des acteurs concernés par la Loi Aillagon

C’est ainsi que se sont développés des outils de gestion et de promotion du développement du mécénat culturel, et ce, au cœur même du Ministère de la culture. La « Mission du mécénat » assure le bon suivi de la politique et de la réglementation fiscale et juridique du mécénat. Elle anime également un large réseau d’acteurs, incluant notamment la DRAC. L’objectif du réseau est de relayer les informations concernant le mécénat au niveau local et de rapprocher les bienfaiteurs et les récepteurs culturels des dons. De même des « jeudis du mécénat », organisés régulièrement, cherchent à approcher toutes les problématiques liées au secteur culturel et au mécénat.

Le mécénat relevant de l’action publique, il s’agit donc d’un outil démocratique. En effet, entreprises et particuliers détiennent la liberté de choisir la destination de leurs dons. S’exprime ainsi la « voix du peuple » en faveur de telle œuvre d’art, tel courant artistique, tel château ou site historique, … Néanmoins si cette liberté n’a pas d’impact pour la préservation du patrimoine, elle peut limiter la création artistique puisque les mécènes auront tendance à soutenir les projets stables plutôt que ceux, plus risqués, qui présentent nouveauté et innovation.

Le château de Beaumesnil bénéficiaire de la Loi Aillagon et du mécénat culturel

Le Château privé de Beaumesnil a créé sa propre fondation et propose aux particuliers comme aux entreprises d’être mécène en participant à la plantation d’arbres, à la restauration de la fontaine, à la mise à disposition de nouveaux bancs ainsi qu’à l’achat d’ustensiles de cuisine d’époque. En contreparties, des ardoises personnalisées inscrivent le nom du donateur dans l’histoire et les entreprises ont accès à des espaces du château afin d’organiser leurs évènements et séminaires. Ainsi, c’est en quelque sorte une stratégie de naming qu’a adopté le château de Beaumesnil.

Château de Beaumesnil bénéficiaire de la Loi Aillagon et du mécénat culturel

© CC BY-SA 3.0, Château de Beaumesnil, Eure, France

B) Quelles conséquences de la réforme de la Loi Aillagon pour le mécénat culturel ?

La réforme de la Loi Aillagon a suscité quelques tourments dans le secteur culturel. Celui-ci craint que les nouvelles mesures soient dissuasives pour le mécénat. Dans le cas des fondations d’art, les individus pensent que les nouvelles mesures vont restreindre leur nombre et donc limiter le développement du patrimoine contemporain.

Pour l’instant la réforme est encore trop récente pour analyser concrètement son impact sur le secteur culturel. Ce qui est certain, c’est que le gouvernement désire avant tout contrôler les déviances fiscales. La volonté d’ouvrir plus largement le mécénat aux petites entreprises témoigne d’ailleurs d’une volonté de poursuite de la politique du mécénat de la part du gouvernement.

Conclusion

La Loi Aillagon a eu un impact sur le mécénat culturel. Elle a considérablement boosté le mécénat et notamment celui des entreprises. Ce mécénat d’entreprises est accompagné désormais d’un mécénat plus populaire : le financement participatif (crowdfunding). Ces deux pratiques engagent les personnes privées dans la sauvegarde du patrimoine.

C’est un modèle que l’on trouvait surtout au Royaume-Uni, la France privilégiant davantage l’action publique par le biais du Ministère de la culture. Désormais, notre pays sait combiner les démarches publiques et privées pour la protection des sites historiques. En témoigne le Loto du patrimoine. Initiative d’une personne privée, Stéphan Bern, il est épaulé par le gouvernement et s’avère être un nouveau modèle de financement participatif pour les monuments en périls.

Pour aller plus loin

Le mécénat patrimonial : fonctionnement et utilisation

Comment trouver des financeurs pour sauver son château ?

Histoire du financement des châteaux d’hier et d’aujourd’hui

En France, le tourisme de mémoire permet aux territoires de valoriser leurs monuments et sites marqués par l’histoire. 

L’important à retenir de cet article :

Le tourisme de mémoire est une notion très vaste englobant une quantité de lieux de mémoire divers. Toutefois, plus le lieu est chargé d’une histoire sombre et contemporaine, à l’instar des deux guerres mondiales, plus il attirera les publics. En effet, l’aspect sensible est très important dans le tourisme de mémoire. Le recueillement et la commémoration sont des motivations pour les visiteurs.

– Le tourisme de mémoire fonctionne bien en France et se développe de plus en plus.

– En effet, les lieux de mémoire sont nombreux en France et jalonnent l’intégralité de son territoire. 

Introduction : 

Le tourisme de mémoire est pratiqué depuis plusieurs années. À travers le fil rouge du patrimoine mémoriel et de l’histoire, le tourisme de mémoire permet aux voyageurs de découvrir un territoire. Pour l’anthropologue Franck Michel, le tourisme de mémoire est avant tout caractérisé par son lien étroit avec le devoir de mémoire : faire mémoire, se recueillir et transmettre aux générations futures.

Répandu dans le monde, le tourisme de mémoire touche à la fois à l’intime et à un patrimoine commun. L’aspect sensible est à prendre en compte dans le tourisme de mémoire, car les lieux touchent souvent à des épisodes funestes de l’histoire.  

L’offre touristique de mémoire est un complément économique, culturel et attractif. Sa spécificité le rend unique. Le tourisme de mémoire comprend divers enjeux : pédagogiques, civiques et culturels. 

Générant chaque année environ 20 millions de visiteurs en France, le tourisme de mémoire est une pratique importante en France.

Présentation du tourisme de mémoire

Dans l’imaginaire commun, le tourisme de mémoire se résume aux mémoriaux de guerre, surtout ceux des deux guerres mondiales. Bien que les mémoriaux soient très importants dans le tourisme de mémoire, la notion est plus vaste et englobe divers sites historiques.

Le tourisme de mémoire est une forme de tourisme axée sur le patrimoine historique d’un lieu, surtout lorsque celui-ci témoigne ou a été marqué par un évènement ou une période. Néanmoins, il peut aussi s’agir de lieux créés spécifiquement pour accueillir les touristes souhaitant se recueillir autour d’un lieu ou d’un épisode de l’histoire.

Cet évènement ou période peut être fondateur pour l’histoire du lieu et du pays, et/ou potentiellement douloureux. Parmi les lieux concernés par le tourisme de mémoire, il y a notamment :

– Les lieux ayant une histoire marquée par une bataille ou une guerre, comme Les Plages du Débarquementen Normandie ou le Chemin des Dames  rancets-de-France ;

– Les mémoriaux et musées dédiés à la guerre, à l’instar du Mémorial de Caen

Le tourisme de mémoire inclut aussi les anciennes prisons, les forts et citadelles, les bunkers ou encore les bases-sous-marines. Les cimetières sont aussi des hauts-lieux pour le tourisme de mémoire, qu’il s’agisse de cimetières militaires comme celui d’Omaha Beach (Calvados) ou civils comme le cimetière du Père Lachaise(Paris).

Le tourisme de mémoire peut être un but en soi ou une étape sur un parcours. Dans les deux cas, la mise en scène autour des lieux et l’aspect pédagogique sont primordiaux, afin de préserver la sensibilité du public tout en éveillant les consciences.

La part sensible du tourisme de mémoire

L’aspect sensible et émotionnel est très important dans le tourisme de mémoire, car ce dernier touche à notre histoire et ce qu’elle a d’intime. Ainsi, la visite de certains lieux de mémoire marqués par une histoire particulièrement douloureuse doit être réalisée avec tact et pédagogie. Par exemple, à l’échelle mondiale, l’un des sites les plus visités dans le cadre du tourisme de mémoire est le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Témoin funeste d’une très sombre période de l’histoire, de nombreux individus ressentent le besoin d’aller s’y recueillir. 

Néanmoins, cela sera surtout valable pour des lieux témoins d’une histoire récente. En ce qui concerne les anciennes forteresses ou prisons, l’impact émotionnel n’est pas le même. Certains lieux attirent donc uniquement pour leur aspect historique, voir architectural, tandis que d’autres sont des lieux sensibles, appelant à la commémoration.

Exemple du Mémorial de la Shoah

Ouvert depuis 2005, le Mémorial de la Shoah est un lieu de mémoire consacré à l’histoire juive durant la Sconde Guerre mondiale, dont l’axe central est la Shoah. Le lieu compte différents lieux de mémoire. 

Le Mémorial de la Shoah est le fruit de la fusion entre deux entités : le Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC) et le Mémorial du Martyr Juif Inconnu. La première entité fut créée clandestinement en 1943, en pleine guerre, afin de rassembler et conserver des preuves des actions de persécutions perpétrées à l’encontre des juifs. La seconde entité, le Mémorial du Martyr Juif Inconnu, fut inaugurée en 1956. Il s’agit d’un tombeau-mémorial destiné à commémorer les victimes de la Shoah. Il héberge le CDJC. 

En 2005, l’ensemble des lieux de mémoire du site ont été rassemblé pour devenir le Mémorial de la Shoah. Le lieu inclut notamment le Mur des Noms, le Mur des Justes et le Mémorial des Enfants.

Le Mémorial de la Shoah est à la fois un lieu de mémoire et de recueillement, mais aussi de pédagogie. Né de la volonté d’obtenir justice et de ne jamais oublier, le Mémorial poursuit ce but encore aujourd’hui. Le lieu organise des expositions temporaires et des conférences en lien avec la Shoah, accueillant la parole de témoins.

Les lieux de mémoire, à l’instar du Mémorial de la Shoah, sont aussi là pour continuer à faire vivre l’histoire, surtout ses heures les plus sombres, afin que les générations futures n’oublient pas.

La France, terre d’histoire et de mémoire

La France est un pays dont l’histoire est marquée par les conflits et évènements fondateurs. Le pays joue beaucoup sur ces grands évènements historiques à travers de nombreuses commémorations nationales, ainsi que des célébrations plus locales. Les évènements commémoratifs participent grandement à l’intérêt du public pour la mémoire et les lieux qui s’y rapportent. 

En outre, ces évènements génèrent une hausse du flux touristique dans les lieux concernés. Par exemple, en 2018, la France fêtait le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Cette année-là, les sites mémoriels dédiés à cette guerre ont vu leur fréquentation fortement augmenter. 

Les régions françaises importantes pour le tourisme de mémoire

Bien que des lieux de mémoire soient dispersés partout sur le territoire français, certaines régions sont particulièrement importantes pour le tourisme de mémoire. Cela s’explique par :

– L’abondance de lieux de mémoire sur leur territoire ;

– Un territoire marqué par des conflits contemporains.

La Normandie, leader du tourisme de mémoire français

En France, la région la plus importante pour le tourisme de mémoire est la Normandie. Marquée principalement par la Seconde Guerre Mondiale, le territoire normand compte parmi les hauts-lieux du tourisme de mémoire.

Tout d’abord, la région possède de nombreux musées et mémoriaux. Bien que le musée ou mémorial le plus visité de France soit le Musée de l’Armée à Paris, tous les autres figurant en haut du classement sont situés en Normandie. Parmi ces sites, il y a notamment le Mémorial de Caen, qui occupe la deuxième place. Consacré à l’histoire du XXème siècle, le Mémorial de Caen est un musée historique dont la thématique principale tourne autour de la fragilité de la paix. Labellisé « Musée de France », le lieu fait aussi parti de l’International Network of Museums for Peace.

D’autres lieux comme le Musée du débarquement à Arromanches et le Musée Arromanches, respectivement 3ème et 4ème du classement, retracent l’histoire du débarquement en Normandie.

En plus de ces musées, la région Normandie possède un patrimoine naturel marqué par la guerre, avec notamment Les Plages du Débarquement. Des millions de visiteurs viennent chaque année découvrir ces lieux où l’histoire de France s’est écrite. 

Les Hauts-de-France et la Grande Guerre

Les Hauts-de-France sont la deuxième région la plus fréquentée pour le tourisme de mémoire. Possédant la plus grande nécropole de France, la nécropole Notre-Dame de Lorette, la région est très marquée par la Grande Guerre. Théâtre de guerre mais aussi de paix, les Hauts de France possèdent plusieurs grands sites de tourisme de mémoire, tels que :

– La carrière Wellington, réseau de galeries souterraines qui ont joué un rôle majeur durant la guerre ;

– La Clairière de l’Armistice, où s’est déroulée la négociation puis la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.

Tristement célèbre, le plus connu d’entre tous est le Chemin des Dames. Théâtre de plusieurs batailles durant la Première Guerre Mondiale, le Chemin des Dames est un lieu de recueillement et de commémoration. Le lieu propose aussi diverses ressources pédagogiques afin d’apprendre aux plus jeunes ce qui s’est déroulé en ces lieux.

Valoriser un territoire et un patrimoine grâce au tourisme de mémoire

Présent partout sur le territoire, les lieux de mémoire possèdent un fort potentiel et génèrent un important flux touristique. Le tourisme de mémoire peut donc être une excellente manière de valoriser son territoire, notamment grâce à des activités à la fois pédagogique et commémoratives.

Le tourisme de mémoire plait à tout le monde, et surtout aux familles

Les études du public et témoignages démontrent que le tourisme de mémoire est souvent pratiqué par des familles. En effet, les parents souhaitent apprendre à leurs enfants l’histoire de leur pays, dans cette volonté de transmission et de ne jamais oublier. Les lieux s’adaptent donc en proposant des activités pédagogiques et ludiques.

Le Centre Juno Beach en Normandie rend hommage aux soldats canadiens ayant perdu la vie durant la Seconde Guerre Mondiale. Le Centre tire son nom de la plage Juno Beach, l’une des cinq plages du débarquement. Ce centre est un excellent exemple de lieu de mémoire adapté aux enfants. En effet, le lieu utilise divers équipements afin d’attirer l’attention des enfants comme des modules interactives et des écrans tactiles. Tout au long de la visite, les enfants doivent collectionner des « points coquelicots », dans un jeu de piste grandeur réelle. Les coquelicots sont une référence au coquelicot de la Légion Royale Canadienne.

Véritablement pensé pour les enfants, le Centre Juno Beach attire les curieux et les familles. Moins célèbre que la Pointe du Hoc ou Omaha Beach, le Centre se démarque grâce à ses équipements pédagogiques.

Développer des activités touristiques et culturelles au sein d’un lieu de mémoire

Valoriser un lieu de mémoire par des activités culturelles et touristiques permet de le dynamiser et de l’inclure dans la vie d’un territoire. 

À Saint-Nazaire dans les Pays-de-la-Loirela Base-sous-marine est au cœur des activités touristiques de la ville. Sa place est si importante que l’Office de Tourisme s’y est installé. 

Forteresse défensive construire par l’armée allemande durant la Seconde Guerre Mondiale afin d’y abriter leurs sous-marins, la Base-sous-marine est désormais un haut lieu du tourisme à Saint-Nazaire. Monument emblématique de la ville, c’est un incontournable. Des visites guidées sont proposées, bien que le lieu puisse aussi se visiter librement. Tout d’abord, il est possible de visiter certaines alvéoles ouvertes de la base. Les visiteurs peuvent aussi monter sur le toit de la base, qui offre une vue panoramique sur le port de Saint-Nazaire.

À la Base-sous-marine, les visiteurs ont accès à un certain nombre d’activités et équipements, comme un restaurant, une salle d’exposition et de concert et une boutique-souvenirs. Deux activités sont particulièrement réputées auprès des touristes :

– L’Escal’Altantic, musée-paquebot unique ;

– L’Espadon, seul sous-marin à flot visitable de France. 

Toutes ces activités mettent en avant le patrimoine de Saint-Nazaire grâce à son lieu de mémoire. La base-sous-marine est un atout touristique majeur pour la ville. Dans la même veine, le port militaire de Cherbourg est un acteur touristique de son territoire, notamment grâce à son sous-marin « Le redoutable ». 

Des aides publiques existent pour développer le tourisme de mémoire

Le tourisme de mémoire est un levier pour l’attractivité des territoires, comme le démontre l’exemple précédent de Saint-Nazaire et sa Base-sous-marine. Plusieurs régions ont compris cela. De ce fait, elles ont décidé de s’engager auprès des acteurs du tourisme et du patrimoine afin de développer le tourisme de mémoire. Voici quelques exemples de subventions régionales ;

– Les Hauts-de-France s’engagent dans l’accompagnement et la modernisation de l’offre de tourisme de mémoire ;

– Le Grand Est propose une aide financière pour protéger ses monuments aux morts ;

– L’Occitanie met en place une aide aux collectifs, associations ou entreprises, qui valorisent le patrimoine de mémoire.

Le Ministère des armées peut aussi soutenir des projets. En effet, il lance régulièrement des appels à projets dédiés au développement et/ou à l’innovation dans le tourisme de mémoire.

Conclusion :

Attirant chaque année de nombreux visiteurs, les lieux de mémoire sont des atouts pour le territoire. Les flux de touristes qui viennent visiter ces lieux peuvent ensuite en profiter pour découvrir les autres atouts d’une région : son patrimoine historique, naturel ou culturel. Ainsi, le tourisme de mémoire est un levier autant pour les propriétaires privés que pour les collectivités souhaitant valoriser leur patrimoine. 

Soit celui-ci se prête directement à du tourisme de mémoire, auquel cas il est très intéressant d’y développer des parcours et activités dans ce domaine. Soit le lieu ne s’y prête pas, mais peut offrir une activité complémentaire aux visiteurs : activité culturelle ou d’accueil, hébergement, restauration. En outre, le lieu peut accueillir un évènement en lien avec la mémoire comme une commémoration solennelle, une reconstitution historique ou encore un concert.

Pour aller plus loin :

Organiser une reconstitution historique dans un château

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Avec l’épidémie de Covid-19, le tourisme de proximité réveille les territoires !

L’important à retenir de cet article :

La tendance du tourisme de proximité s’est accélérée avec la crise sanitaire. Cette pratique permet aux acteurs du secteur touristique, dont le patrimoine et la culture font partie, de conquérir le public local. Loin des grands voyages et du tourisme de masse, le tourisme de proximité favorise la découverte, ou redécouverte, de son territoire. Il s’agit d’un véritable atout pour le développement économique des territoires, permettant aux sites culturels et patrimoniaux d’être des acteurs essentiels et ancrés dans leur territoire.

Introduction :

Depuis plusieurs années, la tendance du tourisme de proximité s’est imposée. La crise sanitaire a accéléré l’intérêt des publics pour cette pratique qui s’intègre dans les nouvelles formes de tourisme responsable. À l’instar du slow tourisme, le tourisme de proximité veille à valoriser les territoires en préservant l’environnement.

La France est un terrain propice au tourisme de proximité. En effet, les régions françaises regorgent de châteaux, d’édifices historiques et de musées à découvrir. En complément de ce patrimoine historique et culturel, la France possède aussi un important patrimoine naturel. Avec six massifs montagneux, plus de 5 000km de côtes et 430 000km de rivières, la France offre aux voyageurs des univers de destination touristique très variés.

L’essor du tourisme de proximité depuis la crise sanitaire

La crise sanitaire que le monde traverse depuis près de deux ans a impacté les modes de consommations et de voyages des individus. Le tourisme et la culture sont des secteurs qui ont été particulièrement touchés. Pourtant, la situation actuelle s’est avérée bénéfique pour le tourisme de proximité. La conférence « Patrimoine et tourisme de proximité » menée par Sites et Cités remarquables de France révèle que 94% des français qui sont partis en vacances ont voyagé dans le territoire en 2020. 

Qu’est-ce qui caractérise le tourisme de proximité ?

Avant d’aller plus loin, il est essentiel de rappeler la définition du tourisme de proximité.

Le tourisme de proximité se caractérise par une destination proche de chez le touriste, généralement jusqu’à trois heures de son domicile. Deux grandes catégories de clients se distinguent :

– Les locaux, habitants généralement à moins d’une heure de voiture ;

– Les régionaux, habitants à deux ou trois heures de leur lieu de vacances. 

Les touristes régionaux génèrent souvent des nuitées, contrairement aux touristes locaux.

Derrière la notion de tourisme de proximité se cachent aussi la volonté d’aider les entreprises locales, de relancer l’économie et de valoriser toutes les richesses du territoire : qu’elles soient culturelles, patrimoniales, naturelles, sociales, etc.

En effet, avec les différentes limitations liées aux mesures sanitaires, les individus désirant voyager ont dû se tourner vers des destinations de proximité. Des campagnes de communication comme #CetÉtéJeVisiteLaFrance ont été mise en place par Atout France, acteur majeur du tourisme en France. Les institutions publiques aussi ont créées des initiatives pour valoriser le tourisme de proximité. 

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Campagne Atout France « #CetÉtéJeVisiteLaFrance » ⓒacteurs.tourisme.bretagne.bzh

En Occitanie, la région a créé la carte « Occ’ygene ». Destinée principalement aux familles, aux jeunes et aux séniors, la carte donne accès à des avantages sur de nombreuses activités de loisirs au sein du territoire. Ce partenariat établit entre certains établissements et la région suscite chez les publics cibles l’envie de voyager au cœur de la région.

Voici quelques-unes des activités partenaires :

– La visite de la Ferme du Gazénas, à destination surtout des étudiants et chômeurs, dans une démarche mêlant agritourisme et proximité ;

– L’exploration et la découverte de Terra-Vinéa, caves exceptionnelles prenant place dans une ancienne carrière de gypse ;

–  La visite animée du Fort Lagarde, monument historique classé situé à Prats-de-Mollo.

Les avantages du tourisme de proximité en temps de crise sanitaire

Depuis le début de la crise, les touristes qui voyagent prêtent attention aux règlementations et à leur sécurité sanitaire. De ce fait, le tourisme de proximité est un avantage car il garantit la connaissance du protocole sanitaire mis en place. Cet élément est rassurant et sécurisant pour les voyageurs.

Consciente de l’importance de ce critère, la région Normandie a mis la sécurité et la rassurance en avant sur site à travers un article intitulé « 10 sites ou musées à visiter en famille en toute confiance ». L’utilisation du mot « confiance » n’est pas anodine. En effet, la confiance d’un individu à l’égard d’un lieu influence directement sa venue sur le lieu. À ce titre, c’est un des piliers essentiels pour une bonne stratégie click and mortar.

  Parmi les lieux répertoriés par l’article cité précédemment, il y a notamment le Château de Beaumesnil et le Château de Dieppe.

La confiance d’un client envers un produit, une offre ou un lieu repose sur la certitude d’obtenir le résultat attendu. Dans un premier temps, le consommateur prend donc en compte son propre ressenti ainsi que les expériences des précédents clients. La confiance est nécessaire pour fédérer sa clientèle, qui sera ensuite plus à même de partager son expérience autour d’elle.

Le tourisme de proximité, un atout pour les territoires et le patrimoine

Si les régions portent un intérêt croissant pour le tourisme de proximité, c’est parce qu’il s’agit d’un véritable atout. Participant au développement du territoire, autant économique, que culturel et social, le tourisme de proximité crée des interactions entre les acteurs de la région et les habitants. 

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Il est donc primordial pour les régions de valoriser leurs principaux atouts. Parmi les éléments qui participent à la motivation d’un public pour une destination plutôt que pour une autre, trois piliers semblent essentiels :

– La culture et le patrimoine ;

– La nature ;

– Les loisirs.

Parmi le pilier regroupant culture et patrimoine, se cache aussi la gastronomie, l’artisanat régional, les métiers d’arts traditionnels. L’œnologie et la mixologie sont aussi des atouts à valoriser à travers la mise en place de circuits d’oenotourisme. Les touristes sont de plus en plus friands de destinations et d’activités authentiques.

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Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux et culturels, divers développements d’activités sont envisageables dans le cadre du tourisme de proximité :

– De l’hébergement, axé sur des courts séjours, et de la restauration valorisant la gastronomie locale ;

– Des séjours thématiques, pour proposer une offre qui soit différenciante, en rapport avec l’identité du territoire ;

– Des visites culturelles, activités ou animations.

Afin de se démarquer dans le territoire, le lieu doit proposer une offre spécifique et qui marquera son identité auprès du public. Il peut aussi envisager des partenariats avec d’autres acteurs locaux ainsi qu’avec les institutions publiques et spécialisées. En effet, le tourisme de proximité étant d’utilité publique et locale, ces institutions sont des alliées indispensables.

Dans cette idée, il est aussi intéressant de s’inclure dans des circuits de visites thématiques, mis en place par les offices et agences touristiques ainsi que les institutions publiques.

Bien mettre en place le tourisme de proximité

Avant toute chose, le tourisme de proximité repose sur son accessibilité. En effet, la destination se doit d’être accessible par divers moyens car tout le monde ne possède pas de voiture ou ne désire pas voyager de la sorte. Il est donc essentiel de mettre en place divers modes de transports :

– Les transports en commun : bus, car, train, etc. ;

– Les transports plus écoresponsables et durables, comme le vélo ou la randonnée. 

Le tourisme de proximité se voulant généralement responsable et durable, les transports en commun ou propres sont souvent privilégiés par les voyageurs. Avec 15 000km de pistes cyclables et 180 000 sentiers de randonnées, les territoires français sont un terrain propice au tourisme de proximité en itinérance. Les parcours cyclotouristiques sont très prisés, à l’instar de la Loire à Vélo, qui permet de découvrir le patrimoine du Val de Loire.

Pour les territoires possédant des voies maritimes, les transports fluviaux sont une excellente manière d’attirer les touristes. En effet, le tourisme fluvial est lui aussi en plein essor car il permet aux touristes de se déplacer dans les territoires de manière originale, en alliant moyen de locomotion et hébergement. Grâce aux bateaux sans permis, le tourisme fluvial est aussi ouvert aux navigateurs néophytes !

Les outils de communication au service du tourisme de proximité

Le tourisme de proximité nécessite aussi de la visibilité auprès de son public. Bien que le caractère de proximité puisse faciliter l’accès à l’information, il est néanmoins important de déployer une campagne de communication efficace pour attirer l’attention du public. L’idée est de faire prendre conscience au public des opportunités de découvertes et de villégiature du territoire. 

Cette communication passe par différents canaux :

– On-line : les blogs et sites spécialisés, les bannières publicitaires en ligne, les sites des offices de tourisme, les réseaux sociaux et newsletters ;

– Off-line : l’affichage publicitaire, les flyers, la distribution dans les offices de tourisme, etc.

Afin d’attirer le public, il est possible d’organiser des jeux concours ou des quiz, qui permettent d’avoir une interaction directe avec le public, notamment sur les réseaux sociaux.

À titre d’exemple, l’agence d’attractivité Hello Lille a mobilisé les réseaux sociaux pour son opération « Une Nuit à l’Opéra ». En effet, l’agence a organisée un concours sur leur page Facebook pour permettre à deux personnes de remportée une nuit à l’Opéra de Lille. 

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Concours « Une nuit à l’Opéra » ©Hello Lille

La qualité et la bonne tenue régulière du site internet dédié au lieu patrimonial est aussi essentiel. En effet, un site internet proposant un contenu de qualité contribue à l’intérêt du public, selon la stratégie du click and mortar.

Comment éveiller l’attention des publics de proximité ?

Afin d’attirer les publics de proximité sur son territoire, il est aussi nécessaire de proposer des activités attractives. En effet, il convient de se rappeler pourquoi les individus voyagent, qu’est-ce qu’ils recherchent. Généralement, les vacances et voyages permettent aux touristes de se couper de leur quotidien, en découvrant un nouvel endroit. Les notions de nouveauté et de « coupure » sont fondamentales. Ainsi, le tourisme de proximité doit trouver comment apporter cela aux voyageurs, sans qu’ils ne quittent leur territoire.

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Dans un premier temps, le profil de la clientèle va influencer ses attentes :

– Les locaux ne pourront que très difficilement être surpris par un lieu : il convient donc de miser sur des animations et activités qui soient dépaysantes, surprenantes et enrichissantes.

– Les régionaux, qui pourront plus facilement découvrir un nouveau lieu et se couper ainsi de leur quotidien. Parfois, il suffit simplement de changer d’univers pour se sentir loin de chez soi.

Dans un second temps, voici quelques ingrédients indispensables pour éveiller l’intérêt du public :

– L’aspect découverte à travers des activités et expériences inédites, une visite particulière, une rencontre unique ;

– Le sur-mesure et « l’ultra-personnalisation », grâce à des activités entièrement personnalisables, plaçant les envies du public au cœur des offres.

Il convient aussi d’adapter son offre touristique à toutes les typologies de public, selon des critères économiques et pratiques. En effet, une famille n’aura pas forcément les mêmes envies qu’un couple sans enfant, ou qu’une personne seule. Prendre conscience de ces différentes typologies de publics et leur mode de consommation dans le patrimoine sont des prérequis essentiels.

Conclusion :

Le tourisme de proximité est un atout pour les territoires autant que pour les sites patrimoniaux et culturels. Principaux éléments d’attractivité, ces lieux attirent les publics. Diverses activités peuvent y être développées afin de répondre à la demande grandissante des touristes de proximité : hébergement, restauration, séjours thématiques, expériences ou activités culturelles, etc.

Pour un propriétaire ou un gestionnaire de site patrimonial souhaitant le promouvoir auprès des touristes de proximité, il est nécessaire de mettre en place une bonne campagne de communication ainsi que des partenariats avec les autres acteurs et institutions locales.

Pour aller plus loin :

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Lancer des activités dans un site historique

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Voici le top 15 des biens français méconnus inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO !

Introduction :

Avec 49 biens inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, la France se place en cinquième position des pays possédant le plus grand nombre de biens inscrits. Les quatre premiers du classement sont, respectivement,  l’Italie et la Chine, l’Espagne puis l’Allemagne. Outre les biens célèbres dans le monde entier comme le Mont Saint-Michel et sa baie ou le Palais et parc de Versailles, la France regorge de trésors patrimoniaux méconnus. 

Parmi ces biens, certains témoignent d’un savoir-faire, d’une histoire architecturale ou bien de l’œuvre de la nature. En effet, comme en témoigne le classement ci-dessous, les biens inscrits à l’UNESCO sont extrêmement variés. 

Les sites du patrimoine culturel inscrits à l’UNESCO

Les Fortifications de Vauban, quand le génie militaire crée la beauté

Entrées au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008, les Fortifications de Vauban regroupent douze bâtiments fortifiés. Nées de l’imagination et du génie de Sébastien Le Pestre de Vauban, architecte militaire de Louis XIV, les fortifications complètent ainsi les défenses naturelles des villes. 

Villes neuves, citadelles, forts de montagne ou forts côtiers, les réalisations de Vauban sont variées et présentent toute une particularité architecturale remarquable. À titre d’exemple, voici quelques-unes des fortifications les plus célèbres :

– Le Verrou Vauban et la Citadelle de Blaye, formidable triptyque architectural ;

– La Citadelle de Besançon, site incontournable de la région Bourgogne-Franche-Comté ;

– La Citadelle d’Arras, qui accueille chaque année le mythique Main Square Festival.

Le port de la Lune à Bordeaux

Inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 2007, le Port de la Lune est un quartier historique de Bordeaux, mêlant architecture classique et néo-classique. Tirant son nom du croissant de lune formé par la Gironde, le port de Bordeaux est surnommé « Port de la Lune » depuis le Moyen-Âge. En effet, le croissant de lune est même présent sur le blason de la ville !

La beauté du port a inspiré les artistes peintres, notamment Claude Joseph Vernet, peintre, dessinateur et graveur célèbre pour ses marines. En effet, il a réalisé deux vues du Port de la Lune, intitulées Port de Bordeaux du côté des Salinières et Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette, rappelant les vedute italiennes.

Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette, Claude Joseph Vernet

Le Phare de Cordouan, majestueuse sentinelle des mers

Veillant depuis quatre siècles sur l’estuaire de la Gironde, le phare de Cordouan fait son entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO cette année. Il s’agit du second phare inscrit sur la prestigieuse liste, après le phare de La Corogne en Espagne !

Surnommé « Le phare des rois », le phare de Cordouan se distingue des autres phares par son architecture grandiose et remarquable. Pensé à la fois comme un ouvrage de signalisation maritime et le digne hériter des anciennes Merveilles du monde, le phare de Cordouan est un édifice de la plus haute ambition artistique. En effet, de grands travaux jalonnent l’histoire de ce phare, qui est un témoin précieusement préservé de plusieurs périodes architecturales.

Initié au XVIème siècle par Henri III, le projet de construction du phare est confié à l’architecte Louis de Foix avec un objectif : faire de ce phare une œuvre royale. À la mort d’Henri III, Henri IV reprend le flambeau et transforme le phare en un symbole du pouvoir royal. Sculptures et boiseries agrémentent les murs, et le phare possède même une chapelle royale. 

Le phare de Cordouan prend sa forme actuelle au XVIIIème siècle, lorsque l’architecte Jospeh Teulère le surélève afin d’en améliorer l’éclairage. De nos jours, le phare continue de guider les marins naviguant dans l’estuaire de la Gironde.

L’Abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe, « L’audacieuse du Poitou »

Surnommée « L’audacieuse du Poitou », l’abbaye de Saint-Savin sur Gartempe est un trésor exceptionnel abritant le plus grand ensemble de peintures murales d’Europe (XIème-XIIème siècle). En effet, ces peintures murales uniques au monde, mêlant richesse et diversité iconographique, participent à la renommée de l’abbaye, qui fût inscrite à l’UNESCO en 1983. Par exemple, la voûte de la nef représente à elle seule 460m2 de surface peinte, à plus de 17 mètres du sol.

Véritable laboratoire d’innovations au fil des siècles, l’abbaye continue à innover en proposant des outils numériques à ses visiteurs, comme une tablette numérique incluse dans les visites libres. De tels outils sont en effet indispensables pour ancrer le patrimoine dans une démarche de médiation accessible à tous. 

De plus, en temps de crise sanitaire, développer des outils digitaux permets aussi de maintenir le lien entre le public et le lieu.

Abbaye cistercienne de Fontenay, célèbre décor de cinéma

Classée Monument Historique, l’Abbaye cistercienne de Fontenay est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. Fondée au XIIème siècle par Saint-Bernard de Clairvaux, son incroyable état de conservation permet au visiteur de se projeter dans l’idéal de vie cistercien d’une vie sobre. Pour cela, l’abbaye est protégée à l’UNESCO depuis 1981.

De plus, la beauté des lieux a inspiré le cinéma. Ainsi, l’abbaye a accueilli le tournage de films culte :

– Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (1961) ;

– Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau, avec Gérard Depardieu (1990).

Accueillir un tournage de cinéma au sein d’un lieu patrimonial est une excellente manière de rentabiliser l’espace tout en le valorisant auprès du grand public. C’est aussi une démarche marketing, qui permet de communiquer sur l’existence d’un lieu et de donner envie aux spectateurs d’aller le visiter par la suite. Par exemple, en région Auvergne-Rhône-Alpesles touristes ont pu découvrir les lieux de tournages du film Kaamelott, produit par Alexandre Astier en 2021.

Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France, célèbre pèlerinage

Tout au long du Moyen-Âge, Saint-Jacques de Compostelle fut la destination la plus importante pour de nombreux pèlerins venus de toute l’Europe. Jalonnés de monuments historiques et d’édifices religieux remarquables, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle demeurent un pèlerinage phare.

Fait amusant, des coquilles Saint-Jacques balisent les chemins et guident les pèlerins. Réputé durant l’Antiquité pour lutter activement contre la sorcellerie et le mauvais sort, le coquillage s’est imposé comme attribut de l’apôtre Saint-Jacques, qui lui donna son nom.

Une coquille Saint-Jacques balisant le chemin

De nos jours, plusieurs raisons différentes motivent les pèlerins à parcourir les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. En effet, une étude réalisée en 2015 démontre que :

– 54% des pèlerins le font pour un motif spirituel, afin de se ressourcer ;

– 38% des pèlerins invoquent un motif religieux ;

– Et 8% des pèlerins parcourent les chemins pour des raisons sportives ou touristiques.

Voici quelques sites emblématiques parmi les lieux patrimoniaux qui jalonnent les routes des chemins de Compostelle :

– La basilique Saint-Sernin de Toulouse, emblème de la ville ;

– La cathédrale Notre-Dame d’Amiens, joyau de l’art sacré gothique.

Vue de la Basilique Saint-Sernin de Toulouse

Ayant joué et jouant encore un rôle essentiel dans les échanges et le développement culturels et religieux, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle sont protégés à l’UNESCO depuis 1998.

Les coteaux, maisons et caves de Champagne

Répartis entre les régions Grand-Est, Haut-de-France et Île-de-France, les coteaux, maisons et caves de Champagne sont protégés à l’UNESCO depuis 2015. Constituant un paysage agro-industriel caractéristique, le bien comprend donc trois zones cœur :

– Les coteaux historiques de Cumières à Mareuil-sur-Aÿ ;

– L’Avenue de Champagne à Épernay ;

– La Colline Saint-Nicaise à Reims.

Coteaux de champagne

À cela s’ajoute une vaste zone d’engagement composée de 320 villes et villages formant l’écrin du Bien, ainsi que de nombreux attributs remarquables illustrant sa valeur universelle exceptionnelle.

Caves de maturation du champagne

À l’instar de la gastronomie ou de l’œnologie, le champagne est un emblème de la France aux yeux du monde. Grâce à la protection de son appellation, le champagne ne peut être produit que dans la région éponyme, renforçant son caractère exceptionnel. 

Lorsque le moine Dom Pierre Pérignon donna naissance au premier champagne, il dit à ses frères : « Venez mes frères, vite, je bois des étoiles ! ». Depuis, les vignerons de champagne produisent l’élixir des étoiles selon un savoir-faire unique et minutieux, qui a impacté l’urbanisme et l’architecture.

Associée à la célébration et la joie, la prestigieuse boisson passionne au-delà des frontières. En effet, à l’international, les britanniques et les américains sont les premiers amateurs de champagne.

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Et comme le disait George Sand « le champagne aide à l’émerveillement » !

Les climats du vignoble de Bourgogne

À l’instar du champagne, les vins de Bourgogne et leur méthode de production ont impacté leur lieu de production. Les climats du vignoble de Bourgogne, entrés à l’UNESCO en 2015, témoignent de ce lien unique. 

Climat bourguignon

Mais qu’est-ce qu’un « climat » en Bourgogne ? Il s’agit d’un terme spécifiquement bourguignon utilisé pour exprimer le terroir viticole. Chaque climat correspond en réalité à une parcelle de vigne qui possède son nom, son histoire, son goût et sa place dans la hiérarchie des crus. Il existe plus de 1 000 climats en Bourgogne, dont le célèbre château du Clos de Vougeot.

Château du Clos de Vougeot

Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen

S’étendant au sud du Massif Central sur les régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, les Causses et les Cévennes forment un paysage remarquable. Entre montagnes et profondes vallées, ce territoire jalonné de villages et grandes fermes en pierre possède un caractère authentique unique. 

Une image contenant montagne, ciel, extérieur, nature

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Les Causses (à gauche) et les Cévennes (à droite)

Les Causses et les Cévennes sont entrées à l’UNESCO en 2015, en tant que paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen. L’agro-pastoralisme est un ensemble de pratiques agricoles alliant l’élevage et les cultures qui y sont associées pour nourrir les troupeaux. 

Depuis des siècles, l’agro-pastoralisme façonne les paysages et la biodiversité des Causses et des Cévennes.

La production du sel ignigène

Protégé à l’UNESCO depuis 1982, ce bien concerne la production du sel ignigène, de la Grande Saline de Salins-les-Bains à la Saline Royale d’Arc-et-Senans. En effet, ces deux édifices majeurs dans l’histoire de la production du sel ignigène se trouvent en région Bourgogne-Franche-Comté.

Une image contenant herbe, ciel, extérieur, bâtiment

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Saline Royale d’Arc-et-Senans

Le sel ignigène est issus d’une très ancienne technique reposant sur la cristallisation du sel par l’évaporation de saumure. Le terme « ignifère » vient d’ignis, signifiant « le feu ». En effet, dès le néolithique, l’eau de mer ou la saumure étaient mises à cuire dans des récipients, au-dessus du feu.

La Grande Saline de Salins-les-Bains fut active pendant plus d’un millénaire, jusqu’en 1962. De 1780 à 1895, son eau salée était cheminée par des saumoducs jusqu’à la Saline Royale d’Arc-et-Senans. La Grande Saline abrite une galerie souterraine exceptionnelle datant du 13ème siècle. 

Témoin exceptionnel de la production du sel ignifère, ce bien raconte l’histoire des hommes et femmes qui pendant 1 200 ans se sont succédé pour produire le précieux or blanc selon cette méthode particulière.

Les sites préhistoriques et grottes ornées de la Vallée de la Vézère

Composé de 15 sites préhistoriques, 147 gisements et 25 grottes ornées, les sites préhistoriques et grottes ornées de la Vallée de la Vézère forment un bien culturel exceptionnel. 

Situées en Nouvelle-Aquitaine, les grottes ornées possèdent un intérêt esthétique, ethnologique et anthropologique remarquable. En effet, la plus célèbre d’entre elles est la grotte de Lascaux, dont la découverte en 1940 marque un tournant dans l’histoire de l’art préhistorique.

Certains des ensembles figurés présents dans ces grottes sont mondialement connus, considérés comme des chefs d’œuvres de l’art préhistorique :

– La Vénus de Laussel, trouvée en 1911 dans l’abri du même nom ;

– L’intégralité des peintures pariétales de la grotte de Lascaux, représentant une centaine de figures animalières avec un niveau de détails et d’esthétisme impressionnant. 

Les sites préhistoriques et grottes ornées de la Vallée de la Vézère sont un matériel infiniment précieux pour la connaissance des périodes les plus reculées de l’histoire de l’humanité.

Les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes

Inscrit à l’UNESCO en 2011, les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes sont un bien dit « en série ». Un bien « en série » comportent deux zones ou d’avantages qui ne sont pas reliées physiquement. 

Les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes rassemblent 111 sites, où se trouvent des vestiges d’établissements préhistoriques sur pilotis. Datant d’environ 5 000 ans jusqu’à 500 ans avant Jésus Christ, ils sont situés sous l’eau, sur les bords de lacs, de rivières ou de terres marécageuses.

La France partage donc ce bien avec d’autres pays : la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Slovénie.

Les sites du patrimoine naturel inscrits à l’UNESCO

Le Golfe de Porto en Corse

Ce bien, composé du Golfe de Porto et de Girolata, des Calanches de Piana et de la réserve de Scandola est entré à l’UNESCO en 1983. Incroyable patrimoine naturel, le lieu inspira d’ailleurs le célèbre écrivain Guy de Maupassant dans Le Monastère de Corbara :

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« Je m’arrêtais d’abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féériques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel […] les calanches de Piana sont une des merveilles de la Corse ; on peut dire, je crois, une des merveilles du monde. »

Tableau naturel d’une rare beauté, ce patrimoine naturel abrite une faune et une flore préservées et caractéristiques de la région. C’est un paysage exceptionnel façonné par l’œuvre du temps et de l’érosion.

Les lagons de Nouvelle-Calédonie

Inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie sont des exemples exceptionnels d’écosystèmes diversifiés. En effet, ils forment l’un des trois systèmes récifaux les plus étendus du monde, abritant une incroyable variété d’espèces de coraux et de poissons.

Une image contenant extérieur, récif, fond marin

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Des récifs vivants aux récifs fossiles plus anciens, les lagons de Nouvelle Calédonie sont une source d’information importante sur l’histoire naturelle de l’Océanie. 

Les pitons, cirques et remparts de l’Île de la Réunion

Situés sur l’archipel des Mascareignesles pitons, cirques et remparts de l’Île de la Réunion forment un bien unique, entré à l’UNESCO en 2010. Il s’agit d’un paysage spectaculaire, composé de deux imposants pics volcaniques, de murailles massives et de trois cirques bordés de falaises.

Ce bien protège des secteurs-clés d’un centre mondial reconnu de diversité des plantes.

Conclusion : 

En conclusion, tous les biens présentés dans cet article partagent une valeur patrimoniale universelle, témoin des évolutions de l’humanité et de la Terre au fils des siècles. En effet, qu’ils s’agissent de lieux naturels laissés intacts par l’Homme ou, au contraire, façonnés par la vie humaine, tous participent à la connaissance de l’Homme et de son histoire.

Pour aller plus loin :

Quelles protections pour valoriser le patrimoine ?

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français ?

La France au patrimoine mondial de l’UNESCO

Bienvenue au château de la Valette, où le street-art réinvente le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article :

La combinaison entre patrimoine, architectural ou naturel, et street-art semble paradoxale, pourtant ces deux univers partagent des caractéristiques communes. Ainsi, l’un et l’autre peuvent s’aider à se développer : le street-art redonne vie au patrimoine, qui lui offre ses murs. Un exemple frappant est celui du Château de la Valette.

Le street-art apporte au patrimoine :

– Une renaissance et une nouvelle identité lui permettant de séduire un public varié ;

– Une nouvelle raison de consommer le patrimoine pour le public.

Introduction :

Longtemps décrié, le street-art est désormais reconnu comme un mouvement artistique à part entière, étudié en histoire de l’art, incontournable dans l’art contemporain. Les street-artistes sont désormais invités et missionnés par les villes pour réaliser des œuvres et investir l’espace public, en toute légalité. 

Fleurissant partout, le street-art est un art accessible à tous par définition, puisqu’il se s’exerce sur les murs, dans l’espace public. Le street-art partage donc avec le patrimoine son caractère universel et commun. 

Au-delà de partager les mêmes valeurs d’universalité, le street-art et le patrimoine sont aussi complémentaires. En effet, tandis que le premier a besoin de murs, de façades et de grandes surfaces pour exister, le second a besoin de renouveau pour se démarquer. L’association Urban Art Paris, consciente de cette complémentarité, s’est lancée dans un pari fou : réinventer le patrimoine grâce au street-art.

À l’instar de l’art contemporain, le street-art permet d’attirer un public différent des personae classiques du patrimoine – c’est-à-dire le public cible traditionnel. Le street-art apporte au public une nouvelle raison de venir « consommer le patrimoine ». L’alliance entre le patrimoine et le street-art est aussi avantageux pour ce dernier, qui bénéficie alors d’un terrain de jeu idéal et majestueux. 

Présentation du street-art

Considéré comme un véritable patrimoine américain, le street-art est symbolique des États-Unis au même titre que la Statue de la Liberté. Présent dans toutes les grandes villes du pays, le street-art décore les pierres et raconte l’évolution d’un pays. À Philadelphie, berceau du street-art depuis les années 60, près de 3 000 œuvres jalonnent les murs de la ville.

Selon le commissaire d’exposition Jérôme Catz, le street-art fait partie intégrante du patrimoine culturel depuis plusieurs décennies. Intégrées aux programmes des étudiants en histoire de l’art, les figures majeures du street-art comme Banksy ou Shepard Fairey sont des artistes réputés internationalement. Shepard Fairey, plus connu sous le pseudonyme OBEY, est particulièrement célèbre pour avoir créé l’œuvre « HOPE » dans le cadre de la campagne présidentielle de Barack Obama.

Hope ©OBEY

Désormais, le street-art est un courant incontournable de l’art, créant des émulsions dans le marché et chamboulant les codes. Le marché de l’art se souvient encore de la vente et autodestruction partielle de « La fille au ballon », œuvre symbolique de Banksy. Adjugée pour 1,2 millions d’euros en 2018, l’œuvre reviendra bientôt sur le marché. 

Le street-art intrigue les institutions 

En France, les institutions publiques et privées ne sont pas insensibles au street-art. En 2016, dans le cadre de l’évènement Street Art 13, le maire du 13ème arrondissement a commandé à Shepard Fairey une fresque monumentale illustrant la devise nationale. Cette œuvre est désormais emblématique du quartier et attire chaque année les curieux et passionnés.

Le street-art est donc une excellente manière de valoriser un espace et d’attirer un nouveau public. 

Focus sur le Château de la Valette

Situé à Pressigny-les-Pins, près de Montargis, le Château de la Valette est une grande bâtisse du XIXème siècle. Le domaine, s’étendant sur une quarantaine d’hectares de parcs et de forêts, possède aussi une chapelle ainsi qu’une annexe. Ce bâtiment témoigne de l’époque où le château appartenait à l’Etat espagnol, entre les années 1930 et 1990. 

Le château de la Valette est tombé en désuétude. C’est presque réduit à l’état d’abandon, que l’association Urban Art Paris le découvre . Percevant tout son potentiel, l’association décide de transformer ce château en un centre de la culture urbaine à ciel ouvert.

Ainsi chaque année depuis 2018, plusieurs artistes sont invités à venir au château, notamment dans le cadre du Label Valette Festival s’y déroulant tous les ans, en août. Au cours de ce festival, le public peut créer ses propres œuvres de street-art et découvrir toute la diversité de la culture urbaine. L’arrivée du street-art et de la culture urbaine au sein du château est une véritable renaissance pour l’édifice.

Les façades du château, œuvre monumentale à ciel ouvert

Cependant, ce qui fait toute la particularité du château de la Valette, ce sont ses façades. Chaque été, et pour une période d’un an, le château change de visage grâce au travail d’un street-artiste. L’œuvre produite sert alors d’emblème au Label Valette Festival. Visible par quiconque vient visiter le château, pendant un an, le château se transforme à la fois en œuvre et en musée. Ces œuvres rappellent les spectacles Son et Lumières, évènements qui plaisent beaucoup au public.

En 2020, c’est le graffeur L’Atlas qui a été sélectionné pour réaliser les façades du château. Il a pris possession des lieux pour exprimer son art sur les murs du château, mêlant son univers graphique et imaginaire à celui du château. L’artiste a joué avec les détails des façades et les lignes pour créer son œuvre. Sur les façades principales, les lignes blanches sur fond noir évoquent un QR Code. En réalité, il s’agit d’une anagramme stylisée. Sur les parties secondaires, l’artiste s’est appliqué à distinguer les détails de l’architecture du château.

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L’Atlas rhabille La Valette ©Orléans Métropolis

Le festival de 2020 se déroulait aussi « hors-les-murs », c’est-à-dire hors du lieu d’origine. À cette occasion, plusieurs artistes ont été invités à repeindre sept façades d’immeubles HLM à Montargis. Grâce à cette opération hors-les-murs, le château de la Valette est entré en interaction avec son territoire.

En apportant le street-art au château de la Valette, l’association Urban Art Paris participe à la valorisation du patrimoine grâce à l’art contemporain. Le street-art est le mouvement idéal pour populariser un lieu abandonné. Son but premier est en effet de démocratiser l’art en le rendant accessible à tous, objectif partagé avec le patrimoine.

Le street-art au château de la Valette, un concept précurseur 

À l’heure actuelle, le château de la Valette est l’unique château en France où le street-art est aussi présent. Devenu indissociable de l’identité du château, c’est une nouvelle page de son histoire qui s’écrit chaque année sous la peinture des graffeurs. Ses murs se transforment, ses pierres changent de couleurs. Le château de la Valette est devenu une œuvre de street-art à part entière. Le concept développé par Urban Art Paris est novateur à plusieurs niveaux : 

– la dimension « totale », car le château dans son entièreté devient une œuvre grâce à ses nouvelles façades ;

– le lien avec les villes voisines grâce aux évènements « hors-les-murs », qui intègrent le château dans une dynamique territoriale par le street-art

– le festival et la résidence d’artiste.

Ailleurs en France, le street-art se fait plus discret, quelques figures décorent quelques murs d’édifices anciens. À titre d’exemple, le Château de Môh dans le Val de Loire expose de l’art urbain dans ses jardins depuis 2019. Le projet, nommé « Château de Môh-Street Art Parc », est né de la volonté d’intégrer le château dans une dynamique de territoire axée autour de la création contemporaine, et en particulier le street-art. Dans ce projet, les œuvres de street-art viennent fleurir les jardins du château.

Les limites de la collaboration entre le street-art et le patrimoine

Néanmoins, le concept développé au Château de la Valette ne peut pas s’appliquer partout. La controverse et la crainte sont les premières limites à la collaboration entre site patrimonial et street-art. Certains amateurs de patrimoine n’apprécient guère de voir les pierres recouvertes de graffiti, craignant que cela n’altère l’authenticité et l’intégrité du lieu.

De plus, en ce qui concerne les édifices inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques, la règlementation n’autorise pas la réalisation d’œuvres de street-art.

Conclusion :

La démarche d’Urban Art Paris au Château de la Valette est un modèle intéressant et total de ce que peut apporter le street-art au patrimoine. Les diverses actions menées au sein du château sont des sources d’inspirations pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux désirant inclure le street-art dans leur activité. L’installation du street-art au sein du site peut se faire de manière pérenne ou éphémère, étapes par étapes, en commençant par les jardins comme au Château de Môh.

Pour aller plus loin :

Comment créer un musée ?

Design thinking et patrimoine historique

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

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Quelle est la place de la France au patrimoine mondial de l’UNESCO ? 

L’important à retenir de cet article :

La France tient une place importante dans le patrimoine mondial de l’UNESCO. Les sites inscrits sont des vitrines pour leur pays. L’inscription met en valeur la culture et le patrimoine de ces pays.

L’inscription d’un site au patrimoine mondial de l’UNESCO est une démarche qui demande une grande implication dans sa protection, sa gestion et sa sauvegarde. 

Introduction

Afin de veiller à la sauvegarde du patrimoine, l’UNESCO encourage les pays à signer la Convention du Patrimoine mondial. De cette manière, les pays s’engagent à assurer la protection de leur patrimoine naturel et culturel. 

Pour cela, l’institution mène différentes actions, à l’image de la Stratégie Globale. Mise en place en 1994, son objectif est de s’assurer que la liste du patrimoine mondial reflète bien la diversité culturelle et naturelle des biens classés. Ainsi, depuis la mise en place de cette stratégie, 45 nouveaux pays ont ratifié la convention.

L’UNESCO a aussi un rôle dans la sauvegarde des sites du patrimoine mondial en danger immédiat à travers une assistance d’urgence grâce à des outils techniques ainsi qu’une aide financière. 

Enfin, l’UNESCO fournit des études qui permettent de comprendre les différents problèmes concernant le patrimoine : facteurs de risque climatique, politique, social, etc. Il 

s’agit de comprendre quels sont les sites présentant un risque élevé, d’où vient-il et comment pourrait-il être résolu.

1. Présentation du patrimoine mondial de l’UNESCO 

L’objectif initial de l’UNESCO est de maintenir la paix et la sécurité entre les pays, grâce à la collaboration entre les nations. Dans cet objectif, l’UNESCO a estimé que le patrimoine tient une place primordiale. En préservant les sites et monuments remarquables partout à travers le monde, l’UNESCO renforce l’idée d’un patrimoine commun à l’humanité. Par extension, cette idée consolide à son tour la cohésion et l’échange entre les nations.

Le patrimoine mondial de l’UNESCO témoigne d’une histoire commune et démontre la diversité des cultures, qui fait la beauté de l’humanité. La notion de « Patrimoine mondial » de l’UNESCO prend forme en 1972 avec l’adoption de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. 

La liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO recense aujourd’hui 1 121 biens inscrits à travers le monde. En complément de cette liste, une seconde liste détermine les biens qui sont en péril. À l’heure actuelle, cinquante-trois sites sont en péril. 

2. La place de la France au Patrimoine mondial de l’UNESCO

La France signe la Convention pour le Patrimoine mondial en 1975 et devient l’un des premiers pays signataires. 

Avec 49 biens inscrits, la France se place en cinquième position des pays possédant le plus grand nombre de biens inscrits. L’Italie et l’Allemagne se partagent la première place. Les 49 biens inscrits sont répartis comme ceci :

– 42 sites culturels ;

– 6 sites naturels ;

– 1 site mixte, c’est-à-dire à la fois culturel et naturel. 

Voici quelques exemples de biens français inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO :

– Le Mont Saint-Michel et sa baie, inscrit en 1979, cette « merveille de l’Occident » est un joyau architectural qui s’est adapté à un site naturel exceptionnel et complexe ;

– La ville historique fortifiée de Carcassonne en Occitanie, célèbre pour ses remparts et son château ;

– La ville de foire médiévale de Provins en Ile de France, qui a su préserver sa structure urbaine, ses monuments historiques et son authenticité.

Comment sont gérés les sites en France ?

Les sites culturels et naturels ne dépendent pas de la même institution. Les sites culturels sont à la charge de la Direction générale des patrimoines et de l’architecture au sein du Ministère de la Culture. Plus précisément, c’est la sous-direction des monuments historiques et des sites patrimoniaux qui coordonne la protection et la gestion des biens culturels. Cela implique diverses missions telles que :

– Élaborer et modifier les périmètres d’inscription ;

– Vérifier l’adéquation des dispositifs de protection avec les limites des biens et leurs zones tampons ;

– Suivre les différents projets concernant le bien.

En ce qui concerne les biens naturels, ils dépendent du ministère de la transition écologique, qui se charge de mettre en œuvre la convention. 

3. L’impact de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO

Lorsqu’un bien est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, un périmètre spécifique ainsi qu’une zone tampon sont mis en place. La zone tampon est délimitée par le préfet de région en concertation avec les collectivités territoriales concernées. Elle inclut notamment l’environnement immédiat du bien protégé.

Des actions de protections et de gestions doivent être mise en place afin d’assurer la sauvegarde du patrimoine au sein du périmètre.

Afin d’illustrer ce que cela implique, prenons l’exemple du centre historique de la ville de Lyon.

Focus sur le périmètre UNESCO à Lyon

Le site historique de la ville de Lyon est inscrit à l’UNESCO depuis 1988. La zone inscrite est surnommée « périmètre UNESCO ». Elle comprend les quatre quartiers historiques de la ville : 

– La Colline de Fourvière, berceau historique de Lyon, avec ses théâtres antiques, sa Basilique et sa cathédrale ainsi que de nombreux musées et jardins jalonnant le quartier ;

– Les quartiers du Vieux-Lyon, particulièrement marqué par l’architecture du XVème et du XVIème siècle ;

– Le cœur de la Presqu’Île, dont l’urbanisation a commencé dès la Renaissance ;

– La colline de la Croix-Rousse, marquée par l’histoire des Canuts, les ouvriers tisserands de la soie.

Basilique de Fourvière

Tous ces quartiers témoignent du passé de la ville, de son évolution au fil des siècles à travers une trame urbaine et architecturale exceptionnelle. Afin de préserver ce patrimoine et de conserver l’inscription à l’UNESCO, la ville a mis en place un programme comprenant plusieurs actions. 

La protection et la gestion du périmètre UNESCO fonctionne grâce à divers dispositifs :

– Des outils réglementaires issus du Code du Patrimoine ou du Code de l’Environnement ;

– Des outils opérationnels ;

– Ainsi que des outils de coordination comme les ateliers du patrimoine.

La ville de Lyon coordonne des programmes d’action sur toute la chaîne du patrimoine, en collaboration avec la métropole, la région et l’État. L’objectif commun de toutes ces actions est le suivant : sensibiliser le public aux valeurs du patrimoine et aux projets culturels. 

La rénovation du Musée Gadagne afin de le transformer en lieu d’étude, de conservation et de médiation du patrimoine lyonnais est une action majeure. Le chantier de rénovation de l’établissement est la première signature « convention-patrimoine » conclue entre l’Etat et la Ville.

Les conséquences de l’inscription à l’UNESCO

Lorsqu’un site est inscrit à l’UNESCO, les enjeux principaux sont les suivants :

– Faire coïncider la hausse de la fréquentation avec la préservation des sites historiques ;

– Conserver la démarche morale du devoir de mémoire ;

– Générer un développement économique et touristique.

Le classement à l’UNESCO apporte une visibilité et une reconnaissance mondiale de la valeur universelle et exceptionnelle du site. Cela influe sur l’intérêt du grand public pour le lieu, créant de l’attractivité. Toutefois, il faut faire attention au tourisme de masse, qui peut dénaturer un lieu et déranger les habitants. 

À Lyon, la ville se tourne vers un tourisme plus respectueux et intelligent, en s’écartant du tourisme de masse. Le directeur général d’Only Lyon Tourisme et Congrès déclarait en 2020 vouloir « le développement d’un tourisme réfléchi, durable (…). Privilégier la qualité à la quantité. »  En 2019, la métropole de Lyon a remporté le Prix de la Capitale Européenne du Smart Tourisme, aux côtés de Helsinki. Ce prix récompense l’effort mené par la ville de Lyon pour développer un tourisme durable et respectueux de son territoire, grâce à des innovations numériques. 

4. Comment bénéficier de l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO ?

Le patrimoine mondial de l’UNESCO concerne des sites et biens à travers le monde possédant une valeur universelle exceptionnelle. Cela signifie que le bien doit avoir une importance culturelle et/ou naturelle si exceptionnelle qu’elle transcende les frontières nationales, présente un caractère inestimable pour les générations actuelles et futures.

Nota Bene : seuls les pays ayant signé la Convention du patrimoine mondial peuvent soumettre des propositions d’inscriptions de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial.

Pour savoir si un bien possède une valeur universelle exceptionnelle, il doit :

– Répondre aux critères d’authenticité et d’intégrité ;

– Avoir fait l’objet d’une étude comparative avec les biens déjà inscrits à travers le monde pour que soit démontré son caractère unique ;

– Bénéficier d’un système de protection et de gestion adapté, afin d’assurer sa sauvegarde.

Les critères

Le bien doit aussi répondre à au moins l’un des dix critères définis par le Comité du patrimoine mondial, répertoriés dans le tableau ci-dessous. 

En complément de ces critères, le bien présenté un caractère d’intégrité et, s’il s’agit d’un bien culturel, d’authenticité.

 Focus sur le Val de Loire

 Le Val de Loire, de Sully-sur-Loire à Chalonnes, est inscrit depuis l’An 2000. Site remarquable par son patrimoine architectural, ses villes historiques et ses châteaux renommés, le Val de Loire est un paysage culturel exceptionnel. Le site correspond à trois des critères énoncés dans le tableau ci-dessus :

– Critère I : le Val de Loire est remarquable pour la qualité de son architecture, notamment ses châteaux comme Chambord et Chenonceau, ainsi que ses villes historiques à l’image de Blois et Chinon ;

– Critère II : le site possède un paysage culturel exceptionnel valorisé par sa présence tout au long d’un grand fleuve. Il témoigne d’un échange d’influences et de valeurs humaines entre l’environnement et les hommes depuis plus de deux millénaires ;

– Critère IV : le site illustre à un degré exceptionnel l’influence des idéaux de la Renaissance et du siècle des Lumières dans la pensée et la création en Europe occidentale.

À ces trois critères s’ajoutent l’authenticité et l’intégrité du site. En effet, le lieu a conservé un très haut degré d’authenticité grâce à ses monuments et les nombreux travaux de conservation dont ils ont bénéficié. De plus, la trajectoire historique du Val de Loire est clairement lisible et visible dans le paysage actuel. 

Toutefois, plusieurs facteurs risques d’affecter l’authenticité du bien tels que l’étalement urbain, les mutations agricoles ou la construction de grands équipements. Il est donc primordial de préserver son site en utilisant les outils et en respectant les règles de protection et de gestion évoquées auparavant.

Les éléments essentiels pour établir une proposition d’inscription

Avant de se lancer dans la rédaction du dossier de proposition d’inscription, plusieurs étapes sont nécessaires. Tout d’abord, il faut mener à bien l’intégralité des recherches de fonds et de documentation. Ensuite, il est impératif de procéder à l’analyse comparative évoquée précédemment, celle déterminant l’unicité du bien en comparaison des biens déjà inscrits. C’est une étude qui prend du temps et de l’énergie.

Puis vient le moment d’établir le projet de déclaration de valeur universelle exceptionnelle et d’en déterminer les critères pertinents. À cela s’ajoute l’évaluation de l’authenticité et l’intégrité du bien et la détermination des attributs les plus pertinents. Ensuite, il convient de définir les limites appropriées. Une fois toute ces étapes réalisées, la rédaction de la description du bien et son historique peut commencer. La dernière étape consiste à compléter les parties manquantes du dossier.

Le dossier de proposition du bien, outre sa finalité pour obtenir l’inscription, peut aussi être un outil de gestion et de suivi du bien. En effet, ce dossier contient des informations importantes :

– La présentation du bien et sa documentation ;

– La description de sa valeur universelle exceptionnelle présumée, à quel critère correspond-il ;

– L’état de conservation du bien ainsi que les facteurs qui l’affectent ;

– Le descriptif de la manière dont seront assurés sa protection, sa conservation, sa gestion, sa mise en valeur ainsi que son suivi concernant sa valeur universelle exceptionnelle virtuelle.

Conseil : étudier les dossiers et processus de propositions d’inscriptions qui ont abouti, en se référant à la documentation disponible ici.

Conclusion :

Le patrimoine mondial de l’UNESCO est un gage d’authenticité apportant une grande visibilité aux biens inscrits. Au-delà du prestige, le patrimoine mondial aide les biens inscrits à bénéficier de politiques de protection et de gestion pertinentes et durables. En effet, lorsqu’un pays voit un de ses biens inscrits à l’UNESCO, l’enjeu est qu’il reste le plus longtemps possible, voir éternellement, dans la liste : les pays prêtent alors un intérêt tout particulier à la conservation de leurs sites inscrits.

L’UNESCO est une porte d’entrée vers la visibilité internationale, l’augmentation de l’attractivité et du flux touristique sur son territoire. Toutefois, bien que le patrimoine mondial soit la liste la plus célèbre de l’UNESCO, une seconde, moins connu du grand public, est tout aussi intéressante : il s’agit du Patrimoine immatériel culturel.

Pour aller plus loin :

Quelles protections pour valoriser le patrimoine ?

Panorama des acteurs européens du patrimoine

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Une image contenant extérieur

Description générée automatiquement

Comment valoriser le patrimoine grâce au « click and mortar » ?

L’important à retenir de cet article :

La stratégie « click and mortar » permet de créer un lien avec sa clientèle grâce à l’utilisation d’un site internet dédié au lieu. De nos jours, à l’heure où internet fait intégralement partie de la vie quotidienne, il est indispensable de posséder un site internet qui soit à l’image du lieu.

Attention cependant : 

– le site internet ne doit pas cannibaliser l’offre du site physique ;

– le lieu (site physique) et le site internet doivent être complémentaires.

1. Présentation de la stratégie « click and mortar »

Détournement de l’expression « brick and mortar », qui désigne une entreprise de vente traditionnelle via des points de vente physiques, la stratégie « click and mortar » fait référence à l’utilisation d’internet. La stratégie « click and mortar » concerne des entreprises réalisant à la fois de la vente en ligne et en physique. Il s’agit d’une stratégie multicanal, communément appelé « click and mortar », mais qui prend aussi en compte une seconde stratégie.

En effet, la stratégie multicanal se réfère à deux formes de comportement :

– Le « click and mortar » (C&M) : le client s’informe sur internet puis achète dans une enseigne en physique, se rend sur le lieu, etc. ;

– Le « mortar and click » (M&C) : le client s’informe sur place puis se rend sur le site virtuel.

Nota Bene : sauf précision, les deux comportements seront compris sous l’appellation « click and mortar ».

Le « click and mortar » est une pratique qui s’est énormément popularisée et développée, notamment liée au boom de l’utilisation d’internet, devenu un essentiel dans la vie courante. Bien au-delà du quotidien, Internet est de plus en plus important dans les nouveaux marchés et dans la manière de consommer des clients. 

Bien qu’initialement appliquée aux entreprises marchandes, cette stratégie s’applique aussi aux entreprises non-marchandes, dans le sens où elles ne vendent pas d’objets mais proposent plutôt des services. Évidemment, les enjeux ne sont pas les mêmes selon l’entreprise et son secteur d’activité. Toutefois, l’interaction entre une entreprise et ses clients, grâce à internet, permet systématiquement de développer des intentions comportementales favorables envers l’entreprise. Le click and mortar est un donc un atout majeur pour les entreprises.

Les différentes e-stratégies existantes

Il existe deux grands modèles de sites internet, entre lesquels se trouve une pluralité de formes hybrides. Les deux grands modèles sont les suivants : les sites « minimalistes » et les sites « amiraux ».

Les sites « minimalistes »

L’objectif principal d’un site minimaliste est d’aider l’individu à préparer sa venue sur le site physique. Ce sont donc des sites avant tout fonctionnels, pragmatiques et utilitaristes. Ces sites sont souvent très épurés, avec des menus simples, faciles à comprendre, afin de communiquer l’essentiel. Pour cette raison, la stratégie de « réplication » est fréquemment utilisée pour la création de ces sites : c’est-à-dire que le site virtuel ne propose ni plus ni moins que ce qui existe en physique. À titre d’exemple, le site du Palais de Tokyo est la quintessence du site minimaliste.

Première page du site du Palais de Tokyo
Les sites « amiraux »

En ce qui concerne les sites « amiraux », c’est tout l’opposé. En effet, les sites amiraux sont des sites emblèmes, proposant des services variés et parfois complémentaires de ce que le visiteur trouverait sur le lieu physique. Dans ce cas, deux logiques principales peuvent être différenciées :

– Les sites amiraux dits « multimédias » : ces sites diversifient les informations et formats. Ils proposent des contenus ludiques et éducatifs à destination de divers publics. Ces sites sont de véritables outils de communication au service du site physique. Les sites multimédias développement des façons innovantes d’apporter le contenu à l’internaute ;

– Les sites amiraux « participatifs » qui créent une interaction avec le public pour le rendre acteur de son expérience sur internet. Ils peuvent proposer des sondages, des visites interactives et personnalisables, etc.

Avant de choisir la forme de son site internet et le contenu qui y sera valorisé, il est primordial d’avoir connaissance des enjeux du site : est-ce d’apporter au public les informations précises ou une expérience unique ? Lorsque les enjeux sont définis, il convient ensuite de réfléchir à la forme la plus adéquate. Avant tout, il est nécessaire que le site internet ne cannibalise pas le site physique. Les contenus doivent être complémentaires ou similaires, et égaux en termes de qualité, pour que l’un ne l’emporte pas sur l’autre.

Enfin, il est important que l’atmosphère du site internet corresponde à celle du site physique, pour rester cohérent et ne pas tromper le public. 

Les facteurs clés d’une stratégie réussie

D’après des études sociologiques relatives au comportement des consommateurs, il existe deux facteurs clés pour déterminer l’efficacité d’un site internet. Il s’agit de la confiance et la satisfaction.

– La confiance concerne notamment les informations disponibles sur le site, les contenus, etc. Un sentiment de confiance implique l’impression que l’entreprise fait preuve d’honnêteté, mais aussi qu’elle prend en compte l’intérêt du consommateur. Lorsque le consommateur a confiance envers une entreprise, un lieu, il considère que celui-ci veut son bien. Il sera donc plus enclin à se rendre sur le site physique et à en parler autour de lui. La confiance est une condition sine qua non du succès d’un site ;

– La satisfaction ressentie lors de la navigation influence favorablement l’intention de recommander le site virtuel et/ou physique, de visiter le lieu.

Pour savoir si les internautes de votre site sont satisfaits, il convient de réaliser des enquêtes en ligne pour recueillir leur témoignage. Cela peut aussi être réalisé auprès des visiteurs du site physique, si ceux-ci sont venus suite à la consultation du site virtuel. Ces enquêtes sont nécessaires pour connaitre l’efficacité d’un site internet.

La relation de confiance et la satisfaction engendrées par l’expérience sur le site virtuel ont des conséquences positives sur le bouche-à-oreille et la venue physique du public.

2. Comment le « click and mortar » s’est-il adapté au patrimoine ?

La stratégie « click and mortar » a su s’implanter dans les musées et les lieux patrimoniaux. De nos jours, presque tous ces lieux disposent d’un site internet dédié à leur activité. Il était donc logique que la stratégie « click and mortar » se développe, de manière consciente ou non. 

Les stratégies présentées précédemment sont toutes deux adaptables aux lieux patrimoniaux et aux musées. 

– Dans le cas du « click and mortar » : le public explore le site virtuel afin de trouver des informations, puis se rend dans le site physique ;

– Dans le cas du « mortar and click » : le client se rend sur le site virtuel suite à une visite physique. 

Le « mortar and click » est particulièrement adapté aux lieux patrimoniaux et aux musées, car cette pratique permet au lieu de garder le contact avec son public. En effet, la visite du site internet peut être considéré comme une prolongation de l’expérience physique :

– Regarder des photos du lieu et les partager avec des amis ;

– Revoir des œuvres ;

– Revivre des bons moments.

Le Château de Versailles 

Le site du château de Versailles est l’exemple type d’un site amiral, proposant des contenus supplémentaires et actualisés en complément des informations classiques. Le site propose une carte interactive, des dossiers thématiques ainsi qu’une boutique en ligne. Rien que sur la première page du site, une multitude de possibilité s’offrent à l’internaute. 

Extraits de la page d’accueil du site du Château de Versailles

Le concept le plus créatif développé par le site a été mis en place parallèlement à l’exposition « Koons ». À ce moment, le château a initié sur son site un partage de photographies prises par les internautes d’une des œuvres de l’exposition. De ce fait, le site virtuel proposait une seconde exposition virtuelle collective en impliquant les visiteurs. De cette manière, les visiteurs souhaitant participer étaient obligé de se rendre sur place pour prendre la photo, puis de retourner sur le site. Cette stratégie a donc impliqué à la fois du « click and mortar » et du « mortar and click », dans un cercle vertueux

Le Musée de Bibracte 

Bibracte est une ville éphémère témoin du passé. Fondée à la fin du IIème siècle avant notre ère, occupée pendant un siècle, il s’agit de l’une des villes gauloises les plus caractéristiques et mieux préservées de France. Avec ses remparts et ses quartiers s’étendant sur plus de 200 hectares, Bibracte est une véritable aventure dans le temps.

Première page du site du Musée de Bibracte

Le site internet de Bibracte, incluant le site du musée, met avant tout l’accent sur l’information donnée à l’internaute. En effet, Bibracte souhaite conserver une expérience qui soit intellectuelle, avec un apport de connaissances et d’informations différent du site physique. Le site du musée de Bibracte peut être considéré comme un site hybride, à la croisée entre le minimalisme et le site emblème. 

3. Les avantages du click and mortar 

Concrètement, la stratégie « click and mortar » (ou son miroir, le « mortar and click ») permet à une entreprise de s’adresser à un panel plus large. Pour cela, il faut que le site soit bien référencé sur les moteurs de recherche, grâce à un travail SEO (optimisation pour les moteurs de recherche, appelé également référencement naturel) de qualité. 

Ainsi, grâce au « click and mortar », l’entreprise peut :

– étendre sa clientèle, notamment grâce à l’élargissement de son public ;

– créer un véritable lien avec sa clientèle, mettre en place des expériences virtuelles exclusives afin de donner envie à l’internaute de venir sur le site ;

– maintenir le lien avec son public lors de période telle que la crise sanitaire récente et continuer ainsi à offrir du contenu même à distance.

La stratégie « click and mortar » permet véritablement de valoriser le patrimoine en maintenant le contact avec le public et en lui proposant une expérience client complète.

Conclusion : 

Néanmoins, il est important de prêter une grande attention à la qualité de son site. En effet, si le site n’est pas de bonne qualité, l’effet sur le public serait néfaste : refus d’aller sur le lieu, bouche à oreille négatif, etc. Une mauvaise expérience client sur le site pourrait laisser présumer à l’internaute que l’expérience physique ne serait pas meilleure. 

Les deux notions les plus importantes que le site internet doit apporter à l’internaute sont la confiance et la satisfaction, afin de lui donner envie de venir sur le site physique.

Pour aller plus loin :

Stratégie et valorisation du patrimoine

Adopter le naming pour son site historique

Design Thinking et patrimoine historique

À la découverte du dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine, quand le patrimoine expose son appartenance au présent.

L’important à retenir de cet article :

Longtemps considéré à l’opposé l’un de l’autre, l’art contemporain et le patrimoine ont entamé un véritable dialogue il y a quelques années. Fleurissant au sein des sites patrimoniaux, l’art contemporain apporte une nouvelle vision du patrimoine. De nombreux lieux exploitent l’art contemporain pour attirer de nouveaux publics, développer une activité complémentaire éphémère ou permanente, ou se réinventer complètement.

Introduction :

À priori, le patrimoine et l’art contemporain sont des domaines diamétralement opposés. En effet, tandis que le premier semble traditionnellement attaché au passé et témoigne d’un héritage historique, le second parait profondément ancré dans le présent et ouvert vers l’avenir. Pourtant, l’alliance du patrimoine et de l’art contemporain ouvre un nouveau champ des possibles. L’art contemporain permet de montrer que le patrimoine s’adapte à son époque, en mêlant son héritage aux nouveaux enjeux artistiques et culturels.

Grâce à l’art contemporain, le patrimoine s’adresse à un nouveau public, souvent plus jeune, amateur d’art ou de sorties « artys », c’est-à-dire tendances, branchées et culturelles. Il s’agit d’un public dont la motivation de consommation est la découverte de l’avant-garde artistique. De cette manière, un site patrimonial accueillant de l’art contemporain peut voir son public se diversifier : d’une part ceux qui viennent principalement pour le patrimoine en tant que tel, d’autre part ceux qui sont davantage attirés par l’art contemporain. 

Néanmoins, apporter de l’art contemporain au sein de son site patrimonial est une décision qui doit être murement réfléchis, afin de ne pas dénaturer la beauté et l’authenticité du lieu. Pour cela, il est essentiel d’instaurer un véritable lien entre l’artiste (lorsque cela est possible) et le lieu. Dans un premier temps, les propriétaires souhaitant installer de l’art contemporain au sein de leur site patrimonial peuvent faire appel à des artistes locaux. La relation de proximité facilite l’échange, tant sur le plan humain que professionnel.

1. Le choix des œuvres exposées : in situ ou ex situ ?

La qualité de l’intégration des œuvres exposées influence sa réception par le public. Si les œuvres dénotent, n’ont pas de cohérence conceptuelle, technique et/ou artistique avec l’espace, il se peut que le résultat ne soit pas convaincant pour les visiteurs. Ainsi, il existe deux grands modèles d’activités : accueillir des œuvres dites « in situ », ou à l’inverse des œuvres « ex situ ».

Ces qualifications correspondent à deux grandes catégories d’œuvres :

– Les œuvres « in situ ». Ce concept est formalisé par Daniel Buren, célèbre artiste créateur de l’œuvre « Les Deux plateaux », communément appelée « Les colonnes de Buren », dans la cour du Palais Royal, à Paris. Les œuvres dites « in situ » résultent d’une méthode artistique qui dédie l’œuvre à son site d’accueil : l’œuvre prend vie dans l’espace où elle s’inscrit et ne peut être imaginée ailleurs que dans ce lieu. Ce sont des œuvres cohérentes, dépendantes de leur lieu d’accueil.

« Les Deux plateaux » ou « Les colonnes de Buren », Palais Royal

– Les œuvres « ex situ », dont le processus de création est indépendant du lieu d’accueil. Elles peuvent être déplacées d’espaces en espaces sans que cela n’altère leur intégrité. Dans ce cas, un lieu patrimonial peut accueillir des œuvres déjà existantes.

Dans les deux situations, il est nécessaire de trouver le ou les bons artistes. Pour cela, les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux peuvent soit faire un travail de recherche personnel, soit faire appel à des professionnels, comme des commissaires d’exposition ou des curators. Ces-derniers sont chargés de trouver les artistes les plus adaptés au lieu, dont les univers résonnent avec l’architecture et l’histoire du monument.

Olafur Eliasson au Château de Versailles, une complémentarité parfaite

Depuis 2008, le Château de Versailles accueille des expositions temporaires. Clin d’œil au haut-lieu de la création artistique que fût Versailles au temps de Louis XIV, la scène contemporaine s’exprime à Versailles dans un cadre idyllique. Chaque année, un artiste français ou étranger, de renommée internationale, est invité à exposer des œuvres le temps d’une saison dans le Château et les Jardins. Par ailleurs, certaines œuvres contemporaines font désormais partie intégrante du Domaine. Les artistes qui exposent à Versailles créent des œuvres en résonnances avec l’histoire de Versailles, la beauté de son architecture, ses décors et extérieurs.

En 2016, l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson est invité à Versailles . Reconnu mondialement pour ses installations spectaculaires et transcendantes, Olafur Eliasson est surnommé « l’homme des lumières ». Les œuvres in situ créées par l’artiste à cette occasion illustrent l’effet d’une complémentarité parfaite entre l’art contemporain et le patrimoine. 

« Your sense of unity » Olafur Eliasson ⓒchateauversailles.fr

Pour ses œuvres in situ au château de Versailles, l’artiste a utilisé les codes esthétiques et historiques du lieu : le cercle, évoquant le soleil et faisant référence au Roi Soleil ; la lumière et la couleur jaune / or, évoquant le rayonnement, le raffinement et la richesse ; les miroirs, symboles incontournables de Versailles et sa fameuse galerie des glaces. Dans les jardins, Olafur joue aussi avec l’eau, élément majeur à Versailles.

À propos de sa venue à Versailles, la présidente du château a déclaré : « Avec Olafur Eliasson, les astres peuvent se rencontrer, l’horizon se dérober et toutes nos perceptions se brouiller. L’homme des lumières va faire danser les lignes chez le Roi Soleil ». 

2. L’art contemporain fleurit dans les lieux patrimoniaux

Versailles est un exemple parmi d’autres de la présence fleurissante de l’art contemporain au sein des lieux patrimoniaux. À l’instar de Versailles, le Château de Chambord accueille lui aussi depuis 2011 des expositions d’artistes contemporains. 

Parmi les sites patrimoniaux accueillant de l’art contemporain, deux grands profils se distinguent : les lieux l’accueillant périodiquement à l’instar du Château de Versailles ou de Chambord, et les lieux accueillant de l’art contemporain de manière permanente et dont sa présence est une finalité, un positionnement marketing. Ces lieux peuvent par exemple être des châteaux transformés en musées ou centres d’art contemporain.

Le Château de Montsoreau devenu musée d’art contemporain

Situé dans le Val de Loire, le Château de Montsoreau s’est transformé en 2016 en Musée d’Art Contemporainfondé par Philippe Méaille. Ce dernier possède un bail pour exploiter le lieu durant 25 ans. Désormais, et pour au moins un quart de siècle, l’art contemporain est indissociable de l’identité du château.

Collectionneur d’art français détenant la plus importante collection mondiale d’œuvres Art & Language, Philippe Méaille a transformé le château en musée afin d’y exposer et conserver sa collection. Le lieu accueille donc des œuvres ex situ , qui s’intègrent très bien dans l’espace. Le travail de muséographie et de scénographie réalisé sur place permet de valoriser les œuvres autant que les pierres.

Grâce à cette collection, le lieu s’inscrit à la fois dans son histoire et dans le présent, « donnant à voir une nouvelle réalité ». Afin de permettre au public, néophyte ou connaisseur, de s’approprier la collection, le musée propose des ateliers et visites guidées thématiques : 

– « Atelier Graffiti : de Lascaux à Banksy » : atelier avec médiation sur l’histoire du graffiti, puis création d’une œuvre personnelle sur un mur d’expression. C’est un atelier ouvert aux adultes et aux enfants, dès l’âge de 7 ans, pour un moment de découverte et de partage en famille ;

– « Montsoreau Art Tour » : médiation autour de l’histoire du château et comment il est devenu un lieu de prédilection pour les artistes à travers les siècles. En effet, bien avant d’accueillir de l’art contemporain, le château de Montsoreau inspirait déjà les peintres impressionnistes. 

La mise en place d’ateliers et de visites guidées permet d’offrir au public une médiation active et interactive. En sollicitant l’attention des enfants, le musée s’adresse aussi aux familles et aux groupes scolaires.

L’art contemporain au Château Malromé

L’art contemporain peut aussi être une activité permanente complémentaire, comme au Château Malromé. Situé en Nouvelle Aquitaine, le château est l’ancienne demeure du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Dorénavant, le lieu accueille diverses activités, dont deux restaurants, des activités bien-être ainsi qu’une galerie d’art contemporain. 

Divan japonais, Henri de Toulouse-Lautrec

La galerie d’art contemporain de Malromé se trouve à l’étage, dans l’aile Est du château. Couvrant une impressionnante surface de 230 m2, la galerie accueille de nombreuses expositions. La programmation du château porte sur trois différents axes de recherche, qui sont en miroir avec l’histoire du lieu et du peintre Toulouse-Lautrec :

– Des expositions dont les thématiques explorées résonnent avec celles affectionnées par le peintre ;

– Des artistes venus d’Asie, car le peintre nourrissait une réelle passion pour l’art de l’estampe japonaise ;

– Ainsi que des expositions inspirées par Malromé, l’histoire du lieu et sa région : la culture de la vigne, l’histoire de la famille, etc.

L’art contemporain a Malromé s’imprègne donc du patrimoine et de l’aura du lieu, en y apportant une lecture différente selon l’artiste et sa propre sensibilité. De cette manière, l’art contemporain apporte d’autres bénéfices au patrimoine :

– Offrir une nouvelle lecture d’un lieu ;

– Bénéficier d’un prisme différent pour comprendre un lieu. 

En effet, lorsqu’un artiste travaille dans un site historique, il est avant tout spectateur. Il observe les particularités du lieu, puis crée grâce à l’inspiration que celui-ci lui procure.

Cette part de subjectivité majeure dans l’art contemporain permet donc une lecture unique du patrimoine.

Chaque année depuis 2018, la galerie du château Malromé accueille plusieurs expositions par an, centrées sur un ou deux artistes.

3. La médiation artistique, élément indispensable pour la réussite d’un tel projet

La médiation artistique est un aspect indispensable à la bonne réception de l’art contemporain au sein d’un lieu patrimonial. En effet, la médiation permet de faciliter l’accès du public à l’art contemporain. En réalité, même s’il est apprécié par un panel de plus en plus large, l’art contemporain peut paraitre difficile d’accès. Contrairement à l’art ancien qui parait plus facilement compréhensible de par son aspect très figuratif, la finalité de l’art contemporain varie d’un artiste à l’autre, d’une œuvre à l’autre. 

Il est donc nécessaire de mettre en place une bonne médiation artistique. Elle peut prendre différentes formes :

– Grâce à des visites guidées et/ou thématiques, réalisées par des médiateurs ;

– Avec l’utilisation de ressources numériques : tablettes avec parcours explicatifs, audioguide, etc. ;

– Grâce à des cartels, affiches et panneaux informatifs. 

La médiation passe aussi par la réalisation d’ateliers impliquant le public, comme l’atelier graffiti du Château de Montsoreau, cité précédemment.

Chaque typologie de public sera plus sensible à une forme de médiation qu’à une autre :

– Un public déjà averti utilisera plutôt des outils de lecture simple comme les cartels, qui lui procureront les informations importantes sans intervenir dans sa relation à l’exposition et aux œuvres ;

– Pour les familles, les outils numériques et interactifs permettent de captiver l’attention des plus jeunes en partageant un moment. Les familles peuvent aussi apprécier les visites guidées ;

– Enfin, un public moins réceptif appréciera la présence d’un guide pour le cadrer dans sa démarche de découverte.

Ainsi, il est pertinent de proposer à sa clientèle différentes formes de médiation, pour répondre aux attentes d’un large public.

Au-delà de médiation, il convient de prêter attention aussi à la scénographie de l’exposition. En effet, l’installation des œuvres est une étape primordiale pour valoriser les œuvres, ainsi que le site qui les accueille.

Conclusion :

L’art contemporain propose une nouvelle manière de découvrir et consommer le patrimoine, à travers un prisme différent.

Avant de se lancer dans l’aventure de l’art contemporain, il est essentiel de fixer les objectifs de ce projet, ses limites ainsi que les potentielles attentes du public. Est-il déjà sensibilisé à l’art contemporain ? En fonction de ces différents critères, la forme du projet se dessine. Permanent ou éphémère, l’art contemporain apporte une nouvelle raison de venir dans un site patrimonial.

Toutefois, il est absolument primordial que l’art exposé au sein du lieu soit cohérent avec l’identité du lieu, mais aussi des porteurs de projets, car c’est avant tout une aventure humaine.

Pour aller plus loin :

Lancer des activités dans un site historique

Organiser un Son et Lumières dans un site historique

La photographie au service des châteaux

Comment créer un musée ?

Ce qu’il faut retenir

La création d’un musée au sein d’un site patrimonial est une activité très courante.

Elle permet de :

– valoriser une propriété historique

– attirer plus facilement des publics cibles (passionnés d’art et d’histoire, familles, scolaires, étudiants, …)

Néanmoins créer un musée ne s’improvise pas et certaines démarches sont indispensables pour son bon fonctionnement et son rayonnement.

Introduction

Un musée est un espace qui se consacre à la présentation, l’entretien et la réserve d’objets présentant un intérêt artistique, culturel, historique, scientifique et technique.

Hôtel national des Invalides, Musée des Beaux-arts de Blois, Musée-Château d’Annecy, Musée de Boulogne-sur-mer dans le Château Comtal … Nombreux sont les musées qui prennent place dans un site patrimonial d’exception ! Ces situations sont assez régulières pour des monuments incontournables du territoire français. Cependant, elles peuvent aussi concerner des sites historiques plus modestes, de par leur taille ou leur histoire, appartenant à des acteurs publics ou privés.

Créer un musée au cœur d’un espace patrimonial permet, par la présence des collections, de renforcer l’attractivité du site . La présence d’objet d’art, de culture et d’histoire est en effet un atout et plaît beaucoup aux visiteurs. Ceux-ci ont soif de pouvoir connaître l’histoire du château. Ils souhaitent admirer à des œuvres d’art, assister à des reconstitutions historiques ou encore offrir à leurs enfants une expérience pédagogique et ludique ancrée dans l’histoire. Tous ont envie de se sentir pleinement intégrés dans le site d’exception qu’ils visitent.

Certains châteaux possèdent déjà des espaces d’exposition qu’ils mettent en place afin de proposer une activité supplémentaire à leurs visiteurs. C’est ce que fait par exemple le Château de Gizeux avec son exposition de calèches et d’attelages anciens disposés dans les écuries et communs du site.

Cependant, instituer un véritable musée au sein d’une propriété historique est également possible. Voici les démarches et étapes à suivre pour créer un musée et obtenir l’appellation « musée de France ».

I. Étapes pour créer un musée

Créer un musée ne se fait pas en un jour. Il faut répondre à un certain nombre de critères. Par ailleurs mener à bien un projet muséal requiert certaines démarches administratives .

1) Pré-requis pour créer un musée

Avant de se lancer dans le vaste projet de la conception d’un musée, il faut s’assurer de disposer de certains pré-requis essentiels. Tout d’abord, il est impératif de connaître les objets dont on dispose pour l’élaboration des collections. Sont-ils suffisants et présentent-ils un certain intérêt ? Quelles acquisitions supplémentaires effectuer ? Il s’agit ainsi de constituer un inventaire. Celui-ci sera ensuite envoyé à la DMF (direction des musées de France) qui validera ou non le projet. Ainsi, le maire de Vannes compte transformer le Château de l’Hermine en musée en y transférant les collections du Musée des Beaux-arts de la Cohue situé au cœur de la ville et dont les espaces d’exposition sont actuellement insuffisants.

Château de l’Hermine, Vannes

En ce qui concerne le Château de Mayenne, il est devenu un site d’exposition artistique dès les années 1990 suite à la découverte de vestiges archéologiques médiévaux. Au fil des découvertes qui furent nombreuses, l’espace du château fut progressivement aménagé. En 2008, il devint enfin un musée ouvert au public.

Musée du Château de Mayenne

De même, la collection présentée doit nécessairement être en adéquation avec le territoire sur lequel s’inscrit le site historique. Le Musée de la Vénerie de Senlis répond à l’histoire de la forêt de Senlis où se sont déroulées tant de chasses.

Un des pré-requis est également d’indiquer et de justifier le statut de la collection. Par ailleurs, il sera opportun de chercher des professionnels pour veiller à l’entretien et à la gestion des collections et du musée. Si des travaux sont nécessaires pour réaménager les espaces afin qu’ils soient plus aptes à recevoir les collections et soient plus accessibles, ils devront être menés par un architecte et potentiellement d’un architecte du patrimoine si le bien est classé Monument historique.

2) Mise en place du projet culturel

Le projet culturel définit les grandes orientations du musée. Il prend en compte tout à la fois les collections, les espaces, les visiteurs et le personnel. L’objectif est de réfléchir sur le parcours, la muséographie mais aussi la signalétique. Il faut intégrer au programme des espaces d’exposition, des réserves, des salles pédagogiques … L’objectif sera également de définir une grille tarifaire ainsi qu’une stratégie pour rendre les collections attrayantes et accessibles afin de fidéliser les visiteurs et d’en attirer de nouveaux. Par ailleurs, il faudra prendre en compte la nécessité de mettre en place un dispositif de préservation, d’entretien et de conservation des collections. Bien entendu il est impératif que cette tâche soit confiée à des spécialistes en conservation-restauration.

L’analyse de tous ces critères permettra à un propriétaire de juger de la faisabilité du projet, de son coût, ainsi que des recettes qu’il pourrait générer grâce au musée. L’étude lui servira également d’indice pour connaître les aides financières dont il peut bénéficier. Une demande de subvention pourra être effectuée avant de lancer le projet.

3) Définir un public cible

Une des questions à poser lorsque l’on crée un musée est de savoir quel public l’on souhaite attirer. En effet, connaître les utilisateurs finaux facilite l’émergence d’une offre appropriée. S’agit-il d’approcher les touristes amateurs, les passionnés engagés ou les individus en recherche d’une expérience unique et originale ? Les familles, les groupes scolaires, les touristes étrangers ? Il faudra donc réfléchir à l’aménagement des collections, au choix des œuvres, des activités et expositions temporaires afin d’attirer tel ou tel public. Ainsi, le château de Senonches propose une exposition permanente pédagogique sur la gestion, l’entretien et la préservation du milieu forestier.

L’attraction d’un public dépend également des collections présentées. Il faut être fan de mode pour aller visiter le Palais Galliera de Paris. En revanche, le musée des archives nationales situé dans les Hôtels de Soubise et de Rohan ciblent davantage les intellectuels, chercheurs ou étudiants.

II. Comment obtenir l’appellation musée de France ?

On compte 1219 musées de France aujourd’hui. Parmi eux : le Musée Rodin, le Musée Mathurin Méheut, la Casa Buonaparte

Musée Rodin

Leur statut leur permet d’être intégrés au sein d’un service public dépendant directement de l’État, des collectivités territoriales (communes, communautés de commune, régions et départements) mais également de fondations et associations. Ils perçoivent ainsi une aide particulière pour leur développement, leur entretien et l’enrichissement de leurs collections. L’appellation a été créée par la loi du 4 janvier 2002 (Art. L. 410-1).

D’après le ministère de la culture, pour l’obtenir, un musée doit :

– être dirigé par un personnel scientifique issu de la filière culturelle territoriale ou nationale (conservateur ou attaché de conservation)

– disposer en propre ou en réseau avec d’autres musées, d’un service éducatif

– tenir à jour un inventaire de ses collections

– rédiger un projet scientifique et culturel (PSC) qui fixe ses grandes orientations

En contrepartie, il pourra bénéficier :

– d’une signalisation routière particulière

– d’aides financières de l’État

– d’une inaliénabilité et insaisissabilité des collections

– d’échanges de collections possibles avec d’autres musées de France

– de disposer du dépôt des musées nationaux

– de faire appel aux conseils des experts au service de l’État

Conclusion

La création d’un musée au cœur d’un site historique peut donc être un type d’activité très bénéfique. Les collections seront mises en avant par leur emplacement dans un cadre patrimonial et de même, le château sera valorisé par les objets qu’il présente. Celui-ci deviendra ainsi plus dynamique et attirera davantage de visiteurs. Il pourra également bénéficier du label « musée de France » et recevoir ainsi quelques aides de l’État. Il est toutefois à noter que certains centres d’exposition ne souhaitent parfois pas être labellisés, pour s’affranchir des contraintes liées au label.

Néanmoins, la tenue d’un musée fait l’objet d’une réglementation stricte et il est nécessaire de se faire accompagner d’une équipe spécialisée pour sa gestion (entretien des collections, accueil des visiteurs, garde des salles, gestion de la muséographie et de la signalétique, …).

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Stratégies efficaces pour une levée de fonds en mécénat

Le rachat à soi-même

Cet article permet de comprendre ce qu’est la stratégie financière du rachat à soi-même : générer des liquidités pour revaloriser son patrimoine.

Ce qu’il faut retenir

– Le rachat à soi-même est une stratégie financière permettant de générer des liquidités

– Elle peut être utile dans un projet de revalorisation du patrimoine

– C’est une opération délicate qui nécessite un accompagnement et une bonne connaissance de l’immobilier et de la fiscalité

Introduction

Le rachat à soi-même ou OBO (Owner buy out) est une opération financière immobilière pour générer des liquidités. Elle permet également de profiter du levier du crédit, de transmettre à ses enfants et de gérer sa fiscalité. Elle consiste à vendre son propre bien immobilier à une société dont le propriétaire est l’initiateur et l’actionnaire puis à destiner ce bien à la location.

La cession se déroulera comme une vente immobilière ordinaire. L’ intervention du notaire pour l’établissement de l’acte de propriété est obligatoire. Les droits de préemption par la commune ou la SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’Établissement rural) sont maintenus. Pour acheter un bien immobilier, la société recourt à un prêt bancaire. Les rendements locatifs du bien immobilier rembourseront les intérêts (sachant que les intérêts du prêt seront déductibles du loyer). Parallèlement, le propriétaire du bien percevra le fruit de la cession. Il sera ainsi pourvu de liquidités. Le propriétaire pourra d’ailleurs investir le fruit e la vente dans le but de générer un profit supplémentaire.

L’opération est légale. Cependant, elle ne doit pas être menée uniquement pour la rentabilité financière. Dans cas l’administration fiscale se montrera certainement peu clémente avec le propriétaire.

Une opération délicate donc qui nécessite une bonne connaissance du sujet. Qui demande également un accompagnement personnalisé par des conseillers experts en la matière. Il s’agira surtout de mesurer les leviers dans le détail pour déterminer le bien-fondé de l’opération. Néanmoins, un individu peut tout à fait opter pour la stratégie du rachat à soi-même dans le cadre d’une revalorisation du patrimoine. Cette technique s’avère même être largement profitable. Prendre connaissance en détail de la stratégie du rachat à soi-même est impératif. Ce afin de générer des liquidités en vue de revaloriser son patrimoine !

Quel type de société créer ? Comment bien la gérer pour mettre à bien une stratégie financière de revente à soi-même ?

Le plus souvent, les acteurs de la stratégie de la revente à soi-même optent pour la création d’une SCI (Société civile immobilière) dont les membres sont généralement des individus de la même famille afin de garder un certain pouvoir de gestion.

Ensuite, il est préférable que le propriétaire opte pour une SCI à capital variable plutôt qu’une SCI à capital fixe. En effet, aucune formalité ne sera nécessaire en cas d’augmentation du capital (ce qui sera le cas ici dans la stratégie de rachat à soi-même).

Pour mener à bien la gestion de la SCI familiale, il est recommandé de :

– Choisir un gérant compétent dans l’immobilier

– Anticiper les potentiels problèmes familiaux (décès, divorce…)

– Laisser une certaine marche de manœuvre au gérant

– Éviter que les associés soient majoritaires et aient une trop grande marge de manoeuvre

– Consulter des professionnels pour bénéficier de leurs conseils et bien évaluer la valeur de son bien immobilier : avocat fiscaliste, banque, notaire, conseil en gestion du patrimoine, expert-comptable …

Quels sont les coûts générés par la stratégie financière du rachat à soi-même ?

Si la stratégie de revente à soi-même génère de fortes liquidités, elle implique aussi des coûts dont il faut bien être conscients. Il faudra faire face aux :

– Frais de constitution de la société (à moins que celle-ci ne fût déjà existante)

– Frais de vente du bien immobilier, droits de mutation, droits d’enregistrement (entre 7 et 10 % du montant de la vente)

– Impôts sur les plus-values immobilières, sur la fortune immobilière (IFI) et sur les revenus de la société (IS)

– Coûts du prêt, intérêts et frais de garantie demandés par la banque

Quels sont les potentiels risques fiscaux générés par la stratégie financière du rachat à soi-même ?

La stratégie de revente à soi-même est une opération délicate fortement surveillée par l’administration fiscale. Celle-ci se méfie en effet scrupuleusement de cette stratégie qu’elle a tendance à percevoir comme une évasion ou une optimisation fiscale. Ainsi, si un doute demeure quant aux objectifs portés par le propriétaire par le biais de l’OBO, il y a un risque de procédure de répression de l’abus de droit (article L64 du CGI). L’administration fiscale pourra alors sanctionner de 40 à 80 % des impôts éludés.

De même il faudra prouver l’existence réelle et légale de la société. Une société fictive sera en effet assimilée à un délit d’escroquerie et sera dissoute.

Quelles sont les dispositions à prendre pour être en règle avec l’administration fiscale ?

Pour éviter une poursuite judiciaire et fiscale lors de la pratique du rachat à soi-même il est conseillé de :

– Effectuer un changement de propriétaire bien réel (il ne doit être ni gérant, ni co-gérant)

– Éviter que le propriétaire ou qu’un membre de sa famille (dans le cas d’une SCI familiale) détienne la majorité des parts (moins de 50%)

– Se marier sous le régime de séparation des biens si le propriétaire est en couple (le bien vendu devra également lui appartenir personnellement)

– Estimer votre bien à sa juste valeur pour garder en crédibilité (ni de sous-évaluation, ni de surévaluation)

– Faire preuve d’une motivation non pas essentiellement fiscale mais aussi patrimoniale ou juridique (revaloriser un bien, éviter l’indivision entre héritiers en cas de transmission …)

Conclusion

Le rachat à soi-même est donc une stratégie financière. Elle vise à générer des liquidités pouvant servir de financement afin de revaloriser son patrimoine. L’OBO consiste à racheter son propre patrimoine. Cela permet de dégager des liquidités, profiter du levier du crédit, transmettre à ses enfants et maîtiser sa fiscalité. C’est une opération délicate, l’administration fiscale la surveille de près. Il faut donc être prudent. Ne pas suivre cette stratégie uniquement dans le but d’une évasion ou d’une optimisation financière par exemple. Pour plus de sécurité un propriétaire peut recourir à l’accompagnement de spécialistes et d’experts de l’immobilier.

Pour aller plus loin

Trouver un financement

Financement MH et ISMH auprès de la DRAC

Gagner de l’argent grâce à son château : les actions à mener

Comment revitaliser les territoires  : le Programme Action cœur de ville pour réinvestir les villes moyennes de leur dynamisme urbain

L’important à retenir

Le programme Action cœur de ville vise à revitaliser les centres des villes de taille moyenne. Une ville de taille moyenne compte entre 20 et 100 000 habitants. Ceci afin pour qu’elles réintègrent leurs places au niveau du maillage territorial. Les actions menées concernent notamment :

– le réaménagement urbain

– les restaurations et réhabilitations de bâtis anciens

– la mise aux normes des centres urbains en terme de sécurité, d’accessibilité et de transition énergétique

– la revalorisation du patrimoine

Introduction

L’État a initié le programme Action coeur de ville dans l’idée de réanimer la dynamique des centres-villes, notamment pour les bourgs de taille moyenne. Le Premier ministre Edouard Philippe aborde pour la première fois ce programme en public en décembre 2017. Il annonce que ce programme sera étendu sur cinq ans (2018-2022). Le plan ACV ensuite été lancé en avril 2018 par le Ministère de la Cohésion des territoires et les collectivités territoriales. Le programme a été conçu en partenariat avec les élus locaux et l’Association Ville de France mais aussi trois acteurs financiers : Action Logement, la Banque des territoires et l’Agence nationale de l’habitat.

Revitaliser les territoires : une enveloppe de 5 milliards d’euros

Le budget investi s’élève à cinq milliards d’euros injectés par le gouvernement afin de répondre à 7 enjeux prioritaires :

– Restructurer l’habitat (constructions neuves, restaurations/réhabilitations du bâti ancien)

– Redynamiser l’économie (favoriser l’installation et l’essor des commerces et entreprises)

– Augmenter les connexions physiques (accessibilité, mobilité) et numériques

– Valoriser le patrimoine et les sites publics

– Rendre plus attractifs les centres autour de services qualitatifs (loisirs, cultures, sport …)

– S’inscrire dans une politique environnementale respectueuse (gestion des déchets, réduction de la consommation d’énergies, biodiversité …)

– Aider à l’innovation notamment avec le développement de smart city (villes intelligentes)

Action cœur de ville (ACV) cible 222 villes de taille moyenne.

Carte des 222 villes françaises éligibles au Programme Action coeur de ville pour revitaliser les territoires

Ces villes concentrent environ le quart de la population française et jouent un rôle majeur dans le développement des régions. Certaines bénéficient d’un certain essor. D’autres subissent une chute de leur démographie, de leur économie et de leur dynamisme. Ainsi, un peu plus de la moitié des villes moyennes subissent un taux de vacance commerciale supérieure à 10 %. La vacance commerciale désigne la non-exploitation de locaux commerciaux. Ce taux de 10 % de non-exploitation commerciale est révélateur d’un certain déficit économique pour la plupart des villes moyennes.

C’est donc dans une volonté de relancer la dynamique de ces pôles urbains que le programme Action cœur de ville a été initié. L’objectif est de réduire la fracture territoriale et d’améliorer les conditions de vie des habitants.

Le programme Action cœur de ville : revitaliser les territoires

Au cœur de ce plan national ACV, on trouve aussi une dimension patrimoniale. Cela s’explique du fait que le vieux bâti fait partie intégrante des villes qui ont conservé leurs centres historiques. Parmi les 222 villes élues au programme ACV, 65% sont dotées d’un site patrimonial remarquable (SPR) ou ont engagé l’élaboration d’un SPR et 96 portent le label Villes et pays d’art et d’histoire (VPAH). Ainsi, le plan ACV permet de développer le territoire via la relance de projets patrimoniaux d’importance. L’investissement dans la restauration des centres historiques a un impact fort, tant au niveau :

– social et humain (création d’emplois non délocalisables, accroissement d’un sentiment d’appartenance et d’une identité patrimoniale forte chez les habitant, développement de liens sociaux, augmentation du bien-être)

– fiscal et économique (augmentation de la valeur des biens, création de richesse avec l’augmentation d’emplois locaux)

– écologique (transition énergétique, aménagement et entretien de parcs, jardins et zones vertes)

Revitaliser les territoires en alliant le patrimoine et l’humain

Avec la réhabilitation du patrimoine ancien, ACV cherche à embellir le cadre de vie des habitants. C’est un programme avant tout humain qui se concentre sur les conditions des individus. Ainsi, certaines villes proposent d’intégrer les citoyens aux actions directionnelles du plan ACV afin que tous puissent y prendre part dans une dimension co-participative. A Senlis, les habitants sont invités aux « Mardis Cœur de Ville » pendant lesquels ils peuvent proposer et adhérer ou non à des idées de développement de leur ville. La reconquête du centre-ville passe ainsi par une recherche d’unité entre les individus. Par exemple, grâce au « Mardi Coeur de Ville » du 13 octobre 2020, les habitants ont pu déambuler dans leur ville et analyser les différentes vitrines commerciales afin d’échanger sur les programmes d’entretien ou de réfection à mettre en place.

Ville de Senlis

Néanmoins, certaines villes laissent de côté la dimension patrimoniale. Si le programme réussit à booster les projets de revalorisation déjà existants, il n’accorde pas forcément la priorité aux sites historiques. Ainsi, c’est surtout grâce à l’intervention d’acteurs de la sauvegarde du patrimoine tels que la Fondation du Patrimoine ou encore les Sites et Cités remarquables de France que l’on doit la prise en compte patrimoniale au sein du programme Action cœur de Ville.

Revitaliser les territoires en favorisant les restaurations et réhabilitations

Dans sa politique de réhabilitation des centres-villes le programme ACV s’attarde sur le réaménagement urbain. Les interventions de restauration, de réhabilitation, de reconversion, d’animation et de modernisation sont nombreuses.

D’après l’Agence nationale de la Cohésion des territoires, 545 actions (28 % des opérations) sont focalisées sur la restauration et la réhabilitation. Au premier semestre 2020, on pouvait compter 153 OPAH (Opérations programmées d’amélioration de l’habitat), 28 ORI (Opérations de restauration immobilière), RHI (résorption de l’habitat insalubre) et Thirori (restauration immobilière). Il y a également des travaux de mise aux normes pour la sécurité et l’accessibilité (personnes à mobilité réduite par exemple). Enfin des travaux sont menés pour satisfaire à la transition énergétique.

Les opérations sont lancées grâce à des plans de gestion dont disposent les villes lorsqu’elles sont dotées d’un site historique d’exception. Les études architecturales et historiques des villes ainsi que les inventaires artistiques, archéologiques, culturels et paysagers des villes permettent d’élaborer :

– le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)

– le Plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine (PVAP)

Les projets de réhabilitation des centres-villes sont orientés à partir de ces analyses.

Sélectionnée parmi les 222 villes du programme ACV, on trouve la ville d’Autun. Elle a justement mené plusieurs opérations en faveur de son patrimoine avec la restauration :

– du passage Balthus

– des remparts antiques

– de la rue Maladière

– du Musée Lapidaire

– des façade du théâtre municipal

Ville d’Autun

Les restaurations du patrimoine concernent aussi les édifices religieux. La ville de Niort a investit une partie du budget alloué dans la restauration de l’église Notre-Dame classée Monument historique. Les architectes des bâtiments de France ont bien évidemment été en charge des travaux.

Revitaliser les territoires : les limites du programme Action cœur de ville

Un des freins pour revitaliser les territoires est le surnombre de communes choisies pour bénéficier du plan ACV. En effet, répartis à l’ensemble des villes moyennes, les cinq milliards prévus pour l’aide au développement s’avèrent insuffisants. Or, il faut des budgets colossaux pour répondre aux défis de revalorisation patrimoniale des centres urbains. Il faut en effet répondre aux enjeux de sauvegarde et de protection, d’hygiène, de sécurité, d’accessibilité, de mixité sociale, … Ainsi, l’enveloppe des cinq milliards ne permet pas de couvrir l’ensemble des projets communaux. Cela restreint ainsi la revalorisation des centres-villes.

En outre, la politique de revitalisation des centres-villes peut se montrer quelque peu paradoxale. En effet, nombreuses sont les communes qui continuent à développer leurs zones commerciales en périphérie. Or, cet accroissement nuit aux centres eux-mêmes car ces zones font de la concurrence au rayonnement des centres-bourgs. Cependant, le décret d’application de la loi ELAN tente d’enrayer cette tendance. Celle-ci permet aux préfets de stopper les projets d’implantation dans les communes bénéficiant du plan Action cœur de ville. Ainsi, le préfet de l’Allier a pu interdire à deux grandes surfaces alimentaires de venir occuper les environs périphériques de la ville de Moulin.

Conclusion

L’État a lancé le Programme Action cœur de ville afin de redynamiser les centres des villes moyennes. L’objectif est que ces dernières réintègrent le maillage territorial en devenant des pôles urbains moteurs. Certaines villes délaissent cependant la place accordée à la valorisation du patrimoine. Pourtant, des acteurs du patrimoine tels que la Fondation du Patrimoine ou encore les Sites et Cités remarquables de France ont tout de même fortement encourage et soutenue cette revalorisation patrimoniale. Ainsi, de nombreuses interventions de restauration et de réhabilitation ont été menées. Elles concernent tout à la fois le bâti et les équipements anciens particuliers (maisons d’habitation) que collectifs (théâtres, mairies, églises, …).

Pour aller plus loin

L’insertion sociale et la sauvegarde du patrimoine

Le patrimoine des territoires, le patrimoine de proximité

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Notre étude d’impact 2020

Comment entretenir et rénover sa toiture ? 

L’important à retenir de cet article :

La toiture est un élément fondamental du patrimoine bâti, indispensable à sa bonne conservation dans le temps. Il est donc nécessaire de l’entretenir et de la rénover en faisant appel à des spécialistes. Dans le cas d’un édifice protégé, une réglementation spécifique doit être respectée.

C’est un investissement financier important, pour lequel différentes aides financières ou fiscales peuvent être sollicitées. 

Introduction :

Sauvegarder son bien patrimonial en bon état nécessite des travaux. La toiture est un élément indispensable à la pérennité d’un monument. Composée de la charpente et de la couverture, la toiture protège l’ensemble de l’édifice contre les intempéries climatiques. Il est le garant du bon état sanitaire des bâtiments

Il convient donc d’en prendre grand soin, de l’entretenir et de la rénover. Chaque type de toiture possède ses particularités et nécessite des connaissances et savoir-faire différents. Ainsi, même si l’entretien peut être réalisé directement par les propriétaires, il est conseillé de faire appel à des professionnels : d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un site patrimonial de grande valeur. 

La toiture, élément utilitaire et esthétique

La toiture est un élément indispensable du patrimoine bâti, protégeant l’édifice des intempéries et assurant sa pérennité. Au delà de l’aspect utilitaire, une toiture est aussi un élément visible de tous, dont l’esthétique a son importance au sein du paysage. Une bonne toiture se doit donc d’être étanche et solide mais aussi esthétique.

En effet, la toiture est l’héritage des traditions régionales, témoin de l’évolution des techniques de construction et des matériaux utilisés. En fonction des régions, le type de toiture fétiche varie, selon les pratiques artisanales, les matériaux locaux et l’histoire architecturale de la région.

À titre d’exemple, en Bourgogne, les tuiles vernissées sont symboliques de l’artisanat d’art et l’architecture vernaculaire de la région. Fabriquées dans la région depuis des siècles, elles décorent les toitures de nombreux monuments historiques. Les Hospices de Beaune, monument emblématique de la région, possèdent des toits multicolores aux dessins losangés. L’utilisation de ces tuiles résulte d’une volonté de mêler l’utilitaire et l’esthétique.

Tuiles vernissées des hospices de Beaune

Dans la tradition bourguignonne, les toitures polychromes sont des symboles de prestige. D’abord utilisées pour couvrir les grandes cathédrales du XIIIème siècle, les tuiles vernissées servent ensuite à décorer les résidences de la haute-société.

Les principaux types de toitures :

Voici les toitures les plus répandues en France : 

– La tuile : utilisées depuis l’antiquité, les toitures en tuiles sont les plus courantes en France. Possédant un grand pouvoir isolant et une forte résistance aux intempéries, la toiture en tuile est aussi appréciée pour son aspect écologique et son esthétisme.

– L’ardoise : la toiture en ardoise est la plus répandue parmi les châteaux, pourtant l’ardoise est un matériau fragile, délicat et assez onéreux. Néanmoins, les ardoises peuvent être taillées et façonnées selon les spécificités de la toiture ;

– Le chaume, qui demande un savoir-faire particulier. Il s’agit d’une toiture constituée de différentes pailles et tiges de roseaux, ainsi que de genêts et de bruyères. Il est absolument nécessaire de faire appel à un spécialiste pour entretenir ce type de toiture.

À ces trois principaux types de toitures s’ajoutent d’autres moins courants, comme les toitures en lauze (pierre), en acier ou en fibrociment. Il existe aussi des tuiles solaires, une solution innovante pour remplacer les panneaux solaires classiques. Ces tuiles sont particulièrement adaptées pour les zones classées « Monuments historiques ». Discrètes, elles s’intègrent parfaitement aux toitures et peuvent ainsi être installées dans de nombreux secteurs sauvegardés. Toutefois, ce type d’installation doit être réalisée par les bons spécialiste. 

Depuis quelque temps, les toitures végétalisées se répandent. Proposant une bonne isolation thermique en été comme en hiver ainsi qu’une excellente isolation acoustique, les toitures végétalisées offrent aussi des avantages esthétiques.

La toiture végétalisée du Château de Beaufort

Installée sur un piton rocheux, la ruine classée du Château de Beaufort en Haute-Loire a été transformé en maison d’habitation. Dans le cadre de la réhabilitation du lieu, l’architecte et nouveau propriétaire des lieux a opté pour la végétalisation afin d’intégrer totalement le nouvel édifice dans le paysage. Il était aussi nécessaire que la construction ne dénature pas la forteresse de pierre qui l’abrite, afin que le projet soit accepté par les Monuments Historiques.

Entretenir sa toiture

L’entretien de sa toiture est important puisqu’il permet d’assurer sa durabilité et de repousser les travaux de rénovation plus lourds. Différentes actions peuvent être menées pour entretenir des toitures classiques : 

– Le nettoyage régulier ;

– Le demoussage, conseillé une à deux fois par an, afin d’éliminer les mousses, lichens et autres végétaux qui détériorent la toiture lorsqu’ils s’accumulent ;

– La pause d’un produit de protection de toiture hydrofuge. Il s’agit d’un produit spécifique destiné à protéger le toit des intempéries en réduisant sa porosité.

Toutes ces actions ont le même objectif : empêcher la détérioration de la toiture, prévenir les fissures, les tuiles cassés et les pénétrations d’eau. Il est aussi important de nettoyer les créneaux et les gouttières très régulièrement et de vérifier que les descentes d’eaux pluviales de sont pas bouchées. En effet, dans le cas contraire, le risque est le pourrissement des chevrons et l’usure accélérée des gouttières.

Néanmoins, parfois ces actions peuvent s’avérer insuffisantes. Il est aussi fréquent, dans le cas des monuments patrimoniaux, que ces actions n’aient pas été réalisées suffisamment régulièrement, ce qui atteint l’état général de la toiture. Il devient alors nécessaire de la rénover.

En ce qui concerne les toitures végétalisées, l’entretien est tout à fait différent. C’est le fournisseur de la toiture qui le prescrit. En général, les toitures végétalisées ne nécessitent que très peu d’entretien, une à deux fois par an :

L’arrosage et fertilisation ;

– Le nettoyage et désherbage, remplacement éventuel des végétaux morts ;

– La tonte, le fauchage ou la taille selon le type de végétation.

S’il y a un système d’arrosage automatique, il convient de l’entretenir également.

Rénover sa toiture

Plusieurs raisons peuvent expliquer la rénovation d’une toiture :

– Afin d’améliorer l’impact écologique et environnemental du lieu, en remplaçant les vieux matériaux par des nouveaux plus respectueux de l’environnement ;

– Pour bonifier la qualité de vie au sein du château ;

Lorsqu’il est nécessaire de le faire à cause de l’apparition de problèmes d’étanchéité se manifestant par des fuites d’eau, des moisissures, etc.

Dans cette dernière situation, il convient de traiter rapidement ces problèmes car dans le cas contraire, ils peuvent favoriser l’apparition de mérule. Il s’agit d’un champignon néfaste pour les biens immobilier. À termes, les problèmes de toiture peuvent engendrer de graves conséquences.

Si la rénovation de la toiture est envisagée en réponse à un problème, il est nécessaire d’identifier l’origine de ce problème avant d’entamer quelque démarche que ce soit. En effet, cela permet de savoir si l’entièreté de la toiture doit être rénovée ou si seul un périmètre précis est concerné.

Dans les grandes lignes, voici les différentes étapes d’une rénovation de toiture :

– Le charpentier peut au préalable vérifier l’état de la charpente. Cette étape n’est pas obligatoire mais elle permet aux propriétaires d’avoir une vue d’ensemble sur l’intégralité des éléments de leur toiture ;

– Ensuite, les travaux sur la couverture commencent, menés par un étancher, un couvreur ou un couvreur-zingueur. En fonction de la nature de la toiture et des travaux à réaliser, il faut choisir le spécialiste adapté.

Les spécificités dans le cadre des Monuments Historiques

Nombreux sont les biens patrimoniaux qui bénéficient de la protection au titre des Monuments Historiques (MH). En plus des édifices classés ou inscrits, la réglementation des MH s’applique aux abords des monuments historiques. Il s’agit d’un périmètre s’étendant sur un rayon de 500 mètres autour du bâtiment classé ou inscrit.

Les travaux sur les monuments historiques ou aux abords de ceux-ci sont soumis à des règles particulièresLa règlementation des Monuments Historiques impose des méthodes précisespour la réalisation des travaux, généralement plus couteuses que les techniques modernes. À titre d’exemple, dans le cas d’une toiture en ardoise, il est impératif de poser les nouvelles ardoises au clou, et non au crochet.  

Ce fut le cas lors des travaux réalisés au château de Vaux-le-Vicomte entre 2006 et 2010. La rénovation concernait alors l’entièreté de la toiture. Le spécialiste de la couverture qui a pris en charge le chantier, déclare à propos des rénovations dans des MH : 

« La particularité des travaux de couverture « Monuments historiques » réside principalement en deux facteurs : le respect de l’identité et de l’histoire du bâtiment et la durabilité des travaux qui avoisine un siècle ». 

Un autre exemple de travaux dans un Monument historique est la rénovation de la toiture de la Chapelle Royale du Château de Versailles. Afin de garantir son isolation, son étanchéité et sa solidité, la toiture en ardoise est minutieusement remise à neuf avec une pose au clou. Le but de la manœuvre est de remplacer les ardoises en mauvais état par des nouvelles et de permettre la remise en place des créneaux en plomb et ornements sculptés.

Les aides financières pour rénover et entretenir sa toiture

Les travaux d’entretien et de rénovation impliquent des coûts importants, surtout les travaux de rénovation. L’agence immobilière Barnes, propriétés et châteaux estime qu’il faut compter entre 100€ et 200€ le m2 pour la rénovation de la toiture d’un château. Le budget varie selon divers critères :

L’état du toit, s’il est abîmé ou cassé ;

– Les matériaux utilisés ;

– Les éléments liés à la toiture : chéneaux, gouttières, etc. 

La présence de fenêtre de toit ainsi que l’état de la charpente, si elle doit être refaite en plus de la couverture, peuvent aussi augmenter le prix de la rénovation.

Néanmoins, il existe des aides pour entreprendre ces travaux. Premièrement, lorsqu’un bien est protégé, il y a des avantages fiscaux liés à la restauration de l’édifice. Ensuite, il existe des aides plus spécifiques comme, par exemple, la subvention du département  Haute-Loire concernant la restauration et l’entretien de toitures typiques.

Enfin, l’Etat peut aussi intervenir au travers de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), comme dans le cas de l’Abbaye de Clairvaux, dans le Grand Est. En effet, la DRAC prend complètement en charge la restauration de la toiture du réfectoire-chapelle, dont le montant avoisine 900 000€.

Conclusion :

Rénover et entretenir la toiture de son édifice patrimonial permet d’en assurer la pérennité et d’en améliorer la qualité. La rénovation est une étape indispensable et récurrente tout au long de la vie d’un bâtiment. De ce fait, tous les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux y seront confrontés. Il est donc important d’en avoir conscience, de maximiser l’entretien afin de reculer l’échéance tout en anticipant le besoin financier. 

Pour aller plus loin :

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Méthode pour restaurer un château et sa chapelle

Le métier d’AMO : expertise des chantiers de patrimoine

Comment choisir le bon architecte ?

Comment choisir le bon architecte ? Vaste question…

Ce qu’il faut retenir

Pour choisir un architecte, il faut faire attention :

– aux réglementations qui encadrent la profession

– aux qualités et compétences propres à chaque architecte

Introduction

Le Code de l’urbanisme (article L 431-1) rend obligatoire le recours à un architecte pour certains projets de construction, de rénovation ou d’extension d’un bien immobilier. Son intervention est indispensable dans de nombreux cas. Par exemple, le recours à un architecte est obligatoire dans tout projet de construction, de restauration ou d’extension qui excède les 150 m².

Il faut également recourir à un architecte pour tout projet nécessitant un permis de construire. En ce qui concerne les sites classés aux Monuments Historiques, les restaurations devront être menées par un architecte spécialiste du patrimoine. Quand un bâtiment à construire ou à rénover se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est nécessaire de faire appel à un architecte des bâtiments de France (ABF) qui est un architecte du patrimoine au service des collectivités territoriales.

Les missions de l’architecte s’étendent aussi bien à la construction qu’à l’extension ou à la restauration. Ses missions principales seront d’élaborer un projet en cohérence avec les besoins du porteur de projet, de veiller au bon déroulement du chantier ainsi qu’au bon fonctionnement matériel et technique du chantier. Il convient donc choisir un individu de qualité car un projet d’une telle ampleur nécessite de la rigueur et de la précision.

Ainsi, certains critères sont à prendre en compte afin de choisir un bon architecte notamment dans le cadre d’un chantier de restauration d’un site historique.

I. Choisir un architecte en s’assurant de respecter le code de l’urbanisme

Le Code de l’urbanisme encadre le recours à un architecte. Il faut donc respecter certains critères et certaines méthodes lorsque l’on souhaite mener des travaux de construction, de restauration ou d’extension. En effet, mener un chantier sans autorisations peut entraîner des sanctions voire la destruction des opérations menées.

Ainsi en est-il pour le Château de Diter situé sur la Côte d’Azur à Grasse. La destruction menace le château de style renaissance bâti entre les années 2000 et 2012. Son propriétaire, Patrick Diter n’a respecté aucune des formalités requises pour lancer le chantier. Sans permis de construire et après avoir déboisé une partie du domaine sans accord préalable, le château a vu le jour sans que les arrêtés d’interruption des travaux n’aient été entendus par le propriétaire. Bien que Patrick Diter s’acharne à maintenir sa propriété en état, la haute Cour de justice française a exigé sa destruction en 2019.

1) S’assurer que l’architecte est assuré et inscrit à l’ordre des architectes

Un architecte doit s’inscrire à l’ordre des architectes pour exercer son métier. Il s’engage à respecter un code de déontologie. N’est pas architecte qui veut ! Par exemple, un maître d’œuvre n’est pas un architecte. Le diplôme s’obtient à la suite d’au moins cinq années d’études au sein d’une école d’architecture.

Par ailleurs, en faisant appel à un architecte qui dépend de l’ordre des architectes, un propriétaire évite tous les risques en bénéficiant de trois garanties :

  • La garantie de parfait achèvement : elle certifie l’achèvement de la construction ou de la restauration et pourra exiger la poursuite des travaux en cas de constatation de défauts au niveau de la structure de l’édifice. Un procès verbal viendra consigner les vices par écrit.
  • La garantie de bon fonctionnement : d’une durée de deux ans, elle assurera le bon fonctionnent du bâtiment ainsi que celui de ses équipements.
  • L’assurance décennale pour réviser les éventuels endommagements dus aux travaux de gros œuvre à la fin du chantier viendra compléter les deux premières garanties.

En outre, l’ajout d’une assurance en dommages d’ouvrage peut parfaire la garantie décennale.

2) Choisir un architecte pour la restauration d’un bien classé monument historique

Il faut absolument avoir recours à un architecte spécialiste du patrimoine pour un bien est classé MH. Ce dernier pourra se charger de tous les sites historiques car il aura des compétences plus adaptées qu’un architecte ordinare. Recourir à un architecte du patrimoine pour un bien seulement inscrit n’est pas obligatoire, même si cela est fortement conseillé.

D’après Arch & Home, pour répondre à un projet, cet architecte devra obligatoirement constituer un dossier de candidature dans lequel il fera figurer les rénovations qu’il aura déjà conduites. Cette personne devra d’ailleurs avoir une expérience d’une dizaine d’années dans le domaine. La DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) étudiera ensuite le dossier et jugera de son acceptation ou de son refus.

La restauration sera jugée non conforme dans le cas où des travaux auraient été menés sans la direction d’un architecte du patrimoine. L’État sanctionnera le propriétaire en exigeant une remise en état du bâtiment selon son apparence originelle avec l’obligation d’avoir recours à un architecte spécialisé.

En ce qui concerne les monuments nationaux appartenant à l’État, il faut faire appel au nec plus ultra, à l’architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Il n’en existe qu’une cinquantaine en France. Extrêmement compétent, ses qualifications dans le domaine de l’expertise, de la restauration et de la connaissance des monuments historiques en général, le placent au sommet de la hiérarchie des architectes.

3) Recourir à un architecte des bâtiment de France

Lorsqu’un projet de construction ou de restauration se situe en zone protégée (règle des abords des monuments historiques), il est impératif que le propriétaire s’adresse à un architecte des bâtiments de France (ABF). Afin de leur conserver un espace de visibilité, ces zones constituent les abords des monuments historiques. Elles sont donc soumises à une réglementation stricte. Les architectes des bâtiments de France (ABF) contrôlent donc ces périmètres aux abords des sites historiques.

4) Mettre en place un contrat avec l’architecte choisi

Un contrat unissant les parties autour d’un projet de construction, d’extension ou de restauration doit être signé préalablement au lancement du chantier. Différents contrats sont d’ailleurs consultables et téléchargeables sur le site de l’ordre des architecte. Il y a des modèles pour les commandes privées, les commandes publiques ou les contrats entre professionnels. Le contrat pourra sécuriser la situation du client comme celle de l’architecte. Il fixera les modalités de paiement, le budget maximal, les pénalités de retards, etc.

II. Choisir un architecte d’après ses qualités et compétences

Une fois s’être imprégné des différentes exigences du code de l’urbanisme et des réglementations liées à la construction, la restauration ou l’extension, il est conseillé de s’attarder sur différents critères tels que :

– l’état d’esprit

– la proximité

– l’expérience

– le prix et la durée

1) Choisir un architecte cohérent avec ses attentes

Il est fortement conseillé de privilégier une personne avec qui les relations soient professionnelles, faciles et agréables pour tout projet architectural. Pour qu’un chantier soit mené à bien, l’architecte doit commencer par échanger avec son client. Dès lors, il pourra cerner plus rapidement ses attentes. La communication est un outils clé pour le bon déroulement du projet. Il faut bien être conscient que le propriétaire sera amené à évoquer ses souhaits et ses craintes.

De même, l’architecte devra faire part des contraintes techniques et financières éventuelles. Le projet risque d’être très compliqué si les deux parties ne s’entendent pas. Le choix d’un architecte doit donc s’orienter vers une personne de confiance. Celle-ci saura mieux s’adapter aux demandes de son client. Elle pourra le conseiller sur les aspects de faisabilité technique voire esthétique. Si l’architecte se montre pertinent dans ses propositions, le projet sera plus facilement en cohérence avec les désirs du propriétaire.

Comment choisir le bon architecte ?

2) Choisir un architecte à proximité du site

Choisir un architecte proche du bâtiment est un gros avantage car il pourra être présent sur le chantier. Cela lui permettra de mieux le contrôler mais aussi d’être présent plus facilement auprès du propriétaire afin d’optimiser la communication. Il pourra également accéder plus rapidement aux secteurs professionnels et administratifs locaux.

3) Réfléchir à l’expérience souhaitée de l’architecte

Un point important dans le choix de l’architecte, c’est son expérience des chantiers. Plus un architecte a acquis de l’expérience plus il est expert dans son domaine.

Néanmoins, un jeune architecte peut présenter l’avantage de se montrer plus innovant et entreprenant. Peut-être aussi plus moderne dans sa manière de fonctionner. Surtout, puisque que le propriétaire fera partie de ses premiers clients, il aura tout intérêt à se montrer dévoué et impliqué. Ainsi il proposera sans doute plus facilement de nouvelles idées. Il s’investira davantage et sera attentif aux attentes du client lors de chaque entretien. Par ailleurs, la notion de coût est également un critère qui peut jouer dans le choix d’un jeune architecte.

4) Choisir un architecte en fonction du prix et de la durée

Avant de faire appel à un architecte, il est important de connaître sa capacité d’investissement dans le projet. Il faut avoir en tête qu’un projet architectural est rentable dans la mesure où les travaux apportent une grande plus-value au bien immobilier. De plus, les prestations plus coûteuses sont mieux travaillées et peuvent donc s’avérer mieux conçues et plus efficaces. Il ne faut donc pas lésiner sur le budget.

Enfin, un regard sur les travaux de l’architecte peut être utile. Cela permettra de savoir s’il a l’habitude de respecter les délais ou non. En fonction de ce critère, le choix d’un architecte se dirigera vers l’un ou l’autre.

Conclusion

Choisir un bon architecte est une étape cruciale. En effet, il faut répondre aux règles en vigueur qui sont très rigoureuses pour les monuments historiques. En même temps, il est impératif de s’assurer de la mise à bien du projet pour qu’il respecte les contraintes techniques, matérielles et esthétiques envisagées.

Le choix d’un architecte peut se faire par le bouche à oreille, sur recommandation. Il peut aussi s’effectuer via la recherche sur des plateformes spécialisées. On trouve par exemple : Le tableau des architectes, Trouver mon architecte, Architectes pour tous, Architectes du patrimoine… Enfin, il peut également être judicieux de s’adresser aux différents services régionaux (DRAC, collectivités…).

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L’important à retenir de cet article :

La gastronomie est un pilier de l’identité française. Inscrite dans le patrimoine français au même titre que les monuments et sites historiques, la gastronomie plait aux touristes français et internationaux. De cet attrait pour la gastronomie est né le tourisme culinaire, qui permet aux individus de découvrir un territoire grâce à sa gastronomie et à ses produits du terroir.

Introduction :

Selon Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, « il n’y a pas meilleure porte d’entrée pour la France que ses saveurs et ses goûts ». La France est une terre de saveurs, jalonnée par l’opulence de produits issus des terroirs de chaque région. Ainsi, la gastronomie est une manière pour les touristes de découvrir un territoire, au gré de ses produits du terroir, et son patrimoine.

À titre informatif, le mot « restaurant » est l’un des mots français les plus utilisés à travers le monde. Cette information qui parait anecdotique révèle l’importance de la gastronomie française et le lien, conscient ou non, que font les étrangers entre la gastronomie et la France. Les deux sont indissociables : la gastronomie fait intégralement partie de l’identité française.

Ainsi, le « repas gastronomique des français » a été classé au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2010. La protection concerne le déroulement des repas, la qualité des recettes et produits, ainsi que son aspect social. En effet, en France, la gastronomie est au cœur de nos pratiques sociales, comme le raconte le podcast de Louie Media, « Manger ».

L’importance de la gastronomie française est telle qu’elle inspire les artistes et écrivains  depuis des siècles. De l’écrivain François Rabelais au peintre Gustave Caillebotte, les créateurs ont été inspirés par la gastronomie française. Tandis que le premier met en avant l’opulence de la cuisine française et des banquets d’antan, le second a retranscrit sur sa toile le raffinement et l’élégance du dîner à la française. 

Nature morte au homard, Gustave Caillebotte, 1883

Dans une huile sur toile intitulée Nature morte au homard, le peintre représente un homard, sobrement disposé sur une nappe blanche. Ce tableau, acheté par des collectionneurs américains, rend hommage à la gastronomie française.

La gastronomie, symbole indissociable de la France

La France est reconnue de par le monde pour de nombreuses richesses, à l’instar de son patrimoine. La plus symbolique est la gastronomie, mêlant raffinement et simplicité, savoir-faire, culture et patrimoine. 

Le patrimoine gastronomique en France rassemble divers éléments : les savoir-faire et techniques culinaires, les recettes et les produits, mais aussi les coutumes et légendes liées à l’histoire culinaire du pays. En France, chaque région possède au moins une spécialité gastronomique, qu’il s’agisse d’un produit du terroir ou d’une recette, qui fait intégralement partie de son identité. 

Certaines de ces spécialités régionales sont tellement réputées à travers le monde qu’elles sont devenues symboliques de la région, et plus largement de la France. Par exemple, la galette bretonne à base de sarrasin se mange dans tous les pays, et c’est un incontournable pour les touristes. D’autres plats français sont aussi réputés à l’étranger, à l’instar du gratin dauphinois, du bœuf bourguignon ou de la ratatouille. D’ailleurs, Ratatouille (2007) est le titre d’un célèbre film d’animation Disney Pixar, qui rend hommage à la gastronomie française. 

Les plats traditionnels de nos régions ont su conquérir le monde, attisant toujours plus la curiosité des touristes pour la gastronomie française. 

« Goût de / Good France », ou le rayonnement de la gastronomie française à l’international

Chaque année, l’évènement « Goût de / Good France », mets à l’honneur la gastronomie française à travers le monde. Initié en 2015 par le célèbre chef cuisinier Alain Ducasse, l’évènement reprend l’idée des Dîners d’Épicure du chef Auguste Escoffier. Ces dîners se sont déroulés de 1911 à 1914 avant d’être arrêtés par la Première guerre mondiale. Il s’agissait d’évènements mondiaux au cours desquels des chefs, répartis dans divers pays, préparaient un repas gastronomique français, pour célébrer la cuisine française. 

Lorsqu’Alain Ducasse fait renaitre ces dîners à travers l’évènement intitulé « Goût de / Good France », il choisit de mettre en avant la diversité du patrimoine gastronomique français en valorisant chaque année une région différente. Un grand dîner est organisé à Paris, tandis qu’une multitude d’autres sont parallèlement servis dans les ambassades et consulats à travers le monde, ainsi que dans des restaurants. La dernière édition, qui aurait dû avoir lieu en 2020, prévoyait de mettre en avant les cheffes et chefs du Centre-Val-de-Loire.

Ces évènements contribuent au rayonnement international de la gastronomie française.

La diversité du patrimoine gastronomique en France

Le patrimoine gastronomique englobe aussi des lieux liés à la culture culinaire : les jardins, potagers et vergers, ainsi que les restaurants, cafés, etc. À ce titre, près de 90 potagers sont protégés au titre des Monuments Historiques, dont une quinzaine sont classés tels que :

– Le Potager du Roi au Domaine de Versailles ;

– Le potager du Château de la Roche-Guyon ;

– Celui du Château de Villandry, qui accueille chaque année environ 350 000 visiteurs. 

Les Jardins Potagers du Château de Villandry

Ces lieux sont à la fois du patrimoine historique, naturel et gastronomique. En effet, il n’est pas rare que ces trois domaines s’entremêlent, puisqu’ils sont tous intrinsèques à l’identité du pays. 

En plus des potagers protégés, nombreux sont les restaurants qui bénéficient d’une protection au titre des Monuments Historiques. Certains restaurants occupaient déjà les lieux avant d’être classés, tandis que d’autres se sont installés (a postériori) dans des monuments historiques. Parmi les restaurants installés dans des lieux historiques, en voici quelques-uns célèbres : 

– Le Jules Verne à Paris, au sein de l’emblématique Tour Eiffel ;

– La Cigale à Nantes, brasserie unique au décors somptueux, qui illumine le cœur de Nantes depuis 1895.

Sublimer le patrimoine historique grâce à la gastronomie

La gastronomie partage avec le patrimoine historique quelques caractéristiques. Tous les deux sont importants dans l’identité du pays et témoignent de son histoire, chacun à leur manière. Ils sont aussi les témoins de l’évolution du mode de vie des français, selon les époques et les territoires.

De plus, le patrimoine historique et le patrimoine gastronomique partagent des valeurs telles que l’authenticité, le raffinement mais aussi la simplicité, ainsi que le respect des matières premières.

Ainsi, nombreux sont les chefs qui ont décidé de s’installer dans des lieux patrimoniaux afin d’y développer leurs restaurants.

L’Auberge du Père Bise du chef Jean Sulpice

Créée au début du XXème siècle, l’Auberge du Père Bise est une ancestrale maison de bien-être, théâtre du patrimoine culinaire de la région. En effet, l’Auberge est particulièrement réputée pour avoir été tenue par Marguerite Bise, grande cheffe française. Elle est la troisième femme ayant obtenu trois étoiles au Guide Michelin. L’Auberge a longtemps été tenue par la même famille, la famille Bise, avant d’être rachetée par le jeune chef Jean Sulpice.

Bordée par les eaux du Lac d’Annecy, l’Auberge est un lieu unique et intemporel, entre patrimoine gastronomique, historique et naturel. La beauté du lieu a séduit Jean Sulpice et sa compagne, qui ont repris l’Auberge en 2016. Depuis, le jeune chef laisse sa créativité s’épanouir, proposant une gastronomie qui se veut responsable et durable, alliant tradition et modernité.

L’Auberge propose deux types de restauration, un restaurant gastronomique 2 étoiles, ainsi qu’un espace bar. Dans ses restaurants, le chef propose une cuisine ancrée dans son terroir, à l’écoute des saisons et respectueuse des produits.

De par son histoire, l’Auberge du Père Bise est le lieu idéal pour l’épanouissement d’un chef. Toutefois, même des lieux patrimoniaux dont l’histoire n’est pas marquée par la gastronomie, c’est-à-dire qui ne sont pas des brasseries ou restaurants historiques, peuvent devenir de parfaits théâtres pour un restaurant.

La gastronomie au château de Fonscolombe

Situé au cœur d’un terrain de 12 hectares, près d’Aix-en-Provence, le Château de Fonscolombe est un sublime édifice construit au XVIIIème siècle dans le style Quattrocento. À l’issue d’une vingtaine d’années de restauration, l’édifice rouvre ses portes en 2017. 

Devenu un hôtel 5 étoiles, le lieu possède aussi deux restaurants ainsi que des vignes, véritable atout pour accueillir les amateurs d’oenotourisme, ce dernier étant intimement lié au tourisme gastronomique. De plus, le lieu possède un potager, dont les productions sont directement utilisés dans les restaurants. 

Classé parmi les Relais & Châteaux, le restaurant accueille les touristes , les locaux ainsi que les résidents du château, venus séjourner quelques jours en vacances.

Le restaurant principal du Château de Fonscolombe est le restaurant L’Orangerie, dont les terrasses offrent une vue imprenable sur le parc du domaine. Le chef du restaurant est Quentin Durand, jeune chef français ayant travaillé auprès des plus grands.

Afin d’offrir une expérience unique à ses clients, ces derniers ont la possibilité d’échanger avec le chef à leur arrivée. Au cours de cette discussion, le chef prend connaissance de la « Madeleine de Proust » des clients, afin de leur faire revivre ce souvenir. À travers cette expérience, le moment au sein du restaurant s’imprime dans la mémoire sensorielle de la clientèle. De cette manière, le lieu crée un véritable lien émotionnel avec le client. C’est une manière de pérenniser la clientèle grâce à une technique s’approchant du neuromarketing.

Charmer le public grâce au tourisme gastronomique

L’attrait des touristes pour la gastronomie a donné naissance à une branche du tourisme nommée le tourisme gastronomique ou tourisme culinaire. En France, environ 13 millions de touristes déclarent pratiquer le tourisme gastronomique. Pour certains touristes, il s’agit de la première motivation pour découvrir un lieu, premier critère de choix. Pour d’autres, le tourisme gastronomique est un atout supplémentaire, mais pas la raison de leur voyage. Les activités complémentaires appréciées par les touristes sont les visites culturelles et patrimoniales, ainsi que les activités de plein air.

Le tourisme gastronomique englobe différentes pratiques, prenant aussi en compte l’oenotourisme ou l’agritourisme. En effet, le tourisme culinaire ou gastronomique concerne toutes les pratiques qui vont mettre en avant le patrimoine gastronomique d’un lieu. 

Tandis que certains touristes désirent simplement découvrir les mets et recettes traditionnels d’un territoire, d’autres recherchent une véritable expérience culinaire mémorable. Ils ont alors le désir de s’initier à la cuisine, de s’immerger dans la culture et le patrimoine grâce à la gastronomie. Ainsi, les activités proposées dans le cadre du tourisme gastronomique sont variées :

– Atelier dégustation en compagnie d’un chef ;

– Stages de cuisine auprès d’un chef ;

– Visites de vignes, de fermes ou de marchés en compagnie d’un spécialiste.

Développer l’une de ces activités en complément de son restaurant est un bon moyen d’attirer les touristes en recherche d’expérience.

Le restaurant La Chapelle Saint-Martin de Gilles Dudognon

Installé dans une ancienne résidence de porcelainiers du XIXème siècle, caractéristique de la ville de Limoges, le restaurant La Chapelle Saint-Martin accueille les clients dans l’univers du chef Gilles Dudognon. Le restaurant de Gilles Dudognon met en valeur le patrimoine bâti de la région, notamment l’histoire de la porcelaine, ainsi que le patrimoine gastronomique.

Une image contenant bâtiment, villégiature

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La Chapelle Saint-Martin ⓒgroupon.fr

Originaire de la région, Gilles Dudognon revendique fièrement son amour pour ce territoire et son patrimoine à travers sa cuisine. Il travaille principalement avec des artisans et producteurs locaux, créant ainsi une synergie entre le lieu et les autres acteurs du territoire.

Afin de diversifier l’expérience autour de la gastronomie locale, le lieu propose diverses activités thématiques :

– Des cours de cuisine ainsi qu’une expérience en immersion en cuisine avec le chef ;

– Un menu thématique « Grande Escapade », incluant une dégustation Accord Mets et Vins ;

– Les « Ruches à manger », déjeuner atypique au sein du parc.

Grâce à ces différentes expériences qui complètent les simples repas au restaurant, le lieu propose aux touristes amateurs de gastronomie un véritable panel d’activités adaptées aux envies et besoins de chacun. 

Conclusion :

 Le tourisme gastronomique est un véritable levier pour attirer des clients au sein d’un territoire ou d’un site patrimonial. Premièrement, il apporte de la visibilité au lieu ainsi qu’une rentabilité sur le long terme. Ensuite, il permet de créer un lien avec la clientèle grâce à la gastronomie, à travers une expérience sensorielle unique que seuls les plaisirs de la table peuvent procurer.

Que ce soit du côté des chefs cuisinier ou du côté des propriétaires et gestionnaires de sites patrimoniaux, mêler patrimoine historique et patrimoine gastronomique est une excellente manière d’offrir à la clientèle une expérience unique. De plus, le patrimoine historique est généralement lié au patrimoine naturel, qui est lui-même essentiel en gastronomie.

Pour aller plus loin :

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Créer une école de cuisine dans un château

© Miel du Château de Selles-sur-Cher. Adopter le naming pour son site historiqe en créant sa marque.

L’objectif de cet article est de donner des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

L’important à retenir de cet article

Dans cet artcicle, vous trouverez des explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique. Celle-ci implique deux méthodes de financement différentes mais efficaces :

– la création d’une marque affiliée à son site historique pour générer des recettes suite à la vente de produits griffés (signés) au nom du château

– l’apport de nouveaux mécènes en permettant l’inscription de leur nom dans l’histoire du château ou du site d’exception

Introduction

En marketing, le naming désigne deux réalités bien distinctes.

Il concerne, d’une part, la création d’une marque par une entreprise, une société ou une infrastructure afin de profiter directement des recettes liées à la vente des produits porteurs de la marque.

D’autre part, le terme de naming est utilisé lorsqu’une marque, une entreprise ou une personne donne son nom à une infrastructure afin de gagner en visibilité en échange de contreparties financières.

Voici nos explications et conseils pour adopter une stratégie de naming pour son site historique.

I. Adopter le naming pour son site historique en créant sa marque

Adopter une stratégie de naming pour son site historique peut consister à créer une marque affiliée à un site historique. Les châteaux étant des sites d’exception, ils bénéficient d’une image de haut prestige qu’il est essentiel de savoir exploiter.

1) Le naming dans les monuments nationaux

A Versailles, les caisses à orangers, les bancs ou vases monumentaux des jardins du château sont également vendus au public. Empreints d’un caractère historique fortement lié au Roi Soleil et à son célèbre jardinier le Nôtre, ces équipements extérieurs font l’objet d’une forte demande. Griffés « Château de Versailles », ils deviennent des produits de consommation extrêmement attractifs. Ce prestige entraîne des retombées financières bénéficiant directement au Château. Le domaine patrimonial de Versailles passe ainsi de nombreux contrats de licence avec plusieurs organismes afin de diversifier son offre. De même, toute une gamme de bougies odorantes et de parfums imprégnée du Château de Versailles et du raffinement à la française ont été conçues par Elisabeth de Feydeau sous la marque Arty Fragance. La reconstitution du parfum de la reine Marie-Antoinette a notamment contribué au prestige de la marque.

Outre Versailles, Chambord a su lui aussi exploiter son image. Les produits mis en vente dans les boutiques sont signés Chambord. Séduits, les visiteurs peuvent repartir avec des souvenirs fabriqués à partir des matières premières du site (bois, miel, andouillers de cerfs, …) sur lesquels est apposée la griffe du célèbre domaine patrimonial et naturel de Chambord.

2) Adopter le naming pour les abbayes et châteaux privés

Mais passons les grands châteaux nationaux, vous aussi propriétaires privés pouvez pratiquer le naming. Nombreux sont les châteaux, abbayes ou vieilles demeures qui mettent en vente des produits portant leurs noms. A Selles-sur-Cher, le miel du château est vendu au public. En ce qui concerne les abbayes, un concept de divine box a été mis en place. L’abonnement à la box permet de recevoir chaque mois des produits fabriqués par les abbayes. Il y anotamment des bières trappistes (Westmalle, Chimay, Spencer, …). Ainsi pour les petits propriétaires, la pratique du naming peut être salutaire. Elle permet de générer des revenus supplémentaires et de faire connaître le domaine. En effet, le produit devient ambassadeur du site historique sur le quel il est produit puis vendu.

Pour Jean d’Haussonville, directeur général du domaine national de Chambord,

« Chambord est passé d’une phase de défense de sa marque à une phase de valorisation, en particulier grâce au développement de produits. La signature de la France passe par des noms de lieux, par une séduction de ses territoires »

II. Adopter le naming pour son site historique dans une logique de sponsoring

Déjà pratiqué dans les secteurs du sport et du spectacle, le naming en tant que pratique de parrainage tend à s’appliquer désormais aux musées et sites historiques.

1) Adopter le naming pour son site historique : exemples de parrainages

Ainsi, la première salle du Musée d’Art Moderne de Paris s’est vue rebaptisée « Albert Amon ». Il s’agit du père de Maurice Amon, grand passionné et collectionneur d’art contemporain. C’est une grande première pour un musée d’art français qu’un mécène puisse apposer son nom au sein d’une structure muséale. Le conservateur du Mam de Paris souhaite poursuivre cette politique du naming. Il propose des salles à un million ou 500 000 euros en fonction de leurs dimensions. Cela lui permet d’élargir ses recettes en vue de l’embellissement du musée et de l’acquisition de nouvelles œuvres. Mis en place en 2017, le naming a ainsi permis de participer en partie au financement du réaménagement du musée.

« Cette opération a permis de participer à hauteur de 20% aux grands travaux de rénovation de 2019 »

A Vaux-le-Vicomte, en récompense des dons effectués pour la plantation de tilleuls le long du grand canal, une plaque gravée au nom du mécène figure au pied de chaque arbre.

2) Adopter le naming pour son site historique : conseils

Pour un propriétaire de château ou un conservateur de musée, le naming est une opportunité de financement non négligeable à laquelle il peut être intéressant d’avoir recours. Néanmoins, le c’est une solution délicate encore mal implantée en France et quelquefois vilipendée. En effet, certains individus y voit une commercialisation voire une marchandisation du patrimoine muséal ou architectural et c’est en cela qu’ils dénoncent la pratique du naming. Par ailleurs il arrive souvent que les nouveaux noms affiliés à des entreprises ou des enseignes se substituent aux appellations traditionnelles et historiques. Le Centre d’interprétation de l’histoire du Loure et des ses collections, situé dans Pavillon de l’Horloge, a ainsi été renommé le Centre Sheikh Zayed bin Sultan al Nahyan (fondateur de la fédération des Emirats arabes unis).

Quoiqu’il en soit, il est possible d’user de cette stratégie de financement pour son site historique ou pour une institution muséale tout en respectant le patrimoine culturel. Il s’agit simplement de suivre un cadre réglementaire rigoureux et en cela nous vous invitons à suivre plusieurs conseils :

Bien réfléchir à l’affectation du don dans le naming

Avec le naming, il faut se montrer inventif afin que les contreparties soient attractives mais sans être trop contraignantes. Il est important de réfléchir à l’objet, à l’espace ou à l’évènement que l’on souhaite mettre à disposition des mécènes. Cela est sans doute plus avantageux de viser des objets, des salles ou des activités plutôt que le monument en lui-même. En effet, ce n’est pas très agréable de rebaptiser un château en lui supprimant son nom historique. C’est pourquoi il est certainement préférable de proposer aux mécènes de donner leur nom à un banc, une porte, une salle, etc … Cependant, il faut également préciser l’affectation du don afin que les contributeurs ne se sentent pas trompés. Leurs dons seront-ils destinés à la restauration, l’entretien ou l’embellissement du site ou encore à l’acquisition d’œuvres ou de meubles ?

Adopter et mettre en place une grille tarifaire et la respecter

Avant de procéder à la stratégie du naming, il est impératif de fixer une grille tarifaire et une durée après avoir choisi le montant envisagé de la collecte. Pour financer son déménagement sur le plateau de Saclay, Centrale Supélec a lancé un phase de collecte établie à 14 millions d’euros en 2014. Les mécènes peuvent choisir de sponsoriser une terrasse (250 000 €), une salle de cours (100 000 €), une salle de réunion (50 000 €) ou encore un fauteuil d’amphithéâtre (10 000 €) pour une durée de dix ou quarante ans (mise doublée). Ensuite, il s’agira de toujours respecter les tarifs en place. En effet, pour garder en crédibilité, aucune exception ne doit être admise, peu importe le degré d’affinité du donateur avec le site patrimonial.

Adopter et définir une charte éthique

Il est tout à fait possible d’adopter le naming pour son site historique mais il est conseillé de définir une charte éthique pour éviter de défigurer et dénaturaliser le lieu. Celle-ci fait l’objet d’une convention très précise entre les différents acteurs et parties prenantes en charge de la sauvegarde du patrimoine en question. Il faut à tout prix respecter la signalétique et l’architecture du bâti qui pourraient être menacés par une trop grande influence du donateur. Il est ainsi possible de veiller à l’interdiction de la présence de logos au sein du château ou du site d’exception.

Garder son indépendance dans le naming

Le plus compliqué dans la stratégie du naming de mécénat est de garder une certaine indépendance vis à vis des donateurs. Flattés de pouvoir être intégrés à l’histoire du château, ils pourront avoir l’ambition de participer à son aménagement et à sa politique de décoration et de restauration. Il convient donc de trouver un équilibre entre l’intégration des donateurs et la maîtrise de son bien.

Protéger son château et s’assurer de l’intérêt du naming

En adoptant le naming, il faut être vigilant sur l’identité des personnes ou entreprises qui souhaitent donner leurs noms. On peut notamment penser à la question des couples donateurs : les individus sont-ils tous deux d’accord pour donner leur nom en contrepartie d’un versement financier ? … Autre étude de cas : que faire si la personne ayant cédé son nom est condamnée pour cause judiciaire ? La mise en place d’une clause juridique particulière pour résilier le contrat de naming peut donc être une bonne option.

Conclusion

Le naming est une technique de marketing qui propose deux types de propositions. L’une vise à développer une marque affiliée directement au site historique pour attirer les clients prestigieux et générer des recettes. La seconde offre aux mécènes d’apposer leurs noms à des espaces, des objets, des lieux ou encore des activités. Ces deux alternatives peuvent être des sources de financement utiles et efficaces.

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Le mécénat patrimonial : fonctionnement et utilisation

Quels financements pour mon château

Dans cet article, découvrez Paris, la ville aux mille visages, la ville lumière, la ville mythique à travers le monde !

Introduction :

Réputée dans le monde entier pour sa beauté et son architecture, Paris rayonne à l’international. Chaque année, Paris est le théâtre de divers grands évènements à l’instar de la Foire Internationale d’Art Contemporain, la Fashion Week ou Roland Garros. Ces évènements participent à la renommée et l’attractivité de Paris, tout comme ses célèbres monuments.

Les monuments parisiens sont connus dans le monde entier, générant des flux touristiques impressionnants. La Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, par exemple, accueille chaque année près de 10 millions de visiteurs, la plaçant actuellement en tête du classement des lieux les plus visités de Paris. Néanmoins, depuis quelques années, les chiffres de la fréquentation ne sont plus communiqués. Elle ne figurera donc pas dans la sélection qui va suivre.  

Parmi les monuments dont les chiffres de fréquentation ne sont plus communiqués depuis quelques années se trouve aussi la Tour EiffelSymbole de la France et de Paris à travers le monde, les derniers chiffres datant de 2017 recensaient plus de 6 millions de visiteurs. 

Il existe mille et une façon de découvrir Paris . Voici les trésors de la capitale française, qui inspire et fascine.

Découvrir Paris au gré des arts et de la littérature

Depuis des siècles, Paris est une source d’inspiration pour les artistes, notamment au XIXème siècle. À titre d’exemple, Gustave CaillebotteClaude Monet ou encore Alfred Sisley ont peint plusieurs vues et monuments parisiens. 

Les rues et places de certains quartiers de Paris inspirent aussi le cinéma. L’un des films qui a beaucoup popularisé ces décors parisiens, et notamment Montmartre, est le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2001, 23,11 millions de spectateurs dans le monde) . Succès planétaire du début des années 2000, le film a donné envie à des millions de spectateurs de découvrir Paris. Ce film culte a tellement marqué le public qu’un parcours thématique est proposé par l’Office de Tourisme de Paris pour permettre aux excursionnistes de marcher dans les pas d’Amélie. 

Paris est aussi une grande source d’inspiration dans la littérature. La ville inspire les écrivains français et étrangers, à l’instar du célèbre écrivain Ernest Hemingway qui écrit en 1920 Paris est une fête. Le titre du roman, œuvre autobiographique, retranscrit à lui seul l’état d’esprit de la vie à Paris.

Le roman le plus célèbre se déroulant à Paris est Notre-Dame-de-Paris écrit par Victor Hugo. Cette œuvre emblématique de l’écrivain prend place dans le cœur de Paris. La Cathédrale Notre-Dame-de-Paris est l’un des décors principaux du roman. Chef d’œuvre de la littérature, l’ouvrage a donné naissance à un dessin animé réalisé par Disney, Le Bossu de Notre-Dame, ainsi qu’à une comédie musicale, reprise à travers le monde. Ces adaptations ont renforcées la fascination pour Paris.

Vue arrière de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris avant l’Incendie de 2019

Avant l’incendie survenu en 2019, la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris enregistrait une fréquentation record. En effet, en 2018, ce sont 14 millions de touristes qui ont visité la cathédrale, ce qui en faisait le monument le plus visité d’Europe.

Le trio des plus célèbres musées d’art parisiens

Les musées d’art parisiens contribuent grandement à la renommée de la ville. Ce sont les monuments les plus visités dans le classement des sites parisiensLes trois grands musées de la ville retracent l’évolution de l’histoire de l’art de l’antiquité jusqu’à nos jours. 

Le Musée du Louvre, plus célèbre musée du monde

Le musée parisien le plus célèbre est le Musée du LouvrePlus grand musée d’art et d’antiquités au monde avec une superficie de 210 000m2, le Musée du Louvre est aussi le plus visité. En effet, le Louvre attire chaque année environ 10 millions de touristes, ce qui le place devant le Musée National de Chine ou encore le très célèbre Metropolitan Museum of Art (MET) de New York.  

La Cour Napoléon avec la Pyramide du Louvre au centre

La renommée du Louvre s’explique grâce à son impressionnante collection d’œuvres et d’objets d’arts. Parmi ces œuvres, la plus mondialement célèbre est la Joconde, peinte par le maître Léonard de Vinci. Néanmoins, le musée renferme beaucoup d’autres chefs d’œuvres, tels que :

– Les Noces de Cana, réalisé par le célèbre peintre Véronèse ;

– La Vierge au Chancelier Rolin peint par le maitre flamand Van Eyck :

– Le Serment des Horaces, réalisé par Jacques-Louis David. 

Le Serment des Horaces, Jacques-Louis David

Ces quelques tableaux ne sont qu’une infime partie de tous les chefs d’œuvres que possède le Louvre. Grâce à sa renommée, qu’il doit aussi à la beauté de son architecture, le Louvre a accueilli divers tournages, tels que le fameux film Da Vinci Code réalisé par Dan Brown (2006) ou le clip Apeshit de Beyonce et Jay-Z (2018). 

Le lieu bénéficie aussi du Carrousel du Louvre, importante galerie commerciale située sous le musée. Les grandes marques, qui y sont installées, attirent énormément les touristes étrangers. L’ensemble formé par le musée et la galerie commerciale est un véritable levier économique pour la ville.

Le Musée d’Orsay

Hébergé dans l’ancienne gare d’Orsay, le Musée d’Orsay est le deuxième musée le plus visité de la capitale avec 3 651 616 visiteurs en 2019. Il abrite une impressionnante collection d’art consacrée à la période couvrant la seconde moitié du XIXème siècle, jusqu’aux premières années du XXème siècle. L’impressionnisme y est très présent. 

La collection est composée de chefs d’œuvres tels que :

– Les Raboteurs de parquet, tableau réalisé par Gustave Caillebotte ;

– Les Coquelicots, peint par Claude Monet ;

– Le Déjeuner sur l’herbe, réalisé par Édouard Manet. 

Une image contenant intérieur

Description générée automatiquement
Les Raboteurs de Parquet, Gustave Caillebotte

Le Musée d’Orsay accueille aussi des expositions temporaires d’une grande qualité, à l’instar de l’exposition « Degas Danse Dessin ». En plus de ces expositions temporaires, le musée est le théâtre d’évènements grand public comme le spectacle « Degas Danse ». 

Les deux musées sont très complémentaires. En effet, la collection du Musée d’Orsay s’inscrit dans la continuité temporelle des œuvres présentées au Louvre. Visiter ces deux musées permet aux touristes d’avoir une vision d’ensemble sur l’histoire de l’art ancien, de l’antiquité jusqu’au XIXème siècle.

Le Centre Pompidou, cœur de l’art moderne

Pour les amateurs d’art moderne et contemporain, le Centre Pompidou est un incontournable à voir à Paris. Le Centre Pompidou est le grand musée d’art moderne et contemporain parisien. Il possède la plus grande collection d’Europe. En 2019, le musée a accueilli près de 3,3 millions de visiteurs.

Parmi les chefs d’œuvre de la collection, regroupant plus de 120 000 œuvres modernes et contemporaines, il y a notamment :

– Avec l’arc noir, réalisé par le fondateur de l’abstraction Vassily Kandinsky ;

– Concetto Spaziale, Attese, par Lucio Fontana ;

– Violon, par Picasso.

En venant au Centre Pompidou, le public découvre toute la démarche créative née à la période moderne et qui se prolonge de nos jours. C’est une démarche complètement différente de l’art ancien, qui peut paraître abrupte ou difficile à comprendre. La médiation est donc primordiale, afin de guider le public dans la compréhension des œuvres.

Ainsi, le lieu propose des conférences, des spectacles et des projections. De plus, le musée renforce son attractivité pour le jeune public grâce à une aire entièrement qui leur est dédiée. L’objectif est de les sensibiliser à la création contemporaine.

L’art innove et se diversifie à Paris

Les trois musées cités précédemment génèrent un important flux touristique dans la capitale. Avec les monuments historiques, ils sont de vrais atouts pour la ville. On retrouve également d’autres lieux dédiés à l’art, qui entrent dans le classement des lieux les plus fréquentés de la capitale.  

L’Atelier des Lumières

Situé dans une ancienne fonderie du XIXème siècle réhabilité en centre d’art numérique, l’Atelier des Lumières a attiré 1 392 000 visiteurs en 2019. Le lieu propose des expositions immersives qui rendent hommage à des maitres de la peinture, ainsi que des expositions plus contemporaines. Le centre organise chaque année une exposition longue, puis une courte, avant de donner la parole à des artistes de la création contemporaine.

Ici, le numérique permet aux visiteurs de découvrir les œuvres d’une autre manière. L’expérience proposée au spectateur est unique : au lieu d’être en contemplation face à une toile en deux dimensions, il est complètement immergé dans l’œuvre et l’univers d’un artiste.

Le Musée du Quai Branly

Ouvert en 2006, le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac est né d’un projet porté par le Président de la République qui lui a donné son nom. Centré sur l’ethnologie, le musée abrite différentes collections d’arts et d’objets africains, asiatiques, océaniens et américains. Grâce à cette collection, le musée encourage la curiosité et le dialogue entre les cultures des différents continents

Le site bénéficie aussi d’une architecture contemporaine unique et d’un impressionnant jardin. Au cœur de ce luxuriant jardin se trouve un restaurant panoramiqueLes Ombres, perché sur le toit-terrasse du musée. Cette table parisienne raffinée est un atout supplémentaire pour attirer les touristes au Musée du Quai Branly. En 2019, ce sont 1,1 million de touristes qui l’ont fréquenté.

Enfin, le lieu et surtout son restaurant, bénéficient aussi d’une vue imprenable sur la Seine et la Tour Eiffel. Le Musée du Quai Branly propose une expérience complète et unique à ses visiteurs, entre art, culture et gastronomie.

L’importance du patrimoine historique à Paris

Les monuments historiques parisiens contribuent eux aussi à la renommée de la ville. Ces lieux retracent l’histoire de la ville et de la France au fils des siècles.

L’Arc de Triomphe

L’un des monuments historiques les plus célèbres est l’Arc de Triomphe, situé au sommet de la non moins célèbre avenue des Champs-Élysées. En 2019, le lieu a attiré environ 1,6 million de visiteurs. Passage incontournable pour tout touriste visitant la capitale, l’Arc de Triomphe fut érigé au XIXème siècle par l’architecte Jean-François Chalgrin. Ce dernier s’est inspiré des arcs de triomphes romains, notamment celui de Titus. 

L’Arc de triomphe est un haut-lieu de l’histoire de France. Souhaité par Napoléon Ier, il est inauguré par Louis-Philipe, qui le dédie alors aux armées de la Révolution et de l’Empire. Le lieu sert ensuite à l’inhumation du Soldat inconnu en 1921. Chaque soir, la Flamme du souvenir, flamme éternelle, est ravivée en hommage aux soldats morts au combat. C’est un lieu de tourisme de mémoire, où les touristes viennent commémorer les héros du passé.

La Sainte-Chapelle

Destinée à accueillir la Couronne d’épines du Christ, la Sainte-Chapelle est un édifice religieux de style gothique. Impressionnant par son architecture, son décor et ses 1 113 vitraux, le lieu a attiré 1,4 million de touristes en 2019. 

La Sainte-Chapelle bénéficie ces dernières années d’un flux touristique plus important. Cette augmentation est notamment dûe à la fermeture au public de la cathédrale Notre-Dame.  

Avec la Conciergerie, la Sainte-Chapelle est l’unique vestige du Palais de la Cité, transformé par la suite en Palais de Justice.

Le musée de l’Armée au sein de l’Hôtel national des Invalides

Situé au sein du monument historique de l’Hôtel national des Invalidesle Musée de l’Armée abrite une collection impressionnante dédiée à l’armement et à l’histoire militaire française. À la fois monument historique et musée militaire, ce lieu a attiré 1,2 million de visiteurs en 2019. 

Chaque année depuis 2012, les Invalides accueillent l’évènement « la Nuit aux Invalides ». Cette soirée de spectacle son et lumière plonge les spectateurs dans l’histoire à travers un show immersif. Attirant petits et grands, parisiens et touristes, « la Nuit aux Invalides » est un incontournable.

Les Invalides accueillent aussi des évènements solennels, tels que les commémorations, hommages nationaux et honneurs funèbres rendus aux militaires morts lors d’Opérations Extérieures.

La culture sous toutes ses formes à Paris

La capitale regorge de sites culturels divers qui viennent compléter l’offre déjà existante grâce aux musées d’art et aux monuments historiques.

Le Muséum National d’Histoire Naturelle

Fondé en 1793, le Muséum National d’Histoire Naturelle est l’un des plus anciens établissements mondiaux de cette catégorie. Abritant plusieurs collections scientifiques, le lieu attire des publics curieux, amateurs d’histoire naturelle. En 2019, 2,4 millions de touristes ont visité le muséum. 

Au cœur du Jardin des Plantes de Paris, le Muséum est surtout connu, dans l’imaginaire collectif, pour son immense baleine et son dinosaure. Le Zoo du Jardin des Plantes contribue aussi à la renommée de ce lieu et à renforcer son attractivité.

La Cité des Sciences et de l’Industrie

Labellisée « Architecture Contemporaine Remarquable », la Cité des Sciences et de l’Industrie a accueilli près de 2,4 millions de visiteurs en 2019. Créée dans l’optique de populariser les connaissances scientifiques et techniques, la Cité des Sciences et de l’Industrie s’adresse à des publics variés.

La Cité propose des ateliers pour enfants et pour adultes autours des jeux vidéo, de la science et des nouvelles technologies. Ces ateliers sont pour certains accessibles en ligne, ce qui a permis au lieu de maintenir le contact avec son public pendant la crise liée au coronavirus.

Conclusion :

Tous les grands monuments et grands évènements qui se déroulent à Paris contribuent à l’attractivité de la ville à sur le territoire français comme à l’international. Mais Paris, c’est aussi une balade unique, aux possibilités presque infinies, dans une ville hors-du-commun. Chaque quartier parisien possède sa propre identité : Saint-Germain et Montmartre pour les artistes, le Quartier latin et sa mixité culturelle, etc. 

En se baladant à Paris, les touristes peuvent découvrir des trésors à chaque coin de rue. Entre le vieux Paris poétique et la modernité que la capitale accueille en son sein, Paris est une ville pleine de surprises. 

Paris, c’est aussi le condensé de l’art de vivre à la française : l’art, la culture, l’élégance, la gastronomie … autant d’aspects qui fascinent les touristes étrangers comme les touristes  français.

Pour aller plus loin :

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Le luxe et le patrimoine historique sont indissociables

À travers cet article, partons à la découverte des spécificités du tourisme dans les Hauts-de-France.

L’important à retenir de cet article

La région Hauts-de-France possèdent divers atouts qui lui permettent de proposer une offre touristique variée. Ainsi, grâce à son patrimoine et ses importants lieux culturels, la région attire des publics divers.

Ce qu’il faut retenir :

– Les sites culturels sont très importants pour renforcer l’attractivité de la région. Ils constituent son premier atout ;

– Le tourisme en Hauts-de-France est marqué par le tourisme de mémoire

– Il existe également un tourisme patrimonial et un tourisme orienté vers le bien-être.

Introduction : 

Idéalement située au cœur de l’Europe du Nord-Ouest, la région des Hauts de France bénéficie de sa proximité avec le Royaume-Uni et la Belgique. Sa position stratégique lui permet d’accueillir facilement des touristes étrangers. En 2019, ils ont représenté 3,5 millions de nuitées. 

La région attire surtout les touristes français (71%), notamment les touristes locaux et ceux issus des régions voisines. Ils viennent séjourner dans la région presque uniquement pour des séjours de vacances et de détente. En effet, les nuitées professionnelles sont peu présentes (seulement 7% de l’occupation des hébergements). 

La région des Hauts-de-France possède une offre touristique variée et riche composée de : 

– Patrimoine historique et naturel ;

– Patrimoine intégré au tourisme de mémoire ;

– Divers sites culturels et activités et artistiques.

En complément de ces divers sites touristiques, la région compte aussi de nombreux parcs à thèmes et bases de loisirs, générant un important flux touristique. En effet, le lieu le plus fréquenté de la région est le célèbre Parc Astérix, ayant accueilli 2,3 millions de visiteurs en 2019. Le flux touristique généré par ce type de lieux est un atout pour la région des Hauts-de-France. En effet, les touristes qui se déplacent pour les parcs de loisirs peuvent ensuite profiter des diverses offres touristiques de la région.

Avant de découvrir le classement des sites les plus visités de la région, il est important de parler de la place de la métropole lilloise. En effet, Lille attire beaucoup les touristes, les chiffres clés sont donc cannibalisés par Lille. Toutefois, comme le démontre le classement suivant, la région possède des atouts partout sur son territoire.

Les sites culturels, atouts majeurs des Hauts-de-France

Les sites artistiques et culturels sont très importants en région Hauts-de-France. En effet, la région possède plus de 900 sites culturels, englobant divers lieux comme l’Aquarium Nausicaà. Il s’agit du site culturel le plus visité de la région, avec 846 900 visiteurs en 2019. Lieu unique, plus grand aquarium d’Europe, Nausicaà participe largement à l’attractivité de la région et génère un important flux touristique. 

La région des Hauts-de-France bénéficie aussi de nombreux musées qui jalonnent son territoire, et qui attirent des touristes variés. Au Palais des Beaux-Arts de Lille, les visiteur  viennent admirer la plus grande collection muséale en dehors Paris. Dans ce bâtiment protégé au titre des Monuments Historiques, les visiteurs plongent dans une collection d’art initiée par le célèbre peintre Louis Joseph Watteau. Grâce à son architecture et son incroyable collection, le lieu a attiré 297 000 visiteurs en 2019.

Dans un autre registre, La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent, propose aux visiteurs une collection constitué d’objets et d’œuvres diverses. Situé à Roubaix dans l’ancienne piscine Art Déco, réhabilitée afin de devenir un musée, ce lieu atypique intrigue et donc attire fortement par son aspect inédit. Cette attractivité est renforcée par le label  « Patrimoine du XXème siècle » du monument. En outre, c’est un lieu renommé chez les amateurs d’art. 

Vitrail de La Piscine

Le Musée du Louvre-Lens, musée le plus visité de la région

Pour les amateurs d’art et les curieux, le Musée du Louvre-Lens, situé dans la ville du même nom, est un incontournable. Fruit de la coopération culturelle entre des acteurs territoriaux et le Musée du Louvre, le Musée du Louvre-Lens est le symbole de la reconversion du bassin minier du Pas-de-Calais. En effet, le musée a été construit sur d’anciennes mines de Lens. Le Bassin Minier est lui aussi un symbole de la région des Hauts-de-France, reconnu au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Petit frère du Louvre de Paris, le musée est lié à ce dernier par une convention scientifique et culturelle. C’est un véritable atout pour l’attractivité du territoire. 

La renommée du Louvre se répercute sur le Louvre-Lens, qui a accueilli 530 000 visiteurs en 2019. Son architecture contemporaine contraste avec ses collections d’arts et d’objets. Extension du Louvre en dehors de la capitale, le lieu génère un important flux touristique sur le territoire, qu’ils s’agissent d’amateurs d’art ou de professionnels. 

Coffret antique conservé au Louvre-Lens

Cet important flux touristique sur le territoire est une chance pour les propriétaires ou gestionnaire de sites patrimoniaux. En effet, les lieux culturels attirent des touristes mais ne leur propose généralement pas de service d’accueil. Il peut donc être judicieux de développer au sein de son bien une offre d’hébergement ou de restauration, en jouant aussi sur les activités artistiques et en proposant des séjours thématiques.

La Gare Saint-Sauveur de Lille, centre culturel très attractif

En complément des musées, la région bénéficie aussi du très attractif centre culturel de la Gare Saint-Sauveurà Lille. Ancienne gare ferroviaire, le lieu a été réhabilité afin d’y héberger un centre culturel. Accueillant des expositions et évènements culturels divers, le lieu dispose aussi de plusieurs équipements pour l’accueil des touristes.

La Gare Saint-Sauveur est l’un des sites les plus visités de la région, avec 695 000 visiteurs en 2019. Cet important flux touristique est bénéfique pour la région, complétant l’importante offre culturelle des Hauts-de-France.

Le patrimoine religieux, historique et naturel en Hauts-de-France

Le patrimoine bâti ainsi que le patrimoine naturel ont aussi un rôle majeur dans l’attractivité du territoire. Par exemple, le site patrimonial ayant attiré le plus de visiteurs en 2019 est la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, visitée par 578 000 touristes. Classé Monument Historique, l’édifice bénéficie d’une double protection au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La première concerne le monument en lui-même, et la seconde son appartenance au chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

La Cathédrale Notre-Dame d’Amiens

La région des Hauts-de-France possède aussi de nombreux châteaux qui participent à l’extension de sa renommée. Le Château de Compiègne, situé en bordure de la forêt domaniale, est l’un des trois palais royaux et impériaux les plus importants de France, après Versailles et Fontainebleau. Malheureusement, le lieu sa fréquentation est en baisse depuis quelques années. Cela s’explique notamment par une concurrence accrue par les autres châteaux de la région, qui se démarquent davantage. 

Non loin de là se dresse le Château de Pierrefonds, tel qu’il a été reconstruit par Viollet-le-Duc au Second Empire Le château de Pierrefonds a accueilli 153 400 visiteurs. Géré par le Centre des Monuments Nationaux, il s’agit du deuxième château le plus fréquenté de la région. 

Afin d’attirer les touristes, le château organise de nombreuses activités thématiques comme Le Bal de l’Impératrice, des concerts ou des ateliers ludiques. Le lieu utilise aussi le numérique et les diverses ressources qui sont à sa portée, notamment YouTube ainsi que des bornes interactives et un chatbot. 

Le numérique est un outil de plus en plus intéressant pour dynamiser un site patrimonial et le rendre attractif, surtout depuis le début de la crise sanitaire. En effet, le numérique est un support pour les sites patrimoniaux face à la situation actuelle.

Escapade au Domaine de Chantilly

Le château générant le plus important flux touristique est le Domaine de Chantilly. C’est un incontournable du tourisme dans les Hauts-de-France. S’étendant sur près de huit hectares, le Domaine de Chantilly est un véritable complexe incluant plusieurs édifices : 

– Le château de Chantilly et son musée ;

– Le parc du château ainsi que la forêt de Chantilly ;

– Divers monuments historiques, terres agricoles et terrains de golf. 

En 2019, le Domaine de Chantilly a accueilli 423 000 visiteurs. Cet impressionnant ensemble, labellisé site classé, attire aussi bien les amateurs d’histoire que les férus de nature.

Le domaine de Chantilly

Le domaine de Chantilly symbolise aussi le raffinement et le luxe, comme le démontre la célèbre course hippique le Prix de Diane. L’évènement se déroule au sein de l’hippodrome de Chantilly. Ce rendez-vous annuel créé en 1843 est considéré comme le prix de l’élégance et du raffinement. Cette image de prestige participe à l’attractivité de Chantilly.

Les espaces Henson à Chantilly

Le lieu bénéficie aussi de la renommée des Espaces Équestres Hensonun de leurs espaces étant installé en marge du domaine. Leur présence à Chantilly n’est pas hasardeuse, puisque le domaine possède des Grandes Écuries abritant le musée du cheval. Le lieu propose aussi des spectacles équestres. 

Réputés parmi les passionnés d’équitation, les Espaces Henson permettent aux cavaliers de découvrir la beauté du patrimoine aux alentours. À Chantilly, divers parcours sont proposés, incluant la découverte du château, du parc et de la forêt. Les Espaces Henson s’installent fréquemment à côté de sites patrimoniaux. Ils sont d’ailleurs actuellement en train de s’installer à Compiègne.  

Les activités équestres sont un excellent moyen d’attirer une clientèle variée dans son site patrimonial, grâce à une activité moins proposée, qui change de la simple visite à pied. Le tourisme équestre est une manière atypique pour découvrir le patrimoine des Hauts-de-France.

Les activités en lien avec les chevaux ne se limitent pas qu’aux promenades, il est aussi possible de mettre en place des ateliers bien-être renforçant le lien entre l’animal et l’homme. Il existe donc diverses opportunités, dotant plus en cette période où le bien-être devient un critère essentiel pour les touristes.

Le tourisme de mémoire en Hauts-de-France

Dans la pratique du tourisme de mémoire en France, la région des Hauts-de-France est un territoire incontournable. Deuxième région la plus visité dans ce domaine, les Hauts-de-France sont jalonnés de lieux de mémoire. 

L’histoire contemporaine des conflits qui se sont déroulés dans la région, notamment pendant la Première Guerre Mondiale, a marqué le territoire. Le département de la Somme garde les traces de la Grande Guerre. Les tranchées et trous de mines qui jalonnent le paysage évoquent les douloureux évènements qui s’y sont déroulés. Néanmoins, alors que certains lieux sont tristement célèbres, à l’image du Chemin des Dames, l’un des lieux les 

plus importants de la région est un symbole de paix. Il s’agit de la Clairière de l’Armistice en Forêt de Compiègne. Le lieu fut le théâtre d’un fait historique majeur : la négociation puis signature de l’armistice le 11 novembre 1918, qui mis fin à la première guerre mondiale.

Cet évènement s’est inscrit dans l’histoire de la région des Hauts-de-France. Symbole de la liberté et la paix retrouvées, les Hauts-de-France commémorent aussi leurs morts et les nombreux combattants tombés pendant la Grande Guerre.

Exemple de la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette

La nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette en est un bon exemple. Située dans le département du Pas-de-Calais, le site a accueilli 275 000 visiteurs en 2019. La nécropole est un cimetière militaire et un mémorial français. Inauguré en 1925 en commémoration des combattants de la Première Guerre Mondiale, le site comprend : une basilique, une tour-lanterne, le cimetière ainsi qu’un musée. 

S’étendant sur une superficie de plus de 25 hectares, il s’agit de la plus grande nécropole française. Le site bénéficie de la protection au titre des Monuments Historiques. Ce lieu complète l’offre du tourisme dans les Hauts-de-France et accentue l’attractivité du territoire.

Néanmoins, même si le tourisme de mémoire est très développé dans les Hauts-de-France, la région leader dans ce domaine reste la Normandie.

Conclusion : 

La région des Hauts-de-France bénéficie d’une offre touristique diversifié, lié à l’histoire de son territoire ainsi qu’à son patrimoine. Sa proximité avec Paris est aussi un atout, notamment en période de coronavirus, où les touristes privilégient le tourisme de proximité. Voisine de la Belgique et proche du Royaume-Uni, la région bénéficie de son positionnement autant à l’échelle nationale qu’internationale. 

La diversité des univers touristiques de la région est un atout pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux, qui peuvent s’en inspirer. Le large panel de thématiques permet de choisir celle qui s’adaptera le mieux au lieu, à sa configuration, à son environnement et aux besoins du territoire.

Pour aller plus loin :

Idées pour rentabiliser un monument historique

Sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château

Comment rendre utile le patrimoine français ?

À travers cet article, découvrez les sites les plus visités en Ile-de-France et programmez votre échappée touristique !

L’important à retenir de cet article :

La région Île-de-France possède tous les atouts pour être un haut lieu du tourisme en France. Bénéficiant évidemment de la renommée de Paris, l’Île-de-France est une région riche. 

Les sites touristiques en dehors de Paris possèdent tous un potentiel intéressant, séduisant les voyageurs. Néanmoins, il est important pour ces sites de développer des activités capables de concurrencer la forte attractivité des monuments parisiens.

Introduction : 

La région Île-de-France bénéficie de la renommée de Paris, capitale culturelle européenne. Attirant chaque année des millions de touristes français et étrangers, la capitale française rayonne à l’internationale. Ce rayonnement est profitable pour les sites touristiques situés hors Paris, bien qu’ils doivent se démarquer pour ne pas rester dans l’ombre des monuments parisiens. 

Le tourisme d’agrément est majoritaire dans la région. En effet, près de 60% des touristes français et 76% des touristes étrangers déclarent venir en Île-de-France pour des raisons personnelles. Plus de la moitié de ces touristes séjournent à Paris, concentrant leurs visites dans la capitale. Effectivement, les lieux qui les attirent le plus sont presque exclusivement parisien. En tête du classement des lieux les plus attractifs, il y a la Tour Eiffel, puis le Musée du LouvreDisneyland Paris et le Château de Versailles sont les deux seuls lieux hors capitale qui émergent dans le classement des sites les plus populaires auprès des touristes.

Pour le territoire de l’Île-de-France hors Paris, il peut donc être difficile de se faire une place au sein de l’importante offre touristique. Pourtant, la région regorge de trésors pour une échappée touristique unique.

Le patrimoine historique, leader du tourisme en Île-de-France

Avec plus de 2 000 monuments historiques, la capitale est un territoire majeur pour les touristes amateurs de patrimoine. Toutefois, la région Île-de-France possède elle aussi des sites patrimoniaux remarquables. 

Le domaine de Versailles et son rayonnement international

Le site le plus célèbre est le Domaine de Versailles, protégé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Réputé dans le monde entier, symbolique de la France et du rayonnement du Roi Soleil, le Domaine de Versailles est l’atout majeur de la région. 

Avec 8,2 millions de visiteurs en 2019, le domaine est le lieu le plus visité d’Île-de-France hors Paris. Célèbre grâce à l’impressionnant Château de Versailles, joyau de l’architecture classique classé Monument Historique, le Domaine de Versailles rayonne aussi par son patrimoine naturel. Les somptueux autres édifices du Domaine de Trianon ainsi que le charmant Hameau de la Reine contribuent également à la renommée du lieu. 

La beauté et la grandeur de Versailles transparaissent aussi à travers les Grandes Eaux Musicales et les Jardins Musicaux. Les Grandes Eaux Nocturnes sont aussi des incontournables à voir au Domaine de Versailles. Au gré des bosquets et des bassins, le public découvre avec émerveillement ce spectacle pensé par le Roi Soleil. Affirmant à leur tour la puissance du Roi Soleil, les jeux d’eau sont une prouesse esthétique et hydraulique qui contribuent à la grandeur de Versailles.

Les autres joyaux architecturaux d’Île-de-France

L’Île-de-France possède d’importants domaines et châteaux, témoins des prouesses architecturales et de l’histoire de France. Plus au Sud de la capitale, le château de Fontainebleau accueille les visiteurs dans les pas de François 1er, qui y était très attaché. Passionné d’art, François 1er fait venir des artistes pour travailler au château. 

Vue depuis l’escalier fer à cheval du château de Fontainebleau

C’est ainsi que le château voit naitre la célèbre École de Fontainebleau, regroupant deux périodes charnières dans l’histoire de l’art français. Témoin de la période la plus riche de l’art renaissant en France, le lieu conserve en son sein des chefs d’œuvre, notamment dans la galerie François 1er

Galerie au château de Fontainebleau

Le château de Fontainebleau est un véritable atout qui attire à la fois les touristes passionnés de patrimoine et les amateurs d’art. Pour les passionnés d’architecture, le Château de Vaux-le-Vicomte est un autre incontournable de la région. 

Chef d’œuvre de l’architecture classique, le château a servi de modèle pour la construction du Château de Versailles. Les extérieurs du Château de Vaux-le-Vicomte comptent autant que son architecture. En effet, c’est au cœur des jardins du château que le célèbre André Le Nôtre met en place la grammaire du jardin à la française : perspective, organisation et géométrie, dans des jardins ornés de jeux d’eau et de sculptures. 

Afin d’attirer les touristes dans ces somptueux jardins, des espaces de loisirs et équipements sont mis à la disposition des touristes : voiturettes, aires de jeux en bois, etc. De plus, des jeux de pistes ainsi qu’une chasse au trésor permettent aux enfants de découvrir le lieu tout en s’amusant. À Vaux-le-Vicomte, tout est fait pour que les touristes passent une journée agréable en profitant du patrimoine.

La Cité Médiévale de Provins, une échappée temporelle

Dans un tout autre univers, la Cité Médiévale de Provins attire les touristes. Alors que la ville de bénéficie pas de la même renommée que Versailles ou Fontainebleau, la Cité Médiévale se place en deuxième position dans le classement des lieux les plus visités. Pour les habitants de la région, c’est un fait étonnant et qui questionne.

Enceinte de la cité médiévale de Provins

Pourtant, la Cité Médiévale de Provins a attiré 1 million de visiteurs en 2019. Alors pourquoi un tel engouement pour ce lieu ? Valorisée par l’Office de Tourisme de Paris, la Cité Médiévale de Provins offre aux visiteurs une expérience immersive. Un véritable voyage dans le temps, à moins de deux heures de Paris, grâce à divers activités et animations :

– Des visites guidées, à pied, en vélo ou à bord d’un petit train, afin de découvrir les divers monuments historiques de la ville ;

– Le Banquet des Troubadours, animé comme à l’époque, pour découvrir la gastronomie du Moyen-Âge dans un décors unique. Il est même possible de louer des costumes pour plonger entièrement le public dans une autre époque. Afin de permettre d’accueillir un vaste public, les repas sont adaptables aux divers régimes alimentaires.

En complément de ces activités, il y a aussi des spectacles thématiques, à la manière du Puy-du-Fou. Spectacles équestres, historiques ou autour de l’art de la fauconnerie, les spectacles dans la Cité Médiévale de Provins perfectionnent l’expérience.

Les sites culturels qui complètent l’échappée touristique en Île-de-France

 Le patrimoine historique est très important dans la région, néanmoins il n’est pas le seul atout de l’Île-de-France. Les touristes en baladent dans la région recherche souvent des activités familiales et ludiques qui peuvent séduire les enfants. Les divers sites touristiques de la région ont donc mis en place des activités pour les enfants, comme le démontre l’exemple précédent de Vaux-le-Vicomte. 

Les sites culturels pédagogiques et ludiques, pour plaire aux enfants et aux adultes

Certains lieux se prêtent particulièrement bien à la création d’activité ludiques et pédagogiques. Au Bourget, le Musée de l’Air et de l’Espace joue sur les ateliers et animations pour attirer sa clientèle. Mêlant patrimoine militaire, industriel et technique, le musée du Bourget est le plus grand musée aéronautique de France. Proposant des expositions permanentes et temporaires sur ces sujets, les touristes peuvent aussi profiter de diverses activités : 

– Le Boarding Pass, qui permet de monter dans quatre avions dont un Boeing, deux Concordes et un Dakota ;

– L’activité Simu Pilote, à destination des enfants et des adultes, pour apprendre à piloter en équipe ;

– L’espace Planète Pilote, espace ludo-éducatif dédié aux enfants.

 Ces nombreuses activités séduisent petits et grands, pour une visite inoubliable. À la fois pédagogique et ludique, la visite du Musée du Bourget attire de nombreux touristes : près de 221 000 en 2019. 

La découverte est un aspect important à ne pas négliger dans une offre touristique. Le site touristique de France Miniature joue sur la curiosité du public, en leur proposant de découvrir les merveilles qui jalonnent le territoire français. L’aspect miniature est ludique et attractif, surtout pour les familles. De cette manière, France Miniature attire un panel de touristes larges.

Hormis les activités familiales, un second aspect attire les touristes dans la région Île-de-France : l’art et la culture. Comme le démontre les exemples précédents, la culture en Île-de-France prend des formes très variées. Néanmoins, pour ce qui concerne l’intérêt artistique, un lieu en particulier émerge dans le classement.

 La Propriété Caillebotte, dans les pas d’un célèbre artiste collectionneur

Grande maison bourgeoise de style néoclassique, la Propriété Caillebotte tire son nom de celui de son illustre propriétaire, le peintre et collectionneur Gustave Caillebotte. Peintre français célèbre pour son importante collection de toiles impressionnistes et ses propres tableaux, Gustave Caillebotte a été très inspiré par son environnement. 

À l’instar de la Maison et des Jardins de Monet, la Propriété Caillebotte permet aux visiteurs de pénétrer dans l’univers de l’artiste. En 2019, ce sont environ 164 000 touristes qui ont marché dans les pas de Caillebotte. Pour les passionnés d’art, rencontrer l’univers intime d’un grand maître est une excellente raison de venir sur un territoire.

Les raboteurs de parquet, Gustave Caillebotte

Nichée au cœur d’un parc, la Propriété Caillebotte offre aussi aux visiteurs un moment hors du temps dans un écrin de verdure. Le patrimoine naturel est le dernier atout de l’Île-de-France.

Les sites touristiques autour de la faune et la flore en Île-de-France

Le patrimoine naturel en Île-de-France est un véritable atout pour le territoire. Divers sites touristiques utilisent ce patrimoine afin d’y développer des activités attractives, tournées autour de la faune et la flore. Le site le plus célèbre dans cette catégorie est le Zoo Safari du Château de Thoiry.

Entre patrimoine historique et parc zoologique, le site du Château et Zoo Safari de Thoiry a attiré plus de 560 000 touristes en 2019. De ce fait, le Zoo Safari de Thoiry est le cinquième zoo le plus visité de France, juste devant le Zoo de la Flèche. Le lieu propose diverses activités de loisirs à destination des enfants et des adultes, telles que :

– Les Rendez-vous avec les animaux et les soigneurs, pour profiter d’un moment privilégié, en immersion et dans le respect total de l’animal ;

– Le Safari Air Park, parcours en hauteur permettant d’admirer le Safari avec une vue imprenable.

Pour les plus curieux, le lieu propose aussi de passer une nuit au Zoo, afin de profiter le matin venu d’une visite privatisé. Les parcs zoologiques sont des atouts attractifs, plaisant à la fois aux enfants et aux adultes. Cette tendance, qui se retrouve partout en France, est surtout présente en Bretagne. La région Île-de-France possède deux autres parcs zoologiques, tous deux situés à Lumigny. Les parcs zoologiques de Lumigny se divisent en deux spécialisés, l’un accueillant des singes et l’autres des félins.

La découverte de la faune et la flore est une activité appréciée par les touristes. En complément des deux grands parcs zoologiques de la région, l’Île-de-France possède des grands domaines et parcs, la plupart étant liés aux sites historiques évoqués en début d’article. Cependant, il en existe un qui attire des visiteurs malgré la disparition de son château.

Le Domaine national de Saint-Cloud

Labellisé « Jardin Remarquable », le Domaine national de Saint-Cloud est un immense domaine de 460 hectares aux portes de Paris. Composé de jardins, de fontaines et de sculptures, le somptueux domaine est une ode à la beauté du patrimoine naturel. 

Le Domaine national de Saint-Cloud

Géré par le Centre des Monuments Nationaux, le parc est aussi classé Monument Historique. Véritable bouffée d’air frais à proximité de la capitale, le lieu a attiré 144 758 excursionnistes en 2019.

Conclusion :

Avec une offre touristique très diversifiée, la région Île-de-France possède les atous pour attirer les touristes hors de la capitale. L’atout principal de la région est son important patrimoine historique, dont la renommée dépasse les frontières.

Les touristes qui sortent de la capitale pour découvrir la région francilienne génère un flux touristique sur le territoire. Ils créent de la demande à tous les niveaux : hébergements, restaurations, activités, etc. Pour l’instant, alors que Paris propose énormément d’hébergements hôtelier, le reste de l’Île-de-France doit encore se développer.

C’est un avantage pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux, qui peuvent alors se positionner pour répondre aux demandes de la clientèle. Comprendre son territoire est essentiel pour y développer une activité.

De plus, à l’ère du coronavirus, les touristes désirent découvrir des grands espaces, au sein desquels ils peuvent se balader plus librement. L’Île-de-France est le territoire idéal pour offrir un tourisme différent.

Enfin, la région dispose aussi d’autres atouts attractifs pour les touristes, comme le célèbre parc à thème Disneyland Paris ou le complexe commercial de La Vallée Village, qui a accueilli 7 100 000 visiteurs en 2019. 

Pour aller plus loin :

Organiser une reconstitution historique dans un château

Le luxe et le patrimoine sont indissociables

Idées pour rentabiliser un monument historique

Organiser un évènement

À la suite des articles qui dressent les différentes tendances touristiques de nos régions françaises, découvrez les multiples facettes du tourisme en Occitanie.

L’important à retenir de cet article : 

La région Occitanie attire des typologies de touristes multiples grâce à ses divers univers de destination, ses paysages variées et son patrimoine diversifié. De cette manière, l’offre touristique dans la région peut s’étendre et répondre à différentes demandes de la clientèle en termes d’hébergements ou d’activité. 

– La richesse du patrimoine historique est l’atout principal de la région, générant le plus important flux touristique ;

– L’Occitanie se place en tête des régions les plus fréquentées par les curistes ; 

– Les activités de plein air sont fortement appréciées et le tourisme vert est en plein essor ;

– La région bénéficie aussi de l’importance du pèlerinage sur son territoire.

Introduction :

La région Occitanie se distingue par une pluralité de paysages correspondants à quatre univers de destination : la montagne, le littoral, la campagne et les villes. Chaque univers possède des caractéristiques bien précises. De l’excursionniste pratiquant le slow tourisme au touriste amateur de patrimoine et d’histoire, l’Occitanie captive l’attention de divers publics. Cette diversité est une véritable richesse pour le territoire. 

En effet, l’Occitanie recense 208 millions de nuitées touristiques en 2019, dont 65% sont des touristes français et 35% des étrangers. Parmi les touristes français, les régionaux représentent un taux d’environ 20%.La région Occitanie est donc une destination pour le tourisme de proximité (moins de 2h30 du lieu de résidence). Une pratique qui continue de croitre à l’ère du coronavirus

L’un des autres atouts principaux de la région est sa place en tant que première destination du tourisme thermal. En effet, 183 000 curistes ont fréquenté la région en 2019, soit près d’un tiers des curistes français. En dehors de leur temps de cure, les curistes peuvent visiter les sites patrimoniaux aux alentours et découvrir le terroir local. Ils participent ainsi au développement économique du territoire

Pour les propriétaires et gestionnaires de sites patrimoniaux, il est intéressant de se positionner pour répondre au besoin de cette clientèle. Si vous vous situez à proximité d’une des 28 stations thermales d’Occitanie, vous pouvez notamment proposer de l’hébergement qui pourra attirer des curistes.

Les multiples univers de la région Occitanie font aussi écho à la diversité de son patrimoine historique, religieux et naturel

1. Découvrir l’Occitanie grâce à la richesse de son patrimoine historique et religieux

La région Occitanie compte six sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. En plus de ces sites, l’Occitanie en partage deux avec d’autres régions. Ainsi, il s’agit de la région possédant le plus important nombre de sites protégés à l’UNESCO en France. Cette richesse patrimoniale participe à l’attractivité du territoire. En effet, les chiffres clés du tourisme démontrent qu’un touriste sur deux dans la région visite un site historique.

De plus, le patrimoine historique et religieux en Occitanie représente une grande diversité de périodes et de styles architecturaux.

La Cité Médiévale de Carcassonne, premier site touristique de l’Occitanie

Figurant parmi les sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Cité Médiévale de Carcassonnegénère le plus important flux touristique du territoire. En 2019, la ville a accueilli près d’1,8 millions d’excursionnistes, dont le tiers ont visité les remparts et le Château Comtal. À titre d’exemple, la Cité Médiévale de Carcassonne est plus visitée que le Domaine de Chambord, en région Centre-Val-de-Loire.

Bien que Carcassonne soit célèbre pour sa Cité Médiévale, les origines de la ville remontent à l’époque gallo-romaine. Certaines traces de cette époque sont encore visibles, comme une partie des remparts construits au IIIème siècle. 

Cité de Carcassonne

Le patrimoine antique et gallo-romain en Occitanie

L’Occitanie bénéficie d’un important patrimoine antique et gallo-romain, qui fait la particularité de la région. Il peut s’agir de quelques éléments architecturaux dilués dans une cité médiévale comme à Carcassonne ou dans la commune d’Aigues-Mortes. Cette dernière, visitée par un million d’excursionnistes en 2019, est à la croisée des époques. La commune dispose aussi d’un patrimoine naturel remarquable, idéal pour attirer les publics amateurs à la fois de patrimoine et de tourisme vert. 

Aigues-Mortes

La région possède aussi des sites patrimoniaux antiques célèbres tels que :

– Le Pont du Gard, édifice destiné au passage d’un aqueduc romain. Ce vestige antique incroyablement bien conservé et classé Monument Historique a attiré près de 850 000 excursionnistes en 2019 ;

– Les Arènes de Nîmes, qui sont à l’image d’un petit Colisée. Illustration parfaite et bien conservée des amphithéâtres romains, l’édifice est classé Monument Historiques. En 2019, 407 000 touristes ont visité les Arènes de Nîmes.

Les Arènes de Nîmes

Le patrimoine à travers les époques dans le centre historique de Narbonne

La ville de Narbonne regorge de pépites architecturales historiques et religieuses. Les sites les plus visités sont le Pont des Marchands et la Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteurs, qui recensent 1 270 000 visiteurs en 2019. Cet important flux touristique est un avantage pour le développement économique et touristique local. Le Pont des Marchands est une particularité quasi-unique de la ville. Il s’agit d’un des deux derniers ponts de France encore habités, à l’image du célèbre Ponte Vecchio de Florence. L’originalité du lieu participe à renforcer l’attractivité du territoire. 

Cloître de la Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteurs

En ce qui concerne la Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur, il s’agit du monument le plus prestigieux de Narbonne. Caractéristique du style architectural gothique méridional, l’édifice possède deux particularités qui participent à sa renommée. La cathédrale est inachevée et sa hauteur sous voûte en fait la quatrième plus haute de France. Par sa grandeur, l’édifice, classé Monument Historique, se distingue dans le paysage urbain de Narbonne et attire de nombreux touristes.

2. L’importance du patrimoine religieux en Occitanie

Le patrimoine religieux en Occitanie représente une part importante du tourisme. La région possède de fantastiques édifices religieux, à l’image de la Cathédrale Sainte-Cécile au cœur de la cité épiscopale d’Albi. Classé Monument Historique, l’édifice est un joyau architectural. Il s’agit de la plus grande cathédrale en brique du monde. Le monument est aussi célèbre pour ses fresques et décorations qui en font la plus grande cathédrale peinte d’Europe. 

Toutes ces particularités prestigieuses attirent des publics variés, amateurs d’art ou d’architecture. Toutefois, en comparaison des autres grandes cathédrales de France, Albi n’est pas parmi les plus fréquentées. En effet, alors que la cathédrale de Reims a accueilli 1,6 millions de visiteurs en 2019, la cathédrale d’Albi en recense 600 000

La Cathédrale Sainte-Cécile 

En plus des touristes curieux qui visitent les édifices religieux, nombreux sont les pèlerins qui viennent dans la région

En effet, la région est traversée par les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, qui figurent dans la liste des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. La Basilique Saint-Sernin dans le Tarn est une étape importante de ce pèlerinage. L’édifice abrite les reliques de Saint-Sernin, premier évêque de Toulouse, auprès desquelles les pèlerins viennent se recueillir. La Basilique est classée Monument Historique et protégée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le lieu attire les touristes tout comme les pèlerins, recensant 754 800 visiteurs en 2019.

La Basilique Saint-Sernin

Le Sanctuaire de Lourdes, grand site de pèlerinage français

La région Occitanie possède aussi le plus grand site de pèlerinage catholique français : le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdesfréquenté par 550 000 visiteurs en 2019. Néanmoins, le site ne figure pas parmi les lieux de pèlerinage les plus fréquentés. Par exemple, la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay a attiré plus de 800 000 visiteurs en 2019.

Le lieu regroupe plusieurs édifices tels que la célèbre Grotte de Massabielle ou la Basilique de l’Immaculée-Conception, ainsi que plusieurs fontaines et un chemin de croix. Divers monuments religieux ou d’accueil complètent le sanctuaire. 

La Basilique de l’Immaculée-Conception

Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux souhaitant se lancer dans une activité d’hébergement ou de restauration, l’important flux généré par les pèlerins est une réelle opportunité.

3. La mise en avant du patrimoine régional grâce au tourisme vert

La région Occitanie possède un patrimoine naturel extrêmement riche et varié. À travers le dispositif « Grands Sites Occitanie / Sud de France », la région valorise 40 sites touristiques régionaux divers. Ces sites sont de véritables atouts pour le territoire. En effet, près de 80% des touristes qui visitent la région se rendent dans l’un de ces sites. De plus, on constate qu’un taux de 78% des visiteurs français restent une demi-journée ou une journée entière sur ces lieux. Les principales activités sont les suivantes : promenade à 80%, puis visite culturelle à 48%, et enfin randonnée à 22%. Il y a donc un véritable tournant à prendre au niveau du tourisme vert et durable et du slow tourisme pour attirer les publics qui y sont sensibles.

Parmi les grands sites se trouvent des sites patrimoniaux cités précédemment comme Albi ou Aigues-Mortes, ainsi que de nombreux sites naturels tels que : 

– Les Cévennes, parc national montagneux où se trouve le célèbre Pont du Gard ;

– La Vallée de la Dordogne, où se trouve le Gouffre de Padirac.

Le Gouffre de Padirac s’ouvre sur une cavité naturelle exceptionnelle, au fond de laquelle coule une rivière souterraine. Le long de celle-ci, les excursionnistes peuvent découvrir deux lacs et une cathédrale souterraine. Ce lieu unique, entre nature et aventure, attire les touristes amateurs de découverte et de tourisme vert. En 2019, un demi-million d’excursionnistes sont venus admirer les lieux.

Le tourisme fluvial, le slow tourisme au fil de l’eau

Dans la veine du slow tourisme et des pratiques vertes et durables, le tourisme fluvial itinérant est fortement apprécié par les excursionnistes en Occitanie. Le long du Canal du Midi, les Écluses de Fonseranes ont attiré 400 000 excursionnistes en 2019

Mêlant itinérance, découverte des paysages et du patrimoine, le tourisme fluvial présente de nombreux atouts pour le territoire et participe à sa désirabilité. L’office de tourisme de Béziers surf sur la popularité du tourisme fluvial en organisant des évènements attractifs, attirant toujours plus de public.

Conclusion : 

La région Occitanie attire des publics divers, se démarquant notamment par ses touristes curistes et ses pèlerins. Parmi les touristes qui fréquentent la région, nombreux sont aussi ceux qui sont attirés par le patrimoine historique et naturel du territoire.

Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux, connaitre les avantages de sa région ainsi que le type de public qu’elle attire permet de se positionner. De cette manière, l’activité développée au sein du site patrimonial est en adéquation avec les besoins de la potentielle clientèle. 

Les chiffres clés du tourisme de la région permettent d’obtenir des informations essentielles , comme le taux de fréquentation des typologies d’hébergement. En Occitanie, les chiffres démontrent que 65% de l’offre d’hébergement est de l’hébergement de plein air (campings). Ainsi, le gestionnaire d’un site historique, souhaitant se lancer dans une activités d’hébergement, devra  prendre en compte ce paramètre et réaliser une étude de marché.

Pour aller plus loin : 

Investir dans le patrimoine historique naturel

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Amateurs de patrimoine, voici le top 10 des sites les plus visités de la Bourgogne-Franche-Comté.

Introduction : 

La région Bourgogne-Franche-Comté possède un grand nombre de trésors patrimoniaux. Avec huit sites inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO et beaucoup de monuments classés, la région regorge d’édifices historiques. Ces édifices possèdent une architecture unique, attirant les curieux comme les passionnés.

En complément de cet important patrimoine bâti, la région possède un patrimoine naturel remarquable, idéal pour les amateurs de tourisme vert. En effet, la Bourgogne-Franche-Comté possède trois Parcs Naturels Régionaux (PNR) : le Morvan, le Haut-Jura et le Ballons des Vosges. Afin de mettre en valeur ce patrimoine, la région dispose de divers circuits de tourisme itinérant : 

– 1 350 km de vélos routes et voies vertes pour les cyclistes ;

– 1 330 km de voies navigables pour le tourisme fluvial ;

– De nombreux sentiers de randonnées, dont dix sentiers de Grande Randonnée (les GR). 

Grâce à ces circuits itinérants, les excursionnistes en balade dans la région peuvent découvrir les trésors du patrimoine de la région tout en pratiquant une activité de plein air. Ces activités sont de plus en plus recherchées par les touristes en tant de pandémie, ce sont donc des véritables leviers d’attractivité pour la région. 

Entre architecture et paysages remarquables, les sites touristiques de la région proposent aussi des activités variées, permettant ainsi d’attirer des publics très différents.

Découvrons ensemble la diversité des trésors qui jalonnent la région et attirent les touristes. 

Le patrimoine religieux en Bourgogne-Franche-Comté, leader du tourisme

Le patrimoine religieux est très important en Bourgogne-Franche-Comté. En effet, les sites les plus visités de la région sont tous des édifices du patrimoine religieux. Cela s’explique de plusieurs manières : 

– L’architecture de ces lieux, souvent impressionnante ;

– L’aspect spirituel, qui attire des pèlerins ;

– Les activités pédagogiques et culturelles mises en place au sein de ces lieux.

1.  La Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay

Avec près de 820 000 visiteurs en 2019, la Basilique Saint-Marie-Madeleine de Vézelay est le site le plus visité de la région Bourgogne-Franche-Comté. À l’échelle nationale, la basilique se place parmi les dix sites religieux les plus visités de France.

Visiter, prier ou séjourner, diverses sont les possibilités offertes aux visiteurs. Les frères et sœurs de la Fraternité de Jérusalem accueillent les visiteurs et leur proposent des moments de partage au sein de ce magnifique édifice. 

La Basilique est aussi une halte du chemin vers Saint-Jacques de Compostelle. Ainsi, les séjours proposés au sein de la Basilique concernent surtout les pèlerins. Toutefois, les familles ou encore les groupes de jeunes désirant vivre une expérience spirituelle sont aussi les bienvenus.

2. Les Hospices de Beaune

Situé en Côte-d’Or, les Hospices de Beaune se placent en deuxième position parmi les sites les plus visités de la région. En 2019, près de 441 250 touristes sont venus aux Hospices de Beaune. Ces chiffres ne concernent que l’Hôtel-Dieu et le domaine viticole, puisque le centre hospitalier actuel ne compte évidemment pas dans l’étude touristique.

Si l’architecture atypique du lieu attire les touristes, deux autres aspects participent à la renommée du lieu. D’une part, l’important patrimoine viticole des Hospices, s’étendant sur soixante hectares. Composé des plus grands crus de Bourgogne, le patrimoine œnologique du lieu génère de l’intérêt auprès des touristes, notamment les amateurs d’oenotourisme.

D’autre part, et c’est sans doute l’aspect le plus populaire, le lieu a accueilli le tournage de la Grande Vadrouille, film français culte. En visitant les Hospices de Beaune, les touristes marchent sur les pas de Bourvil et Louis de Funès et revivent les scènes du film.

3. La Basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial

La Basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial recense 320 000 visiteurs pour l’année 2019. Les touristes viennent ici découvrir un parfait exemple de l’architecture. Inspiré de l’Abbaye de Cluny, l’édifice permet aux curieux comme aux passionnés d’imaginer ce que fut la fameuse Abbaye.

La communauté d’Emmanuel, qui est installée dans le lieu, accueille chaque année de nombreuses familles, des pèlerins ainsi que des groupes de jeunes. Forums, camps ou encore retraites spirituelles, la Basilique accueille les voyageurs en quête d’expérience spirituelle. Afin de séduire davantage les familles, le lieu a créée des activités dédiées à l’éveil des enfants, notamment deux jeux rallyes.

En Bourgogne-Franche-Comté, le patrimoine religieux est très important. Générant un important flux touristique sur le territoire, ce patrimoine touche à la fois les passionnés d’architecture et de culture et les voyageurs en quête d’expériences spirituelles. 

Néanmoins, le patrimoine religieux n’est pas le seul atout attractif de Bourgogne-Franche-Comté. Les sites historiques et culturels participent aussi à l’attractivité de la région

Les trésors historiques et culturels les plus visités de Bourgogne-Franche-Comté

4. Le Musée des Beaux-Arts de Dijon

Situé dans l’aile orientale de l’ancien palais des Ducs et de l’Etat de Bourgogne, le Musée des Beaux-Arts de Dijon dispose d’une riche collection d’art. De l’antiquité à nos jours, le musée présente des objets et œuvres d’art retraçant l’évolution de l’art au fil des siècles. 

La Dame à sa toilette, École de Fontainebleau, conservé au Musée des Beaux-Arts de Dijon

Grâce à cette collection, le musée se place parmi les plus importants de France, hors Paris. Le musée des Beaux-Arts de Dijon a attiré 315 600 visiteurs en 2019.

5. Le chantier médiéval de Guédelon

Le chantier médiéval de Guédelon dans l’Yonne œuvre pour la construction d’un château médiéval selon les techniques traditionnelles. L’idée est née d’une étude réalisée au Château de Saint-Fargeau qui a révélé la présence d’un château médiéval enfoui sous le château actuel. Le propriétaire des lieux a décidé que de reconstruire un château médiéval selon les techniques utilisées à l’époque. L’objectif est de recréer un nouveau château en s’inspirant des châteaux aux alentours.

Ce surprenant chantier attire chaque année des centaines de milliers de touriste. En 2019, ce sont près de 306 000 visiteurs qui sont venus au chantier. Entre savoir-faire et artisanat, le touriste a l’occasion unique d’observer la construction d’un château médiéval comme à l’époque et d’y participer. En effet, de nombreuses activités pédagogiques sont proposées. Par exemple, il est possible de d’apporter sa pierre à l’édifice grâce à un atelier de taille de pierre. Les visiteurs peuvent aussi échanger avec les divers artisans du chantier, pour découvrir leurs métiers.

6. La Citadelle Vauban à Besançon

Située dans le département du Doubs, la Citadelle Vauban à Besançon est une merveille d’ingénierie architecturale et militaire. Construite au XVIIème siècle par Sébastien Le Prestre de Vauban, elle constitue l’un de ses chefs d’œuvres. À ce titre, la Citadelle bénéficie de diverses protections : 

– Au titre des Monuments Historiques ;

– Au Patrimoine mondial de l’UNESCO ;

– En tant que site classé de France.

Vue de la citadelle de Besançon et du front Saint-Etienne

La reconnaissance du génie architectural de Vauban à l’échelle nationale et internationale participe à l’attractivité de la Citadelle. Cependant, la Citadelle attire aussi les visiteurs grâce aux trois musées qu’elle abrite : 

– Le Musée de la Résistance et de la Déportation ;

– Le Musée comtois ;

– Les espaces animaliers du Muséum.

Entre site culturel, historique et naturel, la Citadelle est un endroit unique qui a attiré près de 275 000 visiteurs. 

7. La Citadelle de Belfort

Dans un tout autre style architectural, la Citadelle de Belfort se place elle aussi parmi les lieux les plus visités de la région Bourgogne-Franche-Comté. 

En 2019, près de 219 000 touristes ont visités la Citadelle. En plus de l’architecture de la citadelle et du splendide panorama sur le paysage, les touristes peuvent aussi profiter :

– Du Musée d’Histoire de Belfort, situé au sommet de la Citadelle ;

– Du Lion de Bartholdi, emblème de la ville et de la Citadelle ;

– D’une expérience numérique inédite : la visite en réalité augmentée, incluant aussi des reconstitutions, des films et interviews.

Plan de la citadelle de Belfort

En plus de l’attrait historique et culturel, la Citadelle offre aussi un magnifique panorama sur le patrimoine naturel de Belfort. 

Le patrimoine naturel de la région attire lui aussi des touristes, surtout des excursionnistes en quête de nature. C’est un atout supplémentaire pour la Bourgogne-Franche-Comté.

Les sites naturels touristiques les plus visités de Bourgogne-Franche-Comté

8. Les Cascades du Hérisson dans le Jura

Au nombre de sept, les Cascades du Hérisson jalonnent le torrent du même nom. En pleine nature, sur un parcours de 4km, les cascades attirent les excursionnistes amateurs de randonnés et de nature. Néanmoins, afin de permettre au plus grand nombre de venir profiter du lieu, des accès ainsi qu’une plateforme PMR ont été aménagés. Avec 384 159 visiteurs en 2019, il s’agit du site naturel le plus fréquenté.

Ce site fait partie de l’ensemble « Vallée du Hérisson, Plateau des 7 lacs », inscrit au réseau des Grands Sites de France. Lors de la promenade au fils de l’eau, les touristes peuvent aussi admirer quelques vestiges historiques, témoins d’une époque où les populations utilisaient la force motrice de l’eau dans leur vie quotidienne. Par exemple, près de la Cascade du Moulin Jeunet se trouve les vestiges d’un ancien moulin du XVIIe siècle.

9. Le Parc du Moulin à Tan

Classé « Jardin Remarquable », le magnifique parc du Moulin à Tan est le parc le plus visité de la région. En 2019, 246 440 visiteurs sont venus découvrir cet impressionnant site. Le parc est composé de divers espaces dédiés à l’observation de la faune et de la flore, parmi lesquels il y a :

– Des Serres Tropicales, offrant un dépaysement olfactif grâce aux multiples variétés exotiques de vanilliers, orangers et autres ;

– Une zone d’observation faunistique et des enclos animaliers ;

– Des aires de jeux pour enfants.

Tous ces espaces et équipements permettent d’accueillir un large public et de plaire, notamment, aux familles. En effet, le parc propose plusieurs parcours d’orientation afin d’éveiller la curiosité des enfants et des adultes. Les divers espaces aménagés permettent de passer une journée au vert, entre loisirs, nature et découverte.

10. Le Grand Site de Solutré Pouilly Vergisson en Saône-et-Loire

Le Grand Site de Solutré Pouilly Vergisson fait partie du réseau des Grands Sites de France.

Lieu emblématique du Sud de la Bourgogne, situé en Saône-et-Loire, le site présente plusieurs atouts qui en font un incontournable de la région : 

– Un patrimoine naturel remarquable ; 

– Un terroir exceptionnel ;

– De nombreuses espèces protégées. 

En complément de cela, le site possède l’un des plus grands gisements préhistoriques d’Europe.

Conclusion :

L’atout principal de la région Bourgogne-Franche-Comté est l’importance de son patrimoine religieux, qui attire de très nombreux visiteurs, touristes comme pèlerins. Tout comme la région Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté bénéficie de la présence des Chemins de Compostelle. Les diverses étapes, à l’instar de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, attirent de nombreux pèlerins.

En complément du patrimoine religieux, la région bénéficie aussi d’un vaste patrimoine culturel et historique, ce qui complète l’offre touristique. Le patrimoine naturel de la région est un plus non négligeable. Toutefois, il ne s’agit pas de l’atout principal de la région, comme c’est le cas de l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux, il est important d’avoir conscience des atouts principaux de son territoire. La forte affluence de pèlerins dans la région Bourgogne-Franche-Comté crée une demande au niveau des hébergements et de la restauration. Ainsi, développer une activité dans ces secteurs peut être un choix intéressant. Le lieu, s’il s’y prête, peut aussi devenir un espace d’accueil pour des conférences ou des rencontres thématiques.

Pour aller plus loin :

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les chantiers participatifs au service du patrimoine

Transformer un parc en jardin remarquable

Le slow tourisme, découvrir le patrimoine en flânant

À travers cet article, explorons la Bretagne, terre d’évasion entre patrimoine et légendes.

L’important à retenir de cet article :

La Bretagne est une région célèbre en France et à travers le monde. Ses spécialités gastronomiques, ses légendes et icônes ainsi que son patrimoine attirent les touristes. Pour les excursionnistes en quête d’évasion, entre patrimoine et légendes, la Bretagne est le territoire idéal.  

Ce qu’il faut retenir : 

– Le patrimoine naturel remarquable de la Bretagne est son atout principal, notamment son important littoral ;

– L’aura mystique qui se dégage des sites patrimoniaux bretons attise la curiosité des touristes et participe à l’imaginaire public à propos de la région ;

– Les activités en lien avec la découverte de la faune et de la flore sont un véritable levier pour capter les flux de touristes .

Introduction : 

La Bretagne est une région possédant une identité marquée, qui s’est diffusée hors de ses frontières, notamment grâce à la gastronomie. Cela participe à l’attractivité du territoire et attise la curiosité des touristes. En 2019, les chiffres du tourisme enregistrent 12,8 millions de touristes pour près de 100 millions de nuitées. Parmi ces touristes, les français représentent un taux de 83%, pour 17% d’étrangers. 

Particulièrement appréciée par les touristes locaux et voisins, le flux touristique le plus élevé concerne la période estivale. La clientèle française est majoritairement issue du Nord-Ouest de la France et de la région parisienne. Les visites culturelles sont très appréciées par les français. En 2019, 6,8 millions de touristes ont fréquenté des sites culturels (et 9% d’étrangers). 

Afin de permettre aux touristes de découvrir au mieux les trésors de la Bretagne, une soixantaine d’offices de tourisme jalonnent le territoire. Ils mettent en avant les différents atouts de la région. En effet, le patrimoine et la culture en Bretagne possèdent diverses facettes : patrimoine naturel et historique, gastronomie, traditions et légendes. 

La gastronomie bretonne est largement appréciée et réputée. Galettes, crêpes, cidre breton ou kouign-amann, autant de produits locaux qui se sont exportés. Il n’est pas rare de retrouver des crêperies bretonnes dans les grandes villes de France. Par ailleurs, à l’étranger, les boutiques vendant des produits français proposent souvent des produits bretons. La gastronomie est véritablement un atout pour la renommée et l’attractivité de la région.

Cidre

1. Le patrimoine naturel breton, décor idéal pour le tourisme vert

La Bretagne bénéficie d’un environnement remarquable et d’un important patrimoine naturel. Son littoral composé de 2 700km de côtes, représentant 42% du littoral français, en fait la région avec le plus grand littoral de France. C’est un atout majeur pour attirer les excursionnistes amateurs de tourisme itinérant, axé sur la nature. En outre, la région Bretagne bénéficie de la non-saturation ou surfréquentation de ses paysages. Son patrimoine naturel est resté très authentique malgré un territoire densément peuplé. Ainsi, même les plus grandes stations balnéaires de la région possèdent un charme unique, à l’instar de Saint-Malo.

En plus de son incroyable littoral, la Bretagne possède un patrimoine naturel varié et dont la qualité est reconnue. En effet, la région comtpe : 

– 2 Parcs Naturels Régionaux : l’Armorique et le Golfe du Morbihan ;

– 16 réserves naturelles, classées au niveau national ou régional ;

– Près de 700 sites classés ou inscrits au titre de la nature ou des paysages, dont trois Grands Sites.

Golfe du Morbihan

Sur son territoire, la région comtpe aussi 41 sites terrestres et 18 sites marins classés Natura 2000, tels que la Baie du Mont Saint-Michel , dont une partie se situe en terre bretonne, et l’autre en Normandie. Toutes ces protections garantissent la qualité du patrimoine naturel de la région et sont de véritables atouts pour renforcer la désirabilité du territoire auprès des amoureux de la nature.

Le tourisme itinérant pour découvrir ce patrimoine naturel

Divers circuits itinérants sont particulièrement réputés en Bretagne, dont la Vélodyssée et le GR 34, aussi nommé Sentier des Douaniers. La Vélodyssée fait partie d’un circuit international prisé par les amateurs de slow tourisme.

Les touristes qui empruntent ces chemins sont majoritairement des excursionnistes de passage, qui ne restent pas plusieurs jours dans un même lieu. Ces excursionnistes itinérants  aiment découvrir des endroits différents tous les jours.

Qu’il s’agisse des cyclistes ou des piétons, ils réalisent plusieurs escales tout au long de leur périple. Ces escales peuvent être de nature culturelle ou pour séjourner et se reposer avant de reprendre la route. Ainsi, pour les propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux situés à proximité de ces circuits itinérants, il peut être intéressant de se positionner pour capter les flux de touristes en proposant une offre d’hébergement, de restauration ou de visite. 

Exemple : patrimoine et découverte au Domaine de la Bourbansais

Situé dans l’Ille-et-Vilaine, à proximité d’un circuit itinérant, le Domaine de la Bourbansais accueille les excursionnistes. Le château classé Monument Historique, fut construit entre le XVI et le XVIIIème siècle. Les extérieurs sont aménagés de jardins à la française, créés sous Louis XV, et d’un parc zoologique ouvert depuis 1965. 

Ici, les touristes viennent découvrir le patrimoine historique de la région tout en profitant du parc zoologique. Attirant toutes les générations, c’est un véritable atout d’attractivité pour le territoire. Le château a su tirer profit de son important patrimoine extérieur en y développant des activités auxquels les différents publics sont sensibles. De plus, la création d’un parc zoologique s’inscrit dans l’histoire du lieu, qui accueillait déjà des animaux auparavant, notamment un centre équestre. Le haras est d’ailleurs l’un des atouts phares du parc zoologique.

Le Domaine propose également deux gites, situés dans les anciennes dépendances du château, ainsi qu’une aire pour accueillir des camping-caristes. En complément de l’offre d’hébergement, le lieu dispose aussi d’un restaurant. Le domaine de la Bourbansais est un véritable complexe disposant de tous les équipements pour accueillir les touristes. En 2019, le lieu recense 137 000 visiteurs.

2. L’importance des sites culturels et parcs à thèmes axés sur la faune et la flore

Comme le démontre l’exemple précédent du Domaine de la Bourbansais, les touristes qui viennent en Bretagne apprécient les activités en lien avec la faune et la flore. Cette tendance n’est pas propre qu’à la Bretagne, néanmoins elle y est particulièrement importante. En effet, les trois lieux les plus visités de la région ont tous en rapport avec la faune la flore :

– L’Océanopolis de Brest, site le plus visité de la région, avec 391 000 visiteurs ;

– Le Grand Aquarium de Saint-Malo, tenant la deuxième place du podium avec une fréquentation de 359 800 visiteurs ;

– Le Parc Zoologique de Branféré et ses 222 800 visiteurs.

La faune et la flore sont des thématiques qui attirent des publics différents mais qui partagent une curiosité commune pour ces sujets.

3. Le patrimoine historique breton, entre histoire et légende

À côté de son patrimoine naturel, la Bretagne possède un patrimoine historique et religieux retraçant l’évolution de la région. Les plus célèbres constructions sont les constructions mégalithiques préhistoriques que sont les menhirs, dolmens, cairns ou tumulus. Parmi ces édifices, les alignements de Carnac, recensant des milliers de menhirs, constituent le plus grand site mégalithique du monde. Géré par le Centre des Monuments Nationaux, le site des alignements de Carnac est protégé au titre des Monuments Historiques.

Les alignements de Carnac 

Possédant une dimension mystique, ces mégalithes jalonnent le territoire et participent à son attractivité. En effet, la Bretagne est aussi une terre de légendes et de mythes.

Ces légendes entourent aussi les châteaux peuplant la Bretagne, à l’instar du château de Comper, au cœur de la forêt de Brocéliande. Inscrit Monument Historique, le château abrite le centre de l’imaginaire arthurien.

Ici, la célèbre légende arthurienne prend vie, s’entremêlant avec l’histoire véritable et l’architecture des lieux. Au cœur de la forêt de Brocéliande, c’est au château de Comper qu’est rédigée une charte relative aux us et coutumes de la forêt. Cette charte mentionne par exemple la Fontaine de Barenton, lieu légendaire connu pour son lien avec Merlin l’Enchanteur et la Dame du Lac.

Non loin du château de Comper se trouve le lac mythique dans lequel la Dame du Lac aurait vécu, élevé le chevalier Lancelot et forgé la plus légendaire des épées : Excalibur.

Bien que la légende arthurienne soit la plus célèbre de Bretagne, presque indissociable de ce territoire, nombreux sont les autres mythes qui sont liés au patrimoine historique de la région. 

Le Fort La Latte, plus célèbre site historique de la région

Premier site historique le plus fréquenté de Bretagne avec 180 000 visiteurs, le célèbre Fort La Latte ou Château de la Roche-Goyon possède lui aussi sa légende. Celle-ci met en scène le géant Gargantua, célèbre héros de François Rabelais. Figure majeure du folklore médiéval en France ainsi qu’en Grande-Bretagne, Gargantua serait passé par Fort La Latte pour traverser la Manche. Il serait encore possible aujourd’hui de voir les traces de son pied et de sa canne, imprimées dans le sol…

En parallèle de cette légende, le Fort La Latte bénéficie aussi de son emplacement idéal, en bord de mer. Situé dans les Côtes d’Armor, au cœur de la Baie du Mont Saint-Michel, le panorama autour du château est époustouflant. Grâce à son architecture, son environnement et l’aura mythique des lieux, le Fort a accueilli plusieurs tournages de films, pubs ou clips.  Parmi ces derniers, le château a accueilli le clip du célèbre groupe Manau et leur plus fameuse musique, La Tribu de Dana, symbolique de la Bretagne.

Accueillir un tournage est une excellente manière de rentabiliser son bien patrimonial tout en lui apportant de la visibilité.

Les légendes attirent les touristes et ajoutent de la magie aux lieux qu’elles concernent.

Émerveillant les enfants et les adultes, l’univers légendaire qui cohabite avec l’histoire bretonne fait intégralement partie de l’identité du territoire. Les légendes et mythes bretons sont même plus célèbres et symboliques de la région que son histoire.

En Bretagne, tous les châteaux ont leur légende, et si tel n’est pas le cas, le territoire regorge de mythes desquels s’inspirer pour attirer l’intérêt du public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de sites historiques, il peut être intéressant de se renseigner sur les légendes locales et de les valoriser.

Conclusion :

La Bretagne regorge de ressources à portée de main des propriétaires ou gestionnaires de sites patrimoniaux. En Bretagne, le patrimoine historique se mêle au patrimoine naturel et aux diverses légendes. Afin d’attirer les touristes, les propriétaires peuvent donc jouer sur la carte de l’imaginaire, sur la gastronomie bretonne ou valoriser le patrimoine naturel.

Il peut être intéressant aussi de proposer des hébergements, comme de l’hôtellerie ou des chambres d’hôtes. En effet, la région possède de nombreux sites d’hébergements de plein air, c’est-à-dire des campings. Ce type d’hébergement représente 66% des offres, ce qui signifie que le marché des autres hébergements reste à conquérir. 

Pour aller plus loin : 

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Idées pour rentabiliser un monument historique

Concevoir une activité durable dans un château

Formation Diagnostic


À travers cet article, découvrons ensemble pourquoi acquérir un château en France et les enjeux que cela implique.

L’important à retenir de cet article :

Acquérir un château en France est une grande décision, qui nécessite un temps de réflexion. En effet, la vie de châtelain est une vie particulière, souvent à l’opposé de l’ancienne vie des nouveaux propriétaires. 

Ce qu’il faut retenir :

– L’achat d’un château est un choix de vie, avec d’importants impacts sur la vie personnelle et professionnelle ;

– Il est nécessaire de se poser les bonnes questions avant de se lancer et de s’entourer d’experts, comme Hephata qui accompagne ce type de projet ;

– Il existe des aides financières diverses pour réaliser votre projet.

Introduction : 

Le patrimoine historique est un pilier du territoire français. La France dénombre près de 45 000 châteaux, soit plus d’un par commune. Certains de ces châteaux appartiennent à l’État, d’autres à des institutions ou propriétaires privés. Cependant, parmi les châteaux qui jalonnent notre territoire, nombreux sont ceux qui attendent un nouveau propriétaire

En effet, une enquête réalisée par le journal Le Figaro en 2019 auprès d’agences immobilières spécialisées dénombrait plus de 1 500 châteaux à vendre sur le territoire. Les châteaux sont des lieux uniques et possédant un potentiel intéressant. Investir dans un site historique tel qu’un château, ce n’est pas seulement investir dans un bien immobilier. Certes, les acquéreurs sont à la recherche d’un bien immobilier, néanmoins il y a des enjeux spécifiques qui sont liés à l’achat d’un château. Il est nécessaire d’en avoir conscience et de les comprendre.

Pour cela, les futurs acquéreurs peuvent faire appel à des experts qui les accompagneront lors de l’achat, comme des agences immobilières spécialisées, et par la suite, à une entreprise de valorisation comme Hephata

Toutefois, avant de commencer toute démarche de recherche du bien idéal, les futurs acquéreurs doivent connaitre leur projet et toutes les implications liées à l’achat d’un château. Il est important d’en définir les limites afin de ne pas acheter un château uniquement par coup de cœur, mais aussi en ayant conscience de tout ce que cela implique.

1. Contextualiser son projet : un prérequis indispensable

Replacer son projet d’achat dans son contexte permet de déterminer clairement ses motivations

Acquérir un château est une décision importante, impliquant un changement de vie parfois radical. Avant d’acquérir un bien immobilier de cette importance, il faut donc être certain de ses motivations. Ces dernières varient selon vos ressources, besoins et envies. Voici différentes options. 

1- Le porteur de projet a suffisamment de ressources financières propres pour acheter et entretenir le bien sur du long terme : il peut alors en faire l’usage qu’il souhaite sans devoir élaborer un modèle économique particulier. Mais le besoin de financements pourrait néanmoins se faire sentir.

2- Le porteur de projet souhaite investir dans un château en France afin d’y développer un projet professionnel personnel. Dans ce cas de figure, le business est la première finalité de l’investissement. Il lui faudra alors être certain que son projet est compatible avec le bien choisi et son territoire, afin de penser un projet qui permette de financer l’entretien du site et tous les frais annexes ;

3- Le porteur de projet est un passionné du patrimoine et sa finalité première est de le valoriser. Dans ce dernier cas de figure, le développement d’activité est avant tout une manière de valoriser le patrimoine pour ce qu’il est. Contrairement à la seconde situation, c’est l’activité qui sert le patrimoine.

En outre, la crise sanitaire a renforcé l’envie de sortir des villes, d’adopter un mode de vie plus qualitatif, en accord avec ses envies, le besoin d’espace et d’extérieur. C’est un quatrième moteur pour acheter un château.

Les enjeux d’un investissement dans un château pour développer une activité professionnelle 

Dans les deux derniers cas de figure, impliquant le développement d’un projet professionnel au sein du lieu, il faut avoir conscience de :

L’importance de l’intégration au territoire : cela permet de renforcer l’attractivité du territoire, de créer un dynamisme territorial en devenant un véritable acteur, créateur de valeurs (économique, sociale, environnementale…). De cette manière, il sera d’ailleurs possible d’accéder plus facilement à des aides financières locales ;

La nécessité d’avoir un projet qui ressemble au porteur de projet, ce qui le rendra authentique ;

L’importance de s’adapter au lieu, à ses spécificités, à sa configuration et de connaitre ses limites. Par exemple, si un lieu est protégé au titre des Monuments Historiques (MH), il ne sera pas possible d’y effectuer tous types de travaux car il y a une réglementation spécifique.

Il peut alors être pertinent de s’entourer d’experts ou de se former. Se faire accompagner, notamment dans le cadre d’un développement d’activités, permet d’incarner la posture d’entrepreneur, parfaitement compatible avec le respect et l’amour du patrimoine. Accepter l’approche business c’est aussi comprendre le potentiel de son château

Etre conscient de l’impact sur sa vie personnelle

Un acquéreur qui choisit d’investir dans un lieu patrimoniale, que ce soit en famille, en couple ou pour des raisons professionnelles, doit discuter avec toutes les personnes concernées par le projet. D’ailleurs, qu’il s’agisse d’un investissement pour des raisons personnelles ou professionnelles, l’achat peut impliquer un déménagement dans le château – à moins d’investir pour en faire une résidence secondaire, ou d’externaliser la gestion du lieu.

Déménager dans un château, souvent doté d’un grand terrain et situé à la campagne, implique un changement de vie qui peut être radical. Vivre en châtelain est un mode de vie particulier : moins d’accessibilité, éloignement des villes, de ses proches, etc. Quitter une vie citadine peut s’avérer plus difficile que prévu.

Si l’acquéreur souhaite s’installer sur place et gérer le château en famille, il faut avoir conscience de la part que chacun veut prendre dans ce projet et les concessions que chacun est prêt à faire.

2. Les agences immobilières spécialisées, actrices essentielles dans l’achat d’un château

À l’instar de tout achat de bien immobilier, il est judicieux de faire appel à une agence immobilière pour être accompagné dans sa démarche. De plus, les châteaux ne sont pas des biens immobiliers comme les autres, il est donc essentiel de s’entourer d’experts qui portent un véritable intérêt pour le patrimoine, ainsi qu’à sa sauvegarde et son développement. Leur expertise vous aidera aussi à trouver le bien idéal.

Il existe de nombreuses agences immobilières spécialisées dans les lieux patrimoniaux telles que Maisons & Châteaux,  Belles Demeures et le Groupe Mercure. Parmi ces agences, l’une des pionnières est l’agence Patrice Besse. Pour beaucoup d’entre elles, ces agences agissent sur le territoire français ainsi qu’à l’international, à l’instar de l’agence BARNES.

Focus sur l’agence Patrice Besse

Agence immobilière spécialisée en biens d’exceptions et en monuments historiques, l’agence Patrice Besse agit sur le territoire français ainsi qu’à l’international. Il s’agit d’une des agences les plus essentielles dans le secteur patrimonial et culturel.

Le travail fournit par les agents et leurs collaborateurs garantit aux acheteurs une connaissance des lieux, de leur histoire et de leur particularité architecturale. Ce sont des critères importants concernant l’achat d’un château

Au-delà de son rôle d’agence immobilière, l’agence Patrice Besse agit véritablement en tant qu’acteur de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine. En effet, l’agence s’occupe de divers sites, s’intéressant aussi bien à des châteaux en bon état qu’à des bâtiments en périls ou des ruines. 

Le Château de Lauragais et sa ferme

Parmi les châteaux disponibles à la vente, certains ont été entièrement rénovés, ce qui peut être un premier atout pour les futurs propriétaires qui n’auront donc pas à investir dans des travaux de rénovation. Néanmoins, cela augmente le prix du bien.

Sur son site internet, l’agence Patrice Besse propose à la vente le Château de Lauragais et sa ferme. Édifice atypique mélangeant l’architecture locale du 16ème siècle et le style néo-roman du 19ème, le Château de Lauragais est en vente pour près d’1,6 millions d’euros. Entièrement rénové et modernisé, tout en respectant les éléments architecturaux et mobiliers originaux qui font le charme du lieu, l’endroit possède un fort potentiel.

– Un charme authentique ;

– Un patrimoine historique et naturel ;

– Plusieurs bâtiments, donnant la possibilité d’y développer plusieurs activités.

Le château médiéval et ses ruines romantiques 

Situé dans le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, au cœur de la Dordogne près de la ville de La Coquille, ce château médiéval aux ruines romantiques fait partie des biens proposés par l’agence dans la catégorie « ruines ». Mais pourquoi acheter un édifice en partie ou totalement en ruines ?

Ici, le château n’est pas complètement en ruine. Les deux pavillons principaux, qui constituent actuellement la partie habitée du château, sont reliés par un porche qui s’ouvre sur une cour intérieure. C’est là que se trouvent les ruines, entourant la cour et évoquant les pavillons d’autrefois. Ces ruines doivent être envisagées comme un plus pour l’acquéreur :

– Possibilité de les aménager pour y développer une activité culturelle ou historique ;

– Rénovation et réhabilitation des ruines ;

– Aménager les ruines qui peuvent l’être, ou reconstruire.

Acheter un château en partie ou totalement en ruines, c’est à la fois :

– Sauver un patrimoine précieux en péril ;

– Participer à l’histoire de France en veillant à sa sauvegarde ;

– S’offrir un terrain pour le plaisir ou pour y développer sa créativité ;

– Impacter durablement un lieu en y laissant sa trace.

Le défi d’un château en ruines annonce aussi le commencement d’une belle aventure pour les passionnés. La fierté qui en découle est inestimable pour les amoureux du patrimoine.

Focus sur l’agence Barnes, propriétés et châteaux

L’agence Barnes est la première société internationale d’immobilier haut-de-gamme. L’entreprise propose de nombreux biens à la vente, dont notamment des châteaux. Avec 18 bureaux en France, 14 à l’étranger et plus de 250 collaborateurs, l’agence immobilière Barnes est véritablement un leader du marché immobilier de biens d’exceptions.

Afin d’offrir à sa clientèle un véritable accompagnement, l’entreprise s’est calquée sur le modèle anglo-saxon et le service globale, c’est-à-dire couvrant un maximum de compétences professionnelles. Ainsi, l’agence Barnes met aussi à disposition de ses clients des services et compétences pour un suivi sur mesure, allant de l’expertise au conseil dans divers domaines : art, agriculture, viticulture, etc. 

Néanmoins, le rôle principal des agences immobilières telles que Patrice Besse ou Barnes est avant tout d’accompagner le futur propriétaire dans l’achat de son bien. Ensuite, ce sont plutôt des entreprises comme Hephata qui vont vous accompagner dans votre démarche de valorisation et de développement d’activité. L’entreprise vient aussi en aide à ses clients dans la recherche de financements.

3. Anticiper les financements disponibles pour vous aider dans votre projet

Il existe de nombreuses aides pour les propriétaires de châteaux. Ces aides peuvent venir d’organismes privés, sous formes des prix ou de mécénat, et d’organismes publics.

Les aides publiques : 

I) La DRAC 

La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) est un service déconcentré du ministère de la culture, intervenant sur le territoire. Les DRAC mettent en place diverses subventions destinées aux châteaux protégés au titre des Monuments Historiques et concernent différents projets : 

– Travaux de restauration ;

– Travaux d’entretien ou de réparation ;

Étude ou prestation intellectuelle.

En ce qui concerne les travaux, le taux de la subvention varie :

– Pour les monuments inscrits, le taux est entre 10% de 40% du montant hors-taxe des travaux ;

– Pour les monuments classés, le taux peut aller jusqu’à 50% du montant. 

En complément des subventions de la DRAC dont peuvent bénéficier les Monuments Historiques, la protection au titre des MH donne aussi accès à des avantages fiscaux.

II) Les collectivités territoriales 

Elles peuvent agir sur différents projets, selon les priorités définies par les politiques locales : 

– Développement d’activités créatrices de valeurs en accord avec le territoire ;

– Rénovation énergétique ;

– Etc. 

L’ancrage territorial du château à travers le projet que vous souhaitez développer est un point essentiel pour bénéficier de l’aide des collectivités territoriales. Pour savoir si votre projet s’ancre dans votre territoire et répond à ses besoins spécifiques, il peut être intéressant de faire appel à Hephata qui vous aidera à réaliser un diagnostic du territoire

Parmi les différentes collectivités territoriales qui peuvent intervenir, les conseils départementaux ont mis en place une convention avec la Fondation du Patrimoine. Cette convention concerne les monuments bénéficiant du Label de la Fondation du Patrimoine, et leur donne droit à des avantages financiers particuliers (variables selon les départements).

III) Les subventions des fonds européens

L’Union Européenne s’engage dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine à travers des fonds tels que le FEDER ou le FSE, qui soutiennent des projets comprenant, par exemple ;

– Un projet solidaire comme un chantier d’insertion ;

– Une dimension écologique à travers la mise en place d’action de valorisation du patrimoine naturel, des travaux écoresponsables et/ou participant à la transition énergétique ;

– Une dimension culturelle et innovante, comme la numérisation d’un lieu patrimonial.

Les projets soutenus peuvent aussi avoir une dimension pédagogique ou de formation. 

Les financements privés comme le mécénat 

Le mécénat permet de bénéficier de financements privés, souvent en complément d’un financement public

Les mécènes peuvent être des entreprises, des associations, fondations ou des particuliers. Il y a différentes manières de trouver des mécènes : 

Faire appel à une entreprise qui vous accompagnera dans vos recherches et vous aiguillera, comme le ferait Hephata ;

Utiliser des sites spécialisés, comme le site de mécénat dédié aux Monuments Historiques ;

Contacter spontanément des acteurs privés susceptibles d’être sensibles à votre projet.

Pour bénéficier de financements semblables au mécénat, vous pouvez aussi utiliser le financement participatif ou participer à des concours organiser par des institutions du patrimoine. Les dotations de ces concours peuvent être financières ou en nature, comme du mécénat de compétences.

Les fonds et l’emprunt

Afin de financer votre projet, vous pouvez aussi bénéficier d’un prêt bancaire ou faire appel à des fonds d’investissement ou de dette dédiés au patrimoine, comme les fonds de Hausmann Patrimoine.

Conclusion : 

L’achat d’un château nécessite de bien connaitre ses motivations ainsi que le cadre de son projet. Il est important d’avoir un projet précis, même s’il s’agit d’un achat purement personnel, car il faut prendre en compte l’environnement particulier du château et le mode de vie qui en découle.

Il est donc important de ne pas se précipiter dans son achat, de bien réfléchir même s’il s’agit d’un coup de coeur. Ce coup de cœur est très important dans l’achat d’un bien patrimonial, mais il doit correspondre aussi à ses besoins personnels.

Acquérir un château est un projet complexe, aux multiples facettes et enjeux, qui peuvent parfois décourager les futurs acquéreurs. La peur d’être seuls après l’achat, peut être paralysante. Toutefois, il est important d’être conscient que nombreuses sont les associations et entreprises, comme l’association Patrimoine Aurhalpin, qui accompagnent les nouveaux propriétaires dans leurs projets. S’entourer des bons experts et se faire accompagner dans sa démarche est indispensable pour acquérir un château en France.

Pour aller plus loin :

Défiscaliser les charges liées à la restauration d’un monument

Sortir des activités hôtelières et culturelles dans un château

Combien coûte un château en France

Formation Diagnostic

Dans cet article, Hephata présente le TOP 10 des sites les plus visités en Normandie en 2019.

Introduction : 

La région Normandie se décompose en cinq départements : le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Maritime. Sur ces cinq départements, trois se situent en bord de mer et bénéficient du tourisme côtier. 

La région Normandie possède un patrimoine varié et un atout particulier : le patrimoine militaire et de mémoireLe tourisme de mémoire est très développé dans la région, grâce aux différents sites retraçant l’histoire du XXème siècle et notamment de la seconde guerre mondiale. Les plages du débarquement, les cimetières militaires français et étrangers ainsi que les divers mémoriaux et musées sont des atouts majeurs de l’attractivité du territoire.

Infographie ⓒpronormandietourisme.fr

En complément de ces sites de mémoire, la région est dotée d’un patrimoine naturel remarquable, notamment au niveau du littoral, ainsi que d’un patrimoine historique, religieux et culturel. Tous ces éléments réunis font de la région Normandie un territoire très attractif touristiquement 

Cependant, parmi les cinq départements qui composent la région, un département n’apparait pas dans la sélection à venir. Il s’agit du département de l’Orne, au sein duquel ne figure aucun des sites touristiques les plus fréquentés de la région.

Les sites les plus visités du patrimoine religieux et historique en Normandie

1. Le Mont Saint-Michel et son abbaye, premier site touristique de la région

Cumulant 2 410 000 visiteurs en 2019, le Mont Saint-Michel est le site le plus fréquenté de la région Normandie. Parmi ces millions de visiteurs, 1,4 millions environ ont aussi visité l’Abbaye du Mont Saint-Michel.

Situé dans le département de la Manche, le Mont Saint-Michel est le premier site touristique en dehors de l’Ile de France. La richesse de l’architecture du lieu, son histoire ainsi que le remarquable patrimoine naturel qui compose la Baie du Mont Saint-Michel sont des atouts qui rendent le site très attractif. Chaque année, le site attire des publics divers, composés d’excursionnistes nationaux et internationaux. Le site est classé au titre des monuments historiques et bénéficie aussi d’une protection au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mont Saint-Michel

2. La Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux dans le Calvados, mêlant tourisme et pèlerinage

Avec 836 665 visiteurs en 2019, la Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux est le deuxième site patrimonial et religieux le plus visité de la région Normandie. Situé dans le département du Calvados, la Basilique est un édifice du XXème siècle labellisé « Patrimoine du XXème siècle ». Classé au titre des monuments historiques, l’architecture de l’édifice de style néo-byzantin est inspirée de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. 

La Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux a été érigée en l’honneur de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus. L’impressionnant édifice attire des publics divers, des passionnés d’architecture et de patrimoine aux nombreux pèlerins.

Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux

3. L’Église Jeanne d’Arc à Rouen premier site touristique religieux en Seine-Maritime.

Située à Rouen, l’Église Jeanne d’Arc est inscrite au titre des monuments historiques. L’édifice religieux construit au XXème siècle possède une architecture audacieuse qui attire les touristes et participe à la désirabilité du territoireEn 2019, 234 699 visiteurs ont fréquenté le lieu. 

L’Église Jeanne d’Arc est le premier site touristique situé dans le département de la Seine-Maritime, qui n’en compte pas d’autre au classement des 20 sites les plus fréquentés de la région Normandie.

4. Le patrimoine historique attire les touristes au Château de Caen

Construit au XIème siècle, le Château de Caen dans le Calvados est une forteresse qui témoigne de la grande épopée de Guillaume le Conquérant, commanditaire du lieu. Au fil des siècles, le château ducal est devenu l’une des résidences favorites des ducs de Normandie. L’architecture du lieu témoigne de son prestigieux passé. 

Château de Caen

Cette histoire attire les excursionnistes. Le Château de Caen a accueilli 236 054 visiteurs en 2019. C’est un atout complémentaire pour la région et le département qui possèdent avant tout un important patrimoine militaire et de mémoire.

Les sites les plus visités du patrimoine militaire et de mémoire en Normandie

5. Le Cimetière Militaire Omaha Beach dans le Calvados, premier site le plus visité du tourisme de mémoire

Situé à Colleville-sur-Mer, le Cimetière Militaire Omaha Beach est le premier site touristique du tourisme de mémoire. Fréquenté par 1 709 812 visiteurs en 2019, il s’agit d’un cimetière militaire américain. Composé d’un majestueux mémorial au centre duquel se trouve une statue en Bronze, le site est un lieu de recueillement et de mémoire. Dans la région Normandie, et plus fortement dans le Calvados, le tourisme de mémoire est incontournable.

Cimetière Militaire Omaha Beach

6. Le site très visité du Visitor Center de la Pointe du Hoc dans la Manche

La Pointe du Hoc est l’un des sites les plus visités parmi les célèbres plages du débarquement, notamment en raison de son importance historique, militaire et de la beauté naturelle du lieu. Le tourisme de mémoire crée un flux touristique important pour la région.

Le Visitor Centre de la Pointe du Hoc a été construit pour offrir aux touristes un lieu de recueillement et de mémoire tout en retraçant l’histoire qui s’est déroulée en ces lieux. Son architecture sobre et moderne s’insère discrètement dans le paysage. En 2019, le site a accueilli 1 069 591 visiteurs.

7. Le tourisme de mémoire au Mémorial de Caen dans le Calvados 

Labellisé « Musée de France » le Mémorial de Caen abrite un musée consacré à l’histoire du XXème siècle. La thématique principale du musée est la fragilité de la paix, mais il s’agit avant tout d’un musée d’histoire, notamment des grandes guerres qui ont marquées le XXème siècle. C’est un lieu incontournable du tourisme de mémoire dans le Calvados, qui attire des publics nombreux. En 2019, le site a recensé 466 252 visiteurs

Les sites touristiques les plus visités du patrimoine culturel

8. Le site touristique de la Maison et les Jardins de Claude Monet à Giverny

Le célèbre peintre impressionniste Claude Monet vouait une passion à la couleur, passion qui s’est répercutée dans sa peinture et qui se retrouvait aussi dans sa vie quotidienne. La Maison et les Jardins de Claude Monetà Giverny sont imprégnés de l’atmosphère qui a inspiré au peintre sa célèbre série de tableau Les Nymphéas

Maison et jardin de Claude Monet

La beauté des lieux attire des publics divers, des simples curieux aux passionnés d’art. En 2019, 717 271 visiteurs ont fréquenté le site. La Maison et les Jardins de Claude Monet renferment un patrimoine culturel et naturel incroyable qui participe activement à la désirabilité du département de l’EureIl s’agit du lieu le plus visité du département. C’est aussi le seul à figurer au classement des sites et monuments les plus touristiques de la région Normandie.

9. La Tapisserie de Bayeux dans le Calvados

Le musée de la Tapisserie de Bayeux fait partie de « Bayeux Museum », un ensemble de trois musées retraçant l’histoire de la ville. Le musée tire son nom de l’incroyable ouvrage qu’il présente au public. En dépit de son nom, il s’agit d’une broderie de laine sur une toile de lin. Long de soixante-dix mètres, l’ouvrage raconte l’épopée de Guillaume le Conquérant, célèbre duc de Normandie devenu roi d’Angleterre au XIème siècle.

Extrait de la Tapisserie de Bayeux

Le site attire un flux touristique important, et complète l’offre touristique du territoire en valorisant un savoir-faire ancestral de la région. En 2019, la Tapisserie de Bayeux a accueilli 417 793 visiteurs.

Le patrimoine naturel 

10. Le site touristique très visité de la Colline aux oiseaux

Ancienne carrière, devenue décharge avant d’être réhabilitée en un magnifique parc de 17 hectares, la Colline aux oiseaux est un bel exemple d’aménagement paysager. Le parc comprend différents aménagements extérieurs comme un jardin de vivaces ou un parc animalier. En 2019, le lieu a attiré 419 000 excursionnistes en recherche de nature.

La Colline aux Oiseaux est un écrin de verdure au cœur duquel se situe le Mémorial de Caen, abordé précédemment dans l’article. Ainsi, le parc profite de l’afflux touristique lié au mémorial tout en diversifiant les activités touristiques de la ville. C’est un lieu idéal pour les excursionnistes amateurs de tourisme vert.

Conclusion : 

Comme le démontre ce TOP 10 des sites les plus visités de la région Normandie en 2019, la région possède des atouts variés. Qu’ils soient historiques, patrimoniaux, culturels ou de mémoire, la région bénéficie de la réputation de ces sites touristiques. De plus, cette diversité attire des publics variés et de tous types. 

Il peut être judicieux pour un propriétaire ou gestionnaire de site patrimonial de profiter de ce flux touristique en proposant une offre complémentaire : hébergement, activité historique, restauration, etc. Les possibilités sont nombreuses pour répondre aux besoins des excursionnistes en voyage dans la région.

Pour aller plus loin :

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Transformer un parc en jardin remarquable

Dans cet article, Hephata présente quelques initiatives des acteurs du patrimoine pour le dynamiser à l’ère du covid.

L’important à retenir de cet article : 

Bien que la crise sanitaire impacte le secteur culturel, et par extension le patrimoine, c’est aussi l’opportunité pour les sites patrimoniaux de se réinventer. En étudiant les changements sociétaux liés à la crise du covid-19, en appréhendant la nouvelle ère liée à l’arrivée du covid avec créativité, le patrimoine peut renaitre. Diversifié, il regorge d’atouts pour permettre aux sites historiques de survivre à la crise. 

Ce qu’il faut retenir : 

– La crise sanitaire a eu et aura un impact sur la société, et par extension la culture qui va devoir se réinventer ;

– Il faut utiliser des biais détournés et adapter son activité pour permettre au public de revenir dans les lieux culturels ;

– Le patrimoine possède des atouts lui permettant de survivre en temps de crise.

Introduction : 

La crise sanitaire liée au covid-19 impacte de nombreux secteurs professionnels, parmi lesquels le secteur culturel. En stand-by depuis près d’un an, la culture souffre de divers maux liés à la pandémie : baisse de fréquentation, voir impossibilité d’accueillir du public dans certains cas, et pertes économiques. 

Selon une étude réalisée par le ministère de la culture, le patrimoine est l’un des secteurs de la culture qui sera le plus impacté par cette crise. Pour pallier à cela, certains acteurs du patrimoine ont mis en place des initiatives innovantes, en s’appuyant sur les outils à leur disposition. Ils ont aussi su appréhender la crise sanitaire et saisir de nouvelles opportunités. 

1. Adapter son activité pour continuer à accueillir le public en présentiel à l’ère du covid

Le numérique est un excellent outil de promotion et de valorisation. Cependant, il n’apporte ni bénéfices économiques directs ni lien social. 

Pour le moment, les visites de lieux culturels ne sont pas autorisées. Néanmoins, des activités restent autorisées. C’est le cas de l’hôtellerie qui reste la solution la plus rentable, d’autant qu’elle est autorisée même en temps de confinement. À l’ère du covid, une activité particulière voit le jour : proposer une offre hôtelière pour le télétravail. L’idée est d’offrir aux salariés pratiquant le télétravail un cadre idéal, calme et reposant. 

Le télétravail est le grand changement impulsé par la pandémie. Alors que la formule du télétravail existe depuis plusieurs années, elle n’a jamais été aussi pratiquée qu’aujourd’hui. Possédant un grand nombre d’avantages, beaucoup d’individus envisagent de continuer à pratiquer le télétravail de temps en temps, même lorsqu’un retour au bureau sera possible.

Cependant, le télétravail présente des désavantages, comme la monotonie ou l’angoisse liée à l’enfermement.

À l’ère du covid, le patrimoine regorge d’atouts pour offrir une expérience inédite aux adeptes du télétravail.

S’échapper au Château de Quinéville pour télétravailler

Le Château de Quinéville dans le Cotentin souhaite faire du télétravail une expérience à part entière. Disposant d’un patrimoine historique et naturel impressionnant, le Château possède des atouts non négligeables en temps de crise. En effet, les individus ressentent de plus en plus le besoin de sortir de leur quotidien, de prendre l’air et profiter des merveilles que la nature a à offrir. 

Dans cet optique, le château propose des séjours à destination des télétravailleurs, adaptés à leurs besoins : chambres toutes équipées avec bureau spécialement aménagé, accès internet haut débit, wifi … Tout est fait pour offrir un véritable confort de travail. 

Par ailleurs, le château se charge des repas, du petit déjeuner au dîner, concoctés avec des produits frais et locaux.

Le Château de Quinéville propose deux modèles d’offres : 

– La location à la semaine, au tarif de 750€ par personne en tout inclus ;

– La location au mois, au tarif de 2750€ par personne en tout inclus.

Situé sur un vaste domaine de quatre hectares, le château dispose d’un patrimoine naturel idéal pour s’aérer l’esprit. Parc, piscine, étang, jardin biologique et serre, les extérieurs du château sont variés. La plage à 800 mètres vient compléter l’offre. 

Expérimenter le télétravail grâce au Château de Craon

Surnommé « Le Petit Versailles de la Mayenne », le Château de Craon est un palais à l’architecture classique du 18ème, situé en pleine campagne. Au cœur de 47 hectares de terrain, le Château de Craon s’est lancé dans l’hébergement à destination des télétravailleurs.

Habituellement, le château accueille des touristes dans ses chambres d’hôtes et gîtes. Désormais, le château adapte son offre pour recevoir aussi des télétravailleurs grâce à la mise à disposition en libre accès de la wifi, gratuite et illimitée. En termes d’hébergements, le lieu propose : 

– Trois gîtes dispersés sur le domaine ;

– Six chambres d’hôtes à l’intérieur du château.

Le château de Craon dispose aussi d’un restaurant pour la confection des repas.

Le château dispose d’équipements de loisirs et de bien-être qui lui permettent de se démarquer. En venant au château de Craon, les télétravailleurs pourront faire des pauses en profitant des activités extérieures :

– Se promener dans le jardin à la française ;

– Faire un footing au sein du parc à l’anglaise ;

– Découvrir le petit patrimoine qui décore les extérieurs du domaine : glacière, fournil, pigeonnier et lavoir.

– Pratiquer le yoga sur la terrasse du domaine ou dans les jardins.

Grâce à la richesse de son patrimoine historique et naturel, ses équipements et services mis à la disposition des clients, le Château de Craon est un lieu idéal pour pratiquer le télétravail. Le lieu a su tirer avantage de la situation en valorisant ses atouts, à destination d’une nouvelle clientèle. 

2. La solidarité entre acteurs du patrimoine pour survivre à l’ère du covid

Alors que le patrimoine est durement touché par la crise sanitaire, la solidarité entre propriétaires et gestionnaires de sites historiques peut donner naissance à des initiatives intéressantes.

« Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes »

En Haute-Loire, quelques propriétaires de châteaux privés se sont ainsi regroupés avec deux objectifs communs : 

– Valoriser le patrimoine local ;

– Réussir à faire venir plus de visiteurs, lorsque les règles sanitaires le permettront.

Adhérents à La Demeure Historique, ils travaillent ensemble pour valoriser leurs monuments. Dans cet objectif s’est déroulé à l’été 2020 l’évènement « Les châteaux privés de Haute-Loire ouvrent leurs portes », porté par le groupe de propriétaires, à l’initiative de la délégation départementale de La Demeure Historique.

C’est dans ce cadre qu’Arkhes, studio de communication spécialisé dans le patrimoine géré par Juliette Crouzet, a été créé.

Afin de mettre en valeur l’initiative collective des propriétaires et leurs châteaux, Arkhes met à leur disposition plusieurs outils et savoir-faire : 

– Flyers ;

– Dépliants, avec la création d’un prospectus commun aux treize châteaux ;

– Création de sites internet et community management.

Le studio de communication crée pour les châteaux de outils de communication offline et online, c’est-à-dire à la fois papier et digitale. Cependant, avec l’évolution de la situation, il pourrait être judicieux d’envisager d’axer d’avantage sa communication et la diffusion de l’information autour du numérique et du digital, afin d’éviter la manipulation de papier.

Pour se faire, le secteur du patrimoine pourrait s’inspirer des restaurants et des bars, qui avaient mis en place dès leur réouverture des menus sous forme de QR code, scannés par les clients grâce à leurs téléphones. Cette solution est adaptable aux châteaux et divers lieux patrimoniaux, qui peuvent ainsi digitaliser leurs flyers et dépliants.

Le groupe est ouvert à tous les propriétaires de la région, pour peu qu’ils soient prêts à ouvrir leur porte pour accueillir du public. C’est la seule condition pour rejoindre le groupe, qui pourrait devenir un réseau local de lieux à découvrir. 

3. Le numérique ou comment valoriser le patrimoine en distanciel

À l’ère du covid, à cause des divers confinements et mesures sanitaires, les lieux patrimoniaux peuvent être fermés pendant de longues périodes et ne recevoir donc aucun public, à moins de proposer un service d’hôtellerie. Pour les lieux dont ce n’est pas l’activité, il est nécessaire de trouver une autre solution pour continuer à exister auprès du public. 

Les outils numériques et digitaux sont des atouts pour valoriser un lieu et en faire la promotion auprès du grand public. Le numérique est accessible de tous et depuis l’intérieur des foyers. Cela permet de pallier l’interdiction de présentiel dans un cadre culturel ou de loisir. 

La communication digitale est un premier palier, une ressource déjà existante pour de nombreux sites historiques. À portée de main, la communication digitale passe principalement par l’animation des réseaux sociaux. 

Un réseau est souvent oublié des propriétaires de patrimoine, il s’agit de YouTube. Pourtant, le format du réseau est idéal. En effet, grâce aux vidéos, le propriétaire ou gestionnaire du lieu peut créer des visites virtuelles, des conférences, des vidéos thématiques, …. 

Découvrir le patrimoine du Domaine de Chantilly depuis son canapé

Les vidéos sont comme des échantillons, qui suscitent ou entretiennent l’intérêt du public pour un lieu, lui donnant par la suite l’envie de s’y rendre lorsque cela sera de nouveau possible. Ainsi, créer un panel de vidéos thématiques mettant en valeur son site historique permet d’en faire la promotion en attisant la curiosité du public.

Le Domaine de Chantilly dans les Hauts-de-France utilise beaucoup ses ressources numériques. Chaque mardi depuis avril 2020, le conservateur du patrimoine au musée de Condé, Mathieu Deldicque, réalise des vidéos thématiques. Diffusées sur les réseaux sociaux et la chaine YouTube du domaine. Les vidéos mettent en avant tour à tour une salle du château, une œuvre ou un pan de l’histoire du musée. 

Grâce à ces vidéos, le Domaine de Chantilly maintient l’intérêt du public tout en lui offrant des contenus exclusifs. La chaine propose des visites privées ou des ballades inédites dans un château complètement vide. De cette manière, le patrimoine continue d’exister et d’intriguer en s’adaptant aux enjeux de l’ère du covid.

Découvrir un lieu en vidéo présente des avantages :

– Le visiteur peut pleinement profiter de la beauté du lieu, sans l’afflux de touristes qui dénature parfois l’espace ;

– N’importe qui peut profiter des vidéos, du néophyte au connaisseur, en prenant son temps.

Accessible n’importe où grâce à son téléphone ou son ordinateur, les réseaux sociaux sont un atout non négligeable pour maintenir un lien avec le public. En effet, une personne qui aura développé un intérêt virtuel pour un site historique sera plus à même de s’y rendre ensuite. De plus, cette personne sera prête à dépenser dans la boutique du lieu ou pour une visite guidée.

Le patrimoine pour les enfants : le conte virtuel made-in Chambord

Les outils numériques permettent aussi de s’adresser à un public plus jeune en développant un contenu plus créatif. Pour cela, il est idéal d’inclure une part d’imaginaire, alliant découverte, émerveillement et apprentissage.

Dans cet objectif, Virginie Berdal, chargée de recherches à la Direction du patrimoine et de la programmation culturelle au Domaine de Chambord, a créé un conte pour enfant intitulé « Jehan et le grand chêne ». Ce dernier est inspiré de l’histoire de Chambord et de la Marine royale au 18ème siècle. Le conte s’est d’abord décliné sur les réseaux sociaux et la chaîne YouTube du Domaine de Chambord.

Domaine de Chambord

Le conte suit l’histoire d’un jeune garçon de 8 ans, vivant dans une ferme du parc de Chambord au 18èmesiècle. L’âge du personnage principal permet aux enfants de s’identifier à lui, ce qui leur permet de rentrer plus aisément dans l’histoire. Grâce à ce conte, richement illustré, documenté et suivi d’un petit documentaire, le Domaine de Chambord peut raconter son histoire à un jeune public, parfois moins accessible.

De plus, pendant le premier confinement les enfants ont été très isolés. Leur donner accès à ce type de contenu leur permet de s’évader, de rêver et de faire face à une période compliquée. À l’ère du covid, la culture et le patrimoine sont des acteurs essentiels pour continuer à rêver.

Le succès du conte est tel qu’il a été décliné sous forme de podcast. Puis, il a été autoédité au format papier par le Domaine de Chambord. L’initiative virtuelle a donné naissance à une nouvelle activité économique pour le Domaine, à travers la vente de l’album imprimé. Afin de se différencier du contenu virtuel, l’album contient des illustrations inédites.

Le conte pour enfant est aussi un atout pour attirer des familles sur son site historique. En effet, le conte suscite chez l’enfant un intérêt et de la curiosité pour le lieu. Il aura donc envie d’y aller pour marcher sur les traces du personnage principal.

Conclusion

La pandémie a impacté les secteurs touristique et culturel, et plus globalement la société. Les besoins et habitudes des individus ont changé. Afin de faire face à la crise, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux doivent prendre en compte ces changements et les nouvelles attentes du public.

Pour cela, les gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent s’appuyer sur les ressources déjà à leur portée. Ils peuvent aussi transformer leurs offres afin de viser un nouveau public, en adaptant leur activité.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Installer une structure éphémère à proximité de son château

Quels financements pour lancer une activité touristique ?

Dans cet article, Hephata présente les différentes activités liées à l’oenotourisme pour découvrir le patrimoine. 

L’important à retenir de cet article : 

Le patrimoine français est varié et ne se limite pas au patrimoine bâti. L’œnotourisme met en avant différentes facettes du patrimoine : naturel, bâti, culturel et immatériel.

La France regorge d’atouts pour le développement de l’oenotourisme, dont l’impact économique positif est d’ores et déjà reconnu par les acteurs du tourisme. 

Ce qu’il faut retenir : 

– L’oenotourisme et le patrimoine sont intimement liés

– L’oenotourisme permet d’élargir son activité et d’attirer une nouvelle clientèle

– En temps de pandémie, alors que les frontières se ferment et qu’il est difficile de voyager à l’étranger, se positionner sur la thématique de l’oenotourisme est une réelle opportunité 

Introduction : 

Le patrimoine français est riche. Au-delà du patrimoine bâti, la France regorge de patrimoine naturel, culturel et immatériel. L’œnologie est l’un de ces patrimoines réputés dans le monde entier. En effet, trois vignobles français sont classés par l’UNESCO : Saint Emilion, la Champagne et la Bourgogne.

L’attrait pour ce savoir-faire ancestral et la curiosité des voyageurs ont participé à faire émerger depuis plusieurs années une nouvelle forme de tourisme centré sur l’activité viticole : l’oenotourisme. Cet intérêt porté par les touristes est grandissant. 

L’agence de développement touristique française Atout France comptabilisait en 2016 plus de 10 millions de touristes dans ce secteur, contre 7,5 millions en 2009. En termes économiques, l’oenotourisme génère 5,2 milliards d’euros de recettes / an. C’est un atout majeur pour les acteurs du territoire puisqu’il le structure  par des retombées économiques à court comme à long terme.

En France, l’oenotourisme fonctionne très bien. Le vin fait partie du patrimoine français et la France est reconnue à l’internationale pour ses excellents breuvages et ses savoir-faire. Selon les études d’Atout France, près de 60% des oenotouristes sont français. Les 40% restant sont composés principalement de voyageurs européens, venant majoritairement de pays frontaliers comme la Belgique et l’Angleterre. 

1. L’oenotourisme : faire découvrir des savoir-faire ancestraux

L’oenotourisme révèle les richesses des territoires français et permet aux voyageurs, étrangers ou non, de les découvrir. En France, le vignoble est présent dans de nombreuses régions. Chacune d’entre elle possède ses spécificités, autant en termes de culture, de paysage que d’architecture.

Par ailleurs, l’oenotourisme peut etre pratiqué en séjour de courte ou longue durée ainsi qu’en itinérance.

L’oenotourisme itinérant, découvrir une région au gré des vignobles

L’oenotourisme se prête particulièrement bien au tourisme en itinérance, permettant ainsi de découvrir plusieurs domaines viticoles et les subtilités de chaque terroir. Parmi les routes des vins célèbres, prenons l’exemple de la « Route des Vins d’Alsace », récemment labellisée Vignobles & Découverte. Cette dernière peut se parcourir grâce à des moyens de transports collectifs (bus), en voiture ou en vélo pour les voyageurs adeptes de cyclotourisme, mode de slow tourisme fort apprécié.

La « Route des Vins d’Alsace » parcourt 170km de territoire piémont viticole, du Nord au Sud, de Marlenheim à Thann.  Assurément, c’est un pilier du rayonnement de la région alsacienne. Créée dès le début des années 1950, la Route des Vins d’Alsace est une destination complexe, composées de diverses offres : 

– Sentiers viticoles ;

– Rallyes dans les vignobles ;

– École des vins ;

Sans compter les nombreux domaines viticoles proposant des activités de découverte, des visites de caves suivies de dégustation, de la restauration ainsi que des hébergements.

Vignes et villages d’Alsace

L’évènement national « Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant » se déroule depuis 25 ans dans la région alsacienne. Ayant lieu pendant trois jours, le principe est le suivant : aller déjeuner chez un vigneron en apportant son panier repas. 

Les « Vins du Val de Loire au fil de l’eau » : vins, croisière et patrimoine

Le « Pays des châteaux » est aussi le pays du vin. À bord d’une touée cabanée, embarcation fluviale typique de la Loire,  le voyageur découvre les merveilles du patrimoine bâti, naturel et immatériel de la région Centre Val de Loire.

En compagnie d’un vigneron, parfois aussi capitaine du bateau, les touristes dégustent produits du terroir et vins des domaines locaux.

Cet itinéraire regroupe différents circuits fluviaux, parmi lesquels la « Toue de Nantes » et la balade « Régal Vigneron ». Tout en naviguant sur l’Erdre, la plus belle rivière de France selon François 1er, les voyageurs peuvent ainsi échanger avec un vigneron du vignoble nantais.

Au cœur de l’Anjou, Loire Vins Aventure propose des excursions sur la Loire à bord de l’Etoile qui Rit, qui se décline en trois offres dont « La Loire Pittoresque ». Au départ de Montsoreau jusqu’à Saint Germain sur Vienne, les voyageurs ont alors l’occasion de découvrir villages et châteaux, comme celui de Montsoreau, transformé en musée d’art contemporain.

En complément des excursions, Loire Vins Aventure propose restauration et dégustation de vins du Domaine des Champs Fleuris. Les touristes peuvent alors découvrir patrimoine bâti et patrimoine naturel , pour une expérience unique.  

2. L’oenotourisme : dynamiser l’évènementiel

L’œnologie entretient des liens étroits avec le patrimoine. Considérée elle-même comme un patrimoine immatériel, l’œnologie implique aussi le patrimoine naturel à travers les vignobles et le patrimoine historique via les différents monuments des domaines viticoles.

L’oenotourisme s’adresse à tous les publics, des néophytes aux passionnés. De nombreuses activités permettent de découvrir cet univers en famille, entre amis ainsi que dans le cadre de l’entreprise.

Rouge aux lèvres : agence spécialisée dans l’évènementiel œnologique auprès des entreprises

Créée par Margot Durancel, sommelière, journaliste et influenceuse vin, l’agence Rouge aux lèvres organise des évènements autour du vin pour les entreprises et leurs clientèles. Composée de sommeliers juniors et de sommeliers séniors, l’agence organise des masterclass, des dîners et voyages œnologiques, et propose la mise en place de bar à thèmes lors de cocktails professionnels.

Pour organiser ses évènements, l’agence dispose d’un carnet d’adresse exclusif composé de lieux prestigieux, parfois secrets, et souvent fermés au public. Pour les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux remarquables, accueillir un évènement œnologique haut de gamme peut être un bon moyen de développer son réseau tout en préservant son intimité.

En temps de pandémie, l’agence propose à ses clients des « E@Degustation », « les Virtual Wine Tour », sorte de masterclass à domicile en visioconférence. Pour se faire, l’agence se charge de tout organiser : la conception du coffret, la livraison auprès des clients et l’expérience digitale avec un sommelier de l’agence. Un format évènementiel intéressant en période de crise sanitaire !

La plateforme Visit French Wine, véritable guide oenotouristique recensant les acteurs du secteur

La plateforme Visit French Wine recense des dizaines d’activités, d’expériences et de lieux pour partir faire de l’oenotourisme. Le site permet de chercher une expérience personnalisée répondant à différents critères. Parmi les diverses expériences répertoriées et valorisées par la plateforme, nombreuses sont celles qui mêlent oenotourisme et patrimoine.

Grâce à une telle plateforme, un gestionnaire de site historique peut s’inspirer d’expériences existantes, analyser la concurrence locale et se positionner. Si son activité est recensée par la plateforme, c’est aussi un atout de visibilité non négligeable.

La Maison Rémy Martin à Cognac : le spiritourisme, petit frère de l’oenotourisme

Bien que l’oenotourisme soit principalement axé sur le vin, la France possède un autre savoir-faire : les spiritueux. Le cognac est l’une des eaux-de-vie les plus appréciées dans le monde. D’ailleurs, les savoir-faire de l’élaboration du cognac sont inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français, première étape avant le classement au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

La Maison Rémy Martin à Cognac, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, est l’une des plus prestigieuses maisons de cognac. Fondée en 1724, le savoir-faire de la maison repose sur une distillation traditionnelle et l’utilisation de produits de grandes qualités. D’ailleurs, la Maison propose un large choix d’activités touristiques axées sur la gastronomie, la découverte du patrimoine et des savoir-faire. 

L’intérêt pour les grandes maisons de spiritueux grandit en France, donnant naissance à une nouvelle forme de tourisme complémentaire de l’oenotourisme : le spiritourisme. Pour les propriétaires de lieux patrimoniaux, créer des évènements en lien avec l’oenotourisme ou le spiritourisme est le moyen d’attirer une nouvelle clientèle.

Afin d’impliquer encore plus le touriste dans la découverte des vignobles, la plateforme Visit French Wine recense aussi des activités dans la veine de l’agritourisme. L’agritourisme, forme de tourisme à la ferme, propose aux voyageurs de découvrir les savoir-faire agricoles. Dans l’oenotourisme, ce sont les savoir-faire viticoles qui sont mis en avant, notamment les vendanges.

Le Château Guipière, entre vendanges et séminaires d’entreprises

Situé à quelques kilomètres de Nantes dans le vignoble du muscadet, le Château Guipière propose une salle de réunion jouxtant le chai. Pour les séminaires se déroulant au mois de septembre, c’est l’occasion pour les visiteurs d’expérimenter l’art des vendanges en pratiquant cette activité l’après-midi.

Vignes en automne
L’expérience « Vendanges » au Château de Pommard

En Bourgogne, les curieux sont invités à venir observer, apprendre et participer aux vendanges du Château de Pommard. Après avoir découvert la méthode de récolte traditionnelle, c’est le moment de déguster des spécialités de la gastronomie bourguignonne tout en savourant des vins typiques de la région. Les activités proposées au château de Pommard sont idéales pour le team-building et les séminaires d’entreprises.

Château de Pommard

Ne disposant pas d’une offre d’hébergement, le château a cependant mis en place un système de conciergerie afin d’accompagner au mieux leur clientèle dans la préparation de leur séjour en Bourgogne. 

Il serait judicieux pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, situé à proximité d’un domaine viticole, de servir d’hébergement partenaire pour les vignobles ne proposant pas ce service, à l’instar du Château de Pommard. 

3. L’oenotourisme : offrir des lieux d’hébergements ressourçant pour des séjours uniques

Que ce soit pour un séjour de courte durée dans le cadre d’un circuit touristique ou pour un séjour de longue durée, les domaines viticoles sont des lieux d’accueil privilégiés. Idéalement situés au cœur des vignes, les hébergements touristiques dans les domaines viticoles permettent aux touristes d’être plongés en immersion dans la vie des vignerons . L’espace d’un instant, le voyageur plonge dans une nature exceptionnelle et découvre des savoirs-faire ancestraux.

Il est donc judicieux, lorsque cela est possible, de proposer une offre d’hébergement au sein de son vignoble. Gîtes de France réalise un classement par « épis », à l’instar des étoiles pour les hôtels et restaurants. Cette classification s’applique à différents types d’hébergements :

– Les gîtes, classés de 1 à 5 épis ;

– Les gîtes de groupe, de 1 à 4 épis ;

– La chambre d’hôtes, de 1 à 5 épis ;

– Les campings et chalets, de 1 à 4 épis. 

Nota Bene : les hébergements dit « insolites » ne font pas l’objet d’un classement.

Le Domaine de Verchant : proposer un hébergement de luxe au cœur des vignes 

À seulement quelques minutes du centre de Montpellier se trouve le Domaine de Verchant. Maison de maitre transformé en hôtel 5 étoiles proposant des chambres et des suites. Le lieu est classé Relais & Châteaux. Par ailleurs, Le Domaine de Verchant propose aussi un appartement privé ainsi que deux maisons privatives.

Le Domaine de Verchant propose divers services ;

– Le Restaurant « Verchant » ;

– La « Plage dans les vignes » composée d’une piscine, d’un restaurant et d’un bar tel une oasis au cœur des vignes ;

– Un SPA, proposant aussi des cabines privatives ;

– Une salle de fitness ;

– La boutique-caveau, pour déguster et acheter les vins du domaine.

Vidéo Domaine de Verchant domainedeverchant.com

La vue imprenable sur les vignes du Languedoc fait du Domaine de Verchant un véritable havre de paix, de calme et de volupté pour la clientèle en recherche d’expérience haut de gamme. 

Camper chez le vigneron dans le Val de Loire, une offre d’hébergement plus accessible

Pour les touristes préférant l’itinérance et le camping, il est possible de faire étape chez le vigneron. En effet, dans le Val de Loire, plus particulièrement dans la région de Saumur, plusieurs vignerons proposent des emplacements à titre gratuit pour accueillir des campeurs comme au Clos des Cordeliers.

Conclusion 

Accessible à tous grâce à une diversité d’offres adaptées à un public très large, l’oenotourisme est un atout pour le patrimoine français. En effet, il permet d’étendre la vision du patrimoine, de penser plus large, en s’intéressant au patrimoine naturel, culturel et aux savoir-faire (patrimoine immatériel). 

L’oenotourisme est incontestablement un atout pour les propriétaires ou gestionnaires de domaines viticoles. Toutefois, il peut aussi s’adapter aux lieux historiques n’ayant visiblement aucun lien avec l’œnologie. Si la région où se situe le bien possède une histoire forte liée à l’œnologie ou est particulièrement réputée pour ses vins, un lieu historique peut en bénéficier et organiser des évènements autour de cette thématique.

Pour aller plus loin : 

Le slow tourisme, découvrir le patrimoine en flânant

Lancer des activités dans un site historique 

Quels financement pour lancer une activité touristique ?

Comment développer des activités au cœur des abbayes ? Dans cet article, Hephata vous donne quelques inspirations et pistes de réflexions.

L’important à retenir de cet article : 

Dans cet article, nous vous présenterons différents développements d’activités mis en place dans des abbayes, à travers un focus sur les différentes propositions réalisées par l’association Propolis autour de l’Abbaye de Bonnecombe.

En effet, généralement, les abbayes sont des lieux spacieux et chargés d’histoire, souvent entourés d’un patrimoine naturel remarquable. Ainsi, les abbayes présentent des atouts majeurs pour la mise en place d’activités variées.

Introduction : 

Les abbayes sont intimement liées au monachisme. Initialement issues de l’Orient, elles se sont beaucoup développées en Occident au fil des siècles.

Avec l’avènement de la chrétienté, des abbayes furent construites par centaines. La vie monastique s’appuie sur différents piliers, parmi lesquels le travail, souvent agricole. En effet, « Ora et Labora », signifiant en français « prie et travaille », est une expression latine faisant référence à la vie monastique bénédictine. À travers le travail dans les champs, les abbayes avaient pour vocation d’être auto-suffisantes.

En janvier 2021, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue dans le Calvados afin d’y signer une convention de partenariat de sauvegarde du patrimoine. Le premier édifice à bénéficier de ce programme est l’Abbaye de Mondaye, située à Saint-Martin-de-Mondaye.

Cette actualité démontre un intérêt toujours présent pour le patrimoine historique, notamment le patrimoine des abbayes. Assurément, la dimension humaine de ces lieux de vie particuliers les rend fascinants, tout comme leur architecture souvent remarquable. 

Au même titre que les châteaux, les abbayes sont des témoins de l’évolution des styles architecturaux en France et de l’histoire du pays. C’est un patrimoine reconnu et valorisé, à l’instar de l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne-Franche-Comté, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Pour sauvegarder de tels lieux, il est nécessaire de mettre en place des activités afin de les animer. L’enjeu est de les rendre rentables financièrement, les bénéfices pouvant par la suite être réinjectés dans la mise en valeur, le développement et l’entretien du lieu.

Cependant, il est important de garder une cohérence entre l’histoire du lieu et les nouvelles activités. Pour cela, il est judicieux de s’orienter vers des activités ayant une dimension sociale, environnementale, de bien-être ou spirituelle.

Focus sur l’étude du projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe

Pour la première édition du Prix du Patrimoine paysager et écologique, la Fondation Etrillard a sélectionné le projet de l’association Propolis pour la réhabilitation et la restauration des espaces paysagers de l’Abbaye de Bonnecombe.

Bien que tout ce que propose l’association Propolis est au stade de projet, il s’agit d’un travail d’étude très intéressant, axé autour de la construction d’un projet cohérent, qui peut être une excellente source d’inspiration. L’aboutissement sera par la suite décidé avec l’évêché de Rodez et Vabres, propriétaire des lieux.

L’Abbaye cistercienne de Bonnecombe dans l’Aveyron est un lieu patrimonial exceptionnel fondé au XIIème siècle. Inhabitée depuis 1965 et inoccupée depuis 2017, l’Abbaye est au cœur du travail d’étude réalisé pour le projet Propolis.

L’idée de l’association est d’implanter un centre de formation au sein de l’Abbaye ainsi qu’une pluralité d’autres activités axées sur les questions environnementales et sociétales. 

1. La valorisation des extérieurs de l’Abbaye

Les sites patrimoniaux sont généralement entourés d’une nature remarquable. C’est assurément un atout à valoriser pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux. En effet, les visiteurs apprécient de plus en plus le patrimoine naturel. Par ailleurs, de nouvelles tendances touristiques attestent de cet attrait grandissant pour la nature, tels que l’agritourisme ou le slow tourisme, ainsi que toutes les formes de tourisme durable.

À travers la mise en place des différentes actions, l’association Propolis exprime un message fort et affirme l’importance des questions environnementales et sociétales à ses yeux.

Cadre naturel remarquable, le site de l’Abbaye, d’une dimension de 13000m2 bâtis, s’étend sur plus de 180 hectares comprenant de la forêt, un parc ainsi que des espaces au potentiel agricole comme un verger et un potager. Assurément, l’Abbaye de Bonnecombe possède les atouts nécessaires pour pratiquer une agriculture innovante et être le plus auto-suffisante possible.

Les extérieurs seront mis à profit pour y développer plusieurs activités et équipements, tels que :

– Un jardin ornemental ;

– Une pommeraie ;

– Un potager et jardin en agroécologie pour les visiteurs ; 

– Un potager en permaculture et un nouveau verger ; 

– Un espace dédié à la culture de plantes à parfum en agroécologie.

En effet, L’Abbaye de Bonnecombe prévoit d’expérimenter les méthodes de l’agroécologie en consacrant une partie de ses extérieurs à la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales, en proposant 300 espèces différentes.

Par ailleurs, des ateliers liés à la nature seront mis en place au sein de l’Abbaye, ainsi qu’un élevage de papillons. Un hangar agricole sera aussi créé. 

2. Une offre diversifiée permettant d’attirer différents publics

La superficie impressionnante de l’Abbaye de Bonnecombe est un atout pour y développer plusieurs activités variées permettant ainsi de s’adresser à un public plus large.

En tant que propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial, il est important de réaliser un diagnostic avant de se lancer dans le développement d’activité.

Comprendre les atouts du lieu et de son territoire ;

Analyser les attentes et besoins du public, autant des touristes que des locaux ;

Se positionner en fonction des critères précédents.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe utilise les atouts du lieu. Le premier atout est l’espace : en effet, un lieu aussi vaste que celui-ci permet d’y implanter différentes activités.

Chaque activité mise en place répond à une demande plus ou moins explicite du public.

a) Les activités culturelles pour attirer un large public

Les activités culturelles sont certainement celles qui attirent le plus de public. De ce fait, pour un propriétaire ou gestionnaire de site historique, inclure la culture dans son offre est une excellente idée. En effet, le secteur culturel, très diversifié, possède de nombreux atouts :

– Accessible à tous les âges, les activités culturelles plaisent autant aux enfants qu’aux adultes ;

– La culture est un des pans principaux de l’attractivité d’un territoire. En devenant un lieu culturel reconnu, le lieu participe au développement de son territoire.

Afin d’inclure un maximum d’individus et d’élargir encore son public, il est judicieux de mettre en place des activités destinées aux amateurs comme aux professionnels.

Ainsi, l’un des volets du projet Propolis est l’accueil d’artistes en résidence avec la création d’ateliers d’artistes, implantant ainsi un centre culturel sur le site de l’Abbaye. Afin de compléter l’offre culturelle, le projet prévoit : 

– Une salle de spectacle, ainsi que l’utilisation de l’Église en salle de célébrations et de concerts ; 

– Un cabinet de musique et de poésie. 

b) Les aménagements sociaux, le patrimoine au cœur de la vie quotidienne des habitants

Le patrimoine fait intégralement partie du territoire et de l’histoire d’une région. Pourtant, il est souvent oublié, laissé de côté. Pour les gestionnaires ou propriétaires de sites patrimoniaux, transformer son patrimoine en lieu de vie permet de l’inclure dans la vie de la commune. De cette manière, le lieu s’intègre dans le quotidien des habitants, qui, ne l’oublions pas, constituent son premier public.

Le projet Propolis à l’Abbaye de Bonnecombe inclut un volet social très important. De plus, en redevenant un lieu de vie à la fois pour les personnes qui viendront en formation ou en résidence et pour les locaux, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation initiale. Toujours dans une démarche sociale, l’Abbaye accueillera un lieu de vie et d’accueil pour une dizaine de jeune de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

De cette manière, l’Abbaye de Bonnecombe retrouve sa vocation d’accueil des personnes dans le besoin.

L’association Propolis prévoit aussi la mise en place d’un cabinet de médecine alternative, offre presque inexistante jusqu’alors sur le territoire, en proposant un lieu où penser la santé autrement. Cette démarche est en adéquation avec leur pensée générale de durabilité et de responsabilité.

3. Le cœur du projet : l’implication politique et sociétale du centre de formation

À travers cette activité qui constitue le cœur du projet, le patrimoine devient un acteur de la vie politique. En effet, le centre de formation aux questions environnementales répond à de grandes questions sociétales. En formant des individus à ces thématiques, ces problématiques qui gangrènent notre société, l’Abbaye de Bonnecombe prend une place très importante au sein de la politique, de l’éducation et de la société.

Il est important pour les propriétaires et gestionnaires de lieux patrimoniaux de comprendre les grands enjeux sociétaux. 

Le centre de formation est l’activité principale du projet Propolis. Le centre proposera un cursus intitulé « Penser la modernité ». Cette formation dispensera des enseignements et des activités pratiques en lien les questions environnementales et sociales.

Le cursus est divisé en trois modalités, se destinant chacun à une clientèle différente. Les cursus proposés vont d’une semaine à neuf mois de formations, se destinant autant aux particuliers qu’aux professionnels. 

Les étudiants du cursus seront logés, nourris et blanchis pour un forfait mensuel allant de 650€ à 800€. Les cours seront dispensés grâce aux subventions sollicitées, les participants n’auront donc pas à payer la formation.

Cependant, le centre de formation est un véritable atout économique pour la région. En effet, les individus venus en formation pourront :

Visiter la région et découvrir le territoire ;

Dépenser dans les activités et commerces de proximité ;

Participer à la vie économique de la région.

Le centre de formation constitue l’atout majeur du projet grâce sur plusieurs aspects : les loyers des étudiants assurent une rentabilité du lieu sur le long terme. De plus, le lieu constitue un écrin idéal pour une formation aux questions environnementales et sociales, ce qui en fait un rude concurrent face aux quelques rares écoles ou universités proposant ce type de cursus. 

4. Un grand projet au budget colossal

Afin d’accueillir toutes ces activités, l’Abbaye de Bonnecombe va être entièrement nettoyée et rénovée. L’association prévoit plusieurs années de nettoyage, de travaux et d’aménagement.

Pour un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaitant le rénover afin d’y développer un nouveau projet, les chantiers d’insertions ou de bénévoles sont une bonne solution.

Il peut aussi lancer une campagne de financement participatif. En effet, les contributeurs peuvent aussi devenir acteurs du chantier s’ils le désirent.

Pour financer un tel projet, nécessitant la réhabilitation du lieu, des travaux de rénovation et d’aménagements, l’association Propolis a lancé des levées de fonds, bénéficiant ainsi de différentes aides : 

– Des subventions publiques, de la part des collectivités locales, de l’Etat et de l’Europe à hauteur de 30% du coût du projet ;

– Des financements privés, venant d’entreprises, de fondations et de particuliers, représentant 30% du financement du projet.

L’association Propolis a perçu les atouts majeurs de l’Abbaye de Bonnecombe et de son territoire. Leur étude donne des axes de réflexions aux propriétaires afin d’y créer une offre utile pour le territoire.  

5. D’autres exemples de développement d’activités

L’exemple de l’Abbaye de Bonnecombe nous a permis d’explorer divers secteurs d’activités : la formation, l’écologie, l’agriculture et la cohésion sociale. 

Cependant, le développement d’activité au sein d’une abbaye peut aussi concerner la mise en tourisme du lieu avec la création d’une offre d’hébergement comme à l’Abbaye des Capucins à Montauban. Enfin, le développement peut aussi être très diversifié et englober différents secteurs d’activité, comme au sein de l’Abbaye de Royaumont.

L’Abbaye des Capucins à Montauban

Située en Occitanie, cette abbaye du XVIIème siècle a été transformée en hôtel haut de gamme en 2006. L’établissement comprend un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 116 chambres, un spa, une piscine et un restaurant.  

En plein cœur de la ville, au bord du Tarn, l’Abbaye des Capucins présente tous les atouts d’un lieu d’hébergement touristique : 

– Accessibilité ;

– Localisation idéale ;

– Proximité des commerces, des lieux de loisirs et de culture avec notamment le Musée Ingres Bourdelle à moins de 5 minutes à pied.

L’Abbaye des Capucins a de nouvelles ambitions, notamment la construction d’un nouveau bâtiment pour créer un véritable complexe hôtelier. Le projet devrait inclure : 

– Un amphithéâtre de 200 places ;

– Deux nouveaux restaurants panoramiques en roof-top ; 

– La création de 110 nouvelles chambres 3 étoiles, doublant ainsi la capacité d’accueil de l’hôtel. 

Ces aménagements viennent compléter le patrimoine existant pour créer un nouveau lieu unique, mêlant patrimoine et modernité. Ainsi, le lieu est capable de répondre à la demande grandissante de la clientèle.

L’Abbaye accueille des particuliers venus découvrir la région ainsi que des touristes d’affaires et des entreprises, le lieu disposant d’espaces pour recevoir séminaires et réunions. De cette manière, le propriétaire des lieux a transformé l’abbaye en un véritable acteur touristique du territoire, participant au développement local et à l’attractivité de la région. Les travaux d’extension de l’établissement permettent de pérenniser l’offre tout en préservant le monument historique.

L’Abbaye de Royaumont

L’Abbaye de Royaumont a été réhabilitée en 1938, devenant alors le Foyer de Royaumont. Lieu d’accueil et de repos pour artistes et intellectuels, le lieu évolue par la suite en centre culturel international.

Forte de sa renommée acquise au cours des décennies, la Fondation gérant l’Abbaye de Royaumont a diversifié ses activités :

– un centre de formation et de recherche autour de la culture, des arts, des sciences humaines ainsi que l’environnement ;

– une libraire-boutique, ainsi qu’une bibliothèque musicale et une bibliothèque générale ;

– des espaces de séminaires et d’évènementiels ;

– un hôtel et un restaurant. 

L’Abbaye organise des évènements annuels tel que le festival de musique de Royaumont. Consacré à la musique classique, la fréquentation augmente chaque année. Entre l’édition de 2017 et 2018, la fréquentation avait augmenté de 21%.

Conclusion :

Le développement d’activités dans des abbayes peut prendre différentes formes, en fonction des besoins et envies du gestionnaire des lieux. Toutefois, il faut aussi prendre en compte le territoire autour du lieu, comprendre son écosystème et comment rendre le lieu utile.

Les projets de développement d’activité au sein d’une abbaye peuvent nécessiter des travaux d’aménagements et de rénovation. Cela représente un investissement financier, plus ou moins important. Ainsi, en fonction de l’orientation du projet, différents acteurs peuvent soutenir sa réalisation.  

Pour aller plus loin : 

 Les acteurs du patrimoine : le financement

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine français

Dans cet article, Hephata présente le lien entre l’insertion sociale, à travers les chantiers d’insertions, et la sauvegarde du patrimoine.

L’important à retenir de cet article : 

L’insertion sociale est une thématique très abordée sur le plan politique. Les institutions publiques et les collectivités débloquent des fonds afin de soutenir les projets favorisant l’inclusion sociale. Dans ce cadre, les chantiers d’insertions sont un bon outil pour le patrimoine en péril qui nécessitent de la main d’œuvre. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– Les chantiers d’insertion bénéficient d’aides financières diverses

– Le patrimoine est un terrain d’apprentissage parfait pour l’insertion sociale

– Les chantiers d’insertion apportent des ressources et de la main d’œuvre

Introduction :

La lutte contre l’exclusion sociale est une thématique qui prend de l’importance au sein de nombreux domaines professionnels.

Le patrimoine n’est pas en reste à ce sujet, bien au contraire. La sauvegarde du patrimoine possède elle aussi une dimension profondément humaine, sociale et territoriale. En effet, le patrimoine est le bien de tous, ce qui en fait un terrain parfait pour l’insertion sociale. 

En outre, il est parfois difficile pour les gestionnaires ou propriétaires de lieux patrimoniaux d’entretenir ces derniers, de les rénover et de les valoriser.

Les chantiers d’insertions sont généralement menés par des associations avec le soutient d’institutions publiques. Grâce à ces chantiers, les propriétaires ou gestionnaires de lieux patrimoniaux peuvent restaurer leur patrimoine.

1. Les ACI : Ateliers Chantiers d’Insertion, acteurs de l’insertion sociale en France

Selon les chiffres du Ministère du Travail, la France comptait 3 803 structures de l’insertion par l’activité économique, les SIAE (en 2018). Au sein de ces structures, il existe les Ateliers et Chantiers d’Insertions (ACI), parfois appelés « Chantiers d’Utilité Sociale ». Ces derniers sont à l’origine de la mise en place des chantiers d’insertion en France. 

Les ACI développement des activités d’utilités sociales qui sont organisées à échelle territoriale : quartier, commune, département, etc. Les acteurs financiers soutenant les chantiers d’insertions sont donc variés, allant de pôle emploi au Fonds Social Européen (FSE), en passant par l’État et les collectivités territoriales.

Des associations interviennent aussi dans le soutien et la mise en place de ces chantiers, notamment des associations reconnues comme structures ACI. 

L’association des Amis du Château de Montaigut dans l’Aveyron

Reconnue ACI depuis 1993. Initialement concentrée sur la rénovation du château, l’association des Amis du Château de Montaigut est née dans les années 1960. À l’origine, l’association a bénéficié de l’aide de bénévoles de l’Union REMPART, célèbre organisation de sauvegarde du patrimoine.

Petit à petit, des équipes de salariées se sont chargées du chantier à temps plein, toujours avec l’aide de bénévoles, jusqu’à ce que le château soit complètement rénové à la fin des années 1980. 

En parallèle, dès 1976, les chantiers de restauration se sont étendus vers l’extérieur du château, afin d’aider les communes aux alentours. Depuis 1993, l’association agit en tant qu’ACI sur tout ce territoire, avec le soutien de divers acteurs :

– L’Etat

– Le Conseil départemental

– La mission locale

– Pôle Emploi

– Le FSE

L’ACI a deux objectifs : 

  1. Recruter des personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi en raison de leur état de santé, de leur situation sociale, familiale ou matérielle.
  2. Participer au développement local par la valorisation du patrimoine bâti. En effet, le chantier de restauration œuvre à la fois à la restauration d’anciens monuments et du petit patrimoine.

Parmi les exemples de chantiers d’insertions réalisés par l’association, la rénovation, l’animation du village écomusée Château de Montaigut démontre la pluralité des supports d’activités de ces chantiers : 

– Réhabilitation du patrimoine 

– Entretien des espaces verts 

– Accueil et guidage des visiteurs 

– Entretien des locaux

Au-delà de la dimension sociale primordiale portée par ces chantiers, les impacts touristiques et économiques ne doivent pas être oublier. En effet, le village écomusée Château de Montaigut est considéré comme un site remarquable de France et d’Europe. Il accueille chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, qui bénéficient directement ou indirectement des projets mis en place par les chantiers d’insertions.

L’association FAIRE

L’association FAIRE est une structure ACI située dans le département du Gard. À l’instar de l’association des Amis du Château de Montaigut, elle développe ses activités et restaure le patrimoine bâti et naturel des zones rurales et périurbaines. 

« Rendre au Patrimoine son sens et à l’Homme sa fierté »

Tel est leur slogan. L’Homme est indissociable du patrimoine, tout comme ce dernier est indispensable à l’humanité. Ainsi pour le sauvegarder et le valoriser, l’association réalise des chantiers d’insertions, qu’elle nomme des chantiers d’utilité sociale, soit CUS. Les objectifs de FAIRE sont les suivants : 

– La restauration du patrimoine, la mise en valeur des communes et des territoires d’accueil 

– L’accompagnement des publics en difficultés socioprofessionnelle à travers des chantiers d’utilité sociale

L’association intervient sur les domaines de compétences suivants : la pierre sèche, la restauration de petit patrimoine et des aménagements divers comme la signalétique, le mobilier en bois ou la mise en place de sentier de randonnés. Les chantiers sont destinés à des lieux oubliés qui tomberaient en désuétude sans l’intervention de l’association. 

Par ailleurs, les travaux sont effectués de manière traditionnelle, afin de valoriser l’authenticité des paysages et des techniques artisanales. Les chantiers ont lieu sur la totalité de l’agglomération d’Alès, comportant 73 communes.

Le réseau ACTA VISTA

Située à Marseille, ACTA VISTA fait partie des pionniers de l’insertion sociale grâce au patrimoine. Après s’être limité à des chantiers en région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, l’association s’est exportée pour la première fois hors région en 2017 pour le chantier de rénovation du Château de la Morinière à Mur de Sologne, en Centre-Val-de-Loire. Toujours en cours, le chantier emploi chaque année une nouvelle équipe. À l’issus de l’année, les travailleurs acquièrent une certification professionnelle reconnue par le Ministère du Travail.  

Le chantier du Château de la Morinière a commencé par la restauration de la chapelle, avant de s’étendre au bâtiment principal et à l’aile. Grâce aux rénovations, les propriétaires du château prévoient d’accueillir des artistes en résidence. 

2. Les chantiers d’insertions, un outil idéal pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine

Les ACI travaillent main dans la main avec les institutions publiques et les collectivités territoriales pour la sauvegarde du patrimoine, qu’il s’agisse de patrimoine naturel, immatériel ou bâti. En effet les chantiers d’insertions peuvent intervenir dans des domaines très variés, comme le secteur agricole, environnemental ou la rénovation d’un monument. 

Les chantiers d’insertions ont plusieurs atout pour un propriétaire ou un gestionnaire de lieu patrimonial : 

– Sur le plan économique, car les chantiers d’insertions sont financés par l’Etat, la main d’œuvre est donc peu coûteuse voir gratuite 

Socialement, car cela permet de valoriser l’humain, ses compétences et son travail

De plus, faire appel à un chantier d’insertion est un atout de communication et d’image, permettant de créer une communauté autour du lieu. 

SI un propriétaire ou gestionnaire de lieu patrimonial souhaite faire intervenir un ACI sur son terrain, il peut se rapprocher des associations nationales ou de sa région.

Les chantiers « nature et patrimoine » de l’agglomération de Vannes

Dans l’agglomération de Vannes, dans le Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » sont en charge de la mise en valeur des sites touristiques et espaces naturels, de l’ouverture et l’entretien de sentiers de randonnées. Grâce à ces chantiers, les personnes en difficulté d’insertion socio-professionnelles se sentent valoriser dans leur travail, découvrent et développent de nouvelles compétences professionnelles. 

Vue du Golfe du Morbihan 

Pour la mise en place de ces chantiers de valorisation du patrimoine naturel au sein du Golfe du Morbihan, les ACI « nature et patrimoine » bénéficient d’une aide financière de l’État, du département et du FSE. 

D’ailleurs, la Région Bretagne soutien les travaux réalisés sur des bâtiments d’intérêt général, non protégés au titre des Monuments Historiques, et étant effectués dans le cadre de chantiers de jeunes bénévoles ou de personnes en insertion. Pour cela, la Région propose une subvention d’un montant maximum de 5 000€ par chantier.

Le chantier d’insertion Nature Solidaire à vocation environnementale dans le Marais Poitevin

Nature Solidaire – AIPEMP (pour Association d’Insertion par la Protection et l’Entretien du Marais Poitevin) est un ACI situé en Nouvelle Aquitaine. Nature Solidaire dirige deux types de chantiers d’insertions : en premier lieu des chantiers environnementaux, en second lieu des chantiers axés sur le maraichage bio.

Marais Poitevin

À travers les différents chantiers d’insertions, Nature Solidaire valorise l’environnement et le terroir du Marais Poitevin :

– Production de légumes issus du maraichage bio, dont production est commercialisée en circuit court et participe ainsi à l’économie locale 

– Restauration, entretien et protection des espaces naturels sur le territoire du Marais Poitevin

La surveillance et l’entretien des itinéraires cyclables assure aussi la qualité des trajets des cyclistes, dont les touristes pratiquant le cyclotourisme, une forme de slow tourisme dont les voyageurs sont de plus en plus friands.

La restauration d’un théâtre antique sur le site de Lillebonne, en Normandie

Le théâtre antique du site de Lillebonne nécessitait quelques travaux. Par conséquent, le Département de la Seine-Maritime a conjugué le besoin de personnels pour la réalisation de ces travaux avec la mise en place d’une structure d’insertions pour les personnes en difficulté.

Cette initiative, soutenue notamment par le FSE à hauteur de 95 000€, a ainsi permis de préserver le patrimoine bâti du site de Lillebonne tout en ayant un impact social positif. 

Les actions développées par le chantier sont variées : 

– Préparation du terrain au chantier de fouilles archéologiques 

– Mise en valeur et consolidation des vestiges mis à jour par ces fouilles 

– Création d’espace de jardins et de zones d’agréments 

– Participation à la mise en œuvre des parcours de visites au sein du théâtre

À cela s’ajoute le nettoyage et l’entretien de l’accueil, notamment des sols, ainsi qu’une équipe recrutée pour s’occuper de l’accueil des visiteurs sur le site. Depuis sa réhabilitation, le théâtre antique de Lillebonne est le premier site touristique de la ville.

Chantier école du patrimoine au Château de Fabrégoules

Situé dans les Bouches du Rhône, le Château de Fabrégoules a reçu un chantier école du patrimoine de l’association ACTA VISTA. Au cœur d’un immense parc naturel, comprenant des écuries et une chapelle, le Château de Fabrégoules est un lieu d’exception, fort apprécié des locaux.

Les actions mises en place par le chantier étaient axées autour de la restauration de divers éléments du château : 

– Couverture et charpente 

– Façades 

– Dépendances du château

Les travaux de restauration ont duré deux ans, ce qui a permis à ACTA VISTA de former deux promotions de salariés. L’intérêt des chantiers de longue durée est donc de permettre à plus d’individus d’être formés à de nouveaux métiers. Pour un propriétaire qui souhaiterait faire rénover l’entièreté des extérieurs de son bâtiment, le chantier d’insertion est une aubaine :

– Main d’œuvre assurée sur la longueur des travaux 

– Possibilité de faire rénover plusieurs parties du bâtiment grâce à la pluralité des métiers auxquels forment les chantiers d’insertions

Ce chantier a offert une seconde vie à ce bâtiment du 19ème siècle. Lieu mythique de la région marseillaise, le chantier a ainsi contribué à la sauvegarde d’un patrimoine unique.

Conclusion : 

Ces chantiers présentent de nombreux atouts pour la sauvegarde du patrimoine :

– L’assurance de techniques traditionnelles et durable

– Une main d’œuvre motivée, car valorisée par son travail

– La dimension éthique et responsable, bénéfique pour l’image du lieu

De plus, les chantiers d’insertions bénéficient de l’aide de nombreux acteurs : 

– A l’échelle européenne, le FSE 

– À l’échelle nationale à travers des aides de l’Etat 

– Et à l’échelle locale grâce aux collectivités territoriales et diverses institutions. 

Il peut donc être intéressant à la fois, éthiquement et économiquement, pour un gestionnaire ou propriétaire d’un lieu patrimonial nécessitant des travaux de rénovation ou d’aménagement d’y mettre en place un ACI.

Pour aller plus loin : 

Historique et enjeux actuels du patrimoine

Comment rendre utile le patrimoine français ?

Dans cet article, Hephata présente comment faire rayonner le patrimoine avec l’agritourisme.

L’important à retenir dans cet article :

L’agritourisme contribue à élargir la vision touristique du patrimoine. Le patrimoine ne renvoie pas seulement aux châteaux, maisons de maître ou abbayes. Il se compose aussi du patrimoine vernaculaire des petits villages, des anciens corps de ferme, des paysages naturels et des savoir-faire. 

Ce qu’il faut retenir de cet article : 

– L’agritourisme valorise le patrimoine naturel, culturel et immatériel

– Les collectivités territoriales ont un intérêt grandissant pour ce secteur et le soutienne financièrement

– L’agritourisme est particulièrement en vogue en période de crise sanitaire

Introduction : 

Le tourisme vert, tourné vers la découverte de la nature, est de plus en plus en vogue chez les voyageurs. Cette forme de tourisme, en rupture avec le tourisme de masse, se développe en plusieurs branches, parmi lesquelles on retrouve le tourisme rural. 

L’agritourisme est la forme la plus immersive du tourisme rural. Alors que ce dernier englobe toutes les activités touristiques en lien avec la ruralité, l’agritourisme s’axe autour de la vie à la ferme et des séjours en immersion complète.

Alors que la crise sanitaire a lourdement impacté le tourisme, notamment le tourisme de masse et le tourisme urbain ; le tourisme rural, dont l’agritourisme, est en plein essor. En effet, selon des études menées par Airbnb, la location en zone rurale a fortement augmenté. Les français ont besoin de prendre l’air, de sortir des grandes villes et de s’échapper le temps d’un bref voire long séjour.

L’agritourisme permet aux voyageurs de découvrir le patrimoine d’une autre façon, en s’intéressant au patrimoine naturel et culturel des régions. Destiné aux adeptes de la vie à la ferme aussi bien qu’aux curieux en recherche d’expérience, l’agritourisme se décline au gré des exploitations et des sites historiques.

1. Le patrimoine : un terreau fertile pour le développement d’activités touristiques

Aller vivre à la ferme est une expérience inédite pour la grande majorité des citadins. L’agritourisme permet de vivre un échange culturel et social entre les locaux et les touristes, dans un contexte intime.

Pour les propriétaires de domaines agricoles, cet intérêt pour les métiers de l’agriculture est une aubaine. L’agritourisme est l’opportunité pour eux de diversifier leur champ d’action grâce à des activités non agricoles comme de l’hébergement, de la restauration, des activités de loisirs et de la vente de produits directement à la ferme.

Le château du Colombier et sa ferme conservatoire

Du côté des propriétaires ou gestionnaire de lieux historiques possédant aussi des terres agricoles, l’agritourisme est un axe de développement intéressant. Par exemple, le domaine du Château du Colombier dans l’Aveyron dispose d’un jardin et d’une ferme-conservatoire, unique en Europe. 

En effet, sur les terres du domaine, la ferme-conservatoire permet aux touristes de découvrir des plusieurs espèces et races animales différentes, parmi lesquelles la Brebis Marron des Aravis. Le Château du Colombier a mis en place un plan de sauvegarde pour sauver cette espèce au bord de l’extinction.

Le Château du Colombier a su tirer avantage de ses terres agricoles pour offrir à sa clientèle une offre diversifié, alliant la richesse du patrimoine historique à celle du patrimoine naturel.

2. L’agritourisme en France : une offre très diversifiée 

L’agritourisme se développe de plus en plus en France et l’offre touristique est très diversifiée. En effet, chaque exploitation possède ses caractéristiques propres. 

Deux marques ont été créées dans le but de valoriser et mettre en avant les agriculteurs ayant choisi de diversifier leur activité. Ces marques sont des gages de qualité pour les touristes en recherche d’expériences et de destinations uniques : Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan.

a) Bienvenue à la ferme

L’une de ces marques, « Bienvenue à la Ferme » est coordonnée par le service des chambres d’agriculture de France. Les Chambres d’agriculture sont présentes dans tous les départements et régions. Ce sont des établissements publics, animés en lien avec les élus locaux. Les chambres d’agriculture contribuent au dynamisme de chaque département et région dans une démarche de développement durable. 

Créé en 1988, Bienvenue à la ferme est un réseau de près de 8 000 agriculteurs adhérents. Au sein de chaque région et département, des conseillers accompagnent les agriculteurs dans leur activité. Ils agissent pour la promotion de la marque localement et s’assurent de la qualité des services et activités proposés. 

Le réseau Bienvenue à la ferme promeut des expériences axées sur divers thèmes : « Mangez fermier », à travers la vente et la dégustation de produits fermiers, et « Vivez fermier » qui se décline comme ceci :

Se restaurer : repas préparés par les fermiers, activités pour découvrir et savourer la gastronomie et les produits du terroir ;

–  Dormir : séjours à la ferme dans un cadre authentique et naturel le temps d’un week-end, d’une semaine, d’une nuit. 

– Découvrir et s’amuser : découverte des savoir-faire de la ferme à travers des activités pédagogiques et ludiques.

Par ailleurs, le réseau propose aussi des offres « vacances d’enfants », spécialisées pour les séjours en famille, les voyages scolaires, les centres de loisirs, etc. 

Séjourner au Domaine Distaise

Situé aux portes de la Vallée de la Drôme, le mas provençal du Domaine Distaise accueille les visiteurs au cœur de son verger de 24 hectares. Recommandé par le Petit Futé et le Guide du Routard, le domaine dispose de plusieurs offres d’hébergement : 

– Quatre chambre d’hôtes, classées 3 épis au classement Gîtes de France ;

– Une aire d’accueil pour une dizaine de camping-car, labellisée aire d’accueil France Passion ;

– Trois gîtes ruraux, classés 3 épis et dispersés autour de l’exploitation agricole.

Le classement Gîtes de France auquel nous faisons référence dans cet article est expliqué dans l’article sur l’œnotourisme, forme très spécifique d’agritourisme, que nous vous invitons à aller lire afin de compléter ce sujet.

Le domaine Distaise dispose aussi d’une ferme-auberge, servant aussi de table d’hôtes pour les visiteurs. La ferme-auberge propose un menu composé des produits de la ferme, spécialisée dans l’élevage de cochons en plein air et le maraichage biologique. L’offre de la ferme-auberge s’est adaptée à la crise sanitaire, en proposant des paniers repas à emporter, à déguster dans le confort de son hébergement ou lors d’un pique-nique en extérieur.

L’offre touristique du Domaine Distaise se complète avec une boutique et de nombreux services pour satisfaire les clients : piscine chauffée, billard, ping-pong, terrain de boules, etc. Les visiteurs peuvent aussi profiter de la proximité avec les animaux de la ferme et se balader dans l’exploitation.

S’éveiller au camping ferme pédagogique de Prunay

Au cœur des châteaux de la Loire, le camping ferme pédagogique de Prunay accueille les vacanciers, en famille et entre amis. Dans un cadre tranquille et authentique, le camping ferme pédagogique de Prunay offre aux touristes un lieu pour se ressourcer.

À travers diverses activités ludiques et pédagogiques, les vacanciers s’échappent de leur quotidien : 

– Fabrication du pain, activités autour des céréales de l’exploitation et de la farine ;

– Balade en tracteur remorque ;

– Nourrissage des animaux ;

– Construction de nichoirs et boules de graisses pour les oiseaux ;

– Etc. 

Ces activités sont aussi proposées dans le cadre de classes vertes ou de classes découvertes, afin de sensibiliser les plus jeunes au milieu agricole. Deux jardins d’enfants situés au cœur du camping offrent des équipements tels que des châteaux gonflables et des toboggans. 

Le camping dispose de plusieurs offres d’hébergements pour accueillir sa clientèle :

– Mobil-homes ;

– Chalets tout conforts et chauffés ;

– Emplacements pour tentes, caravanes et camping-car.

Au-delà des activités proposées par le camping ferme pédagogique, le lieu bénéficie d’atouts extérieurs grâce à sa localisation. Au cœur du Val de Loire, le « Pays des châteaux », le camping est un point de départ pour des visites culturelles, complétant la dimension patrimoniale du séjour.

La proximité avec la Loire à Vélo ouvre le lieu aux adeptes du cyclotourisme, forme de slow tourisme très en vogue en France depuis plusieurs années.

Comment intégrer le réseau Bienvenue à la ferme ?

Pour un propriétaire agricole désirant étendre son activité et bénéficier de la marque Bienvenue à la ferme, il faut rentrer en contact avec la Chambre d’Agriculture de son département.

Pour bénéficier de la marque, le porteur de projet doit s’engager à : 

Satisfaire les attentes du consommateur ;

Promouvoir le métier d’agriculteur ;

Valoriser les produits de l’exploitation et les savoir-faire ;

Etre l’ambassadeur d’une agriculture durable et responsable.

Il est aussi impératif qu’il propose la viste de l’exploitation, par souci de transparence sur les pratiques agricoles. Dans le même objectif, il s’engage aussi à inscrire les noms, adresse, date de productions sur ses produits.

b) Accueil Paysan 

L’association Accueil Paysan, qui promeut l’agriculture paysanne, est un réseau composé de près d’un millier d’adhérents en France ainsi que de 300 dans 32 autres pays.

Ce réseau est composé d’agriculteurs et d’acteurs ruraux engagés en faveur d’une agriculture paysanne et d’un tourisme durable, équitable et solidaire. Accueil Paysan est partenaire du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. 

Les objectifs du réseau Accueil Paysan : 

– Faire découvrir dans le partage et l’échange le milieu rural, les activités de la ferme, ses métiers et savoir-faire ;

– Permettre aux paysans de vivre décemment sur leurs terres, contribuant ainsi au développement local ;

– Participer à la construction d’un monde rural, écologique et durable.

Le site du réseau Accueil Paysan permet au touriste de découvrir une grande variété d’offres.  

Séjourner au Domaine du Fot dans les Côtes d’Armor

Situé au cœur d’un domaine boisé longeant une rivière, le Domaine du Fot est une ancienne hospitalière des moines de Saint-Jean de Jérusalem datant du 12ème siècle. À 25 km de la mer, le domaine dispose de deux hébergements chaleureux : une longère indépendante ainsi qu’un gîte d’étape.

Entre vergers et prairies, les touristes peuvent découvrir les chevaux de traits et les vaches bretonnes du domaine. Le Domaine du Fot propose diverses activités :

– Randonnées sur le chemin botanique qui passe sur le domaine ;

– Partage de savoir-faire : complicité entre l’humain et le cheval au travail, découverte de la race bovine bretonne pie noir, ateliers de transformation laitière et cuisine ;

Les visiteurs ont aussi accès à un service de restauration, avec un menu élaboré sur place à partir de produits frais, bio, issus de la ferme et des productions locales.

le chateau partagé EN SAVOIE

Situé sur la commune de Dullin, en Savoie, le Château Partagé est un lieu regroupant habitations et activités autour de l’environnement et de l’agriculture.

Ancienne maison de maitre du 18ème siècle, le Château Partagé est divisé en plusieurs appartements individuels, habités par plusieurs familles. La rénovation du lieu et son aménagement ont été rendu possible grâce au soutient, notamment, de la NEF, banque éthique et solidaire.

Le Château Partagé héberge un large panel d’activités professionnelles, toutes contribuant à la bio-diversité du lieu.

– Du maraichage biologique, selon la pratique de la traction équine ;

– Une boulangerie avec un fournil à pain en bois ;

– Un atelier de tournage sur bois artisanal.

Le Château Partagé est un exemple de réhabilitation totale et complexe, axée sur des activités durables et responsable. Afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier de cet environnement unique, le Château Partagé proposent diverses prestations d’accueil :

Chambres et table d’hôtes ainsi que la possibilité de louer des locaux en gestion libre, en mode gîte ;

Résidences d’artistes et accueil d’évènements culturels ;

Accueil pédagogique et social ;

Accueil de stages, formations et séminaires.

Comment intégrer le réseau Accueil Paysan ? 

Si un propriétaire souhaite rejoindre le réseau Accueil Paysan, il peut pour se renseigner auprès de la FNAP, Fédération Nationale Accueil Paysan. Structurée sur trois niveaux, départemental, régional et national, le propriétaire peut rentrer en contact avec la délégation de son territoire.

En fonction de l’avancée du projet et de la motivation du porteur de projet, une ou plusieurs visites peuvent être effectuées ainsi qu’un entretien téléphonique. Lorsque la structure candidate est prête à accueillir, une visite est organisée à l’issue de laquelle commence une période probatoire d’un an. À la fin de la période probatoire, une ultime visite est réalisée pour confirmer ou infirmer la labellisation

3. Les collectivités territoriales s’impliquent dans l’agritourisme

Au-delà des acteurs comme Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan, d’autres institutions s’impliquent dans l’agritourisme. La popularité grandissante de cette pratique touristique attire l’attention des collectivités territoriales, qui lancent des appels à projets pour soutenir le développement d’activités liées à l’agritourisme. 

La région Pays de la Loire lance un appel à projet Agritourisme & Oenotourisme, à destination des professionnels des filières de l’agriculture, de la viticulture, de la pêche, de l’aquaculture et de la saliculture. 

Cet appel à projet soutien des projets de modernisation des installations d’accueil touristiques ainsi que la création de nouveaux aménagements spécifiques. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 31 décembre 2021. 

En Occitanie, la région a mis en place le PASS Agritourisme. La Région Occitanie figure parmi les trois régions avec l’offre d’agritourisme la plus importante aux côtes de l’Auvergne et l’Aquitaine. À travers cette aide, d’un montant maximum de 20 000€, la Région Occitanie s’engage aux côtés des acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire afin de soutenir le développement d’investissements agritouristiques. 

Les objectifs du PASS Agritourisme sont les suivants :

Accompagner des lancements d’activités sur ce secteur ;

Créer une nouvelle offre agritouristique dans un objectif de diversification des revenus ;

Mener des investissements de petite ampleur dans un objectif de professionnalisation, amélioration ou développement d’une offre existante.

4. MiiMOSA : le financement participatif pour aider l’agritourisme

La plateforme MiiMOSA propose des méthodes de financement participatif, le prêt rémunéré et le don avec contrepartie, pour soutenir l’agriculture et l’alimentation ainsi que l’agritourisme. 

Depuis 2018, la plateforme MiiMOSA organise un appel à projet Agritourisme, en partenariat avec Airbnb et Bienvenue à la ferme, et récompense une dizaine de lauréats. Les projets sélectionnés bénéficient d’une aide financière attribuée par Airbnb, pouvant aller jusqu’à 5 000€.

Les lauréats peuvent aussi profiter de l’accompagnement des conseillers du réseau Bienvenue à la ferme dans la mise en place de leur projet d’accueil. Ils deviennent alors adhérents au réseau pour une période d’un an.

Dormir dans une ruche géante à la Fontaine d’Airmeth

À Pontivy en Bretagne, la Fontaine d’Airmeth propose des chambres d’hôtes et un gîte au sein de deux corps de ferme entièrement rénovés. Le lieu dispose aussi d’un hébergement insolite, cœur du projet sélectionné lors de l’appel à projet.  

En effet, les propriétaires de la Fontaine d’Airmeth pratiquent l’apiculture. Ils souhaitent partager leur métier et passion avec les visiteurs, en créant un lien unique entre l’humain et les abeilles. 

Pour se faire, ils ont créé un chalet atypique et écologique, une tiny house, en forme de ruche. À l’intérieur se trouve une ruche pédagogique. Les abeilles entrent et sortent par une cheminée vitrée, à l’arrière de la tiny house, sans danger pour les habitants du chalet.

Par mesure de sécurité, des loquets cadenassés ont été installés. Ainsi, les habitants de la petite maison pourront observer grâce aux vitres la vie des abeilles, comprendre leur mode de vie.

Dans une démarche solidaire et responsable, le chalet a été entièrement aménagé et décoré grâce aux artisans locaux. 

Conclusion :

Le patrimoine agricole regorge de richesses culturelles, naturelles et immatérielles qui sont des atouts pour le tourisme. L’agritourisme répond aux envies d’ailleurs et d’authenticité de la clientèle tout en permettant aux agriculteurs de diversifier leur activité. En créant du dynamisme dans les territoires, l’agritourisme est un atout pour les collectivités territoriales qui peuvent y voir un nouvel axe de développement du territoire.

À l’instar du Château du Colombier qui a su tiré avantage de son terrain agricole pour y développer une ferme-conservatoire, un lieu historique possédant un patrimoine naturel peut se lancer dans l’agritourisme.

L’agritourisme est un véritable atout pour les propriétaires de sites historiques entourés de terrains agricoles, ou possédant un potentiel agricole. En effet, c’est un moyen pour eux d’attirer une nouvelle clientèle appréciant à la fois le patrimoine et l’agriculture.

Pour aller plus loin : 

– Investir dans le patrimoine historique naturel

– Quels financements pour lancer une activité touristique ?

– Le programme européen LEADER

Comment organiser une reconstitution historique dans un château ?

Introduction

En matière d’évènements de grande ampleur, la reconstitution historique sied tout particulièrement aux châteaux et sites d’exception, chargés d’histoire et porteurs d’une identité territoriale marquée. Se lancer dans la valorisation de son patrimoine en développant ce type de projet c’est à la fois attirer des mécènes qui partagent ses valeurs et produire des externalités positives sur l’ensemble du territoire.

Nous avons rencontré Bertrand Bailleul, délégué régional de la Fédération Patrimoine Environnement, qui est à l’initiative de la création du Camp de Vaussieux, dans le Bessin.

L’important à retenir dans cet article :

– La reconstitution historique permet de fédérer une multiplicité d’acteurs locaux et de mécènes autour d’un projet porteur de valeurs communes ;

– Le choix d’un thème fort et unique est essentiel afin de construire son évènement historique ;

– L’appui sur un ensemble d’acteurs locaux (financeurs, bénévoles, médiateurs) est nécessaire pour développer son projet de reconstitution historique ;

– La recherche de financements et la communication sont des points essentiels dans l’élaboration de son projet.

Focus sur la reconstitution historique au Camp de Vaussieux

En 2017, cinq passionnés d’Histoire et de la Normandie fondent l’association Un Nouveau Monde dans l’idée de faire connaître et revivre le patrimoine historique et militaire du XVIIIe siècle dans le Bessin. Parmi les diverses manifestations organisées par l’association, il en est une qui ne passe pas inaperçue. Des troupes de soldats tirent à l’artillerie, la cavalerie fonce vers leurs ennemis (comédiens), le tout au son des tambours et dans une clameur générale ! Pour un ticket d’entrée à 3 €, les visiteurs sont totalement plongés dans un univers haut en couleurs.

La reconstitution au Château de Vaussieux commémore un épisode de l’histoire commune des États-Unis et de la France et vise à faire connaître une histoire peu connue de la population locale. Plutôt que de reconstituer des thèmes phares de la Normandie (les Anglais, Guillaume le Conquérant, le débarquement), Un Nouveau Monde a choisi un thème tout à fait singulier et authentique.

L’évènement régional est rendu possible par la participation des bénévoles. Ce n’est pas moins d’une centaine de militaires et environ 80 civils qui sont impliqués dans la reconstitution. Nombreuses sont les associations qui soutiennent l’événement comme Un Nouveau Monde, la société des “Sons of the American Revolution”, Les Amis du musée du Baron Gérard, Patrimoine rural et Société des arts et des sciences de Bayeux. Les instances locales (la région, le département, les intercommunalités) soutiennent également le projet financièrement par des aides de 500 à 5.000 €.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est un projet unique qui participe au rayonnement territorial.

1. Le choix d’un thème unique : une clef pour développer un projet innovant à fort impact

Pour que le projet soit viable, il est nécessaire de cibler un thème qui soit original et singulier. Ce thème est la clé de l’élaboration d’un projet de reconstitution.

La reconstitution du Camp de Vaussieux est centrée autour d’un évènement précis d’août 1778. Il s’agit de l’entraînement de troupes militaires françaises au Camp de Vaussieux avant leur envoi en Amérique. Elles allaient ensuite soutenir la guerre d’indépendance des futurs États-Unis contre l’Angleterre.

En Alsace, le château de Lichtenberg a accueilli en 2018 une reconstitution de la vie quotidienne des soldats entre 1940 et 1945. Le thème de la reconstitution a été choisi pour son originalité et son rapport direct avec l’histoire du château. Situé non loin de la frontière avec le territoire allemand, le château alors en ruines, était au plus près du théâtre de la guerre. Pendant cette période, il a été investi par les habitants du village de Lichtenberg et par quelques soldats.

Ces choix de thème ont permis à ces deux châteaux de rayonner sur leurs territoires respectifs en développant leur attractivité et en faisant travailler de multiples acteurs locaux (bénévoles, annonceurs, associations, costumiers, équipementiers). Par ailleurs, l’annualité de l’évènement permet de renforcer l’attractivité du site.

2. Sur quels financements s’appuyer ?

L’organisation d’une reconstitution est coûteuse matériellement et financièrement étant donné qu’il faut prévoir des costumes et accessoires d’époque pour les figurants, agencer le lieu avec des stands éphémères, des affichages, des outils prévus pour les activités sur le site (ateliers, démonstrations) en plus de divers équipements (électriques, sonores, de sécurité, publicité).

A titre d’exemple, la reconstitution du Camp de Vaussieux a nécessité entre 60.000 et 80.000 €. Le coût d’un seul costume de paysan s’élevait déjà à 200 € !

S’il est possible de s’appuyer sur de nombreux bénévoles, il faut toutefois prévoir des soutiens financiers. Un tel évènement est aussi un moyen d’attirer des mécènes.

Des financements dédiés aux territoires 

Une première solution efficace est de s’adresser aux acteurs qui financent directement les initiatives des territoires :

Régions et départements à travers des appels à projet ou des demandes de subventions.

L’Union Européenne à travers les aides du FEADER et le projet LEADER.

Pour la reconstitution du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a sollicité les fonds européens. Ces fonds cofinancent des projets qui participent au développement des zones rurales et disposent d’une stratégie de développement du territoire. L’association s’est également appuyée sur des aides diverses provenant de la région, du département et des intercommunalités.

Des financements locaux

Les demandes de financement auprès des acteurs locaux (administrations, associations et particuliers) sont un mode de financement particulièrement adapté pour les projets de reconstitutions historiques. En raison du caractère local, les meilleurs soutiens sont en effet ceux qui se sentent concernés par un tel projet. La création d’une identité locale forte est vectrice de participations financières.

La reconstitution au château de Lassay en Mayenne consistait en une recréation de l’ambiance Second Empire en 2019. Elle a notamment pu avoir lieu grâce à l’association des Amis du château de Lassay et les comédiens de l’association Virges Armes. Avec un succès qui a été au rendez-vous, l’association s’est lancée dans l’élaboration d’une prochaine reconstitution.

Des financements participatifs en complément

Comme dans le cas de la reconstitution historique au Château de Vaussieux, le crowdfunding est une solution à adopter en complément des financements principaux. Il s’agit de faire appel à la générosité de particuliers, futurs visiteurs ou curieux par le biais de plateformes tel que Commeon ou Dartagnans.

Ils ont par exemple permis de lever près de 3 000 € supplémentaires pour la réalisation du Camp de Vaussieux, un complément non négligeable.

3. Un ancrage local qui bénéficie au site et au territoire

Les exemples de reconstitutions historiques dans des châteaux le montrent, l’ancrage dans le territoire est primordial avant et pendant le développement du projet. C’est la mobilisation des acteurs locaux qui participent largement du succès de l’évènement. Elle génère recettes, notoriété du lieu et externalités positives sur le territoire.

S’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux

Les acteurs locaux représentent un réseau solide sur lequel il est pertinent de s’appuyer. Ils peuvent intervenir à l’échelle du financement comme à celle de la participation au projet (dons matériels et humains). Les bénévoles ont en effet participé à toutes les étapes de la reconstitution. Ils sont intervenus du montage du site à la tenue des stands en passant par la participation en tant qu’acteurs et la réalisation des costumes et accessoires.

Dans le cas du Camp de Vaussieux, l’association Un Nouveau Monde a fait appel à de nombreux acteurs locaux :

– Bénévoles comédiens, techniciens (pour le son et la lumière), personnels d’accueil

– Associations donatrices

– Collectivités territoriales et entreprises partenaires

– Les propriétaires du château de Vaussieux

Lors de la reconstitution militaire au château de Breteuil qui traversait l’histoire de France par le XIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en 2020, la participation de nombreux figurants de la région relève du même mode de gestion locale de l’évènement.

Miser sur la communication pour attirer visiteurs et financeurs

Après l’élaboration du projet de reconstitution, il est essentiel de penser à la communication de l’évènement (publicités locales, communication digitale). Cette communication doit avoir lieu avant le lancement du projet mais également après que la reconstitution ait eu lieu. Cela permet d’attirer visiteurs et futurs soutiens, financiers ou matériels, qui pourront participer au développement et à la valorisation futurs du site.

Il est nécessaire de miser d’abord sur la publicité ultralocale. Le public privilégié est en effet majoritairement issu des territoires très proches de l’évènement.

L’équipe du Camp de Vaussieux s’est d’abord appuyée sur la presse locale (Ouest France, Le Bessin libre, La renaissance du Bessin). Par la suite, le tractage et le bouche à oreille ont été indispensables. Pour le tractage, il a fallu éditer des documents publicitaires.

Quelques conseils pour se lancer dans l’aventure

Prendre conseil auprès des personnes réalisant des reconstitutions historiques, de préférence sur un thème proche du sien. Se rapprocher par exemple de la Fédération française des fêtes et spectacles historiques

Mobiliser au minimum une centaine de personnes sur un projet de ce type

– Se rapprocher des associations des Amis de… monuments, musées, etc.

Prendre de l’avance pour développer son projet, d’un à deux ans.

En savoir plus :

Le fond LEADER

Lancer des activités dans un site historique

Quelles associations autour des monuments historiques ?

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